- il y a 2 heures
DB - 12-11-2025
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00:01:30S'engage dans l'Iran-Nazie
00:01:31Et il est amené à tirer au cours d'un combat sous son ancien ami Olivier
00:01:36Mais si, si, si, on aurait ainsi une fin qui regrouperait les principaux thèmes de l'histoire
00:01:40Mais ça change tout
00:01:41Enfin Marc, il s'agit d'être fidèle à l'esprit, pas à la lettre
00:01:46Je t'ai dit que je me refuse à modifier en quoi que ce soit l'intrigue du roman
00:01:50Bah dépêche-toi, me donne, c'est pas la porte à côté, on est en retard
00:01:58Et si tu y allais seul
00:02:00Ce que je craignais, je n'aurais su le dire
00:02:04Et pourtant, c'est bien ce jour-là que tout a commencé
00:02:07Dans notre inconscience de débutant, nous n'avions pas songé à nous assurer les droits de mort et renaissance
00:02:12Il nous fallait au plus vite réparer cet oubli
00:02:15Nous avons rendez-vous avec
00:02:25Nous étions dans cette fameuse propriété de Meudon
00:02:32Où toute une élite européenne avait défilé pour consulter le maître
00:02:35Là, Martialem avait suspendu quelque temps son existence de nomade
00:02:40Et avait vécu, peu avant la dernière guerre, de fécondes années de travail
00:02:44Auprès de sa femme et de leur fils unique
00:03:14C'est ici
00:03:21Après vous
00:03:22Je n'entre pas
00:03:23Parfois
00:03:24«Votre.fr »
00:03:33«Votre.fr »
00:03:35Sous-titrage MFP.
00:04:05Les frontières de l'âme, tu ne saurais les atteindre.
00:04:17Aussi loin que sur toutes les routes te conduisent tes pas.
00:04:21Si profonde est la parole qui l'habite.
00:04:25C'est une phrase d'Héraclite.
00:04:28Martial l'avait recopiée dans un de ses cahiers au lycée.
00:04:30Je l'ai fait agrandir.
00:04:32Nous avons toujours admiré, mon ami et moi...
00:04:35Que faites-vous debout ? Asseyez-vous donc.
00:04:44Nous avons toujours admiré, mon ami et moi, l'oeuvre de Martial M.
00:04:48Et nous avons écrit pour la télévision une adaptation de Mort et Renaissance.
00:04:54Inutile de discuter.
00:04:56Vous êtes jeune, trop jeune, pour adapter Mort et Renaissance.
00:05:00Et d'ailleurs, les droits sont pris.
00:05:04Je l'ai une grosse firme américaine.
00:05:06Le film sortira l'hiver prochain.
00:05:08Le rôle de Christine est tenu par un...
00:05:13C'est un désordre.
00:05:17Anna, quel est le nom de l'actrice américaine qui joue Christine ?
00:05:22Jeanne Fonda, madame.
00:05:25Jeanne Fonda ?
00:05:26Mais c'est pas du tout pour elle.
00:05:29Ça va tout fausser.
00:05:32Je ne la connais pas.
00:05:35Quoi qu'il en soit,
00:05:37l'oeuvre de Martial sera ainsi transmise par le cinéma au public populaire.
00:05:42Et dans ces conditions,
00:05:47on peut bien accepter qu'elle ne comprenne pas.
00:05:51Les gens de la Varner m'ont proposé des modifications dans l'intrigue.
00:05:56Je les ai acceptées.
00:05:58Ah oui, mais permettez-moi de vous dire, madame, que vous avez eu tort.
00:06:02Si on veut porter à l'écran Mort et Renaissance,
00:06:05c'est une fidélité totale, absolue et rigoureusement nécessaire.
00:06:12Vous aimez donc tellement Martial ?
00:06:15Non, madame, je...
00:06:17Je ne l'aime pas, c'est autre chose.
00:06:20J'avais 14 ans quand je l'ai découvert
00:06:24et c'est comme s'il avait posé sa main sur moi,
00:06:31comme s'il m'avait donné la vie.
00:06:36Ceux qui ne l'ont pas lu à cet âge-là ne peuvent pas comprendre.
00:06:39Sans lui...
00:06:45Me touchez, mon petit.
00:06:51Et je ne peux rien faire pour vous.
00:06:55Laissez-moi maintenant, je dois travailler.
00:06:58Anna, prenez une lettre urgente en dictée.
00:07:02M. Charles Romance,
00:07:07Centre culturel français,
00:07:10Vienne, Autriche.
00:07:15Cher monsieur,
00:07:17j'ai bien reçu votre projet d'exposition sur MM et Schoenberg.
00:07:23Ainsi donc, la veuve de Martialem ne craignait pas les compromis.
00:07:32J'étais bien décidé, quant à moi,
00:07:33à ne jamais en accepter
00:07:34et je me cruse assez fort ce soir-là
00:07:37pour en finir avec mort et renaissance.
00:07:39Madame M. M. m'a chargé de vous remettre ce mot.
00:08:06Elle vous demande de venir travailler chez elle comme secrétaire.
00:08:16N'acceptez pas.
00:08:24J'ai accepté.
00:08:26De toute façon, je n'ai pas de travail en ce moment.
00:08:32Et ton ami Tavernier ?
00:08:34Il cherche toujours un producteur.
00:08:37Si le film se fait, il prendra comme second.
00:08:41C'est O'Gal, Marc-toi de la chance.
00:08:44La veuve de Martialem.
00:08:48J'aimerais bien la rencontrer.
00:08:50J'aurais tant de questions à lui poser.
00:08:54Tu sais qu'elle lui a inspiré le personnage de Christine
00:09:02dans Mort et Renaissance.
00:09:04Oui, oui, je sais.
00:09:05Alors, c'était un couple magnifique.
00:09:11Lui ressemblait un peu au Bose de Victor Hugo.
00:09:15Il avait bien 30 ans de plus qu'elle.
00:09:17Tu me racontes combien ?
00:09:23Douze francs de l'heure, je crois.
00:09:25Évidemment, c'est peu.
00:09:27Ta mère va encore dire que tu t'en vis pour rien.
00:09:36Tu la vois ?
00:09:38Pas en ce moment, j'y tiens pas.
00:09:40Tu m'avais pas dit que tu écrivais
00:09:43une adaptation de Mort et Renaissance.
00:09:47Tu me caches des choses à présent.
00:09:49Ça... ça m'arrive, tu vois.
00:09:53Un garçon de ton âge, j'aime pas beaucoup
00:09:54cette éthération-là.
00:09:58La culture des héros.
00:10:00Ça va un petit peu dépasser.
00:10:01Il faut croire que j'ai de qui tenir.
00:10:06Après, tout, c'est toi qui m'as initié.
00:10:10Papa ?
00:10:11Tu te souviens ?
00:10:19L'exemplaire est encore là.
00:10:22Prends-le.
00:10:25C'est l'exemplaire que j'avais sur moi
00:10:27pendant les combats de ce transport.
00:10:28Ah, c'est étrange.
00:10:35Ce livre,
00:10:37qui n'est au fond qu'une longue protestation
00:10:39contre le fascisme,
00:10:42contre la guerre,
00:10:44contre toutes les guerres.
00:10:48Eh bien, ce livre m'aider à affronter
00:10:50chaque matin.
00:10:55Tu t'es de là-bas.
00:10:56Je sais, papa.
00:11:14Trois boîtes de raviolis,
00:11:18deux bouteilles d'eau minérale,
00:11:19et deux kilos de pommes vertes.
00:11:23Bon, installez-vous.
00:11:27Je suis contente
00:11:29que vous ayez accepté ma proposition.
00:11:32J'aurais peut-être
00:11:33enfin une aide véritable.
00:11:36Vous, au moins,
00:11:36vous connaissez,
00:11:37vous admirez, Martial.
00:11:41Le travail n'est pas difficile ici,
00:11:43mais il faut le faire avec amour,
00:11:46dévouement,
00:11:47abnégation.
00:11:51Comprenez-vous, mon petit,
00:11:52je suis âgé,
00:11:54très âgé,
00:11:57et bien plus âgé,
00:11:58sans doute,
00:11:59que vous ne le supposez.
00:12:00Le temps est venu pour moi
00:12:03de songer à la mort.
00:12:07Oui, la mort.
00:12:08Pourquoi ne pas parler franchement
00:12:10de l'épreuve
00:12:10qui nous attend tous ?
00:12:13Je peux mourir
00:12:13d'un jour à l'autre.
00:12:17Eh bien,
00:12:18vous voyez
00:12:18dans quel désordre je vis.
00:12:20Tout ici
00:12:24est à classer,
00:12:25à répertorier.
00:12:28Oui,
00:12:29je demande
00:12:30quelques mois,
00:12:34disons
00:12:34deux ans.
00:12:38Je ne demande
00:12:39que deux ans
00:12:40pour faire de l'ordre.
00:12:44Et alors,
00:12:45je suis sans regret
00:12:45dans la maison du Père.
00:12:50prenez-là,
00:12:52ce dossier.
00:12:53Derrière vous,
00:12:54là,
00:12:54Émile Zola,
00:12:54vous le voyez ?
00:12:56Là,
00:12:56oui,
00:12:56c'est ça.
00:12:58Mais,
00:12:59c'est la fameuse
00:13:00correspondance inédite
00:13:01à propos de l'affaire Dreyfus.
00:13:04Il faut ranger
00:13:04les lettres
00:13:05par ordre chronologique.
00:13:11Non,
00:13:12ne lisez pas,
00:13:13vous perdez du temps.
00:13:14Je vous paye à l'heure,
00:13:15vous le savez.
00:13:16Ne lisez pas.
00:13:17Plus tard,
00:13:17plus tard.
00:13:20répondez.
00:13:28Mais laissez d'abord
00:13:29sonner trois fois.
00:13:36Allô ?
00:13:37Oui.
00:13:40Un instant,
00:13:41s'il vous plaît.
00:13:42C'est l'office
00:13:43franco-allemand.
00:13:44Ah oui.
00:13:51Allô ?
00:13:53Bonjour,
00:13:53M. Lindemann.
00:13:55Allez me chercher
00:13:56dans le couloir
00:13:57le dossier
00:13:57Association des jeunes
00:13:59amis de M.M.
00:14:01Oui ?
00:14:03Oui,
00:14:04au sujet du voyage
00:14:05de mes jeunes.
00:14:06Oui,
00:14:06j'aimerais qu'ils puissent
00:14:07visiter
00:14:08Auschwitz,
00:14:10Dachau,
00:14:10plus que M.R.
00:14:11Il ne faut pas entrer ici,
00:14:35c'est interdit.
00:14:35Il y a dans cette maison
00:14:38des pièces
00:14:39où ni vous ni moi
00:14:39n'avons le droit
00:14:40de pénétrer.
00:14:41Elles sont d'ailleurs
00:14:42en principe fermées à clé.
00:14:44Qu'est-ce que vous cherchez ?
00:14:46Un dossier
00:14:47Association des jeunes
00:14:48amis de M.R.
00:14:49Oui,
00:15:02je vous donne tout de suite
00:15:03la liste des participants.
00:15:05Vous en avez mis du temps.
00:15:10Allô ?
00:15:11Voilà.
00:15:13Jacques Darlier.
00:15:16Oui ?
00:15:18Évelyne Erraud.
00:15:21Marianne Jolie.
00:15:25Que vous disiez Anna ?
00:15:31Vous n'avez pas faim ?
00:15:34Non, madame.
00:15:35Excusez-moi.
00:15:37Eh bien,
00:15:37gardez cela pour ce soir.
00:15:38Je ne supporte pas
00:15:39le gaspillage.
00:15:40Oui.
00:15:40Oui.
00:15:48Vous avez sans doute
00:15:49besoin d'argent.
00:15:54Voici un mois d'avance.
00:15:57Merci, madame.
00:15:58Bon, eh bien,
00:15:59je vais monter à ma sieste.
00:16:01Je ne dors pas la nuit.
00:16:02Il faut bien
00:16:03que je me repose
00:16:03un peu dans la journée.
00:16:04Ça tombe bien,
00:16:14je n'avais plus un sou.
00:16:18Je vous l'accorde
00:16:18pour vous obliger
00:16:19à rester au moins un mois.
00:16:22Personne ne reste ici.
00:16:24Vous comprenez ?
00:16:26Personne ne reste ici.
00:16:28Sauf moi.
00:16:28J'en ai vu
00:16:32défiler des secrétaires.
00:16:34Enfin, vous,
00:16:35c'est différent.
00:16:36Elle vous aime bien.
00:16:38Pourquoi vous
00:16:38traite-t-elle ainsi
00:16:40comme si elle vous méprisait ?
00:16:43Tu ne peux pas
00:16:43remplacer le fils
00:16:44qu'elle a perdu.
00:16:49Mon père était
00:16:50docteur en philosophie.
00:16:52On ne peut pas dire
00:16:52qu'il se soit
00:16:53beaucoup préoccupé
00:16:54de l'éducation
00:16:54de ses quatre filles.
00:16:57Il avait même fait mettre
00:16:58une double porte
00:16:59à son bureau
00:16:59pour ne pas être dérangé.
00:17:03Quand j'ai rencontré
00:17:03Madame M.
00:17:07J'ai cru qu'elle me tendait
00:17:08la main.
00:17:10J'ai cru que j'allais
00:17:10enfin pouvoir
00:17:11prendre quelque chose.
00:17:16Mais...
00:17:17Dieu n'a pas voulu
00:17:19me donner les livres.
00:17:28Monsieur
00:17:29Iberto Tartini
00:17:31Milan,
00:17:32Italie.
00:17:35Monsieur
00:17:35Majuscule,
00:17:37virgule,
00:17:38alinea.
00:17:40Je demeure
00:17:42extrêmement touchée
00:17:43par l'activité
00:17:46inlassable
00:17:47que vous ne cessez
00:17:50de déployer
00:17:51en Italie
00:17:52majuscule.
00:17:54pour diffuser
00:17:58l'œuvre
00:17:59de M.M.
00:18:01Point.
00:18:03Je sens bien
00:18:05que vous êtes fidèles
00:18:07au message
00:18:09spirituel
00:18:10que cette œuvre
00:18:13continue
00:18:15de proposer
00:18:16aux jeunes
00:18:17générations.
00:18:20De point.
00:18:20fois
00:18:23majuscule
00:18:25virgule
00:18:26enthousiasme
00:18:29majuscule
00:18:30virgule
00:18:32indépendance
00:18:35majuscule
00:18:36de l'esprit
00:18:39majuscule
00:18:41point.
00:18:44Madame,
00:18:45puis-je vous poser
00:18:46une question ?
00:18:47Dans la correspondance
00:18:51avec Gramsci,
00:18:52je n'ai pas trouvé
00:18:53la lettre
00:18:53du 12 mai
00:18:541923.
00:18:56Nous la rechercherons.
00:18:59Que voulez-vous
00:19:00exactement démontrer ?
00:19:03Je veux simplement
00:19:04décrire,
00:19:05analyser
00:19:06les rapports
00:19:07que Martial M.
00:19:08a entretenu
00:19:09avec le communisme.
00:19:11Vous savez,
00:19:12Martial ne fut
00:19:12en fait
00:19:13ni un romancier,
00:19:16ni un poète,
00:19:17ni un philosophe,
00:19:18ni un homme politique.
00:19:21Ou plutôt,
00:19:22il fut tout cela
00:19:22à la fois.
00:19:24Je dirais
00:19:25qu'il était
00:19:26avant tout
00:19:26un artiste
00:19:29et un homme
00:19:30libre.
00:19:32Il n'a jamais
00:19:33appartenu
00:19:34à une faction.
00:19:36Au revoir,
00:19:36monsieur.
00:19:38Et vous,
00:19:38avez-vous trouvé
00:19:39ce que vous cherchiez ?
00:19:40Plus, madame.
00:19:41Martial M.
00:19:43fut notre frère.
00:19:44Il aimait
00:19:44vraiment
00:19:44l'homme noir.
00:19:47Au revoir,
00:19:48monsieur.
00:19:51Quant à vous,
00:19:52je ne vous demande
00:19:53pas le résultat
00:19:53de vos recherches.
00:19:54Je sais
00:19:55que je ne serai
00:19:55pas d'accord.
00:19:57Je ne crois pas
00:19:58dans la psychanalyse.
00:20:00Je pourrais tout de même
00:20:01vous poser une question.
00:20:02Une question
00:20:03qui,
00:20:04depuis longtemps,
00:20:04me brûle les lèvres
00:20:05et à laquelle
00:20:06vous,
00:20:06seul,
00:20:06puisque vous avez
00:20:07partagé la vie
00:20:08de Martial M.,
00:20:09pouvez répondre.
00:20:10la tendance
00:20:12à la sublimation
00:20:13n'a-t-elle pas
00:20:14occulté chez lui ?
00:20:15Je ne comprends
00:20:16rien de votre langage.
00:20:18Je vous enverrai
00:20:19tout de même
00:20:19mon livre
00:20:20lorsqu'il sera publié.
00:20:21Oui,
00:20:21pour mes archives,
00:20:22car pour moi,
00:20:23je ne lis rien
00:20:24de tout ce qui paraît
00:20:24son Martial.
00:20:26Pas le temps.
00:20:27je suis filage.
00:20:45Pourtant,
00:20:46je n'ai pas le droit
00:20:46de me reposer.
00:20:50Martial m'a donné
00:20:51l'exemple.
00:20:51même lorsque
00:20:54la maladie
00:20:55lominée
00:20:55continuait
00:20:56d'écrire
00:20:57ses romans,
00:20:58ses poèmes,
00:20:59ses essais,
00:21:00ses pamphlets.
00:21:03Il trouvait
00:21:04encore le temps
00:21:04de lire
00:21:05les journaux,
00:21:07de donner
00:21:07des articles
00:21:08aux revues
00:21:09françaises
00:21:09et étrangères,
00:21:12de signer
00:21:12pétitions
00:21:14et manifestes,
00:21:17de correspondre
00:21:18avec tous
00:21:19les grands esprits
00:21:20de son temps.
00:21:22Vous voyez,
00:21:23ils sont tous là.
00:21:25Émile Zola,
00:21:27Freud,
00:21:30Tolstoy,
00:21:32Lénine,
00:21:34Gramsci,
00:21:36Romain Roland,
00:21:38Sartre,
00:21:39Claudel.
00:21:42Martial comprit
00:21:43et embrassa
00:21:44toutes les écoles
00:21:46comme il comprit
00:21:48et embrassa
00:21:49le monde entier
00:21:50dans son idéal
00:21:53de fraternité humaine.
00:21:55Vous savez,
00:21:57il aura fallu
00:21:57que je travaille
00:21:58chez vous
00:21:59pour mesurer
00:21:59à quel point
00:22:00on ne connaît
00:22:01qu'une infime partie
00:22:02de son oeuvre.
00:22:03Il faut absolument
00:22:04publier
00:22:05la correspondance
00:22:06complète
00:22:06et le journal.
00:22:09Le journal
00:22:10ne paraîtra
00:22:12que dans
00:22:13vingt
00:22:14et ce jour-là.
00:22:18Je ne crois pas
00:22:19exagérer
00:22:20en affirmant
00:22:21qu'une aube nouvelle
00:22:23naîtra
00:22:24pour tous ceux
00:22:26qui,
00:22:26aujourd'hui,
00:22:27déboussolaient,
00:22:31ne savent plus croire
00:22:32à y espérer.
00:22:37Il sera trop tard.
00:22:41Comprenez-vous,
00:22:42Marc,
00:22:43moi-même,
00:22:43je ne suis rien.
00:22:46Seulement
00:22:47la gardienne
00:22:50de cette heure.
00:22:51de cette heure.
00:23:21Sous-titrage FR ?
00:23:51...
00:24:21Il y avait certainement de la complaisance dans le zèle avec lequel j'endossais le rôle d'officiant que m'avait dévolu madame M.M.
00:24:28Mais je tentais ainsi de conjurer la mort, celle des œuvres comme celle des hommes.
00:24:34Papa ! Papa, ça y est !
00:24:41Tu vas être content.
00:24:42Je sais ce qu'il y a dans la correspondance avec le rose d'Arabie.
00:24:45Papa ?
00:24:57Marc, mon pauvre enfant, rentrez chez vous.
00:25:07Je vous donne quelques jours de congé.
00:25:08Revenez vite !
00:25:21Avant de commencer cette cérémonie, je voudrais tout d'abord remercier Mme Martial M.M. qui a bien voulu s'y associer.
00:25:29Je n'aurais pas l'audace ni la prétention de résumer en quelques mots le message de Martial M.
00:25:45Je me bornerais simplement à rappeler que, grand humaniste, prix Nobel, il sut repousser quand il le fallait les honneurs.
00:25:56C'est pourquoi, aujourd'hui encore, et malgré la hauteur de ses vues philosophiques, il incarne pour nous le bon sens de son terroir français.
00:26:11Idéaliste, il crut toujours en la victoire de l'esprit sur la matière.
00:26:16Ainsi, Chartres, lieu inspiré pour reprendre l'expression de Maurice Barès, fut à l'origine de ses plus belles pages sur la foi.
00:26:27Et pourtant, Martial M. n'était pas chrétien.
00:26:32Voici peut-être le secret de cette éternelle beauté.
00:26:36Elle n'est pas dans les détails, elle se dégage d'un tout.
00:26:42Elle n'est nulle part, et pourtant elle est.
00:26:46Plus de rivalité, plus d'inquiétude, c'est un livre ouvert à tous, un modèle d'harmonie.
00:27:04L'individualisme, avec ses contradictions, n'est plus de mise ici.
00:27:16Qui a-t-il, Marc?
00:27:22Cette foi qui le portait, pourquoi m'est-elle refusée?
00:27:32Pourquoi?
00:27:36Pourquoi?
00:27:38C'était deux jours avant sa mort.
00:27:50Il venait de terminer son grand poème, Ève.
00:27:55Ce film a été pris par un amateur,
00:27:58dans le jardin de l'abbaye Saint-Michel, où nous habitions, sur le Saint-Plon.
00:28:03Ce séjour sur le Saint-Plon, n'était-ce pas un peu une retraite loin des hommes,
00:28:10un refuge, la tour d'ivoire du poète?
00:28:13Martial a toujours tout donné aux autres.
00:28:19Seul l'amour de l'humanité l'a poussé à cet apparent éloignement du monde.
00:28:25Oui, c'est pour mieux devenir le dénonciateur d'une joie future,
00:28:32que tel Nietzsche,
00:28:35il est allé sur la montagne.
00:28:36C'est le seul document filmé sur votre mari.
00:28:49Le seul, oui.
00:28:51Martial avait une peur superstitieuse de la photo et du cinéma.
00:28:57À la manière de certains primitifs,
00:29:02sans doute craignait-il que son âme lui fût volée par la caméra.
00:29:06La télévision française a décidé de marquer avec éclat ce 30e anniversaire de la mort de Martial M.
00:29:15N'y aurait-il pas dans le journal inédit quelques passages très brefs
00:29:18que vous pourriez, exceptionnellement, nous permettre de faire dire par des comédiens?
00:29:22Nous verrons, je ne vous promets rien.
00:29:24J'étais surpris de vous retrouver ici.
00:29:43Vous savez abandonner le métier?
00:29:45Vous savez, je n'y apprenais pas grand-chose.
00:29:48Vous l'avez vu, vous, le journal inédit?
00:29:52Malheureusement, jamais.
00:29:56Mais si je savais où il est, je ne vous le dirai pas.
00:29:59Je ne suffis plus à la tâche.
00:30:28Il me faut passer le flambeau.
00:30:33Marc, vous aurez bientôt accès à tous les documents concernant Martial.
00:30:38En serez-vous digne?
00:30:44Je le crois.
00:30:47Et vous pourrez bientôt pénétrer, quand nous en aurez besoin et sous ma surveillance,
00:30:54dans toutes les pièces de cette maison.
00:30:55Voyez ma confiance.
00:31:00Je laisse les clés ici.
00:31:12Au travail maintenant.
00:31:13Je vais vous dicter une lettre.
00:31:14A madame Arnie Pagela, fondation Sibelius, Helsinki, Finlande.
00:31:32Voyez-vous Marc, en ce monde, seul compte la passion.
00:31:38Et j'ai aimé dans ma vie.
00:31:41J'ai beaucoup aimé.
00:31:44Je ne parle pas d'amour sexuel.
00:31:48Se donner au plaisir, c'est renoncer à la foi.
00:31:50La foi, en cet inexplicable, ce divin, qui est en chacun de nous.
00:32:01L'amour véritable est pureté.
00:32:05Dévotion, sacrifice.
00:32:07Oui, j'ai aimé.
00:32:11Martial, bien sûr.
00:32:14Mais d'autres encore, des poètes, des artistes.
00:32:20Et encore aujourd'hui, je ne pourrais vivre sans aimer.
00:32:28Vous aussi, Marc, vous aimez comme cela, n'est-ce pas?
00:32:36Vraiment.
00:32:37Pas lire en moi.
00:33:07...
00:33:08...
00:33:09...
00:33:13...
00:33:15...
00:33:19...
00:33:20...
00:33:49...
00:33:58On voit comme c'est difficile.
00:34:01Quelque chose veut sortir de moi.
00:34:05Et n'y parvient pas.
00:34:09Comme si je n'avais pas d'identité réelle.
00:34:13Comme...
00:34:14Comme si j'étais inachevée.
00:34:19...
00:34:32Je ne peux pas jouer devant toi, Marc.
00:34:34...
00:34:38...
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