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00:00Sous-titrage Société Radio-Canada
00:30Les aigles de la République, une critique en règle du pouvoir égyptien,
00:46l'inacoudrie en braqueuse dans le gang des Amazones
00:49et vacances sous tension dans le dernier film de Joachim Lafosse.
00:54C'est le programme de ce nouveau numéro 100% Cinéma 2 à l'affiche.
00:57Bienvenue à tous et bonjour Thomas Borez avec nous comme chaque mercredi.
01:01Bonjour Louise.
01:01On va donc débuter avec une exploration brutale et critique de l'Egypte du président Abdel Fattah al-Sissi
01:08à travers l'itinéraire d'un acteur star de cinéma.
01:12C'est dans Les aigles de la République le nouveau film du cinéaste suédois d'origine égyptienne Tariq Saleh.
01:18Voilà et cet acteur star il s'appelle Georges Fami où tout un peuple ou même toute l'industrie le surnomme le pharaon des écrans.
01:27Voilà c'est ce qu'on apprend en regardant le film.
01:28Il incarne à lui tout seul en fait le visage d'un cinéma égyptien presque aux allures d'usines hollywoodiennes
01:34avec ses décors en carton pâte et ses grands studios.
01:38Alors ne cherchez pas le nom de Georges Fami sur internet.
01:42Il n'existe pas sinon dans l'imaginaire du film.
01:45Voilà rappelons que Tariq Saleh le réalisateur avait été révélé avec le care confidentiel.
01:51Ce subtil thriller ou encore la conspiration du care qui avait été primée à Cannes à l'époque.
01:58Et on peut voir d'ailleurs ces aigles de la République comme le troisième volet d'une certaine manière
02:02d'une trilogie sur les affres et les contradictions de son pays donc d'origine l'Egypte.
02:08Voilà alors je l'ai dit le protagoniste qui est un acteur star qui se croyait libre et intouchable
02:13et bien est obligé ici d'accepter un film à la gloire du président Al-Sisi.
02:18Il commence pour lui et pour nous aussi une troublante traversée du miroir.
02:23Regardez.
02:48Les aigles de la République, une critique à peine voilée du régime en place en Egypte.
03:08C'est assez rare quand on sait l'état de la liberté de création et d'expression dans le pays aujourd'hui.
03:13Et ce n'est sans doute possible que, car si Tariq Saleh est d'origine égyptienne, il vit et travaille en Suède, son pays natal.
03:20On va l'écouter Tariq Saleh. C'était lors du dernier festival de Cannes où il présentait son film en compétition.
03:25Je pense qu'il y a actuellement beaucoup de jeunes talents incroyables qui émergent d'Egypte et de toute la région.
03:33Et souvent, ce qui me fait mal, c'est de voir qu'un talent exceptionnel égyptien qui présente son film à Cannes
03:40est immédiatement attaqué par les institutions égyptiennes à son retour.
03:46C'est un comportement autodestructeur.
03:53Et ces cinéastes qui réalisent un travail artistique très courageux en Egypte sont victimes d'intimidation.
04:02Cette liberté bafouée en Egypte, c'est ce que racontent évidemment ces aigles de la République à travers, on l'a dit, cet acteur star dans le film.
04:11Alors, il fallait lui donner un visage et il n'est pas allé le chercher bien loin d'une certaine manière, Tariq Saleh,
04:15puisqu'il a pris son acteur star, c'est Fares Fares, acteur d'origine libanaise qu'on avait vu dans les précédents films de Tariq Saleh.
04:25Là, on le voit à l'écran, il est très charismatique.
04:27Et ce que j'aime bien, c'est qu'il incarne avec toute la décontraction nécessaire son personnage, une décontraction tâtée aussi de velerie d'une certaine manière
04:36et d'un point de ridicule parce que le film est au diapason de ce personnage
04:39qui ne sait pas vraiment sur quel pied danser.
04:42Et ce qui m'a intéressé vraiment dans la mise en scène de Tariq Saleh,
04:45c'est comment son film questionne en permanence, en fait, la réalité qu'il est censé mettre en scène.
04:53Il y a un moment, une scène clé, avec un défilé, avec un attentat.
04:56Et on se demande même, nous en tant que spectateurs, si tout ça est mis en scène,
04:59ou c'est vraiment quelque chose qui est en train d'arriver.
05:02Voilà, par un subtil jeu de montage aussi et de mise à distance,
05:05la mise en scène montre vraiment que le pouvoir dicte la propre représentation de lui-même.
05:10Dès lors que tout n'est simulacre, le réel ne s'appartient plus.
05:15Donc c'est très fort.
05:16Et à noter, on l'a peut-être vu dans la bande-annonce, la présence à l'écran de Lina Koudry
05:20dans le rôle de la femme de cet acteur.
05:23Voilà, on la voit peu, mais comme toujours, elle est très incandescente, Lina Koudry.
05:27Voilà, on parle de Lina Koudry, qui est donc petit rôle dans Les Aigles de la République,
05:32mais on la retrouve aussi, Thomas, cette semaine, en meneuse du gang des Amazones.
05:37C'est le nouveau long-métrage de Mélissa Drijard.
05:40C'est un film de braquage inspiré de faits réels.
05:43Voilà, entre 1989 et 1990, dans le département du Vaucluse,
05:49Cathy, Carole, Hélène, Laurence ou encore Malika,
05:52en fait des copines d'enfance confrontées à la précarité sociale,
05:57se griment en homme et vont réaliser sept braquages de banques.
06:01Alors, autour de Lina Koudry, pour incarner ces héroïnes ou ces anti-héroïnes,
06:07c'est selon Isia Igelin, Malorie Vanek, la révélation de l'amour ouf, on s'en souvient,
06:11ou encore Laura Felpin.
06:13Allez, c'est parti.
06:13Je n'avais plus quoi faire.
06:15En percevant trop d'allocations, vous avez contracté une dette.
06:18Vous devez rembourser.
06:20Mais donc, en fait, c'est vous qui faites une raison, moi qui paye.
06:25C'est un cauchemar.
06:27Je n'en braque le critère agricole.
06:29Qu'est-ce que tu racontes, là ?
06:30J'ai bien étudié le truc.
06:32En deux minutes, c'est plié.
06:34Poula !
06:35Baisse la tête, baisse la tête, baisse la tête, là !
06:39On parle de quoi, là ?
06:41Mais on n'existe pour personne.
06:43On est des meufs.
06:45Depuis quand des meufs s'abraquent ?
06:47Maman, je peux garder les enfants ?
06:50Pousse-toi !
06:51Ouh !
06:51Qu'est-ce qu'il y a, toi ?
06:53Alors, bien sûr, ça fait du bien de voir des femmes dans ce genre de rôle.
07:01Mais au-delà de ça, est-ce que le film se tient ?
07:03Moi, j'ai trouvé ça un poil trop appliqué, c'est peu dire.
07:06C'est-à-dire qu'on sent la volonté de la réalisatrice de vraiment équilibrer au maximum la place de tous les personnages.
07:12Donc, il y a vraiment, en plus avec son casting de star, entre guillemets, chacun, on sent qu'elle a son chronomètre à la main et elle veut surtout ne léser personne.
07:23Et ça se sent aussi même dans sa gestion du récit.
07:25On sent vraiment qu'elle a essayé de manière presque un peu trop scolaire, il faut bien le dire, montrer un petit peu toutes les étapes de ce film.
07:34Donc, du coup, on se demande à un moment quel est le réel point de vue du film.
07:38Et c'est vraiment ça qui manque, même si l'incarnation est assez dingue.
07:43Voilà, à noter que cette histoire vraie, on le répète, avait déjà servi d'inspiration à notre cinéaste.
07:53C'est Jean-Paul Salomé, c'était en 1994, ça ne nous rajeunit pas.
07:58Et ce film s'appelait tout simplement Les Braqueuses.
08:01Voilà, on voit l'affiche avec, à l'époque, Catherine Jacob, Clémentine Cellerie ou encore Alexandra Cazan.
08:06Et on passe maintenant à six jours, ce printemps-là, du belge Joachim Lafosse, un film de vacances.
08:12Des vacances qui se voudraient insouciantes, Thomas, sauf que vous allez nous en dire plus.
08:16Oui, je vais vous en dire plus ou juste ce qu'il faut.
08:19Il faut savoir quand même que l'inquiétude, la tension, les rapports de domination, voire le désespoir,
08:24c'est un peu ce qui énerve le cinéma du belge Joachim Lafosse.
08:28Lafosse a noté que le cinéaste belge est visé par une enquête du quotidien Libération,
08:34où il est accusé par plusieurs de ses collaborateurs et collaboratrices
08:37de méthode brutale pouvant relever, je cite, de harcèlement moral, voire sexuel.
08:43Pour l'heure, il n'y a aucun procès en cours, mais voilà, ça a le mérite d'être dit.
08:49Voilà, alors Joachim Lafosse, il filme ici une mère de famille divorcée
08:54qui voit ses plans de vacances en fait perturbés à la dernière minute.
08:57Et pour que ses deux enfants puissent néanmoins profiter du soleil et de la mer,
09:01eh bien elle décide d'occuper la maison de vacances de son ex-belle-famille
09:05qui complique les choses, regardez.
09:07« Et surtout, vous dites rien à votre père. »
09:11« Il est où, papa? »
09:12« On n'est pas avec papa, on l'a avec maman. »
09:14« Ah bon, Sanaïla? »
09:17« J'y vois. »
09:20« Je peux encore savoir chez qui mes enfants passent leurs vacances, hein. »
09:25« C'est tout. »
09:28« À Lyon. »
09:31« Des belles images de vacances, mais on sent qu'il y a une tension un peu sous-jacente. »
09:39« Où est-ce qu'elle se joue, cette tension ? »
09:40« Justement, elle se joue vraiment en permanence. »
09:43« Ça se joue vraiment dans les interstices et c'est une tension vraiment, pour le coup, sourde
09:47qui s'insinue progressivement dans les esprits du spectateur, mais aussi des personnages. »
09:52« On voit bien ici que le calme, on l'a dit, n'est qu'apparent,
09:54que la solidité et le flingue du personnage principal
09:56pourrait sauter à tout moment. »
09:58« Et rien d'artificiel, pourtant, c'est là où le film est intéressant. »
10:02« C'est-à-dire que Joachim Lafosse montre, d'une certaine manière,
10:04comment un corps devient peu un peu étranger à un environnement. »
10:07« Voilà. »
10:08« Et qui, jadis, l'avait accueilli les bras ouverts. »
10:09« Parce qu'on comprend qu'elle investit un lieu que ses enfants connaissaient bien
10:13puisque, avant la séparation, ils y passaient des vacances. »
10:16« Voilà. Le malaise est donc là, vraiment en permanence. »
10:19« Et tout ce à quoi nous assistons est un moment de répit,
10:23vraiment dans une espèce dont tout le monde a conscience.
10:25On sent vraiment qu'il y a un compte à rebours qui est prêt à sonner. »
10:28« Voilà. Le film est porté, donc je l'ai dit, par une mise en scène sobre
10:32et surtout par une actrice en état de grâce,
10:34Aïe Haidara, actrice notamment vue dans « Le sens de la fête »
10:38ou encore dans la série « En thérapie ».
10:41« Elle est vraiment super. »
10:42« Elle épouse avec intelligence le ton, vraiment, du récit,
10:47sobre jusqu'au bout. »
10:48« Voilà. Donc, c'est une très bonne surprise que ce film de Joachim Lafosse. »
10:52Une belle surprise. Donc, on va terminer avec Blanche Gardin et Philippe Catherine
10:56et le Groenland dans « L'incroyable femme des neiges ».
11:00C'est de Sébastien Betbedi.
11:02« Voilà. Et c'est une comédie qui part à peu près du même postulat
11:06que les récents Connemara ou encore Partir un jour,
11:09à savoir qu'une jeune femme décide de retourner dans la région de province
11:15où elle avait grandi pour redonner, on va dire, un peu de sens à sa vie. »
11:20Voilà. Colline, c'est le nom du personnage incarné par Blanche Gardin,
11:24est en effet revenue d'à peu près tout, même du pôle Nord dans le film.
11:27Et donc, elle débarque dans les montagnes du Jura
11:30avec un trop lourd secret qu'elle va, qu'elle s'en va finalement bazarder.
11:35On va le voir après dans le film, au fin fond du Groenland.
11:38Voilà. Alors, ça part bien. Plutôt bien, d'ailleurs, avec des tensions tout à zimuts.
11:41Puis le ton un petit peu pince sans rire de Blanche Gardin
11:43et Philippe Catherine marchent bien.
11:45Puis en fait, quand elle arrive au Danemark, au Groenland,
11:48ça s'enlise un peu sur la glace où le récit patine sévèrement.
11:52Voilà. Il y a Philippe Catherine qui est de l'aventure.
11:54Mais surtout, j'ai envie de dire, surtout, Bastien Bouillon,
11:57parce que j'ai cité Partir un jour et Connemara, il était déjà là.
12:00J'ai l'impression que maintenant, c'est devenu...
12:01C'était fait redit quand même, mais bon.
12:03Voilà. C'est devenu, c'est presque une loi.
12:05Il faut mettre Bastien Bouillon.
12:06Il faut mettre Bastien Bouillon dans un film français.
12:08Merci beaucoup, Thomas.
12:09On se retrouve évidemment la semaine prochaine.
12:11et merci à vous de nous avoir suivis.
12:13N'oubliez pas de nous retrouver sur france24.com
12:15ainsi que sur tous nos réseaux sociaux.
12:17On se quitte donc sur des images de Blanche Gardin et Philippe Catherine
12:20dans l'incroyable Femme des Neiges.
12:22Je vous laisse découvrir et vous dis à très vite.
12:25T'es grossie, non ?
12:26Je peux prendre la chambre des parents ?
12:29J'ai appelé ses collègues de l'Institut Polaire, là.
12:32Elle avait été virée.
12:33Une séquestration, n'importe quoi.
12:35On va vous demander de nous suivre, madame ?
12:41Tu te souviens de moi ?
12:42Ton petit frère ?
12:43Il paraît que tu sèmes la terreur au village depuis ton retour.
12:47Mon compagnon, je pense que je suis subitement devenue bipolaire.
12:50Ce serait marrant pour un spécialiste d'épaule.
12:55J'ai éprouvé un sentiment étrange.
12:57Le sentiment de ne pas être à ma place.
12:59Aller au Rouenland, n'importe quoi.
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