Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art https://www.canalplus.com/cinema/ Facebook : https://www.facebook.com/canalpluscinema/ Twitter : https://twitter.com/Canalplus Instagram : https://www.instagram.com/canalplus/
00:00En fait, dans la population carcérale, les femmes représentent seulement 3,5%.
00:03Comment expliquez-vous qu'elle n'est pas quoi ?
00:06Le goût du sang, comme nous autres bourrindres, vous avez ici à cette table de représentants ?
00:11Pas du tout.
00:13Je pense que oui, c'est des positions et des rôles qu'on n'a jamais imaginés pour les femmes.
00:20Moi, c'est la seule histoire de braqueuse que je connais.
00:23Alors, plus qu'un film de braquage, Mélissa de Richard, la réalisatrice,
00:26a tenu à ce que ça soit plutôt un polar social.
00:29C'est dans ces termes-là qu'elle vous a parlé du film, dès le départ ?
00:32Je ne sais plus si elle a dit polar social, mais elle a dit oui, film social.
00:37On a parlé d'amour chienne, d'Ignaritou, pour avoir vraiment le ton du film et l'image aussi.
00:42Chez d'œuvre.
00:43Chez d'œuvre.
00:44Le même message pour les deux ?
00:45Oui, mais j'ai l'impression qu'elle ne voulait pas faire un film d'action.
00:48Elle ne veut pas esthétiser la chose, elle ne veut pas non plus les juger,
00:51elle ne veut pas non plus prendre leur défense.
00:53Il y a déjà eu un jugement.
00:55Donc, oui, j'ai l'impression qu'elle veut plus en faire un film social qu'un film d'action.
01:00Alors, Lina, vous, dans le film, vous êtes Cathy, le détonateur.
01:03C'est un peu l'organisatrice, le cerveau de l'opération.
01:07C'est elle qui soumet l'idée des braquages et qui organise tout.
01:10Mais c'est un mélange de rage et de loyauté.
01:13Dans quelles ressources est-ce que vous êtes allée puiser pour jouer un personnage comme ça ?
01:18Déjà, c'est un scénario très bien écrit.
01:22Et donc, ça te permet aussi d'aller atteindre des endroits à l'intérieur de toi
01:26qu'on te propose et ça te met dans une bulle.
01:30Et Mélissa, elle m'a beaucoup parlé de Cathy, la réalisatrice, donc Mélissa de Rijard.
01:35Et nous, on les a rencontrées en plus après trois semaines de tournage.
01:38Donc, j'avais vraiment beaucoup de ce qu'était, qui était Cathy.
01:43Et j'ai essayé d'aller chercher des endroits de moi, de ma vie qui lui ressemblaient.
01:51Malorie, vous êtes Carole.
01:53Alors, elle vient d'une bonne famille.
01:55Simplement, ses parents ne s'occupent absolument pas d'elle.
01:58Elle n'est pas du tout attirée par l'appât du gain ?
02:00Elle n'est pas non plus bourge.
02:02Elle vient d'un milieu social quand même assez pauvre.
02:06Mais elle n'habite pas dans le quartier.
02:07Et en fait, elle ne braque pas par nécessité, elle braque plutôt par amour.
02:12Ça vous parle, le braquer par amour, l'amour coup, tout ça ?
02:15Oui, complètement.
02:15Ça vous parle, ça.
02:16Un peu tout le long de ma vie.
02:17Oui, c'est vrai.
02:18Non, mais oui, elle braque par amour parce que c'est comme sa famille, en fait.
02:23C'est une famille qu'elle a pu choisir et qu'ils l'ont choisie aussi.
02:26Oui.
02:26Le film se déroule au début des années 90.
02:29Et souvent, les films de braquage sont des moyens de raconter une époque.
02:32Qu'est-ce que ça raconte des années 90 pour vous ?
02:34Ça veut dire quoi que le banditisme, c'était mieux avant ?
02:36Avec le Louvre, on a vu que…
02:39C'est quand même exceptionnel aujourd'hui.
02:44Alors, même si elles ne sont pas à proprement parler des redresseuses de Thor, des Robin des Bois,
02:49elles sont quand même animées par un certain sens de la justice sociale.
02:54Est-ce que c'est parce qu'elles étaient comme ça, ces jeunes femmes, qu'elles ont bénéficié d'une certaine forme d'empathie à la fois de la part du public et des juges quand elles sont passées aux assises ?
03:06Peut-être.
03:07C'est qu'est-ce qu'on retient de la violence comme moyen d'expression ?
03:12Et quand on n'a rien d'autre que la violence pour qu'on nous entende, qu'est-ce qu'on en fait ?
03:18Elles ont décidé de l'utiliser de cette manière.
03:21Et je crois que oui, c'est ce qu'elles disent encore aujourd'hui.
03:23On a fait plein d'interviews avec elles.
03:25D'ailleurs, elles font un peu de promos avec nous.
03:27Et c'est ce qu'elles disent encore aujourd'hui.
03:29Oui, c'était un moyen de se faire entendre.
03:32Précisez que durant ces sept braquages, il n'y a pas eu une goutte de sang de verser non plus.
03:36Non, non. Elles n'ont jamais tiré.
03:37C'était des armes factices.
03:41Je pense que c'était un vrai cri de désespoir.
03:44Votre réalisatrice a pris connaissance de cette histoire en écoutant la radio un jour.
03:49Elle s'est intéressée à ça.
03:50Elle a rencontré les protagonistes.
03:53Mais elle ne voulait pas que vous les rencontriez.
03:55Et vous les avez rencontrées, en tous les cas, en amont du film.
03:57Sauf pour la préparation d'une scène particulière.
04:00Vous pouvez nous raconter ça ?
04:01Moi, de toute façon, je n'ai même pas rencontré mon Amazon.
04:06C'est une histoire qui lui a vraiment brisé sa vie.
04:08Donc, elle se tient loin de tout ça.
04:09Donc, en fait, je n'ai même pas pu la rencontrer.
04:11Et sinon, c'est vrai qu'on ne les a pas rencontrées en amont du tournage.
04:14On les a rencontrées vraiment trois semaines après le début du tournage.
04:17Pour les scènes de tribunal.
04:19Et ça, c'était fou.
04:20C'était des moments...
04:21Moi, c'est mes scènes préférées.
04:22C'est des moments exceptionnels.
04:23Elles sont dans le public.
04:25Pendant leur jugement, dans la vraie salle.
04:27On a eu l'occasion de tourner dans les vraies banques
04:29et dans la vraie salle de jugement, dans le vrai tribunal.
04:32Et donc, en fait, c'est comme si elles assistaient une deuxième fois à leur jugement.
04:36J'ai trouvé ça fou.
04:36C'était hyper émouvant.
04:37Et puis, elles pleuraient.
04:39C'était super beau.
04:39C'est complètement dingue.
04:40Dans le public, cette fois-ci.
04:42Et donc, elles voyaient ça.
04:44Et puis, en re-entendant toutes les plaidoiries.
04:47Et puis, il y avait aussi leurs vrais avocats.
04:49L'avocat de Malika et Cathy.
04:50Et donc, ils se sont retrouvés.
04:53Franchement, c'est super beau comme histoire.
04:54C'est fou.
04:55Donc, elles ont revécu leur procès.
04:57Est-ce qu'elles ont vu le film ?
04:58Oui.
04:58Elles l'ont plus d'une fois même.
05:00Vu et revu.
05:01Oui.
05:01Et donc ?
05:02Et donc, elles l'aiment trop.
05:04Puis, en sachant aussi que Melissa, elle aime bien le dire.
05:06Mais on a essayé de faire un film qui raconte la vérité, pas la réalité.
05:09Le plus important, c'est à la fin du film, comprendre la vérité.
05:11Oui.
05:12Et c'est aussi pour ça qu'elle n'a pas voulu nous les faire rencontrer avant le tournage.
05:15C'est parce qu'elle ne voulait pas qu'on essaye de les imiter dans les mimiques,
05:18dans la manière de fumer.
05:19Parce qu'on ne fait pas un biopic.
05:21Un biopic, ça reste quand même un film de fiction.
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