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  • il y a 15 minutes
Regardez Le monde en marche avec William Galibert du 11 novembre 2025.

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Transcription
00:007 minutes.
00:02RTL, Le Monde en Marche.
00:04Le Monde en Marche avec vous, William Galibert.
00:05Bonjour William.
00:06Bonjour.
00:06On évoquait les commémorations du 13 novembre.
00:09Ce matin, la parole de victime du 13 novembre
00:11que l'on a sûrement le moins entendue,
00:14ce sont les orphelins du 13.
00:15Ceux qui ont perdu un père ou qui ont perdu une mère
00:18ce soir-là, c'était il y a 10 ans.
00:19Oui, c'est vrai qu'on a entendu, écouté, les époux,
00:22les parents, les copains, mais les enfants,
00:24ceux qui avaient 4, 5 ou 12 ans,
00:26ceux qui ont vu papa, maman,
00:28partir boire un verre ou aller voir un concert
00:30et ne jamais revenir.
00:32Ces enfants-là, il y en a 72.
00:34On a voulu les protéger du fracas, c'est normal.
00:37On en a aperçu certains au procès.
00:39Et puis, ils ont grandi, disant ça passe vite.
00:41Et eux aussi ont des choses à raconter,
00:44des histoires.
00:45Ils le font dans un documentaire,
00:47Les Ricochets, c'est disponible à partir de demain
00:50sur France Télévisions.
00:51Et le Figaro Magazine leur donne également la parole.
00:54Juliette a 21 ans aujourd'hui.
00:56Elle en avait 11, ce soir-là,
00:58quand elle a supplié en vain son père
01:01pour pouvoir l'accompagner au Bataclan.
01:03Et quand on a su ce qui était en train de se passer,
01:06elle a téléphoné, encore et encore, à son papa.
01:08Il a fini par la rappeler
01:10et lui parler quelques secondes.
01:12Juliette, je suis blessée, mais vivant,
01:14je t'aime.
01:15Et ce sont les derniers mots
01:17qu'il a adressés à sa fille.
01:19Souvenir suivant,
01:21c'est l'Institut Médico-Légal,
01:22la morgue.
01:22Je ne voyais que son visage.
01:25Je me suis dit que malgré tout ce qu'il avait pu endurer,
01:27il était quand même vachement beau.
01:29Je lis le Figaro.
01:30À peine entrée dans l'adolescence,
01:32Juliette a vécu dans un monde
01:34où la douleur écrasait le quotidien,
01:36aux côtés d'une mère dévastée
01:37par la perte de son amour.
01:39Elle résume,
01:40en plus du mien,
01:41je devais porter le deuil des autres.
01:44Altea, elle, avait 7 ans.
01:45Son papa, Nicolas, professeur de yoga,
01:47en avait 37
01:48quand il est tombé sur la terrasse de la Bonne Bière.
01:51De ces jours de novembre,
01:53Altea se souvient aussi des murs de briques
01:55de cet institut médico-légal.
01:57Elle n'a pas vu le corps de son père,
02:00mais depuis l'encadrement de la porte
02:01sur cette table en inox,
02:02elle raconte qu'elle a aperçu le bout de son nez
02:05et qu'elle s'est battue
02:07pour que ça ne soit pas la seule image
02:08qu'elle garde en tête.
02:10Ce qui me faisait très peur,
02:11c'était de ne pas avoir de souvenirs.
02:13Altea a assisté
02:15à une dizaine d'audiences du procès.
02:18Je n'avais pas peur.
02:19Ce qui se rapprochait le plus,
02:21c'était la haine.
02:22Juliette Altea
02:23et puis il y a aussi le père de Maxime
02:24qui lui a d'abord survécu au Bataclan.
02:26Oui, Fred De Vilde,
02:28on en disait un mot dans le journal Fred De Vilde,
02:30un colosse aux airs de nounours
02:32obligé de demeurer étendu des heures
02:34dans une mare de sang sans bouger
02:36dans la fosse du Bataclan.
02:38Ce père qui est revenu à la maison,
02:40il le décrit comme un mort-vivant.
02:42Maxime, qui avait 14 ans,
02:44à l'époque a repris le collège
02:45sans que personne ne sache.
02:47J'avais honte, trop honte.
02:50J'avais aucune envie d'attirer l'attention sur moi.
02:52Fred De Vilde a écrit plusieurs bandes dessinées,
02:55mon Bataclan,
02:56ou Conversation avec ma mort,
02:58et Fred De Vilde s'est suicidé
03:00le 5 mai 2024.
03:02Maxime, son fils, parle du lien
03:03qu'il avait tissé avec son père
03:05autour de la musique.
03:07La guitare qu'il avait reçue en cadeau
03:09est ce disque de Neil Young
03:11qu'on passait à fond dans la voiture
03:13les jours de grands départs en vacances.
03:19Aujourd'hui,
03:21Altea, Juliette et Maxime
03:22vivent encore à Paris.
03:24Aucun n'a songé à quitter la capitale,
03:26malgré ses blessures
03:27qui ne seront jamais vraiment refermées.
03:29Altea passe même chaque jour
03:31devant la terrasse
03:32où son père a été tué.
03:33Merci beaucoup, William Gallibert.
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