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  • il y a 2 semaines

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00:00Toujours avec Victor Hérault de Valeurs Actuelles et Joseph Massé-Scaron,
00:04l'actualité c'est aussi ce courrier secret rendu public hier.
00:07Il s'agit d'une lettre de Bruno Le Maire, alors ministre de l'économie en 2024,
00:10adressée à Emmanuel Macron, lui demandant instantanément de réduire la dépense publique.
00:14Autrement ce sera le déclassement, dit-il, dans la zone euro, la fronde des oppositions.
00:18Nous ne pouvons pas continuer à nous singulariser par le niveau élevé de nos dépenses.
00:22Alerte Bruno Le Maire dans ce courrier daté du 6 avril 2024,
00:25jusqu'à demander au président une loi de finances rectificative.
00:29président qui aurait répondu, je n'en vois pas l'intérêt.
00:32Bonsoir Jean-François Husson.
00:35Bonsoir.
00:35Et merci d'être avec nous, sénateur Les Républicains,
00:38vous êtes en duplex de votre circonscription en Meurthe-et-Moselle.
00:41En fait, ce courrier sorti maintenant pourrait passer pour celui des rats qui quittent le navire
00:45ou celui qui veut se faire exaucer avant une potentielle échéance présidentielle.
00:49Seulement voilà, devant le Sénat, et vous le savez mieux que quiconque,
00:51devant la commission que vous avez instruite,
00:53le même Bruno Le Maire avait dit qu'il n'était absolument pas au courant de ce déficit.
00:59Disons que ce n'est pas qu'il n'était pas au courant.
01:03Je pense qu'il y a eu, de la part du gouvernement, une volonté de déni,
01:09puisque la lettre du 6 avril intervient une quinzaine de jours
01:15après l'invitation que je m'étais adressée à moi-même pour aller à Versy,
01:20comprendre comment les comptes publics avaient pu déraper,
01:25puisque dès le 21 mars, lors d'une réunion à l'Élysée autour du président de la République,
01:31les ministres en charge et les premiers ministres étaient réunis
01:35pour annoncer une dégradation plus forte que prévue du déficit public de la France.
01:41Et comme j'avais interpellé à plusieurs reprises le ministre de l'Économie et des Finances,
01:48et qu'à chaque fois, nous avions eu des propos rassurants,
01:52nous disant quasiment qu'on s'inquiétait pour rien.
01:55qui a été dans un cercle très restreint d'observateurs, de journalistes.
02:04Bruno Le Maire, on le sait, disait depuis quelques années
02:07qu'il avait alerté le président, qu'il n'était pas...
02:11Ce à quoi, souvent, on lui répond, vous auriez dû démissionner, Victor Hérault.
02:15Ça, c'est le grand drame en France, si vous voulez.
02:17On n'est responsable de rien, mais une fois qu'on ait pris la main dans le sac,
02:20on dit, j'avais prévenu, j'avais prévenu, mais...
02:22C'est la phrase de chevènement. Soit tu fermes ta gueule, soit tu démissionnes.
02:26Exactement. Bon, alors, maintenant, j'ai retrouvé un tweet, un X de Bruno Le Maire
02:31qui s'adressait à Jordan Bardella, qui date de deux mois après l'envoi de cette lettre,
02:35jean 2024. Il dit, monsieur Bardella, vous ne pouvez pas faire le coup de l'audit
02:38sur les finances publiques pour renier les promesses que vous avez faites aux Français.
02:41Tout est connu, public, transparent.
02:43Et on découvre qu'en fait, deux mois avant, il envoie une lettre secrète
02:45pour dire que tout n'est effectivement pas connu, public, transparent.
02:48Jean-François Huxon, j'ai envie de vous demander, aujourd'hui,
02:50qu'est-ce qui n'est pas connu, public, transparent, dans les dépenses publiques,
02:55dans la situation économique de la France, c'est budgétaire notamment ?
02:57Jean-François Huxon.
03:00J'espère qu'on sait tout. Je dis bien j'espère.
03:03Ce qui, par contre, doit être éclairci, c'est de quelle manière
03:10et pendant combien de temps l'exécutif, dans son ensemble,
03:14va masquer la réalité des choses.
03:17Le fait est aujourd'hui avéré, lorsque je me suis rendu à Bercy le 21 mars 2024,
03:25c'est à ce moment-là que j'ai pris connaissance de notes internes à Bercy,
03:29auxquelles, évidemment, ont accès par des contrôles qu'on appelle sur pièce et sur place les parlementaires,
03:37et notamment le rapporteur général ou le président, la présente des commissions des finances respectives des deux assemblées.
03:45Pourquoi ? Parce que ces notes ont révélé, au fil du temps, dans le deuxième semestre 2023,
03:52qu'il y avait eu des alertes.
03:54Et ce qui, me semble-t-il, ce qu'on apprend dans l'émission de France TV d'hier,
04:01c'est le fait qu'il y ait eu une correspondance tamponnée d'un tampon secret
04:08qui, finalement, posait les mêmes questions
04:12et invitait le président de la République à agir ou à réagir.
04:17Mais il y a quand même une vraie difficulté, me semble-t-il,
04:21et il y a un moment de vérité à établir,
04:23c'est que devant nous, tant lors des auditions du mois de fin mai, début juin 2024,
04:29qu'au mois de novembre 2024,
04:32à aucun moment, le ministre de l'Économie et des Finances d'alors
04:36n'a évoqué cette correspondance,
04:41quand bien même nous l'avons questionnée
04:43pour savoir si on avait bien tous les éléments,
04:47pour quelles raisons il n'avait pas, comment dirais-je,
04:50soit obtenu une loi de finances rectificative
04:54pour prendre date et en compte tout de suite ces mauvais résultats,
04:58et pour tout vous dire, je l'avais même interrogé
05:02puisque j'avais posé moi cinq questions au gouvernement en quelques mois,
05:06je lui avais même demandé, je crois que c'est le 14 mars 2024,
05:11dans ma réponse à sa réponse, je lui avais dit
05:14« Mais est-ce que vous ne pensez pas qu'il est temps de rendre votre tablier ? »
05:17Oui. Et qu'est-ce qu'il a dit ?
05:19Eh bien là, il ne pouvait plus rien dire,
05:21parce que c'était la réponse à la réponse du ministre,
05:24parce que je n'étais pas à l'époque satisfait.
05:26Oui.
05:27Joseph Messes-Caron.
05:29Monsieur Husson, bonjour tout à l'heure.
05:31Bonjour.
05:31Rapidement.
05:32Comment le gouvernement d'Emmanuel Macron a-t-il pu laisser à ce point
05:37déraper le déficit budgétaire français ?
05:40Alors, lorsqu'on pose dans cette émission la question à Bruno Le Maire,
05:45il l'admet aujourd'hui,
05:46nous nous sommes plantés sur les recettes.
05:48Question qui vient tout de suite, c'est
05:50comment se fait-il que Bercy se soit planté sur les recettes ?
05:55Comment cela se fait ?
05:56Et lui dit « Je ne sais pas ».
05:58Il est ministre de l'économie, il répond « Je ne sais pas ».
06:02Est-ce que vous, vous êtes pareil ?
06:03Et vous allez nous dire « Je ne sais pas ».
06:05Non, je pense d'abord qu'il y a deux phénomènes.
06:08Il y a un phénomène que j'appellerais,
06:11qui est, je dirais, des défauts dans les prévisions.
06:15Mais de toute façon, toute administration est sous l'autorité d'un ministre.
06:19Absolument.
06:20D'un premier ministre.
06:21Il ne faut pas se défausser.
06:23Je pense que ce n'est pas la bonne méthode.
06:26Et puis, on savait, et nous l'avons dit au Sénat,
06:30dès la reprise, après l'élection du président de la République,
06:33la réélection d'Emmanuel Macron,
06:35nous avons appelé à chaque débat budgétaire
06:38à revenir à la raison, à cibler les dépenses
06:41et surtout à réduire le niveau des dépenses publiques.
06:44Mais on s'est fait, à chaque fois, repousser
06:48en disant qu'il ne servait à rien,
06:51on ne voyait pas quelles étaient les difficultés,
06:53mais bien sûr que si, qu'on les voyait.
06:54Et d'ailleurs, c'est bien parce qu'on a à la fois
06:57surestimé les recettes
06:59et surtout pas voulu faire d'efforts de dépenses
07:02que, contrairement à tous nos partenaires européens,
07:05la France est le seul pays à avoir ses comptes publics.
07:09Et contrairement, pardonnez-moi de vos interrompes,
07:11en effet, on a surestimé parce qu'on est parti
07:13des recettes de 2020 et 2021,
07:15nous sommes d'accord.
07:16Mais, vous parlez de partenaires européens,
07:19dans un autre pays européen,
07:21ce serait un scandale d'État.
07:22Vous êtes, nous sommes bien d'accord,
07:24il s'agit là d'un scandale d'État.
07:27Écoutez, j'ai dit,
07:29certains avaient trouvé le propos imprudent,
07:31mais j'avais déclaré en septembre 2024,
07:34lors d'une interview à Public Sénat,
07:36j'avais dit, mais tout ça pourrait finir
07:38par ressembler à un grand mensonge d'État.
07:41Eh bien, aujourd'hui, je suis,
07:43je constate qu'un certain nombre de correspondances
07:47qui deviennent publiques,
07:48enfin, au moins pour l'une d'entre elles,
07:50j'ai donné l'impression qu'il y avait plusieurs courriers de ce type
07:53envoyés auprès de la République
07:55par le ministre de l'Économie et des Finances.
07:58Je pense que la vérité doit, aujourd'hui, être faite.
08:01Les Français ont le droit de savoir.
08:02Pourquoi ils ont le droit de savoir ?
08:04Parce qu'on leur demande, aujourd'hui,
08:06et à mon avis, à juste titre,
08:07de faire un effort.
08:09Mais l'effort de redressement des comptes publics,
08:11il a quand même des responsables.
08:13Or, à l'heure où je vous parle,
08:16je ne sais toujours pas,
08:17je n'ai jamais entendu qu'il y avait une responsabilité
08:20de la part de l'exécutif.
08:22Eh bien, c'est un mal qui est très profond
08:25et qui agace, irrite les Français
08:29qui ont le sentiment que les responsables politiques
08:32qui ont été aux affaires
08:33sont dans une forme d'évitement.
08:36Mais c'est un évitement coupable.
08:38Et me semble-t-il,
08:39les derniers éléments qui viennent d'être rendus publics,
08:42confirment la crainte que j'avais
08:46et que j'avais exprimée il y a un peu plus d'un an.
08:49Merci beaucoup, Jean-François Husson,
08:50d'avoir éclairé ce sujet.
08:53Et donc, un scandale d'État,
08:54en tout cas, un mensonge d'État.
08:56C'est ce que vous disiez,
08:57ce que vous redites ce soir sur Europe 1.
08:5919h57, Europe 1 Soir continue.
09:01Merci Victor, merci Joseph.
09:05Juste après le journal de 8h,
09:07Jean-Yves Leborgne qui défend Eric Wirt
09:09dans l'avocat pour le financement libyen.
09:13Qu'est-ce que j'ai dit ?
09:14L'avocat qui défend Eric Wirt
09:16dans le procès libyen
09:17en cette journée de libération de Nicolas Sarkozy.
09:19A tout de suite sur Europe.
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