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  • il y a 1 semaine
Éric Coquerel, président de la Commission des finances et député LFI de la Seine-Saint-Denis, était l’invité du Face-à-Face de ce lundi 10 novembre sur BFMTV et RMC. Il a été interrogé notamment sur la lettre secrète de Bruno Lemaire envoyée en 2023 à Emmanuel Macron pour l'avertir sur l'état des finances publiques; mais également sur la suspension de la réforme des retraites qui doit être débattue à partir de ce 12 novembre mais aussi sur une possible suppression de la prime de Noël.

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Transcription
00:008h29 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Eric Coquerel.
00:04Merci d'avoir accepté de répondre à mes questions ce matin.
00:06Vous êtes le président de la commission des finances, vous êtes également député LFI de Seine-Saint-Denis.
00:10Très nombreuses questions à vous poser dans cette journée qui est officiellement une journée de pause
00:14puisque c'est férié demain et pourtant franchement si vous pouviez avoir quelques heures de plus
00:18pour travailler sur ces deux budgets, le budget de la France, le budget de la Sécu,
00:24vous auriez apprécié pour une fois que quelqu'un veut bosser les jours fériés.
00:27On va le voir dans un instant mais je voulais d'abord vous interroger sur cette fameuse lettre,
00:31la lettre dite secrète, c'est en tout cas telle qu'elle est estampillée,
00:36cette lettre de Bruno Le Maire à Emmanuel Macron qui l'alertait,
00:40c'était juste avant les européennes, juste avant la dissolution,
00:44sur les dérives des comptes publics, cette lettre qui est restée lettre morte
00:47puisqu'elle n'a pas obtenu satisfaction.
00:50Vous aviez connaissance de cette lettre ?
00:51Oui, parce qu'en fait ça a été évoqué lors de la commission d'enquête
00:54que je présidais sur l'explosion des déficits
00:57et surtout le fait qu'il n'avait pas été annoncé
00:59et Bruno Le Maire l'avait évoqué, donc j'avais connaissance de cette lettre.
01:03Donc c'est un peu, enfin la lettre elle-même c'est une révélation
01:07mais par contre l'histoire c'est un secret de politique,
01:10parce que c'est clair que Bruno Le Maire,
01:14que j'ai côtoyé pas mal de fois à ce moment-là
01:16puisqu'il était ministre de l'économie, avait non seulement alerté,
01:20c'est la réalité, sur la dérive des comptes publics,
01:23mais il avait demandé, comme moi d'ailleurs, un projet de loi rectificatif,
01:28c'est-à-dire qu'au lieu de procéder à des annulations de crédits comme on fait,
01:32c'est-à-dire de manière indolore, un peu comme ça, sous le boisseau,
01:36vous décidez d'annuler des crédits que vous avez votés,
01:39c'est un exercice auquel se livrent les gouvernements depuis 2-3 ans,
01:42et bien on passe avec un débat au Parlement
01:45qui permet non seulement des débats de dépense,
01:48c'est pour ça que je voulais absolument que ça soit le cas,
01:50mais aussi des recettes.
01:51Et il n'a pas eu gain de cause,
01:53mais je voudrais dire une chose,
01:55il y a eu cette lettre,
01:56mais il y en a une autre qui est passée plus inaperçue.
01:58Laquelle ?
01:59Une lettre qu'il a écrite en novembre 2023,
02:03excusez-moi, je me remémore à le moment,
02:04à Elisabeth Borne,
02:06juste avant qu'Elisabeth Borne annonce un 49-3 sur le budget de l'État,
02:10et dans cette lettre, il dit la même chose,
02:13il annonce même qu'il va très certainement falloir
02:15annuler 10 milliards d'euros supplémentaires
02:19par rapport au budget dont on était en train de discuter
02:23à ce moment-là,
02:25dès le mois de janvier ou février,
02:27et il n'y a pas eu un mot d'Elisabeth Borne
02:29dans cette présentation de son budget à l'Assemblée.
02:32Elle avait connaissance de cette lettre,
02:34elle avait connaissance de cette alerte,
02:36tout comme ensuite Emmanuel Macron et Gabriel Attal,
02:39qui était le nouveau Premier ministre,
02:40avaient connaissance de ces alertes réitérées par Bruno Le Maire.
02:44Est-ce que vous considérez que le fait que ça n'ait eu aucune conséquence,
02:47qu'en effet ça n'ait été ni mentionné par les uns,
02:49ni mentionné par les autres,
02:51qu'il n'y ait pas eu ce projet de loi rectificative
02:53qui aurait donc assumé en quelque sorte cette dérive,
02:57est-ce que vous estimez,
02:59certains disent que c'est une forme de mensonge ?
03:02– Ça veut dire qu'il y a un mensonge d'État ?
03:05– Oui, il y a une omission d'État.
03:08Vu la situation, c'est-à-dire empêcher finalement l'Assemblée
03:11de discuter d'une situation concrète, réelle,
03:15dès 2023, bien évidemment.
03:17En partie, on peut me dire que rétrospectivement,
03:20ça veut dire que le budget qui était présenté était insincère,
03:22je ne sais pas si vous vous rappelez.
03:23– Il le dit dans la lettre Noir sur Blanc,
03:26voilà ce qu'il écrit notamment,
03:27« Nous pourrions être accusés d'insincérité »,
03:30il l'écrit à Emmanuel Macron,
03:32il dit, « Monsieur le Président,
03:33je demande notamment une loi de finances rectificative,
03:37sinon on nous accusera d'insincérité ».
03:40– Bien sûr, du coup je peux le faire aujourd'hui,
03:43puisqu'il l'expliquait.
03:45Mais il faut se rappeler qu'à ce moment-là,
03:47Pierre Moscovici, pour le haut commissaire des finances publiques,
03:50n'avait pas parlé d'insincérité,
03:51parce que c'est un peu l'arbre nucléaire,
03:52si vous parlez d'insincérité,
03:53ça veut dire que constitutionnellement,
03:55il faut arrêter ce qui est en train de se passer.
03:56Mais il avait dit que pour lui,
03:58ce n'était pas très crédible ce qu'on nous proposait.
04:00Donc il y a eu des alertes.
04:02Il ne faut pas faire comme si on a entendu après
04:04le gouvernement nous dire,
04:06« Mais non, on ne pouvait pas savoir ».
04:08Il y a eu des alertes en tous les sens.
04:10Le ministre, l'économie, c'est ce qu'on apprend,
04:12lui-même a alerté la Première Ministre,
04:14a alerté le Président de la République,
04:16et rien n'a été suivi des faits.
04:17– Est-ce que ça veut dire qu'aujourd'hui,
04:18il y a quand même un problème démocratique ?
04:20C'est-à-dire que la situation dans laquelle on est aujourd'hui,
04:22dont vous débattez tous les jours à l'Assemblée,
04:24qui a également entraîné les questions de négociation
04:28entre les différents partis au sein de l'Assemblée,
04:30la question de la censure, par la censure,
04:32tout ce que l'on vit aujourd'hui,
04:33la question des hausses d'impôts, des baisses de dépenses,
04:36tout cela, ça découle aussi de ça.
04:38Est-ce que ça aurait été différent ?
04:40– Oui, ça aurait été différent
04:42si l'Assemblée avait pu en débattre,
04:43mais si l'Assemblée aussi avait pu le voter,
04:45parce que je vous rappelle que c'était deux années
04:48où il y a eu le 49-3,
04:49et l'Assemblée ne pouvait même plus voter le budget.
04:51Donc on a des gouvernements
04:52qui ont imposé des politiques minoritaires
04:54et on s'aperçoit en plus, en montant,
04:56c'est quand même extrêmement grave.
04:58Et aujourd'hui, on s'aperçoit
04:59qu'on a un peu les mêmes problèmes
05:00sur ce qui est en train de se passer
05:02et qui va être le sujet suivant de notre…
05:04– Deux points ensuite, justement, encore sur cette lettre.
05:07L'une sur la question démocratique.
05:10On est effectivement juste avant une échéance électorale,
05:13juste avant les européennes,
05:14et semble-t-il, ce que laisse entendre Bruno Le Maire,
05:17c'est que c'est pour ça
05:18que la sincérité n'a pas été au rendez-vous,
05:22parce qu'Emmanuel Macron,
05:24peut-être même Gabriel Attal,
05:25craignait, dit-il,
05:27que les élections soient mauvaises pour eux,
05:32et donc il valait mieux ne pas le dire aux Français.
05:33– Mais vous pouvez dire Emmanuel Macron,
05:35parce que ce qu'a montré aussi cette commission d'enquête,
05:38c'est qu'en dernière instance,
05:39il y a eu des réunions à l'Élysée.
05:40C'est la raison pour laquelle j'avais demandé
05:42à auditionner M. Collère, d'accord ?
05:44– M. Collère qui était donc le secrétaire général de l'Élysée.
05:47– Voilà, qui a décidé de ne pas venir,
05:49et je constate malheureusement que…
05:51– Sans conséquence ?
05:52– Sans conséquence, alors que théoriquement,
05:54je vous rappelle que c'est puni par le code pénal
05:57de ne pas venir devant une commission d'enquête.
05:58il n'est pas venu, soi-disant, parce que comme il est secrétaire général de l'Élysée,
06:02la protection qu'a le président de la République vis-à-vis de l'Assemblée le concerne.
06:06Moi, je suis absolument en désaccord avec ça,
06:08mais du coup, on n'a pas pu l'auditionner sur ces fameuses réunions.
06:11Qui a décidé ? Qui a pris la décision ?
06:13Et pourquoi, justement, de ne pas faire un projet de loi de fin de gestion,
06:16rectificatif, pardon, projet de loi de fin de gestion,
06:18ça va être dans quelques jours.
06:20Bon, je trouve que ça aurait été intéressant pour les Français
06:22de savoir jusqu'où vont les responsabilités.
06:24Et à mon avis, elles vont au niveau d'Emmanuel Macron.
06:26Et la prise de décision, autre question aussi, les 20 milliards.
06:29Dans ses explications, Bruno Le Maire,
06:32il y a une chose sur laquelle il n'est pas capable d'apporter une explication.
06:35Ce sont les 20 milliards de recettes espérées
06:38qui ne sont jamais arrivées.
06:40Et il dit, je ne sais toujours pas aujourd'hui ce que c'est devenu.
06:43Alors là, c'est le défaut de Bruno Le Maire,
06:46je dirais, avec qui j'ai des dialogues assez intéressants,
06:48mais on ne partage pas du tout la même analyse politique.
06:51Ça a été l'objectif de la commission d'enquête.
06:53Alors, dans la commission d'enquête, certains ont dit
06:55que c'est des problèmes techniques.
06:56Moi, j'ai toujours dit que c'était des problèmes politiques.
06:57C'est-à-dire qu'ils avaient tellement foi dans leur politique de l'offre
07:00qu'ils ont cru que les années qui ont suivi le Covid,
07:06où vous avez eu une relance de l'activité économique,
07:07puisque l'activité économique était au fond de la piscine.
07:10En un an, on est revenu à la surface.
07:11Donc, qu'est-ce que ça a fait ?
07:13Ça a généré beaucoup d'impôts.
07:14Et ils se sont dit, ah, ça génère beaucoup d'impôts,
07:16ça veut dire que notre politique de réduction des impôts fonctionne.
07:19Bon, en réalité, elle ne fonctionnait pas.
07:21Et quand on est revenu à une année normale,
07:22eh bien, les impôts ont baissé.
07:24Et comment on peut se tromper de 20 milliards d'euros ?
07:26Mais ça fait justement 20 milliards.
07:28Entre la TVA en moins, entre l'IS en moins,
07:30entre l'impôt sur le revenu en moins,
07:32eh bien, quand vous avez une activité économique qui se réduit
07:35et que vous avez baissé les impôts,
07:36vous avez moins de recettes.
07:38C'est exactement ce qui s'est passé.
07:39Et je pense que ça sonne aussi l'échec de leur politique.
07:42– Les débats se sont interrompus hier soir, minuit.
07:45Les débats sur le budget de la Sécu,
07:48dont vous débattez donc en ce moment dans l'hémicycle.
07:51Demain, il n'y aura pas non plus de débat,
07:54puisque c'est une journée fériée avec le 11 novembre.
07:56Et il reste toujours des centaines d'amendements
07:58qui restent à étudier jusqu'à officiellement mercredi minuit.
08:03Est-ce que j'ai bon dans ce timing ?
08:05Et est-ce que ça veut dire que concrètement,
08:07ce budget, vous en discutez pour du beurre,
08:09parce qu'à la fin, vous ne le voterez pas ?
08:11– Ça veut dire en tout cas qu'il va partir au Sénat
08:13sans être voté au final.
08:15Donc ça va être peut-être un service rendu
08:17à ceux de l'opposition.
08:19On va y revenir, je pense notamment au Parti Socialiste.
08:21– Vous dites l'opposition, je précise pour ceux
08:22qui nous écoutent à la radio sur RMC,
08:24vous dites l'opposition en mettant des guillemets,
08:25sous-entendu, qui s'auto-appellent opposition,
08:27mais qui n'en sont plus.
08:28– Oui, je pense notamment au Parti Socialiste,
08:29qui a largement oeuvré à perdre du temps
08:33dans des présentations d'amendements,
08:35en ne votant pas des amendements de suppression
08:37avec les qualités d'accord,
08:38ce qui permettait d'aborder les débats.
08:39Enfin bon, ils ont cautionné cette perte de temps
08:42du gouvernement.
08:42Le bilan, c'est qu'on ne va pas voter le texte final.
08:44Il y aura eu donc un seul parti voté,
08:47la partie recette, qu'ils ont voté d'ailleurs,
08:49avec 12 milliards de coupes budgétaires dans l'hôpital.
08:52Ils ont voté ça,
08:53ce que je trouve quand même absolument incroyable
08:57vis-à-vis du mandat qui est le nôtre,
08:58je vous rappelle qu'il est quand même
08:59le programme du Nouveau Front populaire.
09:00– C'est qu'effectivement, il y avait un « nous ».
09:02Il n'y a plus de « nous »
09:03puisqu'il n'y a plus en réalité de vie commune
09:06entre LFI et le Parti Socialiste.
09:08Mais vous avez en effet été élu sur un programme commun.
09:13Et qui évidemment n'est pas de permettre au macronisme
09:15de se prolonger et d'appliquer sa politique antisociale.
09:19Donc ils ont voté la partie recette.
09:21On ne va pas avoir à voter le PLFSS,
09:23donc quelque part, ils n'auront pas,
09:25j'allais dire, jusqu'à là.
09:26Et tout ça va partir au Sénat.
09:27– Ça les arrange ?
09:28– Bien sûr que ça les arrange.
09:29Ça les arrange pour deux raisons.
09:30Moi, j'ai toujours pensé que la stratégie du gouvernement,
09:32pour bien comprendre, je résume en deux secondes,
09:35vous avez deux budgets.
09:36Budget de l'État, budget de la Sécurité Sociale.
09:38Le budget de l'État, vous êtes obligé d'en avoir un.
09:41C'est la raison pour laquelle il y a possiblement,
09:43si jamais, par exemple, le budget actuel échoue,
09:46un budget, une loi spéciale,
09:48qui restitue le budget de l'année précédente
09:51et permet, en gros, que l'État continue à payer ses fonctionnaires.
09:54– On ne peut pas qu'on se retrouve comme les États-Unis, par exemple,
09:56qui ne peuvent même plus payer leurs fonctionnaires.
10:00– Voilà, il ne peut pas y avoir de shutdown en France,
10:02contrairement à ce qu'ont dit certains l'année dernière.
10:04Bon, ça, vous l'avez sur le PLF, donc on va y revenir après.
10:07– Sur le budget de l'État.
10:08– Voilà, sur le budget de la Sécurité Sociale, c'est impossible.
10:11Vous n'avez pas de loi spéciale.
10:12Donc, le gouvernement a deux solutions.
10:15Première solution, il sait que son opposition va voter contre.
10:18Elle est majoritaire si toutes les oppositions votent contre.
10:21Et il va tenter les ordonnances,
10:22c'est-à-dire il va tenter de dépasser le délai de 50 jours
10:25qu'a le Parlement dans son ensemble
10:27pour examiner le projet de loi de la Sécurité Sociale.
10:30Et les ordonnances restituent le budget initial.
10:34Et puis, la deuxième signature de sécurité,
10:36c'est celle que lui, apparemment,
10:37pourrait peut-être lui offrir le Parti Socialiste
10:39et si une de ses oppositions vote pour le texte.
10:41Voilà, donc il a ces deux signatures de sécurité,
10:43il avance.
10:44Et ce que je constate,
10:46c'est que le Parti Socialiste lui a facilité le travail,
10:49en, j'allais dire, permettant que les débats traînent, etc.
10:52Donc, on va s'approcher dangereusement des limites
10:55avant que le texte parte au Sénat de ces fameux 50 jours,
10:58mais aussi en votant la partie recette,
11:00ce qui laisse espérer au gouvernement
11:01qu'à la fin, le Parti Socialiste pourrait voter
11:03le projet de loi de finances de la Sécurité Sociale.
11:04Éric Coquerel, les débats, je le disais,
11:06se sont interrompus hier soir.
11:07Pourtant, certains chez vous avaient demandé à siéger,
11:11y compris en bossant jusqu'à minuit
11:13et en recommençant le lendemain.
11:14Mais vous aviez dit, allons bosser aujourd'hui, lundi,
11:18ça n'est pas un jour férié,
11:19pour rajouter quand même quelques heures
11:21et pouvoir analyser d'autres amendements.
11:23Comment ça peut vous être refusé, ça ?
11:25Je veux dire, dans le contexte de crise politique actuelle ?
11:27C'est la séance, c'est la présidence de l'Assemblée
11:29qui décide ça, qu'on arrête à ce moment-là.
11:32Il y a eu un vote quand même tenté
11:33par Clémence Guettet, vice-président de l'Assemblée,
11:35et l'ÉFI, qui a quand même essayé de vérifier
11:37si dans l'Assemblée, parce qu'elle est décisionnaire,
11:41il y avait une majorité pour poursuivre,
11:42et malheureusement, il y a eu une majorité pour ne pas poursuivre,
11:45avec notamment les voix du Rassemblement National
11:47et du Parti Socialiste,
11:49contre les voix du reste de la gauche,
11:51et du coup, on n'a pas pu aujourd'hui examiner le budget.
11:53Quelle est la raison pour laquelle, aujourd'hui,
11:55on ne peut pas examiner le budget ?
11:56On est le 10 novembre, ce n'est pas un jour férié,
11:58les cérémonies, c'est demain,
12:00parce qu'il est tradition que les députés puissent aller...
12:01Puissent être dans leur circonscription pour les cérémonies.
12:03On avait le temps de les examiner,
12:05donc tout ça est fait pour qu'à la fin,
12:07on n'ait pas le temps de voter le taxe, c'est tout.
12:08Vous avez peut-être entendu Pierre Moscovici hier soir,
12:11il était sur BFM TV,
12:13et à propos de la question du budget,
12:15alors qu'il est le président de la Cour des comptes,
12:16il dit « je ne suis pas ce spectacle ».
12:19Ça ne sert à rien.
12:20Il explique qu'au fond,
12:21regarder au jour le jour ce qui se passe à l'Assemblée,
12:24de toute façon est un spectacle,
12:26un spectacle politique qui ne dit rien de ce qu'il y aura à la fin.
12:29Est-ce que vous entendez ça ?
12:30Effectivement, cette incapacité à comprendre ce qui se joue...
12:31Non, je trouve que ce n'est pas bien de la part Pierre Moscovici,
12:33je vais vous dire,
12:33parce qu'il est encore président de la Cour des comptes
12:36et du Haut Conseil des finances publiques.
12:38Il va bientôt ne plus mettre...
12:39Qui analyse justement le budget,
12:40la véracité et la sincérité du budget.
12:42Je ne trouve qu'il n'a pas à avoir un regard comme ça
12:43sur l'Assemblée nationale.
12:44Je vous le dis,
12:45parce que ce n'est pas un spectacle.
12:47Ce qui se passe,
12:48c'est que par contre,
12:49on a un faux semblant.
12:51Le faux semblant,
12:51c'est que le gouvernement a dit
12:52« je ne ferai pas de 49-3 cette fois-ci,
12:55contrairement au gouvernement précédent
12:56que je vous décrivais tout à l'heure,
12:58et donc c'est l'Assemblée qui va pouvoir décider.
13:00Mais en réalité,
13:01il sait qu'il a suffisamment de possibilités avec lui
13:05pour qu'à la fin,
13:07ce soit le texte qu'il a voulu
13:08ou en tout cas le texte qu'il accepte. »
13:10Encore une fois,
13:10je le disais tout à l'heure,
13:11ça donne le sentiment
13:12que vous débattez pour du beurre.
13:14Ça donne le sentiment
13:15qu'on a un gouvernement minoritaire
13:17qui impose un programme minoritaire
13:19et que la Ve République,
13:21que ce soit à travers ces ordonnances incroyables
13:23qui permettent à un gouvernement
13:24d'imposer des ordonnances
13:26sans qu'il y ait de vote
13:28ou en jouant,
13:29en essayant de jouer
13:30et de compter sur le Parti Socialiste
13:32depuis maintenant un an
13:33pour lui permettre d'avancer,
13:34va en réalité faire
13:37comme s'il y avait un débat démocratique,
13:38comme si nous étions décisionnaires,
13:39mais à la fin du fin,
13:40espérer passer son texte.
13:41Donc là,
13:42il y a vraiment un problème démocratique
13:43qui se fait.
13:43Deux points très concrets
13:44parce que ce sera au menu
13:45des discussions mercredi,
13:47puisque vous reprenez mercredi le débat,
13:50l'un sur les retraites,
13:50l'autre sur les ruptures conventionnelles.
13:52Les retraites,
13:53la suspension de la réforme des retraites.
13:55Pour le coup,
13:55là-dessus,
13:56vous pouvez vous dire
13:56que le gouvernement a joué le jeu
13:58puisqu'il a avancé
13:59cette discussion à mercredi
14:01pour être sûr que vous puissiez
14:02discuter,
14:03voter de cette question-là.
14:05Est-ce que c'est acquis
14:06au moment où on se parle
14:07que la suspension
14:08de la réforme des retraites passe ?
14:09Ce n'est pas une suspension,
14:10excusez-moi, justement.
14:11Le président de la République lui-même
14:13a révélé le poteau rose.
14:15C'est un décalage
14:15de trois mois seulement.
14:17C'est ça qui est proposé.
14:18Et en échange de ce décalage,
14:19on demande aux députés,
14:20en réalité,
14:21ça serait une première
14:22de voter la réforme elle-même
14:23parce que dans l'amendement,
14:24il y a le fait
14:25que la réforme va continuer après.
14:26Donc ça veut dire que
14:27les députés sont appelés
14:28à voter un simple décalage
14:30de trois mois
14:30et en même temps,
14:32la réforme qui,
14:32pour l'instant,
14:33n'a jamais été votée
14:34à l'Assemblée
14:35et pour cause
14:35parce que l'Assemblée
14:36était majoritairement opposée.
14:38Donc c'est un jeu de dupe,
14:39c'est une arnaque
14:40et effectivement,
14:41vous avez raison de dire
14:42qu'ils ont réservé cet article
14:43puisque c'est la caution
14:45qu'on donne aux partis socialistes
14:47pour qu'ils votent
14:48le projet de vote
14:49dans l'Assemblée nationale.
14:49Non, on ne va pas la voter.
14:50Vous voterez contre
14:51la suspension
14:52de la réforme de la réforme ?
14:53On a voté contre
14:53mais ce n'est pas la suspension.
14:55Ne reprendrez pas
14:56les termes qui sont ceux.
14:58Ce n'est pas la suspension.
14:59Même trois mois
15:00pour ceux qui vont gagner
15:01trois mois.
15:02Vous n'avez pas compris.
15:03Comme les syndicales demandent d'ailleurs.
15:04Il y a eu une réunion
15:04à la CNAM, CGT, CFTC,
15:07CGC, FO,
15:09on dit qu'ils étaient opposés
15:11à cette mesure.
15:12Pourquoi ?
15:13Parce qu'ils ne sont pas fous.
15:14Ils savent qu'en échange
15:15d'un simple décalage
15:16de trois mois,
15:17les gens seront appelés
15:18à partir trois mois plus tard.
15:19Et d'ailleurs,
15:20il est même possible,
15:21ça a été supprimé à l'Assemblée,
15:22mais il est même possible
15:23qu'au Sénat revienne
15:24le moyen de financer
15:26ces trois mois
15:26qui serait de le faire payer
15:28sur les pensions des retraités.
15:29C'est-à-dire que les retraités
15:30paieraient en réalité
15:31par moins de pensions
15:32ce décalage de trois mois.
15:34Il n'en est pas question.
15:35Ben oui, il n'en est pas question.
15:36Mais s'il y a une suspension,
15:37il faut quand même
15:39bien trouver les sous quelque part.
15:40Attendez, je vais revenir.
15:41Nous, nous ne sommes pas
15:42pour un décalage,
15:44nous ne sommes pas
15:45pour une suspension,
15:46nous sommes pour une abrogation
15:47de la ferme des retraites.
15:48Nous disons qu'il y a des moyens,
15:50ça c'est un autre débat après,
15:51de financer ce retour
15:53à l'âge de la retraite
15:54à 62 ans
15:55par une légère augmentation
15:56des cotisations,
15:57par par exemple le fait
15:58de faire cotiser
15:59les revenus du capital
16:00comme les dividendes.
16:01On trouve assez facilement
16:02plusieurs dizaines de milliards.
16:03Donc comment on se parle ?
16:04Vous l'affirmez,
16:05vous voterez contre.
16:06Ah bien sûr,
16:06mais comme ça a été fait
16:07en commission d'ailleurs,
16:08je vous rappelle,
16:08on a été contre
16:09avec le parti communiste
16:10et avec les écologistes.
16:11Les ruptures conventionnelles
16:12sont dans le viseur,
16:13notamment justement
16:14de l'unédic,
16:16parce que 19% de plus
16:18de ruptures conventionnelles
16:20depuis 5 ans,
16:21parce que ça coûte
16:229 milliards.
16:23Les ruptures conventionnelles,
16:24maintenant tout le monde
16:24a bien compris,
16:25c'est ni la démission
16:27ni le licenciement,
16:28c'est une sorte
16:29d'accord ensemble
16:30à l'amiable
16:31pour s'arrêter.
16:32Mais ça donne droit
16:32au chômage derrière
16:33et ça coûte donc
16:34très cher à l'unédic.
16:35Est-ce qu'il faut y mettre fin ?
16:37En tout cas,
16:37il ne faut pas le faire payer
16:38sur le dos des salariés
16:39parce que c'est
16:40ce que j'ai lu là ce matin,
16:41c'est que c'est ça
16:42qui va être sur la table.
16:43On a créé
16:44les ruptures conventionnelles
16:45pour permettre plus facilement
16:46des licenciements.
16:47C'est ça l'histoire.
16:48C'est-à-dire pour arriver
16:50à s'entendre
16:50et au lieu que ça passe
16:52soit par des plans sociaux,
16:54que ce soit sa place
16:55par éventuellement
16:57aller devant le tribunal,
17:01on licencie plus facilement
17:02les salariés.
17:03D'accord,
17:04Al-Pudum,
17:04vous avez raison,
17:05je suis en train de chercher le mot.
17:06Merci beaucoup.
17:07Donc,
17:07on a fait cette situation
17:09et là maintenant,
17:10on veut revenir
17:10mais au détriment des salariés.
17:12Ce n'est pas acceptable.
17:13Soit on revient
17:13sur les ruptures conventionnelles
17:15parce qu'on estime
17:15que c'est un mauvais système
17:16et dans ces cas-là,
17:17il faut revenir
17:17au licenciement économique
17:19avec toutes les garanties
17:20pour les salariés
17:21qui sont derrière
17:22et il y en a de nombreuses
17:23mais il est hors de question
17:24de revenir
17:25sur ce qui serait
17:25des jours de carence,
17:26moins d'indemnité,
17:27etc.
17:28Donc ça,
17:28ce qui fait payer
17:30sur les salariés
17:31les raisons du licenciement,
17:33c'est non.
17:34Les primes de Noël
17:35qui étaient annoncées
17:37comme potentiellement supprimées
17:38pour les célibataires
17:40sans enfants,
17:41finalement,
17:42le ministre du Travail
17:42a l'air de dire
17:43qu'il serait prêt
17:43à renoncer
17:44à ce renoncement.
17:45C'était du bluff ?
17:47Non,
17:47je ne crois pas
17:47que c'était du bluff.
17:48On lance quelque chose
17:50et puis on regarde
17:51comment on réagit.
17:52C'est peut-être aussi
17:52des leurres
17:53pour montrer
17:53qu'on négocie.
17:54Il y en a eu
17:55de nombreuses
17:55dans le gouvernement
17:56où vous vous rappelez
17:56les deux jours
17:56où on faisait travailler
17:58les Français en fous.
17:59Mais tout ça montre
18:00surtout une stupidité.
18:02Une stupidité ?
18:03Oui, oui, oui.
18:04Cette politique est stupide.
18:05Je ne parle pas du ministre,
18:06de la politique.
18:07Cette politique est stupide.
18:08Pourquoi ?
18:08Parce qu'elle vise
18:09à faire en sorte
18:10que le pouvoir d'achat
18:11des Français baisse.
18:12Et figurez-vous,
18:13le problème que nous avons
18:14dans ce pays,
18:14c'est que la consommation intérieure
18:16depuis deux, trois ans,
18:17baisse.
18:17Or, c'est le feu principal
18:19de l'activité économique.
18:21Tout ce que vous prenez
18:21sur le pouvoir d'achat
18:23des Français,
18:23après, rejaillit
18:25en moins de croissance,
18:26en moins d'impôts,
18:27de recettes fiscales,
18:28de recettes de cotisation.
18:29Donc, c'est une politique
18:30qui n'a pas de sens.
18:30Vous retenterez de censurer ?
18:32Bien sûr.
18:33Alors, nous,
18:33nous allons le faire,
18:34surtout si on voit
18:35qu'on approche
18:36vers les ordonnances.
18:37Mais manifestement,
18:38j'ai cru comprendre
18:38que le Parti Socialiste,
18:40comme il l'a fait
18:40avec M. Bérou,
18:41comme il l'a fait
18:42lors de la censure,
18:47vote de confiance
18:47par rapport à M. Lecornu,
18:49comme il est en train
18:49de le faire
18:50vis-à-vis des recettes
18:51du projet de loi de finance
18:52de la sécurité sociale,
18:53comme il le fait aussi
18:53en permettant au gouvernement
18:54de gagner du temps,
18:55manifestement,
18:56ne le fera pas,
18:57ou en tout cas,
18:57ne le fera pas avant.
18:58Ce qui montre que
18:59quand vous avez plusieurs points
19:00comme ça,
19:00ça fait une ligne.
19:01Et la question
19:02qu'on peut se poser aujourd'hui,
19:03c'est est-ce que le Parti Socialiste
19:03fait partie ou pas
19:04du socle gouvernemental ?
19:06Ou, effectivement,
19:07qu'il n'est plus dans l'opposition.
19:08En tout cas, merci Eric Coquerel,
19:10président de la commission
19:10des finances et député
19:11LFI de Seine-Saint-Denis.
19:13Il est 8h48 sur RMC BFM TV.
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