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00:00Toujours en compagnie de Jean-Michel Salvatore et Alexandre Malafaille,
00:04on parlait de ces incidents urbains, de ces violences urbaines à Rieux,
00:09la pape près de Lyon et Alexandre Malafaille qui voulait réagir,
00:13donc on entendait ce mer-horizon qui s'insurgeait contre les voyous,
00:17mais enfin bon, c'est vrai qu'il n'y a pas toujours eu beaucoup de fermeté à l'endroit de ces racailles
00:22qui à chaque fois accueillent les forces de l'ordre de la sorte,
00:25c'est très fréquent, on en parle ici même tout le temps.
00:28Moi je voudrais d'abord avoir une vraie pensée pour les 40 personnes qui ce soir sont sans rien,
00:33sont à la rue, parce que perdre son bien par le feu c'est assez terrifiant,
00:37dans quelques minutes on perd tout ce que l'on a, c'est compliqué de se reconstruire après ça,
00:41et même si la vie est préservée, il n'empêche que c'est quand même redoutable.
00:44Et après c'est vrai qu'on est dans un phénomène de société, une tendance de fond qui se confirme,
00:49avec pour une partie de la population toute forme de refus de l'ordre.
00:52C'est-à-dire qu'en fait l'ordre est quelque chose que l'on conteste absolument,
00:56on veut vivre avec ses propres règles, avec son propre mode de fonctionnement,
00:59d'ailleurs avec ses propres, j'imagine pour certains d'entre eux,
01:02qui étaient peut-être effectivement à Rieux-la-Pape en lien avec d'autres activités
01:05qui ne sont pas toujours très licites,
01:07et qui en plus développent une haine de la police qui est telle
01:10que dès qu'ils voient arriver dans leur quartier un uniforme,
01:13ça provoque tout de suite effectivement les fameuses étincelles dont parlait Jean-Michel Salvador.
01:16Et moi je trouve qu'effectivement c'est...
01:18Jean-Marc, pardon.
01:19Jean-Michel, ça bat-t'or.
01:21Ça bat-t'or.
01:21Et je suis absolument effondré qu'on ne puisse pas combattre ça.
01:25Alors il y a, je pense, une espèce de système qui s'est petit à petit installé
01:29au niveau de la réponse policière,
01:31qui ne peut pas être aussi ferme qu'elle le devrait,
01:32parce qu'on ne soutient pas suffisamment les forces de police,
01:34parce que derrière, quand vous faites preuve de fermeté,
01:36et que vous allez vraiment engager la force à d'une proportion
01:41pour pouvoir obtenir ce que vous voulez,
01:43vous avez d'abord, un, le risque que les quartiers se rébellent contre vous
01:47pour certains d'entre eux,
01:48et puis vous avez une classe politique qui ne fait pas front commun.
01:50Et qu'en fait, sur la défense de l'autorité, de l'État et de l'ordre dans ce pays,
01:54il n'y a pas un bloc commun qui dit
01:55non mais là on est tous d'accord, on est tous solidaires.
01:57Donc ça laisse la porte ouverte à des débats dans tous les sens,
02:00et notamment à gauche, des réactions qui vont être amplifiées à chaque fois
02:03qu'on va faire preuve d'autorité, on l'a vu,
02:04il y a plein d'affaires récentes, comme Naël ou autres,
02:07qui nous montrent à quel point, dès qu'il se passe quelque chose,
02:09on va de toute façon charger l'autorité en expliquant que
02:11l'autorité est responsable de ce qui se passe.
02:13Donc là-dessus, on a un gros, gros problème de réponse.
02:15C'est sûr que l'affaire Naël, on en a davantage parlé
02:17que l'affaire du jeune Matisse, 19 ans,
02:20qui s'est fait percuter par un chauffard sous protoxyde d'azote,
02:22ça on n'en parle déjà plus.
02:24Mais Naël, bon, il y a eu des émeutes, il y a eu...
02:27Mais les tirs de mortier, c'est quand même une atteinte
02:30à l'autorité de l'État absolument incroyable.
02:32Vous avez des jeunes qui les utilisent
02:37contre les pompiers,
02:39contre des policiers.
02:41Et c'est vrai que là, on se dit que sur un incident
02:43comme celui-là, que ça aille aussi vite et aussi loin,
02:46et que la contestation de l'autorité de l'État
02:48soit si forte, c'est vraiment très préoccupant.
02:51Messieurs, je voulais vous faire réagir aussi à demain,
02:54peut-être la liberté pour Nicolas Sarkozy,
02:57presque trois semaines après son entrée à la prison de la santé.
03:00La Cour d'appel examine demain,
03:01donc la demande de l'ex-président,
03:03dont l'incarcération dans le procès libyen
03:05avait suscité de vifs débats ici même.
03:10Est-ce qu'il a des raisons d'être optimiste, Nicolas Sarkozy ?
03:13A priori, si on applique la loi,
03:15bon, ça devrait être le cas,
03:16puisque demain, on est dans le régime
03:18de la détention provisoire.
03:19C'est ça, c'est pas la même chose qu'en première instance,
03:23Jean-Michel Savator.
03:24Écoutez, moi, je ne prendrai pas de pari.
03:26Moi, ce que je constate, si vous voulez,
03:28c'est que lors du procès,
03:30bon, ils sont trois à être allés en prison.
03:34Il y a eu d'abord M. Nasser,
03:35qui était un banquier franco-djiboutien
03:39et qui a été libéré,
03:40mais parce qu'il avait 81 ans.
03:42Vous avez Alexandre Djouri,
03:43qui, lui, est resté en prison.
03:45Il reste, d'ailleurs.
03:45Donc là, ça va être un test intéressant.
03:48C'est vrai qu'évidemment,
03:49on souhaite qu'il soit libéré.
03:50S'il est libéré,
03:51je trouve quand même
03:52que c'est un désaveu incroyable
03:54pour la présidente
03:55qui l'a condamné
03:56et qui lui a appliqué
03:57l'exécution provisoire.
03:59Parce que franchement,
04:00on se dit que 21 jours de prison,
04:03c'est 21 jours de vexation
04:05totalement inutile.
04:06Est-ce qu'il y a un risque ?
04:08En tout cas, doit-on craindre
04:09que cette nouvelle décision
04:11puisse être politique,
04:13selon vous, Alexandre Malafaille ?
04:15Non, là, je pense que c'est une décision
04:17qui va se fonder
04:18sur la base du droit.
04:21On l'espère,
04:21mais c'est vrai qu'il y a
04:22beaucoup, forcément,
04:24d'attention sur le cas Sarkozy.
04:26D'ailleurs, vous avez vu
04:27le nombre de soutiens,
04:28de lettres qu'il reçoit.
04:30Non, mais là, en fait,
04:31on n'est pas sur un jugement.
04:33On est sur une application du droit
04:34par rapport à un certain
04:35de dispositions qui sont connues.
04:37Normalement, il a l'âge requis
04:38pour pouvoir bénéficier
04:39de cette libération.
04:42Après, si le procureur
04:44verse au débat
04:45suffisamment d'éléments
04:46qui laissent penser
04:47qu'une fois qu'il sera
04:49à l'extérieur,
04:49il pourra tenter d'interférer
04:51dans le cadre de la préparation
04:52du procès en appel,
04:53de faire des pressions, etc.
04:54Si c'est ça qui est considéré,
04:55si c'est suffisamment étayé,
04:57ça peut bien évidemment jouer.
04:58Mais je ne crois pas.
04:59Alors après,
05:00est-ce que ce sera un camouflet
05:00pour la présidente,
05:01pour le juge de première instance ?
05:03Ce sera en tout cas un revers.
05:05Mais en même temps,
05:06le juge aura obtenu
05:07ce qu'il voulait,
05:07c'est-à-dire qu'il voulait
05:08une sanction lourde,
05:09exemplaire.
05:10Et puis à partir de là,
05:12le juge d'application
05:13des peines demain
05:13va peut-être prendre une décision
05:14qui sera de renvoyer
05:15M. Sarkozy chez lui
05:16avec un bracelet électronique.
05:17Je pense qu'en tout cas,
05:18il n'échappera pas totalement
05:19à une forme de...
05:20Il en avait déjà un.
05:21Il va en retrouver un.
05:23Voilà, il risque effectivement
05:24de se retrouver dans cette configuration.
05:25En tout cas,
05:26sans faire de pronostic,
05:27parce qu'effectivement,
05:27il faut se méfier
05:28avec les juges
05:29et leur façon d'appliquer le droit.
05:32Parce qu'à un moment donné,
05:32ils ont tous les éléments,
05:33ce qui n'est pas notre cas.
05:35Ce sera intéressant en tout cas
05:36de voir la décision,
05:36mais la probabilité
05:37qu'il rentre chez lui,
05:38oui, et puis admite
05:39à titre personnel,
05:39je le souhaite,
05:39parce que je pense
05:40qu'il n'a rien à faire en prison,
05:41surtout à ce stade de la procédure.
05:43Et de manière générale,
05:44la fonction présidentielle
05:45qu'il a incarnée
05:46mériterait un peu plus de respect.
05:47On lui demandera
05:47s'il a eu droit
05:48à un ordinateur
05:49avec des clés USB.
05:52Et des téléphones portables ?
05:53Oui, mais c'est incroyable
05:55cette affaire aussi.
05:56Enfin, il nous reste quelques minutes,
05:57mais cette affaire Abdeslam,
06:00au moment où on commémore
06:01les attentats islamistes
06:03du 13 novembre,
06:04on en a beaucoup parlé,
06:06mais c'est vrai
06:07que ça paraît
06:08hallucinant, quand même.
06:11Qu'on lui ait transmis
06:13ses clés USB,
06:13qu'il ait pu les utiliser
06:14avec un ordinateur,
06:17surtout dans cette prison
06:18qui est une prison
06:19quand même
06:19de haute sécurité.
06:20Je peux vous dire,
06:21je suis allée la visiter.
06:22J'ai vu la cellule
06:23de sa lab d'eslam.
06:25Enfin, moi,
06:25je discutais avec les surveillants,
06:26on m'expliquait tout simplement
06:27que c'était son ordinateur
06:28qu'il y avait droit.
06:30C'était la loi
06:30pour prendre des cours.
06:32Oui, bien sûr,
06:34mais s'il utilise cet ordinateur
06:35à d'autres fins,
06:36ça pose un vrai problème.
06:38Et c'est là où on voit,
06:39en tout cas,
06:39ce cas-là,
06:40comme le cas Sarkozy,
06:41a montré finalement
06:42à quel point
06:43les prisons
06:44étaient véritablement
06:46des zones
06:48où il se passait des choses
06:49qui ne devraient pas s'y passer.
06:51On apprend quand même que,
06:52enfin,
06:52on imaginait
06:54que c'était quand même
06:54encore en prison
06:55que Nicolas Sarkozy
06:56pouvait être le mieux protégé.
06:58et là,
06:59on apprend
06:59qu'il a fallu
06:59que ces anciens gardes du corps
07:03restent,
07:04enfin,
07:04que ces gardes du corps
07:05restent dans les cellules d'à côté
07:06parce qu'il y avait un vrai risque
07:07pour son intégrité physique.
07:09C'est absolument incroyable.
07:10Et encore en France,
07:11on semble mieux
07:11parce que là,
07:12j'ai vu dans l'actualité,
07:13j'ai vu passer ça
07:14au Royaume-Uni
07:15deux fois de suite,
07:17là,
07:17des prisonniers,
07:19d'ailleurs accusés
07:20de meurtre
07:20d'une petite fille
07:21de deux ans
07:22qui ont été tués
07:23par les autres policiers.
07:24Bon,
07:24on n'en est pas là
07:25en France,
07:25mais c'est vrai
07:27que les prisons
07:28sont dangereuses aussi.
07:31Non mais,
07:31regardez Nicolas Sarkozy,
07:32il a eu beaucoup de menaces.
07:34Ce qui est redoutable aujourd'hui,
07:36c'est que les prisons françaises
07:38ne sont pas sûres
07:39et en plus,
07:40elles sont poreuses.
07:42Et c'est assez fascinant
07:42de se dire que finalement,
07:43tous les gens
07:44qui sont en prison aujourd'hui
07:44peuvent assez facilement,
07:46par le biais des parloirs,
07:47par le biais des personnes
07:48qui leur en visite
07:49parce que les fouilles
07:50ne sont plus du tout
07:50aussi systématiques
07:51et intégrales
07:51qu'elles devraient l'être,
07:52il y a une grande permissivité,
07:54alors au nom de plein
07:54de bonnes raisons,
07:55à chaque fois,
07:56les moyens d'un côté,
07:57le respect de la personne humaine
07:58de l'autre,
07:59les contraintes physiques,
08:00etc.
08:00Il y a la loi européenne aussi,
08:01m'expliquez le surveillant.
08:02Donc finalement,
08:03au bout du compte,
08:03beaucoup de choses peuvent passer
08:04par le biais des parloirs,
08:05après il y a d'autres formes
08:05de trafic évidemment
08:06qui sont possibles
08:07et pour en revenir
08:08à Nicolas Sarkozy,
08:08je pense qu'ils ont bien fait
08:09en effet de lui assurer
08:10une vraie protection
08:11parce qu'en toute logique,
08:13en effet,
08:13il devrait être en totale sécurité
08:14dans ses cellules
08:15mais on peut imaginer
08:16toujours beaucoup de pressions
08:18diverses et variées
08:19puis je pense qu'il y a
08:20beaucoup de gens
08:20qui ont envie
08:21de régler des comptes
08:21avec Nicolas Sarkozy
08:22parce qu'il a quand même
08:23une intervention relativement active
08:25sur certaines zones du monde
08:26et qui sont peut-être
08:27pour certains d'entre eux
08:27dans les prisons
08:28où il y a toujours moyen
08:29de chercher à nuire à quelqu'un
08:30surtout dans ce genre de situation.
08:31Mais bon,
08:32vous imaginez pour les familles,
08:33on n'a pas le temps d'écouter
08:34une maman d'une victime
08:37justement du Bataclan
08:39qui a perdu son fils
08:40qui voit que cet homme
08:41qui est quand même responsable
08:43totalement directement
08:45de la mort de 130 personnes,
08:47400 blessés,
08:48qui aujourd'hui
08:49éventuellement foment
08:51un nouvel attentat
08:52dans sa cellule.
08:54Là, on en parle comme ça
08:55dans un studio de radio
08:57mais j'en perds les mots.
09:00J'ai entendu cette femme ce matin,
09:01ça m'a crevé le cœur,
09:03franchement.
09:03C'est-à-dire qu'on ne comprend pas
09:05que même pour ce type
09:07de condamnés,
09:08il y ait encore un peu de laxisme.
09:10On aurait pu imaginer
09:12que vraiment,
09:13pour ce type de condamnés,
09:15là, il n'y a pas de quartier possible,
09:17etc.
09:17et même avec des condamnés
09:20de ce genre,
09:20on voit qu'il y a quand même
09:22des trous dans la raquette.
09:23Il a pu se marier,
09:24cet homme.
09:25Il a pu se marier.
09:27C'est l'état de droit,
09:27c'est formidable.
09:28Et ce qui est redoutable
09:29par rapport à ça,
09:29c'est vrai que quelque part...
09:30Mais les victimes,
09:31les victimes dans tout ça.
09:32Mais les victimes,
09:33on les prend beaucoup moins
09:33en considération
09:34puisqu'elles ont leurs droits
09:36mais lui aussi,
09:36entre guillemets,
09:37il a ses droits.
09:37Les gens qui ne sont plus là,
09:39ils n'ont plus de droits.
09:40Le problème,
09:40c'est qu'en fait,
09:40ce n'est pas tellement
09:41qu'il a un ordinateur
09:42à la limite
09:42qu'il ait la possibilité
09:43de suivre une formation
09:44et de s'occuper
09:45pendant les 30 ou 50
09:46prochaines années de sa vie.
09:47À la limite,
09:47on ne peut pas le condamner.
09:50Par contre,
09:50le problème,
09:50c'est qu'il peut exporter
09:51à l'extérieur des choses
09:52et ça,
09:52c'est extrêmement dangereux
09:53parce que pour un certain nombre
09:54de personnes,
09:55ce type-là est une figure
09:56et une espèce de héros.
09:57Absolument.
09:58Merci Jean-Michel Sator.
09:59Merci également à vous,
10:01Alexandre Malafa.
10:02Merci.
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