Punchline - Attaque à la voiture bélier sur l'Île d'Oléron : Pourquoi le PNAT refuse de parler de terrorisme ? - Vidéo Dailymotion

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00:00Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.

00:16On va vivre en direct dans un instant à la conférence de presse du procureur de La Rochelle,

00:20bien sûr, concernant ce drame d'Oléron où cinq personnes ont été blessées, dont deux grièvements.

00:25Le périple meurtrier, enfin macabre, pardon, de 35 minutes de la part d'un individu de 35 ans dont on peine à comprendre le profil.

00:35Pour l'instant, le PNAT, le parquet national antiterroriste, n'a pas été saisi, il ne s'est pas saisi de l'affaire.

00:41L'individu a crié Allah Akbar au moment où il a été interpellé.

00:46Il se serait radicalisé très rapidement dans les jours précédant le drame.

00:51Mais on sait aussi, par d'autres informations, qu'il avait demandé le baptême.

00:56C'est vraiment toutes ces choses-là qu'on va tenter de comprendre à travers les explications du procureur de La Rochelle.

01:01On est avec Éric Nolo. Bonsoir Éric.

01:03Bonsoir.

01:03Louis de Raguel.

01:03Bonsoir Laurence.

01:04Sabrina Berlin-Bouillard du service police-justice de CNews qui va suivre avec nous cette conférence de presse.

01:08Alain Bauer, professeur de criminologie.

01:10Bonsoir.

01:10Laetitia Guylain et Jean-Michel Salvator.

01:13Évidemment, tous les yeux sont fixés sur ce que va dire le procureur.

01:18Alors, il y a cette revendication, en tout cas le fait d'avoir crié Allah Akbar qui nous interpelle.

01:23On va juste écouter les explications du ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez.

01:28D'abord, c'est un périple meurtrier très grave.

01:30Personne ne minimise ces faits.

01:32Personne ne nie qu'il a crié effectivement Allah Akbar.

01:35Il y a des références religieuses chez lui, assez claires, assez explicites.

01:38Donc là, c'est le parquet national terroriste qui va, au travers d'une expertise psychiatrique

01:42qui a d'ailleurs eu lieu hier, de perquisition d'une étude de la téléphonie,

01:46qui va déterminer si ces éléments ont été déclencheurs dans l'action violente qu'on a.

01:51Mais vous nous contentez ?

01:52Pour Laurent Nunez, qui dans un premier temps, Alain Bauer,

01:55avait peu parlé de ce cri, en fait, qui est un cri de ralliement des djihadistes.

02:00Alors...

02:00N'importe qui qui fait Alain Akbar, ou Dieu est grand,

02:04ce n'est pas un indicateur particulier, contrairement à ce que tout le monde raconte.

02:08Certes, ça arrive assez régulièrement, mais pris en tant que tel,

02:13malheureusement, ça ne suffit pas.

02:15Et c'est une partie du problème qui est, l'après-méditation est un élément,

02:20les bonbonnes de gaz est un deuxième élément.

02:22Le fait d'avoir voulu brûler la voiture est un troisième élément.

02:26Le fait qu'il y ait peut-être un repérage précédent,

02:29puisqu'il y a une discussion sur le fait d'avoir pensé à une tentative le jour d'avant,

02:34qui est dans les discussions que peut-être le procureur éclairera ou pas,

02:39tout à l'heure.

02:41Donc tous ces éléments amèneraient plutôt à considérer que,

02:44d'ailleurs, le ministre intérieur ne cachait pas que lui-même penchait plutôt

02:48d'un point d'expérience là-dessus.

02:51Mais tout ça ne se suffit pas à cause de deux problématiques.

02:54Un, le terrorisme n'est pas défini dans le Code pénal français,

02:56et le parquet national terroriste, il fait un peu son tri.

02:58Et deuxièmement, toutes les informations qui arrivent depuis

03:01semblent donner toute une série d'indications parfaitement contradictoires.

03:06Baptême, pas baptême, radicalisation.

03:08Allah m'a parlé, j'étais en mission.

03:12Mais abus d'alcool et abus de produits stupéfiants,

03:16problèmes éventuellement psychiatriques,

03:18qui sont à la fois souvent une bonne excuse, mais pas toujours.

03:21Et donc ça explique que l'enquête étant compliquée,

03:23le parquet national antiterroriste, qui évite de terroriser tout,

03:26parce que du coup, plus rien ne le devient,

03:29et que c'est quand même une infraction très particulière dans le système pénal français,

03:34se dit, on va quand même attendre.

03:36Ça n'empêchera pas qu'il puisse être poursuivi pour.

03:38On a quelques cas, d'ailleurs, notamment un assassinat d'un chrétien irakien à Lyon,

03:45si je ne me trompe pas.

03:45Et il a fallu plusieurs semaines pour que l'incrimination ressorte après enquête.

03:51Je donnais tout à l'heure, et je rappelle, l'affaire de Romand-sur-Isère,

03:55où là, la psychiatrisation est un élément,

03:57mais qui n'a pas empêché la poursuite pour attentat terroriste.

04:02Donc on a une pluralité de situations,

04:05où on est un peu dans le sur-mesure,

04:07et on n'est pas du tout dans le prêt-à-porter pénal,

04:10qui explique, et je comprends que ça soit peu compréhensible et acceptable

04:13pour beaucoup de ceux qui nous regardent et nous écoutent,

04:15mais qui expliquent quand même que la technicité du droit

04:17s'impose en partie dans cette affaire.

04:20Par contre, l'enquête va beaucoup aider les éléments qui parviennent,

04:23ceux que vous donnez notamment,

04:25donnent des éléments qui vont soit atténuer l'espèce de...

04:28Évidemment, c'est un attentat terroriste,

04:31vers, en fait, on ne sait pas bien ce que c'est.

04:33Extrêmement difficile, Louis de Ragnel, de savoir, à l'heure où on se parle,

04:36les motivations, ce qui a conduit cet homme à prendre sa voiture

04:39pendant 35 minutes,

04:41à aller percuter cycliste, joggeur,

04:44avec un bilan très, très lourd.

04:46Cinq blessés dans deux grillements touchés.

04:48Oui, et puis, ce qui frappe, ce qui sidère beaucoup

04:50tous les Français qui sont saisis par cette histoire,

04:53c'est que l'île d'Oléron,

04:54personne ne s'attendait à ce qu'un tel fait puisse survenir

04:57à cet endroit-là du territoire.

04:59Donc, tout le monde se dit, bon, ça peut se produire

05:01à n'importe quel moment, à côté de chez moi.

05:03Il n'y a aucun endroit sur le territoire national

05:05où des gens peuvent se dire, moi, je suis tranquille,

05:08il ne m'arrivera rien,

05:09puisque même, voilà, il y a eu cette île,

05:11l'île d'Oléron, où honnêtement,

05:13à part quelques faits divers l'été,

05:16parce qu'il y a des gens un peu trop éméchés,

05:18l'île d'Oléron ne fait pas parler d'elle

05:20pour sa grande criminalité.

05:21Catherine Nen nous a rejoint.

05:22Bonsoir, Catherine.

05:23Oui, mais écoutez, moi,

05:24c'est vrai, c'est peut-être quelqu'un

05:26qui est dérangé psychiatriquement,

05:27on va le savoir,

05:28mais quand il a une mission d'Allah,

05:32quand quelqu'un croit avoir une mission d'Allah,

05:34ce n'est pas en général pour aller l'embrasser

05:36et le serrer dans ses bois,

05:37c'est peut-être un permis de tuer.

05:38C'est ça, je veux dire,

05:40c'est une religion qui tue les mécréants,

05:42qui élimine,

05:44et peut-être voulait-il se faire baptiser,

05:45mais ce n'est pas une mission de Jésus,

05:47parce que Jésus, c'est une religion d'amour.

05:49Donc, s'il a choisi de se lancer

05:51dans une mission d'Allah,

05:52c'est que, pour une raison, pour une autre,

05:54il était sous psychotrope,

05:55l'agroulé, vous l'avez des vengeances cachées,

05:58il allait pour tuer.

05:59Et donc, c'est un acte terroriste,

06:02même s'il n'est pas qualifié de terroriste.

06:03Et ce n'est pas un touriste,

06:06qui se baladait comme ça dans la campagne

06:08et qui a eu des éblouissements

06:09parce qu'il était drogué.

06:10C'est qu'il était en mission

06:11et qu'il voulait tuer.

06:13Il n'y est pas arrivé

06:13et qu'il a failli y arriver.

06:15Donc, c'est un terroriste.

06:16Jean-Michel Salvatore,

06:17c'est un profil tout à fait...

06:19Surprenant.

06:20C'est un profil surprenant

06:21et finalement inclassable.

06:23Mais ce qui glace le sang,

06:25c'est ce qu'il a fait,

06:27c'est-à-dire qu'il a pris sa voiture

06:28et que son périple a duré 35 minutes.

06:32C'est une éternité, 35 minutes,

06:34à chercher des victimes coûte que coûte

06:36pour les agresser et pour les tuer.

06:38Et ça, je pense que ça glace

06:40vraiment le sang dans l'absolu

06:41et ça glace encore plus le sang

06:43quand ça a lieu sur l'île de l'Héron,

06:46comme le disait Louis tout à l'heure.

06:48C'est vraiment le coin

06:49le plus paisible de la Terre.

06:51Et se dire que même ce territoire-là,

06:53se dire que même un territoire

06:55comme celui-là n'est pas épargné,

06:56c'est vrai que ça fait peur.

06:57Ça fait peur à tout le monde.

06:58Eric Nolo.

06:59Non, mais moi, c'est trop facile

07:01de faire la distinction

07:01parce que les islamistes

07:03saturent les réseaux sociaux

07:04en espérant que les messages

07:06vont tomber soit dans la tête

07:07de convaincus,

07:08soit dans la tête

07:09de gens fragiles psychologiquement.

07:11Et dans les deux cas,

07:11ça donne les mêmes résultats.

07:13Ça donne des gens

07:13qui veulent tuer

07:14au nom d'une idéologie.

07:15Alors moi, je veux bien

07:16qu'on essaye de couper

07:18les cheveux en quatre,

07:19mais enfin, pour les victimes,

07:20d'abord, ça change pas grand chose.

07:21Il y en a encore deux

07:22entre la vie et la mort ce soir.

07:23Voilà, et c'est très cynique

07:25de la part des islamistes.

07:26Vraiment, ils répandent

07:28la mauvaise parole

07:29le plus largement possible.

07:30Ils se disent,

07:30on va bien tomber

07:31sur un type un peu fragile,

07:33ce qui est le cas de cet homme

07:34de toute évidence,

07:35qui va passer à l'acte

07:36et de fait,

07:37c'est un soldat du djihad

07:38comme le sont d'autres,

07:41Mohamed Merah ou d'autres.

07:42Pour moi,

07:42je ne fais pas la différence en réalité.

07:43Rapidement,

07:44Laetitia Guinan,

07:44avant le procureur.

07:45Les islamistes inondent

07:47les réseaux sociaux,

07:48mais les algorithmes

07:49sont programmés pour.

07:50En quelques clics,

07:51vous êtes là-dessus.

07:52Et effectivement,

07:54ils fonctionnent

07:54tout à fait là-dessus.

07:55Le djihad,

07:56c'est de dire,

07:56on fonctionne en rhizome,

07:58il y aura bien des gens

07:59qui vont se mobiliser

08:01indépendamment les uns des autres

08:02et si possible,

08:03justement,

08:04des espèces de loups solitaires

08:05dont on sait aujourd'hui

08:06qu'ils ne sont plus

08:07vraiment des loups solitaires

08:08parce que comme ça,

08:08on ne peut pas les contrôler.

08:09Qui aurait pu prédire

08:11que cet homme-là

08:11allait passer à l'action ?

08:13Parce qu'il y a beaucoup,

08:14grâce aux réseaux sociaux,

08:15paradoxalement aujourd'hui,

08:17la police et la justice

08:20ont accès

08:21à beaucoup de données.

08:22Ils peuvent,

08:23grâce à l'IA aussi,

08:24entrer des filtres

08:26et puis savoir

08:26qui, effectivement,

08:28est en train

08:28de fomonter peut-être

08:29un attentat.

08:30Néanmoins,

08:31on ne peut pas donner suite

08:32à toutes les menaces.

08:33Donc,

08:33si vous avez un mot

08:34comme islamisme,

08:36voilà,

08:37on ne peut pas aller contrôler

08:38que toutes les personnes

08:39qui se sont loguées

08:41sur des sites comme ça

08:42vont les contrôler

08:44et voir si elles sont

08:46c'est impossible

08:47de les vérifier tous.

08:48Et donc,

08:48il y a effectivement,

08:49in fine,

08:50ce qui se produit,

08:51c'est que ça terrorise.

08:52Parce qu'en réalité,

08:53tout peut surgir

08:54à n'importe quel moment,

08:55de par n'importe quelle main.

08:57Et finalement,

08:58c'est ça l'effet escompté.

08:59Donc,

08:59à un moment donné,

09:00il faut reprendre aussi

09:01la main sur les algorithmes

09:02parce qu'il y a un problème

09:03quand même

09:03à pouvoir laisser diffuser

09:05aussi abondamment

09:06des idéologies,

09:07qu'elles soient celles-ci

09:08ou qu'elles soient justement

09:09tous les paradigmes

09:10que suivent les jeunes.

09:11On revient sur le problème

09:12des jeunes aussi,

09:13au couteau,

09:13des choses qui aujourd'hui

09:15sont hors contrôle

09:16parce qu'elles vont

09:17beaucoup plus vite que nous

09:18et sur lesquelles

09:18on n'a pas du tout la main.

09:20Bien sûr.

09:20Alain Bauer et Catherine.

09:21Enfin,

09:22on s'est rendu compte

09:23et ça a commencé

09:24avec Nicolas Lerner

09:25qui était à l'époque

09:25le patron du renseignement intérieur

09:27avant de devenir celui

09:28du renseignement extérieur

09:29qu'il y avait une transformation

09:30des opérateurs terroristes,

09:32notamment un très fort rajeunissement,

09:34beaucoup de mineurs,

09:35totalement inconnus

09:36des services

09:38et qui effectivement

09:38se trouvaient repérés

09:40grâce à leur activité

09:41sur les réseaux sociaux

09:42en vue de se préparer

09:43à un attentat

09:43mais d'une manière

09:44extraordinairement rapide

09:45parce que les éléments nouveaux

09:47c'est rajeunissement,

09:48non-identification,

09:50arrivée brutale

09:52et c'est valable aussi

09:53pour les tueurs à gage

09:54des narcos

09:55où on a des dizaines

09:57de cas de gens très jeunes

09:59entre 15 et 18 ans,

10:01pas d'après,

10:02des modalités de recrutement

10:03très rapides,

10:04l'appât du gain

10:05et une sorte

10:06d'inconscience généralisée

10:08et puis effectivement,

10:10et là,

10:11je rejoins

10:11Éric Nolot,

10:13alors,

10:14les précisions

10:15en matière de droit

10:15sont des précisions

10:16en matière de droit,

10:17le droit est construit

10:17là-dessus

10:18et on ne va pas le changer,

10:20mais par contre,

10:20c'est vrai que c'est devenu

10:21un instrument de recrutement

10:22de l'État islamique

10:23qui est passé

10:24d'un recrutement

10:24de professionnels

10:25purement convaincus

10:29ayant fait des stages,

10:30etc.,

10:31à de la sous-traitance

10:32internet

10:33et maintenant

10:34à à peu près

10:35n'importe où.

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