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  • il y a 3 jours

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Transcription
00:00Il est 7h48, des chercheurs venus des Etats-Unis se sont installés en Occitanie pour trouver du travail, Anne Pongzon-Ducel.
00:08Quatre sont à Toulouse, une est à Montpellier. Au mois d'avril, des chercheurs français ont manifesté contre les restrictions budgétaires imposées par Donald Trump aux universités.
00:18Bonjour Plony Pennings.
00:20Bonjour.
00:21Vous êtes-vous hollandaise, vous arrivez de l'université de San Francisco, vous êtes à Montpellier depuis un mois à peu près.
00:26Mais vos recherches, vous avez décidé de partir, pourquoi en fait ? Vos recherches ont été directement touchées par ces baisses budgétaires ?
00:33En fait, c'était surtout mes étudiants qui étaient... Il n'y avait plus d'argent pour payer les étudiants pour faire des stages.
00:44Et en plus, il n'y avait plus d'argent pour moi, pour avoir le temps pour faire de la recherche.
00:50Aux Etats-Unis, si on n'a pas d'argent, on n'a pas des bourses, il faut enseigner beaucoup plus.
00:55D'accord.
00:56Alors, ça veut dire qu'on ne peut plus vraiment faire de la recherche sans étudiants, sans temps.
01:02Les étudiants travaillent dans les laboratoires et donc sont financés, c'est ça, pour vous aider à faire de la recherche ?
01:08Oui, oui, oui, exactement.
01:09Et en plus, pour les étrangers aux Etats-Unis, en fait, on a peur parce qu'il y avait beaucoup d'articles dans la presse sur les gens qui sont partis pour la conférence ou les vacances.
01:33Et si on est retournés, ils sont détenus, détenus, détenus, on dit ça, ou arrêtés par...
01:43Les services de l'immigration, pareil, parce que vous, voilà, vous n'êtes pas américaine, vous êtes hollandaise.
01:47Donc, si vous rentrez voir votre famille ou si vous allez donner une conférence quelque part en Europe, vous aviez peur ensuite de ne plus pouvoir retrouver votre travail et votre vie aux Etats-Unis ?
01:56Exactement, exactement.
01:57Ça faisait combien de temps ? 15 ans que vous étiez aux Etats-Unis, c'est ça ?
02:00Oui, oui, oui. Et c'était jamais un problème d'être étranger. Mais là, en ce moment, c'est un problème.
02:08Et puis les universités nous ont dit qu'il ne faut plus partir des Etats-Unis, il faut rester ici, parce que si on part, on ne peut peut-être pas retourner.
02:19Plus jamais revenir. Donc, ça a été compliqué de prendre cette décision, de partir ?
02:23Oui, bien sûr, parce qu'on avait une maison, des jobs, on a deux enfants, ils étaient à l'école, à San Francisco, ils ne voulaient pas partir.
02:36Vous voyez, c'était pas facile.
02:39Et vous êtes arrivée à Montpellier, c'est vous qui avez choisi la ville de Montpellier, ça s'est fait par hasard, ça s'est fait comment ?
02:44Je connaissais déjà un peu Montpellier, j'ai été quelques fois pour des conférences, alors je connaissais déjà l'université, quelques collègues, en fait j'avais une amie que je connaissais, parce qu'on a travaillé ensemble à Stanford, il y a dix ans.
03:06Et elle venait de Montpellier ?
03:09Oui, elle est française, en fait elle est de Paris, mais maintenant, depuis dix ans à peu près, elle habite à Montpellier avec sa famille.
03:18Alors je connaissais déjà Montpellier, je savais qu'ici je pourrais trouver des collègues avec qui je pourrais collaborer, qui avaient des projets, des intérêts communs avec moi.
03:34Et alors c'est très différent la fac à Montpellier et à San Francisco ?
03:38Oui, c'est différent. Bien sûr, les gens, les chercheurs sont les gens comme partout, mais comment c'est organisé, c'est vraiment différent.
03:52Par exemple ici, il y a beaucoup plus de chercheurs avec des postes permanents.
03:56Aux Etats-Unis, c'est souvent, il y a un professeur qui est permanent, et puis il y a des gens plus jeunes, les étudiants, les post-docs, qui ont des jobs pour quelques années.
04:09Mais il n'y a pas beaucoup de professeurs en poste permanent, et ça veut dire qu'en fait, c'est parfois un peu...
04:19C'est plus précaire en fait, la recherche aux Etats-Unis ?
04:21C'est précaire, mais aussi c'est... ça veut dire que les professeurs n'ont pas beaucoup de temps pour faire la recherche.
04:30C'est les jeunes qui font la recherche, mais les jeunes, ils ne peuvent pas rester toujours.
04:36Ils continuent leurs études, leur carrière derrière, donc ils restent peut-être un an, peut-être deux ans sur un projet, mais ça tourne beaucoup.
04:41Oui, ça tourne tout le temps. Et ici, à l'ISEM, l'institut où je travaille maintenant, il y a peut-être une centaine de gens qui ont des postes permanents,
04:53qui ont un doctorat en écologie ou évolution. Et aux Etats-Unis, à San Francisco, il y avait peut-être une dizaine, ou peut-être 15.
05:04Alors c'est vraiment différent qu'il y a beaucoup plus de chercheurs, chercheuses ici. J'aime ça beaucoup.
05:09Et qu'est-ce que vous aimez, en un mot rapidement, dans votre vie à Montpellier ? Ça a été dur de quitter San Francisco, mais qu'est-ce qui vous plaît ici ?
05:16Ah, il fait bon. Il fait bon.
05:20C'est une bonne raison.
05:21Oui, oui, oui. J'aime beaucoup que la ville est un peu plus petite que San Francisco.
05:29J'aime beaucoup les tramways et les pistes cyclables.
05:33La ville est belle.
05:38Et aussi, j'aime beaucoup qu'il y ait les trains, les TGV, pour aller voir ma famille à Amsterdam.
05:45C'est pas trop loin.
05:47Alors oui, il y a beaucoup ici.
05:50Donc une installation réussie, quand même, en tout cas pour ce mois qui vient de s'écouler.
05:55Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Plony Pennings, ce matin.
05:59Vous arrivez des Etats-Unis, où c'était devenu compliqué de faire de la recherche, pour venir travailler ici, à Montpellier.
06:04Merci et bonne journée.
06:05Merci.
06:05Merci.
06:06Merci.

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