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  • il y a 3 semaines

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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Gilles Boutin et Alexandre Malafaille pour commenter l'actualité,
00:09je vous propose qu'on réécoute M. Barraud, Jean-Noël Barraud,
00:14sur l'état de Jacques Paris et Cécile Collère à la libération des deux otages français en Iran.
00:24C'était tout à l'heure, il était l'invité du journal De France 2
00:29et il parlait justement de leur état physique après 1277 jours de captivité.
00:37Ils vont bien, ils sont évidemment soulagés et ils semblent en bonne santé physique et morale.
00:43Ils sont entourés par l'équipe de l'ambassade et j'ai dépêché ce soir une équipe de renfort,
00:48un médecin, un agent du centre de crise et de soutien de mon ministère
00:53qui vont se mettre à leur disposition, à leur côté, pour les accompagner après cette épreuve,
00:59ce calvaire à traverser.
01:00Alors ça peut paraître étrange mais ils ne sont pas encore définitivement libres.
01:04Écoutez le ministre des Affaires étrangères.
01:06Ils sont aujourd'hui en sécurité à l'ambassade de France, ils sont sous la protection de la France
01:12et nous allons continuer le travail que nous avons engagé depuis des semaines et des mois
01:16pour obtenir leur libération définitive.
01:19C'est une nouvelle très positive ce soir que nous accueillons avec le président de la République
01:23et c'est une première étape vers cette libération définitive.
01:26Nous allons poursuivre le travail discret, le travail de long, c'est le travail des diplomates
01:31pour aboutir à leur retour en France dans les meilleurs délais.
01:34Gilles Boutin, voilà donc un travail de longue haleine, 1277 jours de captivité.
01:40On imagine que donc les gouvernements successifs ont travaillé bien sûr à la libération de ces deux otages français.
01:45C'est à ça que ça doit nous appeler à une forme d'humilité dans le commentaire de ce qui se passe
01:49parce que c'est besoin de nous rappeler que l'État français n'abandonne jamais en réalité
01:53quand il faut rapatrier des ressortissants qui sont utilisés comme une monnaie d'échange
01:58et je peux mesurer à quel point c'est frustrant pour les familles, l'attente est insupportable
02:03et on les avait entendus par la voix de leur avocat dire mais que fait la France, que fait la France ?
02:09Humainement on peut tout à fait comprendre cette exaspération
02:12mais c'est assez rassurant de voir qu'un État démocratique comme le nôtre ne lâche rien.
02:19Pour autant on ne va pas parler de soulagement tout de suite
02:21puisqu'ils sont en sécurité à l'ambassade effectivement.
02:24Est-ce que leur parcours jusqu'à l'aéroport qui ensuite leur permettra de partir en France
02:27va faire de nouveau l'objet d'un monnayage ?
02:32Y a-t-il encore des concessions effectuées de la part de la France ?
02:35Sachant comme vous le disiez Alexandre qu'on ne sait pas si cela s'inscrit simplement dans un apaisement des relations
02:42ou si l'Iran a obtenu des gages ?
02:45Peut-être que le signal qui a été envoyé par la France il n'y a pas si longtemps
02:47en libérant une Iranienne, en la mettant sous contrôle judiciaire
02:51au lieu de simplement l'incarcérer a été interprété comme cela.
02:55C'est à voir mais évidemment il y a toute une part qu'on ne connaîtra sans doute jamais dans les négociations.
02:59Alexandre Malafaï, cette libération elle intervient dans un moment
03:04où l'Iran est sans doute diminué par rapport à il y a quelques mois.
03:08On se souvient de l'attaque israélienne sur l'Iran qui avait déjà diminué
03:12et j'allais dire étatiquement le centre opérationnel dirigeant politique iranien.
03:19Le régime des Mola est toujours là.
03:21On se souvient lors de ces frappes israéliennes avec l'aide des Américains
03:25qu'à un moment donné Donald Trump qui laisse toujours échapper une phrase
03:29il faut toujours la prendre avec beaucoup de pincettes
03:31mais on se souvient qu'il avait dit le Mola en place je l'éliminais peut-être pas tout de suite
03:38et donc on s'était tous dit c'est peut-être la fin du régime des Mola
03:42mais concrètement quand même aujourd'hui peut-être que cette porte de sortie a été facilitée
03:47parce que Téhéran n'est plus Téhéran en fait d'une certaine manière.
03:50D'abord il faut savoir que le débat sur la libération des otages a été très intense en Iran.
03:55C'était pas du tout une décision facile à prendre pour les autorités politiques
03:58à supposer qu'elles aient été unanimes à un certain moment.
04:01C'était vraiment compliqué et puis il y a quand même un rapport entre l'autorité politique en Iran
04:05et l'autorité judiciaire qui n'est pas aussi simple que ça.
04:07Les juges ne sont pas exactement dans la main du pouvoir politique
04:09donc là aussi il faut faire un tout petit peu attention au vu d'ici.
04:12Non, c'est beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît.
04:14Et en effet les Iraniens ont pu se considérer pour une partie d'entre eux
04:17qu'en fait la monnaie d'échange il va mieux la garder
04:20parce que de toute façon quand il n'y a pas d'otages
04:22ou quand il n'y en a plus ça ne change rien finalement.
04:24En fait on a l'impression que quand on fait des cadeaux
04:26les cadeaux ne sont pas payés en retour.
04:28Intéressant maintenant c'est de voir comment on établit la suite
04:30de nos rapports diplomatiques avec l'Iran.
04:32Qu'est-ce qu'on a à y gagner ?
04:34Qu'est-ce que les Iraniens ont à offrir en retour ?
04:36Sachant qu'ils attendent sans doute quelque chose de notre part
04:38qui est la libération de ce qu'ils appellent eux une otage.
04:40On a une ressortissante, l'Iranienne ou l'Iranéenne française
04:44et elle est en prison depuis un certain temps,
04:46d'être en préventif parce qu'elle a colporté sur internet
04:48un certain nombre de propos qui n'allaient pas du tout dans l'esprit
04:51de ce qu'on fait chez nous en termes de propagande, terroristes, etc.
04:54Et donc les Iraniens attendent aussi sa libération.
04:55Donc ça va être à mon avis un point suivi très près.
04:57C'est peut-être pour ça que pour l'instant ils sont à l'ambassade
04:59en attendant qu'il y ait des avancées en France.
05:03Et après on verra.
05:04Moi je fais partie de ceux qui pensent qu'on aurait intérêt
05:06à travailler plus sérieusement les relations diplomatiques
05:09avec les pays avec qui on n'est pas du tout d'accord,
05:11que ce soit la Russie, l'Iran, ces canous-là doivent fonctionner.
05:14Là ça s'est très bien passé parce qu'on a au-delà des autorités politiques,
05:17on a la chance d'avoir au Quai d'Orsay un centre de crise
05:19qui lui passe à travers les aléas et avec des diplomates chevronnés,
05:23des gens qui ont l'expérience de ce type de situation,
05:25qui font le job en lien avec les services concernés.
05:27Ça c'est formidable.
05:28Mais pour autant, on a un chemin de diplomatie à reconstruire au Moyen-Orient
05:32et pas uniquement avec l'Iran,
05:33mais on a, objectivement aujourd'hui, on a tout à reconstruire.
05:36Et l'Iran affirme que Cécile Collère et Jacques Paris
05:38sont placés en liberté conditionnelle.
05:41Voilà ce que dit le porte-parole de la diplomatie iranienne.
05:43Ce n'est pas un dénouement, mais en tout cas cette étape heureuse
05:47ne soulève pas une interrogation qui restera éternelle.
05:53C'est-à-dire, existe-t-il un point de non-retour
05:55en matière d'échange d'otages ?
05:57Puisque, concernant l'Algérie, en revanche,
06:00il y a deux personnes que nous espérons...
06:02J'allais faire cette transition très malheureuse et très triste
06:05qui fait qu'il y a encore, bien sûr,
06:08Boualem Sansal et Christophe Glez
06:09qui sont aux mains des autorités algériennes.
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