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  • il y a 1 semaine
Dans le cadre de leur formation BOP 104 - Radio Franc'LPS, au CLPS à Vannes (56) Sajana, Masoma et leur formatrice Estelle sont parties à la rencontre de Delphine ROSE, une artiste plasticienne.
Au cours de cet entretien, elle a notamment évoqué l'une de ses œuvres marquantes : une sculpture représentant des mains de femmes modelées avec du plâtre.

➡️ Pour avoir plus d'informations : https://www.clps.net/2024/04/09/podcasts-sur-la-web-radio-franclps-pour-valoriser-la-langue-franaise-et-lart/

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Catégorie

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Éducation
Transcription
00:00Bienvenue sur Radio Franc, c'est LPS, les premiers sons.
00:05Un projet financé par le Bob Sankat et la DRAC, ministère de la Culture,
00:11pour favoriser l'apprentissage de la langue dans un projet culturel.
00:16Je m'appelle Sajana, je suis Kassim, je suis indienne, j'aime bien faire photographie et peinture.
00:23Bonjour, je m'appelle Massama Elzaï, je suis afghane,
00:27j'aime bien faire cuisiner au travail avec les enfants et aussi je m'intéresse en artisanat.
00:34Est-ce que vous pouvez vous présenter s'il vous plaît ?
00:36Je m'appelle Delphine Rose, je suis artiste plasticienne,
00:39j'utilise aussi un petit peu l'écriture dans mon travail.
00:42J'ai 49 ans et j'habite dans le Morbihan.
00:45Vous pouvez expliquer votre métier et votre parcours ?
00:48Oui, alors mon parcours, j'ai fait une école d'art appliquée à Paris,
00:53après j'ai fait des études d'art en psychopédagogie,
00:56et je réponds à des appels à projets la plupart du temps pour montrer mon travail.
01:00Je développe aussi de plus en plus des actions dans l'espace public,
01:04des actions artistiques militantes.
01:06J'enseigne également, je suis très attachée à la transmission
01:08et donner les moyens aux autres d'avoir accès à l'expression.
01:12Comment vous vous êtes intéressée aux arts visuels ?
01:15J'ai toujours la chance d'être née dans une famille sensible aux arts,
01:19parce qu'il y a pas mal d'artistes dans ma famille.
01:21Et puis j'ai des parents qui m'ont toujours soutenue dans ce besoin et cette passion.
01:26J'ai ensuite donné les moyens aussi par le biais d'études.
01:29Est-ce que son métier vous plaît ?
01:31Plus que me plaire, il me passionne.
01:33Et c'est plus qu'un métier, parce qu'en tant que professionnel,
01:37mais aussi en tant qu'être humain,
01:38pour moi c'est ce qui donne aussi du sens à l'humanité,
01:41notre capacité à s'exprimer, à transformer le monde,
01:45ou en tous les cas à mettre en valeur ce qu'il y a de beau en lui.
01:48L'expression artistique est une des choses qui me console un petit peu
01:52de ce que l'être humain fait dans ce monde.
01:55Voilà, il me plaît, je le trouve vraiment essentiel.
01:57Est-ce que ce métier est facile ou difficile ?
02:00Un peu des deux.
02:01Pour moi c'est une chance d'avoir cette liberté-là de relation.
02:05C'est toujours valorisé au niveau culturel,
02:07quand on dit qu'on est artiste,
02:08toujours bien vu au niveau de l'imaginaire.
02:11Après au niveau de la réalité,
02:12c'est pas facile parce que c'est toujours précaire.
02:15Très peu d'artistes qui arrivent à vivre de leur travail.
02:17C'est un engagement.
02:19Dans ce sens-là, c'est pas toujours facile,
02:21mais pour moi je trouve que c'est une belle liberté.
02:23Pour moi j'ai de la chance.
02:24Est-ce que vous pouvez décrire votre lieu de travail ?
02:27C'est un gros bazar.
02:30J'ai un petit atelier à la maison
02:32où je travaille les choses assez petites et assez minutieuses.
02:36Je suis au sous-sol,
02:37j'ai les matériaux que j'entrepose quand je récupère.
02:41Et il y a également mon four pour cuire la céramique au sous-sol.
02:44Donc mon atelier, en fait, il est un petit peu en deux parties.
02:47Mais souvent je travaille pas dans mon atelier.
02:49Souvent je travaille en fait ce qu'on appelle in situ.
02:52C'est sur le lieu où il va y avoir l'exposition.
02:55Car je travaille quand même la plupart du temps en fonction d'un lieu.
02:59Travaillez-vous seul ou en équipe ?
03:01Les deux.
03:02Alors seul, souvent les arts plastiques, on travaille ça seul.
03:04Puis moi je suis quelqu'un qui aime la solitude choisie.
03:07Mais de plus en plus, c'est assez récent.
03:09J'ai envie de travailler en collectif.
03:11Ça fait deux ans que je fais partie d'un collectif
03:13où on organise des événements.
03:15J'aime beaucoup le partage des compétences
03:17et aussi la transversalité entre les arts.
03:21Mélanger le mouvement, la danse,
03:23avec les arts visuels,
03:25avec la voix, la parole, l'écriture.
03:28Est-ce que les matériaux que vous utilisez sont neufs ou abîmés ?
03:34Ne sont ni abîmés ni neufs.
03:35Voilà, du plâtre, de l'argile,
03:37il peut y avoir du bois, de la plume.
03:40Je les achète rarement.
03:41Qu'est-ce que ces ombres vous disent ?
03:43C'est une accumulation de moulage de mes propres mains.
03:47Ça fait partie d'un touffre
03:49puisque à l'origine de ce travail,
03:52l'idée c'était de proposer à des femmes
03:54de mouler une partie de leur corps
03:55qu'elles souhaitaient selon ce qu'elles avaient à exprimer
03:59et puis selon leur pudeur aussi.
04:00Donc l'idée c'était de mouler des parties de corps
04:02pour après manifester ensemble
04:05autour de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes.
04:08Donc c'est une journée internationale.
04:10Cette année c'était le 25 novembre.
04:12Et à partir de ces moulages,
04:13on fait des boucliers symboliques
04:15parce que le plâtre évidemment c'est pas costaud
04:17puis on n'avait pas l'intention de se faire taper dessus.
04:19Ça représente un barrage, une protection.
04:22Aussi, le fait que ce soit une accumulation,
04:24la démultiplication du nombre de mains
04:26peut aussi faire penser au nombre de coups
04:29que quelqu'un peut recevoir,
04:31comme quand on se protège le visage
04:33ou aussi quand on dit stop.
04:34C'était aussi une façon, je pense,
04:36avec pudeur de montrer une partie de mon corps.
04:38Il y a d'autres femmes qui ont choisi leur sein,
04:40leurs fesses.
04:40Enfin, toutes les parties du corps sont précieuses.
04:42Mais mes mains, c'est aussi mon métier.
04:44En rapport au matériau utilisé, le plâtre,
04:46ça évoque aussi le matériau qu'on utilise
04:49lorsqu'on a une fracture physique pour réparer.
04:53Donc c'est aussi un matériau qui évoque la réparation.
04:55Le fait aussi de travailler sur la technique du moulage
04:58évoquait aussi l'idée de distanciation.
05:01C'est connu que psychologiquement, psychiquement,
05:04quand on subit un traumatisme,
05:06c'est comme si, en fait,
05:07il y avait une dissociation de son propre corps
05:09pour supporter ce traumatisme.
05:11Donc ça parlait de ça aussi,
05:12cette séparation, ce dédoublement en miroir
05:15d'une partie de son corps.
05:16Puis c'était aussi pour parler du tabou de la nudité
05:19et du corps qui, tant qu'il ne sera pas levé,
05:22prête à fantasme et à distorsion
05:25au niveau de l'interprétation masculine.
05:27Et donc il y a eu une grande marche collective
05:28avec plein de femmes et plein d'histoires de femmes.
05:31où il y avait des hommes aussi
05:32qui étaient bienvenus pour manifester avec nous.
05:34Merci, au revoir.
05:35A bientôt.
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