- il y a 8 heures
"Le budget préparé, qui est un point de départ, tire en partie les conséquences" de la démographie en berne, détaille Edouard Geffray, nouveau ministre de l’Éducation nationale, dont le projet prévoit la suppression de 4.000 postes. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-22-octobre-2025-6830326
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00:00Et dans ce grand entretien avec Benjamin Duhamel, nous recevons ce matin le nouveau ministre de l'éducation nationale.
00:06Vos questions et réactions qu'on imagine nombreuses au 0145 24 7000 et sur l'application Radio France.
00:14Bonjour Edouard Geffray.
00:15Bonjour.
00:16Merci d'avoir choisi France Inter pour votre toute première interview de ministre de l'éducation nationale du gouvernement Lecornu2.
00:23On va aborder beaucoup de sujets avec vous, on a beaucoup de questions qui concernent des millions de français, enseignants, élèves, parents d'élèves.
00:31On va voir quelle est votre feuille de route et quels seront vos moyens à l'heure des économies budgétaires.
00:37Mais d'abord, après Elisabeth Borne, Anne Jontet, Nicole Belloubet, Amélie Oudea-Castera, Gabriel Attal et Pape Ndiaye,
00:45vous êtes le septième ministre de l'éducation nationale à venir à ce micro depuis trois ans.
00:51Donc comprenez-vous, Edouard Geffray, que les français puissent avoir du mal à faire confiance à un ministre qui ne sera peut-être plus là dans quelques semaines ?
01:00Moi, je comprends parfaitement qu'ils en aient un peu assez, notamment nos collègues professeurs.
01:05Maintenant, moi, je suis là pour servir.
01:07Quelle que soit la durée de votre poste.
01:09Moi, je suis un serviteur, vous savez, et un serviteur de l'école pour laquelle j'ai beaucoup travaillé en tant que fonctionnaire.
01:16Maintenant, je suis ministre, c'est autre chose, mais je suis là pour servir l'école et les professeurs, et évidemment les élèves et les parents.
01:21Mais vous avez conscience de la précarité du poste ?
01:25Ceux qui nous écoutent ce matin se demandent si vous serez encore là dans quelques semaines, à la fin de l'année.
01:29Est-ce que vous avez un peu de visibilité ? Vous vous inscrivez dans la durée ou pas ?
01:33Je m'inscris dans la durée, oui, évidemment, parce que, comme vous l'avez vu, le Premier ministre a eu un certain nombre de décisions courageuses pour rendre possible et vraiment créer les conditions à des pas parlementaires aussi complètes et sereins que possible.
01:47Maintenant, on a parfaitement conscience qu'il y a une certaine incertitude politique, une certaine instabilité politique.
01:54Moi, je suis là, quelle que soit la durée, j'aurais presque envie de vous dire, de mon point de vue purement personnel, peu importe.
02:00Moi, je ne suis pas là, Édouard Geffray, pour Édouard Geffray. Je suis là pour l'école.
02:03Non, mais il faut du temps pour mettre en œuvre un certain nombre de politiques éducatives.
02:06Et c'est vrai que par rapport à d'autres ministères, l'éducation nationale a été particulièrement marquée par cette valse des postes.
02:13Est-ce que ça veut dire qu'au fond, ce n'est pas un sujet prioritaire pour l'exécutif ?
02:17Je pense que c'est un sujet prioritaire, mais que tout le monde a, entre guillemets, un peu subi les incertitudes des derniers mois.
02:23C'est comme ça. Maintenant, très honnêtement, il faut un peu regarder en avant.
02:26Une fois encore, moi, je suis là pour à la fois voir ce qu'on peut faire, comment résoudre les problèmes, préparer la rentrée prochaine.
02:32C'est ça, l'urgence. Pour l'instant, il nous faut un budget pour préparer la rentrée.
02:34Alors, Édouard Geffray, vous n'êtes pas nouveau dans le monde de l'éducation, puisque vous êtes haut fonctionnaire, spécialisé dans ce domaine depuis l'élection d'Emmanuel Macron,
02:43DRH de l'éducation nationale, puis numéro 2 du ministère.
02:46Voilà ce qu'elle dit. Sophie Vénétité, quand vous avez été nommée, c'est la patronne du SNES, le syndicat enseignant.
02:53Voilà ce qu'elle dit. Édouard Geffray connaît très bien le ministère et pour cause.
02:57En 5 ans, il a été le chef d'orchestre de tous les bricolages, réformes faites et défaites qui ont contribué à l'état désastreux de l'éducation nationale.
03:06Ce n'est pas génial, génial comme accueil.
03:07Oui, alors, chacun peut dire ce qu'il souhaite. D'abord, moi j'ai d'excellentes relations, je vais dire, personnelles avec les syndicats, avec qui je travaille beaucoup, avec lesquels je compte travailler.
03:19Ça ne se voit pas, j'ai des réactions quand même.
03:21Dans le travail, ce qui compte, c'est de travailler ensemble. Ce n'est pas après ça, telle ou telle réaction. Ce qui compte, c'est de travailler ensemble.
03:26Moi, j'ai été fonctionnaire pendant, effectivement, 7 ans à l'éducation nationale. Je l'ai fait loyalement et je l'ai fait sous des ministres différents.
03:31Je pense que tous les fonctionnaires qui nous écoutent ce matin savent que c'est qu'être fonctionnaire.
03:34Et donc, vous êtes, Edouard Geffray, comptable de l'action qui a été menée par les ministres qui se sont succédés, avec lesquels vous avez travaillé, Jean-Michel Blanquer, Gabriel Attal.
03:41C'est aussi votre bilan.
03:43Mais comme tous les hauts fonctionnaires, j'ai effectivement travaillé sous 5 ministres différents, qui avaient des orientations différentes et qui ont mené des actions différentes.
03:49Maintenant, je suis ministre, j'ai une méthode, et ça serait d'ailleurs bien qu'on en parle aussi, et puis j'ai des actions de fonds que je souhaite porter.
03:54Justement, Edouard Geffray, rentrons tout de suite dans le vif du sujet, si vous le voulez bien, avec d'abord la question des moyens.
03:59Le budget de l'éducation nationale pour l'année 2026 prévoit une hausse de 200 millions d'euros.
04:04Dans le détail, environ 4000 postes, 4018 pour être précis, postes d'enseignants vont être supprimés.
04:10Alors, vous mettez en avant, pour justifier ces baisses d'effectifs, l'effondrement démographique.
04:15Pourquoi ne pas avoir profité de cette évolution pour précisément alléger des classes surchargées ?
04:21Est-ce que vraiment, l'argument de l'effondrement démographique est un bon argument ?
04:26Alors, ce n'est pas une question d'argument, c'est une question de réalité.
04:28Dans le premier degré, dans les écoles maternelles et élémentaires, entre 2018 et 2028, on aura perdu un million d'élèves.
04:39Un million. On va passer de 6,7 millions à 5,7 millions. D'accord ? Un million d'élèves. C'est absolument considérable.
04:44Et l'école est en première ligne de l'effondrement démographique.
04:47Vous ne le voyez pas encore sur le marché du travail, mais nous, on le voit tous les jours dans nos classes.
04:50Le budget qui a été préparé, qui est un point de départ, je le rappelle, qui est un point de départ, mais le budget qui a été préparé, il tire en partie les conséquences de cette démographie.
04:59Parce que tout simplement, quand vous perdez 100 000, 150 000 élèves par an, au bout d'un moment, vous ne pouvez pas...
05:04Mais Edouard, vous voyez ce que répondent les professeurs. Ils constatent effectivement cet effondrement démographique, mais ils disent pourquoi ne pas en profiter, alors que vous avez des classes surchargées,
05:11pour précisément faire en sorte que ce qu'on appelle le taux d'encadrement, c'est-à-dire le nombre d'élèves devant chaque professeur, soit plus important.
05:18Vous auriez pu dire, on profite de ces élèves en moins pour faire en sorte qu'il y ait moins d'élèves par classe. Ce n'est pas le choix que vous avez fait.
05:24Le choix qu'on a fait, c'est un choix qui est mixte. Parce que, pardonnez-moi, mais l'école, elle ne tient pas dans un tableur Excel.
05:31Si à la fin, on fait une règle de trois, on peut arriver effectivement à ce genre de choses. Mais ça ne tient pas dans un tableur Excel.
05:35Il y a des endroits où aujourd'hui en France, malheureusement, il n'y a plus d'enfants. Il n'y a plus d'enfants.
05:41Et donc, il y a des endroits où effectivement, on est obligé de supprimer des postes.
05:45On essaye, et on ne suit pas la démographie.
05:47Si on suivait la démographie, on aurait dû retirer 8 ou 9 000 postes cette année.
05:50Donc, on ne suit pas la démographie.
05:52C'est ça qu'il faut savoir. On ne la suit pas du tout.
05:54On la suit en partie parce qu'il y a des réalités qu'il faut suivre.
05:56On essaye de tempérer au maximum et au maximum les fermetures de classe.
06:00Et par ailleurs, on réinvestit les moyens précisément là où les classes sont chargées.
06:03Juste, Edouard, je ferai juste un tout petit peu en train de moi.
06:05Oui, juste, je reprends la phrase que vous utilisiez il y a quelques instants.
06:07Vous disiez, c'est un point de départ.
06:09Est-ce que ça veut dire que vous laissez la possibilité, la porte ouverte,
06:12que dans le cours de la discussion budgétaire, vous reveniez sur ces suppressions de 4 000 postes ?
06:16Est-ce que c'est une possibilité ?
06:17Si vous permettez, juste un point.
06:19Avant, à la rentrée de 2026, si on parle en moyenne,
06:23on aura 21 enfants par classe dans le premier degré.
06:26C'est la première fois de l'histoire du système éducatif français
06:30qu'on a un chiffre aussi bas d'élèves par classe.
06:33La première fois.
06:34Dans l'histoire du système éducatif français.
06:36En 150 ans, on n'a jamais eu ça.
06:37Et ce nombre d'élèves par classe, il va continuer à baisser
06:40parce que, précisément, on ne suit pas complètement la démographie.
06:43On n'en prend qu'une petite partie.
06:44D'accord ?
06:44Et ensuite, pour répondre à votre question,
06:46et pardonnez-moi, mais je crois que c'était quand même important que nos auditeurs le sachent,
06:49pour répondre à votre question,
06:50le Premier ministre, il a dit des choses très clairement.
06:53Il a dit, on propose le Parlement débat et le Parlement vote.
06:58Donc, par définition, les débats, ils sont ouverts.
06:59Ils sont ouverts, après ça, dans un contexte budgétaire que tout le monde connaît,
07:02qui est extrêmement contraint.
07:03Et par définition, le débat est ouvert.
07:04Alors, pour autant, au standard, on a par exemple Olivier
07:07qui veut nous parler du manque de profs dans les établissements.
07:12Il manque un professeur, je n'arrive pas à lire sa question,
07:15il manque un professeur de philosophie depuis le début de l'année
07:17dans le lycée de son fils ou de sa fille en terminale.
07:21Donc, il en manque toujours des profs.
07:23Je crois qu'il y avait un sondage du SNES à la rentrée
07:26qui expliquait que dans plus d'un établissement sur deux,
07:28il manquait au moins un professeur.
07:30Alors, on a deux choses différentes.
07:31Est-ce que les moyens sont attribués en loi de finances ?
07:35Et ça, on vient de s'en parler.
07:37Au passage, d'ailleurs, on va créer aussi, parce que, pardon, mais c'est important,
07:42on prépare l'avenir.
07:43On crée 8000 postes supplémentaires pour les concours de cette année.
07:46Et donc, ça fait 46% de postes en plus au recrutement cette année,
07:49pour nos auditeurs.
07:50On va investir aussi sur le social, le médico-social, la santé.
07:54Donc, il faut quand même aussi le rappeler, c'est un environnement global.
07:57Et ensuite, il y a la capacité, effectivement, à recruter dans les disciplines en question
08:02et à remplacer les professeurs qui sont absents parce qu'ils sont éventuellement malades
08:06ou parce qu'ils ont d'autres contraintes.
08:09Donc, le sujet de notre auditeur, que j'entends et qui est évidemment très préoccupant,
08:16c'est de faire en sorte ensuite que chaque poste soit effectivement pourvu
08:19et que chaque professeur absent puisse être remplacé.
08:22Et ça, c'est un autre débat que...
08:24Il y a un sujet d'attractivité, quand même, de la profession.
08:26D'où l'importance de la réforme des concours.
08:28Juste, à vous écouter, tout va bien ?
08:31C'est-à-dire que je vous interroge sur les postes qui baissent.
08:33Vous me dites, en fait, le taux d'encadrement, il va être amélioré.
08:36Vous dites, on n'a jamais recruté autant de professeurs
08:38alors qu'effectivement, il y a une crise des vocations
08:40que l'on voit chaque année dans les concours.
08:42Vous êtes satisfait de l'état de l'éducation nationale aujourd'hui ?
08:45Je ne suis pas du tout satisfait.
08:48Je pense d'abord qu'il ne faut pas toujours le voir négativement
08:50parce que moi, je suis là pour remettre le professeur au centre de l'école
08:53et pour quand même que personne n'oublie les lettres de noblesse de l'école.
08:57L'école, c'est quand même extraordinaire ce qui se passe au quotidien aux écoles
09:02et toute personne qui a vu son enfant progresser à l'école le sait.
09:04Et il ne faut pas l'oublier.
09:06Et la deuxième chose, c'est qu'on a effectivement un certain nombre de contraintes.
09:10Soit on les subit, soit on essaye d'agir.
09:12On a une contrainte démographique, on en profite pour agir
09:14et pour baisser le nombre d'élèves par classe.
09:16On a aujourd'hui des enjeux majeurs d'attractivité.
09:19On pourrait continuer à subir.
09:20Non, on fait un concours dès la L3.
09:22L'année prochaine, vous avez des milliers d'étudiants
09:24qui sont en stade d'étudiants en L3
09:26qui vont rentrer dans un Master 1 et ensuite un Master 2
09:30où ils seront payés pour devenir professeurs.
09:321400 euros par mois en Master 1, 1800 euros en Master 2.
09:34Ça, vous pensez que ça va régler la crise des vocations ?
09:37Parce que le salaire n'augmente pas par ailleurs.
09:40Je pense que c'est une mesure d'attractivité majeure.
09:42Et quand vous allez dans les universités
09:44et que vous rencontrez les étudiants de L3,
09:46quand ils découvrent qu'en fait, c'est 1400 euros par mois en Master 1,
09:481800 euros en Master 2 pour être formé
09:50et se voir mettre le pied à l'étrier,
09:52on sait que c'est très important de ne pas tomber,
09:54si je puis dire, du jour en main dans la classe
09:55à la suite de la réussite des concours.
09:58Aujourd'hui, on est en train de préparer ça.
10:01Je ne vous dis pas que c'est parfait,
10:02loin de là, mais vraiment loin de là.
10:03Ce que je vous dis, c'est qu'on essaie de préparer l'avenir ensemble.
10:06Edouard Geffrey, question d'Elo sur l'application Radio France.
10:08Qu'allez-vous faire face au manque d'AESH ?
10:10Ce sont les assistants d'éducation pour les élèves
10:12en situation de handicap dans les écoles.
10:14Les crédits du projet de loi de finances 2026
10:16ont-ils baissé sur cette ligne ?
10:18Et là, pour donner les chiffres précisément,
10:20dans le budget 2026, vous créez 1200 postes d'accompagnants,
10:23ce qui est nettement moins que les autres années.
10:25En 2025, c'était 2000.
10:27En 2024, c'était 3000.
10:30Là encore, chiffre qui est assez stupéfiant.
10:32À la rentrée 2025, il y avait 9% d'élèves
10:34en situation de handicap qui n'avaient pas d'AESH.
10:38Est-ce que là encore, c'est une conséquence
10:40des contraintes budgétaires qui sont les vôtres en cette rentrée ?
10:43On a évidemment des contraintes budgétaires.
10:45On a aussi des contraintes de vivier.
10:49Vous le savez, mais sur le territoire national,
10:51on a parfois du mal en réalité à pourvoir les postes d'AESH,
10:54ce qui pose aussi la question de leur attractivité.
10:56C'est partie des sujets sur lesquels je compte me pencher
10:58au cours des prochains mois.
11:01Pour cette année, effectivement, on crée 1200 postes d'AESH de plus.
11:04Il faut savoir qu'on a créé quand même 70% de postes d'AESH de plus
11:07depuis 2017.
11:09Donc aujourd'hui, en réalité, on essaye de suivre.
11:11Pour autant, quasiment un élève handicapé sur 10
11:14n'a pas d'assistant pour lui à l'école.
11:18On est face à une progression.
11:19Ces dernières années, on a connu en moyenne une progression.
11:21Ça commence un peu à se tasser, mais qui était de l'ordre de 10 ou 12%
11:25du nombre d'élèves qui bénéficiaient chaque année d'une notification d'AESH.
11:29Donc on essaye évidemment de pourvoir à cela.
11:32Ça suppose une fois encore de travailler aussi sur l'attractivité du métier.
11:35Comment est-ce qu'on explique, je vais prendre un cas concret,
11:38qu'en Ile-et-Vilaine, l'éducation nationale est licenciée en cette rentrée,
11:4225 à AESH, malgré la pénurie dont on parle,
11:46parce que ces femmes, ce sont le plus souvent des femmes,
11:48refusaient de passer de 10 à 30 établissements,
11:52sans primes, sans dédommagement.
11:53Comment c'est possible, ça ?
11:54Alors, sur le cas précis, je ne sais pas.
11:57Je l'ai vu et j'ai demandé à ce qu'on me fasse remonter le sujet,
12:00pour en vous cacher.
12:01Ça fait typiquement partie des choses sur lesquelles il faut qu'on se penche,
12:03parce que ce n'est pas spontanément, je m'interroge.
12:06Ça tient, je pense, au fait qu'on essaye actuellement de travailler au niveau de zones.
12:15Alors, ce n'est pas forcément simple à expliquer,
12:17mais on essaie de travailler sur des zones géographiques un peu élargies,
12:20pour en fait permettre d'employer les AESH le plus possible à temps plein.
12:26Parce qu'en fait, si vous êtes sur une ou deux écoles, ce n'est pas forcément...
12:28Mais le tout pour 900 euros par mois, globalement, en prenant sa voiture...
12:30Alors, ça, 900 euros, c'est si vous n'êtes précisément pas à temps plein.
12:33Mais justement, l'un des enjeux, en fait, c'est de permettre d'augmenter,
12:37pour ceux qui le souhaitent, le temps de travail.
12:38Il ne faut pas qu'on arrive à des situations aberrantes,
12:40où les gens se retrouvent à faire 30 ou 40 km par jour, ou même 20,
12:43pour aller d'un établissement à l'autre.
12:44Donc, typiquement, là-dessus, ça fait partie des choses que je vais regarder de près.
12:46Et vous allez regarder sur ce sujet.
12:48Edouard Géfré, vous arrivez au ministère de l'Éducation dans un moment de flou
12:51sur votre feuille de route et sur les chantiers entamés par ceux auxquels vous succédez.
12:54Je voudrais qu'on s'arrête un instant sur ce que Gabriel Attal avait appelé le choc des savoirs,
12:57et vous aviez été, comme haut fonctionnaire au ministère,
12:59l'un des principaux artisans de ce choc des savoirs.
13:02La mesure emblématique, c'était ce qu'on appelait à l'époque les groupes de niveau,
13:05qui ont ensuite été pudiquement appelés les groupes de besoin,
13:09mis en place aujourd'hui en sixième et en cinquième au collège
13:12pour les maths et pour le français.
13:15Quel bilan est-ce que vous faites de ces groupes de niveau slash besoin ?
13:19Est-ce qu'il faut les élargir, par exemple, en quatrième et en troisième ?
13:23Ou est-ce que, comme les syndicats vous le demandent,
13:25il faut arrêter les frais sur ces groupes de besoin ?
13:29Alors, deux éléments.
13:31D'abord, on n'a pour l'instant que des premiers retours.
13:33Il y a une première ministre de l'Inspection Générale
13:35qui a montré que le bilan était, on va dire, assez mitigé.
13:38Qui dit, je cite,
13:39un risque fort d'accroître les écarts entre les élèves,
13:42et notamment ce qui était la principale critique sur ces groupes de besoin,
13:44c'est-à-dire le fait qu'il y avait un risque de tri social
13:46entre les bons élèves d'un côté et les moins bons de l'autre.
13:51C'est pour le moins mitigé.
13:52Oui, vous maniez l'art de le faire.
13:54Vous êtes d'accord.
13:55Donc, moi, je ne suis pas partisan de créer de la confusion
14:00et de vouloir à tout prix imposer un format ou un autre.
14:04L'école, ce n'est pas un jardin à la française.
14:06L'école républicaine, c'est une école de l'équité et de l'égalité,
14:09mais c'est aussi une école qui s'adapte aux réalités territoriales.
14:11Il y a des endroits où les équipes se sont emparées
14:14compte tenu de la configuration de leur établissement,
14:18du niveau de leurs élèves, de la façon dont elles s'organisent,
14:19des groupes de besoin, et où elles considèrent que ça marche.
14:22Moi, quand quelque chose marche à un endroit,
14:25je n'ai aucune raison de dire aux équipes de faire différemment.
14:27S'il y a des endroits où, pour être clair,
14:29les groupes de besoin ne marchent pas,
14:31où les équipes considèrent que ce n'est pas efficace,
14:33où les résultats ne se voient pas, voire éventuellement se dégradent,
14:36il faut que les chefs d'établissement et les équipes
14:39puissent faire différemment.
14:40C'est un peu une question de bon sens.
14:41Le but du jeu, ce n'est pas qu'une réforme fasse ceci ou fasse cela.
14:47Le but du jeu, c'est que nos élèves progressent.
14:49Si avec les moyens dont les établissements disposent
14:51et les facultés qu'on leur donne,
14:53les élèves progressent, mais laissons-les s'organiser
14:55pour que ça marche.
14:56Ce que vous êtes en train de dire, du coup,
14:57c'est que ça devient optionnel,
14:59cette création de groupe de niveau,
15:00vous allez laisser ça à l'appréciation de chaque établissement ?
15:03Ce que je suis en train de dire, c'est que j'aimerais bien d'abord
15:05qu'on prenne un tout petit peu de recul,
15:07parce que quelle que soit l'organisation,
15:08on sait toujours qu'il faut un petit peu de temps pour que ça s'installe,
15:10et qu'ensuite, il ne faut pas tenir mordicus
15:13à une organisation universelle pour tous les collèges
15:16quand on sait qu'elles ont où ça marche.
15:17Donc, l'élargissement à d'autres classes,
15:19hors sixième, cinquième, ça ne me semble pas la priorité.
15:22On va prendre une auditrice au standard.
15:25Bonjour, bienvenue Stéphanie.
15:27Bonjour, je me présente,
15:29je suis assistante sociale en faveur des élèves
15:31depuis sept ans à l'éducation nationale,
15:33hors syndicat,
15:34et j'entends le ministre là depuis une demi-heure,
15:37donc je suis assez surprise de votre satisfaction personnelle
15:41concernant, j'allais dire, votre bilan,
15:43puisque ça fait quand même un certain temps
15:44que vous oeuvrez à la progression, dites-vous,
15:46de l'éducation nationale.
15:48Or, il semble que vous ayez un déni de réalité.
15:50Sur le terrain,
15:51la réalité n'est pas du tout celle que vous décrivez.
15:54Donc, certains points ont été abordés par les journalistes,
15:56ça aurait été bien que ça puisse être approfondi.
15:58L'école inclusive,
16:00avec le manque de moyens drastiques,
16:02met à mal vraiment les enseignants.
16:03Les niveaux ont baissé,
16:05l'entrée avec les compétences au collège
16:07pose vraiment question.
16:09Les compétences psychosociales
16:11sont extrêmement dégradées.
16:13Les élèves,
16:13les professeurs de premier degré
16:15sont difficiles à recruter
16:16puisque maintenant,
16:17on recrute en speed dating à Pôle emploi.
16:21Moi, j'ai un constat complètement alarmant
16:23de l'éducation nationale.
16:25Le constat, il n'est pas personnel,
16:27je vous dis, je suis hors syndicat.
16:28Les parents d'élèves le constatent aussi,
16:30sans parler des langues.
16:32Alors voilà, ils apprennent les langues,
16:33ils sont incompétents en langue.
16:35Et il y a une vraie souffrance,
16:36en tout cas,
16:36à l'éducation nationale,
16:38tant au niveau des personnels,
16:40plus largement qu'enseignants d'ailleurs,
16:42aussi des élèves et des familles.
16:46Dans ce tableau très noir
16:47que vous dressez, Stéphanie,
16:49qu'est-ce que vous répondez,
16:50monsieur le ministre ?
16:51Alors, tout à l'heure,
16:53on a parlé budget.
16:54On n'a pas parlé de l'état de l'école en général.
16:56Si on parle de l'état de l'école en général,
16:58évidemment que la situation
16:59est extrêmement inquiétante.
17:00Elle est extrêmement inquiétante
17:01en termes de niveau.
17:03Elle est inquiétante
17:03en termes d'inégalités sociales et scolaires.
17:05Enfin, plus d'inégalités scolaires
17:07adossées aux inégalités sociales.
17:09Elle est aussi extrêmement préoccupante
17:10en termes de santé physique et psychique des élèves.
17:12Et moi, il se trouve que
17:13c'est pour ça que ce sont mes trois priorités en réalité.
17:15J'ai une première priorité
17:15qui est effectivement de travailler sur,
17:18j'allais dire, dans le fond,
17:19la qualité pédagogique du service public
17:21de l'enseignement.
17:22Et c'est pour ça qu'il faut travailler
17:23sur la formation initiale
17:24qu'on est en train de préparer
17:25et sur la formation continue.
17:26Et il faut clairement
17:27que sur la formation continue,
17:30et qu'en réalité,
17:33on n'a pas changé de braquet.
17:34Donc, il faut changer de braquet
17:35sur la formation continue.
17:37Sur la très grande difficulté scolaire,
17:38il faut savoir qu'aujourd'hui,
17:3915% des collèges
17:40concentrent 40%
17:42de la grande difficulté scolaire.
17:44Soit on continue à saupoudrer,
17:46à vouloir faire le même chose partout,
17:48etc.
17:49Soit on concentre
17:50des moyens supplémentaires,
17:51notamment avec la démographie,
17:52et un effort pédagogique particulier
17:53sur ces 15% de collèges.
17:55Et moi, c'est ce que je veux faire.
17:56Edouard Giffray.
17:56Et pardonnez-moi,
17:57troisième chose que vous voulez bien,
17:58sur la sécurité physique et psychique,
17:59et notamment psychique,
18:01on a aujourd'hui 30% des élèves
18:02qui déclarent des troubles anxio-dépressifs
18:04d'après l'étude de l'INSERM
18:05de la semaine dernière.
18:05Avec un médecin pour 13 000 élèves,
18:07un psy pour 1500 élèves.
18:09C'est d'ailleurs pour ça
18:10qu'on va recruter des psychologues,
18:12des infirmières
18:12et des assistantes sociales
18:13comme madame dans le PLF.
18:15On crée des postes supplémentaires,
18:16plusieurs centaines.
18:17En revanche,
18:17sur les médecins scolaires,
18:18vous savez que j'ai un problème,
18:19c'est que j'ai les postes.
18:20Aujourd'hui,
18:22et je n'ai pas les médecins,
18:23je ne trouve pas de médecins.
18:23J'ai un poste sur deux
18:24qui est vacant en matière
18:25de médecine scolaire.
18:26Pour reparler du niveau
18:28qui inquiétait Stéphanie
18:29et qui vous inquiète aussi,
18:31j'accueille Aurélien.
18:32Aurélien, au standard.
18:34Bonjour et bienvenue.
18:36Vous appelez de Montpellier.
18:37Oui, j'appelle de Montpellier.
18:39J'ai lu une étude
18:40dans Le Monde hier
18:41que les gens lisaient
18:43de moins en moins
18:44et que de ce fait,
18:45la génération Z,
18:46les milleniums,
18:47ne lisaient quasiment plus.
18:49J'ai un neveu
18:49qui est en cinquième,
18:51qui n'a pas lu
18:51le seul livre à lire
18:53depuis le début de la rentrée.
18:55Je trouve ça un peu choquant
18:56et je voulais savoir
18:58de la part de monsieur le ministre
18:59qu'est-ce qu'il pensait
19:01devoir faire
19:02pour redonner le goût
19:04de la lecture
19:06aux jeunes,
19:07goût de la lecture
19:08qui assure la cohésion sociale
19:10dans notre République.
19:11Merci beaucoup Aurélien.
19:13Merci monsieur le ministre.
19:15Les enfants, les ados
19:16ne lisent plus
19:17et on ne leur donne plus
19:18rien à lire ?
19:18Pour moi, la lecture,
19:22très honnêtement,
19:22c'est l'urgence absolue.
19:24Vous avez peut-être vu,
19:26je crois d'ailleurs
19:26même que vous en avez parlé
19:26ce matin à votre antenne,
19:27l'illettrisme
19:29qui est répertorié
19:30chaque année
19:31au moment de la journée
19:31de défense et de l'identité
19:32qui est en fait un peu
19:33où toute une tranche d'âge,
19:36toute une classe d'âge
19:36est évaluée.
19:40On a un énorme problème
19:42sur la lecture
19:42parce que nos enfants aussi
19:43qui va de pas
19:44avec le problème des écrans.
19:46Donc ça veut dire
19:46qu'il faut travailler
19:46sur deux choses.
19:48Un, une pratique
19:48de la lecture
19:49beaucoup plus intensive
19:50en classe et hors la classe.
19:52Ça veut dire qu'il faut
19:54qu'évidemment dans la classe
19:55la pratique de la lecture
19:56y compris la lecture
19:56à voix haute
19:57soit maintenue
19:58pendant l'intégralité
19:59de l'école élémentaire.
20:00C'est ce que font
20:00beaucoup de professeurs
20:01aujourd'hui.
20:02Et d'ailleurs,
20:03de ce point de vue-là,
20:04ce qu'on appelle
20:04la fluence progresse.
20:06Mais ça c'est évidemment important.
20:07Deux, qu'il y ait aussi
20:08un écosystème autour de la lecture.
20:10Je vous donne juste un exemple.
20:12Le principal déterminant
20:13en termes d'inégalité
20:14scolaire de vocabulaire
20:15c'est la lecture du soir.
20:16Si tous les parents
20:17pratiquent la lecture du soir
20:19entre 0 et 6 ans...
20:20L'histoire du soir ?
20:22L'histoire du soir
20:23c'est déterminant.
20:24Vous voyez,
20:24c'est des choses toutes bêtes.
20:25Mais si chaque auditeur
20:26ce soir se dit
20:27allez, maintenant
20:28c'est l'histoire du soir.
20:29Donc c'est de la faute des parents
20:30si l'éducation nationale
20:31arrive moins bien
20:32à faire lire les enfants.
20:32C'est un écosystème.
20:33C'est qu'il faut
20:34évidemment travailler dans l'école.
20:35J'ai commencé par là.
20:36Mais qu'il y a des relais
20:37possibles à l'extérieur
20:38pour remettre tout le monde
20:39à la lecture.
20:39Parce que la lecture
20:40c'est déterminant à la fois
20:41en termes d'acquisition de vocabulaire
20:43et de progression scolaire
20:44et même intellectuelle.
20:45Edouard Geffray,
20:46juste avant de parler de laïcité
20:47puisqu'il y a quelques jours
20:48on commémorait
20:49la mort et l'assassinat
20:50de Samuel Paty
20:51et Dominique Bernard.
20:52Une question de Carole
20:52sur l'application Radio France.
20:54Que pensez-vous
20:54des enseignants du primaire
20:55qui ont été les premiers
20:56avec un master
20:57et qui sont à 10 ans de carrière
20:58et ne gagnent que 2100 euros ?
20:59Notre salaire n'est pas au niveau
21:01de notre diplôme
21:01et de notre travail.
21:03Et c'est une question
21:03qui revient beaucoup
21:04chez les auditeurs
21:04sur l'application Radio France.
21:06Les niveaux de salaire.
21:07On a là encore
21:08dans le budget
21:09le budget de ce qu'on appelle
21:10le pacte enseignant
21:10c'est-à-dire les primes
21:11qui étaient données
21:11qui est en baisse.
21:12On a des engagements
21:13qui ont été pris
21:14ces dernières années
21:14sur le fait de revaloriser.
21:16Il y a des choses
21:16qui ont été faites
21:17mais Elisabeth Brand
21:18elle-même reconnaissait
21:19pour les salaires
21:20de milieu de carrière
21:20un plateau
21:21qu'elle qualifiait
21:22je crois de désespérant.
21:24Est-ce que là encore
21:26vous avez les moyens
21:27de dire aux enseignants ce matin
21:28on va continuer
21:29à essayer de faire des efforts
21:29pour revaloriser vos salaires ?
21:30Alors on va évidemment
21:31essayer de faire des efforts
21:32et notamment
21:33sur ce que vous mentionnez
21:35c'est-à-dire
21:35ce plateau entre guillemets
21:37qui fait qu'effectivement
21:38pendant les 25 premières années
21:40la progression est très faible
21:41et elle s'accélère
21:41assez nettement plus tard.
21:43Mais les 25 premières années
21:44la progression est très faible
21:46notamment en fait
21:47aussi parce qu'on a
21:48beaucoup revalorisé
21:49ces dernières années
21:49le début de carrière.
21:50Et donc paradoxalement
21:51on a encore accentué
21:52l'effet de plateau.
21:53Donc il y a un budget contraint
21:56je ne peux pas dire le contraire
21:57et tout le monde connaît
21:58les conditions
21:58dans lesquelles
21:59il y a à la fois les bruits
22:00Est-ce que d'ici à 2027
22:02les enseignants
22:03qui nous écoutent ce matin
22:04peuvent espérer
22:04de nouveaux gestes
22:05en faveur de leur rémunération ?
22:07Ce qui est faisable
22:07et ce que j'espère faire
22:09sous réserve
22:10de ce qui sera adopté
22:11en projet de loi de finances
22:12c'est d'augmenter les promotions
22:13parce qu'en fait
22:14c'est les promotions
22:14qui permettent de gagner
22:16ce qu'on appelle des échelons
22:17et donc de voir
22:18sa rémunération augmenter.
22:19Ça c'est
22:20moi c'est partie des choses
22:21sur lesquelles je veux
22:21très clairement travailler
22:22avec mes équipes
22:23au cours des prochains jours
22:24et des prochains mois.
22:25Une petite question
22:26pratique et technique
22:28mais qui concerne
22:29tous les élèves
22:30de lycée
22:31de première et de terminale
22:32et leurs parents
22:33c'est cette pression
22:34de parcours sup
22:35qui est dénoncée
22:36depuis des années maintenant
22:37avant de partir
22:38Elisabeth Borne
22:39elle avait demandé
22:39que dans tous les lycées
22:41on s'accorde
22:42sur les notes
22:43qui compteraient
22:44pour le bac
22:44et parcours sup
22:45et celles qui ne compteraient pas
22:46pour essayer
22:47de faire baisser
22:48la pression
22:49la pression s'en est où ?
22:50Il y a beaucoup d'attentes
22:51de ce côté-là
22:52Ma prédécesseur a donc pris
22:55des mesures en début d'année
22:56sur ce sujet
22:57qui sont en train
22:58d'être déployées
22:59dans les établissements
23:00Voilà
23:03on va voir
23:04ce que ça donne
23:04là aussi
23:05je ne suis pas là
23:06pour commencer
23:06à détricoter
23:07et retricoter
23:07il faut un tout petit peu
23:09stabiliser les choses
23:10et que les gens
23:10puissent travailler calmement
23:11C'est que l'étiquette stabiliser
23:12c'est-à-dire que là
23:12vous nous dites
23:13que vous mettez en oeuvre
23:14des politiques
23:14qui ont été menées
23:15peut-être que dans
23:16deux ou trois semaines
23:16vous ne serez plus là
23:17pour continuer à l'élection
23:18Moi en tout cas
23:19je ne suis pas là
23:19pour créer de la confusion
23:20et donc pour l'instant
23:21il faut laisser un peu
23:22les choses s'installer
23:23et laisser les professeurs
23:24faire leur métier
23:25les établissements
23:25faire leur métier
23:26C'est ma priorité
23:26Comment on fait baisser
23:27la pression sur Parcoursup ?
23:28Sur la pression
23:29C'est un truc qui tétanise
23:30les familles quand même
23:31Il y a plusieurs choses
23:33qui vont faire
23:35Il y a quand même un paradoxe
23:36c'est qu'aujourd'hui
23:36on n'a jamais eu
23:37un taux de réussite
23:38aussi élevé au baccalauréat
23:39on n'a jamais eu
23:39un taux de pression
23:40de la part des élèves
23:42ressenti
23:42Donc il faut quand même
23:44qu'on arrive au bout d'un moment
23:45à réobjectiviser les choses
23:47et mieux accompagner
23:48nos élèves
23:48dans cette démarche
23:49Le sujet de l'évaluation
23:51il fait partie du débat
23:52C'est-à-dire se dire
23:53que toutes les évaluations
23:55ne comptent pas forcément
23:56pour Parcoursup
23:57ça fait partie du débat
23:57Après il y a un troisième sujet
23:59c'est la capacité
24:00à s'approprier l'outil
24:00Ça dépend du ministre
24:01d'enseignement supérieur
24:02donc c'est lui qui verra ça
24:03Mais aujourd'hui
24:04quand vous avez un enfant
24:05qui est sur Parcoursup
24:07grosso modo
24:08la plupart des parents
24:10et des enfants
24:11se familiarisent avec Parcoursup
24:12le jour où il crée
24:13Et c'est peut-être
24:14un peu tard aussi
24:15pour véritablement
24:16vous voyez
24:16apprendre à maîtriser la démarche
24:18c'est déjà sécuriser
24:19donc il faut qu'on accompagne
24:20nos élèves mieux
24:21et plus
24:22ça c'est clair
24:22Edouard Geffray
24:23il nous reste peu de temps
24:23une question essentielle
24:24sur la laïcité
24:25je le disais
24:25il y a quelques jours
24:26la France commémorait
24:27les 5 ans de l'assassinat
24:28de Samuel Paty
24:28les 2 ans de celui
24:29de Dominique Bernard
24:302 enseignants tués
24:31par un terroriste islamiste
24:32et quelques jours après
24:33la mort tragique
24:35de Dominique Bernard
24:35l'un de vos prédécesseurs
24:37Gabriel Attal
24:37s'engager à la chose suivante
24:39je vais travailler
24:39avec mon collègue de l'intérieur
24:40et mon collègue de la justice
24:41à des mesures
24:41qui nous permettent
24:43de sortir
24:43les élèves radicalisés
24:45des établissements scolaires
24:46ça c'était l'engagement
24:47qu'avait pris
24:48Gabriel Attal
24:49est-ce que ça a été fait
24:50moi j'ai posé la question
24:51à beaucoup de ministres
24:52de l'éducation nationale
24:53qui étaient un peu gênés
24:54quand on leur posait la question
24:55est-ce que cet engagement pris
24:56en 2023
24:57a été tenu
24:58est-ce que vous pouvez dire
24:59ce matin aux enseignants
25:00qui nous écoutent
25:00il n'y a plus aucun
25:01élève radicalisé
25:02plus aucun élève
25:03fiché S
25:04dans les établissements scolaires
25:05en France
25:05alors la radicalisation
25:06étant un processus
25:08je ne vois pas
25:09comment je pourrais dire
25:10qu'il n'y aura plus
25:11jamais aucun élève
25:12radicalisé
25:13non non
25:14c'est aujourd'hui
25:14c'est-à-dire un élève
25:15qui a été
25:15dont les services de renseignement
25:17ont vu et perçu
25:19et analysé
25:19cette radicalisation-là
25:20Gabriel Attal
25:21avait pris l'engagement
25:22de dire
25:22on va les sortir
25:23des établissements scolaires
25:24aujourd'hui
25:25un élève
25:26qui est dans cette situation
25:27fait par définition
25:28l'objet
25:29de surveillance particulière
25:30ce qui est
25:31je ne suis évidemment
25:32pas en mesure
25:32de m'étendre
25:33dans une radio
25:34et avec le public
25:36qui nous entend
25:36ça c'est la première chose
25:37il n'y a pas de dispositif
25:39de classe
25:39entre guillemets
25:40qui serait
25:41je mets des guillemets
25:42réservé
25:43aux élèves radicalisés
25:44et un dernier point
25:45donc juste cet engagement
25:46n'a pas été tenu
25:47et un dernier point
25:48pardon
25:48parce que vous évoquiez
25:49l'hommage à Samuel Paty
25:50il y a un signe
25:51que je me permets de partager
25:51avec vous
25:52c'est que
25:52cette année
25:53on a eu 61 incidents
25:55au sens ricanement
25:56etc
25:56perturbation de la mine de silence
25:58contre plus de 500
25:59il y a deux ans
26:00d'accord
26:00il y a quand même un climat global
26:01qui de ce point de vue-là
26:02en tout cas je l'espère
26:03est peut-être en train d'évoluer
26:04mais simplement
26:04sur cette question précise
26:05des élèves radicalisés
26:06l'engagement qui avait été pris
26:07il y a deux ans
26:08est quoi caduc ?
26:09il n'y a pas de structure
26:10dédiée scolaire
26:11aux élèves radicalisés
26:12aujourd'hui
26:12et un tout dernier mot
26:14pour une question d'actualité
26:15on a vu Nicolas Sarkozy
26:16qui a passé hier
26:17les portes de la prison
26:19de la santé
26:19qui a passé sa première nuit
26:20en prison
26:22et qui a convoqué
26:23devant un certain nombre
26:24de proches
26:24des comparaisons
26:25Edmond Dantes
26:26le personnage du comte
26:27de Montecristo
26:27également Alfred Dreyfus
26:29alors il y a un personnage
26:30fictionné d'un côté
26:30et un personnage réel de l'autre
26:32que dit le ministre
26:33il a embarqué Montecristo
26:34et il a embarqué Montecristo
26:35en cellule
26:36que dit le ministre
26:37de l'éducation nationale
26:38aux élèves
26:39et aux enseignants
26:40qui peut-être convoquent
26:40ces exemples-là
26:41dans les programmes scolaires
26:43les comparaisons
26:44avec Edmond Dantes
26:45et le capitaine Dreyfus
26:46vous avez des ouvrages
26:49qui sont des monuments
26:49de la littérature
26:50et vous avez
26:51la situation d'un homme
26:52un ancien président
26:55de la République
26:55qui est
26:56j'allais dire
26:57comme tout le monde
26:58dans un état de droit
26:58soumis à un certain nombre
27:00de règles
27:01moi je respecte
27:02la dignité des personnes
27:03mais la comparaison
27:04avec Dreyfus
27:05elle vous paraît pertinente
27:05ou pas ?
27:06c'est pas à moi
27:07enfin franchement
27:08je ne considère pas
27:09que j'aille me prononcer
27:09ni sur les propos
27:10ni sur les comparaisons
27:11d'une personne
27:11donc elle ne vous choque pas
27:12cette comparaison
27:13avec le capitaine Dreyfus
27:14dont je respecte
27:15en tant que personne
27:15intrinsèquement
27:16comme pour toute personne détenue
27:17et c'est un sujet
27:18que j'ai eu l'occasion
27:18de connaître un tout petit peu
27:19la dignité fondamentale
27:21merci beaucoup
27:22Edouard Geffray
27:23d'avoir été notre invité
27:24ce matin
27:25vous êtes
27:25ministre de l'éducation nationale
27:28merci merci
27:29merci
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