- il y a 2 jours
Visitez notre site :
http://www.france24.com
Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24
Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00L'Essentiel Politique ce soir c'est avec Arnaud Benedetti. Bonsoir.
00:05Bonsoir.
00:05C'est professeur associé à la Sorbonne. Dans un instant, on va revenir avec vous sur l'examen du budget à l'Assemblée Nationale,
00:12un véritable parcours du combattant pour le gouvernement.
00:15Le Premier ministre Sébastien Lecornu le reconnaît, son équipe peut chuter à tout moment.
00:20On évoquera aussi le vote surprise survenu jeudi sur l'accord franco-algérien de 1968.
00:25Il met l'exécutif dans l'embarras et puis on commentera le nouveau sondage Elab paru ce week-end.
00:30Il confirme la dynamique du Rassemblement National qui serait largement en tête de l'élection présidentielle si elle avait lieu aujourd'hui.
00:40Arnaud Benedetti, on commence donc avec le marathon budgétaire en cours à l'Assemblée Nationale.
00:45Les députés ont notamment approuvé la défiscalisation des heures supplémentaires.
00:49Ils ont rejeté la taxe Zuckmann et ils ont modifié l'impôt sur la fortune immobilière.
00:53Qu'est-ce qui finalement aura le plus marqué cette semaine d'examen ?
00:58La difficulté à avancer in fine avec des groupes politiques qui essayent chacun de leur côté de peser sur ce budget
01:07sans que l'on voit se dessiner la cohérence d'ensemble de ce projet de loi de finances
01:14qui sortira récemment fortement modifié de l'Assemblée Nationale si on arrive jusqu'au bout de la discussion.
01:21Parce que le véritable enjeu pour aujourd'hui Sébastien Lecornu, c'est bien évidemment de pouvoir faire adopter un budget.
01:28Parviendra-t-il à le faire adopter à l'Assemblée Nationale ? J'ai les plus grands doutes aujourd'hui.
01:32Il est fort possible qu'au regard des délais impartis, on reparte au Sénat sans qu'il y ait eu de vote.
01:39En tout cas, s'il y a un vote, tout laisse à penser que le vote sera vraisemblablement négatif au regard de la composition de l'Assemblée Nationale.
01:48Donc tout l'enjeu finalement de l'exécutif, c'est de gagner du temps.
01:53On sait très bien que si, une fois qu'il partira de l'Assemblée Nationale et qu'il ira au Sénat,
01:59le Sénat modifiera profondément dans sa structure le projet de loi de finances tel qu'il a été retravaillé à l'Assemblée Nationale.
02:09Ensuite, le parcours est long. Il y aura une commission mixte paritaire qui pourrait être conclusive
02:16parce qu'il y a une majorité, en tout cas, dans cette commission mixte paritaire entre les macronistes et les républicains pour voter un budget.
02:26Mais ça pose toujours le problème du retour ensuite à l'Assemblée Nationale.
02:29Et là, on ne voit pas comment un budget pourrait être adopté, notamment dans les délais.
02:34Donc vraisemblablement, la stratégie aujourd'hui de Sébastien Lecornu, et celle du président de la République aussi, Emmanuel Macron,
02:41c'est de gagner, gagner, gagner du temps pour arriver vraisemblablement à l'utilisation,
02:48qui serait totalement inédite sous la Ve République, de l'article 47,
02:52c'est-à-dire de, finalement, faire adopter un budget par ordonnance.
02:56Mais il y a quand même un sujet.
02:58C'est-à-dire que si, et d'ailleurs Sébastien Lecornu le dit lui-même, il peut à tout moment tomber...
03:03Il parle d'une stratégie de petit pas.
03:05Il reconnaît que son gouvernement peut tomber à tout moment,
03:07et lui, il est dans une gestion a priori au jour le jour, pour l'instant.
03:10Il ne peut pas faire autrement, encore une fois, compte tenu des rapports de force
03:13et compte tenu de la faiblesse de sa coalition à l'Assemblée Nationale.
03:18Il est, de toute façon, il entre en acte minoritaire.
03:20C'est la raison pour laquelle il a dit, d'ailleurs, qu'il n'utiliserait pas le 49-3
03:24et qu'il laisserait l'Assemblée Nationale débattre et co-construire avec l'exécutif ce budget.
03:31Le problème, c'est qu'on voit que ce budget, pour l'instant,
03:34dans son cheminement, est plein de contradictions entre les plus libéraux
03:41qui vont défiscaliser les heures supplémentaires,
03:45ceux qui vont rétablir une sorte d'ISF très light
03:50et, d'ailleurs, l'exciper comme une forme de succès entre le Rassemblement National,
03:56le Modem et l'EPS.
03:57Ce budget, d'une certaine manière, est le budget de tous les paradoxes
04:01qui reflètent assez bien la composition de l'Assemblée Nationale.
04:06Il y a un autre sujet qui a fait beaucoup de bruit cette semaine à l'Assemblée Nationale,
04:11c'est ce vote pour dénoncer l'accord migratoire de 1968
04:14qui avait été conclu avec l'Algérie.
04:16C'est un accord qui facilite l'immigration algérienne en France.
04:20Le vote à l'Assemblée, il est essentiellement symbolique,
04:22mais il a pris de court le gouvernement.
04:24Comment on en est arrivé là, exactement, à ce que ce vote puisse passer ?
04:28C'est une surprise et ça n'en est pas une.
04:32C'est une demi-surprise, dirons-nous.
04:33Parce qu'il y avait clairement, au regard des positions des uns et des autres,
04:38une majorité arithmétique sur le plan parlementaire
04:41pour, finalement, voter cette proposition de résolution.
04:46On a vu que cette fois-ci, et c'est une première,
04:48parce que c'est la première fois que le Rassemblement National
04:50voit l'un de ces textes voter à l'Assemblée Nationale,
04:55mais on a vu que du côté de LR et du côté du groupe Horizon,
05:00qui est censé faire partie, je le rappelle encore, du Bloc Central,
05:03les députés se ralliaient à la position du Rassemblement National.
05:08Ce qui est très intéressant de voir aussi,
05:10c'est finalement la stratégie en creux des macronistes
05:13qui se sont abstenus ou qui ont déserté l'hémicycle,
05:16parce qu'eux aussi, pour un certain nombre d'entre eux,
05:18étaient quand même favorables à cette proposition,
05:20en tout cas favorables, en tout cas, à la remise en cause de cet accord de 68.
05:25Donc, si vous voulez, sur le plan de la logique politique,
05:29ce n'est pas très surprenant.
05:31Ce qui est en effet plus surprenant,
05:32c'est que comme le texte était porté par le Rassemblement National,
05:35on pouvait considérer qu'il partait avec une forme de handicap
05:39et qu'on ne s'attendait pas forcément à ce que les LR,
05:44mais surtout le groupe Horizon, s'associent à ce vote.
05:47Ils l'ont fait.
05:47C'est un précédent.
05:49Ils l'ont fait parce que, aussi, pour un certain nombre d'entre eux,
05:52ils savent qu'une grande partie de l'opinion est favorable à cette abrogation,
05:57ou en tout cas, cette remise en cause de l'accord.
06:00Et c'est vraisemblablement ce qui a beaucoup joué dans le vote des parlementaires
06:03qui n'étaient pas les parlementaires du Rassemblement National,
06:05mais qui se sont associés à ce vote.
06:07Plus de 70% des Français favorables à ce vote, selon un sondage Elab.
06:11On en vient à un autre sondage Elab,
06:14qui vient de sortir sur la présidentielle 2027.
06:16À ce stade, Jordan Bardella et Marine Le Pen survolent la course.
06:20Jean-Luc Mélenchon lui remonte.
06:22Édouard Philippe décroche.
06:24Qu'est-ce que ça nous dit de l'état d'esprit des Français
06:27à moins de deux ans de la présidentielle ?
06:28Alors c'est vrai que c'est loin encore.
06:31Les sondages, à trois mois parfois d'élections présidentielles,
06:36voient leur annonce déjouée par les résultats.
06:40Là, en l'occurrence, ça dit quelque chose sur un rapport de force politique
06:43qui est très en faveur du Rassemblement National.
06:46La situation finalement issue du résultat des élections législatives de 2024,
06:52loin d'avoir handicapé le Rassemblement National,
06:56l'aura vraisemblablement renforcée.
06:59Et la difficulté que les partis de gouvernement ont à s'entendre
07:03justement pour bâtir un compromis à l'Assemblée Nationale
07:06renforce finalement, là aussi, presque mécaniquement,
07:11cette dynamique du Rassemblement National,
07:13qui était déjà très forte, on s'en souvient quand même,
07:15lors des élections européennes de 2024
07:17et des élections législatives de 2024 également.
07:23Donc aujourd'hui, ce qui est le plus surprenant dans ce sondage,
07:26enfin le plus surprenant, en tout cas le plus significatif,
07:29c'est l'écart qu'il y a entre le candidat,
07:32quel qu'il soit du Rassemblement National,
07:34Jordan Berdella ou Marine Le Pen,
07:36et le second.
07:37On voit que c'est presque plus de 20 points d'écart,
07:40ce qui est considérable,
07:41ce qui donnerait, si on devait voter là,
07:44dans les semaines qui viennent,
07:45un avantage comparatif tout à fait évident
07:50pour le Rassemblement National,
07:51qui pourrait bénéficier, qui puissait,
07:53d'un report de voix des autres candidats de droite.
07:58Ça dit aussi quelque chose, finalement,
08:00que si le Rassemblement National fait très largement la course en tête,
08:04de l'autre côté, parmi les poursuivants,
08:08il y a une sorte de peloton
08:09où finalement on ne voit pas une figure,
08:12pour l'instant, se détacher,
08:13si ce n'est quand même, il faut le noter,
08:16et ça c'est assez intéressant à observer,
08:20c'est que, du côté de Jean-Luc Mélenchon,
08:23finalement il y a une progression.
08:24Il y a une progression, non pas au regard des résultats
08:27qu'il fait lors d'un premier tour,
08:29des résultats effectifs,
08:30mais par rapport au sondage,
08:33en général, avant l'élection.
08:35Donc, l'idée, si vous voulez,
08:38que certains mettent en avant
08:41que l'on pourrait se retrouver avec un second tour
08:43entre, d'un côté, le candidat de la France Insoumise
08:45et le candidat du Rassemblement National,
08:47n'est pas une hypothèse qu'il faut totalement écarter,
08:50mais d'ici là, il peut se passer encore
08:51beaucoup de choses, beaucoup de choses, beaucoup de choses.
08:53Un mot de Jordan Bardella,
08:56qui fait mieux que Marine Le Pen,
08:57selon les différentes hypothèses proposées,
09:00et il fait mieux en intention de vote.
09:02Comment vous expliquez cette dynamique ?
09:06Vraisemblablement parce qu'il arrive à rallier
09:10un électorat jeune, c'est une chose,
09:14et peut-être que, compte tenu du discours économique
09:17qui est le sien, des signaux qu'il envoie,
09:20notamment au patronat,
09:22il peut vraisemblablement être un peu plus performant
09:25dans cette frange de l'électorat de droite
09:28qui rejoint les constats du Rassemblement National
09:31sur les sujets régaliens,
09:32mais qui est plus en réserve sur les sujets économiques.
09:36Donc là, vous avez deux paramètres,
09:38vraisemblablement, qui expliquent,
09:40en tout cas à l'heure où l'on parle,
09:42ce différentiel, qui est quand même relatif,
09:45puisque c'est un point ou un point et demi,
09:47entre Jordan Bardella et Marine Le Pen.
09:49Merci beaucoup Arnaud Benedetti pour cette analyse.
09:54C'était L'Essentiel politique.
09:55Tout de suite, vous retrouvez Fatima Tawan
09:57pour le Journal de l'Afrique,
09:58et on se retrouve juste après.
09:59Sous-titrage Société Radio-Canada
10:04Sous-titrage Société Radio-Canada
10:05Sous-titrage Société Radio-Canada
Recommandations
9:56
|
À suivre
9:10
47:09
2:42
10:15
41:24
1:42
3:55
7:09
Écris le tout premier commentaire