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  • il y a 2 jours
Presque un demi-siècle que les montres Pierre Lannier couvrent le segment abordable du marché français avec une distribution tentaculaire. Et voici qu’il y a trois ans, Pierre Burgun, deuxième génération à la tête du groupe, décide de faire du haut de gamme et de la fabrication française. Cette nouvelle marque, 1977, n’est autre que l’année de création de l’entreprise familiale. Ses montres tentent de séduire un public qui a soif de renouveau dans un contexte qui appelle au changement. 1977 part à la conquête du monde…

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Transcription
00:00Et c'est parti pour Tempolux, merci Laurent d'être avec nous.
00:08Vous nous êtes accompagné d'un invité, Pierre Burguin, président de Pierre Lagné et président de France Horlogerie.
00:14Oui Sybille, merci. Bonjour Pierre.
00:16Bonjour.
00:17Merci d'être avec nous aujourd'hui pour Tempolux.
00:20Pierre Lagné, qu'on connaît bien en France, largement distribué,
00:24un groupe qui est né en 1977, mais on y revient juste après,
00:28qui décide de lancer une nouvelle marque, laquelle ?
00:31Quelle est la vision derrière cette nouvelle marque et ce lancement ? Expliquez-nous.
00:37Tout simplement, on a créé une marque qui s'appelle 1977,
00:40qui est assez originelle puisque c'est l'année de création de l'entreprise.
00:43Et ça vient d'une envie, l'envie de faire autre chose
00:47avec nos 48 ans d'expérience d'entreprise, d'aller dans un autre monde.
00:52Je dis souvent, c'est un peu voyage en terre inconnue,
00:55on crée une marque un peu plus premium que ce qu'on a l'habitude de faire.
00:59Et c'était cette envie-là, elle est née du Covid,
01:02où on a le temps de réfléchir aux choses.
01:04Et c'est là que j'ai eu envie de faire ce qu'on faisait il y a 35 ans,
01:07c'est-à-dire des montres avec des composants principalement français
01:10et fabriqués en France également, bien sûr.
01:13Et quand on crée une marque dans ce monde qui n'est pas celui de Pierre Lagné,
01:18à la base, comment on positionne 1977 ?
01:23Comment on trouve sa légitimité ?
01:25Qu'est-ce que vous voulez en faire dans ce segment ?
01:29Alors c'est vrai que la légitimité, il faut commencer avec humilité.
01:33C'est-à-dire partir du principe qu'on ne sait pas grand-chose,
01:35comme ça on découvre, on part d'une feuille blanche,
01:38mais on utilise toute l'historique de notre entreprise
01:40et tout ce qu'on a fait toutes ces années,
01:42parce qu'on fait quand même 350 000 montres par an.
01:44Donc l'horlogerie, on connaît un petit peu,
01:46mais là c'est un métier complètement différent, dans une gamme plus premium,
01:50et donc on a voulu y donner toute notre force,
01:53mais mettre en avant surtout le côté français, le côté créatif,
01:57et donner une vraie valeur ajoutée au produit.
01:59Alors c'est ce que disent beaucoup,
02:01on a essayé de le faire quand même nous, en grande partie,
02:04avec des éléments qui correspondent à nos valeurs, tout simplement.
02:09Et donc dans une montre 1977, qu'on achète demain, qu'est-ce qu'on retrouve ?
02:13Il y a déjà un mouvement français.
02:15Ça c'est primordial, sinon on ne l'aurait pas fait.
02:18L'idée c'est de participer à cette redynamisation des montres françaises,
02:22de l'horlogerie française, et ça c'était l'idée première.
02:26Et à l'origine, la montre devait être une sorte de one shot
02:29pour les 45 ans de l'entreprise,
02:30et on voulait faire la montre la plus française possible.
02:33Et c'est là que les problèmes ont démarré,
02:35puisqu'il y a des composants qui n'existent plus en France.
02:37Donc on a fait avec, et on a travaillé sur un mouvement français,
02:42puis on a mis un peu de culture dans la collection également,
02:45puisqu'on utilise des citations d'auteurs français.
02:48On a limité la collection,
02:52on a des petits signes français,
02:54avec notamment une masse qui est le rotor,
02:58qui permet à la montre de se remonter automatiquement.
03:02Une masse avec du bleu-blanc-rouge,
03:05ce qui n'était pas fait auparavant.
03:07Et donc il y a plein de choses comme ça,
03:08plein de petits détails,
03:09qui donnent une vraie valeur différenciante à la montre.
03:11Est-ce que ce bleu-blanc-rouge assumé
03:16ouvre les portes de l'international derrière ?
03:20Et dans quelles mesures pour vous ?
03:22Alors à vrai dire, moi à l'origine,
03:23je pensais que ce serait une collection plutôt franco-française.
03:27Et là je reviens récemment d'un salon en Allemagne,
03:32où j'étais très surpris de l'accueil de cette collection,
03:35de l'histoire qu'il y a derrière,
03:37aussi l'entreprise familiale, tous ces éléments-là.
03:39Et donc je me dis que oui, il y a pas mal de chances à l'international,
03:43comme on le fait aussi pour Pierre Lagné,
03:45mais dans un registre différent.
03:46Donc le Made in France attire aussi à l'international,
03:49c'est une marque,
03:50c'est un symbole qui est fort à l'international ?
03:54Absolument, surtout dans l'horlogerie,
03:56où la légitimité n'est pas évidente,
03:58puisque dans l'horlogerie,
04:00la technicité c'est avant tout reconnue pour les Suisses.
04:03Et donc nous, les Français, les marques françaises,
04:05ont cet avantage de la créativité,
04:08et on est reconnus pour le savoir-vivre à la française,
04:11le savoir-être à la française,
04:13et c'est là qu'on va jouer avec une vraie diversité.
04:16Et il faut dire qu'il y a beaucoup de marques françaises
04:18qui permettent d'avoir cette diversité de styles,
04:21de genres, de montres,
04:23et c'est ça où on puise notre force.
04:26Elle est lancée, la montre ?
04:28Elle est lancée, elle a été lancée.
04:29Alors, encore une fois, c'est un autre métier,
04:32on a mis deux ans à ce qu'elle soit parfaite,
04:34c'était la volonté qu'on avait,
04:36et on l'a lancée depuis quelques mois,
04:39et on commence vraiment à la distribuer,
04:40et également à l'international,
04:42ce qui est plutôt intéressant.
04:43Les ouvertures de marché, pour l'instant ?
04:47L'Allemagne, la Serbie,
04:50de manière assez surprenante,
04:52et on a des touches aussi au Japon,
04:53mais comme dit, c'est très très récent,
04:55et on espère aussi développer dans d'autres pays,
04:57comme le Moyen-Orient notamment.
04:59Beaucoup de marques regardent l'Inde aussi ?
05:01Alors l'Inde, nous avons la chance d'être entrés sur le marché indien,
05:07maintenant depuis le mois de juillet dernier,
05:09où on a trouvé un super distributeur,
05:12qui est un peu à l'image de nous,
05:14une entreprise familiale, extrêmement dynamique,
05:16qui a beaucoup de points de vente,
05:18et qui veut vraiment passer la vitesse supérieure,
05:20en faisant de la distribution également sur le marché indien,
05:23et en quelques mois,
05:24c'est devenu notre premier pays à l'export.
05:26Donc là, on est bien partis,
05:27parce que l'Inde, c'est vraiment l'eldorado,
05:29dans l'horlogerie, que ce soit les Suisses, les Japonais, les Chinois,
05:32tout le monde rêve de l'Inde,
05:33et je suis très content que nous, on ait déjà pu y prendre pied.
05:36Et tout le monde rêve de l'Inde,
05:37parce que l'Inde reprend le flambeau,
05:40après la croissance incroyable qu'on a vue en Chine,
05:42sur le segment,
05:44et on démarre de zéro quasiment en Inde,
05:47quand je dis zéro,
05:48sans cliché,
05:50mais il y a tout à faire,
05:52encore,
05:53en termes de volume,
05:54ça ne rattrape pas la Chine.
05:55aujourd'hui.
05:57Quel moment ?
05:59On espère que ça arrive à récupérer...
06:02Alors, la particularité de l'Inde,
06:05c'est que c'est un marché qui a toujours été fort,
06:07sauf que c'était un marché
06:08qui a beaucoup fermé ses frontières.
06:10Les droits de douane étaient exorbitants.
06:12Donc ceux qui sont venus en Inde
06:13ont assemblé en Inde.
06:15Donc maintenant que,
06:16du fait de toutes les règles mondiales,
06:19l'Inde a dû réduire ses droits de douane,
06:20ça permet aussi aux entreprises étrangères
06:22d'aller sur le marché.
06:25Et c'est vrai que
06:26les Indiens n'ont pendant longtemps
06:28pas eu de marques étrangères,
06:30hormis les très très hautes gammes.
06:32Donc avoir des marques françaises
06:33qui amènent une autre expérience
06:34de l'horlogerie,
06:36c'est intéressant,
06:37ils vont le découvrir.
06:38Et je pense que très rapidement,
06:39ça va devenir un marché
06:40très très important pour tout le monde.
06:41Clairement.
06:43Vous êtes un groupe familial,
06:45vous travaillez en famille.
06:47Oui.
06:48À quel point c'est un luxe, ça ?
06:50À quel point c'est difficile ?
06:51À quel point ça peut être une malédiction ?
06:54C'est un bonheur tous les jours.
06:57Je ne sais pas si ma fille
06:57dirait la même chose.
06:59Non, mais il y a une chose
07:01qui est importante
07:02dans une entreprise familiale.
07:04Alors il y a aussi
07:04des entreprises familiales
07:05où parfois ça se passe moins bien.
07:06Mais nous, on a la chance.
07:07Moi, j'ai travaillé pendant 20 ans
07:08avec mes parents,
07:09parce que c'est mes parents
07:10qui ont créé l'entreprise.
07:11Et ma fille m'a rejoint
07:12depuis trois ans.
07:13Donc c'est elle
07:14qui s'occupe de l'export.
07:15C'est elle qui va en Inde,
07:16qui va dans des pays,
07:17le Kazakhstan, l'Albanie,
07:19l'Allemagne, l'Équateur,
07:20le Mexique, un peu dans le monde entier,
07:21la Chine aussi.
07:22Et c'est un bonheur
07:23de travailler ensemble.
07:25Et puis il y a une chose
07:26qu'on a en famille,
07:27c'est évidemment la confiance
07:28qui vaut tout.
07:31Et c'est une autre façon
07:32de travailler.
07:34Et moi, c'est un bonheur
07:35et c'est top.
07:36Enfin, ça ne fait que trois ans.
07:37Et puis pour l'instant,
07:38je suis encore là.
07:39L'accepte que je sois encore là.
07:40C'est difficile de recevoir
07:42un héritage
07:43et d'essayer de penser
07:44tradition,
07:45mais en même temps renouvellement ?
07:47Pour moi, ça s'est fait
07:48automatiquement.
07:49Je savais dès le plus jeune âge,
07:51mes parents,
07:51j'avais 11 ans
07:52quand mes parents ont créé
07:53l'entreprise,
07:54je savais dès le plus jeune âge
07:55que j'aurais envie de faire ça.
07:56Mais je voulais aussi voir ailleurs.
07:57Donc je suis parti quelques années.
07:59Et puis après, je suis revenu,
08:00je ne me suis pas vraiment
08:01posé la question,
08:02j'ai fait avec.
08:03Alors on se pose des questions.
08:04Là où je me suis posé la question,
08:05c'est le jour où mon père
08:06a arrêté de travailler avec moi.
08:08Parce que vous avez l'habitude
08:09d'échanger avec quelqu'un,
08:10même si à la fin,
08:11c'est quand même vous
08:11qui décidez plus ou moins.
08:12Mais une fois qu'il n'y a plus
08:13personne à côté de vous,
08:19parce qu'il faut s'adapter
08:20à l'évolution de la société.
08:23Donc j'ai des équipes
08:25qui sont beaucoup plus impliquées
08:26que les autres équipes l'étaient
08:29quand mon père était
08:30à l'aide de l'entreprise.
08:31Et je pense que ma fille aussi
08:32aura une autre façon
08:33de manager les choses.
08:34Donc c'est une évolution.
08:36Mais quand c'est naturel,
08:38moi je ne me suis jamais senti obligé
08:40de faire quelque chose de différent
08:41parce que je dois montrer
08:43que je fais autre chose.
08:45En conclusion,
08:46le luxe de Pierre Burguin.
08:49Qu'est-ce que c'est ?
08:49C'est un objet ?
08:50C'est un service ?
08:50C'est une idée ?
08:53C'est de pouvoir faire
08:56ce que j'ai envie de faire.
08:57Enfin, on le dit,
08:58on n'a pas toujours l'occasion
08:59de faire ce qu'on a envie de faire.
09:01Même quand on est son propre patron,
09:03on dépend aussi de beaucoup de choses.
09:06Mais c'est une réflexion que je me fais.
09:09Je fais ce que j'ai envie de faire.
09:12Ce n'est pas toujours évident,
09:13mais j'aime bien penser à ce luxe-là.
09:17Parce que ça, c'est vraiment un luxe important
09:19que beaucoup voudraient avoir.
09:20Merci beaucoup, Pierre Burguin.
09:22Merci à vous.
09:23Tout le succès pour 1977.
09:25Merci.
09:26Et merci à vous, Laurent,
09:28d'avoir été avec nous.
09:29Et maintenant, on part au Japon,
09:31mais en plein centre de Paris
09:33pour découvrir toute la délicatesse
09:34et la tradition du thé japonais.
09:36C'est parti, c'est bouche bée.
09:37C'est parti, c'est parti.
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