Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 jours
Invitée de l’émission C à Vous sur France 5, Sylvie Vartan revient avec émotion sur sa relation avec Johnny Hallyday. Entre confidences intimes et souvenirs partagés, elle retrace les moments forts de leur histoire, marquée par la complicité, la passion et la musique. Un témoignage sincère sur l’homme derrière la légende, quelques mois après sa disparition.

Catégorie

🎵
Musique
Transcription
00:00Elle a formé avec Johnny Hallyday le couple le plus iconique des années 60, de cet amour aîné David.
00:06Mais même séparés, ils n'ont jamais cessé de chanter ensemble.
00:09Il était donc impensable que lors de son prochain concert sur la scène du Grand Rex,
00:13Sylvie Vartan ne rende pas hommage à son amour de jeunesse, disparu le 6 décembre dernier.
00:19Sylvie Vartan est ce soir notre invitée.
00:20– Bonsoir, Sylvie Vartan, soyez la bienvenue.
00:31On est très heureux de vous accueillir.
00:33Pierre, Jean-Michel, au Grand Rex, le 16 mars, pour un concert exceptionnel, Sylvie Vartan sur scène.
00:42– Je dirais que c'est d'une reprise, mais enfin, il serait exceptionnel par certains côtés.
00:46– Déjà parce que ce Grand Rex, il a une place particulière, cette salle a une place particulière.
00:51Vous y étiez une petite fille.
00:52– C'est magnifique cet endroit.
00:54– Un endroit magnifique pour un hommage particulier à Johnny Hallyday d'une trentaine de minutes,
00:59en chanson et en image, que vous avez choisi avec un soin particulier.
01:02– Ah, mais je ne vais pas tout dévoiler, vous savez que je suis un peu secrète.
01:06– On a tellement chanté ensemble, dites-vous, tellement de souvenirs, tellement de soleil.
01:10On imagine l'émotion.
01:13– Oui, je suis très émotive.
01:15Et bon, enfin, je ne me voyais pas aborder mon tour de chant comme ça, sans rien faire.
01:23C'était impossible pour moi.
01:25– Le 6 décembre dernier, le jour de la disparition de Johnny,
01:27vous avez eu ces mots dans un communiqué à l'AFP.
01:30« J'ai perdu l'amour de ma jeunesse et rien ne pourra le remplacer ».
01:35Vous étiez apparue bouleversée le 9 décembre dernier à l'église de la Malle-Laine,
01:39mais comme des millions de Français qui s'étaient amassés autour de l'église pour accompagner Johnny.
01:44– Il méritait que ça. Il méritait vraiment un hommage à son statut, à Johnny.
01:55On ne le jamais en tournera.
01:57– Johnny, c'est adieu. Il est immortel.
02:01Il arrive à faire bouger tout le monde. Il plaît à tout le monde.
02:04C'est inimaginable, quoi. C'est magnifique.
02:10– Applaudissements.
02:13– Cette émotion, cette ferveur populaire, elle vous a surprise, émue ?
02:28– Oui. Forcément, elle m'a plus qu'émue, je dirais.
02:32C'est celle qui m'a le plus touchée, bouleversée.
02:36Mais pour tout vous dire, je ne regardais pas trop.
02:40Je regardais droit devant moi et je suis comme frappée d'amnésie un peu
02:44parce que pour moi, tout était irréel quelque part.
02:47Mais c'est vrai que la ferveur des gens et cette sincérité, cette force, ça m'a chaviré.
02:56– On est à peu près de la même génération, Sylvie.
02:59Et moi, j'étais devant la télé.
03:01Et cette foule dehors, j'étais bouleversée parce qu'il y avait toutes les générations.
03:08C'est-à-dire que les grands-parents, les parents, les enfants, les petits-enfants
03:13qui ont vécu toute leur vie avec Johnny étaient là et étaient représentés et étaient venus.
03:20S'il y avait tant de monde, c'est parce que je crois que les Français ont vécu 50 ans
03:24avec vous, avec Johnny.
03:27Ils ont vécu sa vie, partagé ses succès, ses peines, ses amours.
03:31Et notamment donc le vôtre, on se souvient tous, moi je me souviens devant ma télé,
03:35de ce 12 avril 65, on est à Loconville dans l'Oise, c'est le jour du mariage.
03:42Et le moins qu'on puisse dire, c'est que non seulement vous n'êtes pas seul,
03:44mais même pas en famille.
03:47– En la mairie de Loconville et en la plus stricte intimité,
03:51Sylvie Georges Vartan, dans une robe d'organdie qu'elle n'a pas cousue point par point,
03:56va prendre pour légitime époux Jean-Philippe Léo Smet, plus connu sous le nom de Johnny Hallyday.
04:00L'église s'est révélée beaucoup trop petite pour accueillir les amis du couple,
04:05et les curieux, amateurs ou professionnels.
04:08Monsieur et madame Smet ont mis presque 20 minutes pour rejoindre leur voiture.
04:12Sylvie a manqué périr étouffée, Johnny a failli perdre son calme.
04:16– On voit Johnny s'énerver presse contre un photographe ou quelqu'un qui pousse trop.
04:23J'ai reconnu à la volée votre frère, Eddie, j'ai reconnu Carlos,
04:28j'ai aperçu un animateur de radio très célèbre à l'époque, Hubert Vajaf.
04:31Comment vous le vivez ce jour-là, cette explosion populaire et médiatique, forcément à la fois ?
04:37– Curieusement, je ne m'en rendais pas con, je ne m'en rendais pas con aussi.
04:40Mais disons que c'était comme c'était le quotidien, quelque part, c'était toujours…
04:45Il faut dire qu'il y avait une telle folie dans ces années-là
04:50qu'ils n'ont pas été à nouveau de la même ampleur.
04:59Et surtout, ça c'était une surprise, parce que c'est vrai que nous ne nous y attendions pas du tout,
05:05parce qu'on avait tenu ça très secret.
05:07Et en fait, je pense que c'est… ça venait du curé.
05:12– C'est le curé qui a balancé ?
05:14– Oui, c'est ce qu'on m'a dit.
05:16– Il n'a jamais eu autant de monde dans son église, on peut lui pardonner.
05:19– Oh oui, mais je m'inquiétais beaucoup, surtout pour mes parents,
05:23surtout mon papa qui était un peu handicapé, ma grand-mère, tout ça, c'était de la folie.
05:30– Ça se voit.
05:33– Il y a votre jeunesse et la jeunesse que vous faisiez rêver.
05:36– C'était une époque bénie, en fait, c'était l'époque des premières fois, en tout.
05:43Première fois en chanson, pour moi, première fois, premier amour,
05:46première scène, première rencontre, passion, tout était passionnel, volcanique.
05:55C'était… d'ailleurs, les images, toutes les images le montrent de l'époque.
05:59Et nous, on était, je veux dire, tellement amoureux, parce qu'on était poussés par la même ferveur,
06:10la même passion, le même besoin de chanter.
06:14Et puis, c'était beau, c'était autant de soleil.
06:18Mais c'était le quotidien, en même temps, donc, tout allait tellement vite, c'était tellement fort,
06:25il y avait une telle puissance, l'amour des gens, et puis les polémiques, déjà, déjà.
06:30– Oui, alors, ils ne dureront pas une semaine, un mois, ça n'a pas chanté, ils sont idiots.
06:37Enfin, tout, on a tout entendu, n'est-ce pas ?
06:39Mais bon, moi, je regardais ça déjà avec une distance, je me dis, mais…
06:42– Incroyable, vous parliez déjà une distance.
06:44– Pourquoi est-ce qu'on nous donne tant d'importance en même temps ?
06:46Moi, je voulais être artiste depuis mes 6 ans, et je trouvais ça complètement fou.
06:53Je ne pensais pas que, d'abord, en étant artiste, en réalisant ses rêves d'enfant,
06:58d'abord, on devenait célèbre, je ne savais absolument pas ce qu'était la célébrité,
07:02et puis, en même temps, on gagnait de l'argent, c'était incroyable.
07:07Et tout était, en même temps, c'était très, très difficile d'appréhender, de vivre tout ça, quand même.
07:14Mais c'était un bonheur, quand même, extraordinaire.
07:17– Un bonheur, et cette célébrité, Johnny, lui, s'en amusait.
07:21On a retrouvé un document, ce jour de 1966, où vous êtes invité à RTL.
07:26On vous a proposé de répondre aux questions des invités, jusqu'au moment où vous entendez une voix…
07:30– J'appréhende le pire. – Non, non, c'est adorable.
07:32– Non, non, vous allez voir.
07:33Vous entendez une voix que vous connaissez bien, et une fois l'inconnu identifié,
07:38vous jouez le jeu, et c'est vraiment drôle.
07:40– Parlez-nous, tiens, un petit peu de votre petit David.
07:44– S'il est tout petit, il est mignon, il est gentil, il est adorable.
07:47– Ah, ben voilà ce que nous aimons savoir.
07:49Quel est votre idéal féminin ?
07:51– Je suis blonde avec des cheveux mi-longs, c'est-à-dire vos épouses, des yeux noisettes.
07:56– Oui, vous avez des goûts très précis.
07:58– Si il est de la fille, par hasard, à la chance d'avoir un petit homme n'a pas de voix, là, c'est gagné.
08:04– Ah bon, mais écoutez, je suis blonde, j'ai des cheveux longs, j'ai des yeux noisettes, ça ne vous irait pas ?
08:13– C'est pas vrai ? – Ben oui.
08:15– Est-ce que vous auriez par hasard des dents de lapin ?
08:18– Ben oui, il se trouve, par un fait exprès, que j'ai des dents un peu écartées, oui.
08:22– C'est pas vrai.
08:23– C'est joli, non ?
08:24– Joli qui vous demande, est-ce que vous aviez les dents de lapin ?
08:27– Oui.
08:28– Oh ben, pourquoi pas, c'est vrai, c'est vrai.
08:32– Il était taquin comme ça, Julie ?
08:33– Oui, oui, mais vous savez, on avait quel âge ? Je ne sais pas moi, 18, 19 ans ?
08:37– Oui, des bébés.
08:38– On était des adolescents, des bébés.
08:39– Et puis vous aviez un problème l'un et l'autre, vous vous aimiez et vous le chantiez.
08:44– Ah, ça, on a beaucoup chanté l'amour, oui, c'est clair.
08:46– J'ai un problème, je sens bien que je t'aime.
08:50– Oh, j'ai un problème, c'est que je t'aime aussi.
08:57Ces mots-là restent toujours les mêmes.
09:03C'est nous qui changeons le jour où on les dit.
09:07J'ai un problème, j'ai bien peur que je t'aime.
09:13J'ai un problème, j'en ai bien peur aussi.
09:17– Chanter avec Johnny, ça représentait quoi ?
09:23– Ça représentait ce que l'on aimait en fait aussi.
09:28Évidemment, sur le plan privé, c'était une chose,
09:30mais on partageait la même passion et le même public quelque part.
09:34Donc c'est vrai que…
09:36Mais on ne s'en rendait pas compte tellement de la ferveur des gens.
09:39C'est-à-dire qu'on ne mesurait pas ce que ça voulait dire.
09:42C'était du quotidien.
09:43Et je n'ai mesuré l'amour de ce public qu'il y a très peu de temps,
09:49peut-être 5, 6 ans, 10 ans, allez au maximum,
09:53parce que tout passe très vite.
09:55Mais il faut que le temps passe pour se rendre compte de la fidélité,
09:59de l'amour des gens et du fait qu'on ait grandi ensemble,
10:05aux vues de tout le monde, malgré nous d'ailleurs.
10:08– Et qu'ils ont tant de souvenirs en commun avec vous, chacun.
10:12– Oui, c'est ça qui me touche beaucoup.
10:14Parce qu'en fait, quand on y pense,
10:17je veux dire, on était propulsés dans cette vie
10:22et tout le monde était après nous en fait.
10:24Tout le monde, je veux dire, on n'avait pas un moment de tranquillité.
10:27– Et vous voir là, revoir ces images, vous voir…
10:31– Ça me fait sourire évidemment.
10:32Chaque image apporte des moments, des souvenirs très précis et l'ambiance.
10:41– Le regard que vous échangez sur ces images ?
10:43– Oui, les regards ne trompent pas.
10:45– Oui.
10:46– C'est vrai que vous êtes en coulisses et de toutes les aventures,
10:50comme en 93, je ne sais pas si vous vous en souvenez certainement,
10:53quand Johnny a l'idée folle de faire le parc des Princes.
10:55On voit votre complicité à tous les trois.
10:59Est-ce que voir Johnny sur scène à l'époque, devant ces milliers de gens,
11:04ça vous envahit d'une tendresse, d'une fierté ?
11:07Est-ce qu'à ce moment-là, vous pensez à tous ceux qui, justement,
11:10à vos débuts, disaient « De vous deux, ils ne dureront jamais ».
11:13– Bon, je n'y pense plus tellement, j'avoue,
11:17parce que c'est vrai que je me sens très privilégiée
11:20de pouvoir exercer mon métier et de faire ce que j'aime.
11:26Parce que je vais vous dire, la musique, c'est quand même une sacrée antidote.
11:30C'est ce qu'il y a de beau dans ces métiers d'artiste,
11:33c'est que la musique adoucit les mœurs, c'est qu'elle vous transporte,
11:37vous fait oublier, pendant un certain laps de temps, le quotidien,
11:41tous les problèmes qu'on peut tous avoir.
11:43Aussi bien les gens qui viennent voir le spectacle et ceux qui le font.
11:49– Johnny lui-même ne pensait jamais durer.
11:52Il disait toujours « Je ne dépasserai pas 30 ans, je mourrai avant comme James Dean ».
11:56C'est vrai, ça ?
11:57– Oui, il disait ça.
11:57– J'imagine que pour vous, c'est aussi une émotion de revoir David
12:02qui chante comme ça avec Johnny.
12:06Voilà ce que disait David, ici même, c'était en 2016,
12:10à propos de l'album « 100% » qu'il a écrit, composé pour son père.
12:13– Je lui dis « Ok, alors, on va le faire à partir du moment où,
12:17si tu me laisses le faire comme ça, voilà,
12:19moi j'ai aimé des choses de toi dans les années 70,
12:21des trucs qui me sont restés depuis que… »
12:23Donc si je peux essayer, tenter de reproduire un petit peu ce que j'aimais de toi,
12:28ce que j'entendais quand j'étais petit,
12:29à ce moment-là, on peut peut-être bosser ensemble et faire quelque chose.
12:32Donc c'est exactement ce qui s'est passé,
12:34je commençais à lui envoyer des compos, des trucs,
12:38et puis on a avancé comme ça.
12:39Mais c'était une très très belle aventure,
12:42et puis on a pu finalement se voir un petit peu,
12:45donc ça, c'était super cool.
12:46– On a pu finalement se voir un petit peu.
12:49– Encore, voyez-vous, la musique réunie, quand même.
12:51– Oui, c'était une bonne chose cet album,
12:53c'était une preuve de… c'était l'amour d'un père.
12:54– Une merveilleuse chanson, 100% qui a été écrite,
12:58dont les paroles ont été écrites par Éric Chemouni aussi,
13:01a vraiment touché le cœur,
13:04et c'est vraiment très émouvant cette chanson.
13:07– Vous trouvez que ça rend d'autant plus incompréhensible
13:10tout ce qui se passe aujourd'hui ?
13:13– Écoutez, on ne va pas rentrer sur ce domaine,
13:15incompréhensible est un bien moindre mot.
13:18– Et le mot est un minimum.
13:19– Je sais que vous êtes beaucoup déjà exprimé sur le sujet,
13:22un peu contrainte, dites-vous,
13:24halluciné, je reprends vos termes,
13:26par cette hémorragie médiatique.
13:28C'est ce qui vous dérange le plus d'entendre des clans
13:31qui s'affrontent dans les médias.
13:32– Oui, des démentis, des démentis, des communiqués.
13:37Un jour c'est comme ça, un autre jour c'est autrement.
13:40– Des témoignages.
13:41– Oui, oui, je ne vais pas répéter ce que j'ai déjà dit,
13:45c'est vrai, c'est une enchère de communiqués,
13:52de gens qui connaissent tellement bien Johnny,
13:54qui racontent tout, qui soi-disant ne le pas en parler,
13:57qui en parlent quand même.
13:58Enfin bon, c'est un truc, on commence à en avoir assez honnêtement.
14:02Mais enfin, à un moment donné, moi je suis venue présenter mon spectacle,
14:06et puis j'étais rattrapée par cette actualité.
14:10Il fallait quand même que je dise que c'était invraisemblable
14:16qu'on puisse poster des documents privés, familiaux,
14:24et puis avec des accusations en fait, mettre les gens en question,
14:30comme un tribunal, je veux dire, on n'est pas au tribunal quand même,
14:33je veux dire, les tribunaux sont faits pour une bonne raison,
14:37et donc je me suis exprimée là-dessus en disant que c'est eux qui vont trancher,
14:40que je suis sereine, et que voilà, c'est tout,
14:42je n'ai rien d'autre à divulguer, à dire, à faire parler le défunt,
14:47enfin c'est, voilà, c'est, je veux dire, c'est,
14:50je trouve que c'est d'une grande, grande indiscrétion,
14:53impudeur dont souffrent David et Laura, aujourd'hui,
14:57c'est une grande impudeur dont souffrent David et Laura.
15:01Oui, j'imagine, oui, oui, bien sûr, oui.
15:04Même si l'affaire est devenue médiatique,
15:05parce que Laura a éprouvé le besoin de prendre à témoin l'opinion publique,
15:09c'est elle qui a fait sa voix.
15:10Laura, elle a écouté son cœur,
15:12elle l'a dit comme une petite fille quelque part,
15:15alors que c'est une femme,
15:16mais je pense que quand on est blessé,
15:19il y a toujours l'enfant qui est en vous, qui parle.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations