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  • il y a 2 jours
Emission TV : Faites entrer l'accusé sur RMC Story - Jennifer Charron rendez-vous avec le diable (2007)

Histoire de l'affaire
L'affaire Jennifer Charron reste un cas mystérieux avec des enquêtes menées pour retrouver l'assassin de la jeune femme de 21 ans. Malgré les efforts des enquêteurs, aucun des suspects n'a pu être jugé. Le meurtre a été attribué à deux suspects, Abdelaziz Seridi et José-Nuno Mendes, mais aucun d'eux n'a pu être identifié comme coupable. Le cas continue d'attirer l'attention des autorités et des téléspectateurs, et les indices continuent d'être examinés pour établir la vérité sur ce meurtre sordide.

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Transcription
00:00:30Génifer Charon, elle avait 21 ans, elle était très belle et énergique.
00:00:43En rupture avec sa famille, elle s'était louée une petite chambre et avait trouvé un boulot.
00:00:48Elle était serveuse dans un restaurant de Royan.
00:00:51Souriante, elle parlait à tout le monde, elle n'avait peur de personne.
00:00:56C'est ce qui l'a perdu.
00:00:57Son corps a été découvert calciné dans un bois de la région.
00:01:03Sur la scène de crime, les gendarmes ont relevé deux ADN masculins.
00:01:07Ils ont arrêté deux hommes.
00:01:10Mais dans le box de la cour d'assises, il n'y avait plus qu'un seul accusé.
00:01:13Le bois de la chèvre près de Royan.
00:01:40C'est un coin à Mauryille bien connu dans la région.
00:01:45Le dimanche 29 avril 2007, un ramasseur de champignons remarque des vêtements brûlés sur les fondations d'une ancienne cabane.
00:01:52En s'approchant, il réalise qu'il s'agit d'un corps humain.
00:02:00L'homme appelle tout de suite les gendarmes.
00:02:03Le cadavre se trouve au bout d'un chemin en cul-de-sac.
00:02:09Nous arriverons ici.
00:02:18Nous découvrons un corps à demi-calciné qui est couché sur le ventre.
00:02:26Il s'agit d'une jeune fille, agit vraisemblablement d'une vingtaine d'années.
00:02:29La partie haute du corps est entièrement carbonisée, ainsi que la tête.
00:02:35Elle porte une veste en jean sur un soutien-gorge.
00:02:39Par contre, elle a les mains liées par une étape de tissu.
00:02:42Et nous remarquons que le linge qui lie ses poignées est en fait son chemisier.
00:02:47Les gendarmes examinent un par un les nombreux objets qui jonchent la scène de crime.
00:02:57Nous constatons immédiatement qu'il y a différentes choses assez inhabituelles.
00:03:00Il y a notamment de la bougie qui est fondue, proche du corps.
00:03:04Une petite étiquette proche d'un sac à demi-consumé.
00:03:09Ce qui attire vraiment notre attention dans le chemin qui mène à cette dalle,
00:03:13c'est une trace de pas qui a été bien imprimée dans la boue encore humide.
00:03:18Cette trace de pas est prélevée.
00:03:20Il s'avérera qu'il s'agit d'une tennis de marque Nike de taille 43.
00:03:27L'empreinte est fraîche.
00:03:29Elle appartient peut-être aux criminels.
00:03:32Les papiers d'identité de la victime ont été brûlés.
00:03:35Son visage est méconnaissable.
00:03:38Impossible de l'identifier.
00:03:39Les gendarmes espèrent avoir plus de renseignements grâce à l'autopsie.
00:03:47Elle a les mains attachées dans le dos.
00:03:50Les doigts sont crispés, boudinés, eudémaciés, c'est-à-dire gonflés.
00:03:55Et ceci est important pour le médecin légiste.
00:03:57Ça veut dire que cette personne a été liée, ligaturée, ligotée de son vivant.
00:04:04Au niveau de la face, il y a des dégâts considérables.
00:04:10D'abord, des coups portés avec des poings, des coups de poing nets,
00:04:14à plusieurs endroits, au niveau des joues, au niveau de la tempe, au niveau de la bouche.
00:04:19Et avec une fracture du crâne majeure, avec hémorragie cérébrale,
00:04:24qui traduit la force violente qui a entraîné la mort.
00:04:28Les gendarmes ont trouvé des pierres tachées de sang sur la scène de crime.
00:04:34Le meurtrier s'en est probablement servi pour frapper la tête de la jeune fille avant de l'incendier.
00:04:41Reste à savoir si elle était toujours vivante quand le feu a été allumé.
00:04:47En réalité, on ne retrouve aucune suie dans les poumons, dans la trachée.
00:04:53Ce qui veut dire que cette jeune femme était morte au moment de l'incendie.
00:04:57Ce qui confirme notre idée première, qu'on l'a incendiée pour retarder l'identification et la faire disparaître complètement.
00:05:09Le légiste établit que la jeune fille est morte dans la nuit du vendredi au samedi,
00:05:14soit 36 heures avant la découverte de son corps.
00:05:19En examinant ses vêtements, les médecins font une découverte.
00:05:23Au niveau du djinn, on va retrouver une tâche qui se révélerait être une tâche de sperme.
00:05:33Donc, il jette un profond doute dans le mobile.
00:05:39Est-ce que c'est vraiment un mobile sexuel ?
00:05:41Il s'avère qu'au niveau de la bouche, au niveau des orifices sexuels vagins ou anus,
00:05:49nous n'avons aucun élément positif.
00:05:53Pas de lésion, la jeune fille n'aurait pas été violée.
00:05:59Les résultats du laboratoire apportent des éléments décisifs pour l'enquête.
00:06:04Sur la scène de crème, on a été découvert deux ADN masculins à trois endroits bien spécifiques.
00:06:10Une trace ADN sur l'étiquette qui se trouve à l'intérieur du sac de la victime.
00:06:15Une trace ADN qui se trouvait au milieu du chemisier de la victime qui a servi de lien.
00:06:23Et la troisième trace, c'est une trace de sperme qui est découverte sur le djinn de la victime.
00:06:28À ce moment-là, nous partons sur la piste où il y aurait vraisemblablement deux auteurs.
00:06:35Deux ADN masculins qui ne figurent pas dans le fichier national des empreintes génétiques.
00:06:41La scène de crime du bois de la chèvre reste indéchiffrable.
00:06:45Serge Rey, vous êtes le juge d'instruction chargé de ce dossier.
00:06:55Le lieu du crime du bois de la chèvre, est-ce qu'il est connu dans la région ?
00:06:58Oui, c'est un bois isolé dans la campagne, à un kilomètre du petit village de Saint-Sulpice-de-Royant
00:07:04et environ 5-6 kilomètres de Royant.
00:07:07Ce bois qui est isolé en plein milieu des champs est surtout réputé pour être un lieu de rencontre homosexuelle.
00:07:14Parce qu'il y avait une aire de stationnement qui le bordait sur un côté, qui s'appelait l'aire de la Brande des Outards.
00:07:22Et cette aire était un lieu de rencontre et de libation homosexuelle.
00:07:26Il est facile d'accès ?
00:07:28Le bois lui-même est relativement facile d'accès puisque bordé par des routes départementales.
00:07:33En revanche, la clairière où a été découvert le corps de la jeune fille est isolée au centre du bois.
00:07:38Pour y accéder, il faut d'abord prendre un premier chemin de terre sur environ 300 mètres,
00:07:43puis un sous-bois sur environ une centaine de mètres avant de pousser le portillon qui permet d'accéder à cette clairière abandonnée.
00:07:50Il faut donc particulièrement connaître l'endroit pour s'y rendre.
00:07:53Votre priorité, j'imagine, c'est d'identifier la jeune fille. Comment vous y prenez-vous ?
00:08:00C'est plutôt la priorité du parquet qui, à ce moment-là, gère l'enquête dite de flagrance.
00:08:06Et les enquêteurs s'y prennent de manière traditionnelle.
00:08:09On dispose de très peu d'éléments.
00:08:11Une jeune fille d'une vingtaine d'années, brune, sa taille.
00:08:14On cherche surtout à recenser, dans les premiers temps de l'enquête, les disparitions récentes et inexpliquées de jeunes filles dans leur royalnet.
00:08:22Et les fugueuses, j'imagine, aussi ?
00:08:24Les fugueuses sont envisagées, mais compte tenu de l'âge de la jeune femme qui était d'une vingtaine d'années, on pense plutôt à un adulte autonome.
00:08:37À Poitiers, un appel à témoins a été lancé après la découverte du corps carbonisé d'une jeune femme difficilement identifiable.
00:08:43Elle serait âgée de moins de vingt ans.
00:08:46Elle a été retrouvée, les mains attachées dans le dos, par un promeneur, dimanche, dans une forêt près de Royan.
00:08:54L'information fait le tour de la ville.
00:08:56Dans les cafés et les restaurants de cette station belnéaire, on ne parle que de ça.
00:09:02Nous apprenons par le patron d'un restaurant, Le Marailleur, à Royan,
00:09:06qu'une de ses serveuses n'est pas venue prendre son service le samedi 28.
00:09:09Elle n'a pas de nouvelles.
00:09:09Bien sûr, on ne veut jamais croire à ce genre de choses, mais je me dis, j'appelle quand même la gendarmerie
00:09:17pour leur signaler que je n'ai pas de nouvelles d'une de mes serveuses depuis le vendredi soir.
00:09:25Parallèlement à ça, M. et Mme Châtelier, qui vivent à Royan,
00:09:29signale au commissariat de police de Royan l'absence d'une jeune fiche qui était hébergée par eux.
00:09:33Jean-Guy Châtelier travaille au marché de Royan.
00:09:38C'est là que son attention est alertée.
00:09:41Et j'entends une affaire qui s'ébruite, comme quoi il y a une jeune fille qui aurait été retrouvée morte,
00:09:50soi-disant que ce serait une prostituée, la prostituée de Saint-Sulpice.
00:09:55Moi, je n'en fais pas trop de tracas, j'entends juste une prostituée, sans plus.
00:10:00Et là, après, on se pose la question, on dit, pourvu que ce n'était pas Jennifer,
00:10:04parce que vu qu'elle n'est pas rentrée...
00:10:05Quand Jennifer n'est pas rentrée, j'ai dit à mon mari, il est arrivé quelque chose.
00:10:12Il m'a dit, mais non, mais non, pas, il n'y a rien à...
00:10:16J'ai... Attends, j'ai été dans la chambre, le linge est toujours pareil.
00:10:19J'ai plié son linge, son lit n'est pas défait, son linge n'est pas défait.
00:10:23Alors où aller ?
00:10:25Et pour moi, on aurait dit que j'entendais au secours.
00:10:30Le couple Châtelier et le patron du restaurant ont signalé la disparition de la même personne,
00:10:37Jennifer Charon, une jeune fille de 21 ans.
00:10:40Les gendarmes entendent Liliane, sa logeuse.
00:10:44Ils veulent savoir comment Jennifer était habillée quand elle a quitté leur appartement.
00:10:49Le vendredi, moi, je l'avais vue partir avec un jean.
00:10:52Un jean et en chemisie.
00:10:56Les éléments de la tenue dont elle était portée le soir de sa disparition,
00:11:00semblent correspondre à la tenue vestimentaire de la victime découverte dans le bois de la chèvre.
00:11:04Donc il est décidé de procéder à une perquisition au domicile de M. M. Châtelier,
00:11:08afin de récupérer des éléments pouvant contenir de l'ADN de cette jeune fille, Jennifer Charon,
00:11:13et de les confronter aux éléments ADN du corps qui est découvert.
00:11:16La famille Châtelier habite la cité Touvent, en bordure de Royan.
00:11:24Ils rentrent, ils prennent les prélèvements de la brosse à dents, l'ADN,
00:11:29ils prennent aussi les vêtements, ils regardent tout ce qu'il leur faut quand même comme indice.
00:11:37On voit quand même les enquêteurs faire des signes de tête en disant « c'est bien ça, c'est bien ça ».
00:11:47Et on a dit « c'est elle ». Et là, il n'y a toujours pas de réponse.
00:11:52À ce moment-là, on entend quelqu'un qui frappe, ça frappe à la porte.
00:11:56Le grand Samir.
00:12:03Un individu grand, 1m90 environ, qui se présente comme étant M. Séridi.
00:12:09Il nous explique qu'il a une relation sentimentale épisodique, assez courte,
00:12:16avec Jennifer Charon au début de l'année 2007, et qu'ils se sont séparés il y a quelques semaines.
00:12:20Et il dit « on m'a dit que c'était Jennifer ».
00:12:26Je le regarde, je dis « qui c'est qui t'a dit ça, toi ? ».
00:12:30Les gendarmes convoquent Samir Séridi.
00:12:33Mais ils doivent d'abord vérifier que le corps est bien celui de Jennifer.
00:12:38Les analyses à ADN viennent confirmer que l'ADN Jennifer Charon est celui de l'ADN de la victime,
00:12:48donc notre victime est bien Jennifer Charon.
00:12:51Elle s'appelait Jennifer, elle avait 21 ans.
00:12:54Le corps partiellement carbonisé, découvert dimanche par un promeneur
00:12:57dans un bois de la commune de Saint-Sulpice de Royan, a été officiellement identifié ce matin.
00:13:01C'était une petite jeune fille qui était mignonne, adorable, gentille.
00:13:06Pour moi, ce n'était pas encore réalisable.
00:13:09Ce n'était pas possible.
00:13:10C'est quand j'ai pris vraiment le sous-d'oeil, c'était un gros plan.
00:13:15Et j'ai vu sa photo.
00:13:16Et là, c'est vrai que ça fout le choc.
00:13:22Parce que quand on voit après que c'est elle, ça fait mal.
00:13:34Maître Andrault, vous êtes l'avocat du père de Jennifer Charon.
00:13:38Savait-il que sa fille avait disparu pendant le week-end ?
00:13:42Absolument pas.
00:13:43Il ne se côtoyait pas de façon quotidienne.
00:13:47Et le fait de ne pas avoir de nouvelles pendant plusieurs jours ne l'a jamais inquiété.
00:13:51Et il a appris le décès de sa fille par la mère de Jennifer, qui lui a passé un coup de fil le 3 mai.
00:13:59Au moment de l'annonce du décès, je l'ai vu à mon cabinet, bien sûr.
00:14:04Et j'ai été stupéfait.
00:14:07Quand je lui demandais de me parler de sa fille, aucun son ne sortait de sa bouche.
00:14:13Il est resté muet.
00:14:14Et ce n'est pas un mutisme de stratégie, c'est un mutisme de douleur.
00:14:19Dans quel milieu familial a-t-elle évolué Jennifer ?
00:14:23Jennifer a évolué dans un milieu simple, mais construit, puisque c'est une famille de brocanteurs des environs de Rochefort.
00:14:32Et donc Jennifer a vécu dans une ambiance familiale heureuse.
00:14:36Et même si les parents étaient divorcés, le divorce a eu lieu lorsqu'elle était âgée de 13 ans environ.
00:14:43Et donc elle a vécu chez son père toute la partie de l'adolescence.
00:14:50Et donc la belle-mère a accueilli Jennifer à bras ouverts.
00:14:54Et je crois qu'elle a eu un milieu familial structurant et aimant, en tout cas.
00:14:59Ça c'est certain.
00:14:59Et depuis combien de temps avait-elle quitté ses parents, Jennifer ?
00:15:03Jennifer avait quitté ses parents à peu près vers l'âge de 18-19 ans, au moment où elle avait passé son bac.
00:15:09Et elle a voulu donc voler un peu de ses propres ailes et aller sur Royan, où elle avait effectivement quelques attaches familiales.
00:15:17Je crois que c'était un besoin d'indépendance qui a justifié son départ du domicile paternel.
00:15:22Elle donnait des nouvelles justement à ses parents ? Elle avait encore des contacts avec eux ?
00:15:26Ils étaient très irréguliers, mais elle avait des contacts.
00:15:29La séparation s'est faite de façon un peu brutale.
00:15:33Je pense que chacun aurait aimé qu'il y ait eu une meilleure dialogue au moment de leur séparation.
00:15:38Mais en tout cas, les ponts n'étaient nullement rompus.
00:15:40Ses parents connaissaient-ils un peu sa vie à Royan ? Est-ce qu'elle leur racontait quelque chose ?
00:15:43Elle leur avait confié qu'elle avait des ennuis, des ennemis ?
00:15:48On ne sait pas trop.
00:15:49On ne sait pas trop.
00:15:50Et je pense, moi, que chez Jennifer, il y avait aussi une volonté de garder un petit peu son jardin secret.
00:15:57Une part d'intimité, une part de « moi aussi je vais y arriver toute seule ».
00:16:01Un peu de défi pour dire qu'on n'a pas besoin des autres.
00:16:08Jennifer s'installe à Royan au début de l'année 2007, cité Touvent.
00:16:16Une cité où certains habitants n'ont ni l'eau, ni l'électricité, parce qu'ils ne peuvent plus payer.
00:16:22Ici, tout le monde se connaît, se dispute et se réconcilie.
00:16:30Par moment, il y avait des bagarres.
00:16:33D'autres moments, c'était calme.
00:16:36D'autres moments, bon, c'était les petits qui s'amusaient.
00:16:39Mais ça, les petits, on ne peut pas s'en appeler chez eux de s'amuser.
00:16:43Jennifer est hébergée dans une chambre du F3 de la famille Châtelier au rez-de-chaussée.
00:16:48Moi, c'était M. Jean-Guy qui m'appelait M. Jean-Guy.
00:16:52Alors, j'ai dit, tu peux m'appeler Jean-Guy.
00:16:54Elle me dit, non, non, moi je t'appellerai M. Jean-Guy.
00:16:57Alors, après, tout le monde dans le bâtiment, c'était quand ils me voyaient.
00:17:00Ah, voilà M. Jean-Guy.
00:17:01Et je dis, non, mais attendez, il n'y avait que Jennifer qui pouvait m'appeler M. Jean-Guy.
00:17:04Elle était trop mignonne.
00:17:07Franchement, elle était belle.
00:17:10Trop belle même.
00:17:11Sans revenu, Jennifer survit entre débrouille et galère.
00:17:20Je l'avais fait inscrire au resto du coeur parce qu'elle n'avait pas de sou, elle n'avait rien à manger.
00:17:25Elle était contente, elle était heureuse parce qu'elle avait eu des petits gâteaux,
00:17:28elle avait eu du lait, elle avait eu des oeufs, parce qu'elle n'avait pas d'argent, cette gamine.
00:17:35Jennifer cherche un travail, mais sans diplôme et sans expérience, c'est difficile.
00:17:42On discutait comme ça, toutes les deux, avec mon mari.
00:17:45Puis elle me dit, ah, j'aimerais bien travailler.
00:17:48Je dis, ah bon ?
00:17:49Eh bien, j'ai dit, si c'est que ça, c'est pas ma petite.
00:17:53Moi, je passe devant les restaurants, dessous les arcades.
00:17:56Je vais m'arrêter, je connais quelqu'un.
00:17:58Mme Châtelier me dit, j'ai quelqu'un à la maison que j'héberge et qui cherche un boulot.
00:18:04Donc, elle a déjà fait du service.
00:18:06Si tu cherches une serveuse, tu peux l'embaucher.
00:18:11Très à l'aise dans son travail, Jennifer s'installe dans une nouvelle vie.
00:18:16Sur le front de mer, quand des gens passaient, tout de suite, elle leur parlait.
00:18:20Elle avait peur de... Elle n'avait pas peur.
00:18:22Vraiment, personne, même des gens qu'elle connaissait pas, elle sympathisait assez rapidement.
00:18:26Bon, Jennifer faisait la connaissance de garçons, d'hivers, elle aimait ou elle aimait pas.
00:18:34Et c'était pas une fille facile, comme beaucoup de gens pouvaient le dire sur Jennifer.
00:18:40Elle avait du caractère.
00:18:41C'était pas une fille qui se laissait marcher sur les pieds.
00:18:43Début mars 2007, Jennifer sort avec Abdelaziz Séridi, que tout le monde appelle Samir.
00:18:51Un homme qui a 16 ans de plus qu'elle.
00:18:53Jennifer m'avait dit, j'ai un nouveau copain.
00:18:56J'ai dit, c'est bien.
00:18:57J'ai dit, si tu peux te sentir bien avec lui.
00:19:00Elle me dit, ouais, mais il est plus âgé que moi.
00:19:01Mais bon, ça va.
00:19:02Moi, je ne le connaissais pas plus, je lui demande juste comment il s'appelle, ce qu'il fait.
00:19:08Et puis, mais il ne me répond pas beaucoup.
00:19:11C'est pas un monsieur qui est parleur-parleur.
00:19:14Donc, il reste un petit peu sournois, sur ses arrières, mais bon, sans plus.
00:19:20La relation dure six semaines.
00:19:23Le couple se sépare mi-avril.
00:19:26Elle me dit comme ça, ça y est, je me suis séparé d'avec Samir.
00:19:30Ah, je dis, ah bon.
00:19:31Et puis, elle me dit, ben oui, et puis, on est resté en bon terme.
00:19:35Et moi, je lui dis, en bon terme, mais bon, tu viens juste de te titer avec lui.
00:19:40Moi, je ferai de toi, je ferai attention, juste par mesure de précaution, quoi.
00:19:44Fais bien attention à toi, on ne sait jamais ce qui peut t'arriver.
00:19:48Jennifer est tuée deux semaines plus tard.
00:19:52Ses amis de la cité organisent une marche silencieuse.
00:19:56Ils étaient une soixantaine, tous proches, des amis.
00:20:00Des voisins, le couple qui l'hébergeait, et même l'avocat de la famille de Jennifer.
00:20:07Ils ont parcouru deux kilomètres en silence.
00:20:10C'est le trajet que la jeune fille de 21 ans effectuait quotidiennement entre son domicile et le restaurant,
00:20:15où elle était serveuse depuis peu.
00:20:17Les gendarmes s'intéressent aussi à ce dernier trajet.
00:20:23Les hypothèses de travail à partir de ce moment-là, c'est de connaître en premier lieu son emploi du temps,
00:20:28au moment de sa disparition, et de pouvoir fixer dans le temps à quel moment Jennifer Charron a disparu.
00:20:32La dernière fois qu'elle a été vue, c'est le soir du vendredi 27 avril, dans le restaurant où elle était serveuse.
00:20:42Elle a travaillé jusque vers 23h le soir.
00:20:46Voilà, aucun souci, elle part de là, dit au revoir comme d'habitude, et à demain.
00:20:51La suite, les gendarmes la reconstituent grâce au relais téléphonique que Jennifer a activé en se déplaçant avec son téléphone portable.
00:21:01En partant à pied, elle longe le front de mer en direction de son itinéraire habituel, c'est-à-dire le domicile chez M. M. Châtelier.
00:21:1023h37, elle reçoit un appel téléphonique d'une cabine de Royan.
00:21:15Cet appel téléphonique déclenchera un relais de Royan, couverture normale de son habitation,
00:21:21ou de son itinéraire.
00:21:22Et au cours de la nuit, après minuit, elle déclenchera un relais téléphonique de Saint-Palais-sur-Mer
00:21:29et un autre de l'hippodrome des Mat.
00:21:32Ces deux relais ne sont pas sur son itinéraire habituel, ni sur son lieu de vie.
00:21:37Le premier relais se trouve dans une station balnéaire à 7 km de Royan.
00:21:43Le second, en pleine forêt, dans un endroit désert à plus de 20 km de la ville.
00:21:51Donc on peut supposer, sachant qu'elle n'a pas de véhicule, qu'elle se trouve avec quelqu'un, voire emmenée en véhicule.
00:21:59À partir de ce moment-là, le mystère reste entier.
00:22:02Jennifer ne donne plus aucun signe de vie.
00:22:05Son téléphone ne déclenche plus aucune borne.
00:22:09Monsieur le juge, à côté des expertises téléphoniques et des recherches ADN,
00:22:21l'enquête traditionnelle de terrain commence et vous privilégiez quelles pistes à ce moment-là ?
00:22:25La cellule d'enquête qui est mise à ma disposition par la Gendarmerie nationale
00:22:29me permet de traiter simultanément trois pistes principales.
00:22:32La première est celle de l'environnement relationnel et professionnel immédiat de la défunte.
00:22:39Le deuxième axe, qui n'a jamais été négligé depuis le départ,
00:22:41est celui de l'éventualité d'un prédateur récidiviste,
00:22:45déjà connu de la justice ou des services d'enquête.
00:22:48Et dans ce cadre-là, on n'a pas exclu qu'il puisse s'agir d'un itinérant de passage dans le Royanais.
00:22:53On a évidemment cherché à recenser immédiatement ce que j'appellerais, entre guillemets,
00:22:58les régionaux de l'étape, c'est-à-dire les gens qui sont sortis de détention
00:23:03après avoir agressé des jeunes femmes physiquement ou sexuellement
00:23:06et qui se sont sédentarisés dans la région de la Charente-Maritime,
00:23:10où les gens ayant commis ce type de faits étant récemment sortis
00:23:13d'un établissement pénitentiaire du ressort.
00:23:16Le troisième axe, c'est celui des petits amis, amants et conduits
00:23:21ou rencontres partenaires sexuels d'un soir de la victime,
00:23:27puisque c'est dans ce cadre-là qu'on s'attachera assez rapidement
00:23:31à la personnalité d'Abdelaziz Séridi.
00:23:33Les trois pistes sont donc suivies simultanément.
00:23:37Concernant celles des petits amis, les gendarmes entendent rapidement
00:23:41Samir Séridi, le dernier amoureux de Jennifer.
00:23:44Séridi est connu et le reconnaîtra.
00:23:48On vit de petits vols, de trafic peut-être de stupéfiants.
00:23:52Voilà, il essaye de vivre comme il peut, il ne travaille pas.
00:23:57Et ce n'est pas un criminel notoire, absolument pas.
00:24:00C'est un petit délinquant, mais qui vit très modestement,
00:24:06puisque son logement est dépourvu d'électricité et d'eau.
00:24:10Les gendarmes veulent savoir pourquoi il s'est précipité
00:24:13chez les châteliers le soir de la perquisition.
00:24:16Séridi explique qu'il venait de voir le reportage sur France 3
00:24:20annonçant la disparition d'une serveuse.
00:24:23Il ne l'avait pas vue depuis trois semaines,
00:24:26depuis leur séparation.
00:24:29Ce serait plus Jennifer Charon qui aurait souhaité mettre un terme à cette relation.
00:24:33Et selon les témoignages et selon ce qu'il nous dit, lui également,
00:24:37ils se sont séparés en bon terme.
00:24:38Pendant l'audition, Séridi accepte que son ADN soit prélevé
00:24:44et il repart libre.
00:24:47Les gendarmes demandent une comparaison de son empreinte génétique
00:24:50avec les deux ADN masculins retrouvés sur la scène de crime.
00:24:54Et ça matche à deux endroits.
00:24:56L'ADN de Séridi Abdelaziz sera présent sur le chemisier qui servait de lien.
00:25:02Et la trace de sperme sur la jambe du pantalon sera le sperme de M. Séridi.
00:25:10L'enquête, à partir de ce moment-là, prend une autre envergure,
00:25:15à savoir dans quelles circonstances cette goutte de sperme
00:25:19ait pu arriver sur la jambe de pantalon du jean de Jennifer Charon.
00:25:24Deux mois après le crime, Samir Séridi est placé en garde à vue.
00:25:28Les gendarmes lui reposent la question
00:25:30« Quand a-t-il vu Jennifer pour la dernière fois ? »
00:25:34Il maintiendra à ne pas avoir vu Jennifer Charon le vendredi 27 au soir.
00:25:39Il maintiendra à n'avoir eu aucun contact avec elle.
00:25:42Concernant la trace de sperme,
00:25:45il viendra nous évoquer une situation,
00:25:48une rencontre dans un appartement chez une amie commune
00:25:51où Jennifer Charon est venu s'asseoir sur ses genoux
00:25:53et qu'à un moment donné, il aurait sorti son sexe
00:25:57et qu'une pollution incidente aurait fait qu'une goutte de sperme soit tombée sur la jambe du jean.
00:26:03Le scénario était un peu cocasse,
00:26:06mais plausible, mais peu crédible.
00:26:10Séridi situe cette rencontre
00:26:14dix jours avant la mort de Jennifer.
00:26:18Mais Liliane Châtelier démonte ce nouveau souvenir.
00:26:21Elle a lavé le jean et le chemisier de sa pensionnaire
00:26:24le lundi précédant la disparition.
00:26:28Soit seulement cinq jours avant sa mort.
00:26:31Moi, je sais que j'ai lavé ce jean
00:26:36et j'ai lavé le chemisier.
00:26:38Je l'ai reconnu.
00:26:40Le chemisier aussi.
00:26:42Qu'on ne me dément pas, parce que ça, non.
00:26:45C'est le même.
00:26:47Séridi a menti.
00:26:50Pour laisser son ADN sur le chemisier et le jean,
00:26:53il a dû rencontrer Jennifer après cette lessive.
00:26:58Dominique, ce qu'il faut maintenant absolument savoir,
00:27:00c'est si des tâches de sperme disparaissent au lavage.
00:27:03Oui, Frédéric, ce qu'on sait,
00:27:04c'est que le jean que portait Jennifer
00:27:07au moment où on retrouve son corps
00:27:09a été lavé en machine le lundi.
00:27:12On retrouve son corps le dimanche suivant
00:27:14avec une tâche de sperme qui appartient à Séridi.
00:27:19Or, Séridi déclare aux enquêteurs
00:27:21qu'il n'a pas vu Jennifer pendant toute la semaine.
00:27:26Et là, le juge va avoir une démarche assez intéressante.
00:27:30original, il va demander au professeur d'Outre-Meu-Puiche
00:27:33de faire une analyse sur des jeans avec du sperme
00:27:38et de les laver.
00:27:38Alors, on va donner à l'expert deux jeans neufs,
00:27:43même marque, même modèle, même texture
00:27:46que celui que portait Jennifer.
00:27:48Sur ces jeans, le professeur d'Outre-Meu-Puiche
00:27:51va déposer dans 24 endroits différents
00:27:54et en quantité différente du sperme,
00:27:57le sperme de Séridi, qu'il va accepter de donner
00:28:01alors qu'il est en détention.
00:28:03Le 28 mars 2008, l'expert se présente
00:28:07chez la logeuse Madame Châtelier de Jennifer
00:28:10et dans la machine de Madame Châtelier
00:28:13va poser les deux jeans et les laver
00:28:16dans les mêmes conditions.
00:28:18Donc, même cycle de lavage, même température,
00:28:2130 degrés, même lessive.
00:28:24A l'issue, l'expert reprend les deux jeans,
00:28:26les laisse sécher 48 heures, analyse
00:28:30et on ne retrouve aucune trace de liquide séminal
00:28:34sur les jeans.
00:28:36En revanche, on retrouve des spermatozoïdes
00:28:39qui sont restés accrochés dans la texture des pantalons,
00:28:43c'est-à-dire qu'on retrouve des traces de sperme.
00:28:46Donc, Séridi peut dire vrai ?
00:28:49Alors, peut-être que Séridi n'a pas menti.
00:28:52En tout cas, les avocats de Séridi
00:28:53vont s'engouffrer dans la brèche
00:28:54et dire que Séridi a effectivement dit la vérité.
00:28:57Il avait vu Jennifer avant que son jean soit lavé
00:29:00et les traces de son sperme sont restées sur le jean
00:29:02malgré le lavage.
00:29:05Les gendarmes s'intéressent maintenant
00:29:07à l'emploi du temps de Séridi.
00:29:10Qu'a-t-il fait la nuit du crime ?
00:29:13Le petit ami des victimes nous indique
00:29:15qu'il aurait passé la soirée à la cité de La Robinière
00:29:19autour de Royan, chez un ami à lui.
00:29:23Je fais une soirée, c'était sympa.
00:29:25J'avais des montres chez moi, j'avais 11 personnes que j'avais.
00:29:30Tout le monde a rigolé, tout le monde a dansé,
00:29:33tout le monde, voilà, on a vu, c'est vrai qu'on a vu, voilà.
00:29:37Et puis, à un moment ou à un autre, Samir, il vient.
00:29:44Séridi raconte qu'il est arrivé à la fête
00:29:46un peu avant minuit
00:29:48et qu'il a passé la soirée sur place.
00:29:50Mais son voisin n'a pas la même version.
00:29:54Bon, moi, je suis sûr, certain que c'était à peu près,
00:29:57je ne sais plus, 23h ou minuit,
00:30:02ou un truc comme ça, qu'il a eu le coup de fil.
00:30:05Et après, il a disparu.
00:30:06Après, je ne l'ai plus revu de la soirée.
00:30:09Je ne l'ai plus revu.
00:30:10Voilà.
00:30:13La soirée est arrosée.
00:30:15Alcool, cannabis,
00:30:18Séridi ne se souvient plus vraiment de ce qu'il a fait.
00:30:22Il aurait pris un bain chez son ami à lui,
00:30:24sachant que l'eau a été coupée à son propre appartement.
00:30:27Il insistera sur le fait qu'à aucun moment
00:30:29il ne s'est absenté de la cité de la Robignard.
00:30:33Ça fluctue d'une présence dans l'appartement
00:30:36de minuit à 4h,
00:30:38d'une venue, d'un départ,
00:30:40il est revenu, il est reparti.
00:30:42C'est très embrouillé,
00:30:43ce n'est pas fixé dans le temps.
00:30:45Et on a sans doute l'impression que c'est un menteur.
00:30:50Et bien évidemment, s'il ment,
00:30:52c'est qu'il a des choses à cacher.
00:30:54Et quand on a des choses à cacher,
00:30:56c'est qu'on peut, bien évidemment, être coupable.
00:30:59Le voisin ajoute que Samir lui a même demandé
00:31:03de le couvrir, au cas où.
00:31:07Deux jours après, il me dit
00:31:10« C'est jamais qu'il m'arrive un truc,
00:31:13tu dis comme quoi j'ai passé la soirée chez toi. »
00:31:17Quand il apprend ça, Séridi est furieux.
00:31:19Il n'a jamais demandé ce service à son voisin.
00:31:22C'est parole contre parole.
00:31:24Mais son emploi du temps reste flou.
00:31:26Séridi fait donc un suspect sérieux.
00:31:31Mais ce n'est pas le seul.
00:31:33Car au cours de ces deux mois d'enquête,
00:31:35les gendarmes ont travaillé sur d'autres pistes.
00:31:37Et celle du prédateur sexuel a bien avancé.
00:31:41Le mode opératoire pourrait constituer une signature.
00:31:44Des coups violents, un corps incendié.
00:31:48Les gendarmes ont donc recherché les criminels
00:31:51qui avaient été condamnés pour des faits similaires.
00:31:53Nous avons recensé une quinzaine d'individus
00:31:56sur le département de la Charente-Maritime.
00:31:58D'élinquants sexuels ou violences extrêmes.
00:32:03En recoupant les téléphonies des différentes personnes
00:32:07ainsi que les profils,
00:32:08nous avons réduit d'une quinzaine de personnes
00:32:10à cinq suspects potentiels.
00:32:12Sur les cinq,
00:32:15cinq individus,
00:32:17un a retenu notre attention,
00:32:19il s'agissait de Mendes Abrantes Nuno José.
00:32:25Sur la vie de José Mendes,
00:32:27nous découvrons qu'il est marié,
00:32:28qu'il a un enfant,
00:32:30qu'il est maçon,
00:32:31qu'il vit à côté de Royan.
00:32:33Mais surtout,
00:32:35nous apprenons qu'il a déjà été condamné
00:32:37à une peine de l'inclusion de 20 ans
00:32:39pour des faits à peu près similaires
00:32:42qui ont été commis dans la région parisienne.
00:32:44Dominique,
00:32:50pour quelles raisons
00:32:51José Mendes a-t-il pris 20 ans de prison ?
00:32:54Pour un viol,
00:32:55suivi d'une tentative de meurtre,
00:32:57accompagné de vols
00:32:58et d'une tentative d'incendie
00:33:00parce que Mendes a voulu effacer
00:33:02toute trace de son passage.
00:33:04Ça se passe en novembre 90 à Paris.
00:33:06Mendes a une petite amie mineure
00:33:08et ils vont agresser une jeune fille
00:33:10qui s'appelle Isabelle,
00:33:11qui a 22 ans,
00:33:12chez elle,
00:33:13à son domicile.
00:33:13Il est armé d'un couteau.
00:33:16Il va lui voler
00:33:17450 francs de l'époque,
00:33:19donc 70 euros.
00:33:20Donner cet argent à sa petite amie
00:33:21en lui demandant
00:33:22d'aller acheter des cigarettes
00:33:23et de faire quelques courses.
00:33:24Et pendant que sa petite amie est absente,
00:33:26Mendes impose,
00:33:28sous la menace de son couteau,
00:33:30une fellation à Isabelle.
00:33:32Ensuite,
00:33:32il lui demande d'absorber des tranquillisants.
00:33:34Elle s'endort sur son lit.
00:33:36La petite amie de Mendes
00:33:37revient dans l'appartement.
00:33:38Ils vont se faire à manger.
00:33:39Ils vont dormir sur place,
00:33:40sur le canapé.
00:33:42Et au petit matin,
00:33:42Mendes demande à sa petite amie
00:33:44d'aller l'attendre au coin de la rue.
00:33:45Et pendant ce temps,
00:33:46lui,
00:33:47coupe le tuyau d'arrivée de gaz
00:33:49de l'appartement,
00:33:50répand du produit inflammable
00:33:51dans le salon.
00:33:53Et pendant qu'Isabelle dort
00:33:54encore sonnée
00:33:55par les tranquillisants,
00:33:57eh bien,
00:33:57il allume le feu
00:33:58dans l'appartement.
00:33:59On va retrouver
00:34:00son briquet sur place.
00:34:02Et avant de partir,
00:34:03il démonte la poignée de la porte
00:34:04pour qu'Isabelle
00:34:05ne puisse pas s'enfuir.
00:34:06Elle va être réveillée
00:34:07par les brûlures du feu
00:34:09sur son visage
00:34:10et elle se jette
00:34:12du deuxième étage.
00:34:12Elle sera sauvée
00:34:13par les pompiers.
00:34:15Alors,
00:34:15Mendes est arrêté
00:34:16peu de temps après.
00:34:18Et il avoue tout ?
00:34:18Alors,
00:34:19non,
00:34:19il n'avoue pas tout.
00:34:20Il reconnaît tout
00:34:20sauf le viol.
00:34:22Et il va être condamné
00:34:23à 20 ans de prison
00:34:24par la cour d'assises
00:34:25de Paris.
00:34:26Et il va sortir en 2003.
00:34:28C'est-à-dire qu'il a fait
00:34:2813 ans sur les 20 ans
00:34:30auxquels il avait été condamné.
00:34:32Il a été vu par les psychiatres
00:34:33et qu'ont-ils dit de lui ?
00:34:35Ils disent,
00:34:36Frédéric,
00:34:36dangereux,
00:34:37facilité dans le passage
00:34:39à l'acte
00:34:40et risque de récidive.
00:34:41Et voilà pourquoi
00:34:43Mendes,
00:34:44il intéresse tellement
00:34:45le juge
00:34:46et les gendarmes.
00:34:47Il les intéresse
00:34:48parce qu'il a exactement
00:34:49le profil de la personne
00:34:51qu'il recherche.
00:34:53Pendant plus d'un mois,
00:34:55les gendarmes
00:34:56enquêtent discrètement
00:34:57sur ce José Mendes.
00:34:59Ses anciens démons
00:35:00l'auraient-ils rattrapé ?
00:35:02Quand il était en prison,
00:35:03il affirmait à sa visiteuse
00:35:05qu'il était guéri.
00:35:06Il m'avait tout de suite dit
00:35:08pourquoi il avait été condamné.
00:35:10Et il me disait aussi
00:35:11que jamais plus
00:35:12il ne recommencerait,
00:35:14qu'il se rendait compte
00:35:14que c'était des bêtises
00:35:16de jeunesse
00:35:17et qu'il les payait.
00:35:19Derrière les barreaux,
00:35:21une histoire d'amour est née
00:35:21entre Martine et José,
00:35:23même si 30 ans les séparent.
00:35:26Ça ne m'a jamais gênée,
00:35:27ça ne l'a jamais gênée.
00:35:29De toute façon,
00:35:29on me disait,
00:35:30ça ne se voit pas
00:35:31parce que
00:35:32toutes ces années terribles
00:35:34avaient beaucoup mûri
00:35:35et il faisait plus
00:35:36que son âge.
00:35:37Et paraît-il que
00:35:38moi je faisais moins
00:35:39que le mien, bon.
00:35:41À sa sortie de prison
00:35:42en 2003,
00:35:44José Mendes
00:35:44s'est installé à Royan.
00:35:46Aux côtés de Martine,
00:35:48il a trouvé un travail,
00:35:50voyagé,
00:35:51reconstruit sa vie.
00:35:54Mais après
00:35:54trois années
00:35:56de vie commune,
00:35:57Martine
00:35:58a décidé
00:35:59de lui rendre
00:36:00sa liberté.
00:36:03Je pensais
00:36:04que maintenant
00:36:04qu'il était bien
00:36:05réinséré dans la société,
00:36:07qu'il avait un travail,
00:36:09qu'il était jeune
00:36:10et qu'il devait
00:36:11fonder une famille,
00:36:13avoir des enfants
00:36:14et qu'on resterait amis.
00:36:17Mendes rencontre
00:36:18une autre femme,
00:36:19Sylvie.
00:36:20Il s'installe
00:36:21dans un pavillon
00:36:22à Lucha
00:36:22et leur fille née
00:36:23un an plus tard.
00:36:25Mais José s'ennuie
00:36:26et il cherche
00:36:28de nouveaux amis.
00:36:30Il a commencé
00:36:30à beaucoup sortir
00:36:31le soir,
00:36:33beaucoup sortir
00:36:34le soir.
00:36:35Il a commencé
00:36:36à aller à cette
00:36:37académie de billards
00:36:38que je ne connaissais pas.
00:36:40L'académie de billards,
00:36:42l'un des bars de Royan
00:36:43qui ferment le plus tard.
00:36:46Tous les fêtards
00:36:46finissent par s'y retrouver.
00:36:49Ici,
00:36:50Mendes s'invente
00:36:50un passé glorieux,
00:36:52un verre à la main.
00:36:54Ils venaient,
00:36:55on buvait un verre ensemble,
00:36:56voilà, quoi.
00:36:57Puis ils me disaient
00:36:58que c'était un braqueur,
00:36:59quoi.
00:37:00Un braqueur
00:37:00qui avait fait partie
00:37:01du gang des postiches.
00:37:03Et moi,
00:37:03je ne connais pas ça.
00:37:04Je dis,
00:37:04je connais de nom.
00:37:04J'ai dit,
00:37:05ah ouais,
00:37:05il était à Clairvaux
00:37:06en centrale,
00:37:07il a fait,
00:37:07je ne sais pas
00:37:07combien d'évasion,
00:37:08machin.
00:37:09J'étais à tuer personne.
00:37:10Il me dit,
00:37:10non, non, non,
00:37:11on braquait,
00:37:12on braquait à Paris,
00:37:13on a fait quatre braquos
00:37:14en une journée.
00:37:14J'ai dit,
00:37:14ah bon,
00:37:15c'est possible ça,
00:37:15qu'un braqueur.
00:37:16J'ai dit,
00:37:16il est balèze le mec.
00:37:17Mais il envoyait,
00:37:18quoi,
00:37:18un petit bonhomme,
00:37:19une tête de boxeur.
00:37:22Et quand il paraît,
00:37:23on voyait que c'était
00:37:24un voyou,
00:37:25quoi.
00:37:25Bon.
00:37:27Les gendarmes
00:37:28qui enquêtent toujours
00:37:29en secret
00:37:29retracent aussi
00:37:30les déplacements
00:37:31de Mendes
00:37:32la nuit
00:37:33où Jennifer
00:37:34a été tuée.
00:37:36L'examen
00:37:37de sa téléphonie
00:37:38nous a permis
00:37:39d'apprendre
00:37:39que toute la nuit
00:37:40des faits,
00:37:41M. Mendes
00:37:42déclenche des relais.
00:37:43surroyant
00:37:45et sa périphérie,
00:37:46des relais
00:37:47qui ne couvrent pas
00:37:47son domicile habituel.
00:37:49Mais qui recoupe
00:37:50une partie
00:37:51du trajet
00:37:52de Jennifer.
00:38:00Deux mois et demi
00:38:01après le crime,
00:38:02les gendarmes
00:38:03n'ont donc pas un,
00:38:04mais deux
00:38:05suspects sérieux.
00:38:06Samir Siridi,
00:38:07l'ex-petit ami
00:38:08de Jennifer
00:38:09et José Mendes.
00:38:11Deux suspects
00:38:12qui veulent entendre
00:38:13en même temps
00:38:14pour éviter les fuites.
00:38:15Ils les arrêtent
00:38:16le 10 juillet 2007
00:38:17et interpellent
00:38:18également leur entourage.
00:38:20C'est dans la plus
00:38:21grande discrétion
00:38:22que les gendarmes
00:38:22ont interpellé
00:38:23un couple
00:38:23qui vit avec ses enfants
00:38:24dans ce pavillon.
00:38:25Hier matin,
00:38:26plusieurs dizaines
00:38:27d'enquêteurs
00:38:28ont investi
00:38:28le domicile
00:38:29d'un ouvrier
00:38:29en bâtiment
00:38:30au chômage.
00:38:31Les militaires
00:38:31venaient en fait
00:38:32arrêter un maçon
00:38:33d'origine portugaise
00:38:34au passé judiciaire chargé.
00:38:36C'est ce jour-là
00:38:38que les gendarmes
00:38:38ont aussi arrêté
00:38:39Samir Siridi,
00:38:41cité de la Robinière
00:38:42à Royan.
00:38:44La seule chose
00:38:45qui a été convenue
00:38:46avec le magistrat
00:38:47instructeur
00:38:47et tous les enquêteurs,
00:38:50c'est que les deux
00:38:51personnes placées
00:38:51en garde à vue
00:38:52ne sachent pas
00:38:53mutuellement
00:38:53qu'il y a d'autres
00:38:54gardes à vue en cours.
00:38:56Donc Siridi a pu penser
00:38:57qu'il était le seul
00:38:57en garde à vue
00:38:58dans cette affaire
00:38:59et Mendes a pu penser
00:39:00qu'il a été le seul
00:39:01en garde à vue
00:39:02dans ce dossier.
00:39:02Les gendarmes
00:39:04veulent savoir
00:39:05s'il y a un lien
00:39:06entre les deux hommes.
00:39:07Il commence
00:39:08par José Mendes.
00:39:10Nous décisons
00:39:10cependant
00:39:11de lui montrer
00:39:12une planche photo
00:39:13sur laquelle figure
00:39:14la photographie
00:39:15de Siridi Abdelaziz.
00:39:18Il ne reconnaît pas
00:39:19Siridi.
00:39:21Il l'interroge
00:39:22alors sur
00:39:23Jennifer Charon
00:39:24et il lui montre
00:39:25la photo
00:39:25qui est parue
00:39:26dans la presse.
00:39:28Mendes nous dira
00:39:29qu'il ne connaît pas
00:39:30Jennifer Charon,
00:39:31qu'il n'a jamais vu
00:39:31cette jeune fille
00:39:32qu'il n'a jamais croisée.
00:39:35Il maintiendra
00:39:35cette version
00:39:37tout le temps
00:39:38de la garde à vue.
00:39:39Le problème
00:39:40pour Mendes
00:39:40c'est que les gendarmes
00:39:42entendent son meilleur copain
00:39:43dans le bureau d'à côté
00:39:44et il ne raconte
00:39:46pas du tout
00:39:47la même chose.
00:39:48Ce proche ami
00:39:49dira que le 27
00:39:51en fin de journée
00:39:52il se trouve avec Mendes
00:39:53alors qu'ils mettent
00:39:54de l'essence
00:39:55dans la voiture
00:39:55de Mendes
00:39:55à une station service
00:39:56d'enroyant.
00:39:59Alors qu'ils font le plein
00:40:00ils voient passer
00:40:01une jeune fille
00:40:02sur le trottoir.
00:40:04Ce meilleur ami
00:40:05confirme
00:40:05qu'il s'agit bien
00:40:07de Jennifer Charon
00:40:08puisqu'il avait vu
00:40:08la photo par la presse
00:40:09quelques jours suivants.
00:40:12Mendes
00:40:13en reprenant la voiture
00:40:15va à son encontre
00:40:15et accosse
00:40:17Jennifer Charon
00:40:17en lui demandant
00:40:18son numéro de téléphone.
00:40:20Jennifer Charon
00:40:21s'exécutera
00:40:22donnera sur un bout de papier
00:40:23son numéro de téléphone
00:40:24pour un éventuel rendez-vous
00:40:26pour le soir.
00:40:26Mendes reprend la route
00:40:29et s'arrête
00:40:30dans une cabine téléphonique.
00:40:33Il veut vérifier
00:40:34si Jennifer
00:40:35lui a bien donné
00:40:36son bon numéro.
00:40:41Le coup de fil passé
00:40:43à 18h12
00:40:43de la cabine
00:40:44du centre-ville du Royan
00:40:45correspond
00:40:46à l'appel
00:40:47que nous avons trouvé
00:40:47sur facturation détaillée
00:40:49du portable
00:40:50de Jennifer Charon.
00:40:52Et en plus
00:40:53Mendes
00:40:54a fait une erreur.
00:40:55il a utilisé
00:40:56sa carte bleue
00:40:57pour passer
00:40:58ce coup de fil.
00:41:00Devant cette preuve
00:41:01il change de version.
00:41:05Elle va nous indiquer
00:41:05que oui
00:41:06il a téléphoné
00:41:08au numéro
00:41:08de Jennifer Charon
00:41:09qu'il est tombé
00:41:10sur une jeune fille
00:41:11mais qu'en fait
00:41:11il ne voulait pas parler
00:41:12à cette jeune fille
00:41:13il voulait avoir
00:41:13un dénommé Karim
00:41:14qui serait son dealer
00:41:17et que celui-ci
00:41:18serait bien venu à Orient
00:41:18pour lui livrer
00:41:19du shit.
00:41:21Mendes brode facilement
00:41:22il a de l'imagination
00:41:24et ce n'est pas
00:41:25sa première garde à vue
00:41:25mais un nouveau témoignage
00:41:27vient le mettre
00:41:28un peu plus en difficulté.
00:41:31La compagne
00:41:31de Mendes
00:41:32viendra confirmer
00:41:33aux enquêteurs
00:41:33qu'effectivement
00:41:35toute la nuit
00:41:35son compagnon
00:41:36a quitté le domicile
00:41:37qu'elle l'a cherché
00:41:38au petit matin
00:41:39et qu'il est rentré.
00:41:43Il était agar
00:41:44vide
00:41:45fatigué
00:41:46qu'il avait
00:41:48des traces de sang séché
00:41:48entre les doigts.
00:41:50Elle remarque
00:41:51des présences
00:41:51de sang
00:41:53sur ses vêtements
00:41:53et sur ses chaussures.
00:41:57Les gendarmes
00:41:58saisissent
00:41:58ses chaussures
00:41:59une paire
00:42:00de baskets
00:42:01taille 43.
00:42:05Ils comparent
00:42:06la semelle
00:42:06avec l'empreinte
00:42:07relevée
00:42:08sur la scène
00:42:08de crime.
00:42:10Bingo !
00:42:12Et la compagne
00:42:13de Mendes
00:42:14livre encore
00:42:15d'autres éléments
00:42:16intéressants.
00:42:17La voiture
00:42:18était couverte
00:42:19de boue
00:42:19donc il lui demandera
00:42:20de prendre ce véhicule
00:42:21et d'aller le laver
00:42:22et durant le lavage
00:42:24Mendes appelle
00:42:25sa compagne
00:42:25pour bien lui préciser
00:42:27de nettoyer
00:42:28l'intérieur
00:42:29dont le coffre.
00:42:32Intrigué
00:42:33la jeune femme
00:42:34l'a questionné
00:42:35en rentrant
00:42:35à la maison.
00:42:37Mendes
00:42:38comme explication
00:42:39aux interrogations
00:42:39de sa compagne
00:42:40dira qu'il est parti
00:42:41commettre
00:42:42un cambriolage.
00:42:43Il serait parti
00:42:43avec un ami
00:42:44un dénommé
00:42:45Momo
00:42:45un copain
00:42:47un ami de bar
00:42:48et au cours
00:42:48de ce cambriolage
00:42:49un de ses amis
00:42:50aurait été blessé.
00:42:52C'est pour cela
00:42:53qu'il aurait des traces
00:42:54de sang
00:42:54notamment entre les lois.
00:42:56Il refuse
00:42:56de nous donner
00:42:57l'identité
00:42:57de son camarade
00:42:58qu'il surnomme
00:42:59Momo
00:42:59puis il accepte
00:43:02de faire un portrait
00:43:03robot
00:43:03de ce Momo
00:43:04pour que nous
00:43:04puissions l'identifier.
00:43:07Le portrait
00:43:08robot en poche
00:43:09les gendarmes
00:43:10font le tour
00:43:10des bars de Royan
00:43:11et ils s'arrêtent
00:43:12à l'académie
00:43:13de billard.
00:43:14Nous nous identifions
00:43:15par le portrait robot
00:43:17une personne
00:43:17pouvant y correspondre
00:43:18il s'agit
00:43:19du nommé
00:43:20Abdel
00:43:20dit le magnifique.
00:43:23Momo
00:43:23je dis non
00:43:24moi c'est le magnifique
00:43:25je m'excuse
00:43:26de dire ça
00:43:27c'est moi
00:43:27qui m'envoie
00:43:27des fleurs
00:43:27c'est pas Abdel
00:43:28l'arabe
00:43:29c'est Abdel
00:43:29le magnifique
00:43:29voilà.
00:43:31Certes
00:43:31mais ce qui
00:43:32intéresse les gendarmes
00:43:33c'est ce qu'ils
00:43:34faisaient la nuit
00:43:34du 27 avril.
00:43:36Je leur ai dit
00:43:36écoutez moi c'est simple
00:43:37soit j'étais
00:43:38chez une copine
00:43:39Nathalie
00:43:39soit chez Annick
00:43:40ou soit chez
00:43:40mon ex copine
00:43:42Nadia
00:43:42ou soit j'étais
00:43:44à l'académie
00:43:45de billard.
00:43:47Les gendarmes
00:43:48lui expliquent
00:43:48que Mendès
00:43:49l'a balancé
00:43:49ils auraient
00:43:50commis
00:43:51un cambriolage
00:43:52ensemble.
00:43:55J'ai dit moi
00:43:55faire un cambriolage
00:43:56j'ai jamais volé
00:43:57un bonbon de ma vie
00:43:58non mais ça va pas
00:43:59non
00:43:59et ils me disent
00:44:00que j'ai été blessé
00:44:01j'ai été blessé
00:44:02je suis pas blessé
00:44:03j'ai rien moi.
00:44:05des expertises
00:44:06seront engagées
00:44:07afin de vérifier
00:44:08s'il a été blessé
00:44:09par balle
00:44:10comme le déclare
00:44:10Mendès
00:44:11et à aucun moment
00:44:12de blessure
00:44:12n'a été relevé
00:44:13sur lui.
00:44:15Pas de blessure
00:44:15l'alibi de Mendès
00:44:17ne tient pas.
00:44:18Il s'est dit
00:44:18moi je pense dans sa tête
00:44:19Abdel va me couvrir
00:44:20j'ai attention
00:44:21moi un crime
00:44:23crapuleux comme ça
00:44:23je cautionne pas
00:44:24puis t'as crevé
00:44:25pourtant j'aime l'argent
00:44:26personne m'achète
00:44:27même dans la misère
00:44:28personne m'achète
00:44:29voilà
00:44:30d'où le magnifique
00:44:32vous comprenez mieux
00:44:33maintenant pourquoi le magnifique
00:44:34pas de visage
00:44:35je suis pas plus beau
00:44:35qu'un autre
00:44:36mais mon intérieur
00:44:37parce que j'ai des valeurs
00:44:38voilà.
00:44:43Pendant la garde à vue
00:44:45les gendarmes
00:44:46ont prélevé
00:44:46l'empreinte génétique
00:44:47de Mendès
00:44:48il la compare
00:44:49aux deux ADN masculins
00:44:51de la scène de crime
00:44:52et ça match
00:44:53une fois de plus
00:44:54son ADN est retrouvé
00:44:56sur les manches
00:44:56de la chemise
00:44:57et sur l'étiquette
00:44:58découverte par terre
00:44:59près du corps
00:45:00Toute sirène hurlante
00:45:02ces voitures de gendarmerie
00:45:03s'engouffrent directement
00:45:04à l'arrière du palais
00:45:05de justice
00:45:06dans quelques minutes
00:45:07un ancien détenu
00:45:08de 42 ans
00:45:09et l'ex-petit ami
00:45:10de Jennifer Charon
00:45:11seront présentés
00:45:12à un juge d'instruction
00:45:13dans les couloirs
00:45:15du palais de justice
00:45:16Mendès se rend compte
00:45:18qu'il y a un co-accusé
00:45:19dans cette affaire
00:45:20alors devant le juge
00:45:21il change encore
00:45:22de version
00:45:23cette fois
00:45:24il fait entrer
00:45:25Ceridi
00:45:26dans son scénario
00:45:27il expliquera
00:45:28qu'en fait
00:45:29Ceridi
00:45:30et bien c'est Karim
00:45:31que lui il l'appelle Karim
00:45:32et que
00:45:33suite à cet appel
00:45:34pour avoir
00:45:35de la résine de cannabis
00:45:36c'est Ceridi
00:45:37qui vient accompagner
00:45:38de Jennifer
00:45:39et deux autres individus
00:45:40puis ils sont tous
00:45:41allés ensemble
00:45:42sur une plage
00:45:43du bord de mer
00:45:44de Royan
00:45:45où ils ont
00:45:46consommé
00:45:47de la résine de cannabis
00:45:48pour vérifier son alibi
00:45:50le juge
00:45:51organise une reconstitution
00:45:53avec Mendès
00:45:54Mendès aurait
00:45:58pour rigoler
00:45:59pris les poignets
00:46:00de Jennifer
00:46:00c'est pour cela
00:46:01que nous avons retrouvé
00:46:02de l'ADN
00:46:03sur le chemisier
00:46:05et pour l'étiquette
00:46:07qu'il aurait plongé
00:46:08sa main
00:46:08dans le sac
00:46:09de la victime
00:46:10afin de récupérer
00:46:11des Kleenex
00:46:12pour pouvoir
00:46:13essuyer le sable
00:46:14qui se trouvait
00:46:14sur sa jambe
00:46:16ensuite
00:46:17raconte Mendès
00:46:19il est parti
00:46:20il a laissé
00:46:21Jennifer et Ceridi
00:46:22seuls
00:46:23sur la plage
00:46:24de Royan
00:46:24plus tard
00:46:26il est allé
00:46:26dans un bar
00:46:27à Saint-Palais
00:46:28arrivant là-bas
00:46:29il a trouvé
00:46:30Jennifer Charon
00:46:30seul
00:46:31attablé
00:46:31en train de boire
00:46:32un café noisette
00:46:33et il est venu
00:46:34s'asseoir
00:46:35à côté d'elle
00:46:35lui ensuite
00:46:36commande un café
00:46:37à son tour
00:46:37Karim
00:46:38qui est en fait
00:46:39Ceridi
00:46:40arrive au bar
00:46:40ils s'embrouillent
00:46:41tous les deux
00:46:42au sujet
00:46:42de Jennifer
00:46:43Mendès raconte
00:46:45qu'après la dispute
00:46:46c'est Ceridi
00:46:47qui est parti
00:46:48avec Jennifer
00:46:49mais aucun témoin
00:46:51ne se souvient
00:46:52d'une altercation
00:46:53devant le bar
00:46:54ce soir-là
00:46:54les gendarmes
00:46:56examinent alors
00:46:57toutes les commandes
00:46:58passées aux alentours
00:46:59de minuit
00:47:00nous constatons
00:47:03qu'une seule commande
00:47:04a été passée
00:47:05concernant un café
00:47:07et un café noisette
00:47:08la commande a été passée
00:47:09en même temps
00:47:10il n'a qu'un ticket
00:47:10donc cela
00:47:11indique bien
00:47:12que les deux personnes
00:47:13sont arrivées
00:47:14en même temps
00:47:15et qu'elles sont commandées
00:47:16en même temps
00:47:16un détail
00:47:18qui prouve
00:47:19que c'est Mendès
00:47:20qui a amené
00:47:21Jennifer
00:47:21à Saint-Palais
00:47:22deux heures
00:47:23avant sa mort
00:47:24monsieur le juge
00:47:26Mendès
00:47:27a changé
00:47:27plusieurs fois
00:47:28de version
00:47:28Ceridi
00:47:29lui
00:47:29continue de dire
00:47:31la même chose
00:47:31qu'il n'a pas vu
00:47:32Jennifer
00:47:33ce soir-là
00:47:33selon vous
00:47:34quel est le plus crédible
00:47:35alors d'une certaine manière
00:47:37on peut dire
00:47:38que Ceridi
00:47:39reste relativement
00:47:41crédible
00:47:42on ne peut pas
00:47:43lui opposer
00:47:43des éléments
00:47:44prouvant
00:47:44qu'il s'est rendu
00:47:45par exemple
00:47:45dans la clairière
00:47:46du bois de la chèvre
00:47:47rien ne permet
00:47:49d'attester sa présence
00:47:49dans cette clairière
00:47:50hormis les traces biologiques
00:47:53trouvées
00:47:53sur les vêtements
00:47:54de Jennifer
00:47:55à l'inverse
00:47:56en ce qui concerne
00:47:57José Mendès
00:47:59au fur et à mesure
00:48:00qu'il découvrait
00:48:01le contenu
00:48:02des éléments à charge
00:48:02le contenu
00:48:03des dossiers
00:48:04qu'il a longuement
00:48:05étudié en détention
00:48:07il me livrait
00:48:08à chaque fois
00:48:08en début d'audition
00:48:10des éléments
00:48:11de réponse
00:48:12à ce
00:48:12à quoi
00:48:13il n'avait pas su répondre
00:48:14la fois
00:48:15d'avant
00:48:16c'est à dire
00:48:16que José Mendès
00:48:17était un joueur
00:48:18d'échecs
00:48:19c'est avéré
00:48:19il jouait
00:48:20aux échecs
00:48:21sur internet
00:48:21et il avait horreur
00:48:23d'avoir un coup
00:48:23de retard
00:48:24sur son interlocuteur
00:48:25il fallait toujours
00:48:26qu'il ait la maîtrise
00:48:27ou qu'il reprenne
00:48:27la maîtrise
00:48:28du dossier
00:48:29dans la mesure
00:48:30où vous avez
00:48:30deux versions
00:48:31vous devez organiser
00:48:32une confrontation
00:48:33entre les deux hommes
00:48:34et comment ça se passe ?
00:48:35d'un point de vue judiciaire
00:48:37cette confrontation
00:48:37s'est révélée
00:48:38relativement stérile
00:48:39il y avait deux positions
00:48:41radicalement opposées
00:48:42la position de Sérédier
00:48:43est simple
00:48:43il n'a jamais rencontré
00:48:45José Mendès
00:48:46ne se souvient même pas
00:48:47de l'avoir croisé
00:48:48y compris à l'académie
00:48:50de billard
00:48:51qu'il fréquentait
00:48:51pourtant comme lui
00:48:52vous avez vérifié
00:48:53s'ils se connaissaient
00:48:54les deux hommes ?
00:48:54vous avez des témoignages
00:48:55en ce sens ?
00:48:57non
00:48:57il n'a été retrouvé
00:48:58au cours de l'enquête
00:48:59aucune connexion
00:49:00aucune communication
00:49:02aucun contact
00:49:03entre José Mendès
00:49:05et Abdelaziz Séridi
00:49:06à la fin de l'enquête
00:49:15l'emploi du temps
00:49:16de Jennifer
00:49:17croisé avec celui de Mendès
00:49:19permet de construire
00:49:20un scénario
00:49:21le soir du 27 avril
00:49:28Jennifer a quitté son travail
00:49:31vers 23 heures
00:49:3223 heures 37
00:49:36Jennifer Charon
00:49:38est appelé
00:49:39sur son téléphone portable
00:49:40depuis une cabine téléphonique
00:49:41de Royan
00:49:42cette cabine téléphonique
00:49:43est utilisée par Mendès
00:49:44puisqu'il a utilisé
00:49:45sa carte bancaire
00:49:47pour passer cet appel
00:49:48à partir de ce moment là
00:49:50on sait que
00:49:51Jennifer Charon
00:49:53sera détourné
00:49:54de son chemin
00:49:54forcément à un moment donné
00:49:55puisque
00:49:57plus après minuit
00:49:58son téléphone
00:50:00déclenche un relais
00:50:00de Saint-Palais
00:50:01minuit 20
00:50:03Jennifer a pris un café
00:50:05avec Mendès
00:50:05à la terrasse du bar
00:50:07à partir de ce moment là
00:50:09nous sommes que
00:50:10sur des hypothèses
00:50:11de travail
00:50:11le relais téléphonique
00:50:14déclenché
00:50:15par Jennifer Charon
00:50:16ensuite sera celui
00:50:17de l'hippodrome des Mat
00:50:18ce relais couvre
00:50:21la plage
00:50:22au nord de Royan
00:50:23l'enquête
00:50:25l'enquête démontrera
00:50:26que cette plage
00:50:27était connue
00:50:28de monsieur Mendès
00:50:30puisqu'il avait emmené
00:50:31certaines conquêtes
00:50:32pour des relations sexuelles
00:50:33sur cette plage
00:50:34à un moment donné
00:50:38il y a dû avoir
00:50:39elle se dévêtit
00:50:40volontairement ou pas
00:50:41peut-être reçu des coups
00:50:43c'est probablement ici
00:50:45que Jennifer a été ligotée
00:50:47avec sa chemise
00:50:48elle a été emmenée
00:50:50au bois de la chèvre
00:50:52probablement de force
00:50:53il était presque
00:50:58deux heures du matin
00:50:59quand la voiture
00:51:01est entrée
00:51:02dans la forêt
00:51:03arrivé sur les lieux
00:51:06malheureusement
00:51:07l'auteur
00:51:08ou les auteurs
00:51:09ont mis fin à ces jours
00:51:23monsieur le juge
00:51:26on comprend assez bien
00:51:27ce qui a pu se passer
00:51:28pour Jennifer
00:51:29mais le rôle
00:51:31des deux suspects
00:51:31reste assez flou
00:51:33qui a fait quoi
00:51:34dans ce scénario ?
00:51:37soyons clairs
00:51:38rien à l'issue
00:51:39de l'enquête
00:51:40ne permet d'affirmer
00:51:41que Séridi
00:51:42s'est rendu
00:51:43dans le bois de la chèvre
00:51:44pourtant on retrouve
00:51:46son sperme
00:51:47sur le pantalon
00:51:48de Jennifer
00:51:49il y a des trous
00:51:51dans son emploi du temps
00:51:51il y a quand même
00:51:52pas mal d'éléments
00:51:53qui pourraient l'incriminer
00:51:54le trou
00:51:55dans l'emploi du temps
00:51:56de Séridi
00:51:57varie selon les témoins
00:51:59de une heure et demie
00:52:00à trois heures
00:52:01de durée
00:52:02certes
00:52:04Séridi a toujours affirmé
00:52:06n'avoir jamais quitté
00:52:07la cité de la Robinière
00:52:08et l'enquête
00:52:09ne permet pas
00:52:10de lui opposer
00:52:11quelque chose
00:52:12sur ce point
00:52:12on peut également
00:52:13affirmer
00:52:15que
00:52:17la trace
00:52:19de sperme
00:52:20retrouvée
00:52:21sur le jean
00:52:22de Jennifer
00:52:22n'est jamais
00:52:23que la trace
00:52:24d'un rapport sexuel
00:52:25ou d'un acte sexuel
00:52:27mais ne suffit pas
00:52:28à le rendre
00:52:29soupçonnable
00:52:30d'un meurtre
00:52:31oui mais l'ADN
00:52:32sur la chemise
00:52:32l'ADN sur la chemise
00:52:35l'enquête
00:52:36a démontré
00:52:37que Mme Châtelier
00:52:38lavait le chemisier
00:52:40de manière
00:52:40particulièrement
00:52:41précautionneuse
00:52:42sans jamais le tordre
00:52:44ni l'essorer
00:52:44à l'eau froide
00:52:45en le faisant sécher
00:52:46à plat
00:52:47et la même enquête
00:52:49et les expertises
00:52:50ont démontré
00:52:50que des cellules
00:52:51épithéliales
00:52:52ou des cellules
00:52:52d'ADN
00:52:53pouvaient rester
00:52:54dans les fibres
00:52:54d'un tissu
00:52:55malgré un lavage
00:52:56en machine
00:52:56que décidez-vous
00:52:57pour Séridi ?
00:52:59Séridi
00:52:59je rends une ordonnance
00:53:01motivée
00:53:02de non-lieu
00:53:03le concernant
00:53:03en expliquant
00:53:04pourquoi
00:53:05les interrogations
00:53:07qui subsistent
00:53:07à l'issue
00:53:08de l'enquête
00:53:08le concernant
00:53:09et les réponses
00:53:10qu'il n'a pas apporté
00:53:11ne constituent pas
00:53:12à mon sens
00:53:12des charges suffisantes
00:53:13d'avoir commis
00:53:14le meurtre
00:53:15de Jennifer Charon
00:53:16donc il a un non-lieu
00:53:17et il est libéré ?
00:53:18je l'avais déjà
00:53:19mis en liberté
00:53:19depuis février 2008
00:53:21et que décidez-vous
00:53:22pour José Mendès ?
00:53:23en ce qui concerne Mendès
00:53:24je décide
00:53:25de le mettre
00:53:25en accusation
00:53:26devant la cour d'assises
00:53:28de la Charente-Maritime
00:53:29pour le meurtre
00:53:30de Jennifer Charon
00:53:32sans préméditation
00:53:33puisque rien ne permettait
00:53:35de retenir
00:53:35des éléments
00:53:36de préméditation
00:53:37dans cette affaire
00:53:37qui paraît
00:53:38avoir été
00:53:38largement improvisée
00:53:40et votre non-lieu
00:53:41ça passe ?
00:53:42alors il est également
00:53:44interjeté appel
00:53:45de mon non-lieu
00:53:45par le parquet
00:53:46incité à cela
00:53:48par les victimes
00:53:49et parties civiles
00:53:50qui le souhaitaient
00:53:51également
00:53:52et à la suite
00:53:53de cela
00:53:54les deux personnes
00:53:56Séridi comme Mendès
00:53:58ont été mises
00:53:58en accusation
00:53:59devant la cour d'assises
00:54:00de Charon
00:54:00de la Charente-Maritime
00:54:00Maître Andrault
00:54:08pourquoi pensiez-vous
00:54:09qu'il fallait faire appel
00:54:10de ce non-lieu ?
00:54:12l'intime conviction
00:54:13on a l'intime conviction
00:54:15que monsieur Séridi
00:54:16est coupable
00:54:16un juge d'instruction
00:54:18seul
00:54:18dans son cabinet
00:54:20a dit que non
00:54:21mais c'est inadmissible
00:54:22pour des parties civiles
00:54:23qu'une cour d'assises
00:54:24effectivement prononce
00:54:26l'acquittement
00:54:26ou une culpabilité
00:54:27c'est son rôle
00:54:28qu'un juge d'instruction
00:54:30au moment de l'enquête
00:54:31n'aille pas jusqu'au bout
00:54:32de ses investigations
00:54:32c'est ça qui a choqué
00:54:34c'est un cri du cœur
00:54:35que l'on a fait
00:54:36par cet appel
00:54:36on ne pouvait pas faire autrement
00:54:37et quels sont les éléments
00:54:39selon vous
00:54:39qui signaient
00:54:40son éventuelle culpabilité ?
00:54:43d'abord
00:54:43sur les éléments
00:54:45de l'enquête
00:54:45il est impossible
00:54:48compte tenu
00:54:49des faits
00:54:51qu'il n'y ait eu
00:54:51qu'une seule personne
00:54:52qui ait pu commettre
00:54:54les tels actes
00:54:55de barbarie
00:54:55sur Jennifer
00:54:56c'est un tout petit modèle
00:54:57si je puis dire
00:54:58Jennifer
00:54:59elle mesure 1m50
00:55:00vous avez raison
00:55:01mais malgré tout
00:55:02je pense qu'il est
00:55:03particulièrement difficile
00:55:04seul
00:55:05de ligoter quelqu'un
00:55:06qui n'a pas envie
00:55:07de l'être
00:55:08et au cœur de ces liens
00:55:09nous avons trouvé
00:55:09l'ADN
00:55:10de monsieur Séridi
00:55:12comment peut-on trouver
00:55:13de l'ADN au cœur des liens
00:55:14d'une personne
00:55:15qui ne serait pas coupable
00:55:16pour les parties civiles
00:55:18quel est l'enjeu
00:55:19du procès qui s'annonce
00:55:20la première des choses
00:55:22qu'attendent les parties civiles
00:55:23c'est de savoir
00:55:23ce qui s'est passé
00:55:24et puis on voudrait aussi
00:55:26que
00:55:26mais Séridi
00:55:27disent la vérité
00:55:29parce qu'il se cache
00:55:30derrière
00:55:31des difficultés
00:55:32dans le poids du temps
00:55:33des amnésies
00:55:34bien circonstanciées
00:55:36la ficelle est un peu grosse
00:55:38et Mendès ?
00:55:40Mendès est pire
00:55:41mais Mendès
00:55:42le
00:55:43j'ai presque envie
00:55:45de dire
00:55:46que la culpabilité
00:55:46est acquise
00:55:47alors que pour Séridi
00:55:49beaucoup moins
00:55:49Mendès
00:55:51c'est quelqu'un
00:55:51qui
00:55:52n'a jamais cherché
00:55:54à dire la vérité
00:55:57qui a toujours
00:55:58donné des versions
00:55:59à part catabrantesques
00:56:01comme on pourrait le dire
00:56:02et qui
00:56:03je crois quand même
00:56:05ne trompe personne
00:56:05les deux hommes
00:56:11doivent donc
00:56:12comparaître
00:56:12ensemble
00:56:13devant la cour d'assises
00:56:14de Sainte
00:56:15mais trois mois
00:56:16avant le procès
00:56:16un événement
00:56:17vient totalement
00:56:19changer le cours des choses
00:56:20le 5 décembre 2010
00:56:25José Mendès
00:56:26meurt à la prison
00:56:27de Sainte
00:56:27il avait
00:56:2945 ans
00:56:30tout de suite
00:56:36évidemment
00:56:36j'ai pensé
00:56:37que peut-être
00:56:38il s'était suicidé
00:56:39parce qu'il ne supportait
00:56:40pas
00:56:41d'être
00:56:42incarcéré
00:56:42pour quelque chose
00:56:43qu'il n'avait pas fait
00:56:44l'autopsie établit
00:56:47que Mendès
00:56:48est mort
00:56:48d'une crise cardiaque
00:56:49pour lui
00:56:50l'action judiciaire
00:56:51s'éteint
00:56:52il demeure
00:56:53innocent
00:56:53à jamais
00:56:54Séridi
00:56:56devra répondre
00:56:57seul
00:56:57du meurtre
00:56:58de Jennifer
00:56:59j'aurais bien aimé
00:57:02que Mendès
00:57:05soit là
00:57:05et on soit
00:57:06à la barre
00:57:07qu'il soit devant moi
00:57:09qu'il le mette
00:57:11devant ses mensonges
00:57:12l'avocat de Séridi
00:57:14lui
00:57:15est soulagé
00:57:16je savais que
00:57:17ça aurait été
00:57:18un adversaire
00:57:19redoutable
00:57:20devant la cour d'assises
00:57:21redoutable
00:57:22je sais qu'il n'aurait
00:57:23reculé devant rien
00:57:24je sais que
00:57:26c'était
00:57:26un homme
00:57:28manipulateur
00:57:29intelligent
00:57:29et habile
00:57:30et que
00:57:32je craignais
00:57:34que Samir Séridi
00:57:35ne fisse pas le poids
00:57:37le procès
00:57:40commence le 12 décembre
00:57:422011
00:57:43à Sainte
00:57:44qui est le meurtrier
00:57:46de Jennifer Charon
00:57:47les jurés de la cour d'assises
00:57:48de la Charente Maritime
00:57:49à Sainte
00:57:50ont 5 jours
00:57:51pour tenter de répondre
00:57:52à cette question
00:57:52dans le box des accusés
00:57:54un homme
00:57:55Abdelaziz Séridi
00:57:56l'ex-petit ami de la victime
00:57:57un accusé
00:57:58qui a toujours
00:57:59clamé son innocence
00:58:00et qui comparaît libre
00:58:01aujourd'hui
00:58:02là je me retrouve
00:58:05à la barre
00:58:05tout seul
00:58:06prouver
00:58:10qu'est-ce que
00:58:10je vais prouver
00:58:11je pars avec
00:58:1299%
00:58:14d'être acquitté
00:58:18mais il y avait
00:58:20toujours le 1%
00:58:21
00:58:21on prend toujours
00:58:22un risque
00:58:23quand on compare
00:58:23devant une cour d'assises
00:58:24même quand on est innocent
00:58:25l'histoire judiciaire
00:58:27nous l'a démontré
00:58:27souvent
00:58:28on prend toujours
00:58:29un risque
00:58:29le principal élément
00:58:32à charge
00:58:33contre Séridi
00:58:34c'est son emploi du temps
00:58:354 ans après les faits
00:58:37il est à nouveau interrogé
00:58:39sur sa soirée
00:58:40du 27 avril
00:58:41et il a toujours
00:58:42autant de mal
00:58:43à se souvenir
00:58:44de ce qu'il a fait
00:58:44qu'est-ce qu'il a bien pu faire
00:58:49pendant cette période
00:58:50pendant ce temps
00:58:51
00:58:52Jennifer Charent
00:58:53a été tuée
00:58:54pour
00:58:55qu'il
00:58:55qu'il cherche
00:58:57des alibis
00:58:57qui sont pas authentiques
00:58:59j'ai l'impression
00:58:59qu'il dit pas la vérité
00:59:00mais j'ai l'impression
00:59:01qu'il est en train
00:59:02de masquer
00:59:03quelque chose d'autre
00:59:04style
00:59:04l'idée qui me vient
00:59:05je me dis
00:59:06est-ce qu'il était pas
00:59:06en train de trafiquer
00:59:08par exemple
00:59:08des stupéfiants
00:59:10Samir Séridi
00:59:12c'est pas quelqu'un
00:59:13qui est naturellement clair
00:59:14donc il pouvait pas
00:59:15apparaître comme étant
00:59:16naturellement clair
00:59:17devant la cour d'assises
00:59:18par contre
00:59:19je crois qu'il est apparu
00:59:21sincère
00:59:22pour y voir plus clair
00:59:25la présidente
00:59:26convoque à la barre
00:59:27tous les participants
00:59:28à la fête
00:59:29chez le voisin
00:59:30là c'est un défilé
00:59:32improbable
00:59:33de profils
00:59:35évidemment différents
00:59:37mais de
00:59:38on qualifiera
00:59:39de cours des miracles
00:59:40le rassemblement
00:59:41de tous ces témoins
00:59:42c'est
00:59:42on plonge parfois
00:59:45au plus profond
00:59:45de la misère humaine
00:59:46le voisin
00:59:49qui a organisé
00:59:50la fête
00:59:50doit aussi témoigner
00:59:52alors le témoignage
00:59:55du voisin
00:59:56qui se fait
00:59:56dans des conditions
00:59:57particulières
00:59:58parce que le voisin
00:59:59il comparait
01:00:00en état d'arrestation
01:00:02avant de venir
01:00:04le voisin
01:00:05a appelé les gendarmes
01:00:06pour menacer
01:00:07Séridi
01:00:08la bêtise
01:00:10que j'ai faite
01:00:11j'ai appelé
01:00:12la jadamerie
01:00:13j'ai dit
01:00:13ce mec là
01:00:14je l'ouvre
01:00:16c'est vrai
01:00:16je l'ai dit
01:00:17ce mec là
01:00:19je l'ouvre
01:00:20des menaces de mort
01:00:21que les gendarmes
01:00:23ont prises au sérieux
01:00:24ils guettent donc
01:00:25le témoin
01:00:26devant le tribunal
01:00:27j'arrive
01:00:31je bois mon petit café
01:00:32tranquille et tout
01:00:33c'est qui
01:00:34au même moment
01:00:35qui passe
01:00:365 minutes
01:00:37j'étais avec
01:00:38ma copine
01:00:39et là
01:00:40je vois
01:00:41le voisin
01:00:42qui me fait
01:00:43des signes
01:00:44me fait comme ça
01:00:45et là
01:00:46c'est vrai
01:00:47que les flics
01:00:47sont venus
01:00:48ils m'ont dit
01:00:49pour ne suivre
01:00:50au commissariat
01:00:51j'ai dit
01:00:51oui
01:00:51il n'y a pas de problème
01:00:52résultat
01:00:54Rachid s'avance à la barre
01:00:55en état d'arrestation
01:00:57et une fois de plus
01:00:58il raconte que
01:00:59Séridi
01:01:00a quitté la fête
01:01:01le soir du crime
01:01:02le voisin
01:01:04il en a gros
01:01:04sur le coeur
01:01:05pour la simple
01:01:05et bonne raison
01:01:06qu'il apprend
01:01:07au moment
01:01:09de l'arrestation
01:01:10de Samir Séridi
01:01:11que
01:01:11Samir Séridi
01:01:12c'est l'amant
01:01:13de sa femme
01:01:13voilà
01:01:14donc le voisin
01:01:15il va s'évertuer
01:01:17à mettre dans le bain
01:01:19Samir Séridi
01:01:20pour que Samir Séridi
01:01:21reste en prison
01:01:22et ne puisse plus
01:01:23avoir de relation
01:01:25intime
01:01:26avec sa propre femme
01:01:27voilà
01:01:28à l'arrivée
01:01:31les souvenirs
01:01:32finalement
01:01:32des témoins
01:01:33qui sont censés
01:01:33matraquer
01:01:34que Samir
01:01:35s'est absenté
01:01:35un moment
01:01:36un autre de la nuit
01:01:36lui laissant le temps
01:01:37d'aller tuer Jennifer
01:01:38mais tout ça
01:01:39s'effrite
01:01:40au fur et à mesure
01:01:41des témoignages
01:01:41d'autres témoins
01:01:43se succèdent
01:01:44à la barre
01:01:45les gendarmes
01:01:46le juge d'instruction
01:01:47et à travers
01:01:48leur témoignage
01:01:49Mendès
01:01:50s'invite au procès
01:01:51mais le dernier jour
01:01:55quand l'avocat général
01:01:56fait ses réquisitions
01:01:57il demande
01:01:5820 ans
01:01:59contre Samir Séridi
01:02:0120 ans
01:02:04je ne m'attendais pas
01:02:07c'était un vendredi
01:02:10je me souviens
01:02:10je crois que j'ai perdu
01:02:11au moins
01:02:115-10 kilos
01:02:13à la fois
01:02:13c'est pas possible
01:02:15quand même
01:02:15après tout
01:02:16ce qu'ils ont dit
01:02:17après tout
01:02:18les enquêteurs
01:02:19ce qu'ils ont dit
01:02:21devant lui
01:02:21le juge d'instruction
01:02:23les témoins
01:02:24tout le monde
01:02:25il ose à demander ça
01:02:28je m'approche de lui
01:02:31et je lui dis
01:02:32fais-moi confiance
01:02:33fais-moi confiance
01:02:35parce qu'il faut
01:02:36qu'on aille au bout
01:02:37de l'histoire
01:02:37et de la démonstration
01:02:40de son innocence
01:02:41l'avocat de Séridi
01:02:43plaide l'acquittement
01:02:44les jurés partent délibérés
01:02:47c'était des moments
01:02:48très très durs
01:02:49on ne savait pas
01:02:50qu'est-ce qu'il y a
01:02:50qu'il y a
01:02:51au terme de 2h30
01:02:55de délibération
01:02:55la cour a tranché
01:02:57Séridi est reconnu
01:02:58non coupable
01:02:59de l'assassinat
01:02:59de Jennifer
01:03:00il est acquitté
01:03:01l'arme de l'intéressé
01:03:03bien sûr
01:03:03mais aussi de ses avocats
01:03:04c'est la justice
01:03:05la justice a été rendue
01:03:07et on est heureux
01:03:09de cette décision
01:03:10voilà c'est un grand soulagement
01:03:11ça fait bientôt 5 ans
01:03:14que je suis brisé
01:03:14qu'ils m'ont brisé
01:03:16j'ai toujours
01:03:27au jour d'aujourd'hui
01:03:27pensé quand même
01:03:29pour Jennifer
01:03:29cette fille
01:03:31pourquoi elle est morte
01:03:36parce qu'elle était naïf
01:03:40à croiser un diable
01:03:41c'était ça
01:03:44maître Andro
01:03:50comment le père
01:03:51de Jennifer
01:03:51a-t-il réagi
01:03:53à cet acquittement
01:03:53pourrait-on dire
01:03:54annoncé
01:03:55c'est un monde
01:03:56qui s'écroule
01:03:57une conviction
01:03:58qui s'écroule
01:03:59c'est trop dur
01:04:01pour un père
01:04:02de savoir
01:04:04que sa fille
01:04:05a été assassinée
01:04:05alors que l'assassinat
01:04:06est reconnu
01:04:07et qu'on n'a pas
01:04:09le nom des assassins
01:04:10c'est aussi
01:04:11l'aléa judiciaire
01:04:12c'est aussi
01:04:14qu'il ne faut pas
01:04:17trop compter
01:04:18sur la justice
01:04:18pour apporter
01:04:19des réponses
01:04:19que l'on souhaite
01:04:20et malheureusement
01:04:21aujourd'hui
01:04:22c'est monsieur Charon
01:04:23qui a fait les frais
01:04:26de cette divergence
01:04:26le parquet n'a pas fait appel
01:04:34l'état français
01:04:35doit donc
01:04:36des indemnités
01:04:37à Samir Séridi
01:04:38qui a passé
01:04:39un an
01:04:40deux mois
01:04:41et 22 jours
01:04:43en prison
01:04:43pour rien
01:04:44à Samir
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