Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste était l'invité du Face à Face d'Apolline de Malherbe ce vendredi 31 octobre 2025 sur RMC et BFMTV.
00:00Taxe Zuckmann, c'est aujourd'hui. Est-ce que vous dites ce matin, si elle n'est pas obtenue, si elle n'est pas votée, si elle ne rentre pas dans ce budget, alors nous nous retirerons ?
00:10Je vais vous répéter ce que j'ai dit les semaines précédentes. Moi, ce que je souhaite, c'est qu'on puisse corriger la copie du gouvernement.
00:18La copie du gouvernement, c'est quoi ? C'est des restrictions nouvelles pour les classes populaires et les classes moyennes.
00:22Ce sont elles qui vont aujourd'hui devoir payer les conséquences de ces 1300 milliards de dettes supplémentaires que nous avons contractées sous la présidence d'Emmanuel Macron.
00:33Et donc, pour ces gens qui n'en ont pas profité, on leur dit maintenant, c'est vous qui allez rembourser.
00:37Ce n'est pas normal. C'est-à-dire que c'est les franchises médicales qui doublent.
00:40Ça veut dire qu'on va geler les pensions de retraite, qu'on va geler les allocations familiales, toutes les prestations sociales,
00:45que l'on va faire en sorte que désormais, on fiscalise les revenus des gens qui sont en infection longue durée, qui ont par exemple le cancer,
00:52qu'on va fiscaliser les revenus des apprentis. Tout ça, c'est absolument impossible à imaginer même.
00:58Et donc, ce que je dis, c'est qu'il nous faut de l'argent pour corriger la copie.
01:03Et donc, soit on dégrade, non pas simplement la note de la France, mais on dégrade le déficit.
01:09Et donc, nous ne reviendrons jamais à un niveau qui permet...
01:10Donc, il faut bien trouver de l'argent.
01:12Il faut trouver de l'argent pour éviter que les classes populaires et les classes moyennes ne soient elles-mêmes taxées.
01:16Alors, vous le trouvez où ?
01:17Ça ne peut pas être... On ne peut pas demander aux classes populaires de payer l'impôt que les milliardaires ne veulent pas payer.
01:22Et donc, ce que je dis, c'est que... Je ne sais pas si le véhicule, ce sera la taxe Zuckmann.
01:26Ce que je sais, c'est que nous ne pouvons pas accepter le fait qu'il y ait aujourd'hui des gens
01:31qui continuent à payer moins d'impôts que tous les Français et qui continuent à se plaindre.
01:37Ce matin, Philippe Véran, qui était à votre micro et qui vient...
01:39Donc, chef d'entreprise.
01:40Oui, 251ème fortune française.
01:43600 millions de patrimoine.
01:44Et qui explique, je ne peux pas payer.
01:46Et donc, je m'expatrierai si on me demande quoi que ce soit.
01:49Et il dit, en fait, je ne peux pas payer 2% de l'équivalent de mon patrimoine.
01:5312 millions par an. Pour lui, ce serait concrètement 12 millions par an.
01:55Non, non. Ce n'est pas 12 millions de plus.
01:57Ça veut dire que soit il ne paye pas du tout d'impôts.
01:59Et donc là, il a tellement optimisé que c'est un scandale absolu.
02:02Soit il paye peut-être déjà 10 millions.
02:04Et dans ces cas-là, on en rendra 2 millions de plus.
02:06Parce que c'est un impôt planché.
02:08C'est un impôt différentiel. Et donc, c'est un impôt planché.
02:10On dit qu'on ne peut pas payer moins de 2% de ce qui est son patrimoine.
02:14Patrimoine qui n'est pas un patrimoine dormant.
02:16Ce n'est pas de l'argent dans une chaussette.
02:18C'est de l'argent qui, chaque année, rapporte.
02:19Et il rapporte combien ? Il rapporte entre 7 et 12% chaque année.
02:23Ça veut dire qu'on ne veut pas le spolier.
02:25On veut dire simplement qu'il s'enrichisse un peu moins vite.
02:28Et faire en sorte que l'argent qu'il ne paye pas aujourd'hui,
02:31eh bien, d'autres n'aient pas à le payer.
02:33Vous lui dites ça.
02:33C'est juste ce que je dis.
02:34Si, en tout cas, décide de partir, il a 2 000 employés en France.
02:38Oui, enfin, 2 000 employés ne partiront pas.
02:40Et son activité, elle restera en France.
02:42Ce que je dis, c'est que je vois les rapports qui sont pendus au fur et à mesure,
02:46y compris par des organismes qui dépendent du gouvernement.
02:49C'est 0,001% de patrons qui seraient prêts, en réalité, à partir.
02:55Et tant pis qu'ils partent.
02:55Écoutez, moi, je les appelle à une forme de patriotisme.
02:59Parce que c'est quand même dingue d'avoir des gens qui sont aussi riches
03:03et qui disent « je ne peux pas payer ».
03:04On va demander à un retraité,
03:06quelqu'un qui toute sa vie a travaillé pour enrichir ce pays,
03:09on va lui dire « toi, ta pension, elle va être gelée ».
03:12Et toi, qui es dans les 500 plus grosses fortunes de France,
03:15qui as vu ton patrimoine doubler en 8 ans,
03:18eh bien, tu dis simplement « ben voilà, moi, quand même, on ne peut pas me demander plus ».
03:22Ce n'est pas normal qu'on ait ce type de réflexion.
03:24Sauf qu'Olivier Faure, vous le savez.
03:25On est des patriotes et on devrait tous ensemble se dire
03:27« qu'est-ce que je peux faire pour servir mon pays ? »
03:29Et « qu'est-ce que je peux faire pour que ceux qui n'ont rien… »
03:32Enfin, vous avez quand même aujourd'hui 12 millions de Françaises et de Français
03:35métropoles et outre-mer qui vivent sous le seuil de pauvreté.
03:39Et on leur dit à eux « ben vous, on va vous joler vos prestations sociales ».
03:42En revanche, vous, les grandes fortunes, on ne va rien vous demander.
03:45Vous savez que chaque année, les entreprises, elles ont une aide
03:48qui est de plus de 200 milliards d'euros.
03:50Ça n'est pas juste une paille.
03:53Et ça, je n'ai pas entendu un seul chef d'entreprise dire
03:55« écoutez, je comprends, il faut faire des économies ».
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