00:00Il n'y a plus de blocage sur les terres rares.
00:04Ça va disparaître de notre vocabulaire.
00:07C'est un accord d'un an et nous l'étendrons ensuite.
00:10Les droits de douane étaient de 57%.
00:12Ils passent à 47%.
00:14Nous les avons réduits par rapport au fentanyl.
00:17Car je crois qu'ils prennent vraiment des mesures à ce sujet.
00:20On le voit déjà.
00:23Voilà, pour ces déclarations faites à la radio pour l'instant.
00:26On aura les images un peu plus tard.
00:27On va y revenir ce matin avec Anne Corpé et Lou qui s'y est là.
00:30Je commence par vous.
00:31Anne, Donald Trump a mis une note de 12 sur 10 à cette rencontre avec Xi Jinping.
00:38Est-ce qu'il a vraiment gagné le match de président ?
00:39De toute façon, par principe, Donald Trump se présente toujours comme vainqueur des négociations.
00:44Nous nous sommes mis d'accord sur presque tout.
00:46Est-il pavoisé ?
00:48En réalité, tout est dans ce presque.
00:50Puisqu'aucun document n'a, semble-t-il, été signé.
00:55Ce sera peut-être fait lors de la visite que le président américain a annoncé qu'il ferait en Chine en avril prochain.
01:03Bon, sur les annonces qu'il a faites, il y a la question du retour des terres rares.
01:09C'est important pour les industries américaines.
01:11Surtout celle de la vente considérable, de volume considérable, est-il dit, de produits agricoles et notamment de soja aux chinois.
01:19Ça, c'est un message pour son électorat, notamment les fermiers du Midwest qui ont souffert de l'arrêt des importations chinoises.
01:28Juste avant la rencontre, Donald Trump avait écrit sur son réseau social qu'il allait participer au G2.
01:35Manière de souligner que c'était un face-à-face entre les dirigeants des deux plus grandes puissances.
01:40Et quand il est tout seul, c'est un géant.
01:42Voilà, quand il est tout seul, c'est un géant.
01:44Des deux plus grandes puissances mondiales.
01:47Et il ne pouvait que se vanter d'en sortir gagnant.
01:50Mais juste avant la rencontre, il a aussi écrit que les États-Unis allaient reprendre les essais nucléaires.
01:57Et ça, ça a dû jeter un froid sur la rencontre parce que les dirigeants n'aiment pas accueillir comme ça des surprises de cette nature juste avant une rencontre de haut niveau.
02:10Et dans son message, Donald Trump écrivait qu'il faisait ça évidemment pour contrer la Russie.
02:14Mais aussi, écrivait-il, la Chine qui, dit-il, rattrapera dans le camp, dans le champ du nucléaire, Moscou et Washington dans les cinq ans.
02:26Il faut se souvenir que la Chine a été désignée par les États-Unis en 2020 sous le premier mandat de Donald Trump comme posant un défi systémique aux États-Unis.
02:38C'est-à-dire qu'elle défie Washington sur les plans économiques, technologiques, commerciaux, bien sûr, militaires aussi.
02:48Et les capacités chinoises remettent en cause la domination américaine, ce qui est un peu difficile à avaler pour Donald Trump.
02:57Annoncer la reprise des essais nucléaires, c'était une manière de montrer que les États-Unis, au moins dans ce domaine, restaient les maîtres du jeu.
03:04Mais quelle que soit la réalité des accords qui ont été conclus lors de ce face-à-face, eh bien, ils ne mettront pas un terme à cette lutte acharnée pour la place de première puissance mondiale.
03:19Et cette lutte se joue dans bien des domaines, Damien.
03:22Il y a eu un consensus sur des solutions.
03:25Ça pourrait être du Donald Trump et pourtant c'est du Xi Jinping.
03:27On va en parler avec Lou Kissiella.
03:29Bonjour Lou, vous avez été notre correspondante à Shanghai.
03:32Essayons comment, on s'en va voir un peu plus sur la position chinoise parce que Xi Jinping est en train de parler.
03:38C'est lui qui le dit.
03:39Alors, un peu plus, mais ce n'est pas la peine de s'attendre à des éléments de langage aussi dithyrambiques.
03:43Ce n'est pas le style.
03:44Ce n'est pas du tout.
03:45Xi Jinping a souligné l'importance de la communication plutôt que de la confrontation.
03:49Il dit que le commerce, l'économie devraient être au cœur des échanges.
03:52Il parle d'étendre la coopération entre les deux pays.
03:55Il ajoute aussi que la Chine ne cherche ni à défier ni à remplacer aucun pays et se concentre sur, mena bien, ses propres affaires.
04:02Ce sont des éléments de langage plutôt habituel de la part du parti communiste chinois.
04:06On prétend toujours écarter le côté politique et idéologique pour se concentrer sur les affaires et le commerce.
04:12Mais dans la manière dont c'est formulé, on sent pointer un ton un petit peu accusateur vis-à-vis des États-Unis de Donald Trump,
04:18sans le dire explicitement quand il dit que la Chine ne cherche ni à défier ni à remplacer
04:23ou qui dit qu'il faut éviter la confrontation, il pointe un peu du doigt le comportement américain avec un côté
04:29« c'est vous qui avez commencé », tandis que la Chine, elle, met en avant des interactions positives.
04:34Sur la forme, on ne peut pas dire que Xi Jinping soit très expressif.
04:38On l'a vu pendant la poignée de main.
04:39Il est resté impassible, pas un mot de trop face à un Donald Trump, lui qui parlait beaucoup,
04:44qui mettait des tapes dans le dos, qui disait « on va avoir une très bonne réunion, mais c'est un rude négociateur ».
04:49Et franchement, j'ai trouvé que les manières triviales de businessman de Trump vraiment contrastaient avec la froideur de Xi
04:55et que Donald Trump avait même l'air un peu nerveux, voire déstabilisé par l'attitude de son homologue chinois.
05:01La question de Taïwan n'a pas été abordée selon Donald Trump.
05:04Anne, c'est pourtant un point de tension majeur entre Washington et Pékin.
05:08Oui, et il faut noter que quelques jours avant cette rencontre,
05:12la Chine avait fait une démonstration de force avec l'envoi de bombardiers et d'avions de chasse autour de Taïwan.
05:19Ça indiquait clairement que les négociations commerciales n'impliquaient aucune concession de la part de Pékin
05:26sur cette question de Taïwan, qui est essentielle, prioritaire pour la Chine.
05:32Donald Trump a apparemment bien reçu le message, puisque selon lui, le sujet n'a pas été mis sur la table.
05:38En fait, le président américain est persuadé que la puissance militaire américaine suffira à elle seule
05:44pour dissuader Xi Jinping de recourir à la force pour s'emparer de Taïwan,
05:53même si les États-Unis et leurs alliés sont en train de perdre leur nette supériorité militaire,
05:59notamment dans le détroit de Taïwan.
06:02D'ailleurs, Donald Trump a passé la semaine dernière à demander à ses alliés de la région
06:06à renforcer leur défense, à augmenter leurs dépenses militaires pour contrer la Chine.
06:12La politique américaine vis-à-vis de Taïwan s'inscrit dans le cadre de ce qu'on appelle l'ambiguïté stratégique,
06:17c'est-à-dire que les États-Unis ne reconnaissent pas l'indépendance de Taïwan,
06:21mais ils lui fournissent, et c'est inscrit dans la loi, les moyens de se défendre.
06:26Et pendant la campagne en 2024, Donald Trump avait quand même souligné
06:31que Taïwan était proche de la Chine et très loin des États-Unis.
06:35Contrairement à Joe Biden, il garde le flou sur la question de savoir
06:39si les États-Unis interviendraient militairement en cas d'attaque de la Chine sur Taïwan.
06:45Taïpé a donc de bonnes raisons de s'inquiéter,
06:47surtout qu'on a vu que les États-Unis n'étaient pas les meilleurs alliés du monde
06:53depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
06:56– Loup, rien de vraiment nouveau sur Taïwan finalement ?
06:59– Non, rien de nouveau, et c'est un peu étonnant quand même,
07:01parce que Taïwan c'est un emblème de l'idéologie de Xi Jinping,
07:04ce qu'il appelle la réunification, c'est vraiment un élément fondamental de ses objectifs,
07:09même si je rappelle que le Parti communiste n'a jamais contrôlé l'île,
07:12donc parlons plutôt d'annexion.
07:13Il y a un aspect idéologique qui est important dans le contrôle de Taïwan,
07:16mais surtout stratégique, qui contrôle Taïwan, contrôle l'accès au Pacifique,
07:20qui est aussi un des plus grands des trois commerciaux du monde.
07:22On a parlé des bombardiers qui ont effectué des manœuvres autour de Taïwan,
07:27ce n'est pas anodin même si ça reste un exercice de routine.
07:31Et le soutien américain à Taïwan, ça reste un problème pour Xi.
07:35Aujourd'hui les États-Unis disent ne pas soutenir l'indépendance de l'île,
07:38mais la Chine préférait largement qu'elle s'y oppose plus clairement,
07:42on n'y est pas encore.
07:43S'ils n'en ont pas parlé aujourd'hui,
07:44peut-être que les deux dirigeants le feront lors de la visite de Donald Trump en avril prochain.
07:49Merci à vous deux de nous avoir aidés à décrypter cette rencontre
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