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  • il y a 10 heures
Bracage du Louvre - Les deux suspects interpellés ont "partiellement reconnu leur participation" dans le vol des bijoux du musée du Louvre. Des bijoux qui restent introuvables.
Où en est l'enquête ? Qu'en est-il des deux autres suspects recherchés ? Laure Beccuau, la procureure de la République de Paris, est l'invitée de RTL.
Regardez Face à Fogiel du 30 octobre 2025.

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Transcription
00:00Il est 8h17, face à Fogiel, l'interview de Marc-Olivier Fogiel ce matin, vous recevez Laure Bécrouot, c'est la procureure de Paris.
00:13C'est elle qui suit de près l'enquête sur le braquage du Louvre et les bijoux disparus.
00:17Bonjour Madame la procureure.
00:18Bonjour Monsieur Fogiel.
00:19Merci d'être ce matin sur RTL. Avec cette dernière info RTL, 5 interpellations hier soir autour de 21h.
00:25Vous nous le confirmez ce matin ?
00:26Oui bien sûr, je vous le confirme, ces interpellations sont désormais réalisées sur commission regatoire des deux magistrats instructeurs qui ont été désignés.
00:34Elles ont eu lieu respectivement sur Paris, mais également dans l'agglomération parisienne et notamment dans le 93.
00:41Les 5 ensemble ?
00:43De façon déclinée, en fait il y a eu plusieurs objectifs qui ont été ciblés par les enquêteurs et donc qui ont été interpellés au cours de cette soirée.
00:52J'imagine que vous pouvez en dire trop, mais vous avez le profil des 5 interpellés ?
00:55Il est trop tôt pour vraiment vous le décrire. Ce que je peux dire c'est que l'un d'entre eux était effectivement un des objectifs des enquêteurs,
01:03puisque nous avions des traces ADN le concernant qui le lie, de notre point de vue, au vol qui a été commis.
01:11Ce que vous nous dites là, ça veut dire que l'un d'entre eux, clairement, faisait partie des 4 du commando du Louvre ?
01:15C'est ce que l'on suppose et c'est un des suspects que l'on avait, je dirais, dans le viseur, si vous me passez cette expression,
01:22au cours des investigations qui avaient été menées quant aux autres personnes qui sont placées en garde à vue,
01:27ce sont des personnes qui peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits.
01:32Dernière question là-dessus, les 5 dans le même lieu ou dans 5, dans 5 lieux différents ?
01:36Interpellation dans différents lieux.
01:38Différents lieux.
01:40Ça intervient après l'arrestation de dimanche de deux suspects qui hier ont été donc mis en examen,
01:47qui ont passé la nuit en prison, on va y venir, parce que l'un d'entre eux, un Algérien de 34 ans,
01:52était en train de partir pour l'Algérie.
01:55Est-ce que finalement, vous aviez déjà les 5 dans votre viseur,
01:59et le fait qu'ils partent en Algérie, ça a un peu précipité les choses, vous vouliez tous les serrer ensemble ?
02:05On peut dire ça comme ça.
02:06C'était peut-être pas totalement l'objectif, effectivement.
02:10Je ne vais pas vous cacher que les investigations et l'enquête ont connu une phase d'accélération
02:14lorsque les enquêteurs ont appris que l'une des personnes que nous suspections
02:19prenait un vol pour l'Algérie, surtout sans billet de retour.
02:23Donc là, il a fallu évidemment accélérer les opérations d'interpellation.
02:28Évidemment, hier, on a été très frappés lors de votre conférence de presse, on va y revenir,
02:32vous disiez que les bijoux n'avaient pas été retrouvés, mais vous faisiez un appel,
02:35rendez-les et puis on sera peut-être plus cléments.
02:37Ce matin, vous ne les avez pas les bijoux avec les 5 interpellations ?
02:39Les perquisitions qui ont eu lieu au cours de la soirée et de la nuit ne nous ont pas permis
02:43de retrouver le butin de ce cambriolage.
02:46Mais vous avez bon espoir, j'imagine.
02:47Plus en avance, plus vous avez bon espoir.
02:48Je dirais que, comme toute enquête, cette enquête, c'est un peu comme un fil d'Ariane
02:52où, je ne sais pas s'il faut prendre la comparaison d'une toile d'araignée,
02:56mais petit à petit, les enquêteurs, au fur et à mesure des auditions qu'ils réussissent à recueillir,
03:02au fur et à mesure des constatations probatoires que l'on a,
03:07parce qu'on a d'abord des preuves que l'on trouve sur le lieu des faits,
03:11il y a des exploitations de vidéoprotection,
03:13mais ensuite, au fur et à mesure des perquisitions, on trouve des téléphones,
03:17on trouve d'autres objets.
03:18Et à chaque fois, l'enquête rebondit à partir de ces éléments nouveaux.
03:21Donc, on ne peut jamais dire qu'une enquête s'achève tant que les perquisitions ne sont pas achevées,
03:25tant qu'il y a des fils à tirer.
03:27Et puis aussi...
03:28Mais ces fils que vous tirez, ils vous amènent petit à petit vers les bijoux, forcément.
03:31C'est ce que nous espérons.
03:32Après, moi, ce que je souhaite très clairement,
03:36c'est dire à ceux qui les détiendraient aujourd'hui,
03:40c'est qu'évidemment, la justice saura tenir compte
03:43de l'absence de préjudice de ce cambriolage.
03:47Ça, ça veut dire que c'est un deal ?
03:49Ou c'est parce que ça, c'est la suite logique de la justice ?
03:51C'est la suite logique, c'est la suite logique de ceux qui se réalisent dans chaque affaire.
03:59Je dirais, la coopération, l'enquête, on en tient compte pour la peine, évidemment.
04:03Quand vous me dites, Mme Proctor, ceux qui ont les bijoux, je leur demande de les rendre,
04:07est-ce que, vous n'allez pas me le dire comme ça,
04:08mais au fond de vous, vous savez qu'il y avait les bijoux ?
04:11Pardon ?
04:12Vous savez qu'il y avait les bijoux.
04:13Quand vous faites ce message un peu large, au vu de l'enquête,
04:17vous savez à qui vous vous adressez ?
04:18Je ne me prononcerai pas du tout sur ce point.
04:20Ce que je sais, c'est que nous avons eu recours à un office tout à fait spécialisé
04:24qui est l'Office Central de Lutte contre le Trafic des Biens Culturels
04:28et qu'à l'heure actuelle, cet office, non seulement est en train d'examiner
04:32tout le marché légal des œuvres d'art, mais ça, on est tous d'accord,
04:35ce n'est pas sur ce type de marché que surgiront les bijoux.
04:38En revanche, il y a un certain nombre de marchés parallèles
04:41que la spécialisation de cet office s'est explorée.
04:44Et donc là aussi, nous avons une vigilance sur ce type de marché.
04:48Ça veut dire que sur ce marché-là, et là, ce n'est pas forcément pour ce qui est intervenu au loup,
04:52mais il y a des gens très riches qui passent commande et qui disent
04:56« Allez me chercher ce bijou-là, on sait qu'il n'a aucune valeur sur le marché de la revente,
05:00mais moi j'ai envie de l'avoir chez moi pour le contempler. »
05:02Alors, c'est peu fréquent dans les affaires judiciaires, même si ça n'est jamais exclu.
05:07Une enquête est forcément ratée quand on exclut une hypothèse, il faut toutes les explorer.
05:12Il y a différentes hypothèses dans ce dossier, notamment l'hypothèse que ces bijoux
05:17pourraient être une marchandise de blanchiment, voire de négociation,
05:21dans le milieu de la criminalité organisée.
05:23Donc, on observe tout.
05:26Ce qu'on peut dire quand même, c'est que ces bijoux, quand je parlais d'invendables,
05:29tout est toujours possible dans l'esprit d'un délinquant ou d'un malfaiteur.
05:34Mais malvendables en fait, vous vouliez dire.
05:35Voilà, tout à fait. Ils ne sont pas vendables sur le marché légal.
05:39Et si on a la mauvaise idée de les vendre sur un marché illégal,
05:42on est coupable de recel de crimes, et donc on prend tous les risques à cet égard.
05:47Les deux qui ont passé la nuit en prison, qui sont donc mis en examen,
05:52vous avez dit hier, qu'ils ont partiellement reconnu leur implication devant les enquêteurs.
05:57D'abord, la garde à vue, ça a duré 96 heures.
06:00Un petit peu moins.
06:00Ils se sont mis à table tout de suite, ou alors il a fallu les conduire à reconnaître
06:08parce que vous leur opposiez des preuves. Comment ça s'est passé ?
06:10Ça se passe de façon assez classique, c'est-à-dire que dans un premier temps,
06:14les intéressés, bien évidemment, assistés d'avocats, échangent avec les enquêteurs,
06:19et pas forcément spontanément, ne reconnaissent ce qu'on pense pouvoir leur imputer.
06:26Après, en l'occurrence, ils ont fini par admettre
06:28qu'ils avaient été impliqués dans ce cambriolage.
06:33Mais partiellement comment ? Parce qu'on va y venir, vous avez des preuves
06:35pour montrer qu'ils étaient partiellement...
06:37Partiellement, ça veut dire simplement qu'ils se sont livrés à des déclarations
06:41que, côté enquêteurs et côté magistrats du parquet, nous estimons minimalistes
06:46par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier.
06:50Le dossier, il vous paraît qu'il y a une trace ADN à l'intérieur de la galerie Apollon
06:53pour l'un d'entre eux, donc forcément il y était.
06:55Lui, il ne le reconnaît pas ?
06:56Alors, c'est au niveau de ses déclarations, il a fait des, je dirais, des explications.
07:04Il a présenté des explications qui consistent effectivement
07:07à admettre sa présence sur les lieux du vol.
07:10Ensuite...
07:10À l'intérieur ?
07:11Ensuite...
07:12À l'intérieur de la galerie ?
07:13Ensuite...
07:14Alors après, sur ces déclarations, moi je ne souhaite pas, je dirais,
07:19m'étendre davantage.
07:20Pourquoi ?
07:21Tout simplement parce que même ces déclarations ont été faites devant les enquêteurs.
07:25Hier, devant le magistrat instructeur, les deux mises en examen n'ont pas souhaité s'exprimer,
07:31ce qui est leur droit, ce qui est logique quand on sort sans doute de presque 4 jours de garde à vue.
07:38Ces déclarations, ils pourront les formuler différemment devant les magistrats instructeurs.
07:44Et donc, en l'état...
07:46Clairement, qu'est-ce que vous pouvez nous dire ? Ils ont reconnu quoi, en fait ?
07:48Ils ont reconnu qu'ils étaient impliqués dans ces faits de cambriolage.
07:51Et ils ont mis du temps pour le faire, parce que vous aviez les preuves pour les faire passer ?
07:54Un temps relatif.
07:56Pour vous, c'est des maillons de la chaîne, ou c'est des cerveaux ?
07:58Parce que les profils, un Algérien de 34 ans, avec peu de casiers judiciaires, en fait,
08:04et un deuxième Français âgé de 39 ans, lui, il a l'air plus sérieux,
08:07mais ça n'a pas l'air d'être un cerveau, quand même.
08:09Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que lorsque, aujourd'hui, on examine les actions de la criminalité organisée,
08:15il faut un petit peu sortir du cadre, si vous passez cette expression.
08:19Parce qu'on a tous l'image d'une criminalité organisée, un peu type mafieux,
08:23où vous avez le patron et tout un tas d'équipes qui gravitent autour de lui,
08:28parce que ce sont des connaissances.
08:29La criminalité organisée, aujourd'hui, ce sont à la fois des profils
08:33qui sont très liés à la criminalité organisée,
08:36comme on en a l'image un peu classique,
08:38mais aussi des personnes recrutées sur les réseaux sociaux,
08:42n'ayant aucun casier judiciaire,
08:43et susceptibles pour, quelquefois, des sommes qui nous sidèrent,
08:46vu les actions auxquelles ils participent,
08:49de participer à ces actions,
08:51faire des règlements de compte,
08:53et, typiquement, participer à ce type de fait.
08:56C'est la suite des investigations qui nous dira
08:58dans quel secteur se situent nos deux intéressés,
09:00mais de fait.
09:01Mais pour vous, c'est plus des exécutants que des commanditaires ?
09:03Si l'on analyse leur casier,
09:06on ne peut pas, effectivement, considérer
09:08qu'ils font partie du haut du spectre de la criminalité organisée.
09:12Ils vous ont balancé, des complices ?
09:16Je ne dirai rien sur leurs déclarations,
09:19mais ce que je peux vous dire,
09:23c'est que les interpellations qui ont eu lieu dans la soirée d'hier,
09:26si c'est le sens de votre question,
09:28n'ont pas été du tout liées aux déclarations des intéressés,
09:32mais sont liées à d'autres éléments dont nous disposons au dossier.
09:35Les éléments dont vous disposez au dossier,
09:37sans être, j'imagine, non plus trop précises,
09:39mais c'est le fruit de quoi ?
09:40Des tests ADN qui ont été pris partout ?
09:43La vidéosurveillance, j'imagine que c'est un travail de fourmi
09:45de ce qui se passe depuis maintenant dix jours.
09:48Alors, c'est effectivement la conjonction de compétences multiples,
09:52c'est-à-dire tout commence évidemment par les traces ADN,
09:57les empreintes, tout ce qu'on peut retrouver sur les lieux.
10:00Ça, c'est la première étape.
10:01Et là, nous avons, je dirais, l'opportunité de prendre de nombreuses traces
10:07parce que les intéressés qui voulaient incendier le camion-nacelle
10:10ont été interrompus dans leur projet
10:13par l'arrivée d'une patrouille de police
10:15et par les surveillants du Louvre.
10:17Puis ensuite, nous avons tout ce qui est la vidéosurveillance,
10:20puis ensuite, nous avons la téléphonie,
10:21puis ensuite, nous avons la découverte d'autres objets au cours des perquisitions
10:25et de briques en briques, l'enquête se construit et se resserre autour de ceux qui peuvent y être impliqués.
10:33De briques en briques, on a déjà sept briques, les deux premières, les cinq.
10:38On imagine qu'il y aura d'autres interpellations.
10:40En tout cas, l'enquête se poursuit pour ça.
10:42L'enquête se poursuit pour identifier l'ensemble des protagonistes
10:45qui ont été impliqués dans ce cambriolage,
10:50dans sa préparation,
10:51dans l'assistance à ceux qui étaient le commando qui agissait sur les lieux d'effet.
10:57Encore une fois...
10:58Toujours sans enquêteur pour tout ça ?
10:59Nous avons l'avant, le moment de l'action et l'après,
11:04mais toutes les comparses dans cette équipe seront identifiées.
11:10Toujours sans enquêteur mobilisé, jour et nuit ?
11:12Il y a toujours un nombre d'enquêteurs qui restent de très haut niveau
11:15et j'ai oublié de vous citer dans toutes ces technicités,
11:19la technicité de la cybercriminalité
11:21qui nous permettent d'étudier toute la téléphonie
11:24et notamment la téléphonie cryptée.
11:26Pour conclure, évidemment, on revient aux bijoux, forcément.
11:29Vous êtes dans quel état d'esprit ?
11:32Inquiète ?
11:32Ou alors, vous savez qu'on va finir par les retrouver, ces bijoux ?
11:36Mon rôle n'est pas d'être inquiet.
11:37Mon rôle, d'être déterminé, c'est ça mon état d'esprit.
11:41La détermination.
11:42Mais cette détermination, elle est partagée avec l'ensemble des enquêteurs
11:47dont je connais la technicité sur ce type de sujet.
11:50Merci de toutes ces précisions ce matin au micro d'ertal.
11:53Vous revenez dès qu'on les retrouve ?
11:54Eh bien écoutez, je ne vous promets pas de vous les amener,
11:57mais si on les retrouve, je ne manquerai pas de le communiquer, évidemment.
12:00Attention parce que demain matin, Marc, on recevra le braqueur
12:03qui viendra rendre les bijoux.
12:04Donc quand même, méfiez-vous, restez près de chez nous.
12:06Venez-moi dans ces cas-là.
12:08Merci.
12:09Merci.
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