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Le ministre du Logement et de la Ville, Vincent Jeanbrun, était l’invité de #LaGrandeInterview de Thomas Bonnet dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Vincent Jambrun, bonjour.
00:01Bonjour.
00:02C'est votre grande interview sur Europe 1 et sur CNews.
00:05Vous êtes ministre de la Ville, ministre du Logement.
00:08On a beaucoup de sujets à aborder ce matin.
00:09Je voulais commencer avec le sort de Marie-Claude à Nantes.
00:13Elle a 73 ans et depuis 5 jours, elle a arrêté de manger.
00:16Elle fait une grève de la faim pour alerter sur sa situation.
00:18Elle mettait son appartement, en tout cas une partie de son appartement en location.
00:22Et le locataire ne veut plus quitter les lieux.
00:23Il a même pris possession de l'intégralité des lieux.
00:26Qu'est-ce que vous lui répondez ce matin ?
00:27Quelle réponse peut lui apporter l'État ?
00:29D'abord, lui dire qu'elle n'est pas seule dans son combat.
00:32Les services de la préfecture l'ont contactée.
00:34Moi, j'ai essayé de la joindre hier soir pour lui dire le soutien qui est le nôtre
00:38face à une situation profondément injuste.
00:41Elle est, je crois, reçue cet après-midi même pour pouvoir porter plainte
00:44et pour qu'on puisse faire avancer la procédure.
00:47Mais au-delà de son cas personnel, ça nous interpelle sur un vrai sujet.
00:50C'est que fait-on ? Quelle est la réponse publique quand on a une situation de cette nature ?
00:55On a eu une vraie progression avec la loi de mon prédécesseur, Guillaume Casbarian,
00:59qui avait fait une loi anti-squat et qui permet déjà d'avoir des outils forts
01:03quand quelqu'un rentre illégalement chez vous.
01:06Vous êtes parti, même dans une résidence secondaire, on rentre chez vous.
01:09Là, vous avez les outils juridiques.
01:10Les préfets peuvent, en 72 heures, procéder à une expulsion.
01:13Ça a été une grande avancée.
01:14Mais on voit, dans le cas de cette situation ou dans d'autres,
01:18que si la personne rentre légalement dans le domicile,
01:21et là, on retombe sur un commun.
01:22C'est-à-dire qu'un contrat de location, par exemple, pour une courte durée,
01:25elle se maintient à l'intérieur.
01:27Exactement. On est obligé de passer par le juge.
01:29Ça prend du temps. La trêve hivernale s'applique, etc.
01:32C'est vrai dans le cas d'un bail, comme a passé Marie-Claude.
01:35C'est vrai également avec du Airbnb.
01:37Et donc là, il y a vraiment un angle mort.
01:38Il y a une faille juridique.
01:39Il faut absolument qu'avec les parlementaires, on la corrige.
01:42Parce que c'est inacceptable ce qui se passe.
01:44Vous allez déposer un projet de loi prochainement pour corriger cette situation ?
01:47Vu le contexte, j'aimerais plutôt que ce soit avec les parlementaires
01:50qu'on fasse émerger un projet de loi.
01:52Mais je considère qu'on ne peut pas garder la situation dans l'État.
01:55Et donc, avec mes collègues du gouvernement et avec des parlementaires,
01:57je pense qu'il est urgent qu'on ait une proposition forte.
02:01Pas de squatteur, pas d'occupation illégale.
02:04Il faut protéger le propriétaire.
02:06Vous savez, le Premier ministre m'a demandé de lancer un grand plan
02:08pour sauver le logement en France.
02:09C'est-à-dire la construction du neuf, la réhabilitation de l'ancien.
02:12Un des premiers ingrédients pour redonner envie aux Français
02:15d'investir dans la pierre, d'investir dans le logement,
02:17c'est la confiance qu'en tant que propriétaire,
02:20je n'aurai pas de problème avec mes locataires.
02:21C'est fondamental.
02:23Et d'ailleurs, les locataires honnêtes,
02:24ils sont tous pénalisés quand il y a un locataire malhonnête
02:26qui squatte et qui occupe.
02:28Donc, c'est fondamental.
02:29On va parler du logement social.
02:30Depuis l'adoption de la loi narcotrafic,
02:32il est possible maintenant d'expulser les dealers des logements sociaux,
02:35mais ça vient d'une initiative à chaque fois des bailleurs.
02:37Est-ce que sur le terrain, vous constatez qu'il y a maintenant
02:41des expulsions qui ont lieu concrètement
02:43pour ceux qui ne respectent pas les règles de la République ?
02:46Le texte est absolument fondamental.
02:49Nos quartiers populaires sont gangrénés par des trafiquants,
02:52ce qui fait que vous avez 5 à 6 millions d'honnêtes Français
02:54qui vivent une vie horrible
02:56parce qu'ils sont au milieu de narcotrafiquants toute la journée.
03:00Et donc, il faut absolument les protéger.
03:02Cette loi narcotrafic a permis une grande avancée.
03:05Elle a été vraiment définitivement adoptée cet été.
03:08Donc, les premiers effets se font sentir.
03:10Et pour moi, et ça va être l'objet d'une de nos volontés
03:13avec le ministre de la Justice, avec le ministre de l'Intérieur,
03:15c'est de bien rappeler à tous les acteurs, les bailleurs,
03:18mais également les préfets,
03:20qu'on doit pouvoir mettre tous les outils
03:21pour expulser les narcotrafiquants.
03:24Moi, je fais un déplacement cet après-midi même
03:26à Franconville, chez le maire Xavier Melki,
03:29qui, avec le préfet, avec le procureur,
03:32a déjà procédé à un certain nombre d'expulsions de cette nature.
03:34Donc, pour moi, c'est fondamental.
03:36Et je le précise, si le bailleur était défaillant
03:39dans la procédure d'expulsion,
03:40maintenant, grâce à cette loi, le préfet peut reprendre la main.
03:43Donc, elle est vraiment très efficace.
03:44Et j'ai envie de vous dire, elle était très attendue.
03:47Mais allons jusqu'au bout, maintenant.
03:48Et un des travaux que j'aimerais porter,
03:51c'est faire en sorte que ça s'applique au-delà
03:54du simple sujet du narcotrafic.
03:56Au fond, c'est une chance, un logement social.
03:59C'est la solidarité nationale qui propose à une famille
04:01qui n'aurait pas les moyens de se loger dans le privé,
04:04qu'on vienne co-financer, finalement, son habitat.
04:07Eh bien, quand on trafique, quand on est un voyou,
04:10eh bien, je pense qu'on perd le droit à cette solidarité nationale.
04:13Et donc, ce qui est vrai pour l'arcotrafic,
04:14à mon sens, devrait être étendu.
04:16Et là aussi, c'est un des chantiers que je vais ouvrir.
04:17Le maire Xavier Melki, que vous allez rencontrer cet après-midi,
04:20dit par exemple qu'il y a des gens qui ont participé aux émeutes
04:24et qu'on ne peut pas expulser des logements sociaux.
04:26Mais alors, qu'on comprenne bien concrètement,
04:28ça veut dire que vous expulsez l'intégralité de la famille
04:29qui est dans ce logement social ?
04:31Oui, parce qu'en fait, quand vous signez un bail,
04:33vous avez une clause qui dit que vous devez l'occuper
04:37de manière paisible.
04:38Et donc, c'est vrai pour vous, c'est vrai pour vos occupants.
04:42Donc, effectivement, vous avez une responsabilité.
04:44Encore une fois, ce n'est pas joyeux.
04:47Et parfois, vous avez dans la famille des gens
04:48qui ne sont pas directement responsables
04:50d'un grand frère qui deal, etc.
04:54Mais encore une fois, à côté, vous avez des millions de Français
04:57qui sont en droit de demander un logement social
04:59et qui, eux, sont prêts à l'occuper de la façon la plus honnête possible.
05:02Et donc, c'est à eux d'être prioritaires sur ces logements sociaux.
05:06Donc, là où vous vous rappelez la situation de Franconville,
05:09mais qui est vraie partout en France,
05:11c'est qu'il y a des cas narcotrafic avérés
05:14qui permettent de lancer des procédures d'expulsion rapide.
05:17Et c'est une bonne chose.
05:18Et on va faire en sorte que partout,
05:20les préfets, les bailleurs le mettent en œuvre.
05:22Et puis, il y a ces questions où,
05:23mais qu'est-ce qui se passe quand c'est quelqu'un
05:24qui vole des voitures régulièrement,
05:26qui dégrade le matériel, qui menace, etc.
05:29Eh bien, on doit pouvoir aller plus loin.
05:31Dans le Val-d'Oise, et c'est pour ça que j'y vais cet après-midi,
05:33il y a une entente, il y a une convention de coordination.
05:35Les maires, les bailleurs, le préfet, le procureur,
05:39ça a été possible dans le Val-d'Oise.
05:41Je vais aller regarder comment ça fonctionne.
05:42Et évidemment, on va essayer de généraliser à toute la France
05:45parce que dans ces quartiers populaires,
05:46vous avez des zones agents qui méritent qu'on les protège.
05:48Un mot, simplement pour finir sur les HLM, un mot rapide.
05:51Philippe Juvin, député Les Républicains,
05:53a proposé d'offrir les HLM au bout de 20 ans d'occupation.
05:56Si on a respecté les règles,
05:58le ministre du Logement que vous êtes est favorable à cette mesure ?
06:01Moi, je suis favorable au fait que le logement social, ce ne soit pas à vie.
06:04Le logement social, c'est une chance, pas une rente.
06:06Moi, je ne suis pas pour l'offrir.
06:08Je suis effectivement qu'on puisse permettre aux occupants
06:10de l'acheter le plus vite possible quand ils en ont les moyens.
06:14Ça, c'est ma conviction personnelle que j'ai toujours défendue.
06:17C'est qu'à mon sens, il faut que ce soit une étape de vie, le logement social.
06:21C'est vrai pour ceux qui l'occupent.
06:22Donc, on parle de parcours résidentiel.
06:24Et ça doit être aussi, et ça, c'est ma petite innovation,
06:27une étape aussi pour le bâtiment.
06:28C'est-à-dire, je considère qu'en fait, il faut un parcours pour la résidence.
06:31Et qu'au fond, quand elle est inaugurée, elle est sociale.
06:34Et puis, au bout de 15 ans, en fait, elle a été vendue à ses occupants,
06:37si c'est possible, si possible à tarif social.
06:39Et puis, on va recréer un petit peu de logement social ailleurs.
06:41Ce qui finit par casser l'effet ghetto.
06:43Ce qui fait que, en fait, quand vous passez dans une rue,
06:45vous ne dites pas, tiens, ça, c'est le quartier HLM depuis 20 ans.
06:47Et il sera encore comme ça dans 20 ans.
06:49On change de paradigme à ce niveau-là.
06:51Vincent Jambrun, c'est votre grande interview en direct sur CNews et Europe 1.
06:55Je m'adresse désormais au ministre de la Ville.
06:56Vous êtes ministre du Logement et de la Ville.
06:58Cette semaine a marqué les 20 ans des émeutes de 2005.
07:02Quelle leçon on a tiré de cette période ?
07:04On a connu d'autres émeutes depuis.
07:06Ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre.
07:06Bien sûr, vous avez été ciblé.
07:08Votre domicile a été ciblé en juin 2023 à la Île-et-Rose.
07:11Quelle leçon a-t-on tiré de cette période ?
07:14Je ne sais pas si on a tiré des leçons.
07:15En tout cas, on a un enjeu considérable à faire en sorte
07:19que la République ait encore ces lois et ces règles qui s'appliquent dans ces quartiers,
07:25dont certains ont donné le sentiment, et plus que le sentiment parfois,
07:29d'être en dehors du champ de la République.
07:30Donc la loi ne s'applique pas dans certains quartiers ?
07:32C'est ce que vous nous dites aujourd'hui ?
07:33La loi doit absolument s'appliquer partout.
07:36Or, et d'ailleurs au-delà de la loi, la promesse républicaine.
07:39Quand vous avez des quartiers populaires dans lesquels les facteurs ne vont plus,
07:42dans lesquels les médecins ne vont plus,
07:45on voit bien que même au-delà de la question de la loi,
07:47la promesse républicaine n'est pas tenue.
07:48Quand vous avez du mal à accéder à certains quartiers,
07:53moi je me souviens qu'Élumère en 2014,
07:55il y a certains quartiers de la ville où la police municipale
07:57ne pouvait même plus, enfin ne pouvait pas du tout rentrer.
08:00Donc la France, si elle rentrait, elle était ciblée par des délinquants qui s'y trouvaient ?
08:03C'était immédiatement une forme d'insurrection.
08:06On parle d'une époque où des parpaings entiers
08:08étaient jetés sur le véhicule de police municipale
08:11traversant de part en part la voiture.
08:13Il a fallu 3-4 ans pour pouvoir rétablir l'autorité.
08:17Et donc il va falloir qu'on ait une ambition très claire,
08:20moi c'est ce que je porterais sur les quartiers politiques de la ville,
08:23de l'ordre, du beau et de l'espoir.
08:26L'ordre, on peut y revenir.
08:28Le beau, c'est effectivement ce qu'on évoquait sur casser les ghettos,
08:31reconstruire de l'efficace, un cadre de vie sain,
08:35et puis de l'espoir parce que si tout ça,
08:37si on ne redonne pas du sens à la promesse républicaine,
08:40c'est-à-dire à la méritocratie, comportez-vous bien,
08:43et un jour peut-être que vous pourrez, c'était mon cas,
08:45devenir maire de la ville où vous avez grandi, peut-être un jour servir la République
08:48au sein du gouvernement, alors on passe à côté.
08:50En revanche, et je reviens là-dessus, de l'ordre.
08:53C'est la première des choses.
08:55C'est le préalable à toute chose, mais monsieur le ministre,
08:57on a vu la réponse à 2005 qui a été notamment la politique de la ville,
09:01beaucoup d'argent qui a été investi dans ces quartiers.
09:04D'ailleurs, est-ce que vous êtes en mesure de nous dire ce matin
09:06combien l'État donne chaque année dans le cadre de la politique de la ville ?
09:09Il y a eu un débat ces derniers mois sur ce montant.
09:12En fait, une grande partie de ce qu'on a fait après 2005,
09:17c'est de la rénovation urbaine.
09:20C'est porté par une agence qui s'appelle l'ANRU,
09:22l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine,
09:23qui est notamment financée par ce qu'on appelle le paritarisme,
09:25en gros le patronat.
09:26Ça vient essentiellement du 1% patronal.
09:29Et donc, c'est de l'argent public, d'une certaine façon,
09:32mais on voit bien que c'était utile,
09:33parce que vous croyez bien que les entreprises n'auraient pas investi
09:35dans la rénovation urbaine pour rien.
09:37Parce qu'il faut bien loger les gens, il faut bien loger les travailleurs.
09:39Donc, on a une somme importante,
09:42mais qui a permis des améliorations considérables.
09:46Les émeutes, ce n'est pas moi qui vais minimiser les émeutes de 2023.
09:49Mais évidemment, on imagine que ça aurait pu être présent bien plus tôt
09:54et que ça aurait pu être bien pire dans certains endroits
09:56si justement il n'y avait pas eu cette politique de casser les ghettos.
09:59Votre prédécesseur disait que c'était 600 millions d'euros par an,
10:01Juliette Méadelle en l'occurrence.
10:03Sarah Knafot, par exemple, qui est en une du GD News,
10:05cette semaine, dit qu'il faut arrêter avec la politique de la ville.
10:07C'est 8 milliards d'euros d'économies qu'on peut réaliser chaque année.
10:10Qu'est-ce que vous répondez à ce débat ?
10:12Je dis sincèrement, moi j'ai grandi dans une barrage de la ville
10:15dont j'ai été maire.
10:16Je ne serai pas devant vous pour m'exprimer
10:17s'il n'y avait pas eu la politique de la ville.
10:19S'il n'y avait pas eu des moyens renforcés
10:21pour accompagner la police, l'école, les familles
10:24dans des quartiers où on cumule quasiment
10:28toutes les difficultés sociales.
10:30La grande différence avec 2005,
10:31c'est que le narcotrafic a pris le pouvoir.
10:33La grande différence avec 2005,
10:35c'est qu'on a laissé les séparatistes
10:37planter leur drapeau plutôt que le drapeau tricolore.
10:41Et donc, évidemment, le combat n'est pas le même.
10:43Je veux juste dire aux gens qui disent
10:44que la politique de la ville, ça ne sert à rien,
10:46ça ne sert à rien d'aider ces quartiers, etc.
10:48Encore une fois, il n'y a pas 5 à 6 millions
10:49de délinquants dans ces quartiers.
10:51Il y a 5 à 6 millions de Français
10:52qui méritent qu'on les aide.
10:53Et vous avez un petit nombre de trafiquants
10:56ou de séparatistes
10:57qu'il faut combattre avec la plus grande fermeté.
10:59Ce que disent certains, M. le ministre,
11:01par exemple, Marie-Hélène Toraval,
11:02la maire de Romain-sur-Isère,
11:03elle dit que le quartier de la monnaie
11:04en met de l'argent plus que dans les autres quartiers
11:05de ma ville.
11:06Et pourtant, le résultat, il n'est pas là.
11:07Vous savez, c'est comme si vous me disiez
11:09que je mets beaucoup d'argent sur l'hôpital.
11:11Il y a toujours des malades dedans, disons.
11:13C'est quand même extraordinaire, ça.
11:15Si on prend une photo des quartiers populaires,
11:18on y voit toujours des gens en grande difficulté.
11:20C'est vrai.
11:21Si on prend la vidéo,
11:22vous voyez des gamins comme moi
11:23qui rentrent et avec leur famille,
11:26qui en sortent et qui font des études
11:29et qui peuvent acheter autre chose,
11:30un petit appartement de banlieue,
11:32puis peut-être un jour un petit pavillon.
11:33Si vous regardez la vidéo,
11:34cet argent, il n'a pas été complètement inutile.
11:36Par contre, comme dans plein de dispositifs,
11:38ça mérite d'être rationalisé.
11:40Cet argent, il doit servir vraiment.
11:42Et il doit commencer dans les quartiers
11:43où c'est le plus difficile
11:44par financer l'ordre,
11:45par financer la sécurité des habitants.
11:48Et donc, ça sera mon premier combat.
11:50Et une fois qu'on aura rétabli l'ordre
11:51dans ces quartiers,
11:51on pourra rétablir toute la promesse républicaine,
11:54à savoir notamment l'émancipation.
11:55Mais je veux le dire,
11:57ne confondons pas si on enlève
11:59les outils de la politique de la ville,
12:01qui encore une fois peuvent être rationalisés
12:02et je veux m'y employer.
12:03Mais sincèrement,
12:05si on enlève ça,
12:06on abandonne 5 à 6 millions de Français.
12:09Et ce sera bien bien.
12:10En tout cas, la volonté d'avoir
12:11de réaliser des économies,
12:12elle est là,
12:13en tout cas de la part
12:14de certains responsables politiques.
12:15Est-ce que c'est le cas du gouvernement
12:17qui, à l'Assemblée nationale,
12:19est en train de nouer de facto
12:20un accord avec les socialistes ?
12:22Est-ce que vous êtes à l'aise finalement
12:23avec le fait que le budget se fasse
12:26en collaboration avec les socialistes
12:28et cette fameuse taxe Zuckman
12:30qui sera étudiée, examinée demain à l'Assemblée ?
12:34Il n'y a pas d'accord avec les socialistes.
12:36Il y a un accord...
12:36La suspension de la réforme des retraites,
12:38il y a eu un accord.
12:39Il y a un accord avec le Parlement français.
12:41Il y a un accord avec le Parlement français.
12:43Et d'ailleurs, je constate
12:44que depuis que le Premier ministre
12:46a courageusement posé le 49.3 sur le côté
12:49et a dit
12:50« liberté de débat au Parlement,
12:53responsabilité du Parlement »,
12:55les débats se passent plutôt bien.
12:57On n'a finalement jamais autant parlé de fonds.
13:00Et on avance.
13:00Maintenant, je vais être très clair.
13:02Là, je suis à titre personnel
13:04farouchement posé à la taxe Zuckman.
13:06Et le Premier ministre l'a rappelé très clairement.
13:09Vous connaissez son expression ?
13:10On ne touche pas à la vache.
13:12Il dit « il y a la vache
13:12et le lait que produit la vache ».
13:14Le lait que produit la vache,
13:15on peut regarder, on peut débattre
13:17sur comment on répartit mieux
13:18l'argent des revenus.
13:20Par contre, l'outil productif qui est la vache,
13:22on n'y touche pas.
13:23Zuckman, c'est tuer la vache.
13:25C'est hors de question.
13:26J'entends bien ce que vous me dites ce matin,
13:27mais vous étiez aussi opposé
13:28à la suspension de la réforme des retraites.
13:30Mais vous allez sans doute faire partie
13:31d'un gouvernement qui va adopter,
13:33qui va enteriner la suspension
13:34de cette réforme des retraites.
13:35Encore une fois, aujourd'hui,
13:36c'est le Parlement qui va enteriner
13:38ou pas enteriner un budget pour la France.
13:40D'ailleurs, encore une fois,
13:42ce n'est pas juste des mots.
13:43Le gouvernement a proposé.
13:46Il y a un débat actuellement
13:47avec les parlementaires à l'Assemblée
13:48et au Sénat.
13:49Et ensuite, c'est les deux chambres,
13:50le Sénat et l'Assemblée
13:51qui décideront.
13:52Maintenant, je vais vous dire,
13:53entre deux mots,
13:54effectivement, on choisit le moins pire.
13:56On choisit le moins pire.
13:57La suspension, c'est quelques milliards d'euros
14:00et c'est des gens qui partent
14:01un peu plus tôt à la retraite.
14:02Ça coûte quelques...
14:03Ça coûte pas très cher.
14:05Une suspension,
14:07pardon, une dissolution,
14:09un chaos supplémentaire,
14:10c'est minimum 12 milliards.
14:12C'est ce qu'a coûté
14:12la dissolution précédente.
14:14Donc, évidemment,
14:16est-ce que c'est le budget
14:16que je souhaiterais ?
14:17Non, parce que de toute façon,
14:19si on avait la majorité,
14:20on ferait autrement.
14:21Mais on n'a pas cette majorité.
14:23Donc, humilité,
14:24on fait ce qu'on peut
14:26en faisant confiance au Parlement.
14:27Vincent Jean-Brun,
14:28ministre de la Ville et du Logement,
14:29j'ai quelques questions pour finir.
14:30Elles appellent des réponses courtes.
14:31Si vous le pouvez,
14:32est-ce que vous êtes toujours
14:33dans votre esprit
14:34membre des Républicains ?
14:35Vous avez été suspendu
14:35par Bruno Retailleau
14:36parce que vous participez
14:37au gouvernement.
14:38Moi, je n'ai pas changé de valeur
14:40et je n'ai pas changé
14:41de famille politique.
14:42Donc, je suis toujours
14:44dans mon cœur
14:44et dans mon esprit
14:45membre de cette famille politique.
14:46Est-ce que vous appelez
14:47de vos voeux
14:47une union la plus large possible
14:48à droite
14:49en vue de la présidentielle
14:50de 2027 ?
14:51Et si oui, avec qui ?
14:52Moi, je suis pour une union
14:54des gens responsables
14:55qui veulent tirer
14:56ce pays vers le haut
14:56et donc qu'on avance.
14:58Maintenant,
14:59vous posez cette question
15:00souvent à vos intervenants,
15:01pour faire une union
15:02de la droite,
15:03il faut que les gens
15:04qui se reconnaissent
15:05dans les valeurs de droite
15:06aient envie de s'unir.
15:07Quand vous avez une partie
15:08de ces formations politiques,
15:09c'est le cas de Marine Le Pen,
15:11qui dit
15:11moi, je ne suis ni de gauche
15:11ni de droite,
15:12ça rend compliqué
15:14tout accord ou toute alliance.
15:15Aujourd'hui,
15:16à l'Assemblée,
15:16va être débattue
15:17une proposition
15:18du Rassemblement National
15:19pour dénoncer
15:20l'accord franco-algerne 1968.
15:23Si vous étiez député,
15:23vous voteriez pour ?
15:25Aujourd'hui,
15:25je suis membre du gouvernement
15:26donc vous me permettrez
15:27de ne pas m'engager
15:27à ce titre.
15:28En revanche,
15:29je sais que mes collègues
15:29députés de la droite républicaine
15:31voteront pour ce qu'ils ont défendu
15:34depuis des mois
15:34et donc le sujet,
15:35ce n'est pas de regarder
15:36d'où vient la proposition,
15:37c'est vraiment de se dire
15:38est-ce qu'elle est utile
15:39et cohérente ?
15:40Un dernier mot,
15:41vous étiez,
15:42avant d'être nommé au gouvernement,
15:43président de la commission
15:44d'enquête à l'Assemblée
15:45pour étudier les liens
15:46entre les partis politiques
15:47et l'islamisme.
15:48Qu'est-ce que vous attendez
15:49de cette commission d'enquête
15:50qui vise,
15:51sans le dire explicitement,
15:52mais qui vise notamment
15:53la France insoumise ?
15:54Qu'elle est claire,
15:55qu'elle permette
15:55au débat public
15:57de manière sereine
15:58et j'allais dire scientifique
15:59parce qu'on auditionne
16:00des gens de grande qualité
16:01et très sérieux
16:01de dire des faits
16:03à savoir qu'aujourd'hui
16:04il y a des formations politiques
16:05qui à minima
16:06sont instrumentalisées
16:08par des courants islamistes
16:09et qui peut-être même
16:11eux essayent de les instrumentaliser
16:12à des fins politiques.
16:13Donc il faut dénoncer
16:14ces choses-là.
16:15C'est pour ça qu'on avait
16:16courageusement avec Laurent Wauquiez
16:17proposé cette commission d'enquête
16:19elle est reprise
16:20par des parlementaires
16:21de grande qualité
16:22qui mènent des débats
16:23objectivement à voir,
16:25à regarder et à écouter.
16:26Jean-Luc Mélenchon sera auditionné
16:27vous pensez dans le cadre
16:27de cette commission ?
16:28C'était mon souhait
16:28j'espère vivement qu'il le sera.
16:30Merci beaucoup Vincent Jeanbrun
16:31ministre de la Ville
16:32et du Logement
16:33c'était votre grande interview
16:34en direct sur CNews
16:35et sur Europe 1.
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