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Transcript
00:00C'est l'heure du face-à-face entre Pablo Piliot-Vivien, éditorialiste à la revue Regards, et Dominique de Montvallon, éditorialiste politique.
00:10Bonjour Ă  tous les deux.
00:11Bonjour.
00:12Cette nuit, à l'Assemblée nationale, toute la gauche et le Rassemblement national ont approuvé à une écrasante majorité un amendement de la France Insoumise
00:22pour taxer les bénéfices des grandes entreprises étrangères, des GAFAM américains, donc Google, Apple, Facebook et Amazon.
00:30Le Rassemblement national s'est joint au vote. Pourtant, le groupe de Marine Le Pen refusait toute taxe Zuckman.
00:36Mais quand cela concerne les entreprises étrangères, le ton n'est pas le même. Et à droite, on s'égosille et on s'étrangle. On l'écoute.
00:45Je pense qu'il est encore moins votable qu'hier, puisque désormais, avec une alliance souvent entre le Rassemblement national, l'extrême gauche et les filles,
00:55c'était le cas cette nuit, avec 26 milliards d'euros de plus, il y a une folie fiscale. Il y a un choc fiscal quasiment sans précédent.
01:04Voilà un choc fiscal, mais est-ce un coup d'épée dans l'eau, Pablo ? Une victoire bien éphémère, car le Sénat, évidemment, ne va pas valider ces taxes.
01:14Exactement. Et la présence de Bruno Retailleau, ancien sénateur, d'ailleurs à nouveau sénateur, qui était le patron.
01:22Je ne sais pas s'il est à nouveau le patron des sénateurs LR, dit quelque chose. Et son opposition dit quelque chose.
01:29Ça dit que quand ça passe au Sénat, bien sûr, ça va être supprimé.
01:32C'est intéressant de voir, à toutes les heures, toutes les deux heures, on voit, on commente un amendement.
01:40Alors, c'est parfois un amendement de la France Insoumise, parfois un amendement du Parti Socialiste.
01:44C'est lassant, non ?
01:45Oui, en fait, c'est lassant, mais surtout, rien ne se dessine de très clair.
01:49C'est-à-dire que le président de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale avait dit
01:53ce qu'on est en train de construire, c'est un budget Frankenstein.
01:56Je suis complètement d'accord avec ça.
01:58Il n'y a pas de direction.
01:59Et le pire, c'est que les différents groupes à l'intérieur de l'hémicycle
02:04n'ont pas vraiment de direction eux-mĂŞmes.
02:06Parce que j'entends qu'on puisse faire des compromis.
02:09Il est important de faire des compromis, surtout avec une tripartition de l'Assemblée Nationale.
02:13Voilà, il n'y a pas de majorité.
02:14Mais pour pouvoir faire des compromis, il faut un cap clair.
02:17Parce que s'il n'y a pas de cap clair, alors ça ne ressemble à rien.
02:20Ça ressemble à un marché, à un espèce de troc, des patates contre des haricots, contre des poireaux.
02:26Et puis, chacun est content.
02:27Toutes les deux heures, il y a une nouvelle personne, un nouveau groupe qui est content,
02:30mais on n'y comprend plus rien.
02:31Un troc, c'est mĂŞme une expression faible, Ă  mon avis.
02:34On tourne en rond, Dominique.
02:36On a l'impression qu'on fait des pâtés sur la plage
02:38et que les vagues vont effacer le lendemain.
02:42Écoutez, devant ce qui se passe à l'Assemblée, je suis consterné.
02:49Parce qu'au fond, l'ensemble de la situation politique
02:53devait nous amener à un regain, une redécouverte des vertus du parlementarisme.
02:58Il y avait un présidentialisme avec Macron qui avait été poussé jusqu'aux extrêmes.
03:03Et au fond, l'idée qu'on redécouvre que le parlement a un sens, a une force
03:09et qu'il ne faut au minimum pas le court-circuiter et mĂŞme le mettre en valeur,
03:15c'était au fond quelque chose qui pouvait intéresser et séduire beaucoup de Français dont je suis.
03:21VoilĂ .
03:22Et ce Ă  quoi nous assistons, c'est...
03:26Mais attendez, j'ai honte.
03:28Mais j'ai honte.
03:30Parce qu'au fond, si ça continue encore un tout petit peu comme ça,
03:34j'espère que je suis trop pessimiste,
03:37mais je me dis que c'est au fond la démocratie, le parlement,
03:43notre façon de vivre la politique ensemble,
03:45et ça compte pour tous les citoyens, qui va être mis en cause.
03:49Je crois qu'il y a votre téléphone qui part.
03:50Il y a votre téléphone qui est allumé.
03:52Vous avez mis un...
03:53On vous écoute, mais ça nous perdure.
03:57Désolé, je croyais avoir...
03:59Bon, vous avez compris mon connexion.
04:02Il s'éteint pas, non ?
04:03C'est bon.
04:03C'est bon.
04:05Alors, idem pour la taxe Zuckman,
04:07qui semble avoir du plomb dans l'aile,
04:10mais Sébastien Lecornu, là, a compris qu'il devra,
04:14de toute manière, faire un geste pour les riches,
04:18sans froisser, les Républicains.
04:21Alors déjà, la première question, c'est
04:22quand est-ce que va être étudiée cette taxe Zuckman
04:25à l'Assemblée nationale ?
04:26Oui, c'est un geste pour les socialistes, pardon.
04:27Mais quand est-ce que va être étudiée cette taxe Zuckman
04:30à l'Assemblée nationale ?
04:31Parce qu'au début, on nous avait dit,
04:32en fin de semaine dernière, on nous avait dit
04:34oui, ça va être lundi, parce que c'est le seul jour
04:36où le ministre de l'Économie est présent,
04:39puisqu'après, il doit partir, il part à l'étranger,
04:42M. Lescure.
04:44Après, finalement, on nous a dit
04:45bon, en fait, ça ne sera pas lundi,
04:46parce qu'il n'y a pas le temps, et donc ils vont faire
04:48d'autres articles.
04:50Ça devait être mercredi, puis machin.
04:52Puis alors lĂ , je vois un article du Monde
04:53qui dit, a priori, ça ne sera pas avant vendredi.
04:56Donc, en fait, ils repoussent Ă  chaque fois
04:58cette échéance, parce qu'ils savent
05:00que ça faisait partie, en fait, au départ,
05:03des trois demandes du Parti socialiste
05:06pour ne pas voter la censure.
05:08Il y avait l'absence de non-utilisation du 49-3,
05:12ils l'ont obtenue.
05:13Il y avait la suspension de la réforme des retraites.
05:15Ils ont obtenu un décalage, suspension,
05:18enfin, on ne sait pas trop.
05:20Encore un truc qui trouble le jeu politique.
05:24Et la troisième chose, c'était la taxe Zuckmann.
05:27Alors là, au départ, il y avait des divisions
05:28à l'intérieur du Parti socialiste.
05:29Ils n'étaient pas tout à fait...
05:30Est-ce qu'il fallait absolument tenir
05:31sur la taxe Zuckmann,
05:32ou est-ce que ce n'était pas très grave ?
05:33Mais quand mĂŞme, ils la veulent.
05:35Le problème, c'est que derrière,
05:37aujourd'hui, il n'y a plus tellement de majorité
05:38pour la taxe Zuckmann.
05:39Zuckmann, si on prend tout le socle commun
05:42plus l'extrĂŞme droite,
05:44la taxe Zuckmann ne passe pas.
05:46Donc, c'est pour ça qu'ils se sont dit
05:46« Tiens, on va faire une taxe Zuckmann-Lite. »
05:49Donc, avec, en gros,
05:51on sort les biens professionnels
05:52de cette taxe.
05:55Gabriel Zuckmann lui-mĂŞme dit
05:56« Si vous faites ça,
05:57ce n'est plus ma taxe Zuckmann. »
05:58Enfin, je veux dire,
05:58ça n'a rien de semblable
06:00et ça ne sert pas à grand-chose.
06:02Le problème, c'est que même
06:03la taxe Zuckmann-Lite,
06:04du coup, la gauche dira
06:06« Bon, écoutez, nous, on ne va pas aller la voter
06:07parce que, genre, c'est pourri. »
06:09Genre, l'extrême droite, de toute façon,
06:10sera contre et la droite sera contre.
06:11Donc, elle ne passera pas non plus.
06:13Donc, on est face Ă  un blocage.
06:15J'admire chez Pablo, notamment,
06:18sa façon de parler de la taxe Zuckmann,
06:20comme si c'était clair.
06:22On a Zuckmann 1, Zuckmann 2,
06:24j'attends le Zuckmann 3, voire Zuckmann 4.
06:26Non, ça fait partie de l'opacité
06:29dont on parlait juste avant
06:30qui domine actuellement les débats
06:32de l'Assemblée nationale
06:34et dont les députés, bon sang,
06:36devraient prendre conscience
06:37parce que ça renvoie à une image d'eux
06:39qui est caricaturale
06:41et, à ce degré-là, injuste.
06:44Bon, maintenant, je ne sais pas plus
06:47que Pablo ce qui va se passer.
06:50Est-ce qu'elle sera enterrée, esquivée ?
06:53De quelle façon ?
06:54Malaise.
06:56On peut ĂŞtre pour Zuckmann 1,
06:58Zuckmann 2, pas de Zuckmann,
06:59mais qu'on y voit clair.
07:01Qu'on y voit clair, bon sang.
07:03Ce n'est pas le cas.
07:05Alors, lĂ , on va avoir clair
07:06parce qu'Ă  mon avis, il n'y a pas de doute.
07:09Il y avait un événement hier soir
07:11au Théâtre Marigny,
07:12un théâtre parisien situé en face
07:13de l'Elysée.
07:14Le symbole n'a échappé à personne.
07:17Sur scène, Jordan Bardella,
07:19le président du Rassemblement National,
07:20présentait son deuxième livre,
07:22« Ce que veulent les Français ».
07:24Recueil de témoignages de Français
07:26ou bien il déroule aussi son programme.
07:29C'est évidemment une déclaration de candidature.
07:33Ça n'échappe à personne, bien sûr.
07:35Mais peut-être aussi une déclaration de guerre,
07:38Pablo, Ă  Marine Le Pen,
07:39qui était pourtant là,
07:40mais dont il n'est dit quasiment rien
07:43sur elle dans le livre.
07:45Exactement.
07:46Il y a deux grands absents
07:47dans ce livre que j'ai feuilleté.
07:49C'est Marine Le Pen,
07:51qui est très peu présente.
07:52Je crois qu'il n'y a qu'une seule occurrence
07:53de son nom dans tout le bouquin.
07:56Et le Rassemblement National,
07:58lui non plus, n'est pas cité.
08:00Ă€ un moment, il fait le portrait.
08:01Vous l'avez dit, c'est une série de portraits.
08:03Il fait le portrait d'une...
08:04De 20 Français, c'est ça ?
08:05De 20 Français, exactement.
08:07Il y en a une qui est quand mĂŞme
08:08une députée européenne
08:09Rassemblement National,
08:10une ancienne magistrate.
08:11Il l'a décrit,
08:12mais jamais il l'a décrit
08:13par son appartenance partisane.
08:15On dirait que le fait
08:16qu'elle soit députée européenne
08:18Rassemblement National
08:19est quasiment secondaire.
08:21Ce qu'il dessine en creux,
08:22c'est son projet,
08:23c'est son programme pour la France,
08:26pour si lui, homme providentiel,
08:28il arrive au plus haut niveau de l'État,
08:32c'est-à-dire à la présidence de la République.
08:33Et ce qu'il dessine,
08:34c'est un peu orthogonal
08:36Ă  ce que propose Marine Le Pen.
08:38C'est-Ă -dire qu'il fait dire,
08:40c'est assez habile d'ailleurs de sa part,
08:42parce que comme ça,
08:42il n'a pas besoin, lui,
08:43de se mettre en porte-Ă -faux.
08:44Il le fait dire en fait Ă  des gens.
08:46Des gens qui sont,
08:47il y en a plusieurs,
08:47qui sont contre l'assistanat, par exemple.
08:49Il torpille l'assistanat.
08:51Un assistanat
08:52que n'a jamais véritablement dénoncé.
08:53Qui est l'argument de Laurent Wauquiez.
08:54Qui est l'argument de Laurent Wauquiez,
08:55mais qui n'est pas celui de Marine Le Pen.
08:57Elle, ce n'est pas son truc
08:58d'attaquer les assistés.
09:00LĂ , il y a plusieurs portraits
09:01qui attaquent les assistés.
09:02Et après, il y a aussi
09:03tout le versant libéral.
09:04C'est-Ă -dire qu'il y a beaucoup
09:05de petits patrons
09:06auxquels
09:09Jordan Bardella
09:11semble vouloir,
09:13enfin, qu'il semble vouloir aider
09:14pour ĂŞtre des petits entrepreneurs,
09:17avoir plus de liberté
09:18dans la façon
09:20dont ils dirigent leurs entreprises, etc.
09:22Ça non plus,
09:23ce n'est pas tellement
09:24l'extrĂŞme droite
09:25que voulait incarner Marine Le Pen.
09:27Donc, il y a des directions
09:30qui sont différentes.
09:31Maintenant, il va falloir
09:32que le parti, en fait, décide
09:34qu'est-ce que c'est exactement
09:36le Rassemblement National.
09:37Et moi, je ne crois pas
09:38que l'ensemble des cadres du parti
09:40soient d'accord
09:41avec les orientations
09:42de Jordan Bardella,
09:44les Jean-Philippe Tanguy,
09:45Sébastien Chenu, etc.
09:47Je les vois mal soutenir
09:49ce genre de projet.
09:50Donc, qu'est-ce qu'on voit ?
09:51On voit deux lignes différentes
09:52au Rassemblement National ?
09:53Oui, il y a probablement
09:54deux lignes différentes,
09:55mais je trouve Pablo
09:56généreux dans son analyse,
10:00pas sur le fond,
10:01il n'y a pas d'ambiguïté,
10:02généreux dans son analyse
10:04en expliquant qu'il y a deux lignes.
10:07Moi, je dirais surtout
10:07qu'il y a un flou considérable.
10:10D'abord, quand je vois
10:11le bouquin de Jordan Bardella,
10:16je vois tout de suite
10:18un acte conscient-inconscient,
10:22enfin, conscient,
10:22mais pas vraiment assumé,
10:25il va falloir qu'on fasse
10:26sans Marine Le Pen.
10:27C'est comme ça que je le ressens.
10:29Il va falloir qu'on fasse
10:30sans Marine Le Pen.
10:31Et Ă  partir de lĂ ,
10:32je me dis une chose,
10:34mais peut-ĂŞtre naĂŻvement,
10:35peut-être serais-je démenti
10:36par les faits et par les électeurs,
10:39un jeune homme comme ça,
10:41avec sa cravate,
10:43sa chemise blanche,
10:44son costume,
10:45bien mis, etc.,
10:46et qui parle sobrement,
10:48je ne sais pas par qui
10:48il est épaulé,
10:49il est forcément épaulé
10:50par quelqu'un,
10:51quelqu'un au calcul,
10:52je ne sais pas.
10:53– Au sein du RN,
10:55vous pensez ?
10:56– Oui.
10:57– Ce que disait Pablo,
10:58les patrons.
10:59– Il ne peut pas avancer comme ça,
11:01en essayant d'esquiver
11:02les pièges
11:03qu'évoquait Pablo,
11:04parce que ce n'est pas
11:05exactement la ligne
11:06de Marine Le Pen,
11:07il ne peut pas le faire
11:07sans être épaulémé.
11:09– On dit qu'il l'est
11:10par les patrons,
11:11par certains patrons.
11:12– Alors, il y a ceux
11:14qui le conseillent,
11:15il y a ceux aussi
11:16qui lui,
11:17pardon,
11:18mais je l'imagine,
11:19je ne pense pas
11:20que ce soit un faux procès,
11:21lui tiennent un peu la main,
11:22enfin, je veux dire,
11:23il écrit comme ça,
11:25des bouquins,
11:26tout en menant campagne.
11:28– Enfin, ce n'est pas non plus
11:28un prix Goncourt,
11:29je veux dire,
11:30c'est d'une mièvrerie
11:31quand mĂŞme absolue,
11:32tous les portraits
11:33sont lĂ ,
11:34j'en sais.
11:34– La mièvrerie témoignera
11:35du fait qu'il a été seul,
11:36bon, d'accord,
11:37la mièvrerie témoignera
11:38du fait qu'il a été le seul
11:39– Parce que la plume
11:40n'était pas très bonne.
11:41– Mais, Pablo, d'accord,
11:42je n'avais pas tranché,
11:45je serais prĂŞt
11:46Ă  me ranger Ă  ce...
11:47Non, mais,
11:48il y a un mystère,
11:50d'abord,
11:50le premier mystère,
11:51c'est que quand il a surgi
11:53sur la scène
11:54pour épauler,
11:54alors, pour le coup,
11:55c'est lui,
11:56pour épauler Marine Le Pen,
11:57jamais on imaginait
11:58qu'il pourrait éventuellement
11:59ĂŞtre le candidat du RN
12:01le jour venu.
12:02Maintenant,
12:03cette hypothèse
12:03n'est pas l'hypothèse
12:05catégorique,
12:07mais elle devient crédible.
12:09– Elle s'impose.
12:09– Et moi,
12:10je dis,
12:10je redis,
12:11pardon,
12:11je l'ai dit il y a deux minutes,
12:12je redis,
12:13ce jeune homme,
12:14aussi talentueux,
12:17il a quand mĂŞme
12:17des qualités indiscutables,
12:19mais ce jeune homme,
12:20président de la République française,
12:23j'arrive pas Ă  le croire.
12:24– Il y a 30 ans.
12:24– J'arrive pas à le croire.
12:25Indépendamment du fond,
12:27et le fond,
12:27je l'admets,
12:28Pablo,
12:28c'est évidemment
12:29les thèses,
12:30éventuellement,
12:31partiellement contradictoires,
12:33que porte le RN,
12:34c'est pas rien,
12:35un RN arrivant à l'Elysée.
12:37– Mais moi,
12:38j'irais mĂŞme plus loin,
12:39je dirais que dans ce qui est en train
12:41de dessiner Jordan Bardella,
12:43il y a plus l'union des droites
12:45que chez Marine Le Pen,
12:47qu'il a toujours refusé,
12:48enfin,
12:48qui n'est pas issue
12:49de cette tradition-lĂ ,
12:50etc.
12:50Et d'ailleurs,
12:52elle le dit elle-mĂŞme,
12:53Marine Le Pen,
12:54elle dit,
12:54moi, je suis pas de gauche,
12:56je suis pas de droite,
12:56je n'appartiens pas,
12:57ces clivages partisans
12:58ne m'intéressent pas.
12:59Jordan Bardella,
13:00lui,
13:00il s'inscrit dans la droite.
13:01Jordan Bardella,
13:02lui,
13:02il est allé chercher
13:03Éric Ciotti
13:04chez les RRF
13:04– Et il a une fascination
13:05pour Sarkozy.
13:06– Exactement,
13:07il parle avec déférence
13:09de Nicolas Sarkozy.
13:11Aujourd'hui,
13:12comme c'est des tectoniques
13:13de plaques,
13:14en fait,
13:14qui sont en train
13:15de se passer Ă  droite,
13:16de savoir,
13:17alors,
13:17on va faire une droite
13:18qui va de Renaissance
13:20ou d'Horizon
13:21jusqu'Ă  Sarah Knafo.
13:23Sarah Knafo étant,
13:24genre,
13:25une personnalité
13:26qui est elle-mĂŞme
13:27Ă  la jonction
13:28entre la droite libérale
13:30et l'extrĂŞme droite
13:31du Rassemblement National.
13:32Donc,
13:33il y a toute cette tectonique
13:33de plaques
13:34et Jordan Bardella,
13:34lui,
13:35il dit,
13:35voilĂ ,
13:35moi,
13:36je pense qu'en allant par lĂ ,
13:37ça m'intéresse.
13:38En allant par lĂ ,
13:39genre,
13:39on a la possibilité
13:40d'avoir une majorité
13:41à l'Assemblée Nationale,
13:42on a la possibilité
13:43de construire un projet
13:45qui pourrait l'emporter
13:47à la présidentielle,
13:48alors que la vieille façon
13:50d'ĂŞtre
13:50de Marine Le Pen,
13:53ben,
13:53il la met un peu
13:53sur le côté.
13:54Marine Le Pen,
13:55c'est le refus
13:57de l'union des droites.
13:58Oui,
13:58complètement.
13:59Elle l'a dit,
14:00elle l'a redit,
14:01et effectivement,
14:02je partage
14:03cette analyse,
14:06indépendamment
14:07des problèmes
14:08entre Jordan Bardella
14:10et Marine Le Pen,
14:11des problèmes personnels,
14:12politiques,
14:12etc.,
14:13mais,
14:13sur le fond,
14:14c'est pas la mĂŞme chose.
14:15C'est pas la mĂŞme chose,
14:17mais je redis quand mĂŞme
14:19que ce jeune homme
14:21va devoir devenir
14:23un homme.
14:26Oui.
14:26Non,
14:26mais pour qu'on sache
14:27ce qu'il pense vraiment,
14:29il y a quand mĂŞme
14:31un mystère.
14:31Enfin,
14:31moi,
14:31je...
14:31Non,
14:32mais je comprends
14:33ce que tu dis,
14:33tu as raison,
14:34mais il y a une dernière chose,
14:36c'est...
14:37Est-ce que pour l'instant,
14:37il marche pas un peu
14:38sur des oeufs
14:39parce qu'il est pas
14:40totalement libre ?
14:41Il y a encore Marine Le Pen
14:42qui est derrière,
14:44qui attend
14:45de savoir
14:45si elle peut
14:46se présenter ou pas
14:47et il a encore
14:48les mains liées.
14:49Ça,
14:49c'est un truc
14:50que je comprends pas tellement.
14:51En fait,
14:51qui croit encore
14:52que Marine Le Pen
14:53va être sauvée
14:55de son inégibilité
14:56l'année prochaine ?
14:58Enfin,
14:58je veux dire,
14:58excusez-moi,
14:59mais lĂ ,
14:59les chances sont
15:00quasi nulles.
15:01Donc,
15:01je veux bien
15:02que les gens
15:02s'y accrochent.
15:03MĂŞme si elle est pas
15:04candidate,
15:04elle va peser.
15:05Ah,
15:05elle va peser.
15:06Non,
15:06mais ça,
15:07c'est sûr.
15:08MĂŞme un Jordan Berdella
15:09ne peut pas zapper,
15:10ne pourra pas,
15:12ne pourra pas
15:12le cas échéant,
15:13zapper une Marine Le Pen.
15:15Exactement.
15:15On déboulonne pas
15:16une Le Pen comme ça.
15:17Non,
15:17on ne déboulonne pas
15:18la présidente de part.
15:18Des années à déboulonner
15:19son père.
15:20Exactement.
15:21Une situation
15:21totalement imprévue.
15:23Quand on se rappelle
15:23il y a 2-3 ans
15:24la situation qui prévalait,
15:26on n'a pas connu ça
15:27dans une présidentielle,
15:28mais elle va peut-ĂŞtre
15:29être bordurée,
15:30devoir sortir,
15:32mais rester dans la pénombre,
15:33rester en coulisses,
15:34tirer les ficelles
15:35et lui,
15:36bah lui,
15:37il va devoir
15:37ĂŞtre comme un grand.
15:39Oui,
15:39comme un grand,
15:41mais ça reste un parti.
15:42Il faut qu'il le soit.
15:43Ça reste un parti
15:43césariste
15:44avec une figure
15:45de président forte
15:47ou de présidente,
15:48en l'occurrence,
15:49Marine Le Pen.
15:50Mais n'oubliez pas
15:50qu'il y a plein de cadres
15:51et que les cadres,
15:52encore une fois,
15:53les Sébastien Chenu,
15:54Jean-Philippe Tanguy,
15:55Jacobelli,
15:56Louis Alliot,
15:56etc.,
15:57ils n'ont pas dit
15:57leurs derniers mots
15:58et ils ne sont pas,
16:00encore une fois,
16:00sur la ligne pro-business,
16:02pro-MEDEF,
16:04pro-petit patron,
16:05pro-néolibéral
16:06de Jordan de Bardella.
16:07Donc lĂ ,
16:08il va y avoir,
16:08Ă  mon avis,
16:08un clash
16:09qui va bientĂ´t
16:10se construire.
16:11Et ce ne sera pas
16:12la première fois
16:12qu'il y a des clashs
16:13Ă  l'extrĂŞme droite.
16:13Souvenez-vous,
16:14Maigret et Le Pen
16:15dans la fin des années 90.
16:16Les fameux Poupoutch.
16:17On va voir.
16:18On va voir.
16:19Merci.
16:19C'est intéressant
16:20et imprévisible
16:21à bien des égards.
16:22Merci beaucoup.
16:23Merci Ă  tous les deux.
16:24On se retrouve mercredi prochain
16:25et je vous retrouve moi demain
16:27pour Politique
16:28avec nos invités.
16:29Merci.
16:29Merci.
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