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00:00Bienvenue dans le débat. Malaisie, Japon, Corée du Sud où il doit rencontrer Xi Jinping.
00:09Quels sont les enjeux du voyage de Donald Trump en Asie ?
00:13Le président américain a fait son show dès sa descente d'avion à Kuala Lumpur dimanche
00:17où il a improvisé des pas de danse devant les artistes malaisiens.
00:22Trump a participé à une série de rencontres et a annoncé plusieurs accords commerciaux
00:26dont une coopération accrue sur les terres rares avec quatre pays d'Asie du Sud-Est.
00:32Au Japon aujourd'hui, la nouvelle première ministre japonaise Sanae Takeshi
00:36a promis un nouvel âge d'or de la relation de son pays avec les Etats-Unis.
00:41Donald Trump s'est adressé aux militaires américains sur le porte-avions George Washington au large de Tokyo.
00:47Alors on va revenir sur ce voyage en Asie de Trump.
00:50Est-ce une diplomatie du show ou une diplomatie du deal ?
00:54Comment les pays d'Asie réagissent-ils ?
00:56Entre Washington et Pékin doivent-ils choisir ?
00:59Pourquoi la Corée du Nord est-elle exclue du périple ?
01:01Et comment se prépare la rencontre Trump-Xi Jinping en Corée du Sud ?
01:05On va poser toutes ces questions à mes invités.
01:07J'ai le plaisir d'avoir Léonie Allard avec nous.
01:09Bonsoir.
01:10Vous êtes de passage à Paris, chercheuse invitée pour l'Atlantic Council.
01:13Vous êtes spécialiste des questions transatlantiques et également de politique étrangère américaine.
01:18Vous avez d'ailleurs été en Chine également pendant trois ans.
01:21Bienvenue à vous. En face de vous, Jean-Michel Valentin.
01:24Bonsoir.
01:24Vous êtes géopolitiste, docteur et chercheur en études stratégiques, spécialiste des effets géopolitiques et stratégiques de la compétition internationale pour les ressources.
01:33Bienvenue aussi.
01:33Christian Saint-Etienne est avec nous ce soir.
01:36Bonsoir.
01:36Bonsoir.
01:37Économiste, universitaire et auteur de Trump et nous.
01:40Comment sauver la France et l'Europe ?
01:41Ça vient de paraître chez Odile Jacob.
01:43Et nous avons Philippe Lecorps avec nous ce soir, professeur de géopolitique à l'ESSEC et chercheur au Asia Society Policy Institute.
01:52Bienvenue à vous également.
01:55Donald Trump a commencé ce voyage en Asie par la Malaisie où se réunissaient les pays de l'ASEAN pour le 47e sommet de l'ASEAN.
02:03L'ASEAN, c'est la Thaïlande, le Vietnam, Singapour, Malaisie, Indonésie, Cambodge, Birmanie, Laos, Brunei et Timor-Oriental.
02:10On va écouter Donald Trump. C'était donc dimanche à Kuala Lumpur.
02:16Les Etats-Unis ont l'intention d'être un partenaire et un ami solide pour de nombreuses générations à venir.
02:24Il y a un an, nous étions dans une position différente.
02:28Mais aujourd'hui, nous sommes dans la meilleure position qui soit et je le pense vraiment.
02:32Je dirais que c'est l'âge d'or de l'Amérique.
02:34L'âge d'or des Etats-Unis créera une prospérité incroyable pour les nations des deux côtés de l'océan Pacifique
02:40et permettra à tous nos peuples de saisir de nouvelles opportunités.
02:45Jean-Michel Valentin, est-ce que ce voyage en Asie est majeur pour Trump ?
02:50C'est un voyage majeur. Ce sont des enjeux majeurs.
02:55Moi, ce qui me frappe beaucoup, c'est qu'on se pose des questions sur est-ce que c'est des deals, est-ce que c'est du show ?
03:04Est-ce que ce n'est pas avant tout de la stratégie, surtout ?
03:08Parce qu'il y a une géographie de ce voyage, moi, qui me frappe beaucoup, c'est-à-dire Malaisie, Japon, c'est-à-dire Corée du Sud bientôt.
03:21On est quand même dans ce qui est directement la zone d'influence de la Chine.
03:27De nombreux accords autour des fameuses terres rares, ces minéraux qui sont essentiels pour les semi-conducteurs, pour l'intelligence artificielle, qui sont passés,
03:39sachant que la Chine et les États-Unis sont dans une compétition acharnée pour la dominance en intelligence artificielle.
03:46Et enfin, au Japon, une visite du président sur le porte-avions George Washington,
03:53sachant qu'il y a à peine trois semaines, le président Trump a réuni l'ensemble des généraux de l'armée américaine
04:02avec le ministre de la Défense, Peter Hexet, pour dire, voilà, on passe de la mentalité de soldat à la mentalité de guerrier.
04:12Donc on est vraiment dans la rivalité, les États-Unis-Chine, dans cette région du monde ?
04:17On est dans un moment extrêmement fort, d'autant que, et ça, ça sera certainement à l'agenda de la rencontre
04:22avec le président Xi, depuis plusieurs mois, la Chine a bloqué les exportations de certaines terres rares
04:32et de certains aimants de terres rares, qui sont essentiels pour la fabrication de missiles,
04:40sachant que le Pentagone a besoin de reconstituer ses stocks de missiles.
04:44Et ça, ça fait partie des négociations avec la Chine ?
04:46C'est aussi des négociations. C'est pour ça que moi, j'insisterais beaucoup sur la dimension stratégique de cette rencontre,
04:52au-delà que le président...
04:54De l'ensemble du voyage.
04:54Voilà, que le président Trump soit un super showman, il n'y a pas de mystère.
04:59Mais derrière, il y a vraiment de la stratégie.
05:01Léonie Allard, vous êtes d'accord ? C'est vrai que c'est un showman, on l'a vu danser,
05:04on l'a vu aussi arriver en Malaisie en disant qu'il avait réussi à faire la paix entre la Thaïlande et le Cambodge,
05:12alors que cet accord était déjà... Enfin, il y avait déjà un accord de cessez-le-feu, d'ailleurs, sous l'égide du président malaisien,
05:18qui l'a quand même laissé dire que c'était lui qui était à l'origine de ce cessez-le-feu.
05:23Donc toute cette mise en scène, finalement, pourquoi ? Pour contrer la Chine en Malaisie aussi ?
05:29Ce qui est intéressant avec cette séquence, qui est quand même assez attendue aux États-Unis,
05:34et je serais assez d'accord sur l'enjeu de cette visite aujourd'hui dans la zone,
05:41c'est cette rencontre avec Xi Jinping que Trump avait voulu sécuriser depuis quelques mois,
05:46qu'il en parle depuis un moment.
05:48Il termine le voyage en fait, ce sera jeudi en Corée du Sud.
05:50Voilà, il termine le voyage sur ce deal-là, et il va voir entre-temps certains de ses alliés les plus proches,
05:55comme le Japon et la Corée du Sud, mais aussi des partenaires importants en Asie du Sud-Est.
06:00Et donc, il vient d'une part avec un agenda pour ses alliés et partenaires,
06:07mais aussi avec un agenda vis-à-vis de la Chine, donc le plus grand compétiteur des États-Unis,
06:11et potentiellement réussir à trouver un deal avec la Chine,
06:18ce qui a été un de ses objectifs aussi de campagne.
06:22Et en ce qui concerne ce deal en question, ça fait un moment qu'on en parle,
06:26qu'il aimerait rencontrer Xi Jinping.
06:27Et finalement, il semblerait que la Chine ait accepté de travailler à cette rencontre,
06:35et donc graduellement, en permettant aux équipes de travailler ensemble,
06:39avec cette première étape avec Scott Besant, qui est le secrétaire au Trésor des États-Unis,
06:45et puis vers la négociation d'un deal qui, a priori, devrait au moins donner lieu à un accord cadre
06:53pour la relation entre les États-Unis et la Chine, avec quelques gains rapides.
06:57– Et ça en aura la réponse jeudi.
06:58Avant justement ce deal entre les États-Unis et la Chine, Christian Saint-Etienne,
07:03finalement, qu'est-il ressorti de cette rencontre avec tous ces pays de l'ASEAN ?
07:06Parce que la Malaisie est au cœur, en fait, de cette rivalité aussi entre la Chine et les États-Unis.
07:11Il y a eu aussi des accords, donc des deals, de passer avec Trump sur les terres rares,
07:16sur les minerais, avec ces pays de l'Asie du Sud-Est ?
07:19– Oui, c'est un des éléments clés du voyage.
07:23Mais il faut bien voir la position géostratégique de l'ASEAN.
07:27Les Américains, depuis une dizaine d'années, demandent à l'ASEAN de choisir leur camp,
07:33soit d'être du côté chinois, soit d'être du côté américain.
07:36– Ils leur demandent de choisir leur camp ?
07:37– Oui, bien sûr, et simplement l'ASEAN refuse, pour des raisons évidentes.
07:42J'étais à Singapour il y a peu de temps, les Asiatiques membres de l'ASEAN disent simplement
07:49« Mais regardez, la Chine, elle est là, elle est colossale,
07:52elle a aujourd'hui une puissance militaire économique équivalente à celle des États-Unis ».
07:56Il faut se souvenir qu'il y a 20 ans, les États-Unis étaient le premier partenaire commercial de l'ASEAN.
08:03Aujourd'hui, c'est la Chine qui est au moins deux fois plus importante pour l'ASEAN
08:07que les États-Unis.
08:09Donc, les pays de l'ASEAN, comme le Japon d'ailleurs, ou comme la Corée du Sud,
08:14sont effrayés par la politique de Xi Jinping,
08:17mais en même temps, sur le plan commercial et économique,
08:20ils ne peuvent pas se couper de la Chine.
08:22Donc, les Américains essayent d'éviter que l'ASEAN aille trop près de la Chine.
08:29avec ces échanges sur les terres rares, c'est un des moyens de garder des liens forts avec l'ASEAN.
08:38On aura aussi un renforcement des liens avec le Japon,
08:42mais in fine, ce qui domine et ce qui va être clé pour les années qui viennent,
08:49c'est la compétition pour la domination mondiale entre la Chine et les États-Unis.
08:52Et là, les terres rares sont au cœur ?
08:55C'est un des éléments, mais ce n'est pas le seul.
08:57Il y a aussi le contrôle du Pacifique.
09:00Les Chinois ne supportent plus d'être bloqués dans leur sortie de la Chine
09:07par l'ensemble des îles qui bloquent la mer de Chine du Nord
09:11et qui font qu'ils peuvent difficilement sortir sans échapper au contrôle des États-Unis.
09:18Donc, le conflit va continuer de monter.
09:22La Chine, depuis une dizaine d'années, ajoute à sa marine de guerre,
09:27tous les trois ans, autant de navires de guerre que la totalité de la flotte de guerre française.
09:32Donc, c'est un conflit qui est en place depuis une quinzaine d'années
09:35et qui va s'accentuer dans les 20 années qui viennent.
09:37Ça ne va pas s'améliorer.
09:39Philippe Lecor, comment réagissent justement tous ces pays d'Asie ?
09:42Donc, on voit qu'ils participent à ce show,
09:44qu'ils font tous une opération séduction à l'égard de Trump.
09:49Et au final, sont-ils gagnants ou pas ?
09:52Est-ce qu'avec les volte-face de Donald Trump,
09:55est-ce que ça ne leur donne pas envie finalement de se rapprocher plutôt de la Chine ?
10:01Comme le disait Christiane Etienne,
10:04il y a effectivement une présence importante de la Chine sur le plan commercial
10:11avec la Chine qui est le premier partenaire commercial de l'ASEAN.
10:17Et d'autre part, les pays d'Asie du Sud-Est sont dans une situation
10:24où ils ne peuvent pas non plus fermer la porte aux États-Unis
10:28puisqu'on est avec la Malaisie.
10:32La Malaisie, finalement, va bénéficier d'une aide américaine
10:36en faisant un accord commercial
10:40qui lui permet finalement d'avoir des avantages sur le plan commercial.
10:47Elle va mettre en place également un régime de filtrage des investissements étrangers,
10:52ce qui pourrait s'appuyer aux États-Unis.
10:55Donc, je pense que ça dépend évidemment des pays.
10:58Le Japon et la Corée du Sud, bien entendu,
11:00sont des pays qui ont besoin de l'Amérique.
11:01Il y a des troupes américaines qui y sont stationnées
11:04et ça ne va pas s'arrêter.
11:06Donc là, pour le coup, ce qui inquiète ces pays-là,
11:09c'est plutôt, je dirais, l'incertitude de cette administration américaine
11:14qui finalement fonctionne un petit peu par à-coups.
11:20Et vous vous souvenez qu'il y avait eu des droits, des tarifs douaniers
11:23qui avaient été imposés à tous ces pays il y a quelques mois
11:27et ça avait créé un choc, notamment dans les pays d'Asie du Sud-Est,
11:31mais y compris au Japon et à la Corée.
11:33Donc, c'est vrai que ces pays d'Asie n'ont pas l'habitude d'une abérique
11:36aussi revancharde et punitive.
11:40Et donc, ce voyage est là un petit peu pour montrer
11:43que l'Amérique est toujours présente et qu'on peut compter sur elle.
11:48Et sur les droits de douane, Christian Saint-Etienne,
11:50justement, à l'égard du Cambodge, de la Thaïlande et de la Malaisie,
11:53ils sont maintenant de 19 %,
11:55alors qu'au départ, il devait être beaucoup plus important,
11:57de l'ordre de 40 à 45 %.
11:59Donc, ils ont obtenu ça, même si c'est peut-être encore trop, 19 %,
12:03ils ont obtenu ça de l'Amérique.
12:05Alors, vous avez raison, mais il faut bien voir la structure du pouvoir aux États-Unis.
12:10En France, qu'on le veuille ou non,
12:12l'État décide de tout, directement ou indirectement.
12:14Il place même ces hauts fonctionnaires à la tête des grandes entreprises.
12:17Aux États-Unis, ce n'est pas du tout ça.
12:18Aux États-Unis, vous avez le politique qui prend des décisions,
12:21mais vous avez le big business qui prend des décisions.
12:23Et vous avez également tout le bloc défense,
12:28industrie de défense,
12:31et les commissions de la Chambre des représentants et du Sénat,
12:36qui, ensemble, constituent un bloc de surveillance de l'économie américaine.
12:41La base de défense des États-Unis comprend à peu près 40 % de l'économie américaine.
12:46Or, ces centres de pouvoir, le business et le bloc défense,
12:51ne sont pas du tout contents de la politique de Trump.
12:54Pourquoi ? Parce que cette politique antagonise les Européens,
12:59qui sont aussi avec des droits de douane de 15 %.
13:03Et on ne l'évoque pas ici, mais il y a un pays qui est furieux,
13:07avec des conséquences stratégiques à terme colossales.
13:10C'est l'Inde, où Trump a mis des droits de douane de 50 %.
13:13En pensant que les Indiens se mettent à genoux et demandent pardon
13:16parce qu'ils importaient du pétrole russe,
13:18ce n'est pas du tout ce qui se passe.
13:20Donc, on voit qu'en fait, Trump baisse les droits de douane,
13:24mais c'est aussi pour des raisons de politique intérieure
13:28parce que, et le big business et le bloc défense
13:33ne veulent pas perdre leurs alliés en Asie face à la Chine.
13:36Et puis peut-être pour son électorat aussi.
13:38Donc, les agriculteurs qui produisent du soja.
13:41Et puis aussi, il a promis de revitaliser l'industrie américaine
13:46avec justement ses droits de douane.
13:48Donc là aussi, il doit tenir ses promesses, Donald Trump.
13:50Oui, mais en fait, vous évoquiez la question de l'agriculture américaine
13:57et notamment des exportations de soja vers la Chine.
14:00Et c'est une problématique qui remonte à 2018
14:03avec le lancement de la première phase de la guerre commerciale
14:06par le président Trump par rapport à la Chine.
14:10Et en fait, le calcul américain qui avait été fait à ce moment-là,
14:14c'était de se dire, bon, on taxe les Chinois
14:18et les Chinois ont besoin de notre soja.
14:20Ils n'oseront jamais mettre des tarifs sur le soja.
14:24En fait, Pékin a tout assumé.
14:26Et le premier pays exportateur de soja en Chine,
14:33c'est devenu le Brésil.
14:35Et en fait, moi, ce qui me frappe beaucoup...
14:36Donc les Chinois ne se laissent pas...
14:38Les Chinois ne se sont pas du tout laissés faire.
14:41En plus, ça a boosté ce qu'on appelle le bloc des BRICS.
14:45Donc Brésil, Inde, Chine, Russie et maintenant BRICS+.
14:49Et moi, ce qui me frappe beaucoup avec l'offensive tarifaire américaine
14:54depuis quelques mois, c'est 50% sur le Brésil,
14:59des tarifs extrêmement importants sur la Chine,
15:01évidemment les sanctions à l'égard de la Russie.
15:03On a vraiment l'impression d'une offensive géoéconomique
15:06très forte contre les BRICS.
15:09Mais voilà, il y a aussi des interdépendances,
15:11comme l'évoquait très bien Christian Saint-Etienne.
15:13Et ces interdépendances, elles ont des effets
15:16qui sont durs sur l'économie américaine
15:18et donc sur le consommateur américain.
15:20Et donc on en revient à cette diplomatie du deal.
15:22Il y a un moment donné, il fait son show,
15:24mais il faut signer des deals.
15:27Léonie Allard, ce qu'il a fait tout de même
15:29pendant l'ensemble de ce périple,
15:31et on va revenir sur le Japon,
15:32mais déjà en Asie du Sud-Est.
15:34Oui, alors ce qui est intéressant dans la notion de deal,
15:37parce que je vois que l'émission s'appelle
15:38la diplomatie du deal, mais en fait...
15:39Point d'interrogation.
15:40Point d'interrogation, mais le deal est antithétique
15:42en fait à la notion de diplomatie.
15:44C'est-à-dire qu'en diplomatie, on cherche
15:45à avoir un consensus entre deux parties,
15:47même si chacun cherche son intérêt premier.
15:50Et dans le deal, qui est vraiment l'identité
15:52de Donald Trump, sur laquelle il a été élu notamment,
15:55on cherche presque l'extorsion.
15:57On s'en fiche finalement si la personne en face
16:00a vraiment trouvé quelque part un peu d'intérêt.
16:04Mais peut-être que ça permet de rebondir sur
16:06ce que vous disiez, notamment les différents intérêts
16:10qui sont en jeu aujourd'hui dans l'administration Trump
16:13pour la constitution d'un deal,
16:14pour la constitution d'une nouvelle politique étrangère,
16:16une nouvelle manière aussi de faire la politique étrangère.
16:18Et on voit quand même une certaine continuité
16:21sur cette volonté de faire des deals.
16:24Mais aussi l'objectif qui reste, qui demeure avec Trump 1,
16:28c'est vraiment celui de réduire le déficit commercial
16:33avec la Chine.
16:34Ça, c'est vraiment quelque chose qui continue
16:35d'être très important, d'autant que maintenant,
16:37la montagne est plus grande, c'est-à-dire que le déficit
16:39s'est agrandi.
16:40Mais d'un autre côté, on a une administration
16:43qui aujourd'hui, bien sûr, doit faire face
16:45énormément d'intérêts divergents,
16:49comme toujours dans le système américain,
16:52mais qui a quand même aujourd'hui
16:54une vision beaucoup plus isolationniste,
16:57ou en tout cas un camp isolationniste
16:59qui est beaucoup plus fort dans l'administration,
17:01au sein de l'administration, pas que à la Maison-Blanche,
17:04et du coup qui remet en question
17:06la vision globale des États-Unis
17:09et donc la compétition avec la Chine,
17:11qui est la seule puissance finalement
17:12à vraiment faire un défi
17:15à la puissance globale des États-Unis.
17:17Donc c'est contradictoire.
17:18Donc voilà, ces deux agendas
17:20paraissent à premier abord
17:22assez contradictoires,
17:24mais avec toujours quand même
17:26cette continuité sur la notion
17:28de...
17:29pardon, de...
17:32De rivalité.
17:33De réduire le déficit.
17:35Mais je pense qu'à l'égard de la Chine...
17:36Juste pour finir, je pense que la contradiction
17:39se résout dans la mesure
17:41où ces isolationnistes,
17:43ces personnes qui cherchent
17:44une évolution du rôle des États-Unis
17:45dans le monde,
17:46qui a été un des sujets
17:48sur lesquels Donald Trump a été élu,
17:49qui est donc la réduction
17:51de l'empreinte américaine à l'étranger,
17:52c'est de dire
17:53le monde aujourd'hui va être multipolaire
17:55par sphère d'influence.
17:56Et là, on peut revenir
17:57à la notion évidemment de deal.
17:59Peut-être que c'est dans un monde multipolaire,
18:00dans un monde où les États-Unis
18:01voient les puissances
18:03dans le cadre de sphères d'influence.
18:05On peut faire des deals.
18:07Et laisser la Chine gérer son influence,
18:11à se faire d'influence,
18:11la Russie, à se faire d'influence.
18:13Et les États-Unis, bien sûr,
18:14chasse gardée avec l'Amérique latine.
18:16On le voit avec ces bateaux militaires
18:19qui frappent directement
18:20les bateaux vénézuéliens.
18:22On va y revenir,
18:23mais on va regarder en image
18:25justement la visite de Trump
18:26parce qu'il était au Japon aujourd'hui.
18:28Est-ce que c'est un test ?
18:29Est-ce que c'était un test
18:30pour la première ministre japonaise
18:31qui vient d'arriver, elle, au pouvoir,
18:33Sanae Takeshi, qui a offert, elle,
18:36des clubs de golf
18:37qui appartenaient à l'ancien
18:38premier ministre japonais Shinzo Abe
18:40qui a été assassiné en 2022
18:42et qui était proche de Trump à Trump.
18:44Elle joue donc la carte Abe.
18:46On va voir ça en image
18:46avec Nicolas Chamontin.
18:50Complicité totale
18:51entre Donald Trump et Sanae Takechi.
18:55À Tokyo, le président américain
18:57et la nouvelle première ministre
18:58échangent les sourires
18:59et les formules chaleureuses.
19:01Nous ferons tout notre possible
19:03pour aider le Japon.
19:05Nous sommes un allié
19:06au plus haut niveau.
19:07C'est un grand honneur
19:08d'être à vos côtés.
19:11Grâce à ces efforts
19:11et avec votre aide,
19:12monsieur le président,
19:14je souhaite ouvrir
19:14un nouvel âge d'or
19:15pour l'alliance Nippo-américaine
19:17où le Japon et les Etats-Unis
19:18deviendront plus forts
19:19et plus prospères.
19:22Une période dorée
19:23qui passe notamment par l'économie.
19:26Juste après leur entretien,
19:27les deux dirigeants signent un accord
19:29pour sécuriser leurs approvisionnements
19:31en terres rares.
19:32Une réponse à l'annonce récente
19:34par la Chine de contrôle
19:35sur l'exportation de ces matières
19:37dont elle assure plus de 60%
19:39de l'extraction au niveau mondial.
19:42Sur le plan militaire,
19:43Sanae Takechi avait pris soin
19:45de ménager son allié américain
19:46garant de la sécurité de l'archipel.
19:49Dès vendredi,
19:50elle avait annoncé
19:51que Tokyo porterait son budget de défense
19:53à 2% de son PIB
19:55et ce, avec deux ans d'avance.
19:57Une volonté réaffirmée devant Trump
20:00sur le porte-avions USS George Washington
20:02amarré au large de la capitale japonais.
20:06Laissez-moi réitérer
20:07mon inébranlable détermination.
20:09Le Japon s'engage à renforcer
20:11fondamentalement ses capacités de défense
20:13et est prêt à contribuer
20:15de façon encore plus active
20:16à la paix et à la stabilité de la région.
20:19Donald Trump a également rencontré
20:21des familles de japonais
20:22enlevées par la Corée du Nord
20:24pendant la guerre froide.
20:25Un dossier qui empoisonne
20:27les relations entre Tokyo et Pyongyang
20:29depuis des décennies.
20:31Mercredi, Donald Trump
20:32achèvera sa tournée asiatique
20:34en Corée du Sud.
20:35Lors d'une rencontre
20:36avec son homologue chinois Xi Jinping
20:37prévue le jour suivant,
20:39il devrait conclure une trêve
20:41dans la guerre commerciale
20:42qu'il a lancée contre Pékin.
20:45Philippe Lecor, on disait
20:46que le Japon, c'est l'allié historique
20:47des Etats-Unis.
20:48Mais finalement,
20:49est-ce que c'est un bon deal
20:50celui qu'il a passé avec
20:52la première ministre japonaise
20:54puisqu'il demande finalement
20:55au Japon d'augmenter
20:56ses dépenses militaires ?
20:58Ce qu'elle fait,
20:58il demande au Japon
20:59550 milliards de dollars
21:01qui doivent être investis
21:02aux Etats-Unis
21:03contre finalement
21:04des droits de douane
21:05qui restent aux alentours
21:06de 15%.
21:07Pour un allié...
21:11Oui, vous savez,
21:12on est tous au même régime.
21:14Si vous prenez le Canada,
21:15l'Union européenne,
21:1615%,
21:17le Canada,
21:18on ne sait pas,
21:19le Royaume-Uni,
21:1910%.
21:20Donc, si vous voulez,
21:21le Japon revient de loin
21:23avec un ministère de la Défense
21:25qui est finalement
21:25assez récent,
21:26qui a été créé
21:27il y a une quinzaine d'années.
21:28Avant, c'était une agence
21:29de défense.
21:302% de son budget
21:32pour la défense,
21:33c'est beaucoup.
21:34Et c'est surtout
21:35dans un contexte
21:36où finalement,
21:36la région est beaucoup
21:37plus explosive
21:38qu'on ne le dit.
21:40C'est-à-dire qu'il y a
21:41le détroit de Taïwan
21:42dont on parlera sûrement
21:43et il y a
21:44la mer de Chine du Sud
21:46qui est proche
21:47de la Malaisie
21:48et d'un certain nombre
21:49de pays
21:49que Donald Trump
21:51a visités.
21:52Donc, je pense que
21:53le Japon a absolument
21:54besoin des États-Unis
21:55pour sa défense
21:56et que les États-Unis
21:57ont absolument besoin
21:58du Japon
21:59en cas de crise
22:00taïwanaise
22:01parce que c'est
22:02une puissance économique
22:03considérable
22:04et une puissance stratégique
22:06et un voisin
22:07de Taïwan,
22:08des Philippines
22:08où il y a également
22:09des bases américaines.
22:10Donc, je crois vraiment
22:13que c'était indispensable.
22:15Alors, il paraît
22:15qu'à un moment
22:16où Donald Trump
22:17avait envisagé
22:17de ne pas aller au Japon
22:18mais je pense
22:19que la rencontre
22:20avec l'Empereur
22:21a fait la différence
22:22et quand même
22:23le fait que Mme Takashi
22:26soit effectivement
22:27un peu la successeur
22:29de Shinzo Abe
22:30qui était le Premier ministre
22:31qui a la plus grande
22:33longévité du Japon
22:35et qui était très proche
22:36de Donald Trump.
22:37Donc, je crois
22:38qu'elle a bien su
22:39aborder les choses
22:41sachant qu'elle est en poste
22:42depuis quelques jours.
22:44Alors justement,
22:4560 000 soldats américains
22:46au Japon.
22:47Jean-Michel Valentin,
22:48on a vu cette séquence
22:49où Donald Trump
22:50va rendre visite
22:51aux soldats américains
22:52sur le porte-avions
22:54George Washington.
22:55C'est au large de Tokyo.
22:56On va voir encore
22:57ces images.
22:59Là aussi,
22:59il fait son show.
23:01C'était quand même
23:02symbolique
23:02pour montrer
23:03cette présence américaine
23:04justement au Japon.
23:07Oui, au Japon
23:08et comme l'évoquait
23:09Philippe Lecorps...
23:10Là, il danse
23:11à nouveau
23:11devant les soldats.
23:13Oui, il fait le show
23:14mais moi,
23:15j'aimerais insister
23:16sur le fait
23:16qu'effectivement,
23:18le président Trump,
23:20il a ce côté showman,
23:22certes,
23:23mais c'est très très sérieux.
23:24C'est un show
23:24extraordinairement sérieux.
23:27Philippe Lecorps
23:28insistait il y a un instant
23:30sur la dimension militaire
23:31du voyage au Japon.
23:34Moi, ce qui me frappe aussi,
23:35c'est qu'on parle beaucoup
23:38d'affaires militaires au Japon,
23:41qu'en 2024,
23:44en juillet 2024,
23:45pour le sommet
23:47des 75 ans de l'OTAN
23:49à Washington,
23:51l'invité vedette
23:53de ce sommet,
23:54c'était le premier ministre
23:55japonais de l'époque
23:57et effectivement,
23:59le Japon,
24:00c'est un peu
24:01un porte-avions américain
24:02face à la Chine.
24:04De même que,
24:05pour la Chine,
24:06le Japon
24:07est un porte-avions américain.
24:09De plus,
24:10le Japon a sa propre autonomie,
24:12ce qui est tout à fait...
24:13Il n'est pas autonome
24:14d'un point de vue sécuritaire.
24:16Il n'est pas autonome
24:17d'un point de vue sécuritaire,
24:18mais enfin,
24:18comme c'était évoqué
24:19à l'instant,
24:20passer à 2%
24:22du budget
24:23pour la défense,
24:24c'est colossal.
24:25Ça annonce une reconstruction
24:27de l'appareil militaire
24:29japonais
24:29à marche forcée,
24:32comme c'est le cas
24:33dans toute la zone
24:35de mer de Chine.
24:36Contre la Chine ?
24:37En tout cas,
24:40c'est défensif,
24:42mais c'est par rapport
24:43à la Chine.
24:44De même que la Chine...
24:45La Corée du Nord aussi.
24:46La Corée du Nord.
24:47Et comme vous l'évoquiez
24:49à l'instant,
24:50Christian Saint-Etienne,
24:51les Chinois sortent
24:53un nouveau porte-avions
24:54tous les deux ans
24:55et un nouveau sous-marin
24:57tous les 4 mois et demi.
24:59Donc,
25:00il y a vraiment
25:00une course aux armements
25:02et une montée
25:03des tensions stratégiques
25:04dans la zone.
25:05Et ce déplacement
25:06du président Trump
25:07vient officialiser
25:10cette montée des tensions.
25:11Vous êtes d'accord,
25:12Léonie Allard ?
25:12Alors,
25:13il y a ce quad,
25:14cette coopération
25:15entre les États-Unis,
25:16l'Inde,
25:16le Japon
25:16et l'Australie
25:17qui est une coopération
25:18de sécurité.
25:20Et là,
25:20c'est vraiment
25:21pour contrer la Chine
25:23puisqu'ils mènent
25:24des exercices militaires
25:25conjoints.
25:25Donc,
25:26on est dans une position
25:27défensive
25:28à l'égard
25:29d'une puissance chinoise
25:30qui s'impose.
25:32Tout à fait.
25:33Mais ce qui est important
25:34à voir quand même
25:34dans cette dynamique
25:35avec les alliés
25:37et partenaires
25:38des États-Unis,
25:39c'est que,
25:39donc,
25:40aujourd'hui,
25:41à Washington,
25:42dans cette administration
25:43qui reste assez factionnelle,
25:45assez divisée,
25:46c'est quand même
25:46les isolationnistes,
25:48les restrainers,
25:49comme ils s'appellent,
25:50les réalistes aussi
25:51de leur affiliation
25:54qui disent,
25:55bon,
25:55il faut que les États-Unis
25:56soient moins engagés
25:57pour payer
25:58la sécurité des autres,
26:01les frontières des autres,
26:01comme l'a dit Donald Trump.
26:03Nous ne sommes pas
26:04une compagnie d'assurance
26:05ou alors il faut qu'on ait
26:06un retour sur investissement
26:07et donc une volonté
26:08de déplacer le fardeau,
26:10finalement,
26:11de la défense
26:11de ces pays-là
26:13vers le Japon,
26:15vers l'Europe
26:16on le voit aussi,
26:17vers la Corée du Sud
26:18et en contrepartie,
26:21chercher l'intérêt américain
26:25et on le voit,
26:25par exemple,
26:26sur,
26:27vous avez mentionné
26:27la marine chinoise,
26:29les États-Unis
26:29sont tout à fait conscients
26:31qu'ils ont un problème
26:31de construction de navires,
26:34qu'ils soient commerciaux
26:35ou militaires
26:36et une grande partie
26:37de l'accord
26:38qui va être potentiellement
26:39discuté avec la Corée du Sud,
26:40c'est le shipbuilding,
26:41c'est la construction de navires
26:42pour laquelle la Corée du Sud
26:44est un des leaders mondiaux.
26:45Donc il y a une volonté
26:47d'une part
26:48de reconfigurer
26:50un peu les relations
26:51avec les alliés et partenaires
26:52mais quand même
26:53de chercher
26:54un intérêt
26:56pour les États-Unis
26:57sur l'agenda électoral
26:59d'industrialisation,
27:01de protection
27:03du territoire américain
27:04et c'est là aussi
27:05où la Corée du Nord
27:05entre en jeu
27:06puisque la Corée du Nord
27:07peut atteindre
27:07le territoire américain
27:09et la Chine aussi.
27:10Donc Christian Saint-Etienne,
27:12les accords de défense
27:13avec ces différents pays,
27:14le Japon,
27:15bon il y a le Quad,
27:15comme je le disais,
27:16une coopération états-unienne
27:17de Japon et Australie
27:19mais pas de OTAN asiatique
27:21parce qu'il en était question
27:22à un moment donné
27:23et finalement
27:23cette idée
27:24de faire une sorte
27:25d'organisation
27:26sur justement
27:28calquer l'OTAN
27:29mais en Asie,
27:30ça s'est déterminé,
27:31on n'est plus
27:32dans un schéma.
27:33Oui,
27:34ce qui s'est passé
27:35sous Biden,
27:37on était très proche
27:38de mettre en place
27:39cet OTAN.
27:40Mais quand Trump arrive,
27:43il a une vision
27:44du 19e siècle
27:47des relations internationales,
27:49on avait eu déjà
27:51une première approche
27:53de cette vision
27:54quand il a essayé
27:57de traiter
27:57le dossier de l'Iran
27:59lorsqu'il est arrivé
28:00au pouvoir en 2017.
28:02Le dossier de...
28:04On avait négocié
28:05un accord avec l'Iran
28:06parce que ça avait pris
28:07une dizaine d'années.
28:08Il arrive,
28:09il le déchire.
28:10Le traité sur le nucléaire.
28:11Voilà.
28:11Et il dit,
28:12moi je vais faire
28:13beaucoup mieux
28:14et vous allez voir,
28:15il utilisait ses gestes
28:16comme ça,
28:17je vais prendre
28:17le peuple iranien
28:18et je vais les mettre
28:19à genoux
28:19et je vais leur imposer
28:20un accord.
28:21Ce qu'il ne comprend pas,
28:23c'est qu'un peuple
28:23comme le peuple iranien,
28:24c'est 3 000 ans d'histoire,
28:25on ne les se mette pas
28:26à genoux parce que
28:27M. Trump est président
28:28des États-Unis.
28:29Il recommence avec l'Inde.
28:31Il dit,
28:32je vais leur coller
28:3250% de droits de douane
28:34parce qu'ils achètent
28:35du pétrole de Russie,
28:37ils vont se mettre à genoux.
28:38L'Inde,
28:39c'est 400 millions d'habitants,
28:403 000 ans d'histoire aussi,
28:41ils ne vont pas se coucher.
28:42Donc,
28:43il faut bien avoir
28:44à l'esprit
28:45la psychologie de Trump.
28:47Il se présente
28:47comme un grand président,
28:49un stratège.
28:49Ce n'est pas du tout
28:51Steve Jobs,
28:52c'est un entrepreneur
28:54de casinos.
28:55C'est très important
28:56parce que ce qu'il a fait
28:57toute sa vie,
28:58c'est obtenir des licences
28:59pour ouvrir des casinos
29:00et construire des immeubles.
29:01Or,
29:02ces licences,
29:02elles se négocient
29:03au niveau régional,
29:05au niveau des communes
29:06et c'est bien toujours
29:08ce qui domine sa vision
29:09des relations internationales,
29:10ce que vous évoquiez
29:11tout à l'heure,
29:12c'est qu'il est dans
29:12une vision de somme nulle
29:14dans les négociations.
29:15C'est-à-dire,
29:16c'est moi qui ai la licence
29:17pour les casinos
29:18ou c'est pas moi.
29:19Donc,
29:19si c'est moi qui gagne,
29:21tu perds.
29:21C'est comme ça
29:22qu'il est formaté.
29:23Donc,
29:23quand il négocie
29:24avec les autres pays,
29:26il veut toujours,
29:28c'est ce que vous disiez
29:28tout à l'heure,
29:29il veut gagner,
29:30mais y compris
29:31en écrasant l'autre.
29:33Sauf que,
29:33si vous voulez faire
29:34des relations confiantes
29:35sur le moyen terme,
29:37vous ne pouvez pas
29:37écraser l'autre,
29:38vous ne pouvez pas
29:38écraser la Chine,
29:39vous ne pouvez pas
29:40écraser l'Iran,
29:40ça n'existe pas.
29:41Vous ne pouvez pas
29:42écraser l'Allemagne,
29:42vous ne pouvez pas
29:43écraser le Japon.
29:44Donc,
29:44il y a un moment,
29:45si vous voulez,
29:46il va falloir
29:46qu'il grandisse mentalement
29:48et qu'il se rende compte
29:50qu'on ne peut pas
29:50écraser les grands peuples.
29:52Simplement parce que
29:53l'Amérique est là.
29:54Le dernier point,
29:55ce qui me semble
29:56très très dangereux
29:57à moyen long terme,
29:58les États-Unis,
29:59c'est 23% du PIB mondial.
30:01Mais les exportations
30:03des États-Unis,
30:04c'est 10% du PIB mondial
30:05et les importations,
30:0713%.
30:08Mettons 11,5% de moyenne,
30:09ça fait la moitié
30:10du PIB américain.
30:11Là, il met des barrières
30:13tout autour des États-Unis.
30:14Il appelle ça
30:15« Liberation Day ».
30:16OK ?
30:17Si ce n'est que
30:18s'il fait 11,5% du commerce mondial,
30:21il y a 98,5%
30:22qui se fait en dehors de lui.
30:25En fait,
30:25ce qu'il est en train
30:26de provoquer,
30:27c'est une accélération
30:29des échanges
30:30à l'intérieur de l'Asie,
30:32entre l'Asie et l'Afrique,
30:35et les États-Unis
30:36vont se rétracter
30:37dans le commerce mondial.
30:38Et ça,
30:38ça va poser un problème
30:39assez rapidement
30:40pour la puissance américaine.
30:42Pourquoi, Philippe Lecorps,
30:44la Corée du Nord
30:44est-elle exclue du périple ?
30:48Écoutez,
30:49je pense qu'il y avait déjà
30:51suffisamment à faire
30:52dans ce voyage,
30:54et en particulier
30:55le gros morceau
30:56que nous n'avons fait
30:57qu'effleurer,
30:58qui est la rencontre
30:59avec le président chinois.
31:00Je crois que la Corée du Nord
31:03est un pays
31:04un peu
31:05au banc des nations,
31:08mais qui est effectivement
31:08une menace
31:09pour la Corée du Sud,
31:10et on l'a vu
31:11avec le lancement
31:12d'un missile
31:12de l'Ontario.
31:12C'est une menace nucléaire.
31:15C'est une menace nucléaire.
31:16Mais la rencontre,
31:17si vous voulez,
31:18de Donald Trump
31:19avec le dictateur nord-coréen,
31:21les trois rencontres,
31:22devrais-je dire,
31:24lors de son premier mandat
31:25de 2017 à 2021,
31:27n'ont absolument rien donné.
31:28Et je pense que,
31:29de l'avis d'expert,
31:30ce genre de rencontres
31:32mal préparées
31:33et médiatisées
31:35au sommet
31:37ne produit pas d'effet.
31:39Je pense aussi
31:40que du côté
31:40de la Corée du Sud,
31:42le nouveau président,
31:43parce que là aussi,
31:44il y a un nouveau président,
31:45vous savez que tous ces pays,
31:47à part la Chine,
31:47qui a l'air de vouloir garder
31:49chez Jinping
31:50encore assez longtemps,
31:52la Corée et le Japon
31:53ont des nouveaux dirigeants.
31:55Et le nouveau président coréen,
31:56je pense,
31:57n'a pas du tout,
31:57pour l'instant,
31:58l'intention de se lancer
31:59dans une discussion
32:00avec Kim Jong-un.
32:02Donc, je crois que,
32:03pour l'instant,
32:04si vous voulez,
32:04le gros du voyage,
32:06c'est le dialogue
32:08avec Xi Jinping
32:09qui ne sera pas définitif,
32:10qui sera sans doute
32:11une façon de préparer
32:12un voyage
32:13du président Trump
32:14en Chine
32:15l'année prochaine.
32:16et je pense qu'au côté chinois,
32:19on attend beaucoup de choses
32:22de la part des États-Unis,
32:25notamment sur la levée
32:26des restrictions
32:27des exportations technologiques,
32:30la fin du soutien américain
32:32à Taïwan,
32:33et puis aussi,
32:34d'une certaine manière,
32:35une sorte de…
32:36un peu la fin du China-bashing,
32:38si vous voulez,
32:39dans l'administration Trump.
32:41Et là,
32:41on voit une certaine permutation.
32:43Je pense que Trump
32:45ne traite pas la Chine
32:46comme les autres pays.
32:47Il ne méprise pas
32:48la nation chinoise
32:49et cherche justement
32:52à montrer
32:53qu'il sera l'homme
32:54qui va être capable
32:56de faire un accord
32:57qui va inclure
32:59notamment
33:00la levée des sanctions
33:01contre le soja
33:02et un accord sur TikTok.
33:05En fait,
33:06toutes ces choses
33:06sont en cours.
33:07Donc,
33:07ça avance beaucoup
33:09et face à lui,
33:10il y a un Xi Jinping
33:10triomphant
33:12qui vient d'être
33:12d'être triomphé
33:14lors du plénum
33:15du Parti communiste chinois.
33:17Et donc,
33:17je pense qu'il va
33:18trouver à qui parler.
33:20Donald Trump,
33:20donc,
33:21il doit rencontrer
33:22le président chinois
33:22Xi Jinping
33:23en Corée du Sud.
33:25Ça sera jeudi.
33:25Il va en Corée du Sud demain
33:26et la rencontre a lieu jeudi.
33:28Il en a,
33:29il l'a évoqué,
33:30cette rencontre,
33:31Trump,
33:31juste avant de partir
33:34pour la Malaisie.
33:36On l'écoute.
33:36Nous avons beaucoup
33:38de choses à discuter,
33:39notamment le sujet
33:40de nos agriculteurs.
33:41Comme vous le savez,
33:42j'ai de très bonnes relations
33:43avec le président Xi.
33:44Nous allons nous rencontrer
33:45et ce sera une bonne rencontre.
33:46Je suis presque sûr
33:47que ce sera
33:48une excellente rencontre,
33:49peut-être même
33:50une rencontre formidable.
33:51Je pense que nous allons
33:52conclure de bonnes affaires.
33:54L'un des sujets
33:54dont nous discuterons
33:55est la situation
33:56entre la Russie
33:56et l'Ukraine
33:57où 7000 personnes
33:58sont tuées chaque semaine,
33:59des soldats,
34:00principalement eux.
34:01Et nous en parlerons
34:02certainement.
34:03Lui aussi,
34:03il parle de l'Ukraine,
34:05il parle de l'accord commercial.
34:06Il y a eu des fuites
34:07sur ce futur accord
34:09avec la Chine.
34:11Jean-Michel Valentin
34:12disant qu'effectivement
34:13la Chine pourrait acheter
34:15du soja américain
34:16et baisser les restrictions
34:17sur les terres rares.
34:19Donc ça se jouerait
34:19autour de ces licences.
34:22Parce que si je comprends bien,
34:23les Chinois aujourd'hui
34:24exercent un véritable protectionnisme
34:26autour de ces terres rares.
34:28Donc voir comment
34:29les Américains
34:31peuvent obtenir
34:32une sorte d'assouplissement.
34:33Et puis aussi,
34:34il y a le fentanyl.
34:35Ça aussi,
34:35ça fait partie
34:36de ces négociations.
34:37Que peut-on attendre ?
34:39Si on prend les choses
34:40dans l'ordre,
34:41effectivement,
34:42il y a beaucoup
34:43de très gros enjeux.
34:45D'abord,
34:46effectivement,
34:47la réouverture
34:47du marché chinois
34:48aux soja américains.
34:51Ils ont bien joué,
34:52les Chinois.
34:53Les Chinois,
34:55ils ont...
34:56Ils touchent directement
34:56à l'électorat de France.
34:57Ils ont...
34:58Oui,
34:58non,
34:58mais ça remonte
34:59à 2018.
35:00C'est-à-dire que
35:01les Chinois
35:03ont dit aux Américains
35:04vous croyez nous faire mal,
35:06on va vous faire mal.
35:08Et ça leur a permis
35:09de faire monter le Brésil
35:10qui fait partie
35:11du bloc des BRICS
35:13qui est quand même
35:14copiloté
35:14par la Chine
35:15et la Russie.
35:16Donc,
35:16il y a vraiment
35:17une tectonique
35:17des plaques géopolitiques
35:19qui est en cours.
35:19et les Américains
35:21ne sont pas à la fête.
35:23Ça,
35:23il faut vraiment se le dire.
35:26Par ailleurs,
35:26du point de vue chinois,
35:28le président Xi,
35:29il va aborder
35:30la rencontre
35:31avec Donald Trump
35:32alors qu'il y a
35:33à peine trois jours
35:35a été présenté
35:36le nouveau plan
35:37quinquennal chinois
35:39avec trois grands axes.
35:42Le renforcement
35:43de l'autonomie technologique,
35:45donc avoir moins besoin
35:47des technologies américaines
35:49ce qui affaiblit
35:51la position américaine,
35:52développer le marché intérieur
35:54chinois,
35:55donc avoir encore moins besoin
35:57d'importation
35:59de produits américains
36:00et le développement
36:01de la défense
36:02et de la sécurité.
36:03Donc,
36:04en fait,
36:05ce plan quinquennal
36:06qui a été annoncé
36:07il y a trois jours,
36:08il permet aussi,
36:09comme le disait
36:10Philippe Lecorps,
36:11au président Xi
36:12d'arriver en force
36:12tandis que le président Trump
36:14et son entourage
36:16parce qu'il n'est pas tout seul
36:17ne sont pas à la fête.
36:18Ils ne sont pas à la fête.
36:19alors qu'ils présentent
36:20leur politique
36:21à l'égard de la Chine
36:21comme une politique
36:22d'endiguement
36:23et ça fait un petit moment.
36:24Donc,
36:25ils ont commencé,
36:26eux aussi,
36:26à mettre en place
36:27et ça dotait de Trump 1
36:28des mesures protectionnistes
36:29contre la Chine,
36:31en l'occurrence
36:31sur tout ce qui est technologie.
36:33Et au final,
36:34aujourd'hui,
36:34on peut dire
36:34que c'est plutôt
36:35Xi Jinping
36:35qui arrive en force
36:36jeudi face à Trump.
36:37Vous êtes d'accord ?
36:39Moi,
36:39j'étais à Pékin
36:40sous l'administration Trump 1
36:42et j'ai observé
36:43ces mesures
36:44qui,
36:45à l'époque,
36:45étaient vraiment nouvelles
36:47contre la Chine
36:47par le biais de tarifs
36:50et de contrôles export
36:52qui ont été repris
36:53aussi par les administrations
36:54suivantes.
36:55Ce qui me frappe,
36:55c'est que la Chine,
36:56aujourd'hui,
36:57arrive beaucoup plus préparée
36:58face à Trump
36:58sans parler,
37:00effectivement,
37:00du déficit mondial
37:02qui s'est agrandie
37:05de la Chine
37:07face au monde.
37:08Et vraiment,
37:09la Chine,
37:11aujourd'hui,
37:13a beaucoup plus
37:14de leviers de négociation
37:15qu'à l'époque
37:16où elle n'était pas organisée
37:17pour avoir
37:19des entreprises
37:19qui étaient
37:20beaucoup plus perméables,
37:22enfin,
37:22qui étaient à l'époque
37:23imperméables
37:23et qui étaient
37:25beaucoup plus perméables
37:26aux technologies américaines
37:29et vraiment
37:30le leitmotiv
37:31pour moi
37:31qui est sorti
37:31beaucoup plus forts
37:32aujourd'hui
37:32qu'à l'époque.
37:33C'est vraiment
37:33l'idée d'autosuffisance.
37:35C'est le mot
37:35qu'on a entendu
37:37pendant tout le plénum
37:38pour dire
37:38qu'on veut vraiment
37:39être indépendant,
37:41être capable
37:41de mener une politique étrangère
37:42aussi indépendante
37:43des Etats-Unis
37:44et c'est assez frappant
37:46de voir effectivement
37:46la différence
37:47avec l'administration.
37:48Christian Saint-Etienne,
37:49parce que,
37:49donc intéressant,
37:50Trump,
37:50il veut un deal
37:51avec les Chinois
37:51alors que cette politique
37:52d'endiguement,
37:53c'était justement
37:53de dire
37:54de côté américain
37:55on n'a pas besoin de vous
37:56et puis on met le paquet
37:58pour justement
37:59vous encerclez.
38:00C'était ça l'endiguement
38:01et là on voit
38:01qu'ils discutent
38:03soja contre fentanyl,
38:05contre terres rares.
38:07Alors je pense
38:08qu'il y a deux horizons.
38:09Il y a l'horizon à court terme,
38:10il n'y a pas de substitut
38:11aux terres rares chinoises
38:13mais les Chinois
38:14ils doivent faire attention
38:15parce qu'aujourd'hui
38:17les Américains,
38:18parce que des terres rares
38:19il y en a partout
38:19sur la planète.
38:21Simplement on avait délégué...
38:22C'est eux qui contrôlent tout
38:22là pour l'instant.
38:23Non, non,
38:23mais on avait délégué
38:25le traitement
38:26des terres rares
38:27parce que transformer
38:28les terres rares
38:29en produits
38:31qui permettent
38:31de faire des aimants
38:32c'est très polluant
38:33et ça exige des capitaux.
38:35On avait délégué
38:36cette production
38:37à la Chine.
38:38À la Chine.
38:38Mais parce qu'on n'imaginait pas
38:40qu'elles s'en serviraient
38:40de levier de puissance.
38:42Donc ce qui se passe
38:43c'est qu'à moyen terme
38:46les Etats-Unis
38:47sont en train
38:48de développer
38:48les sources alternatives
38:50de terres rares
38:51que ce soit en Inde
38:53que ce soit
38:54sur le territoire
38:55de l'ASEAN
38:56mais sur leur propre territoire.
38:58Nous, Européens,
38:59nous avons lancé
39:00aussi une revue
39:01de nos sous-sols
39:02pour voir
39:03si on peut tirer
39:03d'autres ressources.
39:05Et donc,
39:06à 7 ans,
39:08les Chinois
39:08ne pourront plus
39:09jouer comme ça
39:10des terres rares.
39:12À contrario,
39:14sur le soja,
39:18c'est un élément clé
39:19de la prospérité
39:20des Américains.
39:21On parle
39:21de 10 millions de tonnes
39:23d'exportation
39:23vers la Chine.
39:25C'est un élément
39:26de la richesse
39:28des paysans américains.
39:30Or,
39:30on le sait,
39:31on l'a vu
39:31à plusieurs reprises
39:32entre Hillary Clinton
39:34et Trump
39:36au premier mandat
39:36et lors de la dernière
39:38élection présidentielle,
39:40il y a quatre Etats
39:41qui jouent un rôle clé
39:42dans les élections américaines,
39:44dans lesquels
39:44les agriculteurs
39:45jouent un rôle clé
39:46et notamment
39:46la production de soja.
39:48Donc,
39:48en fait,
39:49Trump prépare en réalité
39:51les élections
39:51de mi-mandat
39:52et sa réélection potentielle
39:54dans le même temps
39:56où il mène
39:56un combat
39:57à long terme.
39:58Les Chinois,
39:59d'un côté,
40:00veulent s'isoler
40:01de leur dépendance
40:03des Etats-Unis
40:03et les Etats-Unis
40:04de la même façon
40:05de la Chine.
40:06Donc,
40:06il y a vraiment
40:07distingué le court terme
40:08et le long terme.
40:0830 secondes,
40:09Philippe Lecorps,
40:10pour juste évoquer Taïwan.
40:12Les Chinois voudraient aussi
40:13que les Etats-Unis
40:14laissent,
40:15voilà,
40:16qu'ils n'interviennent pas
40:18si jamais eux
40:19venaient à intervenir
40:20à Taïwan.
40:21Ça fait partie aussi
40:21des négociations.
40:24Donc là,
40:25il y a effectivement
40:25un risque
40:26parce qu'on sait
40:27que Trump
40:28est capable
40:29de changer d'avis.
40:31Il avait pris au téléphone
40:32la présidente de Taïwan
40:33précédente
40:34lors de son premier mandat,
40:35ça avait été une dévue.
40:36Depuis,
40:37il va plutôt dans le sens
40:38de Pékin
40:39en ce qui concerne Taïwan.
40:40Mais évidemment,
40:41c'est un enjeu considérable
40:43pour la région.
40:43On a parlé du Japon,
40:44on a parlé de la Malaisie,
40:46on a parlé de la Corée
40:47qui elle-même
40:48fait face à la Corée du Nord.
40:49Donc,
40:50il y a vraiment
40:51un enjeu important
40:53sur la façon
40:53dont Trump
40:54va aborder
40:54la question taïwanaise
40:56et du côté Pékin.
40:58On veut justement
40:59que les États-Unis
41:01restent en dehors
41:01de cette question
41:02qui est considérée
41:03depuis le début
41:05de la République populaire
41:06de Chine
41:06comme une question
41:07de politique interne.
41:09Voilà,
41:09donc jeudi,
41:09cette rencontre
41:10entre Xi Jinping
41:11et Donald Trump,
41:11merci beaucoup
41:12d'avoir participé
41:12à cette émission.
41:14Jean-Michel Valentin,
41:14Léonie Allard,
41:15merci Christian Saint-Etienne,
41:16merci Philippe Lecor,
41:17merci à vous tous
41:18de l'avoir suivie,
41:19vous la retrouvez
41:20sur les réseaux sociaux.
41:20– Sous-titrage Société Radio-Canada
41:23– Sous-titrage Société Radio-Canada
41:25– Sous-titrage Société Radio-Canada
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