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00:0020h30 à Paris, la suite de l'essentiel sur France 24. Dans un instant, on va plus loin avec ce soir Richard Verli, correspondant France-Europe du journal Suisse Blic, auteur de C'est Amérique qui nous déteste, qui sort ce mercredi aux éditions Nevicata.
00:18En face de vous, Mélina Huet, bonsoir à vous, grand reporter. Bonsoir Anthony. À France 24. Ils s'appelaient Ziyeb, Buna et Mouhithin. Ces trois adolescents pourchassés il y a 20 ans, jour pour jour, par la police, se réfugieront dans un transformateur EDF. Ziyeb et Buna mourront. Mouhithin restera grièvement brûlée. Le point de départ de trois semaines de violence dans les banlieues françaises.
00:39Il est venu parler commerce et défense. Donald Trump est au Japon où il poursuit sa tournée asiatique. Il rencontrera mercredi la nouvelle Première Ministre, Sanae Také.
00:48C'était il y a 20 ans, jour pour jour, au nord de Paris. Buna Traoré, 15 ans. Ziyeb Benad, 17 ans. Mouhith électrocuté dans un transformateur EDF après avoir tenté d'échapper à un contrôle d'identité par la police.
01:14Ils y réfugient également leur ami Mouhithin, 17 ans, lui aussi, qui restera gravement brûlée. S'en suivront 21 nuits d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre dans divers banlieues de France.
01:26Mélina Huet, pour billet retour avec Ségolène Maltaire, vous êtes allée à la rencontre des habitants de Clichy-sous-Bois 20 ans après. On va découvrir un extrait de votre reportage et on en parle ensemble juste après.
01:37Naoufal Mohamed, 35 ans, a lui trouvé en 2005 un moteur d'engagement politique. Devant la stèle dédiée à Ziyeb Benad, il se souvient de ce soir de Ramadan au quartier.
01:51D'une tristesse inouïe, l'incompréhension aussi. Parce que, disons les choses, à cette époque-là, personne ne parlait de Clichy-sous-Bois.
02:04Moi, je me souviens que ça, pour le coup, c'est la première interpellation. La coupure du courant, c'est genre tout s'éteint.
02:12Tout s'éteint et après, quand tout revient, tout revient avec une scène de chaos.
02:21À ce moment-là, de manière inconsciente, tu te dis, bon, ça aurait pu être moi.
02:26L'autre phénomène, c'est quoi ? C'est que moi, je ne vois jamais des gens de Clichy à la télé.
02:32Là, je vois des jeunes Clichois sur des plateaux, en train de tenir tête à des ministres.
02:39Mais pas de manière arrogante, mais de manière pertinente.
02:45Au lendemain de la révolte, le collectif Assez-le-feu veut canaliser la colère.
02:50Ces médiateurs de quartier sillonnent l'hexagone à la rencontre des Français de la périphérie et recueillent leurs doléances.
02:57C'est le peuple, il est là, et le peuple, il a des choses à dire.
02:59Par exemple, des partis policiers, de répression vis-à-vis des jeunes.
03:04C'est le peuple qui l'écrit, c'est pas nous, c'est pas des statistiques inventées.
03:06C'est le jeu qui l'écrit, c'est la réalité.
03:09Un élan sans précédent.
03:1220 ans plus tard, à la maison des jeunes, ce sont toujours eux qui mobilisent.
03:16Et les thèmes n'ont pas tellement changé.
03:20La question, c'est simple, c'est faut-il désarmer la police ?
03:23Vous avez 5 minutes pour débattre et à échanger de place.
03:25Et dans 5 minutes, on revient et vous donnez vos arguments pour et contre.
03:28La police, c'est quand même un organe important du gouvernement.
03:30Et le fait d'être armé, juste dans l'imaginaire collectif, je trouve que c'est un élément très important et qui apporte du poids et de la crédibilité.
03:38Tu penses qu'ils n'en ont pas assez, là, actuellement ?
03:39Moi, je réponds sur ça, je pense que justement, la police a assez, assez de pouvoir justement sur les individus.
03:50Il y a beaucoup de violences policières qui se sont posées sans aucune raison.
03:53L'individu qui s'est fait taser à Montfermé, plusieurs coups de taser reçus, pour aucune raison, il était dans son commerce en train de vendre.
03:59C'est bon ? Tout le monde a pu se connecter ?
04:04Allez, cuise !
04:05Le président de l'Assemblée est... Là, vous avez plusieurs réponses.
04:08Développer le sens critique, instruire sur les institutions.
04:11Les projets d'Assez-le-feu veulent transmettre l'héritage d'une lutte sociale qui s'estompe pour la nouvelle génération.
04:18Une lutte sociale qui s'estompe, entendons-nous dans ce reportage ?
04:22Est-ce que 20 ans après les émeutes, vous l'avez ressenti, vous sur place, au contact des personnes, des habitants que vous avez rencontrés ?
04:27Déjà, la voix que vous avez entendue, c'est celle de Ségolène Malter, qui travaille pour Pas de quartier.
04:32Cette émission qui, sur France 24, depuis plus de 10 ans maintenant, décrypte justement les banlieues.
04:37Je les co-réalise avec elle, c'est important de le dire, parce qu'elle connaît aussi tous ces gens depuis 10 ans maintenant.
04:42On a rencontré la relève d'Assez-le-feu.
04:44Assez-le-feu, c'est ce collectif, ce mouvement citoyen qui est apolitique et qui s'était constitué au lendemain des révoltes
04:51pour notamment récolter des doléances.
04:53Ils avaient pris un camion, un bus, ils avaient recueilli des doléances des jeunes et des moins jeunes un peu partout en France
04:59sur des thèmes centraux comme, par exemple, la précarité, le chômage, les liens police-population.
05:05Et vous avez vu dans le reportage, ils disent même les pratiques policières.
05:08Ils ne parlaient pas de violences policières à l'époque.
05:10Et c'est vrai que nous, quand on voit la relève d'Assez-le-feu, certains n'étaient pas nés il y a 20 ans, tout simplement.
05:16Donc quand on leur parle de 2005, ils disent oui, ça nous parle.
05:19Mais en fait, ils n'ont pas tous le même niveau de connaissance.
05:23Après, ça a pu ressurgir, ça, avec la mort de Naël Merzouk.
05:27C'était un jeune de 17 ans, on en reparlera.
05:29Mais il faut rappeler quand même qui c'était.
05:30En 2023, il a été tué lors d'un refus de contrôle de routiers.
05:34Et il a été tué à bout portant.
05:36Et ça a pu ressurgir à ce moment-là.
05:37Et quand vous dites lutte sociale, elle ne s'est pas estompée pour autant.
05:41C'est juste qu'elle a pris des formes un petit peu différentes.
05:43Elle se manifeste différemment.
05:45Au travers, par exemple, de médias jeunes et citoyens, comme l'étincelle qu'on a rencontrée,
05:49où ce sont des jeunes qui ont dit, j'en ai marre, en fait, que les journalistes, comme moi,
05:54parlent des banlieues alors qu'ils n'y vivent pas, ils n'y connaissent pas.
05:56Donc on va parler aux banlieues.
05:57Et puis, progressivement, ils sont sortis de leurs banlieues.
06:00Ils sont sortis à Paris, puis en France.
06:01Et maintenant, là, on les a rencontrés, ils revenaient d'Istanbul,
06:03pour porter cette vision aussi des choses.
06:07Maintenant, vous avez raison de parler de lutte sociale.
06:10Pourquoi je dis ça ?
06:10Parce que quand on parle d'émeute aujourd'hui, et les mots ont un sens,
06:13un émeutier, c'est quelqu'un qui n'a pas de revendications politiques.
06:17C'est quelqu'un qui vient casser pour casser.
06:20Alors que quelqu'un qui se révolte, c'est quelqu'un qui porte un discours politique
06:22ou qui a des revendications politiques.
06:24Et souvent, les plus vieux, c'est-à-dire ceux qui avaient l'âge de Ziad Ebuna,
06:28ou 18 ans à l'époque, ils disent aux jeunes d'aujourd'hui,
06:30parce qu'eux-mêmes parlent d'émeute, ils disent, mais attendez,
06:32on n'était pas des émeutiers.
06:34On était des révoltés.
06:35Et c'est peut-être la différence entre ces générations-là,
06:38parce que quand on parle de la mort de Naël, il y avait eu beaucoup de casse.
06:41Il y avait aussi une partie de la génération qui était sortie pour en découdre
06:44et qui n'avait pas forcément de revendications derrière.
06:46Mais la jeunesse qui a un projet politique, elle existe toujours à Clichy-sous-Bois,
06:49elle existe toujours dans les banlieues.
06:51C'est juste qu'elle s'exprime dans la politique, dans l'urbanisme,
06:54où on rencontre une architecte, notamment dans le reportage qu'on a fait,
06:57par le maillage d'associations qui sont au nombre de plusieurs centaines.
06:59Donc ça existe, ou par l'art par exemple, ça existe dans le 93,
07:02juste ça se manifeste différemment, cette lutte sociale.
07:04– On se souvient aussi, Richard, à l'époque,
07:07l'électrochoc que ça avait suscité, certes en France, mais aussi à l'étranger.
07:10– Mais évidemment…
07:11– Ces violences de 2005.
07:12– Évidemment, et particulièrement…
07:14Alors, nous, on s'en souvient très bien en Suisse,
07:16parce que vous savez que c'est une équipe suisse
07:18qui avait lancé le Bondi-Blog à la suite de ces émeutes
07:22et qui avait eu cette idée de venir s'installer à Bondi,
07:25dans les quartiers, et d'y rester,
07:27et de raconter le quotidien de cette population,
07:29pas seulement des jeunes, des jeunes et des moins jeunes.
07:32Et d'ailleurs, l'aventure du Bondi-Blog continue de plus.
07:34Elle n'a plus rien de Suisse, les Suisses ont décroché,
07:37mais au début, c'est vraiment l'idée de mon confrère Serge Michel,
07:41notamment, qui avait eu cette bonne idée.
07:43Je crois que moi, je me souviens,
07:44parce que j'étais basé à Bruxelles à l'époque,
07:46et j'étais venu en renfort de notre correspondant à Paris,
07:48c'était vraiment un séisme.
07:50C'était un séisme quand même bien supérieur en termes d'intensité
07:54à ce qui s'est passé après la mort de Naël,
07:56que j'ai aussi suivi comme correspondant à Paris.
07:58Parce que d'abord, il y avait la durée,
08:00il y avait 20 jours, absolument.
08:02L'état d'urgence aussi.
08:03Il y a eu l'état d'urgence.
08:05Et puis, on a vraiment eu, c'était l'époque,
08:07vous vous en souvenez,
08:08où Jacques Chirac était quand même, disons, affaibli,
08:12où on se demandait s'il y avait quand même quelqu'un
08:14à la tête du navire.
08:15C'est Dominique de Vulpin qui, ensuite, a pris le manche,
08:18si je puis dire, en proclamant l'état d'urgence.
08:20Donc, il y avait aussi cette interrogation politique.
08:22Et puis, fondamentalement,
08:24une autre différence que je vois,
08:27c'est qu'il y avait, effectivement,
08:28c'est très bien expliqué.
08:29Alors, je n'ai pas vu le documentaire,
08:30mais je vous ai entendu.
08:32Il y avait des revendications politiques.
08:35Alors, cela dit, il y avait aussi des quartiers
08:37où il se passait des choses que personne ne comprenait.
08:40C'est-à-dire, des jeunes descendaient, cassaient tout.
08:42J'en ai vu dans la banlieue parisienne.
08:44Donc, tout n'était pas politique.
08:46Mais il y avait quand même, c'est vrai,
08:47un cœur de revendication politique
08:49qu'on a moins vu après la mort de Naël à Nanterre.
08:52On voit aussi dans votre reportage, Mélina,
08:54que Clichy-Soubois a changé de visage.
08:57Ça, c'est ce qu'on voit tout au long du reportage.
08:59Et pourtant, on voit aussi
09:00qu'il y a les mêmes doléances qu'il y a 20 ans.
09:03Oui, et c'est pour ça qu'on va peut-être raccrocher aussi
09:05avec la mort de Naël tout à l'heure.
09:07Mais il y a une reconstruction urbaine,
09:09immobilière, architecturale qui aide.
09:12Mais c'est aussi une reconstruction sociale qu'il faut.
09:15Ce ne sont pas mes mots.
09:16Ce sont les mots d'Aminata Koulibaly
09:18qui est interrogée par Ségolène.
09:20Il y a un podcast que vous pouvez retrouver aussi
09:22sur France 24 qui va un peu plus loin
09:24que notre reportage.
09:25Pendant une heure, elle s'entretient
09:29avec des Clichois qui sont de tous les milieux.
09:32Vous pourrez peut-être voir sur vos écrans
09:34le nom du podcast.
09:37Et donc, ce qui est intéressant,
09:38c'est qu'elle dit qu'en fait,
09:39ce n'est pas suffisant,
09:40il faut une reconstruction sociale.
09:41C'est-à-dire qu'elle parle de morosité globale
09:43des jeunes envers les institutions,
09:45quelles qu'elles soient,
09:46mais qui n'est pas, voilà,
09:47vous le voyez sur vos écrans.
09:48Mais cette morosité,
09:49elle s'est aggravée
09:50avec une sorte d'horizon des possibles
09:52qui s'éteint parfois,
09:54a fortiori,
09:55quand cet horizon,
09:56il est terni,
09:58couplé à des discriminations.
09:59Et ça, c'est toujours le cas,
10:00malheureusement,
10:01parce que quand on parle souvent
10:03de contrôle de police,
10:04quand il y a des violences policières,
10:06il faut savoir qu'en France,
10:07les jeunes hommes qui sont perdus,
10:08comme noirs ou arabes,
10:09ils ont 20 fois plus de risques
10:11d'être contrôlés.
10:12D'après une enquête de 2017,
10:14c'est quand même assez récent,
10:15qui s'appelait
10:15les relations police-population.
10:17Le cas des contrôles d'identité,
10:18c'était le défenseur des droits
10:19qui l'avait mené à l'époque.
10:21Mais surtout,
10:21encore cette année,
10:22juin de cette année,
10:24la Cour européenne des droits de l'homme
10:25a condamné la France
10:26pour la première fois
10:28pour des contrôles d'identité
10:30jugés discriminatoires.
10:31Donc, finalement,
10:32il va falloir faire une différence
10:35entre la cité,
10:36la cité telle qu'elle se construit,
10:38telle qu'elle se reconstruit,
10:39parfois qu'elle se construit tout court,
10:40parce qu'il y a eu tellement
10:41d'années et d'années de retard
10:42qui ont été prises aussi
10:43au niveau des infrastructures.
10:44Et puis,
10:45des individus
10:46qui restent toujours
10:47un peu à la marge.
10:48Et on aura l'occasion tout à l'heure
10:49de parler peut-être
10:50du développement économique
10:51qui va prendre le temps,
10:53mais qui va permettre aussi
10:54peut-être de désenclaver
10:55un petit peu les banlieues.
10:56Mais justement,
10:57sur ce lien de la police,
10:58on voit aussi dans votre reportage
11:00que ce lien,
11:00il se recrée progressivement,
11:03peut-être difficilement,
11:04mais progressivement
11:06avec la population,
11:08avec les jeunes en particulier.
11:10Oui,
11:10alors c'est pareil,
11:11on a rencontré deux jeunes
11:13qui sont des nouveaux jeunes
11:14d'assez-le-feu.
11:15C'est Ismaël et Omar.
11:18Et en fait,
11:18quand on les interroge,
11:20ils disent,
11:21nous,
11:21comme on ne crée pas de problème,
11:22qu'on ne fait pas de bêtises,
11:23on n'a aucun problème avec la police,
11:25parce qu'ils viennent nous parler,
11:26on discute,
11:27et puis voilà,
11:28rien ne se passe.
11:28On leur dit,
11:29ah, mais du coup,
11:29il y a un lien de confiance
11:30qui s'est restauré.
11:31Ils disent,
11:32non,
11:33pas pour autant quand même,
11:34il y a toujours une méfiance réciproque.
11:36Et c'est parce que aussi,
11:37cette police de proximité,
11:38elle a disparu en 2003,
11:39c'est-à-dire deux ans avant les révoltes,
11:42deux ans avant la mort de Zia Débouna.
11:44Et cette police de proximité,
11:45donc ça a été interrompu par Nicolas Sarkozy,
11:49qui avait dit,
11:50il avait caricaturé en disant,
11:51vous n'êtes pas des trailleurs sociaux,
11:52on ne vous paye pas pour jouer au foot,
11:54en gros,
11:54avec les gamins de banlieue.
11:55Sauf que cette police de proximité,
11:56elle avait une fonction sociale.
11:58Elle avait une fonction sociale
11:59et ça a recréé de la défiance derrière,
12:01ça a recréé de la méfiance.
12:03Et aujourd'hui,
12:03ça n'existe plus.
12:04Il y a un commissariat
12:04qui est sorti de terre en 2012.
12:07C'était,
12:08les Clichois l'appelaient de leur vœu,
12:10c'est-à-dire une ville de 30 000 habitants
12:11où il n'y avait pas de commissariat.
12:12Évidemment qu'ils disaient,
12:14mais nous,
12:14on veut un commissariat,
12:15nous aussi,
12:15on veut de la sécurité.
12:16Ce n'est pas qu'on ne veut pas
12:16des policiers chez nous.
12:18Quand il est sorti de terre en 2012,
12:20le truc,
12:21il faut le regarder,
12:22vous tapez Clichy,
12:26donc il y a aussi un message
12:28à faire passer.
12:29On veut recréer de la confiance
12:30et puis derrière,
12:31les signaux envoyés
12:32ne sont pas toujours les bons.
12:33Sur ce lien cassé
12:35entre la police et la jeunesse,
12:37notamment,
12:37comment restaurer,
12:38tenter de restaurer
12:39cette confiance, Richard ?
12:41D'abord,
12:41il faut dire que ce n'est pas
12:42un problème spécifiquement français.
12:44Il faut quand même le reconnaître.
12:45C'est un problème
12:45qui se pose à l'ensemble
12:47des pays européens,
12:48je ne parle même pas
12:48des États-Unis,
12:49où vous avez maintenant
12:51une population,
12:52une jeunesse,
12:53là aussi,
12:54il faut le dire,
12:55qui a souvent maillé à partir
12:56avec le trafic de drogue
12:57et donc les choses
12:58se sont considérablement envenimées
13:00et ce n'est pas spécifique
13:01à la France.
13:02Je crois qu'il y a deux éléments
13:03que je retiens.
13:05Le premier,
13:05c'est qu'effectivement,
13:06cette police de proximité,
13:07mais alors comment la recréer maintenant
13:09alors que la situation
13:10s'est aggravée,
13:11en quelque sorte,
13:12et qu'elle est pire
13:13que ce qu'elle était ?
13:14Et puis la deuxième chose,
13:15le deuxième élément,
13:16c'est qu'il y a quand même
13:17un niveau de violence
13:18dans la société,
13:19en général,
13:20pas seulement dans les banlieues,
13:21pas seulement à Clichy-sous-Bois,
13:22qui lui aussi s'est accrue.
13:25Donc malheureusement,
13:26alimenté aussi
13:27par les réseaux sociaux.
13:28Absolument.
13:29Et quand je parle de violence,
13:31je parle...
13:31Les violences avec agression
13:32ont baissé quand même
13:33ces dernières années.
13:34Oui, mais le sentiment
13:36de violence en général,
13:37il a quand même augmenté
13:38dans le discours,
13:40etc.
13:40Donc ça devient extrêmement difficile.
13:43Moi, je suis assez frappé.
13:44On verra ce que ça donne,
13:45mais j'ai remarqué
13:46que tout au long de sa carrière
13:48ou en tout cas
13:48de ce que j'en connais,
13:50l'actuel ministre de l'Intérieur,
13:51Laurent Nunez,
13:51a toujours fait preuve
13:52d'une prudence
13:53et il a une parole
13:53plutôt apaisante.
13:55Il vient d'être nommé
13:56ministre de l'Intérieur,
13:56donc bien évidemment,
13:57il n'a aucun bilan.
13:58Ça date de quelques jours.
13:59Mais je trouve que,
14:01moi, ce qui m'a toujours frappé,
14:03c'est qu'à chaque fois
14:03que des ministres de l'Intérieur
14:04et Nicolas Sarkozy
14:05en faisait partie,
14:06donnent des coups de menton
14:07ou je ne sais pas,
14:08des coups de pieds,
14:09ou bref,
14:10lorsqu'ils parlent fort
14:12et qu'ils provoquent aussi,
14:14ça n'a jamais contribué
14:16à améliorer la situation.
14:17Il avait notamment dit
14:18on va les nettoyer au Karcher.
14:20Voilà, exactement.
14:20On vous en débarrasse
14:21de cette racaille.
14:22Ça plaît à une partie
14:23de l'électorat qui est en demande.
14:25Peut-être d'ailleurs
14:25que ça plaît aussi
14:26à des gens de Clichy sous bois
14:27pour citer cette commune,
14:29mais la réalité,
14:29c'est que c'est inefficace.
14:31Donc, il faut une action
14:32de longue durée.
14:33Après, on connaît tous le problème.
14:35En matière de sécurité,
14:36comme dans beaucoup
14:36d'autres domaines aujourd'hui,
14:37il faut avoir des résultats immédiats.
14:39Et les résultats immédiats,
14:41malheureusement,
14:41sur ce terrain-là,
14:42ils sont juste impossibles.
14:43Vous avez évoqué, Amélina,
14:44ces investissements économiques
14:46qui ont été faits.
14:48Le tramway, par exemple,
14:49on le voit aussi dans le reportage.
14:50Il est arrivé.
14:50C'est aussi une manière
14:51de désenclaver un petit peu la ville.
14:55Parce que Clichy sous bois,
14:56on le rappelle,
14:56c'est au nord de Paris.
14:58Et pour autant,
14:58ça n'a pas permis à la vie
15:00de prospérer réellement.
15:02Comment ça s'explique tout ça ?
15:02Non, alors il y a eu énormément
15:03d'investissements, c'est vrai,
15:05après 2005.
15:05Mais déjà, il faut revenir
15:06un peu en arrière.
15:07Il y avait un projet d'autoroute
15:08dès les années 50
15:09qui a été complètement abandonné
15:10dans les années 80
15:11qui aurait permis
15:12de désenclaver cette ville
15:13qui, effectivement,
15:14il faut le dire
15:15pour nos téléspectateurs
15:16et téléspectatrices,
15:17est quand même très près
15:19de Paris à vol d'oiseau.
15:20Mais si on prend
15:21les transports en commun,
15:22c'est une heure et demie
15:22voire deux heures
15:23pour aller à Paris.
15:24Or, il y a deux grands bassins
15:25d'emploi, c'est Paris d'un côté,
15:27l'aéroport Charles de Gaulle
15:28de l'autre.
15:29Et cette autoroute
15:29aurait permis de désenclaver Clichy
15:31au moins sur le volet du chômage.
15:33C'est important en fait aussi
15:34de parler du taux de chômage
15:36qui est très élevé à Clichy,
15:37qui est bien au-dessus
15:38de la moyenne nationale.
15:39Et donc, ce projet
15:40a été abandonné.
15:41Le tramway ne permet toujours
15:42pas de désenclaver
15:43parce que c'est le métro
15:44qu'ils attendent
15:44qui va arriver d'ici
15:45à 3-4 ans
15:46si jamais les délais sont tenus
15:47et on sait toujours
15:48que c'est un peu compliqué.
15:49Là, ça permettrait
15:50de relier le nord de Paris
15:50en 20 minutes.
15:52Donc, il y a ça.
15:52Et puis, il faut se dire
15:53qu'on ne part pas
15:54du même point de départ
15:55pour Clichy
15:56que pour le reste
15:56des villes de France
15:59et notamment des campagnes.
16:00Même la ruralité,
16:01c'est pareil en France.
16:02Il n'y a pas que les banlieues.
16:03Donc, évidemment
16:04que ça met beaucoup de temps.
16:06Par contre,
16:06l'impact psychologique
16:07de ces grands travaux,
16:08il est immédiat.
16:08On avait rencontré
16:09Hadef notamment.
16:10Ça fait 50 ans
16:11qu'il vit à Clichy.
16:13Et lui, il disait,
16:13il était presque
16:14au bord des larmes
16:14quand il visitait
16:15le chantier
16:16du Grand Médicis
16:17qui est un environnement
16:19multiculturel
16:20qui va pousser.
16:22Et il disait
16:22mais je suis tellement fière
16:23d'avoir quelque chose
16:24qui ressemble
16:25à ce que vous,
16:26vous avez.
16:27Et donc, ça,
16:28c'est hyper important.
16:29Maintenant, il faut savoir
16:30comment cet investissement
16:31il est pensé,
16:32comment ces politiques publiques
16:33qu'elles sont pensées.
16:34Et effectivement,
16:35le temps médiatique
16:36n'est pas le temps politique
16:37et n'est pas le temps citoyen.
16:38Vous avez raison,
16:39ça prend du temps
16:40avant de voir les effets.
16:41Moi, je veux juste rappeler
16:42des chiffres
16:43qui sont très importants.
16:4440% de la population
16:46clichoise vit
16:46sous le seuil de pauvreté.
16:47Ça monte jusqu'à quasiment
16:4850% dans certains quartiers.
16:50Et on a 7% de chômage
16:51au niveau national.
16:52C'est plus de 20% à Clichy
16:54et bien plus
16:54quand on prend
16:55les moins de 20 ans.
16:56Ça, ça ne se résorbera pas
16:57du jour au lendemain.
16:58Est-ce que ça veut dire,
16:59Richard,
17:00que les politiques
17:01s'intéressent au banlieue
17:02que quand ça déborde finalement,
17:05que quand il y a des violences,
17:06si je caricature un peu ?
17:08C'est un véritable argument
17:09parce que c'est cassé.
17:11On a souvent l'impression,
17:12moi je l'ai même écrit,
17:13je me souviens dans un éditorial,
17:15qu'en France,
17:15il faut casser pour exister.
17:17Il faut casser
17:18pour peser dans la balance politique.
17:20Mais ce n'est pas seulement
17:21l'apanage des jeunes.
17:22C'est une méthode
17:23que les agriculteurs,
17:24par exemple,
17:25ont souvent utilisée également.
17:26Et c'est vrai que c'est très dommage,
17:28mais c'est une manière d'exister.
17:29Après, dans le cas
17:31qui nous occupe récemment,
17:32celui d'Emmanuel Macron,
17:33il y a quand même eu
17:34ce moment désastreux
17:35où il a quasiment négligé
17:37le plan Borloo.
17:38On a beaucoup parlé
17:39de Jean-Louis Borloo
17:40ces derniers temps
17:40parce qu'on supposait
17:41qu'il serait peut-être
17:42nommé Premier ministre.
17:43Mais quand il avait rendu
17:44son plan banlieue,
17:46qui était très ambitieux,
17:47qui allait loin,
17:48Emmanuel Macron avait fait comprendre
17:49que ce n'était pas le sujet.
17:51Donc quelquefois,
17:52il y a aussi,
17:53et j'imagine que ça a été confirmé,
17:55j'allais presque dire
17:57l'attitude corporelle
17:58des dirigeants.
17:59Il n'y a pas seulement les mots.
18:00Quelquefois,
18:01la manière dont les dirigeants
18:02se comportent,
18:03elle est perçue
18:04comme simplement
18:05de l'indifférence
18:06et de l'indifférence coupable.
18:08Voir du mépris.
18:08Une des jeunes
18:09qu'on a rencontrés
18:10dans le reportage
18:11qui est à l'étincelle média,
18:12donc c'est pareil,
18:13c'est comme le Bondi Blog,
18:14c'est vraiment,
18:15on parle aux banlieues
18:16depuis les banlieues
18:17et puis après,
18:17on finit par élargir
18:18et ils essaient
18:18de ne pas rester
18:19en ce carcan-là.
18:20Elle disait,
18:21mais moi,
18:21quand j'entends
18:22Emmanuel Macron me dire
18:23qu'il faut traverser la rue
18:23pour trouver un travail,
18:24j'ai envie de lui dire
18:25que c'est faux
18:25et elle parlait
18:26de comment elle déposait
18:27tous ses CV,
18:28elle a pourtant
18:28un bon dossier,
18:30elle n'arrive pas
18:30à trouver du travail
18:31et ce n'est pas
18:31manque de volonté.
18:32Donc il y a quand même
18:33cette posture-là aussi.
18:34Et dans le cas
18:35de l'actuel président,
18:36puisque c'est lui
18:38qui est aux manettes
18:39depuis 2017,
18:40moi je me souviens,
18:41il y avait quand même
18:41des symboles
18:42du côté d'Emmanuel Macron.
18:43Il avait lancé
18:43sa campagne à Bobigny.
18:44J'étais là
18:45le jour où il avait lancé
18:46sa campagne présidentielle
18:47à Bobigny en Seine-Saint-Denis
18:48et à l'époque
18:50dans les banlieues,
18:50son mouvement en marche
18:51était assez populaire
18:53parce qu'il incarnait
18:54la possibilité de réussite
18:56et il y avait toute une...
18:56Il faisait du porte-à-porte
18:57avec la grande marche.
18:58Il y avait toute une classe moyenne
18:59on va dire
19:00de ces banlieues
19:01qui voulaient y croire.
19:02Alors autant vous dire
19:03qu'avec la désillusion
19:05qui aujourd'hui
19:05est une désillusion française
19:06assez généralisée,
19:08je pense,
19:08j'y suis pas allé récemment,
19:10mais que dans ces quartiers
19:11c'est peut-être encore pire.
19:12On va passer
19:12à notre deuxième sujet
19:13si vous le voulez bien,
19:14dans la visite,
19:15la tournée asiatique
19:16de Donald Trump
19:16après la Malaisie.
19:18Il est au Japon
19:18pour deux jours.
19:19Deuxième étape
19:20qui le mènera ensuite
19:21jeudi en Corée du Sud
19:23où il devrait rencontrer
19:24le président chinois
19:25Xi Jinping.
19:27Mélina,
19:27il est venu une fois de plus
19:28renforcer son image
19:29d'homme d'édile en Asie ?
19:31Oui, c'est ça.
19:32On le dit souvent
19:33sur ce plateau.
19:33Richard m'a entendu
19:35le dire plusieurs fois.
19:35Des deals, des deals,
19:36des deals, des deals.
19:37C'est son obsession
19:38que ce soit des deals
19:39économiques,
19:40d'ordre géopolitique.
19:41C'est toujours l'obsession
19:43aussi de montrer
19:44quelque chose
19:44de la part de Donald Trump.
19:46Déjà, il y a eu
19:47dès hier,
19:48son arrivée en Malaisie,
19:49la sécurisation
19:49de l'accès des Etats-Unis
19:51aux terres rares.
19:52Là, il y a
19:53des discussions préliminaires.
19:54On aura l'occasion
19:55d'en discuter.
19:56On voit que Pékin
19:57pourrait éventuellement,
19:58je mets tout ça
19:59au conditionnel,
20:00bien sûr,
20:00reporter ses restrictions
20:01sur les terres rares
20:02et acheter du soja
20:04parce qu'en échange,
20:05Donald Trump dit
20:06« Ah bah tiens,
20:06je pourrais renoncer
20:07à imposer mes 100%
20:08de surtaxe
20:09sur les produits chinois.
20:10Donc on verra
20:11ce qu'il en est
20:11dans quelques jours.
20:12Au niveau géopolitique,
20:14Donald Trump,
20:14il est arrivé hier
20:15à Kuala Lumpur
20:16en Malaisie,
20:17comme je le disais,
20:18mais il avait aussi annoncé
20:19sur True Social
20:20avant d'arriver
20:20qu'il l'assisterait,
20:22et ça a été le cas,
20:23à la signature
20:24d'un accord historique,
20:25je cite,
20:26tout est historique
20:26de toute façon
20:27avec Donald Trump,
20:27de cesser le feu
20:28entre le Cambodge
20:29et la Thaïlande.
20:30Et effectivement,
20:30c'est ce qui s'est passé
20:31puisque ces deux pays
20:32avaient conclu cet accord
20:33fin juillet
20:34sous un peu
20:35l'impulsion de Donald Trump,
20:37mais Donald Trump
20:37qui confond comme toujours
20:38souvent accord de paix
20:40et cesser le feu.
20:40On est toujours sur...
20:42C'est mon 8e, 9e, 10e accord de paix
20:45et j'aurais dû avoir
20:47le prix Nobel de la paix.
20:48Richard,
20:49ici,
20:50pour l'instant,
20:50il est au Japon,
20:51il rencontre demain
20:52la première ministre japonaise.
20:55Pour le Japon,
20:56c'est à la fois militaire
20:57et économique finalement
20:58parce que tous les enjeux
21:00sont là.
21:01Plus militaire,
21:01plus économique,
21:02c'est un peu des deux ?
21:03Le Japon est dans la main
21:04des États-Unis.
21:05Ce n'est pas nouveau.
21:06Ça remonte évidemment
21:07au sortir de la Seconde Guerre mondiale
21:09mais en ce moment,
21:10peut-être plus qu'avant,
21:12vous savez,
21:12il y a eu une période flamboyante,
21:14il faut le dire,
21:15qui a beaucoup marqué Donald Trump.
21:16C'est les années 80.
21:18Dans les années 80,
21:19le Japon était vu
21:19comme la puissance conquérante
21:21qui partait à l'assaut
21:22des États-Unis.
21:23À l'époque,
21:24Sony avait racheté
21:25les studios d'Hollywood,
21:26etc.
21:27Et en 1987,
21:28il y a une pleine page
21:29dans le New York Times
21:30qui est une lettre
21:31écrite par Donald Trump
21:32qui, à l'époque déjà,
21:33dit exactement
21:34ce qu'il fait maintenant.
21:35Il faut augmenter les tarifs,
21:36il faut fermer les frontières,
21:37etc.
21:38La difficulté pour le Japon
21:40aujourd'hui,
21:41c'est que le Japon
21:41a en face de lui
21:42une Chine énorme
21:44à tout point de vue,
21:45que lui,
21:46le Japon,
21:46a une démographie vieillissante
21:48et même si la machine
21:49industrielle japonaise
21:51reste une machine industrielle
21:52très performante
21:53à tout point de vue,
21:54eh bien,
21:55il y a la concurrence
21:56de la Corée du Sud.
21:57Dans le domaine
21:57des microprocesseurs,
21:58ça se passe à Taïwan.
22:00Autrement dit,
22:00le Japon doit impérativement
22:03être là où les États-Unis
22:04l'attendent.
22:04Or, sur quoi Donald Trump
22:06l'attend ?
22:06Il l'attend sur deux choses.
22:08Comme les autres,
22:08il veut que les Japonais
22:09ouvrent leur marché
22:10pour les produits américains.
22:11Là, c'est le refrain habituel.
22:14Et deuxièmement,
22:15il veut que les Japonais
22:16augmentent leurs moyens
22:17de défense,
22:18même si leur constitution
22:19leur interdit
22:20de participer à la guerre.
22:21Pour l'instant,
22:22le Japon accepte
22:23de passer à 2% du PIB.
22:25Donald Trump,
22:26il veut 3%.
22:27Au fond,
22:27vous enlevez le mot Japon,
22:28vous le remplacez par Europe,
22:30c'est le même discours,
22:30les mêmes objectifs.
22:32Taisez-vous,
22:32dites-moi merci
22:33et payez.
22:34C'est ce qu'il va dire
22:35demain à la première ministre,
22:37la toute nouvelle
22:38première ministre japonaise,
22:39Sanae Takechi,
22:40avec laquelle il s'est entretenu
22:42par téléphone pour l'instant
22:43et dont il donne
22:44une plutôt bonne image,
22:45finalement.
22:46Oui, alors,
22:47il y a quelque chose
22:47qui, vous allez me dire,
22:48c'est de l'ordre de l'anecdote,
22:49mais moi,
22:49je trouve ça hyper intéressant.
22:51Il a 48 heures,
22:52enfin, ils ont 48 heures
22:52au Japon pour séduire,
22:54donc il faut aller vite.
22:55Et on a appris
22:56dans le quotidien Nikkei
22:57que vous devez connaître,
22:59qui est une espèce
22:59de village Potemkin
23:01qui s'est créé,
23:02en fait,
23:02de manière extrêmement rapide
23:05ces derniers jours,
23:06puisque le gouvernement
23:07aurait décidé
23:08de placer dans une rue
23:08qui est à portée
23:09de vue des fenêtres
23:10de la résidence tokyoïde
23:12de notre ami Donald Trump,
23:14des gros pick-up Ford F-150
23:16qui ont été commandés
23:17dans l'urgence
23:18par l'État nippon.
23:19Alors, ça paraît rigolo,
23:21mais pourquoi ?
23:21Parce qu'en fait,
23:22le président états-unien,
23:23souvenez-vous,
23:23depuis des mois,
23:24il se plaint de quoi ?
23:25Du protectionnisme,
23:26donc c'est pour rebondir
23:26avec ce que vous disiez,
23:28protectionnisme japonais,
23:29et puis surtout,
23:30il dit,
23:30ouais,
23:30il n'y a pas assez
23:31de voitures américaines
23:32dans les rues de Tokyo.
23:34Sauf qu'il faut rappeler
23:34quelque chose,
23:35c'est que le marché nippon,
23:37il veut des véhicules petits
23:39pour des ruelles petites,
23:40et que finalement,
23:42c'était Ford
23:43qui s'était retiré
23:44il y a 10 ans
23:45du marché japonais,
23:45mais de sa propre initiative
23:48parce qu'il ne retrouvait
23:49pas son marché.
23:49Alors ça,
23:50c'était pour la petite anecdote,
23:51mais qui quand même
23:51en dit long sur
23:52on veut faire plaisir à Trump,
23:53on a 48 heures,
23:54il faut y aller vite,
23:55et si vraiment,
23:56on veut rentrer dans le détail,
23:58on rentrera sûrement avec vous
23:59dans le détail
24:00de la personnalité
24:01de Sanae Takahashi,
24:02mais Donald Trump,
24:04il n'aime les femmes,
24:05pardon,
24:05mais que quand il peut
24:06soit les attraper
24:07par les partis intimes,
24:09soit quand elles sont
24:11ultra-nationalistes
24:12et ou ultra-libérales.
24:14Donc finalement,
24:15c'est pareil,
24:16vous parliez de l'Europe
24:17tout à l'heure,
24:18quelle est la seule femme
24:19qu'il respecte à minima
24:20en Europe ?
24:21Giorgia Meloni,
24:22la chef du conseil italien.
24:25Un mot sur ce que disait Melina,
24:27sur ce caractère
24:28de Sanae Takahashi,
24:30vous avez été correspondant
24:31au Japon,
24:31c'est une nationaliste
24:32pure et dure,
24:34finalement,
24:34on l'appelle la dame de fer,
24:35elle est dans la ligne droite
24:36de Shinzo Abe.
24:38Tout à fait.
24:38Voir plus.
24:39C'est une disciple
24:40de Shinzo Abe,
24:41le premier ministre
24:41qui avait été assassiné,
24:42nationaliste,
24:43qui est l'un des rares dirigeants
24:45avec lequel Donald Trump
24:46s'entendait bien,
24:47voire que Donald Trump
24:48respectait Shinzo Abe
24:50avait réussi à un peu
24:51établir une sorte
24:52de rapport de force,
24:54mais en sa faveur
24:55avec Donald Trump.
24:57Et il en était devenu
24:58un peu le mentor
24:59sur la politique asiatique.
25:01Donc je crois
25:01que ça va bénéficier
25:02à cette femme
25:03première ministre japonaise.
25:05Mais l'autre élément
25:06qui, de toute manière,
25:07pour le Japon,
25:08encore une fois,
25:08est là et ne va pas changer,
25:10c'est que le pays
25:11est vieillissant,
25:12il faut quand même le rappeler,
25:13le Japon a une démographie
25:15qui le condamne
25:16à être de plus en plus
25:17marginalisé.
25:19Et puis,
25:19les Américains y ont
25:21une présence militaire
25:22permanente,
25:23tout comme en Corée du Sud.
25:24Et bien évidemment,
25:26il n'y a rien
25:26que le Japon puisse faire
25:28sans recevoir
25:29l'aval des Américains.
25:30Donc on est un peu
25:31dans cette situation.
25:33Ce que veut Donald Trump,
25:34c'est qu'il veut
25:35s'assurer de cette base arrière
25:36qui est Japon-Corée du Sud.
25:39Il ne donne
25:39aucune garantie
25:40à Taïwan.
25:42Il soutient
25:42les Philippines,
25:43notamment en mer de Chine,
25:45qui font face
25:45aux revendications chinoises.
25:47Autrement dit,
25:47il a sa stratégie
25:48d'encerclement
25:49petit à petit
25:50de la Chine
25:51qui peut fonctionner
25:52en Asie du Sud-Est.
25:54Il essaye aussi
25:54d'avancer ses pions.
25:55Au fond,
25:56on dit toujours
25:56que Donald Trump
25:57est incohérent,
25:58mais sur cette partie
25:59du monde,
25:59il est plutôt cohérent.
26:01Et on en restera là
26:02pour ce soir.
26:03Merci beaucoup,
26:04Mélina Huet.
26:05Merci également,
26:06Richard Verli.
26:07Je rappelle
26:08le titre de votre livre
26:09qui sort ce mercredi,
26:11c'est bien ça ?
26:11Absolument.
26:12Cet Amérique
26:12qui nous déteste
26:13aux éditions
26:14Nevi-Kata.
26:15Merci à tous les deux.
26:16On va plus loin
26:16à retrouver
26:17sur france24.com.
26:18L'essentiel continu
26:19avec la victoire
26:20au la main
26:21d'Alassane Ouattara
26:22à la présidentielle ivoirienne.
26:23C'est dans un instant.
26:24En soirée,
26:32faites un tour complet
26:33de l'actualité
26:34dans l'Actu 360.
26:36Tous les faits,
26:36toutes les clés
26:37pour décrypter
26:38les grands événements
26:39de la journée.
26:41Retrouvez tous les soirs
26:42Claire Hilderbrand
26:44dans l'Actu 360
26:45en direct
26:46sur France 24.
26:47Sous-titrage Société Radio-Canada
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