- il y a 2 mois
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00:0018h41, de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1, toujours avec Louis de Ragnel, Joseph Massé-Scaron.
00:08On a le plaisir d'accueillir Thierry Breton. Bonsoir à vous.
00:11Bonsoir.
00:12Ancien ministre, ancien commissaire européen au marché intérieur.
00:14Vous publiez un livre que je trouve passionnant parce qu'il nous explique pourquoi on en est arrivé là,
00:20comment on en est arrivé là. Il s'appelle les 10 renoncements qui ont fait la France.
00:24Là, c'est-à-dire la situation budgétaire dans laquelle nous nous trouvons,
00:27l'impasse totale dans laquelle se trouve notre pays et l'incapacité de ceux qui nous dirigent,
00:31avec un parlement éparpillé faisant puzzle, de trouver des solutions.
00:35Là, on est en plein examen au parlement du budget, budget de la sécurité sociale, suspension des retraites.
00:40Tout ça, ça va évidemment dans le mauvais sens, Thierry Breton.
00:43On est d'accord, on n'est pas du tout dans le sens du redressement de nos finances publiques.
00:46Hélas non, et j'allais dire, ça ne date pas d'aujourd'hui.
00:49Et c'est la raison pour laquelle, il y a quelques années déjà,
00:52voyant que la France n'arrivait pas à sortir des budgets à peu près équilibrés.
00:57C'est-à-dire qu'on continuait encore et encore à dépenser toujours plus.
01:01Et on y reviendra, on sait d'où ça vient, de 81, avec François Mitterrand,
01:04qui va inventer le travailler moins pour gagner plus.
01:10Et la retraite à 65 ans, et du temps libre.
01:13Et M. Henri va devenir le ministre du temps libre, tellement on avait de temps libre.
01:16Et on a la cinquième semaine de congé payé, et on passe à 39 heures.
01:20Enfin, on connaît tout ça, sauf qu'on n'avait pas le moyen de se le payer.
01:22Donc on va inventer la dette, et je l'explique dans le livre.
01:25On va inventer la dette, la dette de la France,
01:26l'endettement est de 20% lorsqu'il prend le pouvoir, 53% lorsqu'il le quitte.
01:30Et donc je me suis dit, au fond de moi-même,
01:32mais au fond, pourquoi on n'arrive pas à corriger ça ?
01:34Comment fait-on ?
01:35Au fond, j'étais, pour tout vous dire, je marchais dans la creuse,
01:40et je me dis, mais on est en plein renoncement.
01:42Et alors je me dis, mais au fond, est-ce qu'il y a d'autres périodes,
01:45dans l'histoire de France, où on a renoncé ?
01:47On apprend, et on en est fiers, évidemment,
01:48vous venez d'en avoir, évidemment, quelques éléments avec François-Olivier Gisbert.
01:53Il y a cette France qu'on aime,
01:55il y a cette France avec ces éléments grandioses,
01:58qui font le rayonnement de notre pays.
02:00Et c'est ce qu'on apprend à l'école, et on a raison.
02:02Mais est-ce qu'on a aussi renoncé ?
02:04Et donc j'ai commencé à regarder si on avait renoncé aussi dans notre histoire,
02:08et pour voir comment on renonce,
02:10qu'est-ce qu'il se passe lorsqu'on renonce,
02:12et comment on rebondit derrière.
02:14Et donc j'ai retenu, c'est mon choix éditorial,
02:17dix renoncements,
02:18où on a, finalement, où la France,
02:20alors qu'elle avait des atouts, des têtes choses,
02:22comme on l'a toujours aujourd'hui,
02:24finalement, par faiblesse, par lâcheté,
02:27par hubris, elle renonce.
02:28Et j'en ai déduit, j'en ai tiré, je dirais,
02:32une conclusion simple.
02:34Lorsqu'on renonce,
02:36la France perd toujours.
02:39On ne gagne jamais à renoncer.
02:41Et voyez-vous, pourquoi, aujourd'hui, je le dis,
02:43et je le dis à votre micro,
02:45et je suis très blessé, comme beaucoup de nos compatriotes aujourd'hui,
02:48on vient de renoncer, là, à la réforme des retraites,
02:51parce qu'il faut appeler un chat, un chat.
02:53On est en reniement, on repousse.
02:55En fait, c'est un renoncement.
02:56Et c'est un renoncement, alors que, finalement,
02:58c'était la réforme, peut-être la seule,
03:00la grande réforme des deux quinquennats d'Emmanuel Macron.
03:05Et, au fond, on avait réussi,
03:07à la force du poignet,
03:09à refaire comprendre à nos concitoyens
03:11qu'il fallait travailler plus,
03:12comme tout le monde.
03:13Alors, c'était difficile, c'était cas-un cas,
03:15c'était pas parfait.
03:16Mais c'était passé.
03:17Mais c'était passé.
03:17Et d'un seul coup, on est en train de dire,
03:19ah ben non, Paris vaut bien une messe.
03:21Ah ben finalement, non.
03:23Finalement, une pseudo-stabilité,
03:26ça vaut peut-être tout ce travail,
03:28y compris ce travail pédagogique qui a été fait.
03:29Et ça, c'est vraiment,
03:32systématiquement, on retrouve la même chose
03:33dans les renoncements qui ont aussi fait la France.
03:35Je vais vous faire écouter quelqu'un
03:36qui s'appelle M. Zuckman.
03:38Gabriel Zuckman, la grande mode.
03:39Tout le monde, dans les médias traditionnels, l'invite.
03:43Il propose de taxer les ultra-riches
03:45à hauteur de 2% de leur patrimoine.
03:47Écoutez.
03:47Tout le monde le comprend bien.
03:50On a un besoin aujourd'hui
03:51de recettes fiscales supplémentaires
03:54compte tenu de nos problèmes lourds
03:55de déficit et de dettes publiques.
03:57Or, on ne va pas réussir
03:59à régler nos problèmes de finances publiques
04:02tant que les personnes
04:03qui sont à la fois les plus riches
04:04et les moins taxées,
04:06c'est-à-dire les milliardaires,
04:08tant qu'on ne demandera pas d'efforts
04:10à ces personnes.
04:10Au contraire, c'est de demander
04:13des efforts à ces personnes
04:14qui est la clé de la stabilisation budgétaire
04:17et de l'apaisement politique.
04:19Thierry Bauton, c'est la solution, ça, ou pas ?
04:21Bien sûr que non.
04:22Bien sûr que non.
04:23Et du reste, aux Etats-Unis,
04:25encore une fois,
04:26vous savez, moi, je n'attaque pas les personnes.
04:27Non.
04:28Vous ne vous dites rien.
04:29Mais souvent, elles s'attaquent elles-mêmes.
04:33Je crois que M. Zuckman avait voulu,
04:35je ne dévoile rien du reste,
04:37voulait aller enseigner à l'université de Harvard,
04:38appuyé précisément sur ses travaux,
04:40et l'université de Harvard a décidé,
04:42et je les connais bien,
04:43j'ai moi-même enseigné
04:44pendant plusieurs années,
04:45il y a longtemps,
04:46a décidé que finalement,
04:48ses travaux ne permettaient pas
04:49qu'il soit professeur dans cette université.
04:52J'en tire quoi ?
04:53J'en tire quoi comme leçon ?
04:55J'en tire tout simplement que,
04:56aujourd'hui,
04:57et c'est vraiment ce qu'on disait tout à l'heure,
04:59alors qu'on sait où il faut faire les efforts.
05:02On a un Etat-providence
05:03qui est certes très protecteur.
05:07C'est 900 milliards quand même !
05:09900 milliards !
05:11Le budget de l'Etat,
05:12c'est 350 milliards,
05:13donc on oublie ça,
05:13on a l'impression qu'il suffit...
05:15C'est 900 milliards !
05:16Il faut peut-être juste revoir
05:17comment on retravaille là-dessus.
05:20Et M. Zuckman nous dit,
05:22on n'y arrivera pas
05:22si on ne taxe pas les plus riches.
05:24On a aujourd'hui,
05:25il faut vraiment que nos téléspectateurs
05:26soient conscients des chiffres.
05:27Je vais en dire un qui est...
05:28Pas trop,
05:29parce qu'après on se perd.
05:29Non, mais...
05:30La France,
05:32ça engrange
05:321500 milliards
05:33et la France,
05:35ça dépense
05:351670 milliards.
05:37Ça veut dire qu'on a
05:37170 milliards de trop
05:39qu'on ne s'est pas financés,
05:40donc on va
05:40aller chercher sur les marchés
05:42pour précisément
05:43de financer.
05:44La taxe de M. Zuckman,
05:46alors il nous dit
05:46c'est 25 milliards.
05:47Les économistes sérieux disent
05:49c'est 4 milliards,
05:505 milliards au mieux.
05:51Moi je vais vous dire,
05:52je prends les 25 milliards
05:52de M. Zuckman.
05:53Allez,
05:54on les prend.
05:55Ça veut dire que
05:56le différentiel
05:57qu'il faudra bien combler
05:58c'est plus 170 milliards,
06:00c'est 145.
06:01Alors on fait comment
06:02M. Zuckman
06:02pour les 145 qui restent ?
06:04Vous voyez donc bien
06:05que c'est pas ça.
06:06C'est pas en taxant
06:07comme on dit
06:07les riches,
06:08les ultra-riches,
06:09les super-super-riches
06:10qu'on va trouver la solution.
06:11Que chacun y contribue,
06:12évidemment.
06:13Mais c'est tout simplement
06:14en s'attaquant
06:15à ce que je viens de dire
06:16et je le décris dans le livre
06:17précisément,
06:18avec du courage.
06:19On prend ces 900 milliards,
06:21on maintient évidemment
06:22les missions,
06:22on est tous très attachés
06:23évidemment à l'État-providence
06:25qui a reconstruit,
06:27qui a rebâti la France.
06:28Le général de Gaulle
06:28était évidemment
06:29l'un de ceux
06:30qui a contribué à ça
06:31avec le Conseil National
06:32de la Résistance.
06:34Mais derrière,
06:35on s'attaque à ce problème.
06:36Et puis voyez-vous,
06:37il y a aussi quelque chose
06:38qui me heurte beaucoup.
06:40Comme beaucoup,
06:41comme la plupart
06:42de nos compatriotes,
06:43la très grande majorité,
06:44j'espère même
06:44tous nos compatriotes.
06:45On est très attachés
06:46à notre pays.
06:47On est attachés aussi
06:48à la parole de la France.
06:49C'est pas rien la France.
06:51C'est la septième puissance
06:51économique mondiale.
06:53On est la deuxième économie
06:54de la zone euro.
06:54On a un siège permanent
06:56au Conseil de sécurité.
06:57On est les seuls
06:57à maîtriser l'ensemble
06:58de notre architecture
07:00de sécurité,
07:01y compris l'arme nucléaire.
07:02Mais moi,
07:02je vous le dis,
07:03je suis ancien commissaire européen,
07:04la voix de la France
07:05n'est plus entendue.
07:06Elle ne pèse plus rien.
07:07Et pourquoi elle n'est plus entendue ?
07:08Parce qu'on ne respecte pas
07:09ce qui nous lie.
07:11On prend un engagement
07:12et le lendemain,
07:13on ne le respecte pas.
07:14Oui,
07:14la monnaie unique,
07:15elle est là.
07:16Elle nous protège aussi.
07:17Ça nécessite pour nous,
07:18disons,
07:19d'avoir un tout petit peu
07:19de discipline.
07:20Et alors quoi ?
07:22Comment se fait-il
07:22que parmi les 27,
07:23on soit les seuls
07:24à être incapables
07:25aujourd'hui
07:26à présenter un budget
07:28en dessous de 5% de déficit ?
07:29Pour noter les spectateurs,
07:305% de déficit,
07:31c'est 150 milliards.
07:33Et voilà,
07:33donc c'est devenu,
07:35voilà,
07:35c'est un renoncement.
07:37Eh bien,
07:37il faut se relever
07:39les manches
07:41et c'est possible.
07:43Et c'est possible
07:44et on l'apprend
07:44dans l'histoire de France.
07:46Et à chaque fois,
07:46vous savez,
07:46c'est intéressant
07:47parce que lorsqu'on commence
07:48à renoncer,
07:49c'est aussi,
07:50on le parcourt,
07:51je prends des renoncements
07:52qui sont des renoncements,
07:52il y a le renoncement
07:53à la réforme
07:53avec Turgot,
07:55Louis XVI
07:56qui sent du reste
07:57la révolution venir.
07:58Une France surendettée,
08:00il n'en peut plus,
08:01il va chercher Turgot
08:01qui est un contrôleur général
08:04de Limoges,
08:05brillant esprit du reste,
08:07on pense que c'est lui
08:07qui a inspiré Adam Smith.
08:09Turgot arrive à Paris,
08:10il y va,
08:11il réforme
08:12et qu'est-ce qu'on a ?
08:13Complot évidemment
08:14de tous les privilèges,
08:16de ceux qui ne veulent pas,
08:17patatras au bout de deux ans,
08:18on renvoie Turgot.
08:19Dix ans plus tard,
08:20c'est la révolution française.
08:20On prend Louis XV,
08:26on avait réussi
08:26quelque chose d'incroyable,
08:28nous les Français.
08:29On avait intelligemment,
08:32subtilement,
08:33on avait tout simplement
08:34réussi à intégrer
08:35dans le Royaume de France
08:36la moitié de la Moyenne du Nord,
08:38de la Louisiane
08:39à la baie Saint-James au Canada
08:41en passant par le Mississippi.
08:42Et puis il y a la guerre,
08:43il y a la guerre de sept ans,
08:44la France est encore
08:45à l'époque déjà surendettée,
08:47là encore.
08:47Et Choiseul,
08:48ministre imaginatif,
08:50va dire à Louis XV,
08:51j'ai une bonne idée.
08:52Vendez.
08:52plutôt que de payer
08:55nos dommages de guerre
08:56en monnaie sonnante
08:57et de rébuchante,
08:58on va larguer
08:58ces arpents de neige,
09:00comme disait Voltaire.
09:01Et on a largué
09:02toute l'Amérique du Nord
09:03pour une bouchée de pain.
09:05Et après,
09:05on essaye toujours
09:06de démontrer,
09:07non, non, mais j'ai fait
09:07quelque chose de très intelligent.
09:09Non, ne vous inquiétez pas,
09:10c'est vrai qu'on a renoncé,
09:12c'est vrai qu'on s'est renié,
09:13mais on est tellement malins
09:14parce qu'on a gagné
09:14de la stabilité,
09:15on a gagné,
09:16suivez mon regard.
09:16Vous avez raison.
09:17Et alors,
09:18le deuxième échoiseul,
09:19il va revenir ensuite
09:20pour démontrer
09:20qu'il avait raison,
09:20il va dire,
09:21mais regardez,
09:21j'ai bien mieux,
09:23il y a eu une petite île
09:23au milieu de la Méditerranée,
09:25on va la racheter,
09:26parce qu'on a un peu d'argent,
09:27on va la racheter aux Génois,
09:29c'était la Corse,
09:31et donc on a racheté la Corse
09:32en ayant vendu
09:33l'Amérique du Nord,
09:34les dix renoncements
09:34qui ont fait la France.
09:36Une question de Louis-Denis.
09:36Vous parliez tout à l'heure
09:38de courage
09:39et vous parliez de la Louisiane,
09:40alors le problème,
09:40c'est qu'on n'a même plus
09:41la Louisiane à donner,
09:42on n'a quasiment plus rien
09:43et on assiste
09:44à la grande braderie
09:45des bijoux de famille
09:46à l'occasion de ce débat
09:47sur le budget.
09:48La question que je voulais
09:49vous poser,
09:50c'est que,
09:51évidemment,
09:51plein de gens de bon sens,
09:52comme vous l'expliquez
09:53dans votre livre,
09:54ont les bonnes idées,
09:55mais à chaque fois,
09:56on se heurte sur
09:56la classe politique actuelle.
09:58Je vous pose une question
10:00volontairement un peu excessive.
10:02Est-ce qu'il vaut mieux
10:02pas attendre avec impatience
10:03l'arrivée du FMI ?
10:05Non, alors certainement pas
10:06parce que ça serait renoncer,
10:07je trouve,
10:08je dirais,
10:08à la grandeur du politique.
10:10Donc vraiment,
10:11je trouve que vraiment,
10:12si on se dit
10:12qu'on a tellement touché
10:14le fond de la piscine
10:15que maintenant,
10:15on n'est même plus capable
10:16nous-mêmes de réagir,
10:17alors c'est à désespérer.
10:19Donc la classe politique
10:20est capable pour vous
10:20de prendre les bonnes mesures
10:22aujourd'hui ?
10:22Je propose un certain nombre
10:23de mesures à la fin du livre
10:24parce qu'évidemment,
10:25j'aurais pu écrire aussi
10:26les dix rayonnements
10:27qui ont fait la France
10:28et je les cite.
10:29On a quand même
10:30la patrie des Lumières,
10:31on est quand même
10:31le Code civil,
10:33la Déclaration universelle
10:34des lois de l'homme,
10:34De Gaulle, bien entendu.
10:35Donc je cite aussi
10:36ce qu'on aurait pu écrire.
10:37J'aurais pu très bien
10:38prendre ce parti pris éditorial.
10:40Mais non,
10:41j'ai voulu vraiment démonter
10:42et derrière,
10:43il y a quelque chose
10:43qui est très intéressant
10:44parce que les Allemands,
10:45les Allemands en 2007,
10:47ils sont bien moins bien que nous.
10:48Moi, je pense que
10:49je quitte Bercy,
10:49l'Allemagne est à 67%
10:51d'endettement,
10:51on est à 63%.
10:52On est quasiment
10:53en excédent primaire.
10:55Et c'était les mêmes,
10:56on a eu les mêmes crises.
10:58Mais les Allemands,
10:58en 2009,
11:00pour se contraindre
11:01à la discipline,
11:03ils vont mettre
11:05dans leur constitution
11:05la règle d'or.
11:07Et la règle d'or,
11:07ça veut dire que,
11:08pour nos téléspectateurs,
11:09ils s'interdissent
11:10d'avoir un budget
11:10en déséquilibre.
11:11Et bien depuis 2010,
11:13tous les ans,
11:14l'Allemagne respecte
11:16les critères qui fondent
11:17notre vivre ensemble
11:18en Europe.
11:19Tous les ans.
11:19Depuis 2010,
11:20la France,
11:21tous les ans,
11:21ne les respecte pas.
11:22Donc j'en propose,
11:24je mesure aussi
11:25la difficulté,
11:26je mesure ce que ça veut dire,
11:27peut-être faut-il
11:28que nous y passions par là.
11:29À ce moment-là,
11:30ça nous forcerait
11:31la discipline.
11:32Tout de suite,
11:33le crédit de la France
11:33reviendrait,
11:34la parole de la France
11:35renaîtrait,
11:36et les agences de notation,
11:37et notamment
11:37tous ceux qui nous prêtent,
11:39sauraient qu'on va
11:40atterrir de façon certaine
11:41dans nos trajectoires,
11:43même à venir,
11:44et donc les taux
11:44se détendraient,
11:46on pourrait enfin
11:46réavoir de l'oxygène.
11:48Il y a donc des méthodes,
11:49mais il faut quoi ?
11:50De la volonté politique.
11:51Thierry Breton,
11:51dans votre livre,
11:52vous parlez aussi,
11:52pas seulement d'économie,
11:53de l'histoire de la France,
11:54du vivre ensemble.
11:55Vous dites qu'on est un pays
11:56travaillé par le communautarisme
11:57et le séparatisme,
11:59et vous citez Emmanuel Macron
12:00qui disait en 2017
12:01que la France n'est pas
12:02un pays réformable.
12:03On est un pays irréformable
12:04aujourd'hui.
12:05On est voué à l'échec,
12:06à la censure,
12:07aux gouvernements
12:08qui vont tomber
12:08les uns après les autres.
12:09Aujourd'hui,
12:10c'est ce qu'on voit.
12:11C'est l'évidence.
12:12Aujourd'hui,
12:12c'est ce qu'on voit.
12:14Personnellement,
12:14je suis convaincu du contraire,
12:15et c'est aussi pour ça
12:16que j'ai voulu écrire ce livre,
12:18pour aller rechercher un peu
12:19dans notre ADN.
12:20On écrit beaucoup
12:20de livres historiques
12:21en ce moment.
12:22Tout le reste,
12:22je constate que
12:23quand M. Scaron
12:24qui connaît bien ces sujets,
12:26le sait,
12:27quand on a des sujets
12:28très complexes,
12:29on va souvent regarder
12:30dans le rétroviseur.
12:32Parce que c'est le passé
12:33qui coûte.
12:33Oui, parce que c'est le passé
12:34qui coûte souvent.
12:35Mais notre passé,
12:37notre passé,
12:38il est fait de grandes choses,
12:39mais il y a des choses
12:40qu'on a moins bien faites.
12:42Il faut aussi avoir
12:42le courage
12:43de les mettre sur la table
12:44pour les démonter
12:45et apprendre aussi
12:47de nos erreurs.
12:48Eh bien, voyez-vous,
12:49oui,
12:49nous sommes un grand peuple.
12:51On est un grand pays.
12:52Mais nous avons aussi commis,
12:54parce que j'ai ce système,
12:54des erreurs.
12:55Prenez l'exemple
12:56de vivre ensemble.
12:56Prenez l'exemple,
12:57j'en parle,
12:58c'est l'un de mes renoncements,
12:59la révocation de l'Édith Nantes.
13:00La révocation de l'Édith Nantes,
13:01catastrophe,
13:02mais on était quand même
13:03un pays d'une modernité
13:05incroyable,
13:05de tolérance.
13:07Parce que c'était
13:07quand même pas rien.
13:08On avait quand même
13:09deux communautés religieuses
13:12qui étaient quand même
13:12très orthogonales.
13:13C'est vraiment très orthogonales.
13:14Et on avait trouvé
13:15le moyen de vivre ensemble.
13:16Voyez-vous,
13:16je vais vous livrer
13:17une petite anecdote.
13:17Moi, il se trouve que
13:18je suis un ancien,
13:20je suis gnaud.
13:21Eh bien,
13:22mon grand-père
13:22nous parlait encore
13:24à la table du dimanche
13:25des conséquences
13:27trois siècles après.
13:28Il avait dû fuir la France.
13:31Et donc, oui,
13:32moi aussi,
13:32je suis quelque part
13:33de côté de mon grand-père
13:34un immigré
13:34puisqu'il avait fui la France,
13:35il avait traversé les Alpes
13:36pour aller se réfugier
13:37en Suisse.
13:38Une toute petite question
13:39de Joseph,
13:39il nous reste peu de temps.
13:40Celui, j'imagine,
13:41que vous l'avez envoyé
13:42à un certain nombre
13:43de politiques.
13:45Oui.
13:45Ou vous allez l'envoyer
13:46à un certain nombre
13:46de politiques.
13:47Je suis assez sélectif
13:48pour ne rien vous cacher
13:48sur mes envois.
13:51Mais pourquoi ?
13:52Des bonnes idées
13:52pourraient être cachés.
13:53Mais il n'est pas trop tard
13:55pour bien faire.
13:56Joseph,
13:57c'est tout ce que vous voulez savoir ?
13:58Moi, oui,
13:59parce que je...
14:00Non, mais nous savons
14:02que le personnel politique,
14:04nous avons connu ensemble
14:06une personnalité politique,
14:07René Monnory,
14:08jamais cité.
14:09Qui a été formidable
14:10et qui était mon mentor
14:12en politique.
14:12Il a eu le courage
14:13de privatiser le prix du pain,
14:14etc.
14:15Lui, il a eu le courage
14:16de le faire.
14:16Et pourquoi ce courage,
14:17aujourd'hui,
14:18ils ne l'ont pas ?
14:19Ça fait penser à chaque fois,
14:21pardonnez-moi,
14:21au livre de Houellebecq,
14:22Soumission.
14:23C'est vrai,
14:25je crois qu'aujourd'hui,
14:29malheureusement,
14:30vous parlez de René Monnory,
14:32il avait chevillé au corps,
14:34mais comme Jacques Sirac aussi,
14:35du reste.
14:36Il était assez proche,
14:38contrairement à ce qu'on pense.
14:39J'étais très proche des deux,
14:40donc je peux en porter témoignage
14:41ici ce soir.
14:42Mais il avait chevillé au corps
14:44l'intérêt général.
14:46Et voyez-vous,
14:46il ne dépendait pas du tout
14:48de la politique pour sa vie.
14:50Il avait un autre métier.
14:51On le sait,
14:52il était même garagiste.
14:53Il n'y a pas de sommet.
14:54Il ne vivait pas de la politique.
14:57Il était là pour servir.
14:59Je me souviens,
15:00il nous disait toujours,
15:01on est là pour servir,
15:02pour servir,
15:02pour servir.
15:03Donc,
15:03vous allez devoir vous dévouer.
15:06C'est réveillé au candidat.
15:07Merci.
15:08Candidat,
15:09à la suite.
15:09J'ai une suite.
15:11Merci.
15:11Merci beaucoup,
15:12les 10 renoncements
15:13qui ont fait la France.
15:13Comment on est arrivé là
15:14aux éditions
15:15Béchet-Sachestel et Pond.
15:17Deuxième édition.
15:17Merci à vous pour votre fidélité,
15:19chers amis téléspectateurs et auditeurs.
15:20Dans un instant,
15:21Pierre Devineau sur Europe 1
15:22et Christine Kelly
15:23sont face à l'info.
15:24Bonne soirée,
15:24à demain.
15:24Sous-titrage Société Radio-Canada
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