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00:00Et maintenant dans la une, retour sur une aventure autant écologique, scientifique que sportive.
00:06Le français Rémi Camus vient de boucler une descente du Rhône, de la Suisse à la Méditerranée.
00:13Un voyage pour sensibiliser le public sur les pifas, les polluants éternels présents partout et ultra persistants.
00:21Bonjour Rémi, Camus, merci beaucoup d'être sur notre chaîne pour nous parler de cette aventure.
00:27Vous êtes sportif, influenceur, écologiste et vous venez de boucler cette expédition sur les pifas, les substances paires et polyfluoraux alkylés pour qu'on soit précis.
00:38C'est une famille de 1000 composants chimiques au moins. Quel est le bilan de cette expédition ?
00:44C'est une aventure très intéressante sur un point de vue scientifique.
00:49On a réalisé plus de 160 prélèvements. 110 partent directement pour un laboratoire, le laboratoire Westling ALS, pour être analysé sur la partie des pifas.
01:01Et ensuite on a fait un autre prélèvement, 55 également, sur un autre laboratoire qui est en Suisse, à Lausanne,
01:08qui va travailler sur une molécule, un antioxydant qu'on retrouve dans la gomme du pneu.
01:12Et l'objectif ça va être de faire cette cartographie. Donc on a commencé les analyses, on a quelques résultats sur la partie haute.
01:20Et ensuite il va falloir cartographier et interpréter les résultats, parce que c'est la partie la plus importante,
01:26de bien donner de la valeur à ces chiffres, parce que ce ne sont que des chiffres.
01:31Donc il va falloir les interpréter pour qu'on puisse en tirer des conclusions.
01:34Ces résultats de la partie haute, on parle bien du glacier, d'où parle le Rhône, quels sont-ils ?
01:43Alors on a fait quatre prélèvements, un à 2800 mètres d'altitude, un à 2300 mètres, et ensuite dans le lac.
01:51Sur les images, on peut le voir un peu, sur la partie basse, juste en dessous du glacier,
01:56depuis 2010 il y a un lac qui s'est formé dû au dérèglement climatique.
01:59Le lac grandit, grandit, et le glacier lui, il a diminué, diminué, diminué.
02:03Donc les premiers prélèvements qu'on a faits à 2800 mètres d'altitude ne semblent pas en tout cas avoir de traces de pifas sur de la chaîne longue,
02:12et aucune trace de chaîne courte, on va dire le plus présent, ce qui est le TFA, donc aucune trace de chaîne courte.
02:19Ce qui est relativement bien, le laboratoire était relativement intéressé et très content d'avoir réussi à avoir un blanc naturel.
02:27Le deuxième prélèvement que nous avons réalisé à 2300 mètres d'altitude, également la même chose,
02:31aucune trace de pifas en chaîne longue et aucune trace de pifas en chaîne courte.
02:35En revanche, dans le lac qui se trouve juste en dessous du glacier, nous n'avons pas trouvé de pifas de chaîne longue,
02:42mais nous avons trouvé 150 nanogrammes de TFA.
02:45Alors évidemment, nous ne saurons pas faire la différence entre la chaîne longue et la chaîne courte,
02:51mais si on vous suit bien, il y a de la bonne nouvelle, de la moins bonne nouvelle.
02:55Effectivement, on va se rendre compte que sur notre point de départ au glacier, on n'avait rien du tout,
03:02tout était vierge, aucune trace de pifas, et dans la logique, plus on va descendre,
03:08plus on va avoir de l'industrie, de l'agriculture, de la ville, de la vie,
03:12on va forcément avoir une augmentation de ces polluants.
03:16On a pris le Rhône parce que c'était la suite de mon expédition que j'ai réalisée en juin 2023,
03:20mais on pourrait prendre toutes les rivières, tous les fleuves de France, tous les fleuves du monde,
03:25on aurait exactement la même problématique, on aurait une augmentation de ces pifas,
03:29parce que vous l'avez dit tout à l'heure, ils sont persistants, on les retrouve dans la nature,
03:33ils ont été créés en 1938, ils sont là, et malheureusement, ce sont des polluants éternels,
03:38une liaison carbone-fluor qui a été inventée par l'homme, et la nature ne sait pas la détruire jusqu'à maintenant.
03:44On l'a dit, dangereuse, Rémi Camus, dangereuse comment ?
03:48Eh bien, malheureusement, ils sont biocumulables, ça veut dire qu'une fois qu'ils rentrent dans l'organisme, ils y restent.
03:55Donc, à l'heure actuelle, pour ne pas dire 100%, mais 99% de la population mondiale est contaminée avec des pifas.
04:03On en a dans le sang, on en retrouve dans nos cheveux, on en a partout.
04:06Et malheureusement, vu qu'ils rentrent facilement dans le cycle de l'eau,
04:09les poissons se nourrissent avec la vie en règle générale, la faune, la flore,
04:14et on est en haut de la chaîne alimentaire, donc forcément, on récupère toutes ces problématiques-là.
04:19Et on en a dans la terre, on en a dans les sédimentations,
04:21on en retrouve dans la production qu'on peut avoir, par exemple, dans les œufs,
04:26de certaines personnes qui vivent dans des zones vraiment impactées.
04:29Dans la volaille, on en retrouve dans les végétaux, dans les fruits.
04:33Donc forcément, on est très impacté, et ça se propage très facilement à travers le monde.
04:39Et c'est pour ça qu'on appelle ça des polluants éternels.
04:41Une fois qu'ils sont rentrés dans l'organisme, ils n'en sortent pas.
04:44Et quelles sont les conséquences sur le plan sanitaire de cette contamination ?
04:51Alors, on commence à avoir quelques corrélations avec PIFAS et certaines maladies,
04:57mais ça reste encore très difficile à avoir vraiment ces vraies liaisons.
05:02On sait que depuis décembre 2023, certains de ces PIFAS ont été classés comme étant cancérigènes.
05:07On est encore en train de travailler sur toutes ces pathologies, comment les choses vont évoluer.
05:12Donc on est vraiment aux prémices de ces problématiques sur l'épipHAS.
05:16On découvre encore plein de choses.
05:17C'est pour ça que des prélèvements en milieu naturel, pour avoir encore plus de données,
05:21comprendre comment évolue l'épipHAS dans différents milieux.
05:25Nous, on l'a fait sur de l'eau, sur la veine d'eau principale, sur le Rhône.
05:29Mais il y a des scientifiques qui l'ont réalisée sur de la sédimentation.
05:33Donc c'est là où on se rend compte que plus on aura de données, plus on pourra comprendre comment évolue l'épipHAS
05:37et comment ils viennent interférer avec nos écosystèmes.
05:41Et in fine, nous, en tant qu'êtres humains, il y en a qui font même des prélèvements sanguins
05:45pour voir la contamination qu'on a directement dans le sang.
05:48Donc il faut se préparer à ça, essayer de comprendre comment évoluent les choses
05:52pour mieux contrer l'épipHAS et avoir des vraies solutions pour la suite.
05:56Parce qu'effectivement, c'est un danger de santé publique.
05:59Et cette expédition que vous avez réalisée est censée nous aider à y voir un peu plus clair.
06:05On a compris aussi, Rémi Camus, que bien entendu, sa substance reste dans le corps,
06:11mais ce n'est pas une fatalité.
06:14On peut s'en débarrasser.
06:18Alors dans l'organisme, malheureusement, non, pour le moment.
06:21Aucune solution a été mise en place.
06:24En revanche, nous, c'est ce qu'on a voulu faire sur notre expédition,
06:27c'est qu'on a voulu avoir ce fil conducteur, ce fil rouge sur l'épipHAS.
06:32Mais on voulait également montrer la beauté du fleuve Rhône.
06:35On pourrait le faire sur tous les fleuves à travers le monde.
06:37Mais on a vraiment voulu montrer la beauté du fleuve
06:39et montrer que ça nourrit des millions de personnes du début jusqu'à la fin.
06:44Et on a surtout voulu montrer également qu'il existe des solutions.
06:47Il existe des solutions pour pouvoir capter ces PIFAS.
06:49Avec du charbon actif, par exemple, il y a de la nanofiltration pour les capter.
06:54Et en fait, il faut parler au maximum de ces solutions
06:58pour donner un peu de lueur d'espoir aux personnes,
07:02de leur dire, ne vous inquiétez pas, ce n'est pas une peine perdue.
07:05En fait, si on dresse juste un tableau très noir et de se dire,
07:08on est juste pollué et on n'a aucune solution,
07:12eh bien, ça ne sert à rien de poursuivre.
07:14Nous, ce qu'on a voulu faire, c'est vraiment apporter des solutions concrètes
07:16et de montrer qu'il existe des choses et qu'on peut, en tout cas,
07:20essayer de capter ces PIFAS avant qu'ils terminent dans les mers et océans
07:23et continuent leur cycle naturel en reprenant le cycle de l'eau.
07:26Et ces solutions existent, c'est le message que l'on retient, Rémi Camus.
07:30Est-ce que vos découvertes trouvent un écho auprès de responsables politiques ou sanitaires ?
07:37Alors, on a eu quelques impacts à travers cette expédition,
07:41mais l'objectif, ça va être une fois terminé,
07:43c'est-à-dire, quand je dis terminé, c'est les analyses.
07:45Nous, on a terminé la descente, on a fait les prélèvements.
07:48Maintenant, il va falloir analyser.
07:49Une fois qu'on aura fait les analyses, il va falloir interpréter ces résultats,
07:52ce qui est très important pour dresser cette cartographie.
07:55Et une fois qu'on aura cette cartographie couplée avec le documentaire qu'on va réaliser,
07:59le but, ça va être de reparcourir le Rhône et, pourquoi pas, d'autres lieux de France
08:03pour aller montrer à nos élus, à nos représentants, aux maires, aux agglomérations, aux communes,
08:08ce qu'on a découvert, ce qu'on a réalisé,
08:10et qu'il existe des solutions et qu'il faut vraiment prendre cette problématique à bras-le-corps.
08:14Je l'avais expliqué plusieurs fois à de nombreuses personnes.
08:18Si la cause environnementale et écologique ne vous soucie guère, ce qui est bien dommage,
08:22peut-être que ce sera la cause économique qui va vous toucher.
08:25Le journal Le Monde, vos confrères, avec une vingtaine de partenaires médias,
08:29ont calculé quel était le coût de la dépollution au PIFAS sur les 20 prochaines années en Europe.
08:34Elle est de 90 milliards à 2 000 milliards.
08:37On est sur presque la dette de la France.
08:40Donc, s'il faut vraiment monter dans le train, c'est maintenant qu'il faut le faire,
08:44quand il est à peine en marche, parce qu'on va avoir vraiment un vrai souci sur cette thématique-là.
08:51Le maire de Chasse-sur-Rhône, qu'on a rencontré, qui était dans le sud de Lyon,
08:54nous expliquait qu'ils avaient mis en place une nouvelle installation,
08:58qui leur avait coûté 4 millions d'euros,
08:59et que cette même installation, en coût d'entretien, ait coûté 500 000 euros par an.
09:05On parle de gros, gros sous.
09:08Rémi Camus, ce sera ma dernière question.
09:10L'EPIFAS inventé par l'homme, vendu, et ça circule.
09:14Est-ce que les entreprises jouent le jeu ?
09:16J'ai remarqué que vous n'en ciblez pas particulièrement.
09:19Est-ce que les entreprises jouent le jeu de la dépollution ?
09:24Alors, il y a beaucoup de choses qui ont été mises en place,
09:26beaucoup de combats, il y a de nombreuses entreprises.
09:29Qui se sont trouvées au tribunal pour inaction.
09:32On voit que ça évolue, on voit que ça change.
09:35Maintenant, il faudrait que, je ne vais pas dire que la France,
09:37mais que tous les pays s'emparent de cette vraie problématique,
09:40qu'il y ait des vraies règles,
09:41que tout le monde puisse avoir des mêmes seuils de tolérance.
09:44Parce que c'est très simple de pouvoir délocaliser des entreprises
09:46et de poursuivre certaines créations de molécules dans d'autres pays.
09:52Ce qui est important de comprendre, c'est qu'il y a des solutions,
09:54même en R&D, on essaie à l'heure actuelle de développer de nouvelles molécules
09:58qui viendront contrer l'épiphase.
10:01Parce qu'effectivement, ça reste une molécule miracle
10:04qui a permis plein de choses, énormément d'évolutions,
10:07mais qui se retrouve dans énormément d'applications
10:09et qui, à la fin, in fine, termine directement dans l'environnement,
10:13dans la nature et vienne polluer nos écosystèmes.
10:15Et in fine, nous, les êtres humains.
10:17Merci beaucoup.
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