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  • 2 months ago

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00:00Générique
00:30Bonjour et bienvenue si vous nous rejoignez dans cette émission spéciale de À l'affiche consacrée aujourd'hui à la première foire d'art contemporain africaine de France.
00:44Aka, c'est son nom pour Also Known as Africa, un rendez-vous majeur de la création qui célèbre cette année son dixième anniversaire avec une centaine d'artistes venus de 24 pays,
00:55tous exposés au carreau du temple à Paris parmi eux. Alice-Anne Augustin, bonjour, ravie de vous accueillir.
01:04Artiste plasticienne d'origine guadeloupéenne, votre approche artistique très organique explore la matière et le vivant, on verra ça tout à l'heure.
01:12Et avec vous Jules Bécouty, bonjour, bienvenue sur ce plateau, vous êtes vous franco-cameroonais, artiste peintre, vous explorez vous les notions d'identité et de mémoire.
01:23Bienvenue sur ce plateau, Alice-Anne Augustin, c'est la première fois que votre travail est exposé à Aka, qu'est-ce que ça représente pour vous cette participation à une foire aussi emblématique ?
01:35C'est merveilleux, je suis très contente que la Guadeloupe puisse être représentée. Cette année je suis représentée par la Maison Gaston à la Foire Aka, c'est un honneur et c'est un vrai plaisir de pouvoir partager ce moment-là avec tous les autres artistes.
01:49Jules Bécouty, pour vous c'est une deuxième participation et cette semaine vous faites la couverture de Télérama Loisirs, félicitations.
01:56Merci beaucoup.
01:57C'est aussi quelque part, diriez-vous, grâce à Aka, qu'est-ce que ce grand rendez-vous vous a apporté aussi bien sur le plan artistique que sur le plan humain ?
02:05Alors en fait pour moi Aka, c'est vraiment une rencontre avec les artistes de la diaspora et africaine. Pour moi c'est vraiment au lieu de la culture africaine avec un public international. Du coup je suis très content d'être là une deuxième année à la Constitutive.
02:24La foire qui s'est ouverte donc le 24 octobre ?
02:28Qui démarre aujourd'hui, jusqu'à dimanche soir.
02:30D'accord, ça y est, vous vous êtes installé. Comment ça s'est passé cette ouverture ?
02:35Il y avait du monde, il y avait pas mal de monde. On est content de pouvoir rencontrer des gens auxquels on n'a pas forcément accès venant, moi personnellement, de Guadeloupe.
02:45J'imagine que c'est un peu pareil de ton côté. Donc des discussions très enrichissantes, la possibilité d'exprimer justement, d'expliquer un peu nos pratiques.
02:56Alors on va s'intéresser un peu plus profondément à votre travail à tous les deux. Alice Anne-Augustin, vous décrivez votre oeuvre comme topographique, minérale, autant dans la technique que dans la représentation.
03:07D'ailleurs vos toiles, c'est vrai quand on les voit, quand on les regarde, on sent qu'elles sont vivantes, on regarde à quoi ça ressemble.
03:15Alors je remarque un point commun à tous les deux. Alice Anne-Augustin et Jules Bécouté, vous partagez ce point, c'est que chacun à votre manière, vous vous reconnectez à vos racines à travers l'art.
03:45Donc comment vos origines respectives, donc guadeloupéennes pour vous et camerounaises pour vous, Jules, nourrissent votre démarche artistique ?
03:53Peut-être Alice Anne-Augustin ?
03:54De mon côté, je dirais que c'est l'omniprésence de la nature. La Guadeloupe, c'est vraiment un pays, une île de la Caraïbe qui est dotée d'une nature luxuriante.
04:04Donc la nature est partout autour de nous, c'est facile d'observer justement cette présence des racines, des arbres, des cycles naturels, etc.
04:11Même au niveau de la topographie, des montagnes, etc. On retrouve ce genre de motifs et de compositions dans l'espace dans lequel on vit et c'est très inspirant.
04:22C'est ce qui vous a inspiré originellement ?
04:26Oui, je pense que oui. En fait, j'ai passé plusieurs années au Canada où j'ai vu beaucoup de noir et blanc. Du coup, ces oeuvres-là parlent aussi de ce passage-là.
04:36Avec des hivers très blancs, les arbres qui se dessinent en ombre chinoise comme ça, c'est ce qu'on retrouve dans mon travail.
04:46Et je dirais que la nature, de manière générale, partout, cette planète, ce monde, cet univers, c'est quelque chose qui revient systématiquement dans tous mes aspects.
04:55Donc c'est aussi un dialogue des cultures, de ce que je comprends, entre la culture guadeloupéenne et la culture canadienne ?
05:00C'est ça. C'est un peu comme un métissage. Je pense qu'on est composé d'une mosaïque d'inspiration et le Canada et la Guadeloupe, clairement, en font partie.
05:08Et vous ?
05:09Alors moi, mon but vraiment, c'est de mettre en avant la couleur noire. Mon but, c'est aussi d'associer l'idée de beauté à la couleur noire.
05:17Du coup, je mets en avant pas mal de personnages qui sont de couleur noire avec cette idée vraiment de représenter la diversité des beautés africaines dans mon travail.
05:26On trouve également l'influence africaine avec des motifs. Il y a énormément de motifs dans mon travail.
05:30On fait vraiment de créer des belles harmonies de couleurs pour vraiment ressortir une espèce de douceur dans les tableaux.
05:35Alors justement, on va regarder à quoi ça ressemble. On en reparle juste après.
05:39Alors on a vu ces visages puissants, expressifs.
06:03Vous dites que les yeux, le nez, la bouche sont les lieux d'un échange d'informations sans mots. Qu'est-ce que ces regards noirs nous disent du monde d'aujourd'hui ?
06:11En fait, l'idée de la série, c'est vraiment de travailler la question des masculinités, vraiment briser les stéréotypes qu'on a sur les hommes, particulièrement les hommes de couleur noire.
06:20On dit souvent qu'ils sont sociés à l'idée de dominance, de machisme. Et mon but vraiment, c'est de présenter des hommes à différentes étapes de leur vie, qui expriment différentes émotions.
06:28Ça peut être de la vulnérabilité, ça peut être de la fragilité des hommes qui s'occupent de leurs enfants. Vraiment, mon but vraiment, c'est d'exprimer une version beaucoup plus complexe, en fait, de la masculinité.
06:37Alors, cette année, Aka accueille son nouveau directeur artistique, Sitor Sangor, arrière-petit-neveu du premier président du Sénégal, Léopold Sédar Sangor.
06:48Il partage avec son ancêtre une même ambition, celle de renouveler le regard sur les scènes africaines et afro-descendantes, mais aussi faire cohabiter des mondes qui, jusqu'ici, ne se sont jamais véritablement rencontrés dans l'histoire de l'art.
07:01On va l'écouter au micro d'Anaïs Chesnel.
07:03Je prendrais deux mots pour Aka. Je dirais beauté et liberté.
07:13Beauté parce que pour moi, la beauté doit être partout et que pour moi, la beauté, loin d'être subjective, la beauté, c'est une émotion, c'est une vibration et elle est là.
07:24Liberté, c'est que je veux que les artistes retrouvent leur liberté et retrouvent leur identité.
07:31Et c'est la plateforme que je leur propose en étant exposée à Aka.
07:38Alice Anne-Augustin, votre réaction peut-être à cette ambition justement de renouveler le regard sur les scènes africaines et afro-descendantes, c'est une démarche nécessaire selon vous ?
07:49Bien sûr. Je pense que de manière générale, au niveau de la Terre entière, c'est toujours super important de chercher à croître, à évoluer, à renouveler des regards qui sont peut-être dépassés
08:06ou sur lesquels on peut vraiment rajouter du mieux, du mieux vivre pour pouvoir mieux cohabiter ensemble.
08:13Jules Bécouti, vous, comment vos œuvres participent aussi à leur manière à redéfinir ce regard sur la création contemporaine ?
08:20En fait, moi, j'ai vraiment mon travail sur l'humain, vraiment sur le côté humain.
08:23Et mon but vraiment, c'est que tout le monde puisse se reconnaître dans mon travail.
08:27Et vous trouvez qu'Aka contribue justement à faire évoluer ce regard ? Vous le sentez, vous, vous qui avez participé à cette force ?
08:35En fait, je partage beaucoup de valeurs avec Aka. La première, c'est la représentation.
08:39La deuxième, c'est vraiment le dialogue avec différents pays du continent.
08:44Et la troisième, c'est vraiment le côté innovation et contemporain, à mettre en avant la création africaine de différentes sortes.
08:51Et vraiment, c'est des valeurs que je partage.
08:54Alice, Anne Augustin, vous sentez aussi que justement, cette foire, elle contribue à faire évoluer ce regard-là sur les scènes artistiques diasporiques ?
09:04C'est toujours très intéressant de prendre le pouls chez les artistes pour pouvoir avoir une idée de comment la société est en train d'évoluer.
09:11Et donc, oui, je pense que c'est quelque chose de pertinent.
09:13Et comment elle évolue justement ? Qu'est-ce qu'elle nous dit sur la société, cette foire contemporaine d'art ?
09:20Je pense qu'on a besoin d'être mieux, de vivre mieux ensemble, de continuer à évoluer, de passer par l'interne,
09:30donc de faire un travail de développement personnel, de processus pour pouvoir justement dépasser tout ce qui est limitant et aller vers un mieux-être collectif.
09:39Et pour moi, en fait, ACA représente également l'art africain qui est très, très riche et aussi tourné vers le futur, ce qu'on a tendance à oublier.
09:48Qu'est-ce que vous attendez là à l'issue de ces trois jours de rencontres et d'échanges à ACA ?
09:55C'est vraiment dialoguer, dialoguer avec un public international, puisque ACA, c'est vraiment une plaque très importante.
10:02Et également, montrer toute la richesse et la beauté de l'art africain.
10:08Vous aussi, qu'est-ce que vous attendez concrètement de ce grand rendez-vous ?
10:12Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter à l'issue de ces rencontres ?
10:15Que ça soit un peu comme un porte-parole de toutes les entités qui viennent participer justement à ce beau rendez-vous
10:23et qu'on puisse faire des projets encore plus grands, encore plus beaux, que ce soit ici ou ailleurs.
10:32Eh bien, merci à tous les deux, Alice, Anne-Augustin et Jules B. Couty, pour cet échange inspirant.
10:38Rendez-vous donc au Carreau du Temple du 24 au 26 octobre pour découvrir vos œuvres
10:43et célébrer dix années de création africaine au sein d'ACA.
10:47Et puisque Paris vit à l'heure de l'art contemporain en ce moment,
10:50on retrouve aussi les artistes du monde entier à Art Basel.
10:53Je ne sais pas si vous avez prévu de vous y rendre au Grand Palais éphémère jusqu'à dimanche.
10:58Plus de 200 galeries venues de 41 pays.
11:01On se quitte avec quelques images de cet autre rendez-vous incontournable de l'art.
11:06Je vous dis à très vite sur France 24.
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