00:00L'info éco avec Christophe Dansette. Bonjour Christophe, on va s'intéresser aujourd'hui à la bourse qui est en pleine euphorie avec une clôture record hier soir pour le CAC 40.
00:11L'indice parisien a battu son record qui datait du mois de mai 2024.
00:16Oui et je vous le dis tous les jours, on n'y comprend absolument rien. La crise politique en France, la dette qui affiche des records, le déficit public là aussi qui s'envole
00:29et qu'on n'arrive pas à corriger. On nous annonce aussi une année record pour des faillites d'entreprises et pourtant, on va le voir sur une courbe, le CAC 40 s'envole.
00:38Il a atteint hier soir en clôture son plus haut historique après celui de mai 2024. C'était avant les dissolutions. Alors vous y comprenez quelque chose David ?
00:47Pas grand chose.
00:47Ben non, ça paraît complètement irrationnel mais ça tombe bien puisqu'on est avec Andréa Touveny qui est un spécialiste des marchés, responsable des activités de marché chez Saxo Bank.
00:59Bonjour Andréa.
01:01Bonjour.
01:01Vous allez nous aider à y comprendre, à y voir un peu plus clair parce que c'est vrai que là je vous ai parlé de la crise politique, de la dette, du déficit public.
01:09On n'y comprend rien. Pourquoi est-ce que ça s'envole à ce moment-là ?
01:12Oui, c'est vrai que tout ça peut paraître paradoxal parce qu'on a d'un côté une économie française qui est un peu paralysée, on a eu un risque politique pendant très longtemps,
01:18on a une situation qui est délicate avec un déficit qui est très très important et pourtant, en parallèle, on a des entreprises qui performent.
01:24Pourquoi ? Il y a plusieurs raisons. La première raison qui est la principale, c'est que 75 à 80% des revenus des entreprises du CAC 40 est réalisé à l'étranger.
01:34Si on prend un exemple très simple qui est le poids lourd du CAC 40, LVMH, on a seulement 8% du chiffre d'affaires de LVMH qui est réalisé en France.
01:418% seulement, on est à peu près à 27% en Asie, hors Japon, 25% aux Etats-Unis.
01:47Donc ça nous donne une idée du poids de la France qui est assez minime dans ces entreprises qui réalisent du coup énormément de leur chiffre d'affaires à l'étranger.
01:53Il y a d'autres entreprises qui performent très bien, on pense notamment à Airbus, Safran qui sont des fortes valeurs exportatrices et qui réalisent là aussi une grosse partie de leurs revenus.
02:01Le secteur de la défense.
02:02Exactement, le secteur de la défense qui réalise une grosse partie de ses revenus en dehors de la France.
02:06Donc ça c'est déjà une première raison qui est importante.
02:08La deuxième raison, c'est qu'on a quand même une traction des indices internationaux qui portent le CAC 40.
02:14On a aujourd'hui une performance qui est solide, que ce soit en Europe, on le voit, la performance par exemple du DAX quasi à 22%,
02:20la performance de l'IBEX, l'indice espagnol qui est à 35%.
02:23Donc la performance du CAC qui est légèrement encore en dessous des 12% cette année, elle est quand même beaucoup plus faible.
02:28On les voit à l'image là, toutes ces bourses, notamment les bourses du Sud qui performent la bourse de Madrid, c'est absolument incroyable.
02:37Donc il n'y a pas qu'une marge de manœuvre encore pour le CAC 40.
02:39Exactement, il faut relativiser du coup cette performance du CAC 40.
02:42Quand le DAX lui a battu plusieurs records cette année, le CAC 40 vient à peine de battre ses plus hauts de mai 2024 du coup comme vous l'avez rappelé.
02:49Donc ça c'est en effet une bonne nouvelle, ça veut dire qu'on commence un petit peu à sortir la tête de l'eau, on exclut pour le moment ce risque politique.
02:56D'ailleurs ça va mieux sur le plan politique parce qu'aujourd'hui on est rassuré d'une sorte de stabilité politique, même si on n'a pas encore de budget voté.
03:02Le marché, ce qu'il redoute le plus c'est une dissolution ou carrément une démission ou une destitution de notre président de la République, donc des élections présidentielles anticipées.
03:10Ce risque aujourd'hui il est écarté, donc ça aussi ça permet du coup au CAC 40, bien aidé par la performance là aussi des indices américains qui tirent les marchés vers le haut, que ce soit les marchés européens ou même les marchés asiatiques.
03:21Donc globalement on a des bonnes nouvelles sur le CAC, mais ces bonnes nouvelles c'est vrai ne sont pas représentées par l'économie française et la réussite on va dire de l'économie française aujourd'hui.
03:31Donc vous nous dites quand même que cette crise politique elle a joué un petit peu sur le CAC 40 qui a moins performé on va dire au mois de septembre et début octobre.
03:42Il y a eu une petite incidence de cette crise politique.
03:45Le budget ça va jouer quelque chose ?
03:47C'est important qu'il y ait un budget avant le 31, avant le 1er janvier ?
03:50Alors oui, déjà pour répondre à votre première question, la crise politique, cette prime de risque politique elle a évidemment joué, c'est ce qui explique aujourd'hui qu'on a un retard, vous l'avez montré sur la courbe.
03:59On a un retard par rapport aux autres indices européens, donc aujourd'hui c'est ce qui explique la principale défaillance du CAC par rapport aux autres indices, même si on est évidemment sur une performance positive.
04:08Le budget il est évidemment important, il va falloir le voter.
04:11Par contre la bonne nouvelle aujourd'hui c'est que même sans budget on aura une continuité parce qu'on aura du coup des amendements qui seront votés, on aura une sorte de continuité par rapport au budget de l'année dernière.
04:20Et donc du coup une incertitude qui sera minime pour le marché.
04:23Ce que les marchés redoutent c'est l'incertitude et l'incertitude elle est portée aujourd'hui soit par une dissolution, soit par des élections présidentielles anticipées.
04:30Et aujourd'hui ce scénario il est plutôt écarté.
04:32Alors quels sont les secteurs les plus porteurs en ce moment au niveau de la bourse de Paris ? Vous l'avez évoqué, c'est le luxe ?
04:38Alors très récemment évidemment le luxe a été un secteur qui a porté le CAC, c'est lui qui lui a permis on va dire de se hisser vers ses nouveaux sommets.
04:45On a eu les résultats la semaine dernière d'LVMH qui ont été très surprenants à la hausse, très surprenants positivement.
04:52On a notamment eu une reprise de l'activité en Asie hors Japon et ça on l'a dit c'est un des plus gros marchés d'LVMH.
04:57Ils ont enregistré une croissance de 2% et c'est ce qui a expliqué du coup cette performance.
05:01LVMH a progressé très fortement la semaine dernière en bourse, a gagné près de 10% et ça ça explique du coup la performance du CAC.
05:08On aura d'autres résultats du luxe, on a vu hier L'Oréal, on aura aujourd'hui Kering et Hermès.
05:12Donc du coup on aura quand même d'autres échéances sur le CAC qui seront importantes.
05:15Les secteurs de la défense, vous en avez parlé, j'en ai parlé aussi tout à l'heure, c'est un secteur qui a été très porteur, qui continue d'être porteur.
05:21On a une augmentation des budgets de défense globalement partout en Europe et ça ça a permis du coup à ce secteur de progresser fortement
05:26et de tirer aussi le CAC à la hausse.
05:28Donc globalement c'est vraiment ces deux activités-là qui ont permis au CAC aujourd'hui de performer
05:33et qui lui permet quand même de performer quasi à 12% depuis le début de l'année.
05:38Donc on y croit, on a un momentum, une tendance qui est globalement positive.
05:42Donc on peut continuer et on a surtout un espoir, c'est qu'on a des valorisations qui sont basses par rapport aux voisins européens,
05:47par rapport à des valeurs par exemple de la tech américaine.
05:50Donc on a du potentiel de rattrapage sur le CAC, il y a la possibilité et l'espoir de voir les marchés continuer de progresser.
05:56– Eh bien on regardera ça notamment avec l'ouverture de la bourse dans quelques minutes, dans une heure à peu près à Paris.
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