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Transcription
00:00Et si je vous disais que Inception, The Batman, Requiem for a Dream, Euphoria, Mister Robot
00:04ont tout volé, pardon, se sont tous inspirés d'un certain réalisateur japonais
00:09dont vous n'avez peut-être pour certains d'entre vous jamais entendu parler.
00:13Un cinéaste qui, avec seulement 4 films et une série, a réinventé la manière de filmer
00:17les rêves, les souvenirs, la folie.
00:20Asseyez-vous, servez-vous un bon matcha latte.
00:22Aujourd'hui, on va parler du génial Satoshi Koni.
00:25On est au Japon, dans les années 90, et l'animation est alors dominée par deux géants,
00:31Ayao Miyazaki et Otomo.
00:33Mais au milieu de ce duel, un outsider se lève.
00:35Un ancien mangaka un peu reclus, au regard perçant, il a une obsession, la frontière entre
00:40le réel et l'imaginaire.
00:41Et en 1997, il sort son premier film et sa première gifle au monde, Perfect Blue.
00:47Un thriller psychologique haletant, dérangeant, sur une idole pop qui perd pied.
00:51Un film où les scènes se répètent, s'inversent, se superposent, où on ne sait plus si on regarde
00:55la réalité ou un cauchemar.
00:57Aronofsky tombe amoureux du film, il entame des négociations pour en acheter les droits,
01:00mais elles n'aboutissent jamais.
01:02Pourtant, ça ne l'empêche pas, dans Requiem for a Dream, de reprendre à l'identique
01:05une scène culte de Perfect Blue, celle de la baignoire, en hommage assumé.
01:09Et ce n'est que le début.
01:10En 2001, Kon enchaîne avec Millennium Actress, une actrice vieille et recluse, revit sa vie
01:14à travers ses rôles, et ses rôles à travers sa vie.
01:17Puis Tokyo Godfathers, un conte de Noël sur les laissés pour compte.
01:20Et enfin, Paprika, son chef-d'oeuvre de 2006 sur une psychologue qui entre dans les rêves
01:25des passions.
01:25Une bombe visuelle, une symphonie de métamorphoses, de miroirs, de doubles, de rêves imbriqués.
01:31Ça ne vous rappelle rien.
01:33Christopher Nolan ne le dira jamais, mais les plans, les thèmes, les idées viennent
01:36tout droit de Paprika.
01:38La scène du miroir qui explose, l'ascenseur mental, les rêves qui s'effondrent.
01:41Même l'imagerie, Kon l'a fait 4 ans avant.
01:43Et ce n'est pas juste une question d'influence visuelle.
01:46Satoshi Kon a changé la manière de raconter une histoire.
01:48Avec lui, le montage devient une passerelle entre la mémoire, le fantasme, le trauma.
01:53Un cut dans le montage ne dit plus ensuite, il dit ailleurs, ou dans sa tête, ou dans
01:58le passé.
01:58Et cette manière de glisser sans prévenir entre les strates du réel, elle est aujourd'hui
02:02partout.
02:03Dans Black Swan, dans The OA, dans Euphoria, dans Légion, dans The Leftovers, dans Mister
02:06Robot.
02:07Même The Social Network de Fincher utilise ce montage kaléidoscopique que Kon a théorisé.
02:12Malheureusement, le road de Satoshi Kon s'arrête brutalement en 2010.
02:14Il décède d'un cancer foudroyant, sans avoir pu finir son dernier film, sans avoir eu le
02:19temps d'être reconnu à sa juste valeur, mais son style, lui, a survécu.
02:24Son regard, sa précision, sa capacité à faire vaciller notre perception.
02:27Et aujourd'hui, quand vous voyez une scène où la réalité se fissure, quand le cadre
02:31vacille, quand un personnage se regarde lui-même, quand on ne sait plus si c'est un rêve ou
02:35un souvenir, il y a peut-être, probablement, un peu de Satoshi Kon.
02:38Un homme discret, mais un cinéaste immense qui, en moins de 15 ans de carrière, est entré
02:44dans la légende.
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