Sébastien Lecornu : «Il y a toujours eu un débat entre une droite sociale et libérale»

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il y a 15 heures

Sébastien Lecornu : «Il y a toujours eu un débat entre une droite sociale et une droite plus libérale».

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00:00Monsieur le Premier ministre, que répondez-vous à ce qui vous reproche de céder à une politique de gauche

00:04parce que le signal qui a été envoyé que la suspension de la retraite de la part de certains partis de droite

00:09c'est que vous vous rapprochiez de la gauche, qu'est-ce que vous répondez à ça ?

00:12Je suis un homme de droite et en fait il y a toujours eu un débat au sein de la droite

00:17entre une droite sociale populaire et une droite plus libérale.

00:21Deuxième des choses, j'appartiens et j'ai appartenu à un gouvernement qui a porté ces réformes des retraites.

00:25Troisième chose, j'ai dit que moi-même je n'étais pas favorable à la suspension

00:30mais je suis favorable au débat.

00:32Parce que vous voyez bien que l'absence de débat ouvert et transparent crée une tension.

00:39On ne peut pas dire que des partis politiques légitimes, des syndicats qui sont légitimes dans le pays

00:44et qui contestent encore cette réforme des retraites, on ne peut pas leur dire que circuler n'a rien à voir.

00:49Si on est démocrate, on n'a pas peur du débat.

00:50Y compris pour répondre à votre question sur comment tout ça doit être financé.

00:53en transparence devant le peuple français.

00:56Après, sur la question gauche-droite, je serai prudent.

01:01Parce qu'une fois de plus, si on va jusqu'au bout, une partie de la droite dit

01:05attention, nous on veut de la capitalisation, on veut au fond mettre un peu de fonds de pension à la française.

01:12C'est une idée, pas forcément la mienne d'ailleurs, mais c'est une idée.

01:15Vous avez ceux qui vont dire nous on est attaché à notre système universel par répartition.

01:19Mais enfin si on y est attaché par définition, il faut travailler plus.

01:21C'est une autre idée. D'autres vont dire enfin, non mais nous on veut un système encore plus libre,

01:27dans lequel la responsabilité individuelle de chaque assuré est interrogée,

01:32dans lequel c'est le nombre de trimestres qui fera la pension de retraite.

01:36Donc au fond, enfermer le sujet sur du gauche-droite, je ne le recommande pas,

01:39parce que très très vite ça peut réveiller à mon avis d'autres sensibilités.

01:43Moi je l'ai déjà dit publiquement, j'ai été inspiré par la figure de Philippe Séguin,

01:48et bien des fois, y compris dans la majorité présidentielle sortante,

01:53ou au sein de Renaissance, j'ai parfois été plus à gauche que certains camarades

01:57qui eux étaient schtroskaniens.

01:59C'est une réalité.

02:00Donc l'histoire des sensibilités politiques, il faut la regarder avec beaucoup de nuances,

02:04et je n'irai pas à réinventer du gauche-droite sur une question au fond

02:07qui est à mon avis beaucoup plus sociale.

02:10Et comme je crois à la démocratie sociale et au paritarisme,

02:13j'ai aussi pris cette décision de proposer la suspension

02:16pour permettre aussi aux partenaires sociaux de se remettre autour de la table.

02:20Et ça, j'en attends beaucoup, parce que vous voyez bien que ça te permettra

02:23de traiter d'autres sujets que les retraites, y compris la question du travail,

02:27la question des revenus du travail, la question de la quantité de travail

02:30par française et par français, la question de la quantité de travail dans le pays.

02:34Autant de sujets que les partenaires sociaux doivent traiter.

02:37Et on ne va pas attendre la présidentielle pour le faire,

02:38et au contraire, ces travaux permettront de nourrir la future campagne présidentielle.

02:42Je pense que c'est le devoir du gouvernement que de permettre cela.

02:47N'ayons pas peur des idées des uns et des autres.

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