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  • il y a 4 semaines

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00:00Dans mon éditorial, j'évoquais l'interview ce matin par Sonia Mabrouk de Laurent Nunez, le nouveau ministre de l'Intérieur.
00:06J'évoquais notamment l'excellence des questions de Sonia Mabrouk, parce qu'il se trouve que M. Nunez était il y a deux jours sur une autre antenne,
00:11récompensé aux questions d'un autre confrère. Il avait estimé que le nombre de clandestins sur notre pays était entre 200 et 300 000.
00:17Et puis, face aux questions poussées, comme toujours, et précises de Sonia, il a lâché un autre chiffre, 700 000. Écoutez cette séquence.
00:26Il y a plusieurs sources. D'ailleurs, mes prédécesseurs ont donné des chiffres qui n'étaient pas les mêmes. Vous l'avez noté également.
00:31Oui, M. Darmanin a parlé en 2021 de 700 000 clandestins.
00:35C'est exactement ça. Et puis, une autre fois, il a donné une fourchette entre 600 et 900 000. Mon prédécesseur avait parlé d'un demi-million, 500 000.
00:41On est loin des 200 000.
00:42Si on travaille de manière sérieuse, et nous l'avons fait, je connais évidemment le chiffre, je le connais.
00:47Alors, donnez-y ce matin.
00:48Si on travaille sur l'aide médicale d'État, et qu'on extrapole, le nombre, l'estimation d'étrangers en situation irrégulière dans notre pays, elle est de 700 000.
00:58Voilà, 700 000. On est passé de 200 000 à 700 000 en 48 heures. C'est magique.
01:04500 000 clandestins en plus en 48 heures, ça fait quand même un certain nombre.
01:09Et surtout, il a expliqué que c'était pour ne pas provoquer de polémique qu'il avait dit cela.
01:13Oui, et pour ne pas provoquer de polémique non plus, il ne fait pas de lien entre l'immigration et l'insécurité, contrairement à Gérald Darmanin.
01:21Il refuse de faire le lien. Et puis, Laurent Nunez explique qu'il n'utilisera pas le même vocabulaire que Bruno Rotaillot, parce qu'il est un humaniste.
01:30Oui, mais il a le droit.
01:30Oui, mais il a le droit. Mais Bruno Rotaillot n'était pas un humaniste ?
01:33Ah non, mais c'est pas ce que je dis. Je dis qu'il a le droit de ne pas reprendre tous les termes des autres.
01:36Ah mais il fait ce qu'il veut.
01:38Mais il explique.
01:39Mais moi, parce que mon problème, c'est les chiffres, en fait.
01:40Il ne reprendra pas le...
01:41C'est pas la sémantique, c'est les chiffres.
01:43Si, c'est important la sémantique.
01:44Oui, mais les chiffres, c'est mieux.
01:45Submersion migratoire, c'est important.
01:46Les chiffres, c'est mieux.
01:47Quand François Béroud parle de submersion migratoire...
01:50Ah mais excusez-moi, quand on nous dit que ça n'existe pas, il n'y a pas de lien immigration-insécurité, c'est le cœur du sujet.
01:57Submersion ou pas submersion, ça m'intéresse.
01:59Lien, insécurité, immigration, ça m'intéresse.
02:02Et tout ça, en fait, est du même ordre.
02:04Et ensuite, dire qu'il y a 200 000 clandestins, finalement non, il y en a 700 000.
02:08Tout cela est du même ordre.
02:11Et quand on voit donc Laurent Nunez, ce matin, qui est sans doute un très bon préfet,
02:16qui a été un très bon préfet, très bon serviteur de l'État,
02:19mais on voit que ce n'est pas un homme politique.
02:20Contrairement, par exemple, à Gérald Darmanin, qu'on a écouté à l'instant.
02:23Ça fait que dix jours qu'il est nommé.
02:25Ils sont eu un peu de temps.
02:26Joseph, Julien Drey et Guillaume.
02:27Et Rachel.
02:28Pour se renchérir sur ce que vient de dire Gauthier,
02:31il y a un mot, moi, qui m'a frappé.
02:32C'est pour expliquer qu'il ne prenait pas cette sémantique de submersion migratoire.
02:37Alors d'abord, il a commencé par vouloir dire que ce mot lui-même était vénement entaché.
02:43Oui, parce que c'est un humaniste.
02:44Sonia Mavou a dit oui, mais c'est M. François Bayrou qui l'a.
02:47Alors à ce moment-là, bon, il est reparti dans l'autre sens.
02:49Et en fait, c'est au nom de la diversité.
02:52Le mot a été employé.
02:54Diversité ?
02:55Diversité.
02:55C'est au nom de la diversité.
02:56Justement, parce que c'est un homme de gauche.
02:59Il a dit que la France s'est construite grâce à la diversité.
03:01Parce que c'est un homme de gauche, Laurent Nunez.
03:03C'est la réalité.
03:05Voilà, c'est pique.
03:06C'était la diversité.
03:07Très drôle, je reviendrai.
03:08Bon, alors d'abord, premièrement, être un humaniste, ce n'est pas une tare.
03:12Ah, c'est pas ce que j'ai dit.
03:13Je dis qu'il sous-entend que ses prédécesseurs ne l'étaient pas.
03:1530 secondes, être humaniste, ce n'est pas une tare.
03:17On est bien d'accord.
03:17Deuxièmement, refuser d'utiliser certains termes parce qu'ils ont des connotations,
03:22on peut le comprendre politiquement,
03:24parce qu'après, il peut y avoir des, je dirais, des surexpositions sur un certain nombre de termes.
03:31Maintenant, il y a deux choses.
03:33Dire qu'il y a un lien entre insécurité et immigration, c'est une réalité.
03:36Et elle est incontestable.
03:38Dire que toute l'immigration se réduit à l'insécurité,
03:41que l'insécurité ne se réduit qu'à une question migratoire, c'est une erreur.
03:44Bien sûr.
03:46Mais ça ne fait pas lien.
03:47Donc, c'est pour ça que je pense qu'il aurait dû nuancer les choses.
03:50Alors après, sur les chiffres, je dis honnêtement,
03:51là, sur les chiffres, j'étais, j'avais vu chez M. Darius Rochebin,
03:55je m'ai dit, j'aime beaucoup, moi, Laurent Nunez,
03:57en voile, j'assume, parce que je sais que c'est un grand flic qui connaît la maison,
04:00et je me dis, mais qu'est-ce qui s'est passé ?
04:02Parce que les chiffres, on les connaît.
04:04Tout le monde sait que c'est autour de...
04:05Ça varie entre 600 et 700 000.
04:08Ça fait des années.
04:09Ça n'a pas beaucoup changé, malheureusement.
04:10D'accord.
04:11Donc, on se contorsionne, mais on ne veut pas dire la vérité,
04:13parce que ça peut créer la polémie.
04:15Oui, mais c'est une erreur.
04:15Je pense qu'il vaut mieux dire, pour l'instant,
04:16on n'arrive pas, on n'a pas encore trouvé les formules,
04:19et par ailleurs, bon, voilà...
04:20C'est surtout une erreur de casting.
04:22Alors, Rachel, on ne sait pas, attendez, on ne sait pas.
04:24Moi, je suis Rachel Kahn et Guillaume Perrault.
04:26Pardonnez-moi, quand on l'entend, c'est d'accord, c'est d'accord.
04:28Non, mais c'est l'initent.
04:29Non, parce que sur les autres questions, il est compétent,
04:31il connaît la police, il a la confiance des corps de police,
04:33et vous verrez que sur ça...
04:34Et sur le terrorisme, il est un peu sous-tendant,
04:36c'est un poste politique.
04:38Joseph, il a été un très grand flic, sans doute un très bon préfet,
04:41un ministre de l'Intérieur.
04:42Je vais vous dire une chose, il a été un très bon préfet,
04:44notamment dans l'affaire des Gilets jaunes.
04:46Heureusement qu'il était là par rapport à celui de l'Intérieur,
04:49qui lui faisait une importation.
04:50Et nous, on est bien tranquille, assis dans notre plateau au chaud.
04:54Eux, ils ont des décisions extrêmement lourdes à prendre,
04:56toutes les deux secondes, dans ce ministère.
04:58Mais après, être ministre,
05:00et travailler ses interviews,
05:02et ses éléments de langage,
05:04et cette manière de communiquer,
05:06ce n'était pas forcément son poste d'avant.
05:09Et là, je suis assez d'accord avec ce que disait Joseph.
05:11Le moment où il est face à Sonia Mabrouk,
05:14et qu'elle lui donne une leçon...
05:15Elle est excellente, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
05:16Oui, mais il lui donne une leçon de diversité.
05:20C'est énorme !
05:21Il lui explique, parce que c'est clair.
05:23Moi, j'ai vraiment un gros problème avec ça, vraiment.
05:26Guillaume Perrault.
05:27Alors, dans sa première intervention,
05:30parce qu'il y en a eu plusieurs sur le sujet,
05:32ce qui m'a frappé, c'est que quand il était gêné sur le chiffre,
05:35il ne voulait pas en donner,
05:36mais on a l'impression qu'il revendiquait le droit
05:40de ne pas donner de chiffres pour ne pas nourrir de polémiques.
05:42Il me semble qu'il a eu une formule de...
05:43C'est exactement ça.
05:44C'est l'ordre-là.
05:45Et là, il ne faut pas vous entendre.
05:47Mais ce n'est pas possible.
05:48Il faut évidemment donner des chiffres
05:50s'ils sont étayés, factuels, rigoureux.
05:52C'est la moindre des choses
05:54qu'à d'être transparent sur une question comme ça.
05:56Donc, aujourd'hui, un membre du gouvernement,
05:58je veux croire que c'est une maladresse,
06:00mais c'est peut-être aussi un réflexe, quand même.
06:01Un réflexe qui consiste à refouler
06:03toute information gênante.
06:05C'est la matrice idéologique.
06:07Non, moi, je crois que...
06:08Je vais aller un mot,
06:09parce qu'après, je vous donne des nouvelles DLR.
06:10Je pense, je vais aller très vite.
06:12Jusqu'à maintenant,
06:14le préfet, il avait sa liberté de parole.
06:16Le ministre, ce n'est pas compliqué.
06:18Et je pense que ce que doit faire M. Mouniès,
06:20c'est regarder son cabinet.
06:21Je suis à peu près certain
06:22qu'un conseiller lui a dit, avant,
06:24ne donnez pas à M. le ministre de Chiffre
06:26parce que ça va être une polémique.
06:27Et lui, comme s'il débute dans ce jeu politique,
06:30il a fait la bêtise
06:31parce qu'il le connaît parfaitement, le chiffre.
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