Incarcération de Nicolas Sarkozy : «Il faut s'inquiéter des conditions de détention de l'ancien chef de l'Etat» estime Gauthier le Bret»

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00:00Europe 1. Pascal Proué-Vou.

00:02Nicolas Sarkozy sera en prison demain.

00:05Cette phrase est absolument sidérante.

00:08Jamais dans l'histoire de la République française,

00:09un ancien chef de l'État n'a dormi derrière les barreaux.

00:16C'est-à-dire que dans l'histoire de la République française,

00:19est-ce qu'on met Philippe Pétain dans la République

00:22ou est-ce qu'on met Vichy en dehors de la République ?

00:25Et Vichy était en dehors de la République.

00:27Vichy, ce n'était pas la France.

00:28Mais les deux seuls chefs d'État qui ont dormi en prison,

00:31c'est Louis XVI et c'est Philippe Pétain.

00:34Il a été condamné, vous le savez, à 5 ans de prison.

00:36Un rassemblement de soutien est prévu demain matin

00:38dans le 16e arrondissement de Paris.

00:40C'est à la demande de ses enfants.

00:41Ce n'est pas du tout un rassemblement politique.

00:43C'est Louis, Pierre et Jean, les fils de Nicolas Sarkozy,

00:47qui ont convié quelques amis.

00:49Ce n'est qu'un rassemblement de soutien amical, bien évidemment.

00:54Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin,

00:56a indiqué qu'il irait le voir en prison.

00:58S'inquiétant des conditions de sécurité lors de sa détention,

01:02Figaro, Nicolas Sarkozy a confirmé

01:03qu'il emporterait le conte de Montecristeux en deux volumes

01:06et la biographie de Jésus par Jean-Christian Petit Fils.

01:10Quatre proches de Nicolas Sarkozy se sont exprimés dans une tribune.

01:13François Barouin, Philippe Briand, Christian Jacob et Renaud Muselier

01:16qui ont adressé une lettre ouverte à l'ancien président.

01:18Nous savons combien tu aimes la France.

01:20Lettre à notre compagnon Nicolas Sarkozy.

01:22Dans une famille, c'est souvent quand l'heure est grave

01:24que l'un des membres est touché, que l'on se dit

01:26peut-être enfin des choses, car c'est cela

01:28dont il est question de notre famille, de celle

01:30du RPR,

01:32de l'entre-nous. On a écouté

01:34Emmanuel Macron tout à l'heure, on peut peut-être

01:36l'écouter à nouveau.

01:37Sur Nicolas Sarkozy, j'ai eu des

01:40propos publics toujours très clairs

01:42sur l'indépendance de l'autorité

01:44judiciaire dans le rôle qui est le mien,

01:46mais il était normal que, sur le plan

01:48humain, je reçois 20 de mes prédécesseurs dans ce

01:50contexte. Et puis Gérald Darmanin

01:52s'est également exprimé, c'était ce matin, sur

01:54France Inter. J'irai le voir d'ailleurs en prison

01:56comme garde des Sceaux, j'irai m'inquiéter.

01:58Vous irez voir Nicolas Sarkozy en prison ?

02:00Je m'inquiéterai de ses conditions de sécurité

02:02si Nicolas Sarkozy demain... Est-ce que vous irez le voir au parloir

02:04pour discuter avec lui, comme vous êtes allé dans son bureau

02:06au milieu de la justice ? Le ministre de la justice

02:07peut aller voir n'importe quelle prison et n'importe

02:10quel détenu quand il le souhaite, parce qu'il doit garantir

02:12le bon fonctionnement du service public comme je le fais.

02:14Vous n'y allez pas spécialement pour d'autres ?

02:15J'y vais trois fois par semaine.

02:16Moi j'ai été voir mon père en prison.

02:21Il a fait plusieurs mois de préventive à

02:23la maison d'arrêt de Valenciennes quand j'avais 18 ans.

02:25Je sais le choc que c'est de voir son père au parloir.

02:28C'est vrai qu'il y a une authenticité

02:29et une sincérité chez

02:31Gérald Darmanin et puis une loyauté

02:33qu'il faut saluer. Et puis la polémique

02:35que certains essayent de faire naître. Gérald Darmanin

02:37garde des Sceaux va aller voir

02:39l'ancien président qui est

02:41incarcéré. Au nom de quoi il n'irait pas le voir ?

02:43Oui, excusez-moi, Nicolas Sarkozy

02:45ne sera pas un détenu comme un autre.

02:47Déjà pour des raisons ne serait-ce que de sécurité.

02:50Et évidemment qu'il faut se soucier

02:51de la sécurité de l'ancien président.

02:54Et évidemment que ça doit être une préoccupation

02:55du ministre de la Justice. Je vois bien

02:57l'espèce de ton qu'on

02:59utilise pour essayer de faire naître une polémique.

03:01Gérald Darmanin va privilégier

03:03Nicolas Sarkozy. Oui, il ne va pas aller rendre visite

03:05à tous les détenus les plus dangereux de France.

03:07Nicolas Sarkozy, c'est un ancien président de la République.

03:09Vous ramenez tout au fait que ce soit l'ancien

03:11président de la République. Ce n'est pas tellement ça qui est choquant.

03:13Non, mais si sa culpabilité avait été

03:15prouvée, président de la République,

03:18ancien président de la République, ou peu importe,

03:20ça ce n'est pas le sujet.

03:21Ce qui est très choquant, c'est que la culpabilité

03:23n'est pas avérée.

03:25Et si ça avait été un grand criminel

03:27qui lui était président de la République...

03:30Oui, bien sûr.

03:31C'est ça qui est choquant.

03:32Il y a un premier jugement.

03:33Qui est-ce qu'il est ? Mais il est, à l'heure actuelle,

03:36présumé innocent.

03:37C'est ça qui est choquant.

03:38Et moi, j'ai une pensée vraiment...

03:39Mais c'est que ça soit aussi un ancien président de la République.

03:40Je suis désolé.

03:41Mais il y a des gens présumés innocents en prison.

03:43Il y a des gens qui présument innocents en prison.

03:45On s'en fiche de sa fonction présidentielle d'avance.

03:47Non, on ne s'en fiche pas du tout.

03:48Non, non.

03:48Ce qui est vraiment problématique.

03:49Pour l'image de la France demain, on ne s'en fiche absolument pas.

03:51C'est le problème judiciaire qui se pose aujourd'hui.

03:52Et moi, j'ai une pensée pour sa fille Julia

03:53qui fête son anniversaire, qui fête ses 14 ans.

03:55Bien sûr.

03:55Et qui, apparemment, déjà ne va plus à l'école depuis quelques jours

03:59parce que c'est trop dur pour elle d'aller à l'école.

04:01Vraiment, on pense très très très fort à elle

04:03qui, le jour de son anniversaire, voit son papa partir derrière les barreaux.

04:08C'est hyper traumatisant.

04:09Gérard Carrero.

04:10Oui, sur Nicolas Sarkozy, déjà vous parliez de la relation avec M. Darmanin.

04:16Moi, je me souviens, il y a 20 ans, de Nicolas Sarkozy,

04:22dans toute sa splendeur, si j'ose dire, dans toute sa majesté,

04:25et Darmanin était son collaborateur proche.

04:28Et j'ai senti vraiment, dès le début,

04:31alors à l'époque, on disait, ah bah oui, Darmanin,

04:34c'est vraiment le collaborateur, c'est lui qui porte là,

04:37qui porte éventuellement son discours, sa serviette, etc.

04:41C'était bien au-delà de ça.

04:43Il y avait vraiment une affection, réciproque d'ailleurs,

04:47entre Darmanin et Sarkozy.

04:48Et je suis fier pour Darmanin aujourd'hui,

04:51qu'il manifeste au moment où ce n'est plus la majesté.

04:55Je trouve que c'est très bien.

04:56Ça, c'est le premier point.

04:57Le deuxième point, moi, je n'ai jamais caché mes sentiments.

04:59J'ai été Sarkozy, j'ai voté pour Nicolas Sarkozy.

05:02Je ne veux pas raconter l'histoire.

05:04On est ici dans une émission où on se dit les choses.

05:07Donc, je suis un ancien Sarkozy et je suis écoeuré.

05:09Je ne supporte pas cette image dont certains vont se gaver de cette image

05:21parce que c'est l'image de l'humiliation.

05:24La France Rachoumise n'arrête pas de le faire depuis des jours et des jours.

05:27Il y a encore mal un panneau.

05:28Peut-être ne restera-t-il qu'une petite semaine, trois jours,

05:32une semaine, deux semaines en prison.

05:33Mais c'est l'humiliation et ce sera tous ceux qui ont voulu.

05:39C'est la vengeance des médiocres.

05:41C'est l'humiliation des petits.

05:43Et je trouve que moi, ça me scandalise.

05:45Et je ne le dis pas seulement parce que je suis.

05:48J'ai été à un moment donné de ma vie.

05:49Et c'était très important ce moment pour moi.

05:51C'est le moment où, après avoir fait la moitié de ma vie,

05:5440 ans à gauche, je suis passé politiquement à droite

05:58pour des raisons fort fortes.

06:05Ce n'était pas par plaisir,

06:06mais c'était parce que je ne me reconnaissais plus dans la gauche.

06:09Et je me suis reconnu dans ce jeune ministre à l'époque

06:12que j'avais connu avec Balladur et qui ensuite...

06:15Donc, c'est à la fois l'ancien Sarkozy,

06:18mais c'est le français.

06:20Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui n'aimaient pas Sarkozy,

06:23qui parfois se moquaient un peu de lui,

06:25ou qui, en tout cas, ne votaient pas pour lui,

06:27mais qui doivent être, comme moi, écoeurés

06:29de le voir, peut-être, avec les bracelets au poignet.

06:36Ça, ce n'est pas tolérable pour notre République.

06:39Bon, demain, de toute façon, il y aura une demande de mise en liberté

06:41et il faudrait qu'elle soit audiencée assez vite.

06:46En tout cas, c'est ce que voudront ces avocats

06:48pour qu'ils puissent, dans trois semaines, un mois,

06:50pourquoi pas, sortir.

06:51Le sujet, c'est Noël.

06:52Est-ce que les juges vont oser laisser Nicolas Sarkozy

06:55en prison à Noël ?

06:57Voilà la question qu'on aura le droit de se poser.

06:59Et moi, j'attends de voir la réaction des juges

07:01à ce moment-là, parce que c'est très symbolique.

07:03Demande de remise en liberté, alors qu'il a fait appel,

07:06alors qu'il est présumé innocent,

07:07et alors qu'il n'est un danger, évidemment, pour personne.

07:09Là, ça serait la double humiliation, quand même.

07:10Oui, ça montrerait, ça serait signé, si vous voulez.

07:13Ça serait signé, absolument.

07:13Ça serait signé, oui.

07:15Oui, absolument.

07:15Écoutez, il y a quelque chose qui va être sidérant demain,

07:21parce que vous allez avoir tous les médias français,

07:24peut-être même...

07:25Et internationaux.

07:26...qui vont être là, donc, à 8h30, il y a un rassemblement.

07:29Je sais que Nicolas Sarkozy est attendu à 10h à la santé.

07:32Donc, vous allez avoir une sorte de mise en scène,

07:36où les télévisions vont sans doute suivre,

07:39vont suivre le président, l'ex-président de la République,

07:41se dirigeant vers la santé.

07:43Il sera dans sa voiture, j'imagine.

07:46Sauf s'il souhaite lui-même...

07:49Nicolas Sarkozy dit qu'il ne se cachera pas,

07:52donc il y va lui-même,

07:55tel... il ne demande aucun régime de faveur,

07:58il a quelques inquiétudes sur sa sécurité,

08:00donc, c'est pour ça, d'ailleurs, que Gérald Darmanin

08:03ira précisément à la présidente de la santé,

08:06pour voir, il est avec...

08:07Il y a un enjeu majeur pour la direction de la santé,

08:09de tout faire pour que Nicolas Sarkozy soit en sécurité,

08:13mais elle est belle image de la France,

08:15c'est-à-dire que le week-end, donc, cambriole le Louvre,

08:17et la semaine, on met un ancien président derrière les barreaux.

08:20On rayonne, on rayonne à l'international.

08:22Non, mais je pense que ceux qui souhaitent le chaos

08:25sont satisfaits de cette image-là,

08:29et d'autres qui ont un peu le sens des responsabilités,

08:32peut-être, comprennent bien le danger

08:34et le délitement qui puisse exister,

08:38parce qu'on n'est pas loin du tout ce pourri,

08:40en disant cela.

08:42C'est-à-dire qu'on envoie ce message,

08:43en disant, finalement,

08:44tout le monde est plus ou moins coupable

08:47ou plus ou moins pourri dans le monde politique.

08:49Ce n'est pas le cas.

08:50Pas d'argent ni bien dans la campagne de 2007,

08:51a dit la justice,

08:52pas de pacte de corruption,

08:53pas d'enrichissement personnel.

08:54Merci à mes Tipeurs,

08:55merci à mes Tipeurs et souscripteurs.

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