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  • há 7 semanas
Daycare for pre-school children has been undergoing extensive privatisation in France for years - paradoxically with massive state subsidies. Every year, private daycare providers receive 1.3 billion euros from the French taxpayer. But where is all this public money going?
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00:00A CIDADE NO BRASIL
00:30A CIDADE NO BRASIL
01:00A CIDADE NO BRASIL
01:29Nos groupes privés de crèche trafiquent pour gagner plus d'argent sur le dos de nos enfants.
01:38Une fois que ce moulin est en marche et que des grandes entreprises ont une emprise sur le marché,
01:47c'est très difficile de retourner en arrière.
01:50CIDADE NO BRASIL
01:59Si on peut éviter ce jeu de cache-cache et répondre aux questions de façon un peu plus transparente,
02:16je pense que ce serait dans l'intérêt de...
02:31M. Martinet a raison, vous répondez sous serment.
02:33Officiellement, ce n'est pas un procès.
02:37Mais devant les députés, les patrons des 4 plus grandes entreprises françaises de crèches privées
02:42sont contraints de lever le voile sur certaines de leurs pratiques financières.
02:47Qu'est-ce qu'on fait de l'argent public ?
02:49Je vais vous dire ce qu'on fait de l'argent public sur un mode assez clair.
02:53On ne se verse pas de dividendes.
02:55On a des salaires qui sont très raisonnables, volontairement.
02:59La rentabilité d'aujourd'hui, vous avez été communiqué par Xavier Ouvras et Vincent Mulan,
03:03elle a 3% avant impôts.
03:05Alors, la rentabilité actuellement, elle est entre 0 et 1%.
03:13La rentabilité nette.
03:14En France ?
03:15Oui, mais à peu près aussi à l'étranger.
03:17Donc on vous a donné un tableau avec les 10 dernières années,
03:20on oscille entre moins 2 et plus 2% de résultats nets.
03:23D'accord ? Donc rien d'extravagant.
03:26Des résultats financiers plutôt modestes,
03:28comparés au succès salué en grande pompe par le monde du business français.
03:35Quand vous interrogez les dirigeants de ces grands groupes de crèches
03:39pour leur demander combien d'argent ils gagnent,
03:41ils vous disent « on n'en gagne pas ».
03:43Ils vous disent « nos entreprises ne versent pas de dividendes aux actionnaires,
03:47nos marges sont extrêmement faibles ».
03:49Bref, à force de poser ces questions et d'avoir ces réponses,
03:52on se demande si on n'est pas dans un secteur philanthrope
03:54où tous ces acteurs, tous ces fonds d'investissement arrivent,
03:57mais il n'y a pas de bénéfice qui est dégagé.
03:59Il y a la question de la marge, mais en réalité, au-delà de ça...
04:04Sarah Tanzili est la rapporteure de cette commission.
04:07Cette centriste libérale n'est pas vraiment du même bord politique
04:11que William Martinet,
04:13mais elle aussi va s'étonner des déclarations de ses dirigeants.
04:16On a regardé, en fait, vous savez, les bilans comptables
04:21qui sont rendus publics de ces structures,
04:24et on a constaté qu'effectivement, en tout cas,
04:28sur plan comptable, ce n'étaient pas des structures qui faisaient des résultats.
04:32Il y en a même certaines qui cumulent sur plusieurs années du déficit.
04:37Et donc on s'est posé la question de se dire « mais alors, quel est l'intérêt ? »
04:42On enquête un petit peu plus, on creuse,
04:44et là, on se rend compte qu'il y a des mécanismes
04:47qui permettent de créer de la rentabilité d'une autre façon.
04:50« Vous nous avez dit, nous avons une seule SCI. »
04:53Ces dirigeants ont en effet trouvé une astuce
04:55pour s'enrichir personnellement.
04:58Ils vont se servir de leur crèche
05:00pour se constituer un vaste patrimoine immobilier.
05:03« Effectivement, ce qu'on a pu constater,
05:12c'est que c'est un point commun à ces quatre grands groupes.
05:17Ils sont potentiellement propriétaires de sociétés civiles immobilières
05:23qui détiennent du patrimoine immobilier
05:26qui est occupé par leur groupe privé. »
05:29« Oui, nous avons une foncière immobilière
05:32qui détient des SCI, quasiment une par structure.
05:36Elle est propriétaire aujourd'hui de 49 murs de crèches Babylou. »
05:40« Et moi, à titre personnel,
05:42donc via, on ne sait pas forcément que des SCI,
05:44ça peut être une SARL ou une SAS,
05:46j'en détiens 25. »
05:47« Et le mécanisme des SCI qui, si on essaye de le résumer,
05:52revient à dire qu'il y a d'un côté le grand groupe de crèches
05:55qui ne fait pas forcément des excédents extraordinaires,
05:58mais ce groupe de crèches, avec de l'argent public,
06:00encore une fois, paye des loyers à des SCI
06:03pour accueillir les établissements,
06:05des loyers qui peuvent être très élevés,
06:07avec parfois des soupçons que ces loyers
06:09soient au-dessus du prix du marché dans le secteur.
06:11Et qui sont les propriétaires de ces SCI
06:14qui encaissent les loyers,
06:15eh bien, ce sont les dirigeants des grands groupes de crèches.
06:18Et donc, la boucle est bouclée.
06:19On a un mécanisme qui permet,
06:21à travers des SCI et à travers de l'immobilier,
06:24de capter de l'argent public
06:25et de créer de la rentabilité,
06:27en tout cas, de créer de l'enrichissement pour ces dirigeants,
06:29tout en affirmant en même temps que
06:31le groupe privé de crèches, lui,
06:33ne gagne rien ou si peu.
06:35Les collègues ici présents
06:37vous interrogent individuellement sur les structures
06:40pour qu'on découvre qu'elles existent.
06:42Ce qui est quand même, vous le reconnaîtrez,
06:44un vrai problème quand on prête serment.
06:46Moi, j'ai particulièrement, je vous le dis,
06:48été choquée par le fait
06:52que l'ancien président de People and Baby
06:57était propriétaire du siège social de l'entreprise
07:03qui était situé à Avenue Hoche à Paris.
07:06Enfin, moi, je suis très surprise
07:07qu'on choisisse d'installer un siège social
07:11dans les quartiers les plus lupés de Paris.
07:15Et comme par hasard,
07:16le propriétaire du bâtiment,
07:19c'est le président de la structure.
07:21Détenu par une SCI que nous avons...
07:24Le fondateur de la société People and Baby
07:27va néanmoins oublier de préciser ce jour-là aux députés
07:30que l'une de ces sociétés immobilières
07:33est installée sur l'île paradisiaque de Saint-Barthélemy.
07:38Il bénéficie, à ce titre,
07:40de cadeaux fiscaux supplémentaires.
07:42Pas d'impôts sur le revenu,
07:44ni d'impôts sur la fortune.
07:46Pas de TVA,
07:48ni de droits de succession.
07:49L'enrichissement personnel
07:56est décidément un tabou
07:58pour ses patrons de crèches privées.
08:01William Martinell a bien compris.
08:03Et il va notamment s'intéresser
08:04aux ventes d'actions effectuées par ses dirigeants
08:07lorsque les fonds d'investissement
08:09ont fait leur entrée au capital de ses entreprises.
08:13En 2020,
08:14Antin Infrastructure Partners
08:16rentre au capital,
08:18devient majoritaire,
08:19alors Antin Infrastructure Partners,
08:20pour ceux qui ne savent pas,
08:21c'est un fonds d'investissement
08:22qui est coté en bourse
08:23et qui investit
08:24dans les pipelines en mer du Nord,
08:26dans la fibre optique aux Pays-Bas,
08:28dans les gares ferroviaires en Italie
08:29et il se trouve dans les crèches en France.
08:32À titre personnel,
08:33le fait d'avoir cédé vos actions,
08:35combien vous a rapporté
08:37cette entrée au capital
08:38de Antin Infrastructure Partners ?
08:41Nous n'avons rien à vous cacher.
08:43Nous sommes transparents
08:44depuis le premier jour.
08:46Nous allons répondre à votre question.
08:47Mais comprenez que pour des raisons
08:50de secret des affaires
08:52et de respect de la vie privée
08:54et familiale,
08:56nous proposons et nous demandons
08:57de répondre à cette question
08:58sous huis clos
08:59avec une non-inscription au rapport,
09:02s'il vous plaît.
09:05Une non-inscription au rapport ?
09:06Vous allez nous l'écrire ?
09:07Non, on vous demande
09:08de ne pas mentionner cette information
09:10dans le rapport.
09:10Vous nous le communiquez par écrit ?
09:11Monsieur vous...
09:13Au huis clos ?
09:14Au huis clos, on vous propose.
09:15On peut en parler maintenant.
09:16Il n'y a aucun problème.
09:17Mais au huis clos.
09:18Ils n'ont pas donné l'information
09:20à la commission.
09:21Le président de la commission
09:23n'a pas exigé
09:25qu'il donne cette information.
09:27Et résultat,
09:29c'est à travers le fonds d'investissement
09:31qui a racheté leurs actions
09:32qu'on a une estimation
09:34du gain qu'ils ont eu,
09:37qui est de l'ordre
09:37de plusieurs centaines
09:39de millions d'euros.
09:43Cette vente d'actions
09:44a finalement rapporté
09:45aux frères Karl
09:46près de 400 millions d'euros,
09:49leur permettant à l'époque
09:50de faire leur entrée
09:52dans le prestigieux classement
09:53des 500 plus grandes fortunes
09:55de France.
09:57En mai 2024,
09:59la commission d'enquête
10:00publie le bilan
10:01de ces investigations.
10:03Elle préconise notamment
10:04un encadrement plus strict
10:05des crèches privées en France.
10:09Des recommandations
10:10balayées quelques semaines
10:12plus tard
10:12par la dissolution
10:13de l'Assemblée nationale.
10:17En Allemagne aussi,
10:19l'argent public
10:20coule à flot
10:21dans le monde merveilleux
10:22des crèches privées.
10:25L'État
10:26et les collectivités locales
10:28y prennent à leur charge
10:2980%
10:30des frais quotidiens
10:31d'une crèche.
10:34Les géants français
10:35du secteur
10:36ont tout de suite
10:37flairé la bonne affaire.
10:38Dès 2015,
10:40ils se lancent
10:41à la conquête
10:42de ce nouveau marché
10:43comme ici
10:44à Munich.
10:45Le patron de Babylou,
10:47Rodolf Karl,
10:48a même un temps
10:49déménagé sur place
10:50pour prendre en main
10:51les opérations.
10:51« Je n'avais jamais appris
10:52l'allemand,
10:53page blanche,
10:54personne ne m'attend
10:55et restart.
10:56Bon, ça a fonctionné,
10:57on est leader en Allemagne
10:58aujourd'hui,
10:59on fait presque 100 millions
11:00de chiffres d'affaires
11:01maintenant en Allemagne.
11:01Conseiller du gouvernement
11:02même à un moment.
11:03Tout à fait.
11:04Parce que la politique
11:04de la petite enfance
11:06est un vrai sujet.
11:07Rodolf Karl peut afficher
11:09son plus beau sourire.
11:11Il manque 400 000 berceaux
11:13outre-Rhin
11:14et ce sont des groupes
11:15comme le sien
11:15qui se partagent le gâteau.
11:17Parmi les victimes
11:26de cette pénurie,
11:27Alexandra
11:28et son mari Joshua.
11:31Comme de nombreuses
11:31familles municoises,
11:33le couple a cru
11:34ne jamais parvenir
11:35à faire garder
11:36leur fille,
11:37Léa Marie.
11:42Alors,
11:43dans notre constellation,
11:45je voulais
11:45dann auch Vollzeit
11:46wieder in den Beruf
11:47hineingehen,
11:49damit wir auch
11:50gut aufgestellt sind
11:51finanziell,
11:52uns das Leben
11:53auch leisten zu können.
11:58Wir haben uns
11:58beim Kita-Finder
11:59angemeldet
12:00und wir haben
12:03lange gewartet.
12:04Also man war
12:05richtig so
12:05ein bisschen in Panik.
12:08Ja,
12:08wie machen wir das?
12:09Wie würden wir
12:10uns entscheiden?
12:11Und dann haben
12:12mein Mann und ich
12:13die
12:14die Einrichtungen
12:16angeschrieben,
12:17angerufen,
12:19gesehen,
12:19wann gibt es
12:20einen Tag
12:21der offenen Tür,
12:22kann man
12:22einen Termin
12:23vereinbaren,
12:25um sich vorzustellen.
12:27Also die
12:28Wochenenden,
12:29das war einfach
12:30das,
12:31das ist das Thema
12:32auch unter
12:32den Eltern
12:33gewesen.
12:34ein paar Jahre lang.
13:04da pequena educação, a município colocou um grande sistema de subvenções públicas.
13:11Para as análises, são principalmente os custos de vendas que a entrega,
13:19os custos que a entrega para o pessoal, e também outros custos como custos de gestão
13:25e, em pequeno, custos de investimento para a unidade.
13:32Em contrapartida das subvenções versadas, a cidade exige que os custos dos parentes sejam aborçadas.
13:39Além de 300 euros por filho, a município reduz muito sua contribuição, voire a suprima.
13:46É também um princípio do direito direito, que não poderemos cair,
13:51mas que só poderemos cair.
13:55É aí que a história de amor entre a cidade e as cairas privadas se tornou mal.
14:02...
14:08...
14:09As empresas consideram que esse sistema não permite alcançar uma renda suficiente rentabilidade.
14:15Elas portaram-se à frente aos tribunais para obter a liberdade dos preços e as subvenções públicas.
14:22O beurre e o dinheiro do beurre, em qualquer forma.
14:26Antes da decisão de justiça, para fazer fazer os candidatos, os grandes grupos foram pris
14:32várias milhas de famílias em otagem.
14:35...
14:48As empresas de creche ont provisoirement renoncé às subvenções
14:52e triplou ao mesmo momento as tarifas das placas.
14:55Pris à la gorge, os pais, em estresse,
14:58foram cair de coler contra a município.
15:02...
15:04...
15:06...
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15:10...
15:14Alexandra e sua maria Joshua
15:16sejam entre os organizadores desse rassemblement.
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19:54...
19:56o dinheiro público, sem parte.
19:58Durante 20 anos, ele disse que devemos reformar o setor,
20:01devemos mudar as normas.
20:02Dê-se o estilo, é você que vai escrever, é você que vai decidir.
20:07Nós temos que desistirar mais de 1 miliard de euros
20:10para acompanhar esse bote de gás.
20:14A solução miracle da nova secretária da família,
20:17Nadine Morano,
20:19chama-se micro-créches.
20:21São pequenas estruturas, limitadas a 10 filhos,
20:26que podemos abrir e dirigir sem o mínimo de diploma,
20:29com uma regula extremamente simples.
20:33A lei autoriza o encadramento de um profissional
20:36para 6 filhos, contra 1 para 5.
20:42As empresas podem fixar mais livremente
20:45os impostos aos famílios.
20:47Em média, cerca de 1 500 euros por mês,
20:50contra 500 euros dans une crèche classique.
20:54O décret Morano
20:55devient l'acte majeur
20:57de la dérégulation du secteur.
21:00Ce décret-là,
21:01il a notamment, sur plusieurs points,
21:03tiré vers le bas
21:04les normes de fonctionnement
21:05dans les structures d'accueil petite enfance.
21:07Il a, par exemple, abaissé
21:08le taux de professionnels diplômés d'État
21:11à 40%.
21:13Un des arguments qui est mis en avant,
21:15c'est le fait qu'il ne trouve plus
21:17le personnel suffisant,
21:18qu'il n'y a pas assez de professionnels diplômés d'État
21:20pour pouvoir remplir toutes les structures.
21:22Donc, plutôt que d'ouvrir des places en formation
21:25et de mettre les budgets pour,
21:27ils ont abaissé le niveau de qualification des professionnels
21:30pour travailler auprès des enfants.
21:32Ça coûte moins cher parce que les personnes
21:34qui sont diplômées d'État
21:35ont des salaires plus élevés
21:36que les personnes
21:37qui ont des qualifications moins élevées.
21:44Le décret Morano introduit le concept du surbooking,
21:47comme dans un avion, mais avec des bébés.
21:50Autrement dit,
21:51les micro-crèches peuvent, en toute légalité,
21:54accueillir occasionnellement plus d'enfants que prévu.
21:57Jusqu'à 12 bébés au lieu de 10,
22:00sans avoir à augmenter le nombre de personnels
22:02pour les encadrer.
22:06Et donc là, l'objectif,
22:07c'était encore une fois de remplir au maximum
22:09les structures existantes
22:10pour avoir le plus d'enfants possible.
22:13Et comme les subventions
22:14de la caisse d'allocation familiale
22:17étaient en fonction du taux d'occupation,
22:19bien plus il y avait d'enfants présents dans les structures,
22:21et plus il y avait de subventions de la CAF.
22:23Cette dérégulation est à l'origine
22:27de la plupart des défaillances
22:29constatées aujourd'hui dans les crèches françaises.
22:37Laurence Rossignol, lorsqu'elle était en poste,
22:40aurait bien aimé mettre un coup d'arrêt à ses pratiques.
22:44Mais une fois encore,
22:45les réalités financières ont pris le dessus.
22:48On est dans un budget qui est extrêmement contraint,
22:53et on a en particulier une consigne
22:56de baisse des dépenses de la branche famille.
22:59Alors, comment on fait la baisse des dépenses ?
23:02Comment on n'augmente pas les dépenses déjà existantes ?
23:06Or, le décret Morano,
23:08qui est un décret qui n'est pas bon pour les crèches,
23:11j'en ai parfaitement conscience.
23:12Et les personnels, les pas de bébé à la consigne,
23:14ils ont raison.
23:15Mais je n'ai pas les moyens d'une augmentation des normes.
23:21L'accroissement des normes, il a des coûts en personnel.
23:24Voilà, ça coûte.
23:25Donc je n'ai pas de possibilité.
23:26Après, je peux toujours démissionner,
23:27vous allez me dire à ce moment-là.
23:28Voilà, je n'ai pas démissionné,
23:30j'ai essayé d'améliorer les choses autrement
23:33et de contourner ce problème-là.
23:34Mais j'en suis pas fière.
23:36Voilà, je ne l'ai pas fait par choix,
23:39je l'ai fait par contrainte.
23:40Avec les micro-crèches,
23:45les grandes entreprises du secteur
23:47ont trouvé la formule magique.
23:49Selon l'inspection des affaires sociales,
23:51ces structures dégagent des marges hors normes.
23:5432% du chiffre d'affaires en moyenne.
23:57Avec une telle rentabilité,
24:01rien d'étonnant à ce que depuis 2015,
24:047 crèches sur 10 ouvertes en France
24:07le soit sous la forme de micro-crèches.
24:10C'est devenu le placement financier en vogue.
24:14Une, deux micro-crèches,
24:16on a autant de cash flow.
24:18Et en introduction, je voulais répondre à une question
24:23qu'on me pose assez souvent.
24:25Au final, qui peut créer une micro-crèche ?
24:27C'est simple, tout le monde.
24:29Sur les réseaux sociaux,
24:31on voit se multiplier les conseils d'investisseurs
24:34plus ou moins avisés.
24:36Où l'intérêt recherché n'a plus grand-chose à voir
24:40avec celui de bébé.
24:42On a même débloqué 5 milliards d'aides
24:44pour la création de ces places.
24:46Donc, c'est maintenant qu'il faut se lancer.
24:48La clé du succès de la formule micro-crèches
24:50tient en deux mots.
24:52Subvention publique.
24:55Si vous ouvrez votre structure
24:57dans une zone rurale en forte pénurie,
24:59l'Etat peut vous verser jusqu'à 10 000 euros
25:02par place de crèches.
25:03Si votre micro-crèche abrite 10 berceaux,
25:06ça fait 100 000 euros.
25:08Bingo !
25:09Un système très généreux
25:11qui peut conduire à des abus,
25:13comme dans l'affaire Neo Kids Montessori.
25:16En 2019, ce tout nouveau groupe de micro-crèches
25:19séduit parents et communes
25:21avec une belle promesse.
25:22La pédagogie Montessori,
25:24appliquée aux tout-petits.
25:26Leur apporter le meilleur
25:29pour leur bien-être,
25:30leur plein épanouissement
25:31et le développement de tout leur potentiel.
25:33Le marketing Neo Kids
25:35cartonne auprès des familles
25:37comme des professionnels du secteur.
25:38Alice Marais est éducatrice,
25:41formée à cette méthode pédagogique.
25:44En 2020, elle est embauchée
25:46comme directrice d'une micro-crèche Neo Kids
25:48près de Perpignan.
25:50On a des familles du département entier
25:53qui souhaitent venir.
25:54Il y a des mamans
25:55qui faisaient une heure de route
25:56pour venir dans cette crèche
25:57parce qu'elle me dit
25:58je veux vraiment
25:59qu'ils suivent une pédagogie Montessori.
26:01Il y a une recherche du parent
26:04de se dire je veux une crèche de qualité.
26:06Mais les familles et les salariés ignorent alors
26:10que derrière la société Neo Kids
26:12se cache un certain David Brême.
26:16Celui qui se présente alors comme directeur
26:18a déjà été condamné en première instance
26:21pour escroquerie en récidive
26:23et blanchiment aggravé en mars 2021.
26:26Philippe Miller est journaliste.
26:29Il enquête pour un média en ligne
26:31spécialisé dans la dénonciation
26:33des arnaques financières.
26:35En 2020, il est un des premiers à alerter
26:38sur les pratiques du responsable
26:40du groupe Neo Kids Montessori.
26:43David Brême, il a le profil type des gens
26:45que je croise dans mes enquêtes
26:47et mes articles sur des arnaques financières.
26:48C'est-à-dire c'est un entrepreneur frénétique
26:50et compulsif qui crée beaucoup de sociétés
26:52et qui est dans une fuite en avant.
26:53Je mène mon enquête
26:55et je m'aperçois qu'il a déjà deux condamnations.
26:59Ça devrait alerter l'administration
27:02qui devrait dire
27:03ce personnage sulfureux, il pose problème.
27:06Pour assurer le développement
27:07des micro-crèches Neo Kids,
27:09David Brême a parfaitement intégré
27:11le mécanisme des subventions d'État
27:13versées à chaque ouverture.
27:16Dès 2021, le réseau compte
27:1818 micro-crèches en France.
27:20Une trentaine de projets sont prévus
27:22sur tout le territoire.
27:24Et à chaque fois, le patron n'oublie pas
27:26de réclamer jusqu'à 100 000 euros
27:28d'aides publiques.
27:30Dans le cas de David Brême,
27:31l'argent public, il est très important.
27:33Il avait déjà été important
27:35dans son business d'avant
27:36et clairement il y a vu
27:37une opportunité extraordinaire
27:38et il ne se serait pas lancé là-dedans
27:39sans agent public.
27:40C'est mon avis en tout cas.
27:41L'argent public dans ce schéma-là,
27:42il vient combler les trous,
27:44les trous financiers
27:45qui ne font que s'aggraver.
27:47Car sur le terrain,
27:49les équipes font peu à peu face
27:51à de grosses pressions financières.
27:54Alors les premiers signes, en fait,
27:56ça a été quand il a fallu remplir,
27:58remplir et remplir.
28:00Et on me pousse à dépasser, voilà,
28:02faire du suremplissage
28:03et à dépasser mon quota autorisé
28:04par la PMI.
28:05Et j'arrive parfois à 12 enfants par jour
28:07et je refuse ces contrats-là.
28:08Donc évidemment,
28:09j'ai des grosses pressions du siège
28:11qui me disent, voilà,
28:12tu dois appliquer ce qu'on te dit de faire.
28:15Trois ans après l'ouverture de sa crèche,
28:17Alice découvre que tous les profits
28:19réalisés par l'entreprise
28:20ont disparu.
28:21Les subventions se sont volatilisées,
28:24les dettes accumulées.
28:28On recevait des courriers
28:29des commissaires aux comptes
28:30qui nous faisaient état des finances
28:31avec plus de 1,5 million de dettes.
28:34Le tribunal de commerce de Paris
28:36a demandé à ce que
28:37toutes les sociétés néo-kids
28:39soient mises en redressement.
28:40Et on découvre une mandataire
28:42qui, justement, est sur cette affaire
28:44et là, annonce au tribunal
28:46qu'il y a 24 millions d'euros de détournés.
28:50Et on s'aperçoit, voilà,
28:51qu'on a toutes nos petites micro-crèches
28:53qui sont dans des sociétés
28:54qui dépendent de sociétés mères,
28:55qui dépendent de sociétés à l'étranger,
28:56au Luxembourg.
28:57Et en fait,
28:58cette toile d'araignée
28:59fait que, voilà,
29:00c'est géré et co-géré
29:02par plusieurs maîtres financiers,
29:05on va dire.
29:06Voilà.
29:07Donc, quand on sait qu'il y avait
29:08une trentaine d'ouvertures
29:09avec des grands panneaux,
29:10crèche néo-kids Montessori,
29:11ouverture prochaine,
29:12toutes ces crèches
29:13n'ont jamais vu le jour
29:14et ne le verront jamais le jour.
29:15David Brem est soupçonné
29:17d'avoir mis en place
29:18un système de cavalerie financière
29:20à coût de subvention.
29:21Au lieu de payer ses fournisseurs
29:23aux salariés,
29:24d'assurer la bonne marche
29:26des investissements,
29:27l'argent s'évapore
29:28et Brem ouvre une nouvelle structure
29:30afin de toucher une nouvelle fois
29:32de l'argent public.
29:34On est dans un groupe
29:35qui est dans une fuite perpétuelle
29:36en avant
29:37et dès qu'il reçoit de l'argent,
29:39il veut le consacrer à son développement.
29:41Et il ne se soucie pas de, déjà,
29:43finir ce qu'il a commencé
29:45et payer ce qu'il a payé
29:47à ceux avec qui il est déjà en contrat.
29:49Et il y a un moment,
29:50ça devient une pyramide de Ponzi de fête.
29:54Fin avril 2023,
29:56le groupe est mis en vente.
29:58La faillite laisse derrière elle
30:00des terrains abandonnés
30:01dans une douzaine de communes.
30:07La même où le fondateur
30:09avait promis de construire
30:10une micro-crèche
30:11en échange d'une subvention publique.
30:19L'argent, lui, a disparu.
30:22Et David Brême se cache désormais
30:24dans sa villa de la Côte d'Azur.
30:26Il n'a pas souhaité répondre à nos questions.
30:30J'en ai larmes aux yeux
30:31parce que j'avoue
30:32qu'on s'est beaucoup investis
30:33dans ces crèches.
30:34Ça a été...
30:35Ouais, c'était très compliqué
30:37parce qu'on a gueulé
30:38ses petits-enfants, ses familles.
30:40Et on se dit...
30:42C'est incroyable
30:43tout le travail qu'on a fourni
30:45pour remplir les poches.
30:47Voilà.
30:49À ce jour,
30:50la Caisse d'Allocations Familiales,
30:52l'organisme qui verse
30:53les subventions aux micro-crèches,
30:55n'a toujours pas récupéré
30:56les fonds évaporés
30:57dans cette affaire.
30:58Dans l'univers de la petite enfance,
31:01dérégulation et argent public
31:03ne font décidément pas bon ménage.
31:15En Europe,
31:16un seul pays a décidé à ce jour
31:18de faire marche arrière.
31:20En Belgique,
31:21plus précisément en Wallonie,
31:22depuis mai 2019,
31:24les autorités ont décidé
31:25de se passer des entreprises
31:27de crèches privées.
31:28Ces dernières ont jusqu'au 31 décembre 2025
31:32pour changer de statut
31:33et devenir des organismes
31:35à but non lucratif.
31:37Je ne suis pas d'accord.
31:39Pas comme ça.
31:40Les nouvelles règles empêchent, de fait,
31:43l'accumulation des profits
31:44dans le monde de la petite enfance.
31:46Ce qu'on veut vraiment éviter, c'est une financiarisation du secteur.
31:56Ça, c'est vraiment fondamental pour nous, se retrouver dans des milieux d'accueil
31:59où l'objectif principal, c'est de faire de l'argent.
32:01Ça, on estime que ça ne correspond pas à ce dont l'État, ce dont les familles,
32:07ce dont les enfants ont aujourd'hui besoin.
32:09On veut éviter des difficultés telles qu'on a pu en connaître, je veux dire,
32:14dans le secteur, chez nous, des maisons de repos, des EHPAD en France.
32:16À partir du moment où j'essaye d'offrir un service contre rémunération relativement élevé,
32:22mais que j'essaye de renier sur mes coûts et sur la qualité, on se met à risque.
32:27La Belgique a en effet connu une série de drames qui a endeuillé le secteur des crèches.
32:33La mort successive de quatre bébés bouleverse le pays.
32:37En 2016, la petite Sienna est retrouvée morte dans une crèche de Charleroi.
32:42Un enfant âgé d'un an a perdu la vie vendredi après-midi alors qu'il était à la crèche.
32:47Il y a ce drame qui a eu lieu dans une crèche de Maria Kerk, une commune de la ville de Gans.
32:52Un enfant de six mois a perdu la vie.
32:55Suite à ces tragédies, le gouvernement local a lancé en 2023 une vaste mission d'audit,
33:02dirigée par Michel Vandenbroek.
33:05Cet expert de la marchandisation des crèches a visité près de 300 structures dédiées à la petite enfance.
33:11Des parents sont venus me voir, les larmes aux yeux, et ils ont dit, mais on a tellement honte.
33:18On a tellement bouleversé de ce qui s'est passé, on aurait dû voir.
33:23Bien sûr, le parent n'est pas responsable de ce qui se passe dans cette crèche.
33:27C'est une responsabilité publique d'offrir à tout, de garantir à chaque parent et à chaque enfant que la qualité sera bonne.
33:36On a vu après, pour plusieurs raisons, que ce n'était pas seulement un problème d'une personne irresponsable,
33:45mais qu'il y avait quand même un côté systémique et systématique de maltraitance dans plusieurs crèches.
33:51On est dans la crise. On est dans la crise profonde des milieux d'accueil.
33:56On ne sortira pas dans la crise en ne changeant pas les recettes.
34:00La recette de la privatisation, on l'a essayée, ça a échoué.
34:04Il faut revenir en arrière. Ce ne sera pas facile.
34:06Je crois qu'il faudra au moins dix ans pour faire marche arrière.
34:10Mais si c'est une chose de longue haleine, c'est urgent de commencer aujourd'hui.
34:17En Belgique, la remise en cause des crèches privées lucratives fait l'objet d'un virulent combat politique.
34:24En particulier dans les communes qui sont déjà en pénurie de berceaux.
34:34Florence Couldray, adjointe à la mairie d'Odergame, en banlieue de Bruxelles, sonne l'alerte.
34:47En trois ans, la réforme a entraîné la disparition de près de 2200 places en Wallonie, au sud du pays.
34:54Au niveau d'Odergame, donc au niveau d'une commune, on a à peu près 630 places.
34:59Dans ces 630 places, on a 210 places en crèches publiques.
35:05Puis à peu près 200 du côté des crèches qui sont privées.
35:09Mais donc, si aujourd'hui ces structures ferment, vous imaginez la catastrophe.
35:13C'est pour ça que j'ai sorti mon petit drapeau en disant « à l'aide ».
35:18Le gouvernement de Wallonie a promis un investissement de 130 millions d'euros pour l'ouverture de nouvelles places en crèches publiques ou associatives.
35:30Un engagement qui laisse sceptique madame l'adjointe au maire.
35:34La situation des finances en Belgique, elle est connue, même par l'Europe.
35:39Si on espère développer des crèches au niveau public, on croit au Père Noël.
35:44On peut bien sûr améliorer la situation, mais pas de manière extraordinaire.
35:49Je dis juste qu'il faut pour moi miser sur le privé et sur le public.
35:56C'est pas l'un ou l'autre, c'est l'un et l'autre.
35:59Dans sa commune, près d'un enfant sur deux est sur une liste en attente d'une place.
36:05En Belgique, la pénurie est telle que certains parents savent se montrer très créatifs pour trouver une solution de garde.
36:20À Hoylart, dans la banlieue de Bruxelles, ils ont même dû se retrousser les manches, reprendre leur destin en main.
36:27Et monter eux-mêmes leur propre crèche.
36:32Nicolas et sa femme Laetitia ont quatre enfants, dont le petit troisième, Emile.
36:38En 2021, les deux parents avaient confié la garde de leur jeune garçon à une crèche privée.
36:44En apparence, tout allait pour le mieux.
36:47L'entreprise n'était autre que Neo Kids Montessori, propriétaire de 18 structures en Belgique.
36:58Un an plus tard, la société fait faillite, laissant sur le carreau des centaines de familles.
37:03On a réalisé que quand un groupe de crèche ferme et qu'il y a 500 places d'accueil qui disparaissent, ça fait en vrai 1000 personnes qui ont un problème professionnel, plus ou moins.
37:17C'est l'équivalent de la clôture d'une usine en Belgique.
37:21Et donc, c'est vraiment un enjeu sociétal très important.
37:24Ce problème-là, tant qu'on a sa crèche, on s'en rend pas trop compte.
37:28Vous voulez écouter l'histoire d'Emile aussi ou pas ?
37:31Le jour de la fermeture, Nicolas lance, sans trop y croire, une idée sur le groupe WhatsApp qui réunit les familles.
37:39Et si les parents devenaient les patrons de leur propre crèche ?
37:44Et je m'attendais à ce qu'on me réponde avec des smileys, haha, bonne blague, etc.
37:49Sauf qu'on a reçu, je sais pas moi, 50 messages, oui, on y va.
37:52Et on s'est vraiment dit, de toute façon, on a un problème parce qu'aujourd'hui, demain, après demain, la semaine prochaine,
37:57on a un problème d'accueil, on doit trouver des solutions.
38:00On a demandé, par exemple, aux péricultrices de venir jouer bébéciteux chez nous, à la maison, avec 15 enfants.
38:05Ça, ça va un jour, deux jours, ça va une semaine, ça va deux semaines, mais après, c'est impossible.
38:10Finalement, sur les 50 parents présents, une douzaine d'entre eux va accepter de prendre le risque financier.
38:18Chacun investit près de 1000 euros de sa poche pour monter une coopérative.
38:24Une crèche parentale d'un type nouveau.
38:27Les parents sont les propriétaires de la structure et partagent les bénéfices avec leurs salariés à la fin de l'année.
38:34Un statut qui leur permet de garder une totale maîtrise des finances et du projet pédagogique de la crèche.
38:41Cette petite révolution porte le nom rassurant de Dumbo.
38:46Nathalie et son mari sont deux des parents fondateurs.
38:52Nous, on s'est dit, en fait, on a tous un boulot.
38:55On n'a pas besoin d'avoir une rémunération de quoi que ce soit.
38:57On ne veut pas répéter les erreurs de Neo Kids.
39:00Mais par contre, ce qu'on veut vraiment, c'est un projet qui se mène en toute transparence,
39:05autant avec les péricultrices qu'avec les parents et qui se veut.
39:09L'objectif premier, c'est le bien-être de l'enfant.
39:11En seulement dix jours, les parents lancent ce projet fou
39:21et découvrent très rapidement l'envers du décor de la petite enfance, ses joies et ses difficultés.
39:28Ça a pris beaucoup, beaucoup de temps.
39:30Au début, j'avais estimé, je pense, les quatre, cinq premiers mois, l'ensemble des douze parents fondateurs.
39:36À mon avis, on a dû mettre l'équivalent de trois équivalents en plein.
39:40Sur l'activité de la crèche pour le recrutement, pour l'organisation, pour créer les plans.
39:46L'organisation ne fut-ce que fixer les horaires de tout le monde, etc.
39:50Et négocier les horaires.
39:52Donc voilà, c'est vrai que ça a pris pas mal de temps.
39:55Nathalie s'improvise responsable des ressources humaines, en parallèle de son emploi à plein temps.
40:08Avec d'autres parents, elle recrute Alice à la direction de la crèche.
40:25Au niveau des congés, toutes les filles, aujourd'hui, ont posé tous leurs congés jusqu'à décembre.
40:31Alors, les parents ne viennent pas aider au quotidien.
40:34Ils ne sont pas dans la crèche. On ne leur demande pas de venir garder les enfants.
40:38Mais ils m'aident beaucoup quand il s'agit de réaliser des tâches plutôt administratives.
40:43C'est pour ça aussi, la coopérative, c'est le but que les parents s'impliquent pour pouvoir aussi avoir accès aux finances, voilà, qu'ils voient ce qui se passe.
40:55La structure de 35 places affiche rapidement complet.
40:58Mais au fil du temps, aucune nouvelle famille ne prend le relais à la tête de la coopérative.
41:04L'utopie de la crèche autogérée prend fin courant 2025.
41:08Les enfants grandissent, les parents fondateurs s'en vont et cèdent Dumbo à un groupe privé.
41:17L'expérience, fragile, menée dans ce quartier aisé de la banlieue de Bruxelles, est-elle reproductible ailleurs ?
41:25Cela n'a rien d'évident.
41:27Et surtout, au-delà des familles, n'est-ce pas le rôle de la collectivité de créer les conditions optimales pour l'accueil de la petite enfance ?
41:38Dans le nord de l'Italie, il existe une région, l'Emilie-Romagne, où la plupart des crèches sont demeurées des sanctuaires,
41:55préservées depuis les années 60 des règles du marché.
41:59Reggio Emilia est une petite cité italienne qui a fait le choix de miser sur la petite enfance au nom de la puissance publique.
42:08C'est le cas dans beaucoup de villes du nord de l'Italie, Pistoia, Bologna, Modena, Ferrara.
42:17Toutes ces villes se sont dit, après la Deuxième Guerre mondiale, après le fascisme de la Deuxième Guerre mondiale,
42:26ces villes se sont dit, il nous faut reconstruire la démocratie.
42:30Il nous faut reconstruire le vivre ensemble.
42:33Comment on va faire ?
42:34On va commencer là où tout commence, on va commencer dans la petite enfance.
42:38C'est une volonté politique de se dire, l'éducation, elle est la responsabilité de nous tous, citoyens et villes ensemble.
42:49Le résultat, ce sont des crèches municipales érigées au milieu de la nature.
42:54La ville est allée encore plus loin en inventant sa propre pédagogie.
43:21Les enfants sont immergés dans un univers ludique tourné vers l'art, la découverte et le jeu.
43:28Les éducateurs sont tous titulaires d'une licence universitaire.
43:33Les ateliers proposés aux enfants font l'objet d'un suivi très précis de la part des équipes.
43:38Ces comptes rendus détaillés sont mis à disposition des parents et des professionnels.
43:45Les éducateurs sont tous titulaires d'une licence universitaire.
43:57Les ateliers proposés aux enfants font l'objet d'un suivi très précis de la part des équipes.
44:03Ces comptes rendus détaillés sont mis à disposition des parents et des professionnels.
44:08C'est parce qu'il est très important pour nous, au terme de la situation,
44:15dans les moments de formation que nous avons,
44:18ce qui est passé pour interpreté, significé et pour imaginer
44:24ce qui pourrait être possible de proposer le jour après
44:29pour développer les premières recherches des enfants, les recherches qu'ils font.
44:35Les parents payent entre 200 et 450 euros par mois selon leurs revenus.
44:46Ce modèle a évidemment un coût pour la ville, 23 millions d'euros par an.
44:51C'est 13% du budget de la commune qui est dédié à la petite enfance.
44:56En France, une ville comme Lyon n'y consacre que 5%.
45:01Pour y parvenir, la commune italienne a dû recourir à l'endettement
45:06et doit faire des économies sur d'autres postes.
45:09Le logement, la sécurité publique.
45:12Un choix totalement assumé par cette municipalité,
45:15dirigée par la gauche depuis la Seconde Guerre mondiale.
45:19C'est un peu atipique que la publique amministration
45:24maintient une gestionante de la personne à la personne,
45:28aussi en Italie.
45:29Nous ouvrons les nides à 7h30,
45:32les coulons à 16h00,
45:33avec personnel directement à la commune,
45:36pour les enseignants,
45:38l'atelier, l'educateur,
45:40le personnel de la cuisine, le personnel auxiliaire,
45:43qui sont tous à la dépendance de la publique amministration.
45:47C'est une chose très politique.
45:52Le message qui peut arriver à Reggio Emilia
45:55est de continuer à investir sur l'enfance
45:59comme une idée du futur.
46:01Mais ce qui marque le visiteur à Reggio Emilia,
46:08c'est la sérénité qui s'affiche sur les visages des adultes
46:11et des plus petits.
46:12Pour la première fois, au terme de ce long voyage
46:18dans le monde merveilleux des crèches,
46:20et comme le veut la tradition dans un conte pour enfants,
46:24nous avons cru apercevoir une fin heureuse.
46:29Celle qui veut qu'ils vécurent longtemps
46:31et qu'ils eurent à leur tour, qui sait,
46:34beaucoup d'enfants.
46:36Celle qui veut qu'ils vécu.
46:37Celle qui veut qu'ils vécu.
46:42...
47:12Legenda Adriana Zanotto
47:42Legenda Adriana Zanotto
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