00:00On est avec Maître Garbarini qui est venu pour parler de l'affaire Jubilard, mais évidemment, vous avez aussi un avis sur cette affaire Lola, on est toujours surpris de la demande des familles qui ont un besoin de comprendre et qui s'adressent régulièrement à l'auteur du crime en lui disant « dites la vérité, dites-nous comment ça s'est passé »,
00:25comme si ce travail de deuil passait par cette vérité.
00:31Oui, forcément, les familles de victimes, elles veulent savoir parce que c'est la magie de la cour d'assises, c'est l'oralité des débats, donc on est encore une fois dans une sorte de huis clos,
00:46mais de huis clos où tout peut se dire, et puis on attend des explications parce que la famille, même si elle est allée chez l'avocat et qu'elle a lu des procès-verbaux,
00:55ce qu'elle veut entendre, c'est la parole de la personne qui a tué, là, en l'espèce.
01:02Les débats, ils sont à la fois très durs mais très simples, puisqu'il n'y a pas de problème de culpabilité, donc on sait que c'est elle la coupable.
01:09Donc si vous voulez, la marge de manœuvre de la défense, c'est sur le quantum de la peine, parce que normalement, il va être qui le maximum ?
01:19Et le travail de l'avocat, ça va essayer...
01:20Qu'est-ce que l'avocat peut dire ? Qu'est-ce que vous pourriez dire, vous par exemple ?
01:24On est dans un des crimes les plus horribles de toutes ces dernières années.
01:31C'est quelque chose d'absolument terrifiant.
01:33Si par exemple, elle vient vers vous, qu'est-ce que vous dites ? Vous dites oui ?
01:38Je ne prends pas le dossier, moi.
01:41Ça, vous le savez tout de suite.
01:42Ah oui, je ne prends pas le dossier parce que je comprends, il faut absolument qu'elle soit défendue.
01:50Ça fait partie des principes de notre société et des sociétés civilisées.
01:54Et encore une fois, le confrère ou la consœur qui défend cet accusé mérite vraiment notre plus grand respect.
02:05Maintenant, la seule chose qu'il puisse faire, c'est d'essayer de démontrer que cette femme qui a commis ce crime horrible, elle a quand même un peu d'humanité.
02:18La marge de manœuvre, elle n'est que là.
02:21C'est ce que disait Badinter.
02:23C'est-à-dire que Badinter disait, quel que soit le pire des criminels, je dois moi, avocat, montrer que chez lui, il y a une part d'humanité.
02:33Voilà, c'est l'enjeu.
02:36Donc, dans ce dossier, ce qui va être capital, c'est l'audition des experts.
02:43L'expert psychiatrique et l'expert psychologique.
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