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  • il y a 2 mois

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00:0013h-14h, Europe 1 Info.
00:03La suite sur Europe 1 à 13h32 avec vous Clélie Mathias et vos deux chroniqueurs du jour,
00:07Philippe Bilger et Raphaël Stanville.
00:09Avant de parler des deux procès, le procès jubilard et le procès également du meurtre de la petite Lola,
00:17on poursuit un petit peu en politique. Je voudrais vous faire écouter ce qu'a déclaré Edouard Philippe.
00:21Écoutez-le.
00:22J'ai beaucoup de respect pour le président de la République qui m'a nommé Premier ministre,
00:25mais je ne lui dois rien. Il est venu me chercher et puis il a cessé ce travail collectif que nous avions engagé
00:30quand il l'a souhaité et il en avait parfaitement le droit.
00:33J'entends le président de la République dire qu'il est le garant de la stabilité,
00:36mais objectivement, qui a créé cette situation de très grande instabilité et pourquoi ?
00:40Il se trouve que c'est lui. Je pense qu'il a une responsabilité éminente à la fois dans la cause de cette affaire
00:45et dans la façon de le régler. Je pense que c'est la seule décision digne qui permet d'éviter 18 mois
00:51d'indétermination et de crise.
00:53Edouard Philippe qui a été l'invité de l'émission, l'événement diffusé sur France 2
00:58et qui persiste donc. Il l'avait déjà dit, il prenait une présidentielle anticipée.
01:03Là, il a dit le départ anticipé du président de la République est la seule décision digne à prendre.
01:08Alors, est-ce que l'ingratitude paie en politique, Raphaël Steinville ?
01:12Ce n'est pas évident. En tout cas, souvent dans un contexte de maigre réforme, la rupture s'impose.
01:22Moi, je pense à Nicolas Sarkozy qui, finalement, après un quinquennat raté de Jacques Chirac,
01:30très tôt s'est émancipé de l'ombre de Jacques Chirac qui devenait embarrassante.
01:35Et il en est un peu de même pour Edouard Philippe.
01:38Mais là où c'est dérangeant pour Edouard Philippe, c'est que s'il était absolument en adéquation
01:44avec le regard sans concession qu'il porte sur le bilan d'Emmanuel Macron,
01:50il aurait appelé ses députés à censurer ce gouvernement
01:54qui était en train de détricoter ce qu'ils avaient eux-mêmes péniblement bâti et conçu.
02:01Il n'en fait rien. Il reste finalement au milieu, il reste dans la Macronie.
02:08Il veut rompre finalement tout en partageant le même lit que ceux du bloc central.
02:14Donc, il y a quand même quelque chose de dérangeant.
02:15Et surtout, comment peut-il seulement laisser entendre aux Français
02:19que s'il devenait président, il ferait cette grande réforme des retraites ?
02:23Portant l'âge de départ à 67 ans, quand il ne s'est pas opposé
02:27au fait qu'on reporte les mesures d'âge sur la précédente réforme.
02:32Autre question, Philippe Bigère, est-ce qu'en demandant une présidentielle anticipée,
02:36en réclamant le départ anticipé du chef de l'État,
02:39est-ce qu'il ne fragilise pas le poste même qu'il convoite ?
02:42Je ne trouve pas. Alors, bien sûr, le futur présidentiel d'Edouard Philippe
02:47ne m'intéresse pas, clairement.
02:49Je ne crois pas à son programme de changement massif.
02:53Deuxième élément, je trouve que son désir de présidentielle organisée et anticipée
03:00n'est pas absurde et pourrait régler un petit peu le problème démocratique
03:06qui paraît insolible.
03:07Mais surtout, je le rejoins lorsqu'il développe l'idée que je ne lui dois rien.
03:13Il en donne des exemples.
03:15Et ce qui me surprend, Clélie, c'est le fait qu'on a une multitude d'indignations
03:20effarouchées devant les propos d'Edouard Philippe,
03:24alors que la vie politique en général est faite de ça,
03:29de violations de promesses, de reniements, d'oubli de ce qu'on a reçu.
03:35Donc, il faut arrêter.
03:37On n'est tout de même pas dans un univers de bisounours
03:39où les gens, et je pourrais presque le dire aussi pour Gabriel Attal,
03:44mais qui est dans une situation plus délicate.
03:47Un peu plus délicate.
03:48Oui, réaction.
03:49Je ne suis pas tout à fait d'accord avec Philippe Bilger.
03:51Quand Edouard Philippe, qui dit qu'il ne doit rien à Emmanuel Macron,
03:54c'est un peu exagéré.
03:55Qui connaissait Edouard Philippe avant qu'il ne devienne Premier ministre ?
03:59Les habitants du Havre.
04:00Les habitants du Havre.
04:02Certes, les connaisseurs, les observateurs les plus avertis de la vie politique
04:06savaient qu'il était le bras droit d'Alain Juppé.
04:08Mais, mis à part cela, qui le connaissait ?
04:12Il a pris de l'épaisseur, il a pris une dimension politique
04:15en même temps qu'il accédait à Matignon.
04:18Et d'ailleurs, tout le monde a été surpris du choix d'Emmanuel Macron
04:21parce que ce nom était pour l'essentiel le nom d'un inconnu.
04:27Oui, mais ce que dit Philippe Bilger,
04:29je me fais le porte-parole si vous le venez bien.
04:31Vous allez être bien meilleur que moi, Jacques Lely.
04:34Non, mais est-ce que ce n'est pas la politique aussi ?
04:37Non, mais c'est la politique, mais le choix d'Emmanuel Macron a été décisif.
04:43Sûrement, on l'a connu, il l'a fait connaître.
04:47Mais les exemples qu'il donne, de la même manière que lui-même a été responsable
04:52d'un regard négatif sur le premier quinquennat d'Emmanuel Macron
04:57par le mesure qu'il a fait prendre,
04:59je crois qu'Emmanuel Macron n'a jamais été à l'égard de ses premiers ministres
05:04dans une telle urbanité démocratique
05:07qu'il n'ait pas eu le droit, ses premiers ministres,
05:10de se rebeller, dire qu'il est comme ça,
05:14nous on a le droit d'être comme ça.
05:16Raphaël Snaville, dernier mot ?
05:17Oui, mais je comprends absolument cette position.
05:21Est-ce que les Français peuvent entendre que des premiers ministres,
05:25parce qu'ils auraient été maltraités, éreintés par le président,
05:29puissent d'un coup d'un seul se rebeller ?
05:31Je n'en suis pas certain.
05:33Ce n'est pas le rôle d'un politique que de se plaindre
05:35et de faire l'étalage de ses blessures narcissiques.
05:38Seul Chirac aurait eu le droit de le faire.
05:41Dans les sondages, pour l'instant, ça ne marche pas tellement
05:44pour Edouard Philippe, en tout cas.
05:45Il a plutôt baissé.
05:46C'est précisément parce qu'il dévisse
05:48qu'il essaye de précipiter cette échéance.
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