- il y a 7 heures
Avec Fabien Figula Letort, co-fondateur de AFL Diversity & Elsa Mhanna, Secrétaire Générale de l'association Donner des ELLES à la Santé
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2025-10-19##
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00:00Retrouvez la force de l'engagement avec AJP, épargne, retraite, assurance emprunteur, prévoyance, santé.
00:10Sud Radio, la force de l'engagement, 15h, 15h30, Muriel Rius.
00:16Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans la force de l'engagement, l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
00:22Aujourd'hui, je reçois Fabien Figula, l'auteur, fonds cofondateur d'AFL Diversity et du Grand Prix Diversité et Inclusion et Elsa Manin, secrétaire générale de Donner des ailes à la santé.
00:36Mais avant d'ouvrir notre échange, arrêtons-nous un instant sur ce mot, ce mot qui devrait rassembler et qui trop souvent encore divise, diversité, la diversité.
00:45Oui, car s'engager pour la diversité, c'est refuser la facilité du semblable, c'est ouvrir des portes, provoquer des rencontres, bousculer les cercles fermés, faire entrer d'autres visages, d'autres voix, d'autres vérités.
00:58C'est s'entourer de gens qui pensent, qui créent, qui vivent différemment.
01:01C'est prendre le risque de perdre le confort du consensus et de gagner en intelligence collective.
01:07Dans les entreprises françaises, la diversité est une réalité mesurable.
01:10Le dernier baromètre AFL Diversity BVA le montre clairement.
01:1577% des salariés estiment que leur entreprise s'engage sur la diversité et l'inclusion.
01:2186% disent évoluer dans un environnement propice à l'inclusion.
01:25Et 76% constatent de vrais progrès ces trois dernières années.
01:30Alors ces chiffres traduisent une prise de conscience collective, visible, structurée, mais des zones d'ombre subsistent.
01:3622 à 28% des salariés issus d'une diversité déclarent avoir été écartés d'une opportunité professionnelle à cause de leurs différences.
01:45Près de 40% disent avoir déjà subi dans leur vie au travail des comportements irrespectueux ou discriminatoires.
01:52Autrement dit, les politiques avancent, mais la culture résiste encore.
01:56Et les vents contraires se font sentir.
01:58Dans un climat mondial où les politiques de diversité et d'inclusion sont contestées,
02:02jusqu'au plus haut niveau de l'État aux États-Unis, la tentation du recul existe aussi en Europe.
02:07C'est peut-être là le vrai nœud du problème.
02:10En France, on aime parler d'égalité, mais on redoute la différence.
02:14La diversité se célèbre dans les discours, mais elle se heurte encore à des murs invisibles.
02:19Le plafond de verre pour les femmes issues de la diversité d'origine,
02:22le handicap qu'on contourne plutôt qu'on intègre,
02:25les stéréotypes d'âge, d'apparence, d'accent, de parcours, qui continuent de freiner les carrières.
02:31Notre modèle républicain nous a appris à effacer les appartenances, pas à les reconnaître.
02:35Et à force de vouloir être indifférent aux différences,
02:39on a souvent fini par rendre invisibles ceux qui ne cochent pas la case dominante.
02:43Et pourtant, les faits sont là.
02:45Les entreprises qui s'ouvrent aux différences, innovent davantage, fidélisent mieux.
02:49Elles performeraient jusqu'à 30% de plus, selon plusieurs études internationales.
02:54Pour McKinsey, l'écart est clair.
02:56Les entreprises les plus mixtes, au sein de leurs instances dirigeantes,
02:59ont 25% de chances supplémentaires d'être plus rentables que la moyenne.
03:03Une enquête de l'Ouat montre que les équipes inclusives ont 6 fois plus de chances d'être innovantes
03:07et 2 fois plus de chances de dépasser leurs objectifs financiers.
03:11Et le baromètre AFL Diversity démontre que 80% des salariés reconnaissent
03:15que les actions menées dans leur entreprise ont un effet concret sur la lutte contre les discriminations.
03:21Et en dépit des tensions sociales, près d'un jeune sur deux déclare qu'il quitterait son entreprise
03:26si elle renonçait à ses engagements en matière de diversité et d'inclusion.
03:30Et à l'échelle mondiale, le coût est colossal.
03:33Les discriminations de genre coûtent jusqu'à 12 000 milliards de dollars à l'économie globale.
03:39Autrement dit, la diversité n'est pas une question de morale.
03:42C'est un enjeu humain, social, économique.
03:45C'est une question de compétitivité, de cohésion et de sens.
03:48Il n'y a pas d'innovation sans contradiction.
03:51Il n'y a pas d'intelligence collective sans pluralité.
03:53Il n'y a pas de performance durable sans sécurité humaine.
03:56Et à l'heure où tout se fragilise, je suis sûre que vous serez d'accord avec moi
03:59pour dire que la diversité est une ligne de survie,
04:02une force de stabilité dans un monde de plus en plus polarisé.
04:06Aujourd'hui, dans la force de l'engagement, je donne la parole à Fabien Figula-Letor,
04:15cofondateur d'AFL Diversity et du Grand Prix Diversité et Inclusion,
04:19devenu en 4 ans le rendez-vous de référence pour identifier les entreprises et les institutions
04:24qui font progresser l'égalité réelle.
04:27Fabien, bonjour.
04:28Bonjour Muriel.
04:29Alors, vous avez cofondé avec Adrien Figula-Letor,
04:33ce Grand Prix Diversité et Inclusion en 2021.
04:38Alors, qu'est-ce qui vous a poussé tous les deux à créer ce rendez-vous
04:41qui est devenu aujourd'hui, on peut le dire, une référence nationale ?
04:46Eh bien, déjà, je vous remercie pour cette invitation.
04:48Je suis très fier de partager ce plateau avec Elsa.
04:52Avec Adrien, on a eu une carrière de presque 20 ans en entreprise,
04:56en grande entreprise française, en entreprise internationale,
04:59en France et à l'étranger.
05:01On a quitté nos fonctions début 2021 et on a eu envie, finalement,
05:07d'utiliser nos connaissances et nos compétences du monde de l'entreprise,
05:12plutôt de grosses structures, pour les faire évoluer et changer de l'intérieur,
05:17puisqu'on était très engagés de façon associative sur les enjeux
05:21d'égalité des chances et de diversité et d'inclusion.
05:24Donc, Adrien a le même nom de famille que moi.
05:26Nous ne sommes pas frères, nous sommes mariés depuis 10 ans.
05:29C'est important de le dire.
05:30Voilà.
05:31Et donc, on a voulu travailler le monde de l'entreprise avec nos connaissances,
05:36notre expérience, ce qu'on a fait.
05:37Et quand on a commencé à échanger avec les entreprises,
05:39on s'est rendu compte qu'il y en avait beaucoup, il y a 5 ans,
05:42qui ne savaient pas trop par où démarrer, comment faire, au-delà du cadre légal.
05:46Et il y en avait quand même certaines qui faisaient des trucs vraiment,
05:49vraiment très bien, qui avaient de l'impact.
05:50Et on s'est dit, il y a des solutions qui existent.
05:54Donc, partageons-les, mettons-les en avant, en valeur.
05:57Celles qui ont prouvé leur impact au-delà des bonnes intentions et des effets d'annonce,
06:02mais celles qui ont des chiffres et qui montrent que ça fonctionne.
06:05Et c'est comme ça qu'est né le Grand Prix.
06:07Et en fait, dès la première année, on a eu beaucoup, beaucoup de candidatures.
06:11Beaucoup aussi de partenaires qui ont souhaité nous accompagner, faire partie du jury.
06:16Et donc là, c'est la quatrième année.
06:17On est très fiers du palmarès encore une fois cette année.
06:20Et c'est vrai que l'ADN de ce prix, c'est le partage.
06:24Donc, les entreprises qui candidatent,
06:28elles signent le fait que tout leur dossier de candidature sera public,
06:32s'ils ou elles sont dans les finalistes.
06:34Et aujourd'hui, on a plus de 80 bonnes pratiques d'entreprise en 4 ans
06:38qui sont disponibles gratuitement sur notre site Internet.
06:40pour qu'elles inspirent, qu'elles soient piquées, volées, adaptées,
06:45digérées par d'autres structures, d'autres employeurs,
06:48pour s'aimer, aller plus vite, plus loin, sur d'autres thématiques.
06:53Et voilà, ça, c'est quelque chose qui nous anime.
06:54Et le Grand Prix, ce qu'il caractérise aussi, c'est le côté rencontre.
07:01Vous parliez des rencontres.
07:03On veut aussi, on sait que les associations font énormément sur le terrain au quotidien.
07:08Les institutions ont leur rôle et les entreprises, elles ont leur rôle.
07:11Donc, ce moment aussi du Grand Prix est là aussi pour fédérer et se faire rencontrer.
07:15Ce triptype que sont les entreprises et les employeurs en règle générale,
07:19pas que les entreprises, les associations et les institutions.
07:22Alors, les bonnes pratiques en open source, je vous félicite, c'est formidable.
07:25Mais c'est aussi un baromètre annuel à Eiffel Diversity.
07:3077 des salariés estiment que leur entreprise s'engage sur la diversité et l'inclusion.
07:35Mais il y a toujours ces chiffres, ces zones d'ombre, 22 à 28% des personnes issues d'une diversité
07:40qui déclarent encore avoir été écartées d'opportunités professionnelles.
07:44Alors, on constate, vous venez de le dire, que les entreprises progressent,
07:47mais les inégalités demeurent.
07:49Comment vous expliquez ce paradoxe dans notre société ?
07:52Donc, j'ai la bonne nouvelle, c'est que les salariés trouvent que leur entreprise s'engage plus.
07:58SAC, ça dépend.
08:01Donc ça, c'est plutôt un signe positif.
08:03Par contre, la réalité, elle est...
08:07Et vous l'avez...
08:08J'ai vu sur l'épisode avec Bérangère Couillard qui en reparle aussi également,
08:13du Haut Conseil à l'égalité.
08:14La réalité, elle est difficile parce que c'est très lent.
08:18On a 28% des salariés dans au moins une diversité qui renoncent à demander une augmentation.
08:26Elles renoncent.
08:27Donc elles ne vont même pas jusqu'au refus.
08:29Pourquoi ? Parce qu'on leur a refusé.
08:32On leur a dit que ce n'était pas pour elles.
08:34Elles n'ont pas de modèle d'évolution dans l'entreprise
08:37qui correspond à là où elles sont catégorisées.
08:42Que ce soit le genre, que ce soit la couleur de peau, l'éducation, l'origine.
08:45Donc il y a besoin aussi de créer ces conditions, de créer ces modèles,
08:51de former les managers et les RH.
08:54Parce qu'en fait, on me dit souvent dans les entreprises,
08:57mais chez nous c'est dans notre ADN, la diversité et l'inclusion.
09:00Mais ce n'est pas possible.
09:01Parce que notre cerveau n'est pas inclusif par nature.
09:04Oui, on se rapproche de ce qu'on connaît.
09:05Exactement.
09:06Le cerveau va fuir ce qui est étranger, ce qui ne lui ressemble pas,
09:10parce qu'il va présupposer qu'il est plus dangereux que quelque chose qui lui ressemble.
09:13Donc notre cerveau, si on ne le forme pas à recruter, manager sans discriminer,
09:19comprendre les biais pour essayer de les débusquer,
09:21il va faire du copier-coller de ce que nous, nous sommes.
09:24Donc c'est en ça qu'il est là le paradoxe, c'est-à-dire qu'il y a des envies,
09:27mais pour vraiment que ça ait des résultats profonds, quotidiens,
09:33déjà il faut continuer de travailler tout le temps.
09:35Et c'est quelque chose de long parce qu'on va aller lutter contre le réflexe primaire de notre cerveau.
09:42Alors les initiatives en action, c'est très intéressant aussi.
09:44Dans cette quatrième édition du Grand Prix, vous avez distingué des initiatives très différentes.
09:50On est passé de Carrefour pour son programme sur la diversité d'origine,
09:53à Change Please Coffee qui forme et qui emploie des personnes sans domicile fixe,
09:57Enedis qui utilise la réalité virtuelle contre le sexisme et donner des ailes à la santé
10:02qui lutte contre les discriminations qui touchent les femmes médecins.
10:05On en parlera tout à l'heure dans quelques instants.
10:07Toutes ces actions montrent que l'inclusion peut prendre mille visages
10:10du terrain industriel à la sphère académique.
10:14Qu'est-ce qui vous a le plus frappé cette année dans la diversité des candidatures ?
10:18Alors cette année, on a été très agréablement surpris par le volume de candidatures des plus petites entreprises.
10:26Historiquement, on avait des très gros groupes de plus de 5 000 salariés qui candidataient beaucoup.
10:32Oui, ceux qui ont déjà mis en place tout un tas de mesures.
10:34C'est ça, exactement.
10:35Et donc là, on a été très content de voir que ça commence à arriver sur des ETI, des PME
10:40et aussi sur le milieu industriel de production et logistique.
10:45Souvent, on avait aussi beaucoup de programmes sur les sièges, sur les cadres.
10:49Les personnes ne sont pas forcément à pointer sur des heures.
10:52Quand on est en usine, en logistique, c'est souvent des 3-8.
10:56Il faut pointer. Est-ce qu'on arrête la ligne de production ou pas ?
10:59Donc, ça commence à descendre.
11:00Donc, ce n'est pas facile sur les usines et les sites industrielles.
11:02Et on a eu beaucoup de projets à destination de personnes vraiment sur le terrain, en logistique et en industrie.
11:09On a eu Michelin en Pair Electricity, son épargne de la logistique, Renault sur les sites industrielles.
11:16Bon, ce n'est pas de la pub. On ne les a sélectionnés parce qu'ils étaient totalement dans l'inclusion et la diversité.
11:21Et donc, toutes ces bonnes pratiques, vous les retrouverez aussi sur notre site internet.
11:25Donc, ça, c'est aussi une évolution qu'on a vue cette année.
11:29On a aussi senti dans les candidatures et notamment dans les vidéos, comment dire, une sincérité.
11:36Oui. Moi, j'ai participé à la remise des prix. J'ai vu cette sincérité des engagements très fortes.
11:40Et l'année dernière, il y avait aussi de la sincérité, mais on était plus dans un discours posé.
11:45Là, on sent que les entreprises, elles ont pris conscience aussi émotionnellement,
11:49en tout cas les dirigeants qui candidatent ou les personnes qui portent les projets,
11:53qu'il y avait un vrai rôle et un vrai besoin.
11:55Et ça, ça a donné lieu à beaucoup de belles choses, de beaux projets.
12:00Et de sentir aussi l'humain derrière, c'était vraiment très important pour nous et très chouette.
12:05Et il y a des choses après sur les thématiques qui évoluent assez peu, par contre.
12:09C'est qu'on a beaucoup de dossiers sur l'égalité homme-femme et sur le handicap,
12:12où on a un cadre légal qui va pousser quand même les employeurs.
12:15Et on manque encore de projets sur le racisme, sur la diversité d'origine.
12:20Alors, d'origine sociale, on a.
12:22Origines ethniques, culturelles et patronymes patents.
12:25Ce qui a aussi fait le projet de Carrefour un projet nécessaire et très visible et important.
12:35Eh bien, le racisme et tous les sujets non traités, on les aura sûrement l'année prochaine.
12:40Eh bien, j'espère, on en a besoin.
12:41Alors, ces centaines d'entreprises avancent, expérimentent, forment et innovent.
12:44Mais qu'est-ce qui fait vraiment la différence ?
12:46La taille de l'entreprise, la volonté du management, la recherche de l'exemplarité
12:50ou simplement le courage de passer des mots aux actes ?
12:53On en parle juste après la pause avec un exemple concret,
12:56celui d'une association primée cette année pour faire bouger les lignes.
13:00Donnez la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
13:18C'est sur Sud Radio et c'est la force de l'engagement.
13:21Aujourd'hui, nous nous engageons pour la diversité,
13:23celle qui se vit sur le terrain, dans les entreprises,
13:25mais aussi dans les institutions, les hôpitaux, dans les métiers du soin.
13:30Avant la pause, nous évoquions les initiatives qui dépassent les discours.
13:34Parmi elles, l'association Donné des Ailes à la Santé,
13:36lauréat du Grand Prix Diversité et Inclusion 2025
13:39dans la catégorie Association et Fondation.
13:43Créer des Ailes à la Santé est né en 2020.
13:46C'est une association qui agit pour renforcer la place des femmes
13:49dans le corps médical et leur accès aux soins et aux responsabilités.
13:54Son baromètre Ipsos est un outil de référence.
13:57Il révèle que 8 femmes médecins sur 10 ont été victimes
13:59de discrimination au cours de leur carrière
14:01et que plus d'une sur deux a subi des violences sexistes ou sexuelles
14:06dans les 12 derniers mois.
14:07Elzamana, bonjour.
14:09Bonjour.
14:09Vous êtes la secrétaire générale Donné des Ailes à la Santé.
14:13Comment expliquez-vous que dans un milieu aussi formé,
14:16enfin on l'imagine extrêmement bien formé,
14:19aussi éclairé que celui de la santé,
14:21ces discriminations persistent à un tel niveau ?
14:25Eh bien, vous venez de le souligner en mettant le mot qu'il fallait relever
14:31dans votre question, qui est le mot formé.
14:34Est-ce que l'hôpital est formé au biais de genre ?
14:39Je ne pense pas assez.
14:40Et c'est ce que nos baromètres, c'est ce que nos chiffres montrent.
14:45En fine, l'hôpital est constitué de professionnels
14:48qui ont grandi dans une société,
14:51avec des biais genrés, ancrés dès le plus jeune âge.
14:56Et donc l'hôpital n'échappe pas à cette culture
15:00des discriminations ancrées
15:02qui s'applique aussi à la question du genre.
15:05Dans un autre point aussi que j'aimerais soulever,
15:08et je rappelle toujours que l'hôpital
15:11est un milieu avec une culture hiérarchique très masculine.
15:17Et historiquement, ça a été un modèle très paternaliste
15:20qui, depuis très très longtemps,
15:23s'est organisé autour d'une figure
15:25qui est le médecin homme,
15:27d'une figure qui est l'infirmière femme.
15:30Donc ces stéréotypes sont encore assez ancrés.
15:33Et on voit aujourd'hui, de toute façon,
15:34que ce constat perdure quelque part
15:37avec une sous-représentation des femmes
15:40au poste à responsabilité,
15:42donc dans les décisions à prendre dans le système de soins.
15:46Et enfin, la question des violences sexistes et sexuelles,
15:50on a toujours tendance à dire
15:51que l'hôpital est un milieu bienveillant naturellement,
15:53parce qu'on prend soin des gens à l'hôpital.
15:56Alors, oui, mais les violences sexistes et sexuelles
15:59ont quand même une connotation particulière à l'hôpital.
16:02Vous venez de le dire.
16:04Notre baromètre retrouve que 8 femmes sur 10 ont été victimes,
16:088 femmes médecins sur 10 ont été victimes de VSS
16:11pendant leur carrière,
16:13et une femme sur deux pendant les 12 derniers mois.
16:16Donc c'est quand même quelque chose qui existe toujours.
16:18Et sur les autres professions,
16:20tous les baromètres retrouvent des chiffres à peu près similaires.
16:22C'est fou quand même, parce que ces violences sexistes et sexuelles,
16:25on en parle presque quotidiennement maintenant.
16:27On se demande comment ça ne pénètre pas toutes les sphères de la société,
16:31et en particulier celles dans lesquelles vous évoluez.
16:33Alors, l'hôpital, il y a plusieurs particularités de l'hôpital.
16:36Alors, on ne pourra pas tout développer là.
16:39Mais une des particularités, c'est qu'on a un rapport à la nudité
16:42et à l'intimité qui est très particulier à l'hôpital.
16:45Donc il y a la proximité avec le corps humain,
16:47avec la nudité,
16:49qui parfois peut engendrer des comportements assez violents.
16:51On a aussi un rapport à la mort,
16:54aux dramatiques de la vie,
16:56qui est particulier.
16:57Donc c'est ça qui a pu, quelque part, justifier,
17:00parfois, une culture carabine
17:02et une violence.
17:03Parce qu'on dit, voilà, nous, on vit des atrocités,
17:06donc sinon on reproduit des schémas,
17:07et bien c'est normal, quelque part.
17:09Et donc ces particularités de l'hôpital
17:11restent quand même très ancrées
17:14dans la culture hospitalière.
17:16Alors, les allers de la santé, évidemment,
17:18luttent contre tout cela,
17:20qu'est-ce que vous avez mis en place concrètement
17:22pour que les choses bougent enfin ?
17:25Nous avons mis en place beaucoup de mesures
17:27depuis 2020,
17:29donc notre association a 5 ans,
17:30initialement formée par des médecins
17:32et des directeurs et directrices d'hôpital.
17:34Aujourd'hui, on s'élargit aussi à toutes les professions.
17:37Donc avec des hommes,
17:38fondés avec des femmes et des hommes.
17:39Oui, qui ont émis le même constat,
17:42le monde de la santé n'est pas égalitaire.
17:45Et donc, aujourd'hui,
17:46on a mis en place une charte égalité
17:48par laquelle les établissements s'engagent.
17:51On compte plus de 115 établissements
17:52de toute taille sur tout le territoire
17:54qui se sont engagés dans une démarche.
17:57On a des ateliers et des after-work
17:59que nous proposons pour sensibiliser
18:01les plus jeunes,
18:03mais aussi les professionnels
18:04qui sont en poste depuis très longtemps,
18:06aux questions de genre,
18:07aux biais de genre
18:08et aussi à ces notions d'égalité,
18:11de syndrome de l'imposteur, etc.
18:12On a un programme de mentorat
18:14qui est actuellement dans sa deuxième édition
18:18qui regroupe des femmes médecins
18:21aux postes à responsabilité
18:23qui mentorent des femmes
18:24qui souhaitent avoir des postes
18:26pour donner ces codes sociaux
18:27qui longtemps ont été exclusifs
18:29à la sphère masculine.
18:30Donc pour avancer
18:31et pour demander ces postes
18:33et postuler pour ces postes,
18:35on a des partenariats institutionnels
18:36que ce soit avec d'autres corps de métier,
18:39avec le ministère de la Santé
18:40et les institutions publiques
18:42et d'autres acteurs du monde de la santé
18:45et enfin le baromètre
18:46que vous avez cité au début
18:48pour chiffrer justement
18:49parce que tout ce qui n'est pas chiffré
18:51n'existe pas.
18:52Donc vous êtes en train de me dire
18:53que l'union des forces
18:54est vraiment indispensable ?
18:55Oui, essentielle.
18:56Alors vous venez de recevoir ce grand prix,
18:58diversité et inclusion,
18:59c'est évidemment une reconnaissance,
19:02c'est une voie donnée aux femmes du soin.
19:05Qu'est-ce que ça représente pour vous
19:06à titre individuel,
19:08pour toutes celles qui se battent au quotidien
19:09dans les hôpitaux,
19:10les services,
19:11les blocs,
19:12les blocs opératoires,
19:14les écoles de santé ?
19:15Qu'est-ce que ça veut dire
19:15de recevoir un prix comme celui-ci ?
19:18Alors premièrement,
19:19c'est une fierté collective.
19:22C'est parce qu'aujourd'hui,
19:23quand on est reconnu
19:25pour un engagement bénévole
19:27qu'on a avec cette association,
19:29forcément on est fiers.
19:31On est fiers de faire bouger les lignes,
19:33on est fiers de voir
19:33que le sujet parle
19:35et on est fiers aussi
19:36de pouvoir dire
19:37que ce prix peut donner
19:38de la visibilité.
19:40Et donc ça donne des ailes
19:41à ILMS du coup.
19:43Encore plus.
19:43Encore des ailes,
19:44des ailes complémentaires.
19:45Alors évidemment,
19:46on ne peut pas se passer
19:47de parler de ce qui se passe
19:48au niveau international
19:49et notamment aux Etats-Unis
19:51et notamment avec Donald Trump
19:52qui a supprimé
19:53les politiques fédérales
19:54de diversité,
19:56d'inclusion,
19:56d'équité,
19:57ce qui a provoqué
19:58un véritable recul idéologique.
20:00Alors vous Fabien,
20:01qui travaillez avec des entreprises
20:02de tous secteurs,
20:04est-ce que cette offensive
20:05anti-diversité
20:06a eu un impact en France ?
20:07Est-ce que vous avez senti
20:08une forme de prudence,
20:10un recul dans le discours
20:11des entreprises
20:11ou au contraire
20:13un réflexe de résistance,
20:15une volonté d'affirmer
20:16que la diversité
20:17ce n'est pas une tendance,
20:18pas une tendance importée
20:19mais un enjeu
20:20profondément français ?
20:23Alors on a senti
20:24qu'il y a eu,
20:25en janvier,
20:26quand tous ces moments
20:27que vous citez
20:28ont démarré
20:29dans la stupeur,
20:30que les entreprises
20:31se sont un peu mises
20:32sur pause pour se dire
20:33ok, qu'est-ce qu'on fait ?
20:35Pourquoi on le fait ?
20:36Et quand on réfléchit
20:37sur le pourquoi on le fait,
20:38parce que je vais vous spoiler
20:39mais ça continue
20:40bel et bien en France,
20:42pourquoi on le fait ?
20:43Déjà,
20:4492% des salariés français,
20:46donc chiffre de avril 2025,
20:48veulent que leur entreprise
20:49s'engage au moins autant
20:51que ce qu'elles font
20:51en diversité équité et inclusion.
20:54Il n'y a pas de débat
20:54auprès des salariés.
20:56Pourquoi est-ce qu'aux Etats-Unis,
20:58en tous les cas
20:58dans les débats
20:59dont on parle,
21:00on fait croire
21:02que c'est des choses
21:02politiques,
21:03activistes ?
21:04C'est sans doute
21:05une façon de faire
21:07qu'on a aux Etats-Unis
21:08qu'on n'a pas du tout
21:08en France.
21:09En France,
21:09on n'est pas là
21:10pour se dire
21:11je vais aider
21:13ou pousser plus
21:14que les autres
21:15la catégorie des femmes,
21:16la communauté LGBT,
21:18les personnes noires.
21:19Non.
21:19C'est ma collègue Elsa.
21:21Quelle est sa problématique ?
21:23Quelles sont les discriminations ?
21:26Quelles sont les discriminations ?
21:26Quelles sont vécues au quotidien ?
21:28Et qu'est-ce que moi,
21:29en tant qu'employeur,
21:29je peux faire
21:30pour qu'elles se sentent mieux
21:31et qu'elles ne viennent pas
21:31le ventre au travail ?
21:33Qu'elles puissent évoluer
21:35si elles le méritent
21:36et pas avoir ce plafond de verre ?
21:38C'est ça la diversité
21:38et inclusion d'entreprise
21:39d'aujourd'hui.
21:40Donc,
21:40c'est pas contourner
21:40la méritocratie,
21:42c'est aller contourner
21:43les biais
21:43qui bloquent
21:45des talents
21:45parce que les talents
21:46ils sont répartis
21:48de façon symétrique
21:50dans toutes les populations
21:52et donc il y a des talents
21:53dont les entreprises
21:54se passent
21:55et où quand elles sont là
21:56elles ne peuvent pas
21:57vraiment s'épanouir
21:59parce qu'ils vont être bloqués,
22:01ils vont avoir
22:01cette charge mentale.
22:02Donc,
22:02les politiques diversifiées
22:03et inclusions,
22:04c'est ça
22:04et je pense que
22:05vraiment la majeure partie
22:06des entreprises françaises
22:07qui n'ont pas aussi ce poids,
22:09on va aussi le dire,
22:10les filiales
22:11de groupes américains
22:12en France,
22:12c'est plus difficile,
22:13les entreprises françaises
22:14qui ont des gros enjeux
22:15aux Etats-Unis,
22:16c'est aussi pas aussi simple
22:18mais la majeure partie
22:19des entreprises
22:19en France,
22:20ce n'est pas forcément le cas,
22:21il n'y a pas forcément
22:22cette dépendance
22:23aux Etats-Unis
22:23et du coup,
22:24elles y vont
22:25parce que ce n'est pas politique,
22:26ce n'est pas de l'activisme,
22:29c'est vraiment prendre soin
22:29des équipes
22:30et ça fonctionne.
22:31Alors,
22:31on arrive au bout
22:32de cette conversation,
22:33une phrase,
22:35une phrase pour chacun,
22:36qu'est-ce que la diversité
22:37change dans l'entreprise,
22:38qu'est-ce que la diversité
22:39change dans la société ?
22:41Elsa ?
22:41Alors,
22:41la diversité
22:42à l'échelle
22:43du monde de la santé,
22:45ça permet au milieu
22:46de la santé
22:47de s'aligner
22:48sur la réalité sociétale
22:51et donc ça permet
22:52aux professionnels
22:54de mieux se sentir au travail
22:56et donc de mieux soigner
22:57et donc ça permet
22:58de prendre les patients
23:00dans leur diversité
23:01et de reconnaître
23:02les particularités
23:03de chacun et de chacune.
23:04Fabien,
23:04une trace ?
23:06La diversité,
23:07c'est faire des rencontres
23:08et quand on rencontre
23:09des personnes différentes,
23:11c'est là
23:11on va aller chercher
23:14une richesse
23:15et une force
23:15donc c'est vraiment
23:16solidifier
23:17dans l'entreprise
23:18les performances
23:20et la résilience.
23:22– Merci Fabien,
23:23figula le tort,
23:24merci Alzamana
23:24d'avoir accepté
23:25mon invitation.
23:26La diversité
23:27n'est pas une option,
23:28je l'ai dit,
23:29je le redis,
23:29c'est une conviction,
23:30ce Grand Prix en D
23:31est une démonstration,
23:33c'est un acte
23:33de transformation.
23:34La force de l'engagement,
23:36c'est chaque dimanche
23:36à 15h sur Sud Radio
23:38et en podcast
23:38sur surduradio.fr
23:40et je vous laisse
23:41tout de suite
23:42avec la suite
23:43des programmes
23:44sur Sud Radio.
23:45– C'était la force
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