00:00Je continue de penser qu'une réforme du système de nos retraites est indispensable pour assurer sa durabilité et son maintien.
00:09La France est très attachée à la retraite par répartition, mais sans doute faudra-t-il apporter des modifications pour sauver notre système de retraite
00:20et aussi pour l'améliorer par rapport à la pénibilité et la retraite des femmes.
00:24Donc le Premier ministre, compte tenu de la situation politique de notre pays, compte tenu de la censure du Rassemblement national et de la France insoumise,
00:37a bien été conduit à remettre cette question dans le débat public.
00:42Cela dit, suspension ne veut pas dire abrogation, c'est-à-dire que dans les prochaines semaines, il y aura une conférence sociale sur les retraites et le travail
00:49et qui réexaminera cette question et si elle est conclusive, il y aura une transposition dans la loi, sinon ce sera le débat de la prochaine présidentielle.
01:00Mais Madame Genevard, cette suspension c'est un gage au PS qu'il a réclamé en échange d'un vote de non-censure.
01:06Une décision incompréhensible, ce sont les mots de Bruno Retailleau, patron du parti LR,
01:11qui accuse Sébastien Lecornu d'être l'otage des socialistes. Est-ce que vous partagez son point de vue ?
01:17La suspension est moins coûteuse pour les finances publiques et pour l'économie du pays que la censure et la dissolution.
01:24Le rapport est de 1 à 3. Bien sûr, cette suspension a un coût, elle aura un coût de 3 milliards,
01:30mais la dernière censure, je vous rappelle que depuis un an, moi je suis au ministère depuis un peu plus d'un an,
01:37censure, 3 gouvernements qui sont tombés.
01:43Chaque fois c'est de l'incertitude, de l'instabilité politique, économique.
01:49La France se met en danger vis-à-vis des marchés financiers,
01:53donc il nous faut absolument retrouver de la stabilité.
01:56L'instabilité, vous dites, excusez-moi je vous coupe, vous dites ça suffit, c'est bien ce qu'il faut comprendre.
02:03Je pense qu'il est indispensable de redonner à notre pays de la stabilité,
02:07du reste les Français sont épuisés par le spectacle que donnent les querelles politiques.
02:15Le monde économique, les entreprises, les petites entreprises, les commerçants, les artisans,
02:20sont très inquiets parce que, comme toujours, quand il y a de l'instabilité, il n'y a pas de visibilité
02:27et ce sont moins d'investissements dans les entreprises, moins de recrutement, moins d'emplois.
02:33Donc il faut absolument stabiliser le bateau et je rappelle que, de toute façon,
02:38nous n'échapperons pas à une réforme des retraites, étant donné le nombre croissant des retraités
02:44et le nombre censé diminuer des quotidiens.
02:47Donc c'est un sujet qui reste complètement devant nous
02:51et ça sera le rôle de la Conférence sociale des travailleurs.
02:54Annie Gennevard, vous êtes une figure du parti Les Républicains.
02:58Vous avez accepté votre reconduction dans ce gouvernement Le Cornu 2
03:03contre la décision du bureau politique de votre parti. Pour quelles raisons ?
03:08J'ai fait ce choix difficile en responsabilité, en conscience et finalement par devoir.
03:15J'ai été sollicité par le Premier ministre, par les agriculteurs, pour rester en responsabilité
03:22et c'est le sens de la décision que j'ai prise.
03:27Le monde agricole est un monde qui connaît en permanence des difficultés
03:32et c'est une question de loyauté à mes engagements, mes convictions, question de loyauté à l'égard des agriculteurs.
03:41Il y a des crises, il y a des enjeux considérables à venir avec la PAC, avec le changement climatique.
03:47Le capitaine ne quitte pas le navire en pleine tempête.
03:50Mais du coup, pas de loyauté envers votre parti ?
03:53Alors, je reste évidemment attachée à mon parti.
03:57Vous en êtes exclue aujourd'hui, suspendue ?
03:59Non, il n'y a pas d'exclusion, il n'y a pas de suspension.
04:03Je ne sais pas du tout ce qui sera décidé.
04:07Donc vous ne savez pas vous-même si vous êtes ministre LR ou pas ?
04:12Est-ce que vous avez encore cette étiquette finalement ?
04:14Mais bien sûr, j'ai toujours cette étiquette et je souhaite la garder.
04:18Vous savez, ça fait 30 ans que je suis engagée dans ma formation politique, je ne lui ai jamais fait défaut.
04:24Et je rappelle que les Républicains ont décidé d'apporter leur soutien au gouvernement.
04:30Mais texte par texte, la seule question qui s'est posée, c'est la question de la participation au gouvernement.
04:36Moi, je vous ai expliqué pourquoi, vis-à-vis du monde agricole auquel je demeure évidemment très fidèle.
04:45C'est ce qui a motivé mon choix.
04:49Voilà, quelquefois, on est placé devant des cas de conscience.
04:54C'est un cas de conscience.
04:55Donc en conscience, j'ai décidé de rester.
04:58Le courage, parfois, c'est de rester quand tout invite à partir.
05:03C'est de prendre des risques en acceptant de rester.
05:08Je savais que je prenais un risque, mais j'aime mon parti.
05:14Mais mon utilité aujourd'hui est plus grande à la tête du ministère de l'Agriculture.
05:18Justement, Annie Gennevard, vous êtes ministre de l'Agriculture.
05:21Il y a beaucoup de dossiers sur votre bureau.
05:23Nous n'en évoquerons qu'un, la dermatose nodulaire contagieuse qui touche la Franche-Comté.
05:28Deux foyers à écleux, ce petit village du Nord-Jura.
05:31Suspicion d'un troisième foyer ou confirmation ce matin ?
05:34Quelles sont les dernières informations que vous avez à ce sujet ?
05:38Écoutez, je vais aller dans le Jura ce vendredi.
05:42Nous avons effectivement l'apparition de la dermatose nodulaire contagieuse bovine dans le Jura.
05:49C'est une maladie animale extrêmement grave qui est classée au niveau européen
05:53parmi les plus graves risques sanitaires pour le cheptel bovin.
05:57Donc cette affaire, je la gère au jour le jour.
06:01Chaque jour, il y a un travail de ma part en direct qui est fait par rapport à la lutte contre la dermatose
06:08et ce depuis le 29 juin.
06:10C'est ce que vous dites aux éleveurs qui nous écoutent, aux éleveurs d'écleux notamment,
06:15ces deux éleveurs qui voient leur cheptel décimé ?
06:18Eh bien, je dis aux éleveurs d'écleux que d'abord, ils ont évidemment toute ma sympathie
06:24parce que ce qu'ils vivent est très difficile, très douloureux.
06:28Et je mesure pleinement le traumatisme que représente le dépeuplement d'un cheptel touché par la dermatose.
06:38Et c'est la raison pour laquelle je vais aller dans le Jura les rencontrer.
06:43Vendredi donc. Merci beaucoup.
06:46Cette maladie, nous savons la gérer désormais.
06:51Et vous voyez, si j'avais quitté le ministère, un nouveau ministre, un nouveau cabinet,
06:56du temps pour connaître les dossiers, pour s'adapter.
06:59Moi, je suis au travail immédiatement, immédiatement en responsabilité pour gérer tout ce qu'il y a.
07:05Vous continuez, oui, à gérer les dossiers entamés.
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