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  • il y a 6 semaines

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00:00Toujours en compagnie de l'ancien ministre de l'Industrie et de l'Energie, Marc Ferracci, vous avez dit juste avant la pause publicitaire que ça coûte à la France cette suspension de la réforme des retraites.
00:11Sébastien Lecornu, lui, dit que oui ça coûte mais ça a recruté encore plus cher une dissolution. Vous le suivez là-dessus ?
00:18La vérité c'est qu'on n'en sait rien et que c'est difficile à comparer parce que les critères ne sont pas les mêmes.
00:23Honnêtement la suspension, je le dis très simplement, j'ai défendu, y compris sur votre plateau en 2023, la réforme des retraites.
00:32Je te fondrais même l'idée d'avoir un âge légal de départ à 65 ans qui était dans le programme du président de la République.
00:37Tous les pays qui nous entourent sont à 66, 67, le Danemark est à 70, l'Allemagne envisage de passer de 67 à 70 l'âge légal de départ.
00:46On est les seuls, non seulement à tergiverser mais à mettre le pied sur le frein.
00:50Donc je pense qu'il y a derrière une forme de déni, de déni économique, de déni démographique de ce qu'est la réalité de notre système de retraite.
00:59Et ce déni, on va le faire payer aux générations futures.
01:01Moi c'est ce que je pense, c'est ce que j'ai dit, c'est ce que je vais dire dans les débats.
01:04Pourquoi on fait un âge de départ légal ? Pourquoi on ne se limite pas aux annuités ?
01:09Ici, on a besoin d'avoir une référence un petit peu claire sur le moment où les gens partent à la retraite.
01:20Si on a uniquement les annuités, qu'est-ce qui va se passer ?
01:23Eh bien, vous n'allez pas avoir ce que les économistes appellent l'effet horizon.
01:26C'est-à-dire que les entreprises ne vont pas s'adapter à un nouvel âge légal de départ.
01:29Elles ne vont pas adapter leur poste de travail.
01:32Et vous n'aurez pas les mêmes effets sur le taux d'emploi des seniors.
01:35Donc moi, je pense que cet âge légal, il a du sens.
01:37Maintenant, on ne peut pas faire l'économie d'une réflexion plus globale sur notre système de retraite.
01:42Moi, en 2017, j'ai défendu un autre système, un système universel, un système à points qui intègre les 42 régimes de retraite.
01:48Que dit le ministre Farandou dans les échos juste avant le week-end ?
01:50Je pense qu'il rouvre le débat sur ce sujet.
01:52Il a d'ailleurs donné aux partenaires sociaux, et le Premier ministre a donné aux partenaires sociaux,
01:57la mission de réfléchir à cette organisation.
02:00Et je pense qu'on a besoin de remettre ces chantiers sur la table dans la perspective de 2027.
02:06Et de manière générale, on a besoin d'essayer de résoudre les problèmes fondamentaux de notre système de retraite.
02:11Ce n'est pas simplement l'âge de départ, c'est la complexité, c'est le fait qu'un an travaillé ne donne pas les mêmes droits suivant tous les régimes.
02:19On a besoin d'équité, on a besoin d'efficacité, on a surtout besoin d'équilibrer financièrement nos régimes.
02:23Vous conviendrez qu'en attendant, c'est dément, parce qu'on a une suspension de la réforme des retraites annoncée par le ministre,
02:27et puis le ministre du Travail qui dit qu'en fait, on va réfléchir à de la capitalisation dans les retraites,
02:32et à un système par points.
02:33Non, mais ce n'est pas exactement le même angle d'attaque, comme on dit.
02:37Vous avez bien perçu que ça n'était pas la même temporalité.
02:40Ah non, mais bon, quand même, c'est assez disruptif.
02:42On a besoin de suspendre, en tout cas, c'est l'argument qui est donné.
02:44Moi, je prends acte de cette suspension, de cette proposition de suspension au Parlement,
02:49même si je vous ai expliqué mes réserves sur le principe de la suspension.
02:52La capitalisation, l'idée d'aller vers une intégration des régimes, c'est une temporalité plus lointaine.
02:59C'est vrai que c'est difficile de faire co-dité.
03:00C'est 2 ans, 3 ans, 5 ans.
03:01Donc, je pense que les deux ne sont pas incompatibles.
03:04C'est difficile de les faire cohabiter, par droit, pour l'opinion publique.
03:07Je sais bien que Emmanuel Macron émettrait des horloges,
03:11mais je ne savais pas qu'il y avait plusieurs horloges dans son bureau.
03:14Parce que quand il y a plusieurs horloges dans son bureau,
03:16quand ça sonne, évidemment, qu'est-ce qui arrive ? Qu'est-ce qui se produit ?
03:18Ce que vous appelez plusieurs horloges, j'appelle ça régler des problèmes urgents,
03:23tout en donnant des perspectives.
03:24Et c'est ça, au fond, que fait Jean-Pierre Farandou,
03:26c'est qu'il cherche, en lien avec les partenaires sociaux,
03:29à donner des perspectives à notre système de retraite.
03:31Avec une gouvernance différente,
03:33avec peut-être une articulation différente
03:36entre les différents régimes.
03:38Donc, moi, ça ne me semble à nouveau pas incompatible.
03:40L'organisation prochaine d'une conférence
03:43avec les associations et les partenaires sociaux
03:46va dans ce sens.
03:47Ce sera pour ça ?
03:48Ou est-ce qu'il y a d'autres choses ?
03:49Il y a d'autres sujets, il y a un débat autour du...
03:51Parce que déjà, pardon de vous interrompre,
03:53mais Patrick Martin a dit qu'il y allait à reculant.
03:55Le président du MEDEF.
03:56Le président du MEDEF, pardon.
03:57Il y a d'autres sujets.
03:58Il y a en particulier un sujet qui est très important
04:00et dont je pense qu'on a besoin de se saisir,
04:03c'est le financement global de la protection sociale.
04:05Il n'y a pas que les retraites dans la protection sociale.
04:06Il y a l'assurance maladie, il y a la famille.
04:08Moi, je défends depuis longtemps l'idée
04:10que le financement de la protection sociale,
04:12et en particulier ce qui aujourd'hui n'est pas en lien direct
04:15avec le travail, c'est la maladie, c'est la famille,
04:17soit financé autrement que par le travail.
04:19Pourquoi ? Parce que ça coûte de l'emploi à nos entreprises,
04:21ça coûte de la compétitivité, ça coûte du pouvoir d'achat.
04:23Ça coûte 1000 milliards par an.
04:24Ça coûte du pouvoir d'achat aux salariés.
04:26C'est 500 plus 500.
04:27Donc, moi j'ai fait d'ailleurs des propositions
04:29quand j'étais encore ministre
04:30qui permettraient de faire une première étape
04:34de bascule du financement de la protection sociale.
04:36On a beaucoup de niches fiscales qui coûtent très cher.
04:38On a des taux réduits de TVA.
04:40On a énormément de choses qui mériteraient d'être corrigées
04:42et qui peuvent nous permettre soit d'avoir des recettes nouvelles,
04:45soit de faire des économies.
04:46Je pense que tout cela devrait être dédié
04:48à une baisse du coût du travail
04:49et à une baisse de la CSG activité pour les salariés
04:53pour augmenter leur pouvoir d'achat.
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