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  • il y a 3 minutes
Regardez L'angle éco de François Lenglet du 15 octobre 2025.

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Transcription
00:00Il est 7h38, langue éco, François Langlais, et je crois que vous êtes un peu comme Étienne Jarnel,
00:06vous avez failli vous étrangler hier en écoutant le Premier ministre sur la réforme des retraites.
00:11Et le mot suspension, François, vous paraît particulièrement mal choisi.
00:14C'est pas une suspension en réalité, c'est un abandon pur et simple.
00:18Puisque la date envisagée pour le redémarrage de la réforme, le 1er janvier 2028, c'est après la fin du quinquennat.
00:25Personne ne reprendra ce chantier maudit là où Macron l'a abandonné, c'est évident.
00:30En fait, il n'y a pas de précédent à une telle reculade, sauf l'abandon du CPE.
00:34Souvenez-vous, le contrat premier embauche, il y a 20 ans, passé lui aussi grâce à l'article 49.3,
00:40quand Dominique de Villepin était à Matignon, c'était sous Chirac, et puis abandonné peu après.
00:44Bon mais François, à votre avis, fallait-il céder à ce point ?
00:48Écoutez, c'était le prix de la faiblesse politique de l'exécutif.
00:52Il n'est plus en position d'imposer quoi que ce soit, faute de majorité, faute d'assises politiques,
00:57même chez ses soutiens, et évidemment dans l'opinion.
01:00L'alternative était donc cruelle, soit renoncer à cette tentative de réforme,
01:04l'une des rares depuis la crise des Gilets jaunes en 2018,
01:07qui a marqué l'arrêt de l'élan de Macron, 18 mois seulement après son arrivée à l'Elysée.
01:12Ou bien perdre le pouvoir, cette fois-ci vraiment, après une dissolution.
01:16Et finir avec du goudron des plumes, comme dans Lucky Luke.
01:20Sauver la réforme ou sauver le président, c'est la seconde option qui s'est imposée, on le comprend.
01:24Non, le problème n'est pas d'avoir cédé, c'était inévitable.
01:27Mais de s'être laissé enfermé dans cette alternative,
01:30à cause d'une crise politique et budgétaire intégralement auto-infligée par le président.
01:35Alors évidemment, François, la question qu'on se pose, c'est vraiment une suspension ou c'est un abandon ?
01:39Est-ce qu'on va pouvoir reprendre ce chantier-là ?
01:41Oui, bien sûr, parce qu'on ne peut ni abandonner ni même suspendre la réalité démographique
01:46qui sape les fondements de notre modèle social.
01:49Moindre entrée, plus de dépenses.
01:51Partout dans le monde et jusqu'en Chine,
01:53la quantité de travail fournie par un individu au cours de sa vie réaugmente
01:57après deux siècles de baisse.
01:59Et la France n'est pas utile.
02:00Mais alors François, comment faire ? Comment faire ?
02:02Probablement en élargissant la négociation aux fins de carrière pour les rendre plus vivables.
02:07Et puis en permettant aux seniors de changer de poste dans l'entreprise,
02:09d'aménager leur temps de travail.
02:11Et puis aussi en s'inspirant de l'étranger.
02:14Pas plus tard qu'hier, le chancelier allemand, Friedrich Merz,
02:17a décidé d'exonérer d'impôts sur le revenu le salaire des retraités qui travaillent.
02:21Jusqu'à 2000 euros par mois, c'est une idée géniale,
02:24qui va faire rentrer des cotisations.
02:26Notre nouveau ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou,
02:28ex-patron de la SNCF,
02:30devrait offrir un pass interrail à tous ses collègues du gouvernement
02:34pour qu'ils voyagent en Europe.
02:35Merci beaucoup François Languil.
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