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00:00On a failli avoir un Superman qui ne vole pas.

00:02Dans les années 90, la franchise veut se relancer après l'échec des derniers opus.

00:09Il y a plusieurs projets dans les tuyaux, dont un qui va faire beaucoup parler, Superman Lives.

00:14Produits par la Warner, ils engagent Kevin Smith, un jeune acteur, pour l'écriture du scénario.

00:18Smith, c'est un passionné de comics.

00:20Il a déjà écrit ses propres planches et pouvoir adapter Clark Kent au grand écran, c'est le rêve.

00:24Il commence à bosser sur le texte quand il reçoit un appel des producteurs qui lui imposent quelques contraintes.

00:29Bon déjà, Superman ne doit pas voler.

00:32Selon les boss du studio, un Superman qui vole, ça fait Boy Scout.

00:36Alors je vois pas trop la différence entre ça et ça, mais ok, pourquoi pas.

00:39Ils ont aussi quelques consignes pour les méchants.

00:41Il y aura une araignée géante, des ours polaires armés et l'ex-luteur qui se trimballe avec un chien de l'espace.

00:47En fait, c'était surtout pensé pour le marketing.

00:49Des petites peluches toutes mignonnes de chien de l'espace, ça s'est déjà fait avant et ça a cartonné.

00:54Smith, il sent le bourbier arriver.

00:56Et ça s'accélère quand Warner annonce une partie de la distribution.

00:59Tim Burton à la réale et Nicolas Cage dans le rôle titre.

01:02Pour lui, c'est pas tant Burton le problème, mais plutôt son style.

01:06Trop sombre, trop gothique, incompatible avec l'univers de Superman.

01:09Chez Warner, ils prennent connaissance de ses inquiétudes et...

01:12Bah ils s'en cognent.

01:13Burton vient de leur offrir deux Batman, c'est forcément le bon gars pour le job, alors il a full carte blanche.

01:18Carte blanche dont il va abuser un chouïa, parce que quand il arrive, il vire Kevin Smith dans la foulée

01:23pour le remplacer par ses scénaristes et réécrire tout le projet.

01:26Ouais et voilà, je vous laisse imaginer la bonne ambiance après ça.

01:29Surtout qu'au final, le projet est annulé par Warner à quelques semaines d'entrée en tournage,

01:33notamment à cause d'un budget trop ambitieux.

01:35Mais ça ne s'arrête pas là pour les deux hommes, c'est même plutôt l'inverse, puisque la guerre est déclarée.

01:40C'est Burton qui lance les hostilités avec son adaptation de La Planète des Singes.

01:43Abraham Lincoln, un singe, en anglais ça se dit Ape.

01:48Mixer le tout et ça donne Abram Lincoln.

01:51Ah un jeune mot, allez merci au revoir.

01:53Ça c'est globalement ce que se sont dit les fans quand ils ont vu le film,

01:55mais Smith, lui, il a surtout vu un énorme plagiat.

01:58Quelques années avant, il dessinait quelque chose de vachement similaire.

02:01Il menace donc de l'attaquer en justice, soit quoi Burton répond,

02:04« Ceux qui me connaissent savent que je ne lis pas de comics, encore moins quelque chose écrit par Kevin Smith. »

02:10Un zéro donc, mais Smith ne se laisse pas faire et lui répond un très efficace,

02:14« Tu ne lis pas de comics ? Ouais, ça explique Batman. »

02:16Avant de dédicacer l'escript de Superman avec la mention « Fuck Tim Burton. »

02:20Un partout, balle au centre, mais surtout fin du match.

02:23Petit à petit, la rivalité entre les deux hommes va se lasser,

02:25Smith ayant même émis l'idée de voir Superman Lives être adapté en film d'animation prochainement,

02:30et qui sait, peut-être à nouveau aux commandes de Tim Burton.

02:32Parce que c'est ça aussi le cinéma, des histoires à l'écran, bien sûr,

02:35mais aussi et surtout en coulisses, marquant parfois des rivalités qui durent pendant plusieurs années.

02:40On se penche aujourd'hui sur les conflits les plus cultes du cinéma.

02:43J'ai raison.

02:44Non, c'est moi.

02:45Mais c'est moi !

02:46Non, c'est moi !

02:47Wow, les gars, arrêtez, qu'est-ce qu'il se passe ?

02:48C'est lui, il y connaît rien, il a aucun goût.

02:50En cinéma ?

02:51Non, en olie.

02:52Des gourdes, d'ice tea et de boissons énergisantes bien au-dessus du reste.

02:56Pas de sucre, pas de taurine, que des arômes et colorants naturels.

02:59Ouais, après, c'est pas de l'eau non plus, mais ça reste une alternative plus saine au soft drink et boissons énergisantes.

03:04En plus, c'est écologique.

03:06Un pot, c'est 50 canettes jetées en moins.

03:08Ok, mais du coup, sur quoi, vous êtes pas d'accord ?

03:12Bah, sur la gamme !

03:13La meilleure, c'est la iced tea.

03:14Elle a bon goût et en plus, elle est remplie de vitamines et d'antioxydants.

03:17Avec, tu restes en pleine forme.

03:18Ok, mais la gamme hydration reste au-dessus.

03:20Parfait pour rester frais quand tu fais du sport.

03:22Bon, avec modération, bien sûr, mais c'est trop pratique.

03:25Pour ça, je préfère la gamme Energy.

03:27Pour les 16 ans et plus, chez Oli, ils utilisent de la New Caffe.

03:30Une caféine cristallisée qui agit plus longtemps et diminue le crash de fatigue.

03:33Pour bosser, y'a rien de mieux.

03:35Mais n'oubliez pas, c'est une dose par jour.

03:36Ok, les gars, ça sert à rien de se battre.

03:38Oli a des packs découvertes, des box d'échantillons avec plein de saveurs différentes.

03:42Comme ça, tout le monde est content.

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03:48Alors, n'attendez plus, foncez, le lien est en description.

03:50Le bras de fer des Titans

03:52Janvier 1977, tout le gratin est réuni à Hollywood pour la fameuse cérémonie des Golden Globes.

03:59Parmi les grands favoris, on retrouve un certain Sylvester Stallone qui vient présenter Rocky.

04:04Film qu'il a écrit, réalisé et où il joue le rôle principal.

04:07C'est clairement censé être sa soirée, lui qui a trimé pendant des années pour être reconnu.

04:12Il est enfin récompensé avec pas moins de 6 nominations, dont celle du meilleur film et du meilleur acteur.

04:17Sauf que, un à un, les prix lui échappent.

04:20Et ça, ça fait bien marrer un jeune comédien situé à quelques tables de lui

04:23qui ne se gêne pas pour se moquer et se faire remarquer.

04:26La tension monte d'un cran quand cet acteur entend son nom pour l'award du New Star of the Year,

04:31le révélant par la même occasion à son futur rival, Arnold Schwarzenegger.

04:35Bon, en réalité, il ne débarque pas de nulle part.

04:37Il est déjà 7 fois Mister Univers, c'est une légende de sa discipline.

04:41Grâce à son physique et sa carrière impressionnante, il opère doucement vers une transition vers le métier d'acteur.

04:46Au final, la soirée se termine pas si mal pour Stallone qui voit Rocky remporter le prix du meilleur film dramatique.

04:51Et quand l'acteur entend enfin son nom, il s'empare des fleurs qui sont sur la table et les jette en l'air de joie.

04:57Sauf qu'évidemment, ces fleurs, bien qu'elles retombent.

04:59Et qui est en dessous ? Pas Schwarzenegger.

05:02Il se retrouve sali, couvert de fleurs mouillées, mais surtout avec un nouveau rival pour les années à venir.

05:07Bah maintenant, ils se battent pour quoi ? Il y a sûrement de la place pour les deux, non ?

05:10Eh bien, c'est surtout qu'à l'époque, le film d'action est en pleine évolution.

05:14Si dans les années 50 à 70, les héros étaient souvent des personnages complexes, torturés, voire même des anti-héros,

05:19eh bien tout ça, c'est fini.

05:21Place aux gros muscles et aux soldats quasi-invincibles.

05:23Pour la faire courte, c'est en partie dû au contexte social et politique de l'époque.

05:27Début 80, les Etats-Unis viennent de se prendre une rouste au Vietnam,

05:30et le traumatisme de cet échec est présent dans toutes les têtes.

05:33L'idée, c'est alors d'utiliser le cinéma comme une tribune de l'excellence américaine, principalement militaire.

05:38Tu mets en scène des super soldats capables de gagner des guerres quasiment tout seuls.

05:42Et justement, au même moment, c'est l'avènement du blockbuster,

05:44avec des budgets en pleine expansion et des films pensés pour être des étendards du drapeau étoilé.

05:48Il faut bien quelqu'un pour être le visage de cette nouveauté.

05:51Pour les studios, c'est du pain béni.

05:52Les deux acteurs sont les contenders parfaits pour cette rivalité.

05:56D'un côté, l'outsider Stallone, qui comme son personnage dans Rocky d'ailleurs est un mordu de travail et d'acharnement,

06:01et face à lui, Schwarzenegger, le monstre de physique qui est l'exemple même du rêve américain.

06:05Ce conflit, il commence par...

06:07Qui sera le plus gros mal alpha ?

06:09Et ça, ça passe par les films qui sortent en salle à cette époque.

06:12Chaque fois que l'un des deux sort son nouveau projet,

06:14paf, l'autre répond avec quelque chose d'encore plus impressionnant.

06:17Stallone sort un Rambo, bah boum, choisi, répond avec un commando.

06:21Un nouvel épisode de Terminator ?

06:22Pas de soucis, vous reprendrez bien un peu de Rocky IV.

06:25C'est une escalade sans fin à qui fera le plus de victimes,

06:28qui aura la plus grosse cascade, le plus gros couteau,

06:31en bref, une course au toujours plus.

06:33Mais en parallèle, c'est aussi et surtout une guerre d'ego et d'aura.

06:37Sur le plan physique déjà, où les deux définissent ce que va être le héros d'action pendant les 15 années suivantes,

06:42c'est bien simple, sans eux, il n'y a pas de Mel Gibson, de Bruce Willis, de Jean-Claude Van Damme, et j'en passe.

06:47Surtout, et c'est d'ailleurs le point commun entre toutes les rivalités qu'on va aborder dans cette vidéo,

06:51les deux utilisent le média pour descendre le concurrent.

06:54Ça commence gentiment, avec Schwarzenegger qui déclare que, contrairement à d'autres,

06:57clin d'œil, clin d'œil, bah lui, il fait ses propres cascades.

07:00Stallone, lui, le clash sur son box-office, souvent inférieur aussi,

07:03en justifiant que c'est bien dommage de faire ses propres cascades si personne ne les voit.

07:07Voilà, tous ces gentils, ça se joue, ça compare un peu la taille de ses muscles, évidemment.

07:11Mais rapidement, ça s'accélère, notamment avec la une d'un journal américain qui titre

07:16« Le passé nazi d'une star hollywoodienne »,

07:19en référence au père de Schwarzenegger, officier de guerre autrichien affilié au Troisième Reich.

07:24Ce genre d'accusation, ça fait pas trop à rien le concerner, qui attaque le journal pour diffamation,

07:29et quand on leur demande la source pour cet article, ils ont une seule réponse,

07:32Silver sort Stallone.

07:33Une petite dernière, juste pour le plaisir, début 90, le script du film « Arrête, ma mère va tirer »,

07:39tourne et tombe entre les mains de Schwarzenegger, qui le lit, et trouve que c'est une immense daube.

07:43Mais il fait passer la rumeur qu'il a intéressé pour que Stallone tombe dans le panneau,

07:46et se jette sur le rôle, quitte à baisser son cachet.

07:48Volta, le film sort, et c'est un énorme flop, considéré comme l'un des pires films de sa carrière.

07:55Bon, à ce moment-là, ça fait à peu près 10 ans qu'ils se mettent sur la tronche,

07:58ils s'approchent doucement de la cinquantaine, et petit à petit, la rivalité est mise au placard,

08:01notamment pour privilégier le business.

08:03On les voit de plus en plus ensemble dans les médias, notamment pour des projets communs.

08:06Il est même question que les deux se donnent la réplique dans Volteface,

08:09mais finalement, le projet est abandonné à cause d'un planning trop chargé.

08:12Dans tous les cas, les pics et les attaques, c'est terminé.

08:14Les deux sont clairement passés de rivaux à frérot pour la vie,

08:17et n'hésitent pas à s'envoyer de petits clins d'œil à droite et à gauche dans leurs films.

08:21Alors, t'en as plusieurs, mais parmi nos favoris, on pense à Last Action Hero,

08:24où Schwarzy s'arrête devant une pub de Terminator interprétée par Stallone,

08:27ensuite Demolition Man, ou alors cette fois, c'est Stallone qui vante les mérites de son ami,

08:31pourtant bien avant son entrée en politique.

08:33Maintenant, c'est dommage.

08:43Si le public a adoré les voir se détester dans les années 80,

08:45c'est surtout à l'affiche d'un même film qu'on aurait voulu les observer.

08:48Alors oui, il y a bien eu Expendable, ou alors Évasion, dans les années 2010,

08:52mais ça sonne surtout comme du fanservice.

08:54Des anciennes gloires du genre, des répliques cultes balancées en veux-tu en voilà,

08:57mais ça prend pas, il y a comme un goût de trop tard.

09:00Mais au moins, on a pu les voir se rabibocher, et c'est pas le cas de tout le monde.

09:04Notamment chez nous, en France, on a pu assister à l'implosion de deux amis

09:08devenant les meilleurs ennemis.

09:10La Nouvelle Vague, c'est une période dorée du cinéma français.

09:13On a pu assister à l'éclosion de bon nombre de réalisateurs,

09:16tous poussés par une volonté de changer les choses.

09:18Au milieu de ce vent de fraîcheur, il y a deux figures qui font office de représentants,

09:22Jean-Luc Godard et François Truffaut.

09:24Deux noms qui semblent toujours mentionnés ensemble,

09:26comme si l'un ne pouvait pas exister sans l'autre.

09:29Leur histoire commence à l'après-guerre,

09:31où les deux adolescents se rencontrent dans des ciné-clubs parisiens.

09:34Au fil des années, ils deviennent très potes,

09:37notamment parce qu'ils partagent les mêmes opinions sur le cinéma,

09:39et sur ce qu'il doit devenir.

09:41Et ces opinions, ils vont les défendre, à travers leurs films bien sûr,

09:44mais d'abord sur le papier, en rejoignant les cahiers du cinéma,

09:47et une revue critique où ils vont commencer à se faire un nom.

09:50En fait, ils font du bruit, surtout parce qu'ils sont violents dans leur retour.

09:53Ils n'hésitent pas à tacler ce qui se fait déjà,

09:55notamment ce qu'ils appellent la qualité française,

09:58c'est-à-dire ces films protocolaires tournés à la chaîne en studio.

10:02Mais avant de parler de leur réalisation et de ce qui s'en suit,

10:05c'est important de faire un point sur leur enfance et leurs origines,

10:08parce que ça joue un rôle important dans la fracture qui arrivera des années plus tard.

10:11Truffaut, c'est un enfant non désiré.

10:13Il est né juste avant la Seconde Guerre mondiale,

10:15et est abandonné par son père, et élevé par sa grand-mère.

10:17À l'école, c'est pas trop ça, et il décroche rapidement,

10:20surtout pour faire du vélo et des conneries avec ses potes.

10:23Godard, lui, c'est tout l'opposé.

10:24Il est fils de médecin, il est brillant dans son parcours scolaire,

10:27et surtout, il est issu d'une lignée protestante très aisée,

10:30ce qui l'influence pas mal dans sa vision des choses.

10:32Mais reprenons sur le cinéma,

10:33et notamment avec Truffaut, qui passe le premier derrière la caméra,

10:36avec les 400 coups.

10:37En partie autobiographique, ça raconte l'histoire d'un jeune garçon

10:40livré à lui-même entre l'injustice qu'il vit à l'école

10:42et l'indifférence de ses parents.

10:44Avec ce film, Truffaut bouscule les normes,

10:46notamment par la liberté de ceux qu'il montre.

10:48Ça lui vaut même la récompense de la meilleure mise en scène à Cannes,

10:50un prix qu'il remporte à 28 ans.

10:53Godard limite l'année suivante et sort à bout de souffle,

10:55son premier long métrage,

10:56qui est d'ailleurs écrit par François Truffaut lui-même.

10:59Et même chose, le public est retourné par ce cinéma absolu,

11:02ce absolu de cinéma porté par des acteurs qui représentent de la nouveauté.

11:06Les films s'enchaînent pour les deux,

11:08mais on observe une dissonance dans leurs idées.

11:10En interview, Godard se dit anarchiste,

11:12refusant toute forme d'autorité,

11:14se politise de plus en plus et vire vers un cinéma révolutionnaire.

11:18Il va même jusqu'à fonder le collectif Zigavertov,

11:20en produisant des films militants à orientation maoïste,

11:24et par prolongement, communiste.

11:26En gros, Godard refuse le confort intellectuel,

11:28et c'est d'ailleurs ce qu'il reproche à Truffaut et son cinéma.

11:31Lui est plus conventionnel en abandonnant des thèmes récurrents,

11:33comme les personnages rejetés qui tentent de se faire accepter par la société.

11:36Voilà, vous le voyez un peu le parallèle avec leur enfance en train de se dessiner ?

11:40Même si on commence à sentir la fracture,

11:42ils continuent d'apparaître ensemble, souvent pour des causes communes.

11:45Aken par exemple, pour l'un des plus gros scandaliers au festival,

11:48et d'ailleurs on n'en parle dans cette vidéo.

11:49Je vous parle solidarité avec les étudiants et les ouvriers,

11:54et vous me parlez de travail, les gros plans !

11:56Vous n'êtes pas de rien, Godard !

11:58En bref, les deux partagent toujours des valeurs de gauche,

12:00et même d'ultra-gauche pour Godard.

12:02Mais c'est quelques années plus tard que la rivalité va définitivement s'installer.

12:06En 73, Truffaut sort La Nuit Américaine, sorte de mise en abîme où on suit le tournage d'un film.

12:12Un hommage au cinéma et à sa fabrication.

12:14Tout le monde est unanime, c'est un très bon film,

12:17sauf Godard, qui voit une offense envers lui et tous les autres réalisateurs de La Nouvelle Vague.

12:22Il lui écrit une lettre ouverte, et ça part, ça le traite de menteur, d'hypocrite et même d'infidèle.

12:27Gros drama en perspective, les deux grands réalisateurs qui règlent finalement leur compte sur la place publique.

12:32La réponse de Truffaut ne se fait pas attendre, il lui rédige une lettre, oui, encore une lettre,

12:36écoutez, c'est les années 70, c'est la France, on fait ça à l'ancienne.

12:39Donc une lettre de 20 pages, où il ne ménage pas ses insultes.

12:42Il le traite de merde, de jugement sans valeur,

12:44et surtout il lui reproche d'utiliser son cinéma pour se faire passer comme une victime.

12:48Et ça, ça fait mal, Godard aurait grandi avec une cuillère en argent dans la bouche,

12:52et il utiliserait son art pour se faire passer pour un pauvre mec,

12:55un petit, voilà, un petit prolétaire, se donner une image de révolutionnaire un peu gratuite.

12:58Pas de réponse directe de l'intéressé,

13:00mais le point final arrive un peu plus tard avec deux films,

13:02sauf qu'il peut pour Godard, et le dernier métro pour Truffaut.

13:05Là, c'est pas vraiment le contenu des films qui intéresse,

13:07mais plutôt le contexte dans lequel il s'affronte, la cérémonie des Césars.

13:11Les deux hommes sont multinominés,

13:12et ce soir-là, c'est donc l'industrie qui aura le dernier mot,

13:15comme juge impartial de cette rivalité.

13:18Le meilleur réalisateur,

13:21sont

13:21Jean-Luc Godard,

13:24François Truffaut,

13:25le gagnant est François Truffaut.

13:27Au final, c'est Truffaut qui remporte le duel,

13:30haut la main d'ailleurs, en repartant avec

13:31dix prix contre un seul pour Godard.

13:34On aurait aimé que l'histoire continue après cette soirée-là,

13:36mais Truffaut décède de maladie trois ans plus tard,

13:39sans jamais avoir eu le temps de se réconcilier avec son ami d'enfance.

13:43Cette rivalité a clairement marqué son temps,

13:45et semble surtout impensable aujourd'hui.

13:46À une époque où tout le monde s'aligne sur le discours le plus lisse possible et sans atteinte,

13:50un petit coup de gueule, une petite crasse de temps en temps,

13:53ça ferait pas de mal.

13:53Ça nous amène d'ailleurs à notre troisième rivalité,

13:56et pas des moindres,

13:57celle des anges déchus d'Hollywood.

14:00Pour cette troisième histoire,

14:00on va faire un gros son dans le temps,

14:02et remonter jusque dans les années 20,

14:04à une époque où le cinéma est toujours muet.

14:06Ce défaut de parole,

14:07c'est pas vraiment un souci.

14:08Déjà parce que les gens ne connaissent que ça,

14:10et aussi parce que les studios met sur une autre valeur ajoutée,

14:13les stars.

14:14Des visages que les spectateurs connaissent,

14:16qu'ils aiment,

14:17et qui assurent des entrées d'argent faciles pour les producteurs.

14:20C'est dans ce contexte que les majors mettent en place le star system,

14:24avec des contrats d'exclusivité entre acteurs et studios.

14:28C'est là qu'intervient notre premier personnage,

14:30Joan Crawford.

14:31A cette période,

14:31elle est signée chez MGM,

14:33et le studio a déjà fait d'elle une vedette nationale.

14:36Près d'une dizaine de films en deux ans,

14:37elle démarre à pleine balle,

14:38et est promise à une immense carrière.

14:41Évidemment,

14:41c'est sans compter un événement qui marque l'industrie,

14:43à cette période,

14:44l'arrivée du parlant.

14:46Les majors se mettent alors à chercher d'autres pépites,

14:48à droite à gauche,

14:49et notamment dans le monde du théâtre.

14:51Art qui utilise la voix depuis toujours.

14:53C'est comme ça que la Warner met la main sur Betty Davis,

14:56comédienne de théâtre,

14:57déjà adoupée à Broadway.

14:59Maintenant,

14:59mettez-vous à la place des stars qui sont déjà en place.

15:02Pour beaucoup,

15:02ce vent de fraîcheur,

15:03il sent pas très bon.

15:04Certains acteurs flippent de se voir remplacés

15:06par de meilleures versions d'eux-mêmes.

15:07C'est un peu le cas pour Joan Crawford.

15:09Même si elle a réussi à se tenir à flot,

15:11il y a trop de similitudes entre elle et Betty Davis.

15:14Et sûrement qu'un jour,

15:15ça risque de la gêner.

15:16Donc qu'est-ce qu'elle va faire ?

15:17Mener sa barque dans son coin et travailler pour devenir la meilleure ?

15:20Sûrement pas.

15:21Non, non, il vaut mieux discréditer la concurrence,

15:22c'est plus efficace.

15:23Sa première crasse,

15:24elle arrive en 1933,

15:26quand sa rivale est à l'affiche de son tout premier grand rôle

15:28dans Ex-Lady.

15:29C'est la consécration de mois de travail,

15:31et Warner lui promet une campagne marketing immense

15:33pour l'installer comme la nouvelle star d'Hollywood.

15:35Cette campagne marketing,

15:36ça passe notamment par des articles,

15:38à la une de tous les grands journaux de l'époque.

15:40Euh, oui,

15:40mais voilà,

15:41Johan Crawford a bien prévu son coup,

15:43et la veille de la sortie du film,

15:44elle appelle tous ses grands journaux

15:46pour lui annoncer son gros scoop,

15:47elle divorce de son mari.

15:49On le répète,

15:49Crawford est une grande vedette,

15:51et donc une info pareille,

15:51ça éclipse toutes les autres,

15:53reléguant la sortie du film de sa rivale

15:55aux dernières pages.

15:56C'est heureusement pas ça qui freine Davis,

15:58qui va continuer à tourner dans plusieurs projets,

16:00dont L'Intruse,

16:01un film qui va lui rapporter deux choses.

16:03Déjà,

16:03un Oscar,

16:04son tout premier,

16:04et c'est déjà pas mal,

16:05mais ça va surtout lui apporter l'amour,

16:07puisqu'elle tombe in love

16:08de son partenaire à l'écran,

16:10l'acteur Franchot Town.

16:11L'amour semble réciproque,

16:13et Davis se voit déjà finir sa vie

16:14dans les bras de son âme sœur,

16:15sauf que...

16:16non.

16:17Qui sait qui débarque pour lui voler son mec ?

16:18Toujours la même,

16:19Crawford,

16:20qui semble être prête à tout

16:21pour lui pourrir la vie.

16:22Surtout qu'elle épouse l'acteur

16:23quelques mois après leur rencontre,

16:24tout ça pour divorcer

16:25quatre ans plus tard.

16:26Deux coups en traite,

16:27donc,

16:28et cette action marque clairement

16:30le début de leur rivalité.

16:31Et comme pour les autres clash,

16:32c'est sur la place publique

16:35Pour le coup,

16:36elles se sont envoyées pas mal de punchlines,

16:37par exemple,

16:38Betty Davis,

16:39qui vient de se faire voler son mec,

16:40et qui lâche un joli

16:42« Je ne lui pisserais même pas dessus

16:44si elle était en feu. »

16:45Une autre aussi,

16:46tout autant bien pensée,

16:47c'est

16:47« À la coucher avec tous les hommes de la MGM,

16:50sauf Lassie. »

16:51Pour rappel,

16:52Lassie c'est ça.

16:53Maintenant,

16:53Crawford ne se laisse pas faire

16:54et fait parler sa plume,

16:56notamment en l'attaquant sur son physique.

16:57Miss Davis a toujours une prédilection

16:59pour se couvrir le visage dans les films.

17:01Elle appelait ça

17:02« dollar ».

17:03D'autres pour appeler cela

17:04« du camouflage ».

17:05En bref,

17:06ça se met plein la gueule,

17:07le public aime ça

17:08et les studios aussi,

17:09vu que ça va faire

17:10beaucoup de bruit pour leurs films.

17:11Mais par contre,

17:12il y a un truc

17:13qu'Hollywood n'aime pas.

17:14Les actrices de plus de 50 ans

17:16et comme Davis et Crawford

17:18approchent de l'âge fatidique,

17:19elles sont doucement poussées vers la sortie.

17:22À ce moment-là,

17:23elles font plus que des rôles de second plan,

17:25c'est quasiment la fin,

17:26mais elles sont sauvées par Warner.

17:28Le studio sent le bon plan

17:29et leur propose de partager l'affiche

17:31de « Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? »

17:33Ça raconte la vie de deux sœurs,

17:35d'abord pendant leur enfance,

17:36où l'une d'elles est jalouse

17:38de la réussite de l'autre,

17:39puis cut,

17:40on les retrouve des années plus tard,

17:42le succès a changé de camp

17:43et celle qui était invisible

17:45des années auparavant

17:46est devenue une vedette.

17:48Sauf que,

17:48paf,

17:49accident,

17:49et elle devient dépendante

17:51de sa sœur.

17:51Évidemment,

17:52elle en profite pour se venger

17:54et la traumatiser.

17:55Le parallèle avec les deux actrices

17:56est plus qu'évident,

17:57mais ce qui va faire encore plus de bruit,

17:59ce sont les crasses

18:00qu'elles vont se faire

18:01sur le tournage.

18:02Une première assez marrante

18:03avant d'aller dans le plus sérieux,

18:04Joanne Crawford,

18:05elle a longtemps été mariée

18:06avec un chef exécutif de Pepsi.

18:08Donc,

18:09même après son divorce,

18:10elle négociait toujours

18:10pour avoir des distributeurs

18:11de la marque sur ses plateaux.

18:13Et bien,

18:13dans le seul but de l'emmerder,

18:15Davis faisait livrer

18:16des distributeurs

18:16de la marque Coca.

18:18Ouais,

18:18on est à ce niveau

18:19de gaminerie, oui.

18:20Après,

18:20il y a quand même eu

18:20quelques trucs un peu plus vénères,

18:22le coup de la gifle,

18:22par exemple.

18:23Pour une des séquences,

18:24le personnage de Davis

18:25doit lui balancer

18:25quelques coups.

18:26Crawford ne le sent pas trop

18:27et demande une doublure,

18:29sauf qu'on ne lui accorde pas.

18:30Davis,

18:31elle,

18:31ne se gêne absolument pas

18:32pour faire son meilleur coup du droit.

18:34Elle cogne tellement fort

18:35que Crawford termine en sang,

18:36obligée de faire

18:37quelques points de souture

18:38pour fermer la plaie.

18:39Évidemment,

18:39Crawford ne se laisse pas faire

18:41et elle se venge

18:41quelques jours plus tard.

18:42Et une séquence dans le film

18:43où son personnage

18:44doit se laisser porter

18:45par sa sœur,

18:45et bien,

18:46qu'est-ce qu'elle fait ?

18:46Elle cache des pierres

18:47dans ses poches

18:48et porte une ceinture lestée,

18:49tout ça pour ruiner

18:50le dos de Davis

18:51qui termine le plan

18:52en hurlant de douleur.

18:53Voilà,

18:54ce genre de crasse

18:55à la limite du meurtre en fait.

18:57Mais malgré tout,

18:57le film sort

18:58et c'est un immense succès.

19:00Warner a parfaitement joué son coup

19:01et les Oscars

19:02viennent toquer à la porte.

19:03Enfin,

19:03seulement celle de Davis,

19:05nominée pour le prix

19:05de la meilleure actrice.

19:07Et là,

19:07vous n'êtes pas prêts

19:08pour l'ultime move de Rageux ?

19:10En gros,

19:10en interne,

19:10c'était quasiment assuré

19:12que Davis remporte le prix.

19:13Un système de vote

19:14entre professionnels de l'industrie

19:15appuyé par le pouvoir de Warner

19:16à l'époque,

19:17c'était joué d'avance.

19:19Mais ça,

19:19Crawford ne veut pas l'entendre,

19:20donc dans son coin,

19:21elle mène une petite campagne

19:22anti-Davis

19:23auprès des votants.

19:24Une fois qu'elle est allée

19:25voir tout le monde,

19:25elle s'organise auprès

19:26des autres nominés

19:27pour leur proposer

19:28de récupérer le prix

19:28à leur place.

19:29Et aussi dingue

19:30que ça puisse paraître,

19:31elles acceptent toutes.

19:32Et donc,

19:33au final,

19:34le soir de la cérémonie...

19:35Et tout ça,

19:50sous les yeux de Davis.

19:52Le coup de grâce,

19:52puisqu'elles vont tout simplement

19:53s'éviter pendant les années

19:55après cet événement.

19:56Il y a bien une tentative

19:56de les afficher à nouveau ensemble,

19:58encore sous la volonté de Warner,

19:59mais cette fois,

20:00Davis quitte le projet

20:01à peine une semaine

20:02après le début du tournage,

20:03prétextant une maladie,

20:05mais bon,

20:05on sait.

20:06Finalement,

20:07c'est la vie

20:08qui a le dernier mot,

20:09puisque Joan Crawford

20:10meurt en 1977.

20:12Pour couronner du tout,

20:13une dernière punch,

20:14celle qui dépasse peut-être

20:15la limite.

20:16Je voulais juger.

20:17Interrogé sur le décès

20:18de sa rivale,

20:19Davis déclare en interview,

20:20on ne devrait jamais dire

20:21du mal des morts,

20:22seulement dire du bien.

20:24Joan Crawford

20:24est morte.

20:25C'est bien.

20:26Plus de 40 ans de clash donc,

20:28mais une question qui se pose

20:29quand on voit l'ampleur

20:30que prennent ces rivalités,

20:31c'est est-ce que les studios

20:32ne jouent pas un rôle

20:33d'accélérateur ?

20:35Si on prend un peu de recul.

20:36C'est eux les grands gagnants

20:37de ce genre de clash.

20:38Les alimentés,

20:39ça permet qu'on parle d'eux,

20:40de leurs actualités,

20:41de ce qu'ils vendent.

20:42Et ça,

20:42c'est le jackpot.

20:44C'est même essentiel

20:45pour les grands studios

20:45d'être là,

20:46d'être présents

20:47derrière les contenus

20:48de vous consommer.

20:49Et pour ça,

20:49ils sont prêts à se livrer

20:50des guerres sans merci.

20:52Des rivalités

20:53à l'échelle mondiale.

20:54Prenons Disney

20:55et Warner par exemple.

20:56Quand le premier se lance

20:57dans l'animation

20:58dans le début des années 20

20:59avec Mickey,

21:00c'est un immense succès.

21:02C'est nouveau,

21:02c'est frais,

21:03les enfants adorent.

21:04Ce que fait Warner

21:05à peine quelques années plus tard,

21:06paf,

21:06les Looney Tunes.

21:08La souris a eu du succès,

21:09pourquoi pas le lapin ?

21:10Vont même jusqu'à s'offrir

21:11les services

21:12des grands artistes de l'époque

21:13pour toucher

21:14les petits et grands.

21:16Il y a d'ailleurs

21:16une anecdote

21:16par rapport à la rivalité

21:17entre ces deux studios

21:18liées à l'animation.

21:20Dans les années 80,

21:21Touchstone,

21:21une filiale de Disney,

21:22travaille à la production

21:23de Qui veut la peau

21:24de Roger Rabbit.

21:25Film qui a la particularité

21:27d'être tourné

21:27prise de vue réelle

21:28mais avec l'incrustation

21:30de personnages d'animation.

21:31Pour faire quelque chose

21:32de grand,

21:32il propose à Warner

21:33d'être de la partie

21:34et d'y inclure

21:35les Looney Tunes.

21:36Ça sort,

21:37évidemment,

21:38succès,

21:38patati patata,

21:39vous connaissez la chanson.

21:40Dix ans plus tard,

21:41c'est Warner

21:41qui bosse sur un projet

21:42similaire avec Space Gam

21:43et dans les studios,

21:45ils se disent

21:45« Ah, ce serait quand même sympa

21:47si on avait Mickey

21:48pour arbitrer le match final.

21:49Tiens, demandons

21:50aux frérots de chez Disney. »

21:52Donc, ils vont voir les boss,

21:53expliquent le projet,

21:54tout ça pour se prendre

21:55un énorme nom.

21:56Prétextant que,

21:57bon, les collaborations,

21:58c'est plus d'actualité

21:59entre les deux studios.

22:00Ce genre d'exemple,

22:01c'est sur plein de trucs.

22:02Les super-héros, par exemple.

22:03C'est Warner

22:03qui saute par exemple

22:04le pas en premier

22:05en rachetant DC Comics

22:06pour produire Superman

22:07dans les années 70.

22:08D'ailleurs,

22:08pendant longtemps,

22:09les films de super-héros,

22:10c'était seulement eux.

22:11Les Batman de Burton,

22:12ce de Nolan,

22:13tout ça,

22:13c'est du Warner Production.

22:15Il faut attendre

22:15les années 2010

22:16pour que Disney

22:16se lance dans la course

22:17en rachetant Marvel,

22:18lançant une nouvelle rivalité

22:20entre les deux studios.

22:20Pareil avec certaines licences cultes.

22:22Fin 90,

22:23Disney loupe le coche

22:24de s'offrir la saga Harry Potter,

22:25qui est d'ailleurs au final

22:26récupérée par Warner.

22:27Pour contrebalancer,

22:28c'est Star Wars

22:29qui est racheté par le studio

22:30quelques années plus tard.

22:31Bref, des histoires

22:31de gros sous,

22:32mais qui auraient pu

22:33prendre fin en 2016

22:34quand Disney a tenté

22:34de racheter Warner,

22:36mais le deal a capoté.

22:37On est donc passé à ça

22:38de voir Dark Vador

22:39pour serrer la pince

22:40de Superman,

22:40ce qui aurait été sûrement

22:41la plus grande rivalité

22:43du cinéma.

22:43Encore merci à Oli

22:44de nous soutenir.

22:45N'attendez plus

22:46et goûtez toute leur gamme

22:47grâce à nos codes promo.

22:48Le lien est en description

22:49avec toutes ses promotions

22:50et les packs découvertes.

22:51Facile pour vous

22:52de devenir aussi puissant

22:53qu'un guerrier viking.

22:54Sous-titrage Société Radio-Canada

23:03Sous-titrage Société Radio-Canada

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