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00:00Bonjour et bienvenue à tous dans Business Africa.
00:09Je suis Ndea Yoka et voici les titres de cette édition.
00:12Maroc, Madagascar, la génération Z descend dans la rue pour réclamer des réformes.
00:19Nous verrons comment ces mobilisations nées en ligne exposent aussi les jeunes à des cybermenaces croissantes.
00:25Dans notre deuxième partie, nous irons à Riyad où Business Africa a suivi le forum mondial sur la cybersécurité.
00:35Un rendez-vous crucial alors que l'Afrique cherche à renforcer sa défense numérique et à investir dans ses talents.
00:45De Rabat à Antananarivo, la jeunesse se mobilise pour ses droits.
00:50Mais derrière ces mouvements ultra-connectés, se cachent des défis numériques entre cybermenaces et désinformation.
00:59Au Maroc, comme à Madagascar, les jeunes font entendre leur voix.
01:03Ces dernières semaines, des milliers de jeunes, principalement issus de la génération Z, sont descendus dans la rue pour réclamer des réformes en profondeur.
01:11A Rabat, Casablanca et Marrakech, ils dénoncent les inégalités, le manque d'accès à l'éducation et aux soins de santé, ainsi que l'absence d'opportunités économiques.
01:21A Antananarivo et dans plusieurs grandes villes malgaches, la colère s'exprime contre les coupures d'eau et d'électricité, la précarité et une gouvernance jugée défaillante.
01:31Ces mouvements ont également une forte dimension économique.
01:34Dans deux pays où le chômage des jeunes dépasse 25%, la génération Z réclame une croissance plus inclusive et un environnement propice à l'innovation.
01:43Leur message est clair, sans perspectives économiques, il ne peut y avoir de stabilité sociale.
01:49Principalement pacifique et coordonnée sur les réseaux sociaux, ces mobilisations posent également de nouveaux défis, la désinformation et la protection des données personnelles.
01:58Selon l'enquête mondiale 2025 sur l'état de l'authentification, la génération Z, très connectée, reste particulièrement exposée aux cybermenaces.
02:06La génération Z se distingue comme le groupe démographique le plus vulnérable au phishing.
02:1262% déclarent y avoir déjà réagi, c'est-à-dire avoir cliqué sur un lien ou ouvert une pièce jointe provenant d'une arnaque de ce type au cours de l'année écoulée.
02:21Malgré leur résence numérique, ces jeunes sont souvent mal protégés contre les risques en ligne.
02:28Sur un continent où plus de 60% de la population a moins de 25 ans, la question centrale demeure comment sécuriser ces mobilisations numériques tout en répondant à leurs aspirations politiques et économiques.
02:39Avec nous cette semaine, M. Fawaz Moussougan, il est consultant et expert en cybersécurité et va nous partager son expertise.
02:51M. Moussougan, bienvenue dans Business Africa.
02:54Alors, quand ces jeunes s'organisent sur Telegram, Instagram ou Discord, quels sont les dangers numériques auxquels ils doivent faire attention ?
03:01Alors, en tant que jeune, c'est tout à fait légitime de vouloir changer les choses, de vouloir manifester.
03:10Mais les principaux risques de cybersécurité quand on organise ce type de mouvement, c'est l'exposition des données personnelles.
03:17Lorsqu'on se connecte, on a un risque d'exposer ses contacts, sa localisation, les horaires, tout ce qui va être photo ou identifiant.
03:23L'autre risque majeur aussi, les faucons peuvent proliférer.
03:28Les agents provocateurs peuvent bien entendu infiltrer les groupes qui sont légitimes.
03:32Des bots peuvent s'introduire dans les groupes qui sont privés.
03:37La désinformation aussi peut s'inviter dans le débat, d'autant plus qu'il peut y avoir des manipulations d'images.
03:43Donc, qui dit désinformation dit mauvaise orientation de personnes, de participants légitimes aux manifestations.
03:50Quand je prends le cas du Maroc, effectivement, il y a eu ce cas-là qui s'est produit.
03:54D'autres types de risques également peuvent se présenter, comme les attaques techniques.
03:58Ou l'autre risque qui est la surveillance et la collecte abusive de données.
04:02Parce que voilà, les états peuvent s'infiltrer, peuvent utiliser des outils de surveillance réseau,
04:06intercepter des communications, tout ça.
04:08Voilà, ça fait partie des principaux risques qui sont encourus.
04:12Justement, dans ce contexte-là, comment les autorités peuvent-elles garantir la sécurité
04:17tout en respectant la liberté numérique ?
04:20Il y a un certain nombre de lois qui existent déjà, comme par exemple, au niveau africain,
04:24je vais parler de la Convention de Malabo en 2014.
04:27La charte africaine des droits de l'homme et des peuples.
04:29C'est important de citer cette charte-là, d'autant plus que dans l'article 9,
04:33garantit la liberté d'expression et le droit à l'information.
04:36Du point de vue légal aussi, si je prends le cas du Maroc,
04:39il y a la loi numéro 09-08 relative à la protection des personnes physiques
04:44à l'égard du traitement des données à caractère personnel.
04:46Et l'État se veut être le garant du respect de ces lois en question.
04:52Et l'État se veut aussi être comme un régulateur.
04:55Face aux personnes qui s'infiltrent, l'État a le devoir, non seulement,
04:59de pouvoir contrôler tout ce flux-là, parce que c'est un peu difficile,
05:02parce que lorsqu'il y a des profils qui s'infiltrent,
05:05on ne sait pas toujours qui sont derrière ces profils.
05:06Et dans le cas d'Espèce, étant donné qu'on parle de Discord,
05:09Discord c'est une application américaine.
05:12Les pays africains n'ont pas d'accès direct aux données des utilisateurs de ces plateformes-là.
05:18Donc c'est un peu plus compliqué, au-delà du cadre légal, la frontière MS.
05:22On parle donc d'une jeunesse ultra connectée, mais tout de même vulnérable en ligne.
05:27Les gouvernements n'ont-ils pas un devoir de prévention et d'éducation ?
05:30Les États investissent, certes, mais aujourd'hui, au niveau africain,
05:35la question de la sensibilisation n'est pas forcément prise à cœur par beaucoup d'États.
05:39Le Maroc, d'ailleurs, a fait un gros investissement en la matière.
05:42Le Bénin aussi.
05:43C'est un modèle qui se duplique dans les pays limitrophes.
05:46Mais la première chose qui devait être faite, c'est avoir des manifestants, certes,
05:50mais avoir également des personnes qui sont sensibilisées au sujet sur la protection des données.
05:55L'autre mécanisme aussi, c'est de combattre la désinformation.
05:57Il n'y a pas vraiment d'initiative pour soutenir le fact-checking au niveau africain.
06:02Bien vrai, on va parler de paradigmes initiatives,
06:04on va parler des mini-projets soutenus par des ambassades étrangères en Afrique,
06:09mais ces projets-là ne prospèrent pas.
06:11Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'initiative sur le sujet,
06:13mais les gens ne sont pas informés.
06:15Tout de suite, il y a une information qui circule.
06:17Tout de suite, l'information devient virale alors qu'elle est fausse.
06:19L'économie, aujourd'hui, ne se cantonne pas sur le numérique,
06:22ce qui fait que ce n'est pas forcément un sujet d'importance majeure pour les États.
06:26est en train de s'installer dans la plupart des usages.
06:28Et voilà, d'une manière ou d'une autre, il va falloir investir de façon conséquente
06:32pour pouvoir renforcer la résilience numérique.
06:36Monsieur Mousseau-Grand, je vous remercie.
06:38Je vous remercie également pour cet échange.
06:43La cybercriminalité reste un défi majeur pour l'Afrique.
06:48Au Forum mondial sur la cybersécurité,
06:50dirigeants et experts ont exploré des pistes pour y répondre.
06:54Un reportage de Bridget Ougoué.
06:57Pendant deux jours, intelligence artificielle, informatique quantique
07:01et coopération internationale ont été au cœur des débats.
07:05Objectif, bâtir des stratégies communes face à des menaces
07:08qui ne connaissent plus de frontières.
07:10Il s'agit en effet d'une menace par nature transfrontalière
07:13qui nécessite une collaboration au-delà des frontières.
07:16Car la menace qui pèse sur l'Afrique provient probablement de l'étranger.
07:19Nous devons donc adopter une approche mondiale
07:22car aucun pays, aucun continent ne peut lutter seul contre ces fléaux.
07:28Nous avons donc besoin des compétences et des savoir-faire de l'Afrique.
07:32Les compétences africaines, un potentiel sous-exploité.
07:35Alors que les pays dits développés investissent en moyenne 30 dollars par habitant dans le numérique,
07:40ce chiffre tombe à moins d'un dollar en Afrique.
07:42Pour Macky Sall, ex-président du Sénégal,
07:45il faut adresser ces disparités régionales en misant sur la formation de la jeunesse.
07:51Il nous manque du capital, il nous manque de l'investissement dans ce secteur.
07:55Ça doit être une priorité comme l'agriculture, comme l'éducation.
08:00Il faut que nous soyons dans nos écoles connectés,
08:05que nos enfants dès l'âge de 10 ans, 11 ans soient comme les enfants du monde entier.
08:10C'est pourquoi j'ai dit que le GCF doit évoluer vers un organisme global, international,
08:17où nous aurons les Nations Unies, les États, mais aussi les grandes plateformes numériques,
08:23les GAFAM, comme on dit, Google, Amazon, Facebook, etc., pour travailler à réduire ce gap.
08:29En marge du forum, l'initiative mondiale pour le renforcement des capacités dans le cyberespace
08:34a été lancée pour combler la pénurie mondiale d'experts,
08:38portée par l'Arabie Saoudite et soutenue par plusieurs agences onusiennes ainsi qu'Interpol.
08:43Cette initiative veut construire un cyberespace plus sûr partout dans le monde.
08:50La défense seule ne suffit pas et Ariad, coopération et formation ont également été présentées
08:58comme des clés pour préparer l'avenir numérique, notamment en renforçant les compétences.
09:03À travers l'Afrique, la révolution numérique s'accélère, de la banque mobile à la gouvernance intelligente.
09:11Mais avec le développement de la connectivité, les cybermenaces augmentent aussi.
09:15La cybercriminalité coûte chaque année à l'Afrique près de 4 milliards de dollars.
09:20Des initiatives comme l'Africa Cybercrime Desk d'Interpol ont progressé, mais restent limitées.
09:25Nous avons formé le personnel et leurs fonctionnaires à enquêter sur la cybercriminalité
09:30ou à mener des actions préventives auprès des fournisseurs de services américains, et cela continue.
09:36Mais ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan.
09:38Cela nécessite des financements, des investissements, une certaine durabilité.
09:43Nous voyons souvent des pays bien intentionnés qui investissent des sommes d'argent sur une courte période,
09:47mais cela n'est pas durable.
09:48La question reste posée.
09:51Qui soutiendra la cyberdéfense de l'Afrique ?
09:54Le secteur privé est un acteur clé, mais il a besoin d'un environnement solide pour investir.
09:58La fragmentation des politiques et la faiblesse des cadres réglementaires
10:02continuent de freiner le développement de la cybersécurité dans de nombreux pays africains.
10:07Ceux qui veulent exporter des technologies en Afrique doivent avoir une certaine envergure.
10:11Aujourd'hui, dans de nombreux pays de cette région, nous avons des approches, des législations et des cadres fragmentés.
10:17Donc, si nous voulons développer d'énormes opportunités de croissance,
10:20il est important de s'assurer que les fondations dans ces pays,
10:23que ce soit en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique ou en Amérique latine, sont solides.
10:29Environ 39 des 54 pays africains ont déjà mis en place une législation sur la cybersécurité.
10:35L'investissement du secteur privé dans les infrastructures numériques commence également.
10:39La SFI de la Banque mondiale investit 100 millions de dollars avec Raxio
10:43pour construire des centres de données dans plusieurs pays africains.
10:47Voilà qui conclut Business Africa.
10:52Pour revoir cet épisode, rendez-vous sur africanews.com
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