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  • il y a 7 semaines
L'invité du Grand entretien de Nicolas Demorand et Benjamin Duhamel est Jean-Luc Mélenchon, fondateur de la France Insoumise, au lendemain de la nomination d'un nouveau gouvernement Lecornu pour succéder au précédent, démissionnaire au bout de seulement 14 heures. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-13-octobre-2025-3408173

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00:01France Inter, Nicolas Demorand, Benjamin Duhamel, la grande matinale.
00:06Et avec Benjamin Duhamel, nous recevons ce matin le fondateur et leader de la France Insoumise.
00:13On compte sur vous, amis auditeurs, amis auditrices, pour intervenir au 01 45 24 7000 et sur l'application Radio France.
00:24Jean-Luc Mélenchon, bonjour.
00:26Bonjour.
00:26Et bienvenue sur Inter. La France est plongée dans la crise politique.
00:31Si le gouvernement Lecornu 2 a été nommé hier soir, la perspective d'une censure et d'une dissolution ne s'est toujours pas éloignée.
00:41Ça c'est pour le contexte français.
00:42On va parler dans quelques instants de la situation en Israël, de l'immense émotion alors que les otages sont en train d'être libérés par le Hamas.
00:53Mais d'abord, Jean-Luc Mélenchon, ce nouveau gouvernement.
00:57On connaît désormais les noms des ministres de Sébastien Lecornu, le préfet de police Laurent Nunes à l'intérieur,
01:04l'ex-PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou au travail, Gérald Darmanin à la justice.
01:11Je m'arrête là.
01:12Quel regard portez-vous sur cette équipe gouvernementale ?
01:16Monsieur Demorand, si vous me le permettez, mon premier mot sera pour m'associer au bonheur que ressentent les familles qui vont retrouver ou les prisonniers ou les otages.
01:27Et pour nous, les Français, qui avons été si impliqués de cœur, d'esprit, dans tout ce qui s'est passé,
01:36il faut que cette journée soit une journée de joie partagée, mais aussi de méditation, et pour ceux qui sont croyants, de prière.
01:44Pour nous morts, et la fin de cet à feu massacre qui dure depuis deux ans.
01:49Puissions-nous enfin, je pense que Pierre Aski vient de faire un très bon résumé des données de la situation, sortir de là,
01:57et bien comprendre que, moi je l'avais dit le premier jour, par expérience, peut-être du temps, la violence ne produit que de la violence.
02:05Jamais, aucun conflit n'a été réglé par la guerre, il n'a été qu'envenimé.
02:10Jean-Luc Mélenchon, on parlera dans un instant...
02:12Excusez-moi de perturber...
02:13Non, non, mais on parlera du gouvernement dans un instant, mais puisque vous allez sur la situation à Gaza,
02:19sur la libération des otages israéliens, c'est évidemment une immense émotion.
02:23Sauf que, quand on a lu et vu un certain nombre de vos réactions, de celles des insoumis,
02:30vous avez par exemple écrit sur Rix, Jean-Luc Mélenchon,
02:32une fois de plus, les Palestiniens devront subir un nouvel ordre politique étranger concernant le plan de paix ordonné par Donald Trump.
02:38L'eurodéputé insoumise, Rima Hassan, a parlé d'un plan de paix à la dimension néocoloniale et néolibérale.
02:44On entend ce que vous dites ce matin sur ce bonheur de voir les otages israéliens libérés.
02:49Est-ce pour autant difficile de reconnaître le succès diplomatique qui permet cette libération des otages ?
02:56Bon, pour les félicitations, les congratulations et l'autorejouissance, on compte sur vous.
03:01Mais les gens sérieux qui ont à se préoccuper du futur, combien de veulent faire M. Aski ?
03:06À l'instant, à l'instant même, il vient de soulever toutes les difficultés que rencontre la situation.
03:12Et je vais vous faire remarquer un mot, M. Duhamel, je vous connais, vous êtes républicain et démocrate comme moi.
03:18Il y a un mot qu'on n'entend pas, c'est élection.
03:21Quelqu'un a l'intention, un jour ou l'autre, de demander aux Palestiniens s'ils vont ou non voter pour choisir leurs représentants, et ainsi de suite.
03:29Maintenant, si vous m'interrogez...
03:30Pardon, Jean-Luc Mélenchon, mais qui est responsable du fait qu'il n'y ait pas d'élection ?
03:34Eh bien, vous allez nous le dire.
03:36Mais moi, ce que je sais, c'est que je souhaite des élections.
03:40Voilà ce que je sais.
03:41Ce qui compte, M. Duhamel, votre position est la mienne, il faut bien nous comprendre.
03:45Vous êtes un observateur et un commentateur.
03:48Moi, je suis un acteur.
03:49Et comme homme politique, comme responsable de ce pays, la France, je dis que la solution passe par le fait qu'on demande au peuple ce qu'ils pensent de leur propre destin.
03:58Que ce soit en Ukraine, que ce soit en Palestine ou ailleurs.
04:01Maintenant, si vous voulez regarder l'ordre qui est proposé, je rejoins tout à fait ce qu'ont dit mes camarades.
04:06Mais ce n'est pas le jour.
04:07Aujourd'hui n'est pas le jour.
04:08On commencera à discuter à partir de demain et que la discussion à Charmel Cheikh aura avancé.
04:13C'est-à-dire qu'imaginer qu'on va régler le problème sans prendre l'avis des Palestiniens, sans qu'on s'accorde sur la formule de
04:21« il y a deux États ou il y en a un seul entre Palestine et Israël ».
04:25C'est une vue de l'esprit.
04:26À ce qu'il vient de dire, pardon, ce n'est pas souvent que je suis d'accord avec lui,
04:29mais il vient de dire « si on n'a pas une solution ou un cadre ferme, on est sûr qu'on prépare d'autres catastrophes ».
04:34Je pense comme lui.
04:35Jean-Luc Mélenchon, une question très précise.
04:38Vous dites que ce n'est pas le jour.
04:38On ne va pas y passer la matinée.
04:39Non, non, mais c'est important.
04:40Et certes, ce n'est pas le jour des polémiques, mais comme vous avez vocation ou du moins vous le souhaitez à exercer le pouvoir,
04:45c'est important d'avoir votre regard là-dessus.
04:47Est-ce que, et c'est une question qu'on a souvent posée aux Insoumis avec parfois des réponses assez floues,
04:52est-ce que vous êtes favorable à la démilitarisation du Hamas ?
04:55Je suis favorable à ce qu'il n'y ait plus d'armes du tout, ni de guerre.
04:59Pourquoi, monsieur ?
05:01Oui, tout le monde est favorable à ce qu'il n'y ait plus de guerre, Jean-Luc Mélenchon.
05:04Non, il n'y aura pas de polémique ce matin.
05:06Ne cherchez pas, vous n'y arriverez pas.
05:08Parce que sinon, je vous répondrai avec le droit international, que vous ne connaissez pas.
05:13Parce que vous parlez, mais vous ne savez pas.
05:14Vous ne savez pas que le droit international reconnaît, dans les pays ou les zones qui sont occupées par une puissance étrangère,
05:21et Gaza est considéré comme une telle situation, Gaza n'est pas annexé par Israël, même si la Knesset l'a voté.
05:28Et reconnaît le droit à la résistance armée.
05:30Par conséquent, ni vous, ni moi, n'y pouvons rien.
05:33La solution ne consiste donc pas en France à se jeter à la figure des hypothèses qui nous conduisent à nous affronter,
05:39mais à voir comment nous pouvons contribuer à une paix durable.
05:41Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas une question ni de polémique, ni d'affrontement.
05:45Non, c'est le fait de voir que la dernière fois qu'il y a eu des élections, c'était en 2006,
05:49le Hamas a été élu à Gaza, et la question qui, au fond, concerne les jours et les semaines à venir,
05:54est-ce que vous considérez que le Hamas est encore légitime comme acteur d'une éventuelle gouvernance palestinienne,
06:01ou est-ce qu'il est disqualifié, et par conséquent, il faut qu'il soit démilitarisé ?
06:06La question est assez simple.
06:08Mais, je viens de vous répondre, et si vous voulez, on va en rester là.
06:12Je ne veux pas polémiquer avec vous.
06:14Si vous partez de l'idée qu'une élection n'est valable que quand on connaît le résultat,
06:19alors, monsieur, posez-vous la question pour votre propre patrie,
06:22puisqu'on passe notre temps à nous dire que toutes les élections sont dangereuses en France,
06:26parce qu'il y a le Rassemblement National.
06:26Donc, le Hamas n'est pas disqualifié, puisque vous dites que ça dépendra du résultat des élections.
06:32Mais, monsieur, je dirais ce que vous voulez.
06:34Ce sont les Palestiniens qui décideront, et tout ce que vous pouvez rajouter à votre radio n'y changera rien.
06:39Essayons pour une fois d'avancer en étant positifs,
06:42en disant des choses qui prennent un peu de la hauteur,
06:45et pas de se transformer en une espèce de théâtre de guerre de second plan,
06:50où s'affrontent des gens qui n'ont pas à tirer un coup de fusil.
06:52Monsieur Duhamel, avez-vous une idée de ce que c'est qu'un pays occupé ?
06:56Avez-vous été voir à quoi ça ressemble ?
06:58Savez-vous ce que c'est que deux ans de guerre ?
07:01C'est quelque chose de terrifiant.
07:02Et je crois, Jean-Luc Mélenchon, qu'on en parle assez largement sur cette antenne.
07:06Alors, monsieur, ce n'est pas le sujet.
07:06Mais simplement, je constate qu'à la question, le Hamas doit-il déposer les armes ou pas,
07:10qui est une question assez simple, vous n'y répondez pas.
07:11Mais pardon, monsieur, vous ne m'avez pas posé cette question.
07:15Vous m'avez demandé s'il devait être démilitarisé.
07:17Je viens de vous répondre, je ne souhaite pas qu'il y ait de conflits.
07:20Bien, écoutez, vous tirez la conclusion que vous voulez, on la connaissait d'avance.
07:24C'est de m'assimiler au Hamas, parce que c'est ce que vous faites depuis deux ans.
07:28Bon, ce gouvernement, Jean-Luc Mélenchon, je l'ai décrit rapidement, votre regard ?
07:34Écoutez, je pense que c'est une comédie.
07:41D'abord parce qu'il reproduit les traits essentiels du précédent, il les durcit sur certains aspects,
07:47comme par exemple la présence de personnalités qui sont très hostiles,
07:53tout le groupe Horizon à la retraite à 64 ans, pour la raison qu'ils la veulent à 67.
07:58Qu'ils comportent des personnalités qui vont directement contre la décision de supprimer
08:03l'autorisation de mettre des pesticides partout, comme monsieur Lefebvre.
08:07Qu'il est question de gens qui ont autrefois dirigé des grandes scènes d'hypermarché,
08:12c'est bien son problème, mais en attendant, c'est quand même la cause principale
08:20de la dévastation des petites et moyennes entreprises du commerce.
08:23Donc j'ai l'impression que les personnes qui sont là ne sont pas comme il était annoncé,
08:28et quoi que je n'en sois pas partisan d'un accord général où tout le monde finirait par s'entendre,
08:33nous ne sommes pas élus pour nous entendre, nous sommes élus pour appliquer
08:37ce que nos électeurs nous ont demandé de faire.
08:39Eh bien, je pense que ce gouvernement est une comédie, qu'il va évidemment tomber,
08:43puisqu'il n'y a aucune possibilité de suspension des retraites avec les gens qui sont là-dedans.
08:49Et donc les socialistes voteront la censure comme nous, et comme la majorité de l'Assemblée.
08:54Alors c'est intéressant Jean-Luc Mélenchon, là vous venez de dire beaucoup de choses sur les socialistes,
08:58les retraites, on va en parler.
08:59D'abord, pour que les choses soient très claires, la France Insoumise va déposer une motion de censure
09:03dès aujourd'hui, comme le fait le Rassemblement National, voilà, motion de censure déposée,
09:08il n'y a même pas de débat.
09:09Nous avions déjà déposé la motion de censure, et la présidente de l'Assemblée a dit
09:13qu'on ne pouvait pas censurer un gouvernement où il n'y avait que le Premier ministre.
09:16Donc de fait, elle a été rejetée.
09:18Nous allons la représenter, en effet, dès à présent.
09:21Pourquoi vous dites, ce gouvernement sera forcément censuré,
09:24les socialistes ne peuvent pas censurer ?
09:26Puisque ce qui est dans le débat aujourd'hui, et c'est ce que demandent les socialistes,
09:30c'est la suspension de la réforme des retraites.
09:32Si le gouvernement, si Sébastien Lecornu à la tribune de l'Assemblée Nationale demain
09:36dit, nous décidons de suspendre la réforme des retraites,
09:39ou du moins nous mettrons au vote la suspension de cette réforme des retraites.
09:43Et si les socialistes réussissent à obtenir ce gain concret pour des centaines de milliers de travailleurs ?
09:49Ça pourrait très vite en faire un poulet.
09:51Écoutez, de tous les scénarios de fiction que vous avez imaginés autour de cette table,
09:56depuis maintenant deux mois que dure ce cirque,
09:59tous les scénarios, il s'est produit exactement ce qu'aucun n'avait prévu.
10:04Premièrement, le départ de M. Bayrou posant la question de confiance.
10:06Vous me regardez, M. Duhamel, les yeux grands ouverts, comme si c'était une...
10:10Vous avez l'air d'avoir... Vous n'avez pas de mémoire.
10:12Vous étiez en vacances à ce moment-là.
10:14J'ai notamment la mémoire, Jean-Luc Mélenchon, de vous avoir entendu dire
10:16que le Président de la République allait être destitué
10:19et la motion de destitution a été évacuée par le bureau de l'Assemblée.
10:22Attendez, changez pas de sujet.
10:23Vous avez l'air... Vous êtes mal à l'aise, je le comprends.
10:25Je ne suis pas du tout mal à l'aise.
10:26Parce que le 19 août, le 18 août, rien de tout ça n'était sur la table.
10:31On allait tranquillement voir la rentrée se dérouler.
10:33M. Bayrou avait déposé son plan, son projet de budget, etc.
10:38Est arrivé l'appel au 10 septembre et ensuite l'idée qu'une grève générale pourrait avoir lieu.
10:43Tout d'un coup, M. Bayrou, pour la première fois, depuis cinq ans,
10:46dépose la motion de confiance qui est immédiatement refusée.
10:50Et depuis, cet événement prévu par aucun d'entre vous,
10:54dont vous ne vous expliquez pas l'origine, mais dont je viens de vous rappeler l'origine,
10:57c'est le mouvement populaire du 10 septembre et le mouvement intersyndical du 18 septembre.
11:03Eh bien, voilà pourquoi.
11:05Donc vous avez le point de départ.
11:06Que se passe-t-il ?
11:07Ce pays ne veut plus de la politique qui est pratiquée par M. Macron.
11:12Ça n'est pas sa communication qui est mauvaise, ça n'est pas sa personne, peut-être est-elle détestée,
11:17mais ce n'est pas le sujet.
11:18C'est la politique qu'il pratique.
11:20Par conséquent, il faut en finir, pas composer avec.
11:23Il n'a plus aucune légitimité.
11:26Il a perdu toutes les élections depuis son élection en 2022, qui était une élection contrainte.
11:32Sur la question des retraites, vous avez combattu la réforme d'Elisabeth Borne,
11:37vous avez peut-être parmi vos sympathisants, même sans doute vos sympathisants, vos électorats,
11:42des gens qui sont frappés directement par le report de l'âge légal.
11:45S'il y a une possibilité de suspendre la réforme à 62 ans et 9 mois,
11:50c'est-à-dire de permettre à des centaines de milliers de gens de partir plutôt à la retraite.
11:53Qui vous préoccupe, ça se sent.
11:55Jean-Luc Mélenchon, écoutez juste, on va essayer de faire les choses calmement,
11:58je vous pose des questions, vous pouvez y répondre.
11:59Est-ce que quand on fait de la politique, et a fortiori quand on est de gauche,
12:02on ne se bat pas pour obtenir des avancées concrètes,
12:04même si ça ne va pas aussi long que vous ne le souhaitez ?
12:05Jean-Luc Mélenchon, on va faire les choses tranquillement, comme vous venez de le dire.
12:08Et en effet, je le souhaite.
12:10Donc vous allez éviter de me dire ce qu'on doit faire quand on est de gauche,
12:13parce que ce n'est pas votre cas.
12:14Donc, pour savoir ce qu'il faut faire, je vous pose des questions.
12:17Jean-Luc Mélenchon, écoutez-moi, vous posez des questions.
12:18Moi, je vais vous répondre sur un point précis.
12:2191% des Français ne voulaient pas cette réforme.
12:24Pas 63 ans et 9 mois.
12:26Parce que ce que vous ne dites pas à cet instant, ce dont il est question,
12:30ce n'est pas de la suspension de la réforme des retraites, ce n'est pas vrai.
12:34Vous mentez, et vous le savez.
12:35Non, mais taisez-vous un peu, laissez-moi répondre.
12:38Jean-Luc Mélenchon, on essaye de rester correct, je vous pose des questions, vous y répondez.
12:41Non, je réponds si je veux, et comme je le veux.
12:44Donc je vous explique.
12:45Je sais que c'est votre but de faire monter le ton sur ce plateau, vous l'avez dit tout à l'heure.
12:49Donc, mais oui, c'est votre but.
12:51Donc maintenant, vous vous calmez, vous m'écoutez.
12:53Il n'est pas question de supprimer la réforme des retraites, il est question de la suspendre.
12:58Suspendre, ça veut dire qu'elle reste dans l'état dans lequel elle est.
13:01Elle est donc, au janvier prochain, 63 ans et 9 mois.
13:05Permettez-moi de vous dire que ce n'est pas pareil.
13:07L'abolition de la réforme des retraites et la suspension.
13:11Ça n'a rien à voir.
13:12Donc la suspension, ce n'est pas assez.
13:14Attendez, mais non, laissez-moi vous expliquer un point de vue.
13:19Tous les points de vue ne sont pas forcément les vôtres.
13:21La compétition qu'il y a actuellement, c'est une compétition à propos de la dette, dont on ne parle plus.
13:27Comment la régler ?
13:28Et deuxièmement, comment et où faire des coupes ou des recettes supplémentaires ?
13:32Ce n'est pas notre manière de voir les choses.
13:34Nous croyons qu'il faut choisir entre deux options fondamentales qui sont posées dans le monde entier.
13:40depuis que M. Trump a décidé d'en changer les règles du jeu avec l'abolition de la libre circulation des marchandises.
13:47Donc, est-ce qu'on continue comme avant, la politique qui nous a amenés jusque-là, ou bien est-ce qu'on en change ?
13:52Nous sommes partisans d'un changement avec l'idée d'un changement global de l'ordre économique.
13:58Autrement dit, que pour remplir les caisses de l'État, il n'y a pas que l'impôt et les coupes de services publics,
14:04il y a la relance de l'activité.
14:06Et donc, Jean-Luc Mélenchon, vous préférez des investissements écologiques, parce que c'est par là que ça passe.
14:12Alors là, vous avez un deuxième choix.
14:14Pardon M. Duhamel de vous interrompre, mais il y a un deuxième choix.
14:17Le deuxième choix, c'est est-ce que vous préférez l'économie d'armement, qui s'annonce dans toute l'Europe,
14:23ou l'économie de développement écologique ?
14:25Ce sont deux domaines d'investissement incompatibles l'un avec l'autre.
14:28Vous ne pouvez pas faire 5% du produit national passant dans les armes et 5% dans l'écologie.
14:35Ce n'est pas compatible.
14:36Voyez-vous, j'ai essayé laborieusement, mais laissez-moi finir une phrase et ça ira beaucoup plus vite.
14:40Et donc, il y a donc une vision d'opposition entre deux ordres globales.
14:46Et c'est ce que veut le peuple français.
14:47C'est pourquoi la dissolution, au fond, ne sera pas la solution,
14:51mais vous allez sans doute me poser une question aussi là-dessus,
14:53plutôt que de m'apprendre comment on est de gauche.
14:55Non, ce n'est pas vous apprendre ce que signifie être de gauche, puisque visiblement vous y répondez.
15:00Mais ça veut dire que quand il y a cette possibilité de suspension de la réforme des retraites,
15:03vous préférez appeler à la démission du président de la République.
15:06Même une petite avancée ne vous satisfait pas.
15:09Mais nous ne sommes pas des syndicalistes.
15:11Les syndicalistes, c'est leur rôle de négocier des avancées petites, moyennes, grandes.
15:15Et ils se disputent des fois entre eux pour savoir si c'est suffisant.
15:18Notre rôle à nous, c'est d'être sur une orientation pour le pays.
15:23Nous pensons que tout ce qui se joue en ce moment, sa cause unique, est le président de la République.
15:29Que le nouveau gouvernement, c'est le président de la République qu'il a nommé.
15:33Monsieur Lecornu lui-même s'est dit être un moine soldat.
15:36Par conséquent, c'est la politique du président de la République qui va continuer à s'appliquer.
15:40Dès lors, si on veut changer quelque chose et faire des choix, et donner de l'autorité,
15:45c'est en passant par le président de la République.
15:47Donc, son départ.
15:48Quel moyen ?
15:49Et le seul moyen que nous avons.
15:51Les uns sont dans l'adjuration.
15:53Monsieur le président, allez-vous-en.
15:55C'est Edouard Philippe.
15:56Ce n'est pas très correct.
15:57Et ce n'est pas non plus...
15:58Ça ne va pas...
15:58C'est vous qui dites qu'il n'est pas très correct ?
16:00Non.
16:01Et vous avez rendu service, non ?
16:02Tous les mots pour vous sont un prétexte à faire des histoires.
16:06Qu'est-ce qui n'est pas correct ?
16:07Quand on est un élu, on doit d'abord utiliser les moyens politiques que l'on a.
16:12Il n'y a qu'un seul et unique moyen d'obtenir le départ d'un président de la République
16:17pour un député.
16:18Pour les représentants de la nation.
16:20Les députés sont les représentants du peuple.
16:22C'est la destitution.
16:24On peut dire...
16:25Alors, on a le droit de dire, ça n'aura jamais lieu, etc.
16:29Mais qui êtes-vous pour dire des choses pareilles ?
16:31Vu que rien de ce qui s'est passé, vous ne les avez vus se produire.
16:34Qu'est-ce qui vous permet de dire que les trois quarts de l'Assemblée nationale
16:37qui a voté le départ de M. Bayrou ne voteraient pas le départ du président de la République ?
16:43Oui, vous, vous savez tout.
16:44Jean-Luc Mélenchon, il faut deux tiers de l'Assemblée et deux tiers du Sénat.
16:47Donc tous les constitutionnalistes et les experts de nos textes savent et disent
16:53que la motion de destitution n'a littéralement aucune chance de passer.
16:57Bon, oui, voilà, prenez-le sur un autre ton, réfléchissez.
17:01Il y a d'autres avis.
17:03Nous avons nous aussi des constitutionnalistes, pas parce que nous sommes de gauche,
17:06que nous sommes une bande d'ignorants, d'accord ?
17:08Donc il y a aussi des gens parmi nous qui réfléchissent, qui savent.
17:11Et aussi des gens qui savent que la politique ne se règle pas d'une manière administrative.
17:16Elle se règle par le fait que des gens réfléchissent et prennent des décisions.
17:19Or, tous les élus savent que le cœur du problème, c'est M. Emmanuel Macron.
17:24Et que si nous le laissons au pouvoir encore deux ans,
17:27eh bien nous aurons deux ans de chaos.
17:29Car on nous a beaucoup accusé, permettez que je le dise,
17:33permettez que je le dise, on nous a beaucoup accusé du chaos,
17:36mais ce n'est pas nous qui le créons.
17:37Maintenant, je vais encore vous dire une chose sur la comptabilité,
17:40parce qu'on n'a pas le temps de parler sérieusement de ces affaires.
17:43Regardez, on nous dit une dissolution, ça coûte tant.
17:45On pourrait avoir la discussion là-dessus.
17:47On nous dit, il faut faire des économies ici et ça.
17:49Moi, je vois une chose, il y a une épidémie de cancer dans ce pays.
17:53Personne, pas un instant, pas un mot n'a été dit sur le fait que,
17:57si l'on voulait améliorer les comptes de la sécu qui sont positifs aujourd'hui,
18:01moins les dettes de l'État,
18:02eh bien, une des politiques, ça serait la prévention du diabète,
18:05de l'obésité, qui ne vienne pas du fait que les gens mangent trop,
18:08mais qu'ils mangent mal, etc.
18:10C'est-à-dire que si on fait une politique qui part des besoins,
18:13des demandes, des urgences, au lieu de faire une froide comptabilité
18:17où on coupe dans les dépenses, en privant encore les gens de toutes sortes de services de l'État,
18:21ou en augmentant les impôts, parce que là, ce qui est prévu par le budget,
18:25c'est que la classe moyenne va continuer à être le beaudet de ce pays,
18:29eh bien, on aurait une autre politique qui se ferait.
18:31Voilà tout ce que je dis.
18:32M. Macron doit s'en aller, et le reste, ce sont des histoires.
18:35C'est un jour sans fin.
18:38On va recommencer la même comédie.
18:40Et je termine en vous disant que je connais son plan.
18:43Ce gouvernement va tomber.
18:45Et dès lors qu'il tombera, il y aura une dissolution.
18:47Et dès lors qu'il y aura une dissolution,
18:49le gouvernement pourra faire passer par ordonnance son budget.
18:53Voilà le plan.
18:54M. Mais c'est quand même étonnant, Jean-Luc Mélenchon,
18:56vous appartenez à un courant de pensée qui est contre le présidentialisme,
19:00qui considère que sous la Ve République, le président a trop de pouvoir,
19:03qu'il faut en revenir au Parlement, et vous préférez le départ du président,
19:06une présidentielle anticipée, à une dissolution.
19:08Pourquoi c'est parce que vous craignez qu'une dissolution ne soit pas favorable à la France insoumise ?
19:11M. Voilà, vous m'appréciez bien sûr toujours des pensées médiocres.
19:15Pourquoi ?
19:17M. Pourquoi ?
19:18M. Pourquoi pensez-vous que la seule raison pour laquelle je dirais une dissolution ne règle pas,
19:23ça serait pour arranger mes affaires ?
19:25Vous n'avez pas bien étudié la situation.
19:26Ce n'est pas notre problème.
19:28Nous avons déjà été 17.
19:30Nous sommes 71.
19:31Notre problème, ce n'est pas de sauver nos places,
19:33c'est de faire ce qui permet d'avancer.
19:35Maintenant, votre remarque sur la présidentialisation, M. Duhamel,
19:38votre remarque, elle mérite d'être regardée.
19:40Vous savez, je vais acheter tous les jours mes courses,
19:43ou tous les deux jours,
19:44dans un magasin d'une grande chaîne d'hypermarché.
19:48Et je suis contre le capitalisme et la grande distribution.
19:51Vous voyez ?
19:52Et vous, vous mettez de l'essence dans votre scooter,
19:55et je suis sûr que vous n'êtes pas d'accord avec l'augmentation du prix de l'essence.
19:58Nous vivons dans la vie réelle.
20:01Et dans la vie réelle, on fait avec ce qu'on a.
20:03Aujourd'hui, je ne vais pas opposer mes rêves d'une sixième république,
20:07que j'espère voir s'appliquer bientôt, parce qu'un jour on y viendra.
20:10Je vis dans la réalité.
20:11Et dans la réalité, c'est M. Macron la cause des problèmes.
20:14Donc M. Macron doit s'en aller.
20:15On a une question au standard de Dominique.
20:20Bonjour Dominique, bienvenue.
20:21Vous nous appelez de Reims.
20:23Bonjour.
20:24Bonjour M. Mélenchon.
20:26Bonjour Madame.
20:26Vous dites que la violence conduit à la violence.
20:30J'ai une supplique à vous adresser.
20:32Je souhaiterais que votre groupe parlementaire participe à ce débat appelé à l'Assemblée nationale.
20:41Car la violence, elle arrive chez nous, dans le peuple.
20:44– Merci Dominique pour cette question.
20:46La violence des débats à l'Assemblée nationale.
20:52Jean-Luc Mélenchon, votre groupe est pointé par Dominique.
20:56– Oui, je pense que ça s'adresse à davantage que mon groupe.
21:00Il est vrai que le ton est beaucoup monté à l'Assemblée nationale.
21:02Il faudra en chercher à chaque fois les causes et je crois qu'on s'y perdrait.
21:06Mais la cause principale de la violence, c'est le blocage.
21:09C'est-à-dire des gens, honnêtement, quels qu'ils soient, sur tous les bancs,
21:12ils sont là matin, midi et soir et ils ont l'impression que rien ne débouchera jamais
21:16compte tenu de la composition de cette Assemblée et des choix politiques
21:20qui sont de toute façon de gré ou de force imposés par le Président Macron.
21:24Donc moi je lui donne raison, aucun d'entre nous ne souhaite vivre dans la violence.
21:27Vous voyez, ça a un inconvénient majeur.
21:29La plupart de nos députés présentent, déposent des rapports sur toutes sortes de sujets.
21:34On n'en parle jamais.
21:35Le moindre incident de séance donne lieu à des heures de présentation.
21:39Donc moi je vous donne raison.
21:41Je ne souhaite pas, j'ai été sénateur longtemps,
21:43le ton était plus feutré qu'à l'Assemblée nationale
21:46et la première fois que j'ai mis les pieds, j'en ai eu peur.
21:49Alors c'est dire, si ça me faisait peur même à moi.
21:51– Jean-Luc Mélenchon, une question de Régis sur l'application Radio France
21:54qui dit « Êtes-vous conscient qu'après avoir contribué à renforcer Macron par vos agissements,
21:58vous ne servez plus qu'à renforcer le RN contre qui vous n'auriez aucune chance ? »
22:02Et je me permets de rebondir sur la question de Régis et sur…
22:06– Il n'était pas assez grand pour la poser lui-même, il fallait que ce soit vous avec votre papier.
22:10– Pas du tout, c'est parce que c'est une question qui est écrite sur l'application Radio France Jean-Luc Mélenchon.
22:13Vous savez, il les écrit et donc moi je m'en fais le messager en quelque sorte.
22:18Et je rajoute ce chiffre, le baromètre est là pour les échos,
22:2075% des Français ont une image négative de vous,
22:23nettement plus que Jordan Bardella ou Marine Le Pen.
22:26Est-ce que vous ne risquez pas, en appelant ainsi à la démission du Président de la République,
22:29à sa destitution et donc à l'organisation d'une présidentielle anticipée,
22:33eh bien au fond à paver le chemin du Rassemblement National ?
22:36– Voilà, je vous poserai volontiers la même question connaissant vos agissements.
22:40Mais regardez, ça ne sert à rien d'aborder la politique par l'insulte.
22:45C'est-à-dire dire « vous ne servez à rien, vous aidez… »
22:48– Monsieur, j'ai passé ma vie à combattre l'extrême droite,
22:50donc quand vous me dites « vous pavez le chemin de l'extrême droite »,
22:53je ne le prends pas comme un compliment.
22:55– Vous posez la question quand on voit dans tous les sondages, Jean-Luc Mélenchon,
22:57législative présidentielle, le RN est très largement en tête.
23:00La question « si demain il y avait une élection, qu'est-ce qui vous fait dire
23:02que c'est vous qui tireriez profit de la situation ? »
23:05– J'ai compris.
23:06Le problème n'est pas de savoir si nous allons tirer profit de la situation.
23:11Le problème est de savoir qu'est-ce qui est nécessaire pour le pays.
23:13« Si vous ne faites des élections que quand vous êtes sûr de les gagner,
23:17alors vous n'êtes pas un démocrate ».
23:18Et quand il a été proposé au début du RN,
23:22qu'il soit interdit, c'était il y a plus de 25 ans de ça,
23:25Charlie Hebdo avait fait une pétition pour l'interdire,
23:28et je l'avais signé et je l'avais porté.
23:30Et j'avais dit « je crois que c'est le moment de le faire,
23:32parce que c'est en partie dangereux ».
23:34Maintenant, le RN est là.
23:36Que ça vous plaise ou pas, monsieur Duhamel,
23:38on ne peut le vaincre que politiquement.
23:39Et on ne peut le vaincre politiquement qu'en n'étant pas tous les chaouches
23:43du gouvernement de monsieur Macron.
23:46Tous ceux qui de près ou de loin portent les sacoches de monsieur Macron
23:51finiront comme lui et seront expulsés.
23:54C'est ça qui renforce le RN.
23:56Mais il n'y a pas que le RN qui se renforce.
23:59Voyez-vous, dans la mauvaise circonscription,
24:02on vient d'avoir l'élection partielle qui est en Espagne.
24:05Mauvaise pour nous, parce que ce n'est pas nous qui l'avions.
24:08Nous venons de progresser de trois points avec notre candidat.
24:12Et bien sûr, nous avons été battus, c'était prévisible.
24:14Mais nous avons progressé.
24:16Dans la circonscription à Paris, c'est l'inverse.
24:18Le candidat unique était socialiste.
24:20Parce qu'on a dit « ah ben c'est parce que c'est un LFI que vous avez perdu ».
24:23Et il a reculé de douze points.
24:25Par conséquent, dans cette affaire,
24:27les gens comprennent qu'il faut faire un choix de société.
24:29Et c'est à ce choix de société que nous invitons.
24:32Voilà ce qui compte.
24:33Et j'en profite pour dire, puisque personne ne m'a posé la question,
24:36ce qui est bien étonnant, que la semaine dernière,
24:39nous sommes tombés d'accord, les écologies, Génération, nous LFI,
24:43ainsi que le président du groupe communiste à l'Assemblée nationale,
24:46pour dire que nous demandions, premièrement, la rupture totale avec M. Macron,
24:50donc la censure.
24:51Et deuxièmement, des candidatures communes sur la base du programme du NFP.
24:55Alors voyez-vous, dans la vie, il n'y a pas que les menaces et la peur.
24:58La Ligue de la peur ne nous mènera nulle part.
25:01Il faut oser, vouloir et aspirer au futur avec des solutions.
25:06Nous amenons des solutions.
25:07Et M. Duhamel, si les Français n'en veulent pas, nous nous soumettrons.
25:11Merci Jean-Luc Mélenchon, fondateur, leader de la France Insoumise,
25:16d'avoir été au micro d'Inter ce matin.
25:19Merci.
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