Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 jours
Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France Insoumise, est l'invité de BFMTV ce vendredi 14 novembre

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00:00On enchaîne avec un face-à-face exceptionnel ce soir qui s'annonce assez musclé avec un homme qui enchaîne ces derniers temps
00:00:07les déplacements publics sur des marchés populaires en banlieue, au salon Made in France la semaine dernière
00:00:12et ce dimanche qui sera en meeting dans un bastion de gauche à Saint-Pierre-des-Corps en Indre-et-Lois
00:00:18à moins de 18 mois de l'élection de l'échéance de 2027, Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise,
00:00:25se prépare-t-il à une quatrième candidature ? A-t-il enclenché le mode présidentiel ?
00:00:30On va lui poser la question. Bonsoir Jean-Luc Mélenchon.
00:00:34Bonsoir madame. Quelle surprise cette question !
00:00:37Ah, je ne sais pas, c'est Alain Duhamel qui vous la posera sûrement puisque vous allez être face à Alain Duhamel pendant une petite heure ce soir.
00:00:44J'essaierai plutôt de donner des petites réponses à côté des grandes réponses de Jean-Luc Mélenchon.
00:00:49Nous commencerons tout de suite à me dire des choses qui me complexent.
00:00:52Alors au sommaire, le sommaire est très chargé ce soir puisqu'il y a effectivement le budget, la réforme des retraites,
00:00:58on va parler de l'avenir du gouvernement, le corps nu, dissolution, démission, peut-être candidature,
00:01:05mais on voulait commencer par le 13 novembre Alain puisque effectivement nous sommes 10 ans après les attentats
00:01:12qui ont coûté la mort à 132 personnes, les attentats de 2015.
00:01:15Hier, le cœur du 13 a montré au reste du monde qu'il avait fait bloc, bloc face à cet événement traumatique.
00:01:22Qu'avez-vous pensé de cette cérémonie qui a réuni autant d'officiels que d'anonymes ?
00:01:27J'ai pensé deux choses. J'ai pensé d'une part que c'était assez émouvant et suffisamment sobre,
00:01:35comme il fallait que ça le soit, et que le moment où la chorale des rescapés ou de leur famille du 13ème chantait,
00:01:47je trouvais que c'était au fond ce qu'on avait envie de voir.
00:01:53Bon, l'autre chose que je me suis dite, ce n'est pas la première fois de ma vie,
00:01:56mais c'est que je suis toujours un peu mélancolique, disons,
00:02:03quand je vois que les Français n'arrivent à ce degré d'unité et de solidarité
00:02:09que devant les catastrophes, et qu'ils n'arrivent pas à ça, je ne dirais pas de la même manière, évidemment,
00:02:18mais un petit peu quand même le reste du temps.
00:02:21Jean-Luc Mélenchon, vous avez regardé les hommages ?
00:02:24– Je partage ce que vient de dire Alain Duhamel.
00:02:29Pour moi, ce qui me… peut-être à cause du rapport que je dois avoir
00:02:33comme responsable politique avec notre peuple,
00:02:36c'est des moments de vérité, vous voyez, M. Duhamel.
00:02:42Il y a une force de volonté d'être le peuple français et d'être ensemble.
00:02:47Et moi, c'est surtout ça… – Dans le malheur ?
00:02:49– Oui, et surtout, il n'y a pas l'ombre du début d'une division entre nous.
00:02:54Et ça, c'est une grande force de notre peuple, parce que sur le moment,
00:02:58la grande peur que tout le monde avait, sur le moment quand ça a eu lieu,
00:03:01c'était que ça part de tous les côtés, quoi.
00:03:04Et ce n'est pas ce qui s'est produit, on peut dire ouf, et tant mieux.
00:03:08Et c'est quelque chose qu'il faut qu'on protège, qu'on entretienne,
00:03:11à quoi on doit être vigilant.
00:03:14Nos âges, à l'un et à l'autre, nous ont exposés à des moments de division
00:03:18terrifiants du peuple français et où on a eu l'impression qu'ils pouvaient rouler à l'abîme.
00:03:23À l'instant, nous parlions des événements de la fin de la guerre d'Algérie.
00:03:28Honnêtement, moi j'étais bien jeune, enfant, mais quand même, je me rendais compte.
00:03:32Il y avait une tension, une dose de haine à l'intérieur des communautés qui étaient terrifiantes.
00:03:41On pouvait se demander si on s'en remettrait et on s'en est remis.
00:03:44– Il y avait un risque de guerre civile.
00:03:46– Tout à fait, exactement.
00:03:48Et là, non, on sent qu'il y a la volonté de dire on ne se laissera pas embarquer,
00:03:52on maîtrise ce qu'on fait.
00:03:53– Devant le malheur.
00:03:55– Oui.
00:03:56– Après, c'est la France.
00:03:58– Ça serait bien que ça soit…
00:04:00Alors, il ne s'agit pas de dire qu'il doit y avoir un comportement de ce genre tout le temps,
00:04:04ça serait de l'illusion lyrique.
00:04:06Mais on pourrait imaginer, de temps en temps, sur certains sujets,
00:04:11un peu plus de solidarité politique entre des gens que, par ailleurs,
00:04:17sur le plan idéologique, tout ne sait pas,
00:04:19mais qui aussi appartiennent à la même nation
00:04:22et doivent faire face ensemble au même problème.
00:04:26– Pourrais-tu imaginer…
00:04:27– Pas tout le temps, rassurez-vous, je ne pense pas que ce soit nécessaire tout le temps.
00:04:31– Vous êtes plutôt de tempérament centriste, monsieur Duhamel.
00:04:34– Je suis de tempérament modéré, réfléchi.
00:04:38J'essaye, j'essaye.
00:04:39– Alors, ne prenez pas tous les bons adjectifs pour vous.
00:04:41Allez, modéré, je vous le laisse, centriste, je réfléchis, je le prends pour moi.
00:04:44– Non, modéré, je suis sûr que ce n'est pas un compliment.
00:04:47Réfléchis…
00:04:48– Ah non, non, non, ne croyez pas ça.
00:04:50Ne croyez pas ça, modéré, il faut savoir l'être aussi.
00:04:54Les individus dangereux sont ceux qui ne sont que d'une seule pièce
00:04:58et qui n'ont aucune nuance.
00:04:59Alors, de cela, il faut se méfier beaucoup.
00:05:01– Bien sûr.
00:05:01– Mais sinon, non, ce n'est pas un mot disqualifiant.
00:05:04– En tout cas, c'est le cas.
00:05:06– C'est pas avec ça qu'on change le monde, c'est ça que je voulais dire.
00:05:09Moi, j'ai l'intention de changer le monde.
00:05:10– La question que vous posez, Alain Duhamel,
00:05:12c'est est-ce qu'on aurait pu voir plus de concordes,
00:05:14par exemple, à l'Assemblée nationale ?
00:05:16Ce n'est pas exactement cette unité qu'on a vue ce mercredi, en tout cas,
00:05:20puisque les députés ont voté en faveur de la suspension
00:05:23de la réforme des retraites.
00:05:25Votre groupe a voté contre.
00:05:27Est-ce à dire que Sébastien Lecornu est sauvé
00:05:29ou que cette réforme est suspendue ?
00:05:32Évidemment, tous les débats se sont passés sur BFM TV.
00:05:34– L'ÉPS s'est fait ferrer aux pattes.
00:05:43Il ne peut plus maintenant se dégager.
00:05:46Il n'a plus de liberté.
00:05:48Donc il n'est bon qu'à être le support d'un gouvernement
00:05:54qui cherche à tout prix à échapper à de nouvelles élections.
00:05:58– Ça veut dire que c'est une nouvelle alliance ?
00:06:00– Ah oui, c'est ça.
00:06:01– Moi, quand je vois des députés du Parti Socialiste
00:06:03applaudir le gouvernement à de multiples reprises,
00:06:06conspuer la France Insoumise
00:06:08ou parfois les autres membres du bloc de gauche,
00:06:11je me dis que je ne sais pas ce qui se passe au Parti Socialiste.
00:06:13En tout cas, clairement, c'est en train de ressembler à de la cogestion.
00:06:16– La majorité 201 pour, 255 contre 146.
00:06:20L'Assemblée nationale a adopté.
00:06:22– Nous sommes très fiers de ce qui vient de se passer à l'instant
00:06:26dans les murs de ce Parlement.
00:06:28Désormais, le totem qui était un totem absolu pour la Macronie
00:06:33a été ébranlé.
00:06:34– Nous prenons, même quand ce n'est pas suffisant,
00:06:37que ce n'est pas parfait, nous prenons.
00:06:38En revanche, il faut faire passer ces miettes pour un festin.
00:06:41– J'ai trouvé de la part de mes collègues socialistes
00:06:42des propos un peu excessifs.
00:06:43On avait l'impression, à les entendre,
00:06:45qu'ils avaient voté les 40 heures et les congés payés.
00:06:47Enfin, on n'est pas dans cette situation-là.
00:06:48– Je n'imaginais pas un seul instant
00:06:50qu'un homme ou une femme de gauche
00:06:52puissent aujourd'hui voter contre un progrès pour les salariés.
00:06:57– La politique du tout ou rien, c'est la politique du rien du tout.
00:07:01Manuel Bompard, il a voté contre le rétablissement de l'ISF.
00:07:04Il a voté contre la hausse de les taxations du capital.
00:07:08Et maintenant, il vote contre la suspension
00:07:10de la réforme des retraites.
00:07:12Qui défend ? Que défend Manuel Bompard ?
00:07:14– Le PS est de toute façon tout à fait ridiculisé dans cette séquence
00:07:18et c'est le cas des ennemis soucis, le Parti socialiste.
00:07:22– Comment vous analysez ce jusqu'au boutisme de la France insoumise ?
00:07:27– Moi, je ne suis pas psychiatre.
00:07:28– Le grand désaccord qui amène à expliquer
00:07:30qu'il y a les traîtres d'un côté, les purs de l'autre,
00:07:33ou, comme le dit Olivier Faure,
00:07:35ceux qui seraient quasiment à psychanaliser les autres,
00:07:37tout ça, ce n'est pas bon.
00:07:38Parce que chaque fois que la gauche s'affronte dans l'hémicycle
00:07:40entre PS et insoumis, le Rassemblement national rigole.
00:07:43Donc là, effectivement, ça me paraît complètement fou.
00:07:47– Alain Duhamel, on entend parler de psychiatre, de psychologue,
00:07:53mais est-ce que ce n'est pas plutôt un thérapeute de coupe
00:07:55qu'il faudrait pour essayer de réconcilier ces deux gauches-là en plein divorce ?
00:08:00– D'abord, je ne vais pas faire semblant de découvrir
00:08:03pour la première fois qu'il y a deux gauches en France.
00:08:06Je n'ai vécu que voyant, observant et commentant deux gauches.
00:08:10Bon, il y a des moments où elle parvient à s'unir.
00:08:14En général, c'est plutôt là qu'elle peut gagner.
00:08:17Il y a des moments où, au contraire,
00:08:19il y a plus que de l'opposition, une vraie discorde,
00:08:23mais là où souvent les gens se trompent,
00:08:27ça n'est pas gratuit quand il y a une discorde comme ça.
00:08:30C'est parce qu'il y a des ressorts qui ne sont pas les mêmes,
00:08:32qu'il y a des jugements qui ne sont pas les mêmes,
00:08:36des thérapeutiques qui ne sont pas les mêmes.
00:08:37Bon, là, il est clair qu'après une période où,
00:08:42je vais être direct,
00:08:46où toute la gauche a fait semblant d'être d'accord
00:08:50sur des programmes qui étaient des programmes très avancés,
00:08:54en fait qui étaient des programmes de Jean-Luc Mélenchon.
00:08:57Et toute la gauche, deux fois,
00:08:59a fait semblant d'être d'accord avec ces programmes.
00:09:02Et la vérité, c'est qu'ils n'étaient pas du tout d'accord
00:09:04avec ces programmes.
00:09:05Ils étaient d'accord avec une alliance électorale
00:09:08pour essayer de sauver à ce moment-là
00:09:10ce qu'ils considéraient être l'essentiel.
00:09:12Et puis quand ces moments-là sont passés,
00:09:15chacun, les Insoumis et Jean-Luc Mélenchon
00:09:19ont gardé leur conviction,
00:09:21et les autres sont revenus
00:09:23à leur nature et à leur méthode.
00:09:26– À la raison, peut-être ?
00:09:29– À la raison.
00:09:31– Vous êtes d'accord, je suis fou,
00:09:32c'est ça que vous voulez dire ?
00:09:34– Écoutez, j'essaye d'accoucher la pensée d'Alain Duhamel.
00:09:38– Non, non, c'était pas clair ce que disait M. Duhamel,
00:09:39ça n'était pas disgracieux,
00:09:40puisqu'il y a des points de vue,
00:09:42et il faut se faire à cette idée.
00:09:44La politique, ce n'est pas,
00:09:46je veux dire, le rêve n'est pas que tout le monde soit d'accord.
00:09:49Le propre de la démocratie, c'est que les gens ne sont pas d'accord,
00:09:52et qu'on le règle en votant.
00:09:54Que voulez-vous ?
00:09:54Personne n'a trouvé mieux jusqu'à présent, alors on vote.
00:09:57Voilà, et donc le fait qu'il y ait des points de vue contraires
00:10:00est le fondement de la démocratie.
00:10:03Quand il n'y a plus de points de vue contraires,
00:10:05méfiez-vous, c'est que la dictature a commencé,
00:10:07que tout le monde a peur de dire ce qu'il pense.
00:10:09Bon, donc venons sur le sujet,
00:10:11comme l'abord d'Alain Duhamel,
00:10:12parce que le diagnostic est bon.
00:10:17Ceci dit,
00:10:18j'ai le droit à cette étape,
00:10:19il me semble quand même de vous dire
00:10:20quelle était mon intention,
00:10:23et celle du mouvement insoumis.
00:10:26Nous ne sommes pas,
00:10:27comment dire,
00:10:29une agence de communication
00:10:30qui vient avec un bon slogan,
00:10:32en espérant qu'on vendra plus de cacahuètes
00:10:34ou de castagnettes avec ça.
00:10:36Il y a une vision historique.
00:10:39Alors, on en pense qu'on en veut,
00:10:40mais nous sommes habités par ça.
00:10:41Le monde doit changer,
00:10:43il faut faire face à la catastrophe climatique,
00:10:45le capitalisme a atteint des limites
00:10:48et il va détruire, bref.
00:10:50Et à partir de ça,
00:10:51quelle réponse faire ?
00:10:52Nous autres de gauche,
00:10:53nous avons été dévastés
00:10:55à la fin du XXe siècle.
00:10:57L'URSS s'est effondré,
00:10:58ce n'est pas que c'était une recommandation,
00:11:00l'URSS,
00:11:01mais en attendant,
00:11:02ça a aggravé le désastre.
00:11:04Le désastre, c'était que
00:11:05notre manière de voir le monde
00:11:07ne collait plus à ce qui se passait vraiment.
00:11:09Moi, je suis un homme de 81
00:11:11et de la suite,
00:11:13on décide qu'on va faire le socialisme,
00:11:15on fait le programme commun,
00:11:16et de socialisme,
00:11:17on n'a pas vu le début du commencement.
00:11:19Et tout le monde était sidéré.
00:11:21Comment c'était possible une chose pareille ?
00:11:23Bref.
00:11:23Donc, au milieu de ce chaos,
00:11:26nous avons essayé de porter une vision.
00:11:28Comment faire pour reconstruire
00:11:30une grande force de gauche
00:11:31qui puisse renverser la table de nouveau ?
00:11:33Là, on fait un pari.
00:11:36Compliqué, hein ?
00:11:37Parce qu'on ne mettait rien du tout au départ.
00:11:39Et on se dit,
00:11:40nous allons proposer un programme,
00:11:42croître,
00:11:43et nous allons faire le,
00:11:44ce qu'on appelle en espagnol,
00:11:46parce que ça s'est trouvé
00:11:46que c'était les Espagnols
00:11:47qui ont posé le problème,
00:11:48le sorpasso.
00:11:49On va passer devant la social-démocratie,
00:11:52puisque dans toute l'Europe,
00:11:54elle fait des grandes coalitions
00:11:55avec la droite.
00:11:55Et comme on passe devant,
00:11:57eh bien c'est nous
00:11:58qui allons mener la gauche.
00:11:59et pour la première fois
00:12:00de l'histoire de la gauche,
00:12:01la première fois,
00:12:02depuis qu'il y a une gauche en France,
00:12:041870, 1905, etc.,
00:12:08au premier tour de l'élection législative,
00:12:10nous, les Insoumis,
00:12:12nous, comment dire,
00:12:13convainquons les autres
00:12:16qu'il faut faire des candidatures communes.
00:12:18C'est un événement sans précédent.
00:12:20On le fait.
00:12:21Deux fois.
00:12:22Les deux fois,
00:12:23comme l'a dit élégamment Alain Duhamel,
00:12:26après un moment où ils se sont dit
00:12:28faisons comme ça,
00:12:28ils sont revenus à ce qu'ils pensaient.
00:12:30Je suis de votre avis
00:12:31et je me le tiens pour dit.
00:12:33Cette tentative de recomposition unitaire
00:12:36de la gauche,
00:12:37tout le monde a oublié
00:12:38parce que le temps passe
00:12:39et qu'il faut bien qu'on oublie
00:12:39sinon la vie serait envahie
00:12:42par les nostalgies.
00:12:43Mais quand il y a eu
00:12:45l'événement de la chute de l'URSS,
00:12:47tout le monde parlait de faire,
00:12:48pourquoi pas,
00:12:49on allait faire le congrès de Tours à l'envers,
00:12:51on allait rapprocher les socialistes
00:12:52et les communis,
00:12:53faire un grand parti de toute la gauche.
00:12:55Tout ça a été oublié.
00:12:57Mais cet épisode-là est clos.
00:12:58On n'y arrivera pas,
00:12:59ce n'est pas comme ça qu'il faut faire.
00:13:01On va donc s'y prendre autrement.
00:13:03Donc là, vous avez raison madame,
00:13:04mais ce n'est pas un traitement psychologique
00:13:06dont nous avons besoin.
00:13:07C'est de la politique de fond.
00:13:09Les socialistes sur la terre entière
00:13:11sont engagés dans un système
00:13:13de grande coalition.
00:13:15Ils continuent à penser
00:13:16que si le capitalisme fonctionne bien,
00:13:18il y aura des prises davantage
00:13:20pour les travailleurs.
00:13:21La mortalité 19e, 20e siècle.
00:13:23Nous sommes au 21e.
00:13:25Donc, voilà le point où nous en sommes.
00:13:27Après, le reste, bon,
00:13:29des fois, le ton monte.
00:13:30Enfin, il faut arrêter de pleurer, quoi.
00:13:32L'Assemblée nationale,
00:13:33ça a été dix fois plus violent dans le passé.
00:13:35– Non, mais il y a deux choses.
00:13:38Il y a la division politique qui existe.
00:13:41Ce n'est pas la première fois,
00:13:42ce ne sera pas la dernière.
00:13:43Peut-être qu'à d'autres moments,
00:13:44il y aura des rapprochements tactiques,
00:13:46des rapprochements électoraux
00:13:47ou des rapprochements,
00:13:48ce qui se produit souvent,
00:13:50contre un ennemi commun.
00:13:52Bon, tout ça est possible.
00:13:54– Oui, c'est vrai.
00:13:54– Mais il n'empêche
00:13:56qu'il y a deux façons
00:13:59de regarder la société.
00:14:01L'une, c'est de considérer
00:14:02que cette société est tellement mauvaise
00:14:06qu'il faut en inventer une autre
00:14:08et militer pour une autre société.
00:14:11Ça, c'est vous.
00:14:11Et la gauche,
00:14:14alors quand je dis la gauche réformiste,
00:14:17je ne suis pas sûr
00:14:17qu'on puisse dire la gauche réformiste
00:14:19de la même façon
00:14:20s'il s'agit des écologistes,
00:14:23des communistes et des socialistes.
00:14:24C'est réducteur.
00:14:26Mais disons,
00:14:27ceux qui ont été vos alliés électoraux
00:14:31à un moment
00:14:31et qui sont moins vos alliés
00:14:34programmatiques aujourd'hui,
00:14:36bon, eux pensent,
00:14:37et ça, je veux dire,
00:14:38c'est l'histoire aussi de la France,
00:14:40on pense qu'on arrive
00:14:44à transformer une société
00:14:46progressivement
00:14:48par des réformes successives
00:14:50avec des avancées,
00:14:52puis ensuite des reculs,
00:14:54puis à certains moments
00:14:54on est ensablé,
00:14:56et puis on repart,
00:14:57mais on améliore.
00:14:59Alors, il y a ceux
00:14:59qui veulent réinventer,
00:15:02reconstruire,
00:15:04bon, c'est au sens pas polémique,
00:15:06au sens réel,
00:15:07c'est une utopie.
00:15:08Mais une utopie,
00:15:09ça ne veut pas dire
00:15:10que ça ne peut pas se réaliser,
00:15:11mais c'est une utopie.
00:15:12Et puis il y a ceux
00:15:12qui partant de la réalité
00:15:14telle qu'elle est
00:15:15et du rapport des forces
00:15:16tel qu'il est aussi,
00:15:18se disent,
00:15:19après tout,
00:15:20à chaque fois qu'on peut faire
00:15:21avancer au bénéfice
00:15:23de la majorité des Français,
00:15:25eh bien,
00:15:25il faut le faire.
00:15:26C'est le cas de François Ruffin,
00:15:28Alain,
00:15:28qui disait,
00:15:28tout ce qu'on peut prendre,
00:15:29on prend,
00:15:29et qui a voté pour la suspension
00:15:31de la réforme des retraites,
00:15:32contrairement à la France insoumise
00:15:34qui appartenait à la France insoumise.
00:15:35François Ruffin,
00:15:36je ne pense pas ça souvent de lui,
00:15:38mais j'ai trouvé
00:15:39que ce qui se disait
00:15:40se défendait.
00:15:41Cohérence politique,
00:15:42vous dites.
00:15:43Bon, je pensais que ça...
00:15:45Oui, l'idée de dire,
00:15:46au fond,
00:15:47pour tous ceux
00:15:47qui vont bénéficier de quelque chose,
00:15:49tant mieux pour eux,
00:15:51mais en même temps,
00:15:51il faut être honnête,
00:15:52il ne faut pas raconter
00:15:53que c'est le maximum
00:15:55de ce qui était imaginable.
00:15:56Alain,
00:15:56quand j'ai dit cohérence politique,
00:15:57j'ai vu Jean-Luc Mélenchon
00:15:58hausser ses plus gros sourcils.
00:16:01Non.
00:16:02Je pense que chacun
00:16:04est dans une cohérence,
00:16:05on en aura un bras
00:16:05à la même analyse.
00:16:08D'abord,
00:16:08ce que vous dites,
00:16:10Alain Duhamel,
00:16:11le scénario
00:16:12que vous décrivez,
00:16:13c'est en effet
00:16:14celui du XXe siècle.
00:16:17Voilà,
00:16:17ça s'est passé comme ça.
00:16:20La retraite,
00:16:20la première retraite
00:16:21qu'il y a eu
00:16:22dans le XXe siècle,
00:16:24elle est de 1910,
00:16:25c'est la retraite
00:16:26à 65 ans.
00:16:27Alors, on disait,
00:16:28on cotise pour les morts,
00:16:29parce que personne vivait
00:16:30jusqu'à 65 ans
00:16:31en sortant de la mine.
00:16:32C'était la retraite
00:16:33pour certains,
00:16:34en France.
00:16:35Voilà.
00:16:35Et donc,
00:16:35Jean-Luc Mélenchon
00:16:36se prend et dit,
00:16:37on prend,
00:16:37ce n'est pas satisfaisant,
00:16:38mais c'est déjà ça
00:16:39qui est acquis.
00:16:40Ça, c'est une situation
00:16:41où on avançait.
00:16:44Depuis la fin
00:16:45du XXe siècle
00:16:46et le début
00:16:47du XXIe siècle,
00:16:48les retraites
00:16:49par répartition
00:16:50sont le bel objet,
00:16:52340 milliards par an,
00:16:55qui échappe complètement
00:16:56à la circulation
00:16:57du capital,
00:16:58puisqu'elle passe.
00:16:59C'est en salaire différé,
00:17:01elle est payée
00:17:01par les gens
00:17:02qui sont au travail
00:17:03et ça se transforme
00:17:04en salaire,
00:17:05en pension,
00:17:05on appelle ça comme ça,
00:17:06pour des retraités
00:17:07qui, eux,
00:17:08les dépensent
00:17:09dans le quotidien
00:17:10et font tourner
00:17:11la machine France.
00:17:12Parce que la France
00:17:13a un modèle particulier.
00:17:15Il ne faut pas parler
00:17:16du capitalisme
00:17:17et du reste
00:17:17dans l'abstraction,
00:17:18il faut toujours le mettre
00:17:19dans le moment particulier.
00:17:20Or, nous ne sommes plus
00:17:21en train d'avancer.
00:17:23Nous sommes en train
00:17:24de reculer
00:17:25chaque jour,
00:17:26sur chaque sujet,
00:17:28à peu près partout.
00:17:29Et par conséquent,
00:17:30il s'est créé
00:17:31à l'intérieur
00:17:31de ceux qui
00:17:32étaient socialement
00:17:34nos soutiens.
00:17:35Une méfiance immense.
00:17:36Or, mais qu'est-ce
00:17:37qu'ils font ?
00:17:38Qu'est-ce qu'ils nous disent
00:17:38de faire ?
00:17:39Comment ça se fait
00:17:40qu'on se fait tout le temps
00:17:41avoir ?
00:17:41Je termine.
00:17:42Et donc,
00:17:42dans cette affaire
00:17:43de retraite,
00:17:44nous avons eu
00:17:4591% des Français
00:17:46qui étaient
00:17:47pour abroger
00:17:49la retraite
00:17:50à 64 ans.
00:17:50Ils sont allés
00:17:51dans la rue.
00:17:52Des fois,
00:17:52ils ont perdu
00:17:53des journées de salaire
00:17:54en faisant la grève.
00:17:55Vous avez passé
00:17:55tout à l'heure
00:17:56à BFM
00:17:57un sondage
00:17:57qui dit
00:17:58que les gens disent
00:17:59que ce n'est pas du tout
00:18:00une avancée.
00:18:00Pourquoi ?
00:18:01Parce que pour obtenir
00:18:03trois mois de décalage,
00:18:04parce que c'est un décalage,
00:18:06le ministre l'a dit lui-même,
00:18:07il fallait lever la main
00:18:09pour faire passer
00:18:10un amendement
00:18:11dans lequel il est écrit
00:18:12dans le cadre
00:18:13de la réforme
00:18:14de la retraite
00:18:14à 64 ans.
00:18:16Pardon de vous dire
00:18:16que là,
00:18:17nous ne sommes plus
00:18:18en train de dire
00:18:18les uns prennent
00:18:19un petit quelque chose
00:18:20et les autres
00:18:21sont trop gourmands.
00:18:22Nous sommes en train
00:18:23de dire,
00:18:23il y a ceux qui acceptent
00:18:25dans ce moment
00:18:26de dire
00:18:26dans le cadre
00:18:27de la réforme
00:18:27de 64 ans
00:18:28et pas nous.
00:18:29Donc,
00:18:29nous ne le ferons pas
00:18:31par fidélité,
00:18:32par loyauté.
00:18:33Et surtout,
00:18:33je termine,
00:18:34attendez,
00:18:34pour que tout le monde
00:18:35entende bien
00:18:36la rigueur
00:18:36d'un raisonnement
00:18:37parce que sinon,
00:18:38c'est un peu facile,
00:18:39les uns sont excités
00:18:40et les autres sont réalistes.
00:18:41Non.
00:18:42Pour avoir
00:18:43trois mois de décalage,
00:18:44vous allez pendant
00:18:45quatre ans
00:18:46payer le fait
00:18:47que vos pensions
00:18:48ne seront plus indexées
00:18:49au niveau
00:18:50de l'inflation.
00:18:51Non,
00:18:51non,
00:18:51non,
00:18:52monsieur,
00:18:52il y a du amel.
00:18:53Croyez-moi,
00:18:53si je le dis,
00:18:54ce n'est pas de la joie.
00:18:55Au début,
00:18:56ils ont dit
00:18:56que ce sera désindexé
00:18:59comme personne ne comprend rien
00:19:01parce que c'est trop compliqué,
00:19:03seront moins désindexés.
00:19:04Ça signifie
00:19:05que si l'inflation
00:19:07est de,
00:19:07par exemple,
00:19:081%
00:19:08ou de 2%,
00:19:09on aura 0,3
00:19:11ou 0,4.
00:19:12Ça veut dire
00:19:12que tous les retraités
00:19:14vont payer
00:19:15les trois mois
00:19:15dont on parle.
00:19:16Eh bien,
00:19:16pardon de vous dire,
00:19:17nous ne l'acceptons pas,
00:19:18ce n'est pas une affaire.
00:19:19Ça s'appelle
00:19:20en français un peu vulgaire
00:19:21une arnaque.
00:19:22Alors,
00:19:23il y a deux choses.
00:19:24Il y a la discussion
00:19:25aujourd'hui
00:19:26sur
00:19:27ce sont des marges
00:19:29de la retraite.
00:19:31D'ailleurs,
00:19:32on parle de trimestre.
00:19:34Trois mois.
00:19:35Oui, c'est ça.
00:19:37Oui, oui, oui.
00:19:38On dit
00:19:39on va voir
00:19:40si l'année prochaine
00:19:41sera désindexée,
00:19:42pas désindexée,
00:19:43etc.
00:19:44Ce sont,
00:19:45ça agit
00:19:46sur
00:19:46les marges.
00:19:49Que
00:19:49on soit d'accord
00:19:50ou pas avec cette retraite,
00:19:52je peux le dire
00:19:52d'autant plus
00:19:53qu'on le sait bien
00:19:54à BFM,
00:19:54je l'ai dit
00:19:5510 000 fois,
00:19:56moi,
00:19:56je n'étais pas
00:19:56pour cette retraite.
00:19:57Je préférais,
00:19:58ça va peut-être
00:19:59vous hérisser,
00:20:00même sans doute.
00:20:01Moi,
00:20:01je préférais
00:20:01le premier projet,
00:20:03celui de la retraite
00:20:04dit à point,
00:20:04même si le mot point
00:20:06n'est pas le mot idéal
00:20:07parce qu'il est un peu ambigu.
00:20:08Mais j'étais beaucoup plus
00:20:09pour ça.
00:20:10Bon,
00:20:11donc je n'ai pas défendu
00:20:12cette retraite-là.
00:20:13Mais cela étant,
00:20:15moi,
00:20:15ce qui me frappe,
00:20:16c'est qu'on est en train
00:20:18de débattre,
00:20:19de discuter,
00:20:20de voter
00:20:20et pour beaucoup
00:20:22de s'engueuler
00:20:25sur un tout petit aspect
00:20:29des retraites
00:20:30dont tout le monde sait
00:20:30en plus
00:20:31qu'il est provisoire,
00:20:33ultra provisoire
00:20:34et que de toute façon,
00:20:34il changera dans un sens
00:20:36ou dans un autre
00:20:36dans quelques mois.
00:20:37C'est l'évidence.
00:20:39Mais il y a un phénomène,
00:20:40en revanche,
00:20:41dont je trouve
00:20:41qu'on ne parle pas assez
00:20:43parce que ça,
00:20:43c'est un phénomène de fond.
00:20:45Et c'est un phénomène
00:20:46qui lui-même
00:20:48soulève beaucoup de questions
00:20:50et qui est
00:20:51l'évolution démographique.
00:20:54Et l'évolution démographique,
00:20:55c'est ça le problème
00:20:56des retraites.
00:20:57C'est qu'il y a
00:20:58de moins en moins
00:20:59d'actifs
00:21:00pour financer
00:21:01de plus en plus
00:21:02de retraités.
00:21:03Ça,
00:21:03c'est une réalité
00:21:04mécanique
00:21:05et c'est un bouleversement
00:21:08par rapport
00:21:08à tout ce qu'on a connu
00:21:10en réalité.
00:21:12Je ne dirais pas
00:21:12depuis
00:21:13avant la guerre
00:21:15de 1914,
00:21:16mais puisque
00:21:17ensuite,
00:21:18il y a eu
00:21:18les pertes humaines
00:21:19gigantesques,
00:21:20etc.,
00:21:21ça a tout changé.
00:21:21C'est vrai.
00:21:22Mais depuis 1945,
00:21:23depuis la libération,
00:21:25depuis la libération,
00:21:26on avait
00:21:27une courbe démographique
00:21:28qui pouvait
00:21:29permettre
00:21:30d'être
00:21:31positif
00:21:32et optimiste
00:21:34même sur
00:21:34l'évolution
00:21:35des retraites
00:21:35qui d'ailleurs
00:21:36ont connu
00:21:38depuis 1945
00:21:39des améliorations
00:21:39quand même.
00:21:40Bon,
00:21:41aujourd'hui,
00:21:43la question est
00:21:43complètement différente.
00:21:45On est devant,
00:21:46et ça va
00:21:47s'accentuer,
00:21:49on est devant
00:21:50de moins en moins
00:21:51de cotisants
00:21:52pour faire vivre
00:21:53de plus en plus
00:21:54de retraités.
00:21:55Et donc,
00:21:56il ne s'agit pas
00:21:57comme on en discute
00:21:58en ce moment.
00:21:59On est obligé
00:21:59d'en discuter en ce moment
00:22:00parce qu'il faut faire
00:22:01passer des budgets.
00:22:02Bon,
00:22:03mais il faut avoir
00:22:03conscience du fait
00:22:04que c'est sur des marges.
00:22:07Là,
00:22:07on discute
00:22:08sur des marges,
00:22:09mais que le problème
00:22:10de fond,
00:22:11c'est comment
00:22:12est-ce qu'on s'y prend
00:22:13devant le renversement
00:22:15démographique massif
00:22:17qui est d'autant plus frappant
00:22:18qu'il n'est pas français.
00:22:20On s'est même défendu,
00:22:23si j'ose dire,
00:22:24plus longtemps que les autres
00:22:26contre cette aversion-là.
00:22:28Mais maintenant,
00:22:28on y est.
00:22:29Et si on y est,
00:22:30il faut reprendre
00:22:31la question des retraites,
00:22:33non pas simplement
00:22:34pour les marges
00:22:35d'année en année,
00:22:36mais pour la mécanique
00:22:39elle-même.
00:22:39C'est ça
00:22:40qu'il faut réinventer.
00:22:41– Mais,
00:22:41M. Duhamel,
00:22:42bon,
00:22:42d'abord,
00:22:43j'entends ce que vous dites.
00:22:44Quand vous dites
00:22:45les marges,
00:22:46là,
00:22:46en ce moment,
00:22:47ce n'est pas moi
00:22:47qui ai choisi le sujet,
00:22:48c'est comme ça.
00:22:48On est en train de parler
00:22:49de l'accord
00:22:51qui est intervenu
00:22:52entre le Parti Socialiste
00:22:54qui accepte
00:22:55de sauver le gouvernement
00:22:56à la condition
00:22:57d'avoir quelque chose
00:22:58à ramener à la maison
00:23:00trois mois
00:23:00payés par tout le monde.
00:23:02Bon,
00:23:02on en parle,
00:23:03on discute
00:23:04et on compare
00:23:06nos points de vue.
00:23:07J'appelle ça
00:23:07une arnaque.
00:23:08Mais,
00:23:09je veux vous dire
00:23:09quand même,
00:23:10M. Duhamel,
00:23:11n'y voyez aucune malice.
00:23:13Personne ne peut vous entendre
00:23:15quand vous dites
00:23:15que c'est une marge.
00:23:16Pourquoi ?
00:23:17Parce qu'il s'agit
00:23:18de partir à 64 ans
00:23:19et que beaucoup de gens
00:23:21seront morts avant.
00:23:22Parce que,
00:23:23écoutez-moi,
00:23:24je ne dis pas ça
00:23:25pour vous offenser,
00:23:26ce n'est pas mon intention.
00:23:27Je veux vous dire
00:23:28que pour des millions
00:23:29de gens,
00:23:30c'est une affaire
00:23:31vitale.
00:23:32et que même,
00:23:34par exemple,
00:23:35quand on dit
00:23:35désindexer,
00:23:37pour moi,
00:23:37ça va.
00:23:39Si on fait,
00:23:40on va indexer
00:23:40la retraite 0,3
00:23:420,3
00:23:43ou 1,
00:23:44ça va.
00:23:45D'autant plus
00:23:46que l'inflation
00:23:47est totalement retombée.
00:23:48Et tant de gens,
00:23:49c'est vital.
00:23:50C'est le petit quelque chose
00:23:52qui vous permet
00:23:52de tenir jusqu'au bout du mois.
00:23:54Donc,
00:23:54commençons par partir
00:23:55de la vie réelle des gens.
00:23:58Il y a un instant,
00:23:58vous disiez,
00:23:59la retraite a point.
00:24:01La catastrophe actuelle,
00:24:02c'est qu'après avoir mangé
00:24:03la retraite à 64 ans,
00:24:05on nous ramène à nouveau
00:24:06le thème de la retraite
00:24:06à point.
00:24:07Personne ne dit aux gens
00:24:08avec franchise
00:24:09combien devrez-vous donner
00:24:11de votre salaire actuel
00:24:13pour toucher
00:24:14l'équivalent
00:24:14de ce que vous toucheriez
00:24:15avec une retraite
00:24:16par répartition.
00:24:17Pardon,
00:24:17madame,
00:24:18je termine.
00:24:19Vous dites,
00:24:19dans quelques mois,
00:24:20on va devoir en discuter.
00:24:21Non,
00:24:22c'était la dernière fois
00:24:23qu'il fallait en parler.
00:24:24Et moi,
00:24:24tous mes meetings,
00:24:25je disais,
00:24:26la retraite,
00:24:27il va vous la mettre
00:24:27à 64 ans,
00:24:28etc.
00:24:28Mais monsieur Macron
00:24:30ne participait à aucun débat,
00:24:32téléphonait à Vladimir Poutine
00:24:34et n'avait donc pas le temps
00:24:35de discuter avec nous.
00:24:36Si bien que nous n'avons pu parler
00:24:38dans cette campagne présidentielle
00:24:39de rien,
00:24:41puisque monsieur n'était pas là
00:24:42le sortant
00:24:43et que tout le monde disait
00:24:44que c'était lui
00:24:45le mieux placé.
00:24:46La question va se reposer.
00:24:47Eh bien,
00:24:48je vous dis les yeux
00:24:49dans les yeux.
00:24:49Et si on vous la repose ce soir,
00:24:50Jean-Luc Mélenchon,
00:24:51en 2027,
00:24:52si on vous la repose ce soir,
00:24:54si vous êtes candidat,
00:24:55vous la mettez à quel âge,
00:24:56la retraite ?
00:24:56À 60 ans,
00:24:57avec les 40 annuités
00:24:59et je sais comment faire.
00:25:01Alors,
00:25:02mais il faut se comprendre,
00:25:03mais oui,
00:25:03mais écoutez,
00:25:04vous devrez...
00:25:05Non,
00:25:05attendez,
00:25:05laissez-moi,
00:25:06vous avez longuement
00:25:07expliqué votre point de vue.
00:25:08Je ne suis pas celui
00:25:09qui a parlé le plus longuement
00:25:10depuis le début.
00:25:11Bien,
00:25:11alors je vais bien,
00:25:12mais au moins.
00:25:12Non, non,
00:25:12mais allez-y,
00:25:13allez-y.
00:25:14Pourquoi ?
00:25:15Parce que nous nous sommes engagés
00:25:16là-dessus pas dans un moment
00:25:18d'irresponsabilité communicationnelle,
00:25:21mais parce que nous croyons,
00:25:23nous ne croyons pas
00:25:24au scénario politique
00:25:25qui nous est présenté.
00:25:27Baisser les salaires,
00:25:29diminuer les cotisations sociales,
00:25:31et vous verrez,
00:25:31ça ira mieux.
00:25:32Ça fait 40 ans
00:25:33que ce cirque dure
00:25:34et que ça ne donne rien.
00:25:36Un retraité est une personne
00:25:38qui va,
00:25:39qui vient,
00:25:39qui rend service,
00:25:40qui aide familialement.
00:25:42La cité,
00:25:4380% ou je crois
00:25:44ou 70% des maires,
00:25:46des petites communes
00:25:47sont des hommes
00:25:48ou des femmes
00:25:48de 60 ans et plus.
00:25:50Donc,
00:25:50la retraite est un investissement
00:25:52de la société.
00:25:54Dans toutes les sociétés,
00:25:55les plus âgés
00:25:56ont rendu des services
00:25:58aux autres générations
00:25:59et pour cela,
00:26:00il fallait qu'ils aient
00:26:01le temps de le faire.
00:26:02Donc,
00:26:02nous savons le faire.
00:26:03Et je vous redis
00:26:04bien tranquillement,
00:26:05nous savons le financer.
00:26:07Alors,
00:26:07pas en une nuit,
00:26:08madame,
00:26:08j'en suis d'accord,
00:26:09mais il y aura
00:26:10un plan de marche.
00:26:11Il y a un plan de marche.
00:26:12Nous savons le faire.
00:26:14Je vous dis
00:26:14qu'ils veulent la retraite
00:26:15à point.
00:26:16Je vous dis
00:26:17qu'ils veulent détruire
00:26:18ce système de retraite
00:26:19parce que
00:26:20le capital,
00:26:21ça porte un nom,
00:26:22a un intérêt à avoir
00:26:23340 milliards
00:26:24dans ses caisses.
00:26:25Mais comment expliquer
00:26:27si la question
00:26:27est tellement vitale ?
00:26:29Attendez,
00:26:29vous dites le capital,
00:26:31etc.
00:26:31Je ne suis pas en train
00:26:32de vous dire
00:26:33qu'on va privatiser
00:26:34les retraites.
00:26:35Mais le système
00:26:36par point,
00:26:36c'est quoi,
00:26:37cher Alain Duhamel ?
00:26:38Alors,
00:26:38d'abord,
00:26:39il faudrait être précis
00:26:40sur ce qu'on entend
00:26:41par ça.
00:26:42Et pour l'instant,
00:26:42ça n'est pas le cas
00:26:43puisqu'on sait
00:26:44ce qui avait été esquissé
00:26:45à partir de 18-19,
00:26:48enfin 2018-2019,
00:26:50on ne sait pas
00:26:51de quoi il s'agit
00:26:52de nouveau précisément.
00:26:53Vous vous rappelez
00:26:53comment ça s'est fini ?
00:26:55Oui.
00:26:55Une nuit,
00:26:56un samedi,
00:26:57le Conseil des ministres
00:26:58a mis,
00:26:59d'une part,
00:26:59le confinement
00:27:00et d'autre part,
00:27:01arrêté la réforme
00:27:02de la retraite.
00:27:02Pourquoi ?
00:27:03Parce qu'une partie
00:27:04du MEDEF
00:27:04avait commencé à dire
00:27:05attendez,
00:27:05qu'est-ce que vous nous racontez là ?
00:27:07On va faire une retraite
00:27:08à pointe,
00:27:08donc ça veut dire
00:27:09qu'il va falloir
00:27:09qu'on paye plus cher
00:27:10nos cadres
00:27:11pour qu'ils restent chez nous
00:27:12parce que sinon,
00:27:12ils s'en vont.
00:27:13Alors là,
00:27:13ils n'étaient plus du tout d'accord
00:27:14parce qu'ils avaient réalisé
00:27:16ce que ça leur coûterait
00:27:17à eux,
00:27:17n'est-ce pas ?
00:27:18Donc ça,
00:27:18ce n'était pas votre problème ça.
00:27:21Eh bien,
00:27:21écoutez,
00:27:22je dis simplement
00:27:22que ce qui semblait
00:27:23être la recette miracle
00:27:24ne comptait à personne.
00:27:25Alors,
00:27:26je ne vous dis pas...
00:27:27Après,
00:27:27on parle de la natalité
00:27:28si vous voulez bien
00:27:29parce que c'est un sujet
00:27:30qui a une grande importance.
00:27:31Je ne vous dis pas
00:27:32qu'il y a un remède miracle.
00:27:34Moi aussi,
00:27:35je vous dis qu'il y en a un.
00:27:35On continue comme avant
00:27:37avec un beau système
00:27:38et des cotisations
00:27:38au bon niveau.
00:27:39C'est une différence entre nous.
00:27:41Elle arrive souvent,
00:27:42elle se produit souvent.
00:27:43Vous croyez au miracle
00:27:44et moi,
00:27:45je n'y crois pas.
00:27:46Alors justement,
00:27:47ça serait quoi
00:27:48le remède miracle
00:27:49pour réconcilier...
00:27:50Mais je n'y crois pas
00:27:51au remède miracle.
00:27:52Vous n'y croyez pas.
00:27:53Pour réconcilier
00:27:54les deux gauches.
00:27:55Par exemple,
00:27:56c'est vrai que vous avez cité
00:27:56ce sondage exclusif
00:27:58pour BFM TV tout à l'heure.
00:27:59Il y a un autre chiffre
00:28:00que vous n'avez peut-être
00:28:01pas relevé
00:28:02mais que je vous souligne
00:28:03qui disent que les Français
00:28:04demandent aux deux gauches
00:28:06de s'unir.
00:28:08Regardez,
00:28:08ils sont 60 à 72%
00:28:11à demander une stratégie
00:28:12d'union
00:28:13pour les prochains scrutins,
00:28:14notamment sur les retraites.
00:28:15Est-ce que vous pensez
00:28:16que les deux gauches
00:28:17vont y arriver ?
00:28:18Est-ce qu'il y a une chance
00:28:19d'arriver unis
00:28:20alors qu'on sait
00:28:21que Marine Le Pen
00:28:21et Jean-Bruns Barbella
00:28:22sont très hauts
00:28:23dans les sondages ?
00:28:24Alors d'abord,
00:28:24il y a une chose
00:28:25qu'il faut avoir en tête.
00:28:26Jean-Luc Mélenchon là,
00:28:27vous sûrement aussi d'ailleurs.
00:28:30L'électorat de gauche
00:28:31souhaite toujours
00:28:32que la gauche soit unie.
00:28:34D'ailleurs,
00:28:34ce sont les électeurs
00:28:35du nouveau Front populaire
00:28:35qui sont sondés.
00:28:36Ce n'est pas une nouveauté ça.
00:28:38Moi,
00:28:38j'ai toujours connu ça.
00:28:39L'électeur de gauche,
00:28:41il a envie que la gauche
00:28:41soit unie
00:28:42parce que c'est comme ça
00:28:43que la gauche gagne
00:28:43et que,
00:28:45comme ils sont de gauche,
00:28:46ils veulent que la gauche gagne.
00:28:47Il ne faut pas trop compliquer
00:28:48non plus les raisonnements.
00:28:50Est-ce que,
00:28:51ce qui est intéressant,
00:28:52c'est...
00:28:52Et Jean-Luc Mélenchon,
00:28:53c'est un facteur d'union
00:28:54ou des désunions de la gauche ?
00:28:55Je n'ai jamais dit
00:28:55que Jean-Luc Mélenchon
00:28:56était un facteur d'union.
00:28:57Je pense que Jean-Luc Mélenchon
00:28:58est porteur d'un projet
00:29:00qui n'est évidemment pas le mien,
00:29:02mais qui a sa cohérence,
00:29:03qui a même des racines
00:29:08dans les insuffisances
00:29:10du système
00:29:11auquel spontanément
00:29:12je suis attaché,
00:29:13mais dont je reconnais
00:29:15toutes les insuffisances
00:29:16parce que je les vois
00:29:17depuis trop longtemps
00:29:18et donc je ne suis pas du tout
00:29:20en train de dire
00:29:21qu'on a inventé
00:29:22le système idéal,
00:29:23on n'est pas dans
00:29:23la société idéale du tout.
00:29:25Jean-Luc Mélenchon
00:29:26souhaite une autre société.
00:29:27Mais est-ce qu'il peut
00:29:28emporter toute la gauche
00:29:29avec lui, derrière lui ?
00:29:31Mais aujourd'hui,
00:29:32au moment où on est,
00:29:34on est à 18 mois,
00:29:36un peu moins d'ailleurs maintenant,
00:29:37d'élections présidentielles
00:29:39où se prendront
00:29:40les orientations.
00:29:43Est-ce que d'ici,
00:29:46alors là,
00:29:47il faut être précis,
00:29:48est-ce que d'ici
00:29:49le premier tour
00:29:51de l'élection présidentielle,
00:29:53il y aura une candidature
00:29:54unique de la gauche ?
00:29:55Mais pour l'instant,
00:29:55c'est le meilleur candidat.
00:29:56Non, mais attendez,
00:29:57vous ne me laissez pas continuer.
00:29:59Jean-Luc Mélenchon,
00:29:59on me laisse continuer
00:30:00et vous, vous m'interrompez.
00:30:01C'est quand même...
00:30:03On ne peut pas dire
00:30:04que le plus brimait, hein ?
00:30:06Ah !
00:30:06Un peu.
00:30:08En tout cas,
00:30:09d'ici le premier tour
00:30:11de l'élection présidentielle,
00:30:13c'est évident
00:30:13qu'il n'y aura pas
00:30:14un candidat unique à gauche.
00:30:16La question,
00:30:16c'est combien il y en aura.
00:30:18Il y en aura
00:30:19forcément,
00:30:21je dirais,
00:30:22au départ,
00:30:23je laisse les trotskistes
00:30:24de côté,
00:30:25au départ,
00:30:26il y en aura forcément
00:30:27minimum trois ou quatre.
00:30:28Est-ce qu'ensuite,
00:30:29ça se réduira
00:30:30à deux ou pas ?
00:30:33Je n'en suis même pas sûr.
00:30:34Je ne suis même pas sûr
00:30:35qu'il n'y aura pas,
00:30:36pour le premier tour,
00:30:37trois candidatures inégales.
00:30:39Trois candidatures à gauche.
00:30:42Et donc,
00:30:42la question,
00:30:43c'est,
00:30:44à la fin du premier tour,
00:30:45un,
00:30:46qui est en tête,
00:30:47bon, là,
00:30:47j'ai mon idée,
00:30:48et...
00:30:49deux,
00:30:54est-ce qu'il y a,
00:30:54à ce moment-là,
00:30:56est-ce que l'ensemble
00:30:56de la gauche
00:30:57se rassemble devant celui
00:30:58qui est en tête ou pas ?
00:31:00Alors,
00:31:01c'est la tradition républicaine.
00:31:03Et c'est la tradition républicaine
00:31:04qui fonctionne d'autant mieux
00:31:06que les rapports
00:31:07entre la gauche
00:31:09de Jean-Luc Mélenchon
00:31:10et la gauche réformiste
00:31:12sont bons.
00:31:13Et en ce moment,
00:31:15ils sont mauvais.
00:31:16Et je ne vois pas
00:31:17comment ils vont s'améliorer,
00:31:18tel que c'est parti,
00:31:20dans les 18 mois.
00:31:21Autrement dit,
00:31:22je pense qu'il y aura
00:31:23beaucoup de concurrence
00:31:25avec un Jean-Luc Mélenchon
00:31:27qui sera forcément fort,
00:31:30d'autant plus qu'il progresse
00:31:31en campagne,
00:31:32à chaque fois,
00:31:33donc il sera forcément fort.
00:31:34Et la question de savoir
00:31:35si les autres arriveront
00:31:36ou pas à s'organiser
00:31:37autour d'un seul candidat,
00:31:40pour l'instant,
00:31:40ce n'est pas du tout le cas.
00:31:41Est-ce qu'ils y arriveront
00:31:42ou non ?
00:31:44Et est-ce que ceux ou celles
00:31:46qui porteront
00:31:47les couleurs de la gauche
00:31:49réformistes
00:31:50sera de taille
00:31:52à concurrencer
00:31:53Jean-Luc Mélenchon ?
00:31:54Et Jean-Luc Mélenchon
00:31:55en campagne,
00:31:57je le dis d'autant plus
00:31:58que mon rêve
00:31:58n'est pas qu'il soit élu,
00:32:00mais Jean-Luc Mélenchon
00:32:01en campagne
00:32:01est une machine
00:32:02qui tourne vite.
00:32:03Mais enfin Alain,
00:32:04j'ai l'impression
00:32:04que vous parlez
00:32:05comme si Jean-Luc Mélenchon
00:32:06était déjà candidat.
00:32:07J'ai loupé quelque chose.
00:32:08Vous êtes candidat
00:32:09pour 2027,
00:32:10Jean-Luc Mélenchon ?
00:32:11Attendez,
00:32:11d'abord,
00:32:12je vous répondrai
00:32:13parce que je m'attends
00:32:14il n'y a pas une interview
00:32:16depuis 4 ans
00:32:16où on ne me demande pas
00:32:17si je compte être candidat
00:32:19et je réponds
00:32:19la même chose
00:32:20depuis 4 ans
00:32:20donc je ferai la formalité
00:32:22quand il le faudra
00:32:23dans notre entretien.
00:32:24La formule
00:32:24toute faite.
00:32:25Mais commençons d'abord
00:32:26par la question précédente
00:32:27que vous posiez
00:32:28et à quoi Alain Duhamel répondait
00:32:30la gauche préfère
00:32:32l'unité à la division
00:32:33et je confirme.
00:32:34La gauche préfère
00:32:35l'unité à la division
00:32:36parce que dans le combat
00:32:37mieux vaut être là,
00:32:39se serrer les coudes
00:32:40et faire face ensemble.
00:32:42C'est vrai dans l'entreprise
00:32:43quand on est syndicaliste
00:32:44et c'est vrai
00:32:44dans la bataille politique
00:32:45mais la vérité historique
00:32:48c'est que personne
00:32:49ne s'est jamais unifié
00:32:51au premier tour
00:32:53d'une élection
00:32:53quelle que soit l'élection
00:32:54avant que nous
00:32:56les Insoumis
00:32:57nous ayons proposé
00:32:58des candidatures communes
00:33:00à des gens
00:33:00qui en étaient à 1,67
00:33:02à l'élection présidentielle
00:33:04pour les socialistes
00:33:05et 4 pour les Verts
00:33:07et chacun a eu
00:33:07un groupe
00:33:08à l'Assemblée nationale.
00:33:10Donc pour la question
00:33:11de l'unité
00:33:12nous avons toujours été
00:33:13au rendez-vous
00:33:14mais après
00:33:15il faut bien
00:33:16que vous compreniez
00:33:17le problème
00:33:18qui nous arrive
00:33:19c'est que quand
00:33:20vous êtes trompé
00:33:21deux fois
00:33:22il y a un proverbe
00:33:24qui dit
00:33:24la première fois
00:33:25c'est pas de ta faute
00:33:26la deuxième
00:33:26c'est de ta faute
00:33:27et bien il faut
00:33:28en tirer la leçon
00:33:30que faire
00:33:31mais je vais vous dire
00:33:32monsieur Duhamel
00:33:33vous avez raison
00:33:34on préfère l'unité
00:33:36quand il y a eu l'unité
00:33:37jamais
00:33:38deux fois
00:33:39dans les présidentielles
00:33:40depuis le début
00:33:41de la 5ème république
00:33:421965
00:33:43et 1974
00:33:45et le reste
00:33:46rien
00:33:47ça a toujours été
00:33:49dans la division
00:33:49et quand François Mitterrand
00:33:51gagne en 1981
00:33:52le parti communiste
00:33:54à l'époque
00:33:54fait presque 16%
00:33:55donc c'est vous dire
00:33:56que
00:33:57et puis alors
00:33:57les tensions
00:33:58pardon
00:33:58j'y étais
00:33:59je m'en rappelle
00:33:59franchement
00:34:00c'était pas
00:34:01les grandes amours
00:34:02et ça c'est fait
00:34:03par conséquent
00:34:04la stratégie politique
00:34:06consiste à
00:34:06rassembler
00:34:07le plus de forces
00:34:08possible
00:34:08mais ne confondez pas
00:34:10Alain Duhamel
00:34:11l'union politique
00:34:12et l'unité populaire
00:34:13c'est différent
00:34:14parce que des fois
00:34:15l'union politique
00:34:16peut empêcher
00:34:18l'unité populaire
00:34:19c'est à dire
00:34:19si les gens ont l'impression
00:34:21qu'on s'apprête
00:34:21à leur mentir de nouveau
00:34:23qu'après avoir pris
00:34:24un engagement
00:34:24on fera le contraire
00:34:25alors ils ne viennent pas
00:34:26c'est pourquoi
00:34:27nous sommes dans une situation
00:34:28si compliquée
00:34:29si difficile en ce moment
00:34:30que nous reste-t-il
00:34:31comme perspective
00:34:32il n'y a pas besoin
00:34:33d'être un aigle
00:34:34pour le voir
00:34:34il faut être les meilleurs
00:34:36il faut être devant
00:34:37et il faut avoir
00:34:38la plus grande dynamique
00:34:39possible
00:34:40alors qu'allons-nous faire
00:34:41tâcher d'être
00:34:42les meilleurs
00:34:43les plus dynamiques
00:34:44les plus entraînants
00:34:45comme nous l'avons fait
00:34:46dans le passé
00:34:46car la dernière fois
00:34:48c'était à 420 000 voix près
00:34:50que nous arrivions
00:34:51au deuxième tour
00:34:52et le deuxième tour
00:34:53Alain Duhamel
00:34:54ne sait mieux que personne
00:34:55c'est un autre monde
00:34:56la France
00:34:57tout d'un coup
00:34:58est confrontée
00:34:59à un autre tableau
00:35:00voilà
00:35:00comprenez-moi
00:35:01Alain
00:35:02Duhamel
00:35:02pour que vous compreniez
00:35:03bien ma difficulté
00:35:04on commence un débat budgétaire
00:35:07nous on arrive
00:35:08avec le programme
00:35:09sur lequel on s'est entendu
00:35:10avec les autres
00:35:11et on dit
00:35:11bah écoutez
00:35:12voilà
00:35:12nous on pense
00:35:13qu'il faut relancer
00:35:14la machine
00:35:15faire une bifurcation
00:35:17écologique et sociale
00:35:18que disent les autres
00:35:19les socialistes arrivent
00:35:22et ils disent
00:35:22on propose
00:35:2320 milliards de coupes
00:35:24on leur dit
00:35:24mais attendez
00:35:25ça c'est
00:35:26ça c'est François Hollande
00:35:27c'est la politique
00:35:28de l'offre
00:35:29c'est le contraire
00:35:30de ce qu'on a signé
00:35:31ensemble
00:35:31ça ne les dérange pas
00:35:33arrive l'extrême droite
00:35:34eux c'est 100 milliards
00:35:35de coupes
00:35:36si bien que
00:35:36tout le monde
00:35:37est d'accord
00:35:37pour couper
00:35:38sauf nous
00:35:38vous voyez que
00:35:39la différence
00:35:40de programme
00:35:41est telle
00:35:42que si nous faisions
00:35:43semblant
00:35:43comme des menteurs
00:35:44les gens diraient
00:35:45vous nous mentez
00:35:47or
00:35:47admettez
00:35:48Alain Duhamel
00:35:49admettez
00:35:50que nous avons
00:35:50gagné nos galons
00:35:51pour ce qui est
00:35:52de la cohérence
00:35:53et de la capacité
00:35:54à vivre
00:35:55sous un intense
00:35:56bombardement
00:35:57alors après
00:35:58serais-je candidat
00:35:59il faut quand même
00:35:59que je vous réponde
00:36:00au moins
00:36:00la formule toute faite
00:36:02merci
00:36:02allez-y
00:36:03toute faite
00:36:04est correspondante
00:36:04à la réalité
00:36:05nous n'en savons rien
00:36:06pourquoi
00:36:07parce que
00:36:08entre temps
00:36:08alors je ne vous
00:36:09je veux pas dire
00:36:10que en 2012
00:36:12on ne savait pas
00:36:12qui était ce type
00:36:13qui essayait
00:36:14de faire le front de gauche
00:36:15et tout ça
00:36:16bon très bien
00:36:16je vais à l'élection
00:36:18on me donne 3,5
00:36:19dans les sondages
00:36:20je fais 12
00:36:20bon
00:36:2011 et des choses
00:36:22pour être précis
00:36:23la deuxième fois
00:36:24il y a une primaire
00:36:25au parti socialiste
00:36:27et ils disent
00:36:27qu'ils ont élu
00:36:28un candidat de gauche
00:36:29bien plus intéressant
00:36:30que moi
00:36:30c'est Benoît Hamon
00:36:32alors on dit
00:36:33on va demander
00:36:34aux vieux
00:36:34d'y retourner
00:36:34parce que
00:36:36au moins
00:36:37il nous ramènera
00:36:38des gens
00:36:38qui ont dit
00:36:39on lui a fait confiance
00:36:39la dernière fois
00:36:40bon
00:36:41je suis pronostiqué
00:36:42à 9%
00:36:43et je fais 19
00:36:44et la troisième fois
00:36:46alors là
00:36:46pour le coup
00:36:47il a fallu me pousser
00:36:48dans le dos
00:36:48madame
00:36:48je préfère vous le dire
00:36:49et puis
00:36:51alors là
00:36:51c'était je ne sais plus quoi
00:36:52ils se sont trompés
00:36:53de 5 points
00:36:53la veille
00:36:54et le soir même
00:36:55d'ailleurs de 3
00:36:56alors j'ai été candidat
00:36:58et nous sommes arrivés
00:36:59jusqu'à 22
00:37:00mais nous avons une leçon
00:37:01de tout ça
00:37:01les gens n'ont pas voté
00:37:03parce que j'ai une bonne tête
00:37:04ou parce que
00:37:06j'aurais la réputation
00:37:06d'avoir un bon caractère
00:37:07parce que tout le monde
00:37:08s'est arrangé
00:37:09pour me faire une réputation
00:37:10qui ne me rend pas
00:37:11spécialement
00:37:12comment dire
00:37:13aimable aux yeux
00:37:14du grand nom
00:37:15vous n'êtes pas
00:37:15vous n'êtes pas
00:37:15l'homme le plus consensuel
00:37:16de France
00:37:17je crois que ça se dit
00:37:18c'est vrai
00:37:19vous êtes même
00:37:19l'homme le plus rejeté
00:37:21de la classe politique
00:37:21Jean-Luc Mélenchon
00:37:22par 71% des françaises
00:37:25rejeté c'est ça le sondage
00:37:26oui rejeté
00:37:26par 71% des françaises
00:37:28selon un sondage
00:37:28je croyais que c'était
00:37:29le président Macron
00:37:30qui était le plus rejeté
00:37:31vous m'apprenez
00:37:31que c'est moi
00:37:32donc vous voyez
00:37:33je suis déjà meilleur que lui
00:37:34dans un domaine
00:37:35permettez-moi de vous dire
00:37:36que je ne crois pas
00:37:37une seconde à tout ça
00:37:39et ça ne présente
00:37:40à peu près aucun intérêt
00:37:41ni le sondage
00:37:41ni ça
00:37:42pourquoi
00:37:42parce que
00:37:43les sondages
00:37:45ne sont pas une science
00:37:46alors on va le dire
00:37:47comme ça c'est fait
00:37:48puisque vous avez eu
00:37:50l'amabilité de rappeler
00:37:51ce sondage là
00:37:52et bien
00:37:53les sondages
00:37:54pourquoi
00:37:54parce que
00:37:55vous savez
00:37:56nous avons fait
00:37:57une commission d'enquête
00:37:58peut-être que
00:37:59vous l'avez su
00:38:00c'était Antoine Léaumant
00:38:01donc Antoine Léaumant
00:38:02a été à la commission
00:38:04qui s'occupe de ça
00:38:05et donc
00:38:05grâce à lui
00:38:07nous avons pu avoir
00:38:08en bavardant
00:38:09une impression
00:38:10assez profonde
00:38:11de comment ils s'y prennent
00:38:12voyez-vous
00:38:12et que savons-nous
00:38:14premièrement
00:38:15dans tous les sondages
00:38:16pour évaluer
00:38:17la position
00:38:18un
00:38:18il n'y a pas les dom-toms
00:38:19on ne sait pas pourquoi
00:38:21ils ne le font pas
00:38:21mais ils ne le font pas
00:38:22deuxiaux
00:38:23quand ils appellent
00:38:24dans les cités populaires
00:38:25personne ne répond
00:38:26et quand ça répond
00:38:27les gens ne disent pas
00:38:28oui oui
00:38:28c'est moi monsieur machin
00:38:29je vote insoumis
00:38:30tout à fait d'accord
00:38:31alors voilà pourquoi
00:38:33non mais je devais donner
00:38:34cette explication
00:38:34sinon les gens
00:38:35pourraient croire
00:38:36les gens pourraient croire
00:38:37que ce que vous venez de dire
00:38:39a une valeur scientifique
00:38:40j'allais vous montrer
00:38:42un autre sondage
00:38:42où on voit
00:38:43une énorme dynamique
00:38:44pour votre personne
00:38:45pour la présidentielle
00:38:46de 2027
00:38:47ah c'est une erreur aussi
00:38:49quand on voit
00:38:49des sondages
00:38:50on prend des plus 4 points
00:38:51là vous dites
00:38:52c'est une erreur
00:38:53on n'a pas appelé
00:38:53les bonnes personnes
00:38:54ils ont répondu
00:38:55n'importe quoi
00:38:55je ne veux pas
00:38:56entendre parler
00:38:57des dynamiques
00:38:58proposées par les sondages
00:38:59vous croyez ce que vous voulez
00:39:00moi je vous explique
00:39:01ce que je comprends
00:39:02de la vie
00:39:02et je vous dis que
00:39:04si nous nous guidons
00:39:05sur les sondages
00:39:06nous devenons
00:39:06une agence de communication
00:39:08je ne changerai pas d'avis
00:39:10sur ce qu'il faut faire
00:39:11avec ce pays
00:39:12et dans ce pays
00:39:13parce que je ne sais
00:39:14quel obscur
00:39:15tripoteur de chiffres
00:39:17décidera que
00:39:19ce que je dis
00:39:19est bien ou pas
00:39:20il faut avoir
00:39:20de la force de conviction
00:39:21pour convaincre les français
00:39:23comment d'accord d'accord
00:39:24si vous ne croyez pas
00:39:25à ça
00:39:26je n'ai pas envie
00:39:28de faire le débat
00:39:29sur la qualité professionnelle
00:39:31des sondages
00:39:31non mais sur les convictions
00:39:32quand même
00:39:33ça n'est pas ça
00:39:34qui m'intéresse
00:39:34ce qui m'intéresse
00:39:35c'est ce qui m'intéresse
00:39:38c'est Jean-Luc Mélenchon
00:39:39quelles sont ses chances
00:39:41et qui
00:39:42avec qui
00:39:42travaillerait-il
00:39:43et qui aura-t-il
00:39:44comme concurrent
00:39:46c'est ça qui m'intéresse
00:39:47bon
00:39:47je ne
00:39:48vous rappeliez
00:39:50et c'était vrai
00:39:51et ça a été vrai
00:39:53donc je
00:39:53confie en ce que vous dites
00:39:54que à chaque
00:39:56élection présidentielle
00:39:57à laquelle vous participez
00:39:59au départ
00:39:59vous êtes sous-estimé
00:40:00puis que vous progressez
00:40:02et que même
00:40:02vous progressez
00:40:03quelquefois
00:40:04au-delà du dernier sondage
00:40:05avant le vote
00:40:06bon
00:40:07je n'ai jamais dit le contraire
00:40:08personnellement
00:40:09et je l'ai même
00:40:10mais je n'arrivais pas
00:40:12après vous
00:40:13non mais
00:40:14je dis ça
00:40:15c'est le début
00:40:16de mon raisonnement
00:40:17vous voulez dire
00:40:18une codage
00:40:18c'est ça
00:40:19c'est à dire
00:40:20non
00:40:20ça veut dire
00:40:21je me donne le beau rôle
00:40:21au début
00:40:22vous voyez que je suis fair play
00:40:23moi j'ai toujours dit
00:40:24que vous progressiez
00:40:25en campagne
00:40:26et c'est vrai
00:40:26je l'ai toujours dit
00:40:27bon ça veut pas forcément dire
00:40:29que c'était ce que je souhaitais
00:40:30mais je l'ai toujours dit
00:40:31bon
00:40:32vous avez
00:40:33rappelé
00:40:35en face de qui
00:40:37vous vous êtes
00:40:37trouvé
00:40:38au nom
00:40:40essayant de vous
00:40:42challenger
00:40:42au nom de la gauche
00:40:44dite réformiste
00:40:45je suis d'accord
00:40:48avec vous
00:40:48que ça n'était pas
00:40:49les meilleurs choix
00:40:50possibles
00:40:50et que ça n'était pas
00:40:51les résultats
00:40:52les plus brillants
00:40:53en tout cas
00:40:54ça on peut l'enregistrer
00:40:56donc
00:40:57donc j'en reviens
00:40:59à la question
00:41:00qui à mon avis
00:41:01est la question
00:41:02pratique
00:41:03maintenant
00:41:03d'ici à l'élection
00:41:05présidentielle
00:41:06c'est
00:41:07non pas
00:41:08est-ce que Jean-Luc Mélenchon
00:41:09sera candidat
00:41:09moi dans ma tête
00:41:10Jean-Luc Mélenchon
00:41:11est candidat
00:41:12bon
00:41:12donc c'est pas ça
00:41:13qui m'intéresse
00:41:14c'est
00:41:14est-ce que les autres
00:41:16arriveront
00:41:17à se mettre
00:41:17d'accord
00:41:18entre eux
00:41:19autour d'une seule personne
00:41:22autrement c'est fichu pour eux
00:41:23et une personne
00:41:25un peu attractive
00:41:26ce qui n'a pas été forcément
00:41:29le cas
00:41:29les cas précédents
00:41:31oh quand même
00:41:32madame Hidalgo
00:41:32c'était un personnage
00:41:33si c'était
00:41:34bon son discours d'hier
00:41:35était très bien
00:41:36mais
00:41:37mais pour le reste
00:41:39elle a fait son discours d'adieu
00:41:40c'est ça
00:41:40parce que maintenant
00:41:41l'élection est commencée
00:41:42elle a fait un beau discours hier
00:41:44en tout cas à mon avis
00:41:45elle a fait un beau discours
00:41:46non c'était une méchanceté
00:41:47de ma part
00:41:47mais la question
00:41:50mais la question
00:41:51qui est alors là
00:41:52est une vraie question
00:41:53enfin d'ailleurs
00:41:54qui est double
00:41:55c'est
00:41:56est-ce que le reste
00:41:57de la gauche
00:41:58parviendra
00:41:59à se mettre d'accord
00:42:00autour d'un seul nom
00:42:01c'est absolument
00:42:03pas écrit d'avance
00:42:04je dirais même
00:42:05que s'il devait y avoir
00:42:06une probabilité
00:42:06ce serait plutôt l'inverse
00:42:08c'est clair
00:42:08et d'autre part
00:42:10parce que ça
00:42:11c'est très important
00:42:12on vous a mis
00:42:13en face de vous
00:42:14dans la gauche réformiste
00:42:16des personnalités
00:42:17qui étaient
00:42:18disons pour parler gentiment
00:42:21pas les plus charismatiques
00:42:22de France
00:42:23bon
00:42:23alors que vous
00:42:24vous avez tous les défauts
00:42:25du monde
00:42:26mais
00:42:26vous ne manquez pas
00:42:28de charisme
00:42:29bon
00:42:29est-ce qu'ils vont en trouver
00:42:31un ou une
00:42:32cette fois-ci
00:42:32est-ce que
00:42:33d'une part
00:42:35ils arriveront à se mettre
00:42:36votre douleur
00:42:37est plein à voir
00:42:38non parce que
00:42:39c'est pas forcément
00:42:40moi j'en sais rien
00:42:41d'ailleurs
00:42:41je ne sais pas
00:42:42pour qui je voterai
00:42:42en tout cas
00:42:43en tout cas
00:42:44en admettant
00:42:45que Jean-Luc Mélenchon
00:42:46il arrive
00:42:46qu'il passe le premier taux
00:42:48qu'il se retrouve
00:42:48face à Marine Le Pen
00:42:50ou Jordan Bardella
00:42:51vous n'avez pas les sondages
00:42:53mais on voit bien
00:42:53que c'est à peu près
00:42:54kiff-kiff dans les sondages
00:42:55comment est-ce que vous pensez
00:42:57que
00:42:57est-ce que vous pensez
00:42:58que Jean-Luc Mélenchon
00:42:59l'emporterait
00:43:00est-ce que vous pensez
00:43:00qu'il y aurait par exemple
00:43:01un front républicain
00:43:02pour voter
00:43:04pour Jean-Luc Mélenchon
00:43:05avec des gens de droite
00:43:06qui voteraient
00:43:07Jean-Luc Mélenchon
00:43:08contre Marine Le Pen
00:43:09si Jean-Luc Mélenchon
00:43:10est au second tour
00:43:11ce qui dépend
00:43:13j'insiste là-dessus
00:43:14sur la capacité
00:43:15de l'autre gauche
00:43:17à se mettre d'accord
00:43:18et à trouver
00:43:19une personnalité charismatique
00:43:20on n'en est pas là
00:43:22si Jean-Luc Mélenchon
00:43:24est le qualifié
00:43:27au second tour
00:43:28c'est évident
00:43:29qu'il y aura quelque chose
00:43:30qui prendra le nom
00:43:31que ça prendra
00:43:32mais qui ressemblera
00:43:33à un front républicain
00:43:34évidemment
00:43:35la question est
00:43:36est-ce que ce sera suffisant
00:43:37alors là
00:43:38c'est pas du tout évident
00:43:40parce que c'est la première fois
00:43:41ce qui est différent
00:43:42des élections présidentielles
00:43:45antérieures
00:43:46de la dernière
00:43:47de l'avant-dernière
00:43:48de l'antépénultième
00:43:49c'est la première fois
00:43:51que
00:43:51le ou la candidate
00:43:54du Rassemblement National
00:43:55objectivement
00:43:57est aujourd'hui
00:43:58favorite
00:43:59donc ça veut dire
00:44:00que la question de savoir
00:44:01si qui s'impose à gauche
00:44:04et qui à gauche
00:44:06aurait les épaules
00:44:07pour faire
00:44:07pour faire face
00:44:09je ne dis pas
00:44:10au candidat
00:44:11ou à la candidate
00:44:11du Rassemblement National
00:44:13mais à la poussée populaire
00:44:15qui existe
00:44:16derrière le Rassemblement National
00:44:18c'est une question
00:44:20absolument essentielle
00:44:21ça me fait bizarre
00:44:25d'entendre parler de moi
00:44:26comme si j'étais mort
00:44:27mais
00:44:27il m'en a obligé
00:44:29non
00:44:29
00:44:29vous êtes bien vivant
00:44:31vous mettez pas tout de suite
00:44:32au rideau à chaque fois
00:44:33bon alors
00:44:35c'est vrai que François Ruffin
00:44:36par exemple
00:44:36il dit
00:44:37Jean-Luc Mélenchon
00:44:37c'est un bon candidat
00:44:38du premier tour
00:44:39mais il ne sait pas
00:44:39comment faire sortir
00:44:40des millions d'électeurs
00:44:41c'est ça
00:44:42tandis que François Ruffin
00:44:43le sait
00:44:44alors il va le faire
00:44:45et ce sera très bien
00:44:46car nous serons enchantés
00:44:47bon je n'ai pas l'intention
00:44:49je préfère tout de suite
00:44:50vous arrêter
00:44:51je ne polémiquerai
00:44:52avec personne
00:44:52je ne dirai même pas
00:44:54comme vient de le dire
00:44:55Alain Duhamel
00:44:55parce que venant de moi
00:44:56on le prendrait mal
00:44:57que la probabilité
00:44:58que se mettent d'accord
00:44:59des gens qui sont déjà
00:45:00divisés entre eux
00:45:01est très faible
00:45:02ce n'est pas le sujet
00:45:03nous sommes
00:45:04à un moment
00:45:05de notre histoire
00:45:07très particulière
00:45:08qui ne ressemble
00:45:09à rien de ce qu'on a connu
00:45:10pendant les 20 dernières années
00:45:12nous sommes dans une crise
00:45:13de régime
00:45:14une crise économique
00:45:15une crise morale
00:45:16et une crise internationale
00:45:18qui arrive
00:45:19par conséquent
00:45:20regardez bien
00:45:21autour de vous aujourd'hui
00:45:22parce que vous ne verrez pas ça longtemps
00:45:24les événements vont s'accélérer
00:45:26se précipiter
00:45:27et le peuple français
00:45:28que trop de gens
00:45:29prennent pour un ramassis
00:45:30d'imbéciles
00:45:31qui ne comprennent pas
00:45:32ils comprennent tout
00:45:33ils écoutent
00:45:34ils pèsent
00:45:35on ne dit pas des français
00:45:36qui manquent d'intelligence
00:45:37je ne dis pas ça
00:45:38de vous
00:45:38je parlais des français
00:45:40en général
00:45:41oui oui
00:45:41mais moi j'observe
00:45:42qu'il y a une manière
00:45:43de parler
00:45:44de ce que les gens
00:45:45comprennent ou pas
00:45:46qui souvent fait
00:45:47comme si les gens
00:45:47ne comprenaient pas
00:45:48regardez là
00:45:49nous avons une discussion
00:45:50vous admettrez
00:45:51que sur les retraites
00:45:52il faut vraiment s'accrocher
00:45:53pour arriver à suivre
00:45:54ce qui se passe dans le débat
00:45:55bon
00:45:55et bien moi je suis frappé
00:45:57du nombre de gens
00:45:58qui écoutent la télé
00:45:59qui regardent le soir
00:46:00qui me demandent notre avis
00:46:02des fois dans la rue
00:46:03je suis embarrassé
00:46:05parce que je n'ai pas
00:46:05forcément toujours la réponse
00:46:07tellement c'est précis
00:46:08les français sentent
00:46:10que leur histoire
00:46:10est en train de tourner
00:46:11et vous avez raison
00:46:13monsieur Duhamel
00:46:13de dire
00:46:14que l'hypothèse
00:46:16qu'il y ait
00:46:16l'extrême droite
00:46:18au deuxième tour
00:46:19en position favorable
00:46:20existe en France
00:46:21bon
00:46:21c'est la France quoi
00:46:22et vous ne pouvez pas
00:46:23c'est le peuple français
00:46:24qui l'aura voulu
00:46:25mais moi ce qui me fait
00:46:27ce qui me rassure
00:46:28c'est l'intelligence collective
00:46:301
00:46:302
00:46:30l'histoire
00:46:31l'histoire
00:46:33car l'écart
00:46:34que j'ai aujourd'hui
00:46:35puisque c'est moi
00:46:35qu'on cite à chaque fois
00:46:36dans les sondages
00:46:37il est de 20 points
00:46:39avec elle
00:46:39avec madame Le Pen
00:46:41c'est le même écart
00:46:42qu'en 2022
00:46:43par conséquent
00:46:44je vous mets en garde
00:46:45attention à ne pas penser
00:46:47la réalité
00:46:48à partir des sondages
00:46:49il faut la penser
00:46:50à partir de ce que
00:46:52vivent les gens
00:46:52la crise
00:46:54dans laquelle ils vivent
00:46:55le fait qu'ils ont
00:46:56le sentiment
00:46:56qu'ils ne peuvent plus
00:46:57s'en sortir
00:46:57le fait qu'ils aiment
00:46:59leur patrie
00:47:00et qu'ils ont compris
00:47:01qu'il faut la refonder
00:47:02vous n'échapperez pas à ça
00:47:04et il y a deux manières
00:47:05de la refonder
00:47:06l'entre-soi
00:47:07mesquins
00:47:09éliminant ceci
00:47:11à cause de leur religion
00:47:12les autres
00:47:13parce que c'est ceci
00:47:14ou cela
00:47:14et puis
00:47:15ceux qui veulent faire le pari
00:47:16de dire
00:47:17on va le faire
00:47:17et on va y arriver
00:47:18c'est ça que j'ai appelé
00:47:19la nouvelle France
00:47:20le peuple français
00:47:21a changé
00:47:22maintenant vous avez
00:47:24quand je suis né
00:47:25moi il y avait
00:47:25un français sur dix
00:47:27qui avait un grand-parent
00:47:28étranger
00:47:28aujourd'hui
00:47:29c'est un sur trois
00:47:30aujourd'hui
00:47:31quand vous vous adressez
00:47:33à une femme
00:47:33vous n'avez pas
00:47:34la même personne
00:47:35en face de vous
00:47:36que celle qui était
00:47:37puisqu'on parlait de ça
00:47:38et que c'est la 5ème république
00:47:39et que je suis pour une 6ème
00:47:40qu'une femme
00:47:42de 1958
00:47:43avez-vous regardé
00:47:44à l'INA
00:47:45comment les hommes
00:47:46parlaient de leur femme
00:47:47et des violences aux femmes
00:47:48tout ça
00:47:49le monde a changé
00:47:50et c'est ça
00:47:51qui va se concrétiser
00:47:52dans le bazar
00:47:52alors dans le bazar
00:47:54il va falloir qu'ils disent
00:47:55de quel côté
00:47:56ils veulent aller
00:47:56et bien moi
00:47:57monsieur Duhamel
00:47:57je fais le pari
00:47:58qu'ils choisiront
00:48:00d'aller du côté
00:48:00de l'optimisme
00:48:02pour la suite
00:48:02pour ce pays
00:48:03j'en suis sûr
00:48:04certains
00:48:04donc il y aura
00:48:06ce que vous dites
00:48:06je suis d'accord
00:48:08qu'on est dans une période
00:48:09d'abord
00:48:10foncièrement différente
00:48:12des précédentes
00:48:13ensuite
00:48:14qu'on est
00:48:15encerclé
00:48:16de crises
00:48:17soit déjà réelles
00:48:18par exemple
00:48:20l'Ukraine
00:48:22soit
00:48:23potentiel
00:48:25par exemple
00:48:26l'intelligence artificielle
00:48:28peut-être
00:48:29ceux qui nous écoutent
00:48:30vont se dire
00:48:31ça n'a rien à voir
00:48:32mais si
00:48:32on est entouré
00:48:33de
00:48:34plusieurs crises
00:48:35potentielles
00:48:36face à ça
00:48:38il y a
00:48:40ce que vous représentez
00:48:41vous votre mouvement
00:48:42vous
00:48:43dans l'histoire
00:48:44dans le temps
00:48:45bon
00:48:45ce que représente
00:48:46le rassemblement national
00:48:47c'est-à-dire
00:48:49un phénomène
00:48:50inédit
00:48:51en France
00:48:51cette chose
00:48:53que j'ai cherché
00:48:54des précédents
00:48:55comme je ne suis pas le seul
00:48:56à l'avoir fait
00:48:57vous n'étiez pas boulanger
00:48:58là-dedans
00:48:58et bien
00:48:58c'est exactement
00:49:00ce que j'allais vous dire
00:49:01la seule point de comparaison
00:49:03que j'ai trouvé
00:49:03à un moment
00:49:04ça a été le mouvement
00:49:06qui poussait
00:49:06effectivement
00:49:08le général boulanger
00:49:09y compris
00:49:09une partie de la gauche
00:49:10et même de l'extrême gauche
00:49:12d'ailleurs de l'époque
00:49:12et qui
00:49:13bon
00:49:13heureusement
00:49:14le général boulanger
00:49:18n'était pas du tout
00:49:19à la hauteur
00:49:20de ce à quoi
00:49:20il aspirait
00:49:21mais cette fois-ci
00:49:22on votera
00:49:25entouré
00:49:26de crises militaires
00:49:28de crises de société
00:49:30oui
00:49:30de crises
00:49:32scientifiques
00:49:34qui sont des enjeux
00:49:36considérables
00:49:37dont
00:49:38l'ensemble
00:49:39des français
00:49:40ne peut pas
00:49:41avoir conscience
00:49:42d'ailleurs l'ensemble
00:49:42des journalistes
00:49:43non plus
00:49:43mais qui
00:49:45sont susceptibles
00:49:46de déclencher
00:49:47des phénomènes
00:49:48y compris
00:49:49avant le vote
00:49:50oui oui
00:49:51donc on est dans
00:49:52une période
00:49:52on est dans une période
00:49:55vraiment extrêmement
00:49:56particulière
00:49:56alors simplement
00:49:58là où on est très
00:49:59réducteur
00:50:00je dis on
00:50:00parce qu'en l'occurrence
00:50:01on débat ensemble
00:50:03là où on est très réducteur
00:50:04c'est que
00:50:05on parle comme s'il n'y avait
00:50:06que d'un côté
00:50:07Jean-Luc Mélenchon
00:50:08de l'autre côté
00:50:09le Rassemblement National
00:50:10et puis la gauche
00:50:11le reste de la gauche
00:50:13divisée
00:50:13il y a quand même
00:50:14tout ce qui est
00:50:15entre le reste
00:50:15de la gauche divisée
00:50:16et le Rassemblement National
00:50:18pour qui se pose
00:50:20exactement
00:50:21la même question
00:50:22que pour la gauche
00:50:24dite réformiste
00:50:25c'est à dire
00:50:26est-ce qu'ils seront
00:50:29capables
00:50:29ou non
00:50:30de s'unir
00:50:31derrière une seule
00:50:31personne
00:50:32bien sûr
00:50:33et là ça va
00:50:33depuis
00:50:35le
00:50:36l'aile gauche
00:50:37macroniste
00:50:38jusqu'à
00:50:40jusqu'à
00:50:40on ne sait pas
00:50:41
00:50:41est-ce qu'ils seront
00:50:43capables
00:50:44d'avoir
00:50:45un candidat
00:50:46est-ce que vous avez
00:50:46pas l'impression
00:50:47qu'il y a un changement
00:50:48dynamique
00:50:48c'est à dire
00:50:49qu'avant
00:50:49c'était le Rassemblement
00:50:50National
00:50:51qui était considéré
00:50:52comme un parti
00:50:53dangereux
00:50:54quand on regarde
00:50:54les sondages
00:50:55je m'adresse à vous
00:50:56Alain
00:50:56parce que je sais
00:50:56que Jean-Luc Mélenchon
00:50:57n'aime plus les sondages
00:50:58on voit bien
00:50:59que c'est maintenant
00:50:59la France Insoumise
00:51:00qui a pris le rôle
00:51:01d'un fréquentable
00:51:03quand on pose la question
00:51:04aux français
00:51:04ils disent
00:51:05c'est le parti
00:51:06le plus dangereux
00:51:07pour la démocratie
00:51:08la France Insoumise
00:51:09est plus dangereux
00:51:10aujourd'hui
00:51:11que le Rassemblement
00:51:11National
00:51:12bon ça
00:51:13c'est ce que pense
00:51:14une partie des français
00:51:1464%
00:51:16c'est une majorité
00:51:18si c'est ce qu'ils pensent
00:51:19ils ont le droit
00:51:19de le penser
00:51:20c'est leur affaire
00:51:21et peut-être
00:51:22que ça sera
00:51:23peut-être que ça aura
00:51:24des conséquences électorales
00:51:25et vous
00:51:26vous ne le pensez pas ?
00:51:27ça c'est pas moi
00:51:27qui suis en l'occurrence
00:51:28interrogé
00:51:29donc
00:51:30vous ne dites pas
00:51:32ce que vous pensez
00:51:33je sais très bien
00:51:33ce que je pense
00:51:34oui
00:51:34et la question
00:51:36que je me pense
00:51:37que je posais justement
00:51:38et
00:51:38question à laquelle
00:51:40je pense beaucoup
00:51:41justement
00:51:42c'est
00:51:43en dehors
00:51:44de
00:51:45Jean-Luc Mélenchon
00:51:46d'un côté
00:51:46du Rassemblement National
00:51:48de l'autre
00:51:48d'une gauche
00:51:50émillée
00:51:50d'une gauche réformiste
00:51:52enfin réformiste
00:51:53ça colle pas non plus
00:51:54les écologistes
00:51:56les communistes
00:51:56c'est exagéré
00:51:57c'est pas réformiste
00:51:58bon
00:51:58mais enfin
00:51:58disons
00:51:59des autres gauches
00:52:01la question
00:52:02ça va être
00:52:02de savoir
00:52:03si émergent
00:52:04des personnalités
00:52:05suffisamment
00:52:07fortes
00:52:08charismatiques
00:52:09bonnes
00:52:10bonnes en campagne
00:52:11en campagne
00:52:13il n'y a pas beaucoup de gens
00:52:14qui sont bons en campagne
00:52:15y compris parmi les grands candidats
00:52:17il y a beaucoup de grands candidats
00:52:18qui sont très mauvais en campagne
00:52:20ça je peux vous donner
00:52:2110 exemples
00:52:22en 3 minutes
00:52:22mais est-ce que
00:52:24quelqu'un
00:52:25ou non
00:52:25quand je dis quelqu'un
00:52:26c'est quelqu'un
00:52:27ou quelqu'une
00:52:27est-ce que quelqu'un
00:52:29ou non
00:52:29peut surgir
00:52:30comme par exemple
00:52:31Raphaël Glucksmann
00:52:32peut-être considéré
00:52:33comme un peu moins
00:52:34infréquentable
00:52:35je ne sais pas
00:52:35pourquoi je dis infréquentable
00:52:37c'est moi qui dis infréquentable
00:52:38c'est le sondage
00:52:38qui a été sorti par
00:52:40oui mais ça
00:52:40moi je ne dirais pas
00:52:41infréquentable
00:52:42non mais je disais
00:52:42par ailleurs
00:52:43c'est pas mon vocabulaire
00:52:44il n'y a pas de raison
00:52:45de vous parler
00:52:46qui est infréquentable
00:52:47c'est le sondage
00:52:48Ipsos
00:52:49qui dit que votre parti
00:52:50Jean-Luc Mélenchon
00:52:50la France Insoumise
00:52:51est considéré
00:52:52comme infréquentable
00:52:53c'est quel agent
00:52:54un sondage Ipsos
00:52:55oui oui d'accord
00:52:56bon enfin
00:52:57c'est pas du tout
00:52:58ni ma mentalité
00:53:00ni le vocabulaire
00:53:01que j'utilise
00:53:02non mais vous ne fassiez pas
00:53:03Alain
00:53:03personne ne pense comme ça
00:53:04à part les trois marioles
00:53:05qui font leur calcul
00:53:07avec une grenouille
00:53:08et un fer à cheval
00:53:09on est à un moment
00:53:10un qui est dangereux
00:53:13deux dans lequel
00:53:14on va devoir
00:53:16prendre des décisions
00:53:18entourées de crises
00:53:20harcelées de crises
00:53:22et où la question
00:53:23de savoir
00:53:24s'ils surgissent
00:53:25ou pas
00:53:25ça arrive dans l'histoire
00:53:27que surgissent
00:53:28des personnalités
00:53:29qui dans des circonstances
00:53:31improbables
00:53:32s'imposent
00:53:33ou non
00:53:34ou bien si
00:53:36on aura affaire
00:53:37à des gens
00:53:38extrêmement honorables
00:53:39sûrement
00:53:40mais de seconde catégorie
00:53:42qui n'arriveront pas
00:53:43à s'imposer
00:53:44et donc
00:53:45il y a cette interrogation là
00:53:47qui commence
00:53:48à la droite
00:53:50de Jean-Luc Mélenchon
00:53:51et qui va
00:53:52jusqu'à la gauche
00:53:54du Rassemblement National
00:53:55est-ce que
00:53:57dans cet arc là
00:53:59il y aura ou non
00:54:00un ou une personne
00:54:02qui s'imposera
00:54:04devancera les autres
00:54:05et sera donc susceptible
00:54:07de participer
00:54:07au second tour
00:54:08et ça c'est une question
00:54:10essentielle
00:54:11à laquelle
00:54:11je ne sais pas
00:54:13qui peut répondre
00:54:13aujourd'hui
00:54:14sans doute personne
00:54:16Alain Duhamel
00:54:16parce que
00:54:17l'expérience montre
00:54:19comme vous l'avez dit
00:54:20que c'est les circonstances
00:54:21ça joue autant
00:54:22que les individus
00:54:23c'est une rencontre
00:54:24très particulière
00:54:24du caractère
00:54:25et des événements
00:54:26est-ce que vous êtes
00:54:28débordé par eux
00:54:29ou est-ce que vous avez
00:54:29le sentiment
00:54:30que vous avez prise dessus
00:54:31qu'il faut faire
00:54:32comme ci ou comme ça
00:54:33qu'est-ce qui va vous motiver
00:54:35comme individu
00:54:36qu'est-ce qui va motiver
00:54:37un collectif
00:54:38moi je crois
00:54:39que les français
00:54:39vont regarder
00:54:40bon vous savez
00:54:41que j'ai le goût
00:54:42de l'histoire de France
00:54:42donc j'ai fait comme vous
00:54:43j'ai regardé qui
00:54:44quoi que quand
00:54:45vous êtes arrivé
00:54:46au général boulanger
00:54:49comme moi
00:54:50bon
00:54:50alors on connaît
00:54:52les français
00:54:53leurs contradictions
00:54:55regardez
00:54:56de gaulle
00:54:57un an
00:54:57avant 1958
00:54:59qui est quand même
00:54:59un événement
00:55:01d'un genre
00:55:01tout à fait spécial
00:55:02vous en conviendrez
00:55:04tellement hors du commun
00:55:06que la gauche
00:55:06disait des choses
00:55:07qui honnêtement
00:55:08en regardant
00:55:10dans le rétroviseur
00:55:11aucun sens
00:55:11on a traité de gaulle
00:55:12d'apprenti dictateur
00:55:14de fait tout ça
00:55:15mais pas de ça
00:55:15de fasciste
00:55:17pardon
00:55:17on l'a traité
00:55:18de fasciste
00:55:19tout y est passé
00:55:20cet homme
00:55:21qui avait pourtant
00:55:22fait des choses inouïes
00:55:23dans sa vie déjà
00:55:24était à 1%
00:55:26dans les sondages
00:55:27et puis
00:55:28disons les choses
00:55:28comme c'était
00:55:29il complotait quand même
00:55:30drôlement
00:55:31pour arriver à revenir
00:55:32au pouvoir
00:55:32et puis à un moment donné
00:55:34s'est produit
00:55:34ce qu'il a fait
00:55:35c'est à dire
00:55:36une proposition
00:55:37pour régler la crise
00:55:38qui était
00:55:39sa proposition
00:55:40d'une nature
00:55:40extrêmement radicale
00:55:43il ne faut pas
00:55:43maintenant
00:55:44comme ça c'est passé
00:55:45on arrange tout
00:55:46tout était évident
00:55:47Clémenceau
00:55:48n'est pas évident
00:55:49pendant la guerre
00:55:49de Gaulle
00:55:51ne l'est pas non plus
00:55:52les personnages
00:55:53qui dominent l'histoire
00:55:55en quelque sorte
00:55:55dominer
00:55:56pas pour dominer
00:55:57mais maîtrisent
00:55:58les événements
00:55:59ne sont évidents
00:56:01qu'après
00:56:01et avant
00:56:02vous ne pouvez pas
00:56:03là vous avez raison
00:56:04Alain Duhamel
00:56:04dire qui
00:56:05mais
00:56:05je fais moi
00:56:07le pari
00:56:07que
00:56:08les choses
00:56:09se passeront comme ça
00:56:10et permettez-moi
00:56:10de vous dire
00:56:11que tout détestable
00:56:12que je sois
00:56:13et même odieux
00:56:14et même infréquentable
00:56:16je pense que
00:56:18j'ai quelques atouts
00:56:19qui font
00:56:19pour ce qui me concerne
00:56:21mais la même chose
00:56:21pourrait s'appliquer
00:56:22à d'autres
00:56:22de mes camarades
00:56:23quelque chose
00:56:24qui compte
00:56:25dans la vie politique
00:56:26la trempe
00:56:27le caractère
00:56:28la capacité
00:56:30à tenir bon
00:56:30regardez
00:56:31les gens qui m'entourent
00:56:33voyez une Mathilde Panot
00:56:34voyez une Clémence Guettet
00:56:35voyez un Manuel Bompard
00:56:37voyez un Coquerel
00:56:39et combien d'autres
00:56:40est-ce que ces gens
00:56:41quand vous les regardez
00:56:42ou moi-même
00:56:43vous vous faites le dire
00:56:44c'est une feuille dans l'orage
00:56:46un coup de vent
00:56:47les emportera
00:56:48non
00:56:48vous savez qu'ils tiendront bon
00:56:49et bien
00:56:50peut-être que c'est que ça
00:56:51qu'on amènera
00:56:52dans la corbeille de mariage
00:56:53mais notre capacité
00:56:55à tenir bon
00:56:56monsieur Duhamel
00:56:57moi je crois
00:56:57que ça sera décisif
00:56:59pourquoi ?
00:57:01parce que la secousse
00:57:02va être énorme
00:57:04qui se prépare
00:57:05le monde bascule là
00:57:07le monde dominé
00:57:08par les Etats-Unis d'Amérique
00:57:09est dirigé par un type
00:57:10qui a fermé
00:57:11le livre de 40 ans
00:57:13de néolibéralisme
00:57:14comme ça
00:57:14paf
00:57:15d'un coup de main
00:57:15et la pagaille commence
00:57:17vous avez une puissance
00:57:19immense
00:57:20qui est la Chine
00:57:20qui devance
00:57:21tous les autres pays
00:57:23Etats-Unis compris
00:57:24sur le plan technique
00:57:26et manufacturier
00:57:26dans des proportions
00:57:28où personne n'est capable
00:57:29de dire aujourd'hui
00:57:30comment on fait
00:57:31pour
00:57:31je ne dis pas
00:57:32les égaler
00:57:32essayer de les rattraper
00:57:33et où personne ne l'aurait dit
00:57:35il y a 50 ans
00:57:36bon c'est clair
00:57:37tout le monde pensait
00:57:38qu'ils ne se remettraient
00:57:39jamais de leur folie
00:57:40la révolution culturelle
00:57:41et le reste
00:57:42bon
00:57:42et puis là nous sommes
00:57:43en Europe
00:57:44nous sommes un continent
00:57:45vieilli
00:57:46qui ne fait plus d'enfants
00:57:48qui ne sait plus très bien
00:57:49pourquoi il vit
00:57:49qui se laisse envahir
00:57:51à un bout
00:57:51qui ne sait pas quoi répondre
00:57:53qui ne sait plus
00:57:53qui il est
00:57:54ah ça c'est clair
00:57:55ça c'est clair aussi
00:57:56alors c'est dans tout ça
00:57:57que les événements
00:57:58vont arriver
00:57:59alors pardon maintenant
00:58:00je change ma casquette
00:58:01pour redevenir
00:58:02le personnage
00:58:03disons que vous n'aimez pas
00:58:05c'est que
00:58:06les crises
00:58:07sont des opportunités
00:58:08parce que c'est le moment
00:58:10où on peut changer les choses
00:58:11donc moi
00:58:12je n'ai pas peur
00:58:13je me réjouis du fait
00:58:15que ce nom pourri
00:58:17soit en train
00:58:17de s'achever
00:58:18alors après
00:58:19là où vous avez raison
00:58:20monsieur Duhamel
00:58:21je ne vais pas vous dire
00:58:22le lendemain matin
00:58:23ça va être
00:58:24le paradis sur terre
00:58:25si je disais ça
00:58:26déjà moi-même
00:58:27je me moquerais de boire
00:58:28je rigolerais
00:58:29non
00:58:29mais il faut prendre
00:58:30une toute autre direction
00:58:32il faut aller autrement
00:58:33et on peut le faire
00:58:35ça c'est ma conviction
00:58:36voilà madame
00:58:37pourquoi vous me voyez
00:58:38si insensible
00:58:40à l'opinion
00:58:41que l'on a de moi
00:58:41je m'en moque
00:58:42ce qui compte
00:58:44c'est que j'espère convaincre
00:58:45on va faire comme si
00:58:46on va faire comme ça
00:58:47et mes amis
00:58:48en font autant
00:58:48car ma plus grande gloire
00:58:50dans la vie
00:58:50c'est d'avoir produit ça
00:58:51cette organisation
00:58:53cette équipe
00:58:53j'espère qu'elle vous impressionne
00:58:55monsieur Duhamel
00:58:56vous avez quand même vu
00:58:56beaucoup de choses
00:58:57plus que moi
00:58:58je considère
00:58:59que ce que vous êtes arrivé
00:59:00à faire avec les insoumis
00:59:02les insoumis
00:59:03n'était pas quelque chose
00:59:04de prévisible
00:59:05et je dirais même
00:59:06était contraire
00:59:08à tous les précédents
00:59:10puisque l'histoire
00:59:11de la gauche
00:59:12ça aura été
00:59:13l'histoire
00:59:14les avancées de la gauche
00:59:15et les victoires
00:59:16de la gauche
00:59:16ça a toujours été
00:59:17de la gauche réformiste
00:59:19et pas de la gauche
00:59:20de rue
00:59:21vous l'avez écrit une fois
00:59:23oui oui
00:59:23et vous êtes le premier
00:59:26à avoir inversé les choses
00:59:27d'où l'importance
00:59:28je le répète
00:59:29est-ce que quelqu'un
00:59:31surgira dans l'autre gauche
00:59:33qui sera capable
00:59:33d'avoir l'envergure
00:59:34le charisme
00:59:36la mobilisation
00:59:37d'être un personnage
00:59:38qui surgit
00:59:38mais aussi
00:59:39entre
00:59:40le reste de la gauche
00:59:42et le rassemblement national
00:59:44est-ce que oui ou non
00:59:45il y aura
00:59:46un surgissement
00:59:47alors
00:59:47c'est quand même
00:59:48mais vous avez vu
00:59:49monsieur Rotaillot
00:59:50c'est lui-même
00:59:51s'est fait exploser en vol
00:59:53je vais mettre tout cela
00:59:54à dire
00:59:54comment il l'a fait
00:59:55je ne l'avais pas
00:59:56particulièrement à l'esprit
00:59:58pour être honnête
00:59:58mais ce que je dis
01:00:02c'est que
01:00:03la question de savoir
01:00:05parce que
01:00:06cette élection
01:00:08ça va être une élection
01:00:10non pas de crise
01:00:11mais dans des crises
01:00:12au milieu de crise
01:00:14au pluriel
01:00:15est-ce que dans ces
01:00:16circonstances-là
01:00:18comme en 58
01:00:19alors pas un personnage
01:00:20historique
01:00:21on n'en a pas
01:00:21à notre disposition
01:00:23alors laissez-nous une chance
01:00:24bon non
01:00:25un personnage déjà historique
01:00:26ah
01:00:27en 58
01:00:27il y avait un personnage
01:00:28déjà historique
01:00:29attendez je finis
01:00:30il y avait un personnage
01:00:31déjà historique
01:00:32qui était le général de Gaulle
01:00:33bon
01:00:33là il n'y a pas de général de Gaulle
01:00:35en réserve
01:00:35donc
01:00:36c'est la question
01:00:37ou non
01:00:38d'un surgissement
01:00:40d'une personnalité
01:00:42charismatique
01:00:43entre Jean-Luc Mélenchon
01:00:44et Jordan Bardella
01:00:45mais vous m'excluez alors
01:00:46non
01:00:47je ne peux pas être le personnage
01:00:49en question
01:00:49vous ne vous rendez pas compte
01:00:52de l'immensité positive
01:00:54de ce que je viens de dire
01:00:55je dis qu'il y a déjà
01:00:57deux pôles
01:00:57forts
01:00:58et que la question
01:01:00est de savoir
01:01:00si entre ces deux pôles forts
01:01:02quelqu'un va surgir
01:01:04quelqu'un
01:01:04sera capable
01:01:05de devenir un pôle
01:01:07mais vous voyez
01:01:08Alain Duhamel
01:01:09pour répondre
01:01:10à cette question
01:01:11on va mettre de côté
01:01:12les aspects personnels
01:01:13parce que
01:01:14il compte
01:01:15on ne va pas dire le contraire
01:01:16et puis la 5ème République
01:01:17est prévue pour ça
01:01:18c'est bien
01:01:18pourquoi on veut faire
01:01:19la 6ème
01:01:19pour revenir
01:01:20sur le plancher
01:01:21des vaches
01:01:22et des êtres humains
01:01:23mais
01:01:23l'aspect personnel compte
01:01:25mais ce qui compte
01:01:26plus que tout
01:01:27c'est
01:01:27les forces sociales
01:01:29qui sont à l'oeuvre
01:01:29voyez-vous
01:01:30le mouvement socialiste
01:01:31dans les années 70
01:01:32a surclassé
01:01:34les communistes
01:01:34parce que
01:01:35les enfants des contre-maîtres
01:01:36avaient fait des études supérieures
01:01:38ils avaient réussi
01:01:38dans la vie
01:01:39et alors
01:01:40le réformisme
01:01:41même radical
01:01:42paraissait
01:01:43une option sérieuse
01:01:44la CFDT
01:01:46pour prendre cet exemple
01:01:47que vous connaissez
01:01:48aujourd'hui
01:01:49était pour
01:01:50l'autogestion
01:01:50socialiste
01:01:51voilà
01:01:52c'était ce monde-là
01:01:53aujourd'hui
01:01:54il n'y a plus
01:01:55de classe sociale
01:01:56ascendante
01:01:57dans notre pays
01:01:57il y a des gens
01:01:58très riches
01:01:59qui se cachent
01:02:00et il y a des gens
01:02:01qui pensent tous
01:02:02que demain
01:02:02va être pire que la veille
01:02:03sauf à un endroit
01:02:05je tiens à le dire
01:02:06dans les milieux populaires
01:02:07ou
01:02:08dans nos cités populaires
01:02:10notamment là
01:02:11où l'immigration
01:02:12a fait son travail
01:02:13d'éducation
01:02:14des enfants
01:02:15une immigration
01:02:16qui a toute
01:02:17une conscience politique
01:02:18les enfants
01:02:19font des bacs
01:02:20plus 5
01:02:20par conséquent
01:02:21l'aspiration
01:02:22à vivre
01:02:23et à transformer
01:02:24elle est dans le peuple
01:02:25aujourd'hui
01:02:26elle est là
01:02:27on la sent au bout
01:02:28de nos doigts
01:02:28alors
01:02:29Alain
01:02:30je réponds
01:02:31vous répondez
01:02:32mais vous répondez
01:02:32en une petite 30 secondes
01:02:34car le temps a filé
01:02:34très vite
01:02:35j'ai essayé
01:02:37j'ai essayé
01:02:37de vous alerter
01:02:38mais
01:02:38bon
01:02:39qui est
01:02:42ces mouvements sociaux
01:02:44ascendants
01:02:44qui est ces différences
01:02:45qui est ces nouveautés
01:02:46y compris
01:02:47chez les
01:02:49les nouveaux français
01:02:51les immigrés
01:02:51etc
01:02:52tout ça existe
01:02:53que
01:02:54pendant des années
01:02:56la France
01:02:57est fonctionné
01:02:58comme un ascenseur social
01:03:00ça a été
01:03:01la grandeur
01:03:02de la 4ème république
01:03:03malgré ses défauts
01:03:05et une bonne partie
01:03:05de la 5ème république
01:03:06que aujourd'hui
01:03:08cet ascenseur là
01:03:09fonctionne
01:03:10beaucoup trop mal
01:03:11bon
01:03:11moi un des sujets
01:03:12auquel j'ai réfléchi
01:03:13assez souvent
01:03:14c'est
01:03:15comment se fait-il
01:03:17qu'il y ait tellement
01:03:17de salariés
01:03:18qui terminent leur carrière
01:03:19là où ils l'ont commencé
01:03:20et que
01:03:21entre temps
01:03:22il n'y ait pas eu
01:03:22d'ascension
01:03:23parce que c'est
01:03:23entre les générations
01:03:25mais aussi c'est
01:03:26chez chacun de nous
01:03:27merci
01:03:28merci Alain Duhamel
01:03:30et ça c'est un vrai
01:03:31tenail de discussion
01:03:32pour une campagne
01:03:33présidentielle
01:03:34une campagne
01:03:34présidentielle
01:03:35où vous participerait
01:03:36peut-être
01:03:37Jean-Luc Mélenchon
01:03:38en 2027
01:03:39merci
01:03:39d'avoir débattu
01:03:41comment ?
01:03:42vous ne m'avez pas fait avouer
01:03:43non
01:03:44vous n'avez pas fait avouer
01:03:44vos collègues ont tous
01:03:45l'idée que je vais
01:03:46tout d'un coup craquer
01:03:47et dire des choses
01:03:48que je n'ai pas à l'esprit
01:03:48je vous jure que je ne vous mens pas
01:03:50je ne sais pas
01:03:51vous n'y pensez pas
01:03:51en vous rasant
01:03:52mais en vous rasant
01:03:53vous savez
01:03:53j'ai été trois fois candidat
01:03:54ma gloire est faite
01:03:55ce n'est plus un sujet
01:03:57pour moi
01:03:58de cette ampleur-là
01:03:59mais oui
01:04:00la question se pose
01:04:01mais pas plus
01:04:01elle se pose
01:04:02merci
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations

1:21
BFMTV
il y a 4 ans