- il y a 4 mois
Jean-Luc Mélenchon, fondateur de la France Insoumise, était l'invité de France Inter ce mardi, au lendemain de l'annonce par le Premier ministre François Bayrou d'un vote de confiance le 8 septembre prochain à l'Assemblée. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-26-aout-2025-2938120
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00:00Avec Benjamin Duhamel, nous recevons aujourd'hui le fondateur de la France Insoumise.
00:05Question réaction au 01 45 24 7000 et sur l'application Radio France.
00:12Jean-Luc Mélenchon, bonjour.
00:13Bonjour.
00:14Et bienvenue au micro d'Inter au lendemain de la prise de parole de François Bayrou
00:18qui a donc décidé de demander un vote de confiance le 8 septembre.
00:24On va y venir dans un instant.
00:25Mais d'abord, comment avez-vous reçu, Jean-Luc Mélenchon, les propos de François Bayrou
00:30qui a dressé un tableau sombre, dramatique de l'état des finances publiques ?
00:36La France est face au précipice de la dette.
00:40Elle est à ça de la crise du sur-endettement.
00:43A la fois sur le ton et sur le fond, donc, quelle analyse faites-vous de ces propos du Premier ministre ?
00:50Il est dans son rôle.
00:51Il veut dramatiser la situation pour, en quelque sorte, gouverner par la peur,
00:57ce qui est un grand classique de ce genre de situation.
00:59Mais il faut lui reconnaître deux choses.
01:01La première, c'est que sa réponse me paraît digne.
01:05Je veux dire, enfin, on revient à des mœurs républicaines.
01:08Il y a un doute sur la solidarité politique dont il peut disposer, se dit-il,
01:13et il demande son avis à l'Assemblée.
01:15Je vous signale que ce sera la première fois depuis cinq ans et depuis quatre gouvernements.
01:21Donc, la France était entrée dans une zone de grande fluidité
01:25où le Président de la République décide que les élections ne concernent pas le résultat.
01:30Et tous les premiers ministres arrivent et personne ne demande la confiance.
01:33Donc, il va nous permettre d'exprimer que non, nous n'avons pas confiance,
01:37mais dans une forme pacifique et démocratique.
01:39Vous dites qu'il a du panache en décidant comme ça de poser une question de confiance ?
01:43Monsieur Duhamel, je ne suis pas capable de vous qualifier psychologiquement.
01:48Je ne m'occupe que de politique.
01:50Donc, nous voilà revenus à quelque chose que tout le monde peut maîtriser.
01:54En vote, en analysant ses conséquences.
01:56Maintenant, là où son pronostic aurait dû être un peu plus étendu
02:01que de se contenter de me taper dessus,
02:02c'était qu'en effet, dans la situation actuelle,
02:06il y a quelque chose à la fois de 1788,
02:09c'est-à-dire une dette impérieuse et des privilégiés qui ne veulent pas payer,
02:13mais il y a surtout quelque chose qui est encore plus fort et plus contemporain.
02:17C'est quelque chose de 1957.
02:19Pourquoi ? Parce qu'à la crise politique, à la crise économique,
02:23à la crise sociale, à la crise écologique,
02:25s'ajoute la crise nationale.
02:27Je voudrais vous rappeler qu'à l'instant auquel nous nous rencontrons,
02:31la Calédonie-Canakie dispute son indépendance,
02:34la Corse dispute son autonomie,
02:37et en Martinique, nous avons un grand mouvement le 1er septembre
02:40contre la profitation.
02:42Donc, vous dites 57, 1788 et 1957, c'est quoi ?
02:45On est en crise de régime ?
02:46Bien sûr. Je crois que tout le monde le voit.
02:49Il y a une crise de régime quand un président de la République
02:51perd les élections législatives en 2022 au premier tour,
02:54les repères en 2024, et fait comme si ça n'existait pas,
02:59gouverne à coup de 49-3, ce qui dans l'univers entier...
03:02Pardonnez-moi, Jean-Luc Mélenchon, vous pouvez les contester.
03:04Ce sont les règles de la Ve République.
03:06Il y a un gouvernement qui n'a pas de majorité,
03:08qui a fait passer des textes.
03:09Là, il va vraisemblablement tomber, et un autre sera nommé.
03:12Les institutions ne sont pas en danger, si ?
03:16Il reste une dimension, M. Duhamel, qui vous échappe.
03:19C'est que les institutions sont en rapport
03:22avec l'évolution de la vie du pays.
03:24Vous pouvez être l'unique personne dans ce pays
03:27qui pense que la Ve République n'est pas arrivée dans une impasse,
03:30mais vous ne tiendrez pas longtemps la position.
03:32Ce qui est à l'ordre du jour, c'est évidemment
03:34le passage à une VIème République,
03:37corrigeant, comme la Ve République avait voulu
03:39corriger les excès de la IVème,
03:42qui rendait impossible la prise de décision politique,
03:45eh bien la Ve République a atteint sa limite,
03:48parce qu'elle confie un pouvoir excessif à une personne
03:50qui peut gouverner pendant si longtemps sans aucune majorité.
03:53Juste Jean-Luc Mélenchon...
03:54Ça n'a pas l'air, pardon, excusez-moi, juste de terminer là-dessus.
03:57Je préfère qu'on regarde en face la nécessité de passer à autre chose,
04:01parce que la France n'a jamais été capable
04:04de passer d'un blocage à autre chose,
04:08autrement que par une aggravation du blocage.
04:10Donc pour une fois, on pourrait être pacifique et démocratique.
04:13Et on va détailler tout cela,
04:15les conséquences de ce qui pourrait advenir
04:16si effectivement François Bayrou tombe le 8 septembre.
04:19Simplement, je vous écoutais là il y a quelques instants,
04:21vous disiez dramatisation.
04:23Au fond, ce que dit François Bayrou,
04:24il dit, avant de discuter des mesures,
04:26le vote du 8 septembre,
04:27c'est la gravité financière de la situation,
04:29la dette, 114-115%,
04:32le déficit, plus de 5%.
04:34Vous, ça ne vous intéresse pas la dette, le déficit ?
04:36Vous considérez que cette question qui est posée n'est pas légitime ?
04:39Mais pourquoi m'abordez-vous de cette manière provoquante ?
04:43Bien sûr que ça m'intéresse la dette,
04:45car un jour ou l'autre,
04:46il va y avoir un gouvernement insoumis dans ce pays,
04:48et tout le monde le sait.
04:49Et évidemment, on l'accablera aussitôt de menaces.
04:53Mais la dette est un problème,
04:55mais le vrai problème,
04:56c'est un petit problème la dette,
04:58il se règle,
04:58si on a la bonne solution.
05:00Lui dit que la bonne solution,
05:02c'est d'amputer toutes les dépenses publiques,
05:04de sacrifier les services publics,
05:06avec l'espoir magique
05:07que la main invisible du marché
05:09et le secteur privé va occuper la place libérée.
05:12Cela ne s'est jamais produit.
05:13Autrement dit, la cause de la crise,
05:16c'est la politique qui a l'intention de continuer.
05:19Donc, s'il continue comme il est,
05:21les choses vont s'aggraver et non pas se régler.
05:24Eh bien oui, c'est vrai,
05:25il y a deux lignes.
05:26La ligne de la politique de l'offre,
05:28on baisse le prix du travail,
05:30on baisse tous les coûts publics,
05:32et puis il y a la ligne de la relance écologique et sociale
05:36que nous portons.
05:37Mais enfin, c'est un débat politique naturel,
05:39et il ne faut pas le surcharger de peur.
05:42Je mets tout le monde en garde.
05:44Personne n'a un intérêt à la catastrophe dans ce pays.
05:47Et les crises financières éclatent sans qu'on sache quand ni où.
05:52Mais on est certain qu'une crise va éclater,
05:54pas à cause de nous,
05:55mais à cause de la politique de M. Trump.
05:57Et je voudrais vous dire que là,
05:58on est en train de parler.
05:59L'Angleterre est menacée de FMI,
06:02l'Allemagne rentre pour sa troisième année de récession,
06:06et les Espagnols ne votent pas de budget depuis trois ans.
06:08Donc les conditions générales d'un chaos mondial
06:12sont réunies par ceux-là même,
06:14qui étaient censés en garantir la bonne continuité.
06:16M. Trump et tous les libéraux d'Europe.
06:19Les marchés financiers, Jean-Luc Mélenchon,
06:21hier soir, n'ont pas bien réagi au discours du Premier ministre,
06:25et à la perspective d'une chute du gouvernement,
06:28le CAC 40 a clôturé en baisse.
06:30C'est un indicateur.
06:31Autre indicateur, le spread,
06:33c'est-à-dire l'écart entre les taux d'intérêt allemand
06:36et les taux d'intérêt français.
06:38Ce spread s'est creusé.
06:41Ça, vous l'analysez comment ?
06:43Et est-ce que ça vous fait craindre une crise financière ?
06:48Vous venez de prononcer le mot.
06:50La crise financière sera mondiale.
06:52Il y en a de très nombreux signaux.
06:55Ensuite, oui, par exemple,
06:57la surévaluation de toutes les actions
06:59dans le domaine du numérique,
07:00de l'intelligence artificielle.
07:02Plus la politique provocatrice de M. Trump,
07:05qui importe aux Etats-Unis
07:06une crise inflationniste énorme,
07:10et inflige à toute l'Europe,
07:11notamment aux Allemands,
07:13un ralentissement de leur production et de leur commerce.
07:15Donc, elle aura lieu, on ne sait pas quand,
07:17sauf si quelqu'un redresse la situation.
07:19Mais je ne vois pas comment Trump
07:21pourrait changer de politique du tout au tout.
07:22Pardon, Jean-Luc Mélenchon.
07:24Il y a la situation, effectivement, internationale.
07:26Et puis, il y a la situation française.
07:28Il y a quelques instants, à votre place,
07:29le ministre de l'Économie et des Finances,
07:30Éric Lombard, disait,
07:31si on continue dans cette pente,
07:33dans 15 jours,
07:34sur les marchés financiers
07:36pour le remboursement de la dette à 10 ans,
07:37ce qu'on appelle les OAT,
07:39la France paiera plus cher
07:40que l'Italie, considérée comme
07:42l'homme ou la femme malade,
07:43je ne sais pas,
07:44de l'Europe.
07:46C'est ça aussi le résultat
07:47de cette instabilité politique
07:49que vous appelez de vos voeux ?
07:50Ça veut dire qu'on paye plus cher
07:52le remboursement de la dette,
07:54qu'on prend le risque
07:55à la fin d'avoir une forme de scénario
07:57à la grecque.
07:58Oui, oui, oui.
07:59Eh bien, nous verrons.
08:00Parce que, si l'on vous écoute,
08:02M. Duhamel,
08:03alors à quoi vous...
08:04C'est pas moi, c'est les chiffres.
08:04Non, mais si, si, si, si.
08:05C'est vous,
08:06c'est tous ceux qui tenez cette ligne
08:07depuis plusieurs ans.
08:07Moi, je ne tiens pas de ligne,
08:08Jean-Luc Mélenchon,
08:09j'essaie juste de rester sur des faits.
08:10Vous n'êtes pas né,
08:10mais ce n'est pas une vertu
08:11de ne pas être né.
08:13Donc, supporter que ceux
08:14qui, eux, étaient nés
08:15aient au moins l'expérience
08:16des situations.
08:17Qu'a créé, s'il vous plaît,
08:19la crise grecque ?
08:20Leur dette...
08:20J'étais né la crise grecque,
08:21je vous rassure.
08:22Mais bon, d'accord,
08:23ça va encore plus mal qu'avant.
08:24Alors, donc,
08:24on peut peut-être s'interroger
08:26et se dire que le remède
08:26n'était pas fameux.
08:28Mais ce que je veux vous dire,
08:29c'est que,
08:29à quoi bon des institutions démocratiques ?
08:31Pourquoi des parlements ?
08:32Pourquoi des présidents ?
08:33Il suffirait, en quelque sorte,
08:35de se brancher sur la bourse
08:36et de répondre à ses demandes.
08:38De Gaulle disait
08:38« La politique de la France
08:40ne se fait pas à la corbeille.
08:41Même si les risques sont immenses,
08:43je demande qu'on n'abuse pas,
08:45ne provoquez pas une crise
08:47en répandant une ambiance de panique
08:49autour de la France. »
08:51Laissez-moi finir, M. Duhamel,
08:53dans toute la gravité
08:54de ce que j'ai à dire.
08:55Je rappelle que les 3 000 milliards
08:57dont nous parlons,
08:58ce ne sont pas les nôtres.
09:00Ce sont ceux des investisseurs
09:02à 60 % étrangers.
09:04Je leur recommande
09:05d'être prudents
09:07avec les Français.
09:08Car si,
09:09par un biais ou par un autre,
09:11ils s'amusaient
09:11à vouloir nous mettre
09:13en banqueroute,
09:14c'est eux qui ont paieraient l'addition,
09:15pas nous.
09:16Alors,
09:17je ne veux pas aller jusque-là,
09:18mais je veux juste dire
09:19qu'il y a des solutions
09:20bien moins dangereuses.
09:21Et la bonne solution,
09:23c'est de faire,
09:24comme vous avez un exemple
09:25sous le nez,
09:26les Espagnols.
09:27Ils ne votent pas de budget
09:27peut-être depuis 3 ans,
09:29mais ils ont augmenté le SMIC,
09:30ils ont augmenté
09:31toutes les allocations sociales
09:32et ils ont 2,8 %
09:34de croissance.
09:35À 2,8 %,
09:37la France
09:38recréerait des emplois
09:39par dizaines de milliers.
09:41Donc,
09:42la relance écologique
09:43et sociale
09:43est une bonne chose.
09:45Voilà,
09:45M. Duhamel,
09:46pourquoi tout ça
09:46n'est pas aussi affolant.
09:48Il faut savoir
09:49que c'est l'histoire.
09:50L'histoire n'est jamais tranquille.
09:52Elle est toujours tumultueuse.
09:54Elle appelle au fait
09:55qu'il faut savoir diriger
09:57un pays
09:57avec patience
09:58et détermination.
09:59Ce dont M. Macron
10:00a privé les entrepreneurs
10:02de ce pays,
10:03c'est de prévisibilité.
10:05Ils changent d'avis
10:06tout le temps
10:06et personne ne sait au juste
10:08de quel côté
10:09il faut aller
10:10et investir.
10:11Et ça,
10:11moi,
10:12je dis que si nous appliquons
10:13nous une politique
10:14du carnet de commande,
10:15ça ira bien mieux.
10:15Jean-Luc Mélenchon,
10:17entrons dans le détail
10:18si vous le voulez bien
10:19de ce qui va,
10:20ce qui peut
10:20advenir le 8 septembre
10:23et dans les jours
10:23qui suivent
10:24si François Bayrou
10:25est renversé.
10:27Qu'est-ce que vous demandez ?
10:29Est-ce que vous demandez
10:29une dissolution ?
10:31Est-ce que vous demandez
10:31la démission du président
10:33de la République ?
10:34Comment voyez-vous les choses ?
10:35Oui.
10:36Il faut aller à la cause.
10:38Monsieur Bayrou
10:38n'est pas le responsable
10:40de la situation
10:41dans laquelle il se trouve.
10:42C'est tous ceux
10:43qui l'ont précédé
10:43par leur mauvaise politique
10:45économique
10:45et par leur mauvaise politique
10:47de gestion
10:48comme celle de monsieur Macron.
10:50Donc,
10:51s'il y a un responsable,
10:52c'est le président
10:53de la République.
10:54Et je ne vous surprends pas
10:55en disant cela
10:56puisqu'il y a un an exactement,
10:58nous déposions une motion
10:59pour demander
11:00sa destitution.
11:01Et je vous informe
11:02à cette heure
11:03que nous allons recommencer
11:04le 23 septembre
11:06et déposer,
11:07en plus de la motion de censure,
11:09mais elle ne servira
11:09sans doute plus à rien
11:10puisque le gouvernement
11:11aura été renversé d'ici là,
11:13la motion de destitution.
11:15Donc,
11:15il doit partir pour vous ?
11:16Bien sûr,
11:17puisqu'il est la cause.
11:17Et pourquoi,
11:18Jean-Luc Mélenchon,
11:19pourquoi ne pas,
11:20on entend un certain nombre,
11:21le Rassemblement National
11:22dit il faut une dissolution.
11:24D'ailleurs,
11:24ce matin,
11:24le ministre de la Justice,
11:25Gérald Darmanin,
11:26dit lui-même
11:26ne pas en exclure.
11:27Pourquoi cibler
11:28le président de la République
11:30là où la logique pourrait dire
11:31bon ben il y a effectivement
11:31un blocage,
11:32il faut retourner aux urnes
11:33et voir si une nouvelle
11:34Assemblée Nationale
11:35ne peut pas se composer ?
11:36Mais pourquoi pas ?
11:38De toute façon,
11:39ça nous échappe.
11:39Mais lui vient de dire
11:40qu'il ne dissoudrait pas.
11:42Or,
11:42il l'a dit
11:42en sachant
11:43quel était le risque de censure
11:45car du jour
11:46où nous avons dit
11:47que nous déposerions
11:48une motion de censure,
11:50toutes sortes de gens
11:50se sont positionnés
11:51et tout le monde a vu
11:53que cette censure
11:54avait une très grande probabilité
11:56d'être adoptée.
11:57Alors même
11:57que toutes sortes de commentateurs
11:59nous disaient le contraire,
12:00je vous le rappelle quand même,
12:00pour modérer
12:02les tentations
12:03de prévision
12:04madame Irma là,
12:06de beaucoup de journalistes
12:07qui annoncent
12:07que ceci est impossible,
12:08cela est impossible
12:09et donc la chute
12:10n'était pas possible.
12:11Alors donc,
12:12je viens,
12:13nous sommes dans une crise globale,
12:15c'est la politique
12:16de l'offre
12:17qui a échoué.
12:18Le président Macron
12:19a toujours dit
12:20qu'il n'en changerait pas
12:21et même
12:22qu'il ne fallait pas
12:22augmenter
12:23la ponction
12:24qu'il y avait à faire
12:25sur les grandes fortunes,
12:27etc.
12:27C'est sa politique
12:28et c'est cette politique
12:29qui est en cause
12:30de la même manière.
12:30Et Jean-Luc Mélenchon,
12:31il a été élu pour 5 ans.
12:33Là encore,
12:33quelle logique institutionnelle
12:35voyez-vous
12:36à considérer
12:36qu'Emmanuel Macron,
12:38quoi qu'on en pense,
12:39soit dans une situation
12:41à mettre fin à son mandat ?
12:42Vous,
12:42il y a quelques mois,
12:43vous disiez
12:44Lucie Castet à Matignon.
12:45Là,
12:45on considérait
12:46qu'il y avait une forme de logique.
12:47On a compris.
12:49Laissez-moi vous répondre.
12:50Vous n'avez rien compris.
12:51J'essaie juste d'aller
12:51au terme de la question.
12:52Pourquoi vous êtes passé
12:53de Lucie Castet à Matignon
12:54à là,
12:55il faut qu'Emmanuel Macron
12:56s'en aille ?
12:56Eh bien,
12:56précisément parce que
12:57Lucie Castet n'a pas été
12:58à Matignon
12:59et que c'était le résultat
13:00des élections.
13:01Et vous avez raison de dire
13:03le président est élu
13:04pour 5 ans.
13:05Mais figurez-vous
13:05que dans toutes sortes
13:06de démocraties,
13:07il existe
13:08et nous la mettrons,
13:09nous,
13:09à l'ordre du jour,
13:10un référendum révocatoire
13:12qui fait que
13:13alors que quelqu'un
13:13est élu pour 5 ans,
13:146 ans,
13:157 ans,
13:16eh bien,
13:20de destitution
13:20à l'Assemblée Nationale.
13:22Qui, comment dire,
13:23fonctionne selon des règles
13:24extrêmement contraintes
13:24et vous,
13:25il n'y aura pas de destitution
13:26du président de la République.
13:26Voilà,
13:27vous dit M. Duhamel
13:28et je demande à tous
13:29nos auditeurs
13:29de bien entendre
13:30qu'aujourd'hui,
13:31M. Duhamel dit
13:32le président de la République
13:33ne partira pas.
13:34Eh bien, moi,
13:35je pense qu'il partira.
13:36Je n'ai pas dit
13:36qu'il partira pas,
13:38j'ai dit que la motion
13:38de destitution telle qu'elle existe
13:40dans la constitution
13:41de la Ve République
13:41ne correspond pas exactement
13:43aux critères que vous évoquez
13:43ce matin.
13:44Mais vous avez le droit de le dire
13:45mais permettez que moi,
13:46je dise à la fois le contraire
13:47et surtout M. Duhamel
13:49que je vous montre
13:50que c'est la seule solution
13:51pacifique,
13:53démocratique,
13:54normale,
13:55dans un grand pays,
13:56une vieille puissance républicaine
13:58comme nous.
13:59La solution républicaine,
14:00c'est que le responsable
14:02de la crise
14:02assume sa responsabilité
14:04devant le vote des électeurs.
14:06Et M. Macron, d'ailleurs,
14:08je vous signale,
14:08s'il venait à partir là,
14:10pourrait représenter
14:11sa candidature
14:11car il n'aurait pas fait
14:12de mandat complet.
14:14Là-dessus,
14:14les juristes expliquent
14:15que si démissionner...
14:16C'est compliqué de me contredire
14:17tout le temps,
14:18vous êtes le porte-parole
14:19de Macron, quoi.
14:20Non, Jean-Luc Mélenchon,
14:21pas de ça entre nous,
14:22si vous voulez bien.
14:23Juste simplement,
14:23s'il y avait une présidentielle
14:24anticipée,
14:25il va de soi que vous
14:25seriez candidat.
14:29Non, il ne va pas de soi.
14:30Ah bon ?
14:30Ben écoutez, je n'ai pas...
14:31Donc vous demandez
14:32une présidentielle anticipée
14:33mais sans pouvoir...
14:35Mais vous inquiétez pas,
14:36il y aura une candidature
14:37insoumise et elle gagnera.
14:38J'espère en tout cas,
14:39et on fera tout pour ça.
14:41Mais franchement,
14:41là, je suis en train
14:42de vous dire,
14:43M. Duhamel,
14:44la roue de l'histoire
14:45est en mouvement.
14:46Nous sommes devant
14:47une crise globale,
14:48on appelle crise,
14:49pour que tout le monde
14:50comprenne le mot.
14:51La vérité, c'est que
14:52la crise,
14:53on a toujours idée
14:54comme une crise de fièvre.
14:55On a idée qu'à un moment donné,
14:56ça va baisser.
14:57Non, nous sommes dans
14:58une bifurcation
14:59de l'histoire de France.
15:01Et nous,
15:02nous sommes des acteurs
15:03de cette bifurcation.
15:05Je pense que
15:05ce que nous avons fait
15:06la semaine dernière,
15:07d'une part en validant
15:08et en apportant
15:10notre soutien
15:10au processus
15:11du 10 septembre,
15:12d'autre part...
15:12Bloquons tout.
15:13Bah oui,
15:14nous avons mis en place
15:15une tenaille dans laquelle
15:16M. Macron,
15:17pour sortir,
15:17M. Bayrou,
15:18pour sortir,
15:19est obligé de poser
15:20la question de confiance.
15:21Donc, j'estime
15:22que c'est un beau résultat.
15:23Vous voulez toujours
15:24tout bloquer,
15:24Jean-Luc Mélenchon,
15:25grève générale,
15:26même si François Bayrou tombe ?
15:28Évidemment.
15:29Et je vais vous dire pourquoi.
15:30Enfin, j'espère,
15:31parce que ce n'est pas moi
15:32qui ai la décision,
15:33ni dans l'un,
15:33ni dans l'autre cas.
15:34Le 10 septembre
15:35est un appel
15:36protéiforme
15:37qui vient de tous côtés.
15:39Bon, moi je souhaite
15:40que soit maintenue
15:41l'idée du 10 septembre.
15:43Et puis, pour ma part,
15:44j'ai souhaité
15:44que les syndicats,
15:45cette fois-ci,
15:46fassent front
15:46avec cette mouvance citoyenne
15:50et qu'ils appellent
15:51à une grève générale
15:52parce que des dizaines
15:53de syndicats particuliers
15:54appelaient eux-mêmes
15:55à une grève ce jour-là.
15:58Si bien que pour ne pas
15:59épuiser de nouveau
16:00les forces du combat,
16:02le mieux serait
16:02qu'elles agissent
16:03toutes ensemble.
16:04Donc le 10 septembre
16:05n'est pas caduque
16:06même si François Bayrou
16:08tombe le 8 septembre.
16:09Que les gens m'entendent bien.
16:10Si vous ne faites rien,
16:13eh bien,
16:14si vous continuez
16:15à faire les moutons,
16:16vous serez tondus.
16:17Cela signifie une chose.
16:18Jean-Luc Mélenchon,
16:19parce que c'est intéressant,
16:19vous citez les responsables syndicaux.
16:21Moi, je me suis juste arrêté
16:22sur les origines
16:24et les ramifications
16:25qui permettent de remonter
16:26à ceux qui ont initié
16:27ce mouvement du 10 septembre.
16:29Par exemple,
16:29le compte Telegram,
16:30les essentiels,
16:31sur ce compte,
16:31ce mouvement a été mentionné
16:33pour la première fois.
16:34Son fondateur souhaite
16:34la dissolution des syndicats
16:35et des partis politiques.
16:37Parmi les comptes sur X
16:38qui relaient et soutiennent
16:39ce mouvement,
16:39revient un hashtag
16:40gouvernement de tromperie
16:42aux accents,
16:43complotistes,
16:43pro-russes,
16:44anti-vax.
16:44Donc au fond,
16:45Jean-Luc Mélenchon,
16:46la lutte contre l'extrême droite,
16:48c'est quand il est question
16:48de faire tomber François Bayrou,
16:50mais quand il y a
16:50un mouvement social
16:51sur lequel on peut surfer,
16:52là, ça pose moins de problèmes.
16:53Écoutez,
16:54je vous pardonne,
16:55Benjamin Duhamel,
16:56votre incompréhension
16:58des processus populaires
16:59de masse.
17:00Et je vous enverrai bientôt
17:02quelqu'un dont je ne suis pas
17:03un supporter,
17:04qui est Lénine.
17:05Qui explique que
17:06si vous attendez
17:07que les révolutions
17:08soient déclenchées
17:09par des millions
17:10de révolutionnaires marxistes,
17:12vous attendrez toute votre vie
17:13et vous ne verrez rien.
17:13Les modernes
17:14ne vous posent pas de problème.
17:15Attendez,
17:15mais vous mentez.
17:16Pardon, monsieur Duhamel,
17:17là, vous allez trop loin.
17:18Doucement.
17:19Doucement.
17:20Au point de départ,
17:21je ne sais pas
17:22qui a lancé cette date.
17:23Mais ensuite,
17:24elle a été investie
17:24par un mouvement citoyen
17:26qui a immédiatement dit
17:27nous voulons rester indépendants.
17:29Et nous,
17:30les Insoumis,
17:30nous avons dit
17:31c'est la condition
17:32pour que ça marche.
17:33La liste des revendications,
17:34pardon,
17:35ça n'est pas anti-vax
17:36et je ne sais pas quoi,
17:37c'est toute une série
17:38de revendications
17:39telles que le référendum citoyen
17:40initialement
17:41ainsi que
17:41non, non, non,
17:42arrêtez, monsieur Duhamel,
17:43c'est bon.
17:44Mis en avant ce mouvement.
17:45Voilà, vous avez...
17:45Ok.
17:46Alors donc,
17:46Benjamin Duhamel déclare
17:48au nom de France Inter
17:49le mouvement est d'extrême droite
17:50et complotiste.
17:51Pas du tout,
17:51Jean-Luc Mélenchon l'est fait.
17:53Oui, mais moi,
17:53Jean-Luc Mélenchon
17:54qui est prétend représenté...
17:56Et Sophie Binet,
17:57François Hollande,
17:57Jean-Luc Mélenchon
17:58disent à peu de choses près
17:59la même chose sur,
18:00je crois qu'ils utilisent ce mot
18:01nébuleux concernant ce mouvement.
18:02Mais nébuleux,
18:03nous sommes gazeux,
18:04alors écoutez,
18:04arrêtez.
18:05Non, monsieur Duhamel,
18:06on ne peut pas parler
18:07si on caricature la vie.
18:09Monsieur Hollande,
18:11ok, on a compris,
18:11il est contre.
18:12Mais madame Binet a dit
18:13que l'heure était à la mobilisation
18:15et que le 10 septembre
18:16était une étape.
18:17Monsieur Duhamel,
18:17pourquoi n'avez-vous pas lu,
18:19j'aurais dû amener mon papier,
18:21la liste des syndicats CGT et Sud,
18:23comme Sudrail,
18:24comme CGT ArcelorMittal,
18:27comme la CGT Chimie,
18:28la CGT Commerce,
18:29alors monsieur,
18:30ce sont des complotistes,
18:32ce sont des anti-vax,
18:34alors je vous en prie,
18:35Benjamin Duhamel,
18:36respectez les gens.
18:37Le mouvement du 10 septembre
18:39est un mouvement indépendant
18:40et je souhaite
18:41qu'il soit appuyé
18:42par une grève générale
18:43à l'appel des syndicats
18:44à la journée du 10.
18:46Pourquoi vous ne m'avez pas
18:47laissé le temps de vous le dire ?
18:48Pour que monsieur Macron
18:49comprenne qu'il ne sert à rien
18:51de nommer un troisième
18:53premier ministre
18:53qui appliquerait évidemment
18:55et en pire
18:56la politique de monsieur Bayrou.
18:58Vous savez ce que nous économise
18:59monsieur Bayrou
19:00si nous le faisons tomber ?
19:02C'est que le budget
19:02de 2025
19:03qu'il a prévu
19:04pour 2026
19:05est pire que celui
19:06de monsieur Barnier.
19:08Voilà le résultat
19:08de tous les gros malins
19:09qui pensaient
19:10qu'on pouvait négocier avec lui.
19:11Donc, on ne peut pas négocier
19:13avec ce pouvoir
19:14et il faut empêcher
19:15monsieur Macron
19:16de nommer
19:16pour la troisième fois
19:18un premier ministre
19:18qui ferait la même politique.
19:20Voilà pourquoi
19:20il faut le destituer.
19:22Pardon, je termine là-dessus.
19:23Au moins reconnaissez
19:24notre cohérence
19:25et notre volonté démocratique.
19:27Le chaos,
19:27c'est Macron.
19:29Jean-Pierre,
19:30question d'auditeur,
19:31seriez-vous dans l'état d'esprit
19:32d'accepter
19:33que quelqu'un
19:34de votre mouvement
19:35devienne premier ministre ?
19:37Qui ?
19:37À la place de Bayrou ?
19:39Eh bien, il est évident
19:40que les insoumis
19:42qui ont un programme,
19:43tout le monde le reconnaît,
19:45qui a été mis à jour,
19:46tout le monde le reconnaît,
19:47sont prêts à gouverner.
19:48Et il est tout aussi évident
19:50que nous n'avons pas l'intention,
19:52comme l'a dit Arthur Delaporte
19:53ce matin
19:53sur France Info,
19:55parole du Parti Socialiste.
19:56Oui,
19:57qui dit
19:57on ne va pas recommencer
19:58la CIMAgrée
19:59du mois de juillet,
20:01il y a un an.
20:02En effet,
20:02on avait passé 5 jours
20:03à discuter de savoir.
20:04Alors,
20:05Faure avait dit
20:05pas Mélenchon,
20:06je ne sais pas pourquoi,
20:07ni aucun des autres insoumis,
20:09il voulait que ça soit lui.
20:10Bon,
20:10on ne va pas recommencer ça.
20:11Donc, je dis simplement
20:12que oui,
20:13nous sommes prêts.
20:14Et s'il faut,
20:15on aurait un premier ministre insoumis.
20:17Alors,
20:17on peut imaginer
20:18qu'il ne trouverait pas de majorité,
20:21mais je dirais
20:22on pourrait essayer,
20:23si vous voulez.
20:24La preuve,
20:24c'est que nous avons fait passer
20:26à l'Assemblée Nationale
20:27quelque chose comme
20:288 sur 10
20:29de nos mesures financières
20:30pour remplir la caisse.
20:32Ah,
20:32mais ce n'était pas avec les mêmes.
20:34Et donc,
20:34ça serait la fin de la souffrance.
20:35Mais je ne veux pas
20:36tourner autour du pot.
20:37Ce n'est pas le sujet.
20:38Le sujet,
20:39c'est M. Macron est responsable,
20:40il doit s'en aller
20:41et le peuple français
20:43doit choisir
20:43entre la politique de l'offre
20:45de baisse du prix du travail
20:46et la politique de la relance
20:48écologique et sociale.
20:49Et ça,
20:49c'est nous.
20:50Passons au standard,
20:51Jean-Luc Mélenchon.
20:52On nous attend,
20:52Florian,
20:53que je salue,
20:54bonjour,
20:55bienvenue.
20:56Bonjour à tous.
20:57Bonjour M. Mélenchon.
20:58Voici ma question.
20:59Vous parlez de politique
21:00du carnet de commandes.
21:02Mais est-ce que vous avez conscience
21:03qu'avec cette nouvelle chute
21:05du gouvernement,
21:06les commandes vont être gelées
21:07et que tout simplement
21:08dans l'économie du réel,
21:10c'est-à-dire celle
21:11des petits chefs d'entreprise
21:12comme moi,
21:12tout va s'arrêter.
21:14On va encore perdre
21:15plusieurs mois
21:16avant que les gens
21:18se redécident
21:18à consommer,
21:20à commander.
21:21Et ça,
21:22évidemment,
21:23au final,
21:23ça met en péril
21:24nos trésoreries
21:25et évidemment
21:26les emplois
21:27que vous défendez.
21:28Merci, Florian,
21:29pour cette question.
21:30Jean-Luc Mélenchon vous répond.
21:31Je vous réponds que vous avez raison.
21:32Je viens de dire
21:33que ce que M. Macron
21:34a retiré à ce pays,
21:36c'est la prévisibilité.
21:38Or, dans le domaine
21:39de la production,
21:40de l'investissement productif,
21:42c'est absolument impossible
21:43de prendre une décision
21:44si vous ne savez pas
21:45si dans les trois prochains mois,
21:47le gouvernement va vous dire,
21:48par exemple,
21:49la politique écologique
21:50va se développer,
21:51donc,
21:52par exemple,
21:53l'isolation des bâtiments,
21:54par exemple,
21:55la production des machines
21:56pour produire
21:57de l'électricité
21:58avec des énergies renouvelables.
22:00Vous n'allez pas investir.
22:01Si vous entendez
22:02en même temps
22:02le président de la République,
22:03de toute façon,
22:04vous pouvez faire ce que vous voulez.
22:05Lui, il veut faire 14 EPR.
22:07Il ne les fera jamais.
22:08Donc, vous avez raison.
22:09Il y a une imprévisibilité,
22:10mais ce n'est pas faute
22:11d'avoir prévenu.
22:12Et ce que je vous...
22:13Là, vous avez raison,
22:14mais moi, je peux vous dire,
22:15si demain,
22:15nous gouvernons,
22:17nous vous dirons très exactement
22:18dans quel domaine
22:19nous prenons des engagements,
22:21d'investissement,
22:22parce que c'est ça
22:22dont on a besoin.
22:24De même qu'on a besoin
22:25d'une production de masse
22:26de personnes qualifiées,
22:28par exemple,
22:28pour poser du photovoltaïque.
22:30Il faut en mettre partout.
22:31Si on veut, à temps,
22:33être capable de prendre
22:34la relève
22:34de l'énergie nucléaire
22:36qui, de toute façon,
22:37nous dirige tout droit
22:38vers un moment
22:39où il n'y aura plus
22:40les centrales pour le produire.
22:41Et je vous signale
22:42que cet été,
22:42ce n'est pas Mélenchon
22:43qui a arrêté les centrales,
22:44c'est le changement climatique,
22:45parce qu'on ne refroidit pas
22:46des centrales
22:47avec de l'eau chaude.
22:48Donc, vous voyez,
22:49je vous donne raison
22:49et je vous dis,
22:50le plus court chemin,
22:51c'est que le responsable
22:52s'en aille.
22:53Et ensuite,
22:54vous aurez une prévisibilité
22:55et vous pourrez décider
22:56de vos investissements
22:58et de vos embauches
22:59tranquillement.
23:00Jean-Luc Mélenchon,
23:00l'actualité,
23:01c'est aussi l'ambassadeur
23:02des Etats-Unis en France,
23:03Charles Keschner,
23:04qui a été convoqué
23:05par le Quai d'Orsay
23:06après avoir critiqué,
23:07je cite,
23:07l'absence d'action suffisante
23:08d'Emmanuel Macron
23:10contre l'antisémitisme,
23:12des propos qui ont été condamnés
23:14et qui ont donc valu
23:14cette convocation,
23:15même si lui-même
23:16ne s'est pas rendu au Quai d'Orsay.
23:17Quel regard est-ce que vous portez
23:18sur ces propos
23:19de l'ambassadeur américain ?
23:21Je me déclare,
23:22au nom des Insoumis,
23:24totalement solidaire
23:25du président de la République
23:26sur ce sujet.
23:27Il est inadmissible
23:28que la mode soit devenue
23:31que l'ambassadeur d'Israël
23:32se prononce
23:33sur la politique intérieure
23:34de la France.
23:35Il est insupportable
23:36que l'ambassadeur des Etats-Unis
23:39en fasse autant.
23:41Enfin,
23:41que veulent ces gens à la fin ?
23:43Que décider de la politique
23:44de notre pays
23:45à notre place ?
23:47En tout cas,
23:47je vais vous dire à la fin,
23:48on va finir par faire,
23:49se cotiser pour faire
23:50une statue pour M. Trump.
23:51Ce type a réussi
23:52à désorganiser son camp,
23:54a divisé tout le monde
23:55et maintenant
23:55vient insulter les Français.
23:57Il faut bien
23:58qu'il se dise une chose,
23:59il n'y aura pas de faille
24:00entre Français
24:01pour défendre
24:02l'indépendance nationale
24:03de notre pays.
24:04Et le président Macron
24:06a bien fait de convoquer
24:07cet ambassadeur
24:09et j'estime que le mieux
24:10serait que cet ambassadeur
24:12rentre chez lui.
24:13Nous ne supportons pas ici
24:14qu'il nous dise
24:15ce qu'on doit faire.
24:16Jean-Luc Mélenchon,
24:16il y a la critique
24:17contre la politique
24:18du gouvernement français
24:19et puis il y a le constat
24:20que pose cet ambassadeur,
24:21ouvrez les guillemets,
24:22dans une lettre,
24:22dans un courrier révélé
24:23par le Wall Street Journal.
24:24En France,
24:25il ne se passe pas un jour
24:26sans que des Juifs
24:26soient agressés dans la rue,
24:27des synagogues
24:28ou des écoles profanées
24:29ou des commerces
24:30appartenant à des Juifs
24:31vandalisés.
24:32Est-ce que vous partagez à minima
24:33ce constat sur l'explosion
24:35de l'antisémitisme
24:36depuis le 7 octobre ?
24:37Mais nous sommes malheureusement
24:38dans un pays
24:40où l'antisémitisme
24:41a été encouragé
24:42par l'assimilation
24:44qui a été faite
24:45entre la critique
24:45de M. Netanyahou
24:46et tous ceux
24:47qui le critiquaient
24:48ont été
24:48traités d'antisémites.
24:49le pape,
24:50le secrétaire général
24:51de l'ONU
24:51et même le président Macron
24:53qui en quelque sorte
24:54a été l'arroseur
24:55arrosé de cette histoire.
24:56Oui,
24:57il y a une montée
24:58de l'antisémitisme
24:59dans notre pays
25:00après 20 mois
25:01pendant lesquels
25:02on nous a seriné
25:03sur tous les tons
25:04que critiquer Netanyahou
25:05c'était...
25:06Donc attendez,
25:06c'est important
25:07ce que vous dites
25:08Jean-Luc Mélenchon.
25:08Vous dites que l'explosion
25:09des actes antisémites
25:10elle est due
25:11à ceux qui ont fait
25:12l'assimilation
25:13entre la politique
25:15du gouvernement israélien
25:16et les Français
25:17de construction juive.
25:17Elle est surtout due
25:18pardonnez-moi
25:19à ceux qui ont décidé
25:21de commettre
25:21ces actes antisémites
25:22et qui y ont vu
25:23un prétexte
25:24pour s'en prendre
25:25à des Français
25:25de confession juive.
25:26Voilà.
25:27Alors vous avez raison.
25:28La responsabilité
25:29est toujours individuelle
25:30dans l'histoire.
25:31C'est la raison
25:31pour laquelle
25:32toute politique
25:33qui est basée
25:34sur la responsabilité collective
25:35est punissable
25:36et haïssable
25:37pour un républicain.
25:38Donc quand on décide
25:39qu'au nom du fait
25:40qu'il y a un problème
25:41avec le Hamas
25:42on tue tous les palestiniens
25:43nous sommes typiquement
25:44dans le cas
25:45de la responsabilité collective
25:47et il faut condamner
25:48ces politiques.
25:49Donc oui c'est vrai
25:50les actes antisémites
25:51sont la responsabilité
25:53individuelle des gens
25:54et je le redis
25:55tous les criminels
25:56seront punis
25:57quels que soient
25:58leurs crimes dans ce pays
25:59et quels que soient
26:00le gouvernement.
26:01Mais les conditions
26:02ont été réunies
26:03pour une explosion
26:04de toutes les rages.
26:05Voyez le nombre
26:06de crimes islamophobes
26:08qui ont été commis
26:09dans la période récente.
26:10Donc...
26:10145 entre janvier
26:11et mai 2025
26:12contre 504 actes antisémites
26:15sur la même période.
26:15C'est les chiffres
26:16du ministre de l'Intérieur.
26:16Là vous avez les actes
26:17juste pour savoir
26:19les actes anti-chrétiens
26:20et les actes anti-islamophobes
26:22vous les avez ?
26:23Oui.
26:23Actes anti-musulmans
26:24145 entre janvier
26:25et mai 2025
26:26contre quasiment 5 fois plus
26:28actes antisémites
26:28sur la même période.
26:29C'est tout à fait condamnable
26:30et je souligne que
26:30le ministère de l'Intérieur
26:32ferait bien de se doter
26:33de son propre organisme
26:34pour faire les comptes
26:35au lieu de s'en remettre
26:36à une agence extérieure.
26:38Mais tous les crimes...
26:39Écoutez, vous parlez
26:40à un antiraciste organique.
26:42Moi je suis un humaniste
26:43et les Lumières.
26:44Donc c'est le 16e
26:45et le 18e siècle.
26:47Le racisme est la pire
26:48des plaies
26:49qui détruit un pays
26:50parce qu'il sépare
26:51les individus
26:52sur quelque chose
26:53qui est absurde,
26:54la couleur de peau
26:55ou la religion.
26:55Le judaïsme
26:57a été combattu
26:58dans ce pays
26:58par l'ancien régime
26:59qui a expulsé
27:0011 fois les juifs.
27:02Les meurtres de masse
27:03dont le rafle du Veldib
27:04qui est la honte
27:05de la police de Vichy
27:06sont là pour nous rappeler
27:08le prix de toutes ces choses
27:09et de même l'islamophobie.
27:11Si l'on tue des gens
27:12qui prient
27:13ou des lieux de prière
27:14on oublie
27:15que la liberté de conscience
27:16qui est fondamentale
27:17repose sur la liberté du culte.
27:20Ça suffit
27:20les assassins
27:21et les criminels.
27:22Vous serez pourchassés
27:23et il n'y aura pas
27:24de division
27:25entre ceux qui dirigent
27:26ce pays
27:26sur ce sujet-là.
27:27Jean-Luc Mélenchon,
27:28merci d'avoir été
27:30au micro de France Inter
27:32ce matin.
27:32qui est une série de choses
27:34qui se sont en train de faire
27:35de la France Inter
27:36et qui se sont en train de faire
27:36de la France Inter
27:37et qui se sont en train de faire
27:38de la France Inter
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