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  • il y a 3 jours

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Transcription
00:00Évidemment, comme tous les jours, on est en plein mois d'octobre rose, un mois de mobilisation pour soutenir la lutte contre le cancer du sein.
00:06Ce matin, on reçoit une Côte d'Orienne qui s'est battue contre le cancer.
00:09Elle en a fait un livre qui s'appelle « Neuf mois où la parenthèse ouverte d'une passante au carton bleu ».
00:14Cette Côte d'Orienne, également prof d'histoire géo au Collège Félix-Tisseron de Denis Saint-Georges, est votre invitée à la ballette.
00:20Bonjour Bernadette Décédé-Louyteau.
00:22Merci d'être avec nous. 61 200 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués chaque année en France.
00:29En mars 2023, vous faisiez partie de ces nouveaux cas.
00:33Quand le médecin vous a fait l'annonce, vous lui avez tout de suite demandé combien de temps ça allait durer.
00:37Il vous a dit « Neuf mois ». On n'associe pas forcément neuf mois à une mauvaise nouvelle.
00:42Absolument. Pour toutes les femmes qui ont eu des enfants, en particulier celles qui ont eu des enfants, c'est une temporalité particulière, neuf mois.
00:49Et il se trouve qu'en général, le corps concocte quelque chose qui va déboucher sur une bonne nouvelle, un enchantement.
00:57Et là, le corps concocte quelque chose mais qu'on n'a pas choisi et qui se trouve être quelque chose de délétère, quelque chose qui vous ronge un petit peu à l'intérieur.
01:06Cela dit, neuf mois, ça s'est révélé aussi être le temps de l'écriture.
01:10Et au terme des neuf mois, finalement, un autre accouchement, un accouchement avec un peu de prétention qu'on pourrait qualifier le littéraire.
01:16Voilà. Ce livre, en effet, duquel vous avez accouché.
01:20Alors, pourquoi vous avez voulu raconter, écrire le parcours d'Ève, l'héroïne de votre livre ?
01:25On imagine qu'évidemment, c'est votre histoire à travers cette héroïne.
01:28Absolument. C'est très, très autobiographique.
01:31Mais je ne m'autorisais pas à le rédiger à la première personne.
01:35Et donc, j'ai choisi, plutôt qu'un témoignage assez classique, finalement, le format du roman,
01:40avec une structure narrative un peu particulière.
01:42Il y a un volet épistolaire.
01:43Vous avez aussi des dessins abstraits d'un artiste local également, qui est aussi un enseignant.
01:48On va montrer, il ponctue chaque chapitre.
01:51En effet, voilà, ces dessins très jolis, qui m'ont fait penser, en fait, quand je l'ai lu, à des dessins un peu de cellules.
01:57Exactement.
01:58Quand on fait de la science nat, quand on est au collège, au lycée, ça me fait penser un petit peu à ça.
02:02C'est que vous avez été sensibles, effectivement, au dialogue qu'on a voulu établir entre ces dessins.
02:06Il y a quelque chose de très organique.
02:08Ils creusent le texte, ils ponctuent le texte, ils échangent avec le texte.
02:12Ce n'est pas une simple illustration, il y a un complément.
02:15Et puis, pour répondre à la question que vous m'avez posée, pourquoi j'ai voulu écrire,
02:18ça s'est imposé comme une nécessité, finalement.
02:21Peut-être pour mettre les choses à distance, peut-être pour reprendre un petit peu le contrôle de sa vie et ne pas subir.
02:26Et je dois dire que sans mes élèves, je n'en aurais pas eu l'idée.
02:31Et ce sont eux qui ont été le déclencheur de cette écriture,
02:35à travers les témoignages d'affection qu'ils m'ont apporté.
02:39Quand je suis partie, je me suis dit, il faut que je me souvienne de ça.
02:43Parlons-en de vos élèves.
02:44Vous dites que le jour où vous faites votre dernier cours,
02:47vous leur annoncez que vous n'allez pas être là pendant un moment pour des raisons de santé, pour votre maladie.
02:52Vous dites qu'à la fois, c'est le moment le plus difficile de votre vie,
02:55mais le plus beau jour aussi, par l'affection qu'ils vous donnent.
02:58Exactement, c'est ça.
02:59Et je m'en suis rendu compte, ça a duré deux jours en réalité.
03:03J'ai été opérée un lundi, donc j'ai mené mes cours normalement jusqu'au vendredi.
03:07Je leur ai annoncé à chacune de mes classes, au dernier cours que je partais quelque temps,
03:13et je leur demandais de continuer à bien travailler.
03:17Je n'ai pas prononcé le mot de cancer.
03:18Je leur ai dit que j'avais une maladie qui nécessitait des soins un petit peu longs.
03:21Quelque part, ils ont dû se douter de quelque chose.
03:24Et effectivement, le jeudi et le vendredi, ils m'ont couvert de cadeaux, de témoignages d'affection, mes collègues aussi.
03:31Vous avez des surprises encore après, notamment pour les personnes qui liront le livre.
03:36On ne va pas tout dévoiler.
03:37Mais non, ce fameux carton avec quelque chose à l'intérieur sur lequel est écrit « I love you ».
03:41Ça aussi, c'était une fabuleuse surprise pour vous.
03:44Dans ce livre aussi, vous parlez des difficultés qu'on peut avoir à comprendre, le vocabulaire médical,
03:51des nausées qu'on peut avoir, de la perte des cheveux, même si c'est pour se faire un très joli chapeau sur mesure.
03:57C'est une toute personne qui a traversé le cancer, qui s'est battue contre le cancer, peut comprendre ça.
04:03C'est universel.
04:04Absolument.
04:05Mais peut-être vous aurez noté que j'essaie d'aborder ces difficultés de manière biaisée.
04:11Donc, la fatigue, le mot peut-être est prononcé une fois,
04:14mais c'est l'histoire d'une sieste avec un chat qui rôde, des tableaux mûrs qui se mettent à l'encher.
04:19Vous dites pas, c'est horrible, c'est trop dur, c'est trop dur, jamais.
04:22La perte des cheveux, on aborde la question avec peut-être la calvitie des hommes.
04:28Et puis, comparativement, certaines références historiques aussi, un peu plus tristes.
04:34Un chat, le sphinx, encore un chat.
04:37Donc, on essaye de trouver d'autres angles d'attaque parce que finalement,
04:40et je pense que c'est ce que j'ai voulu faire comprendre aussi.
04:44Et puis, ce dont j'ai voulu témoigner,
04:47eh bien, pour moi, je ne l'ai pas perçu comme un combat.
04:50Les gens se sont battus pour moi.
04:51Le personnel médical s'est battu par ses compétences, par son travail.
04:55Moi, je me suis laissée porter.
04:57Et j'ai choisi la voie peut-être de la poésie, de l'humour, de la dérision,
05:02et puis d'accueillir tous ces témoignages d'affection.
05:04Et d'ailleurs, toutes les ventes de votre livre seront reversées au CGF,
05:09le centre de lutte contre le cancer, duquel vous avez été soignée.
05:12Eh bien, il n'y a plus qu'à lire ce livre.
05:14On notera aussi cette très belle correspondance avec votre ami Étienne,
05:17l'écriture dans l'écriture, en fait, en quelque sorte,
05:20ce qui vous a beaucoup aidé aussi.
05:22Absolument.
05:22Eh bien, merci beaucoup d'avoir été avec nous, Bernadette Deké-Delunto.
05:27Et on rappelle donc votre livre,
05:29« Neuf mois ou la parenthèse ouverte d'une patiente au carton bleu ».
05:32Et si je peux me permettre, les dates des prochaines dédicaces ?
05:35Bien sûr, bien sûr.
05:36Nous serons jeudi prochain, jeudi 16, à la Clinique des Rosiers,
05:40de 13h30 à 16h30.
05:42Le 21, mardi prochain, au CGFL, de 10h à 18h.
05:46Et il y a d'autres dates ensuite qu'on pourra peut-être retrouver sur votre site, j'imagine,
05:50FestiLivre à Moneto, le 26 octobre, etc.
05:53Et vous nous expliquerez qui est la patiente au carton bleu,
05:56parce qu'on n'a pas eu le temps, mais on aurait besoin d'heures pour ça.
05:58Merci beaucoup d'être venu.
06:00Merci à vous. Au revoir.
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