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  • il y a 2 semaines
Rencontre exceptionnelle réalisée en 2009 par l’association Studio Phocéen et Ciné Zoom, avec le réalisateur Jacques Audiard et les acteurs Tahar Rahim, Reda Kateb, Adel Bencherif, Hichem Yacoubi, autour du film Un prophète (Grand Prix à Cannes).

Un témoignage rare sur la préparation, le jeu et la vision artistique derrière l’un des films français les plus marquants des années 2000.

En savoir plus sur l'association Studio Phocéen : https://linktr.ee/studiophoceen
Transcription
00:00Qu'est-ce qui vous a donné envie justement de rentrer dans cet univers
00:02et quelle a été votre envie première de communiquer à travers ces personnages
00:07et cette histoire qui n'est pas facile, Oster ?
00:10C'était en sortant de, quand je terminais mon film précédent,
00:14de « Bat Mon Cœur s'est arrêté »,
00:15je me posais la question d'un film suivant,
00:21de ce que ça serait, quel serait le processus.
00:25Et je me disais que j'avais travaillé déjà avec les acteurs.
00:29Il semblait, alors c'est très très très présomptueux,
00:31que j'avais travaillé avec les acteurs avec lesquels j'avais envie de travailler.
00:35Et que maintenant, il y avait tout simplement, il y avait une chose,
00:38il y avait qui d'autre ?
00:39Et je me suis appris que ce qui d'autre n'existait pas.
00:42Il fallait que ce soit des visages nouveaux,
00:46parallèlement à ça, un scénario qu'avait fait développer Marco Cherchi,
00:52un des coproducteurs, Chic Film.
00:54Et en fait, c'est tombé comme une réponse,
00:57à un moment donné, comme une réponse à la question que je me posais.
01:00Avec qui ? Avec des gens que je ne connais pas,
01:02ou ça, dans une prison.
01:03Les gens qui sont en prison, ne les connaissent pas.
01:05Parce qu'on ne vous attendait pas dans un tel registre.
01:07Mais moi non plus.
01:08Ah.
01:10Le film s'appelle « Un prophète ».
01:11Oui, toujours appelé « Un prophète ».
01:12Ça venait « Le prophète ».
01:14Qu'est-ce qu'amonge le prophète ?
01:16Alors, ça peut être le prophète de la prophétie,
01:18de la religion révélée, ça c'est une chose.
01:20Mais c'est aussi le prophète, celui qui est annonciateur de quelque chose.
01:23Et nous, c'était cette fonction-là, surtout.
01:25C'est surtout ce sens-là.
01:27Il y avait cette ironie-là.
01:29C'est un nouveau type de personnage, de héros, de voyou.
01:33Faire un film comme ça,
01:34est-ce que la préparation pour vous est la même ou est différente ?
01:38Ça a été très simple avec Jacques,
01:39parce qu'il nous a bloqués pendant quatre mois, tous les jours.
01:43Et en l'espace de quatre mois,
01:45je crois que moi j'ai dû recevoir sept scénarios, sept versions.
01:48C'est-à-dire que jusqu'au bout, il y avait toujours quelque chose à travailler ?
01:52Aucun de nous n'est moulé vraiment sur un type de travail, de comédien.
01:56Il n'y a pas de moulage.
01:57On n'arrive pas à mouler sur une façon de travailler.
02:01Au contraire, on a tous des façons de travailler très différentes les unes des autres.
02:05Et Jacques Audiard a pris, j'ai l'impression,
02:09un angle différent en fonction de chacun de nous.
02:11C'est comme ça qu'il fait sortir des choses des gens,
02:16ou en tout cas que c'est à la fois très cadré,
02:18en un temps plein de confiance.
02:20En fait, avec M. Audiard, il faut arriver et rien savoir.
02:23Parce que si on arrive en sachant ce qu'on va faire,
02:25c'est mort, t'avances.
02:27Donc t'arrives, t'es en pression tout le temps,
02:28et puis à la fin, t'es toujours en pression.
02:30On arrive sur une scène, on croit savoir,
02:32et en fait, on ne sait pas.
02:33Et puis, regardez, c'est ce que vous faites, c'est pas bien, c'est de la merde.
02:36Ah bon ? Bah oui, ce qu'on a fait, c'était pas bien.
02:38C'est pas drôle.
02:39Donc t'es comme ça, et puis dès que t'es comme ça,
02:41bah t'arrives, et puis comme par hasard,
02:43la scène passe, et puis il y a un truc qui se dégage.
02:45C'est-à-dire qu'il travaille sous pression.
02:47Mais c'est une façon de travailler.
02:48Donc du coup, en tant qu'acteur, on n'arrive pas,
02:50ouais, je connais mon texte, je sais ce que je vais faire.
02:52C'est surtout pas la façon qu'il faut faire, Abediac.
02:56C'est l'histoire d'un type qui arrive,
02:57qui n'a pas d'histoire et qui va s'en écrire une.
02:59Je trouve que c'est assez juste.
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