Philippe de Villiers : «Nos élus ont peur de l’élection»

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En pleine crise politique, l’ancien ministre et auteur de «Populicide» Philippe de Villiers regrette : «Nos élus ont peur de l’élection».

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00:00En fait, le but de cette réunion, quel est-il ?

00:07C'est l'orchestre du Titanic qui chante « Sonnez qu'un au revoir mes frères »,

00:14et c'est l'affectation des canaux de sauvetage.

00:18Pourquoi ? Parce qu'il faut sauver les places.

00:20Les places sont chaudes encore.

00:22Sauver la soupe, la petite soupe.

00:26Sauver les places.

00:27Et donc, en fait, le but, c'est éviter à tout prix la dissolution voulue par le peuple.

00:35Éviter à tout prix la dissolution, ça veut dire qu'en fait,

00:39le ciment des gens qui étaient là, à l'Elysée,

00:43Fort Chabrol, enfermé, avec le président de la République,

00:50qui leur a dit « Écoutez, il faut qu'on se sauve les uns les autres.

00:53aidez-moi, vous vous rendez compte, aidez-moi à nous sauver. »

01:01Parce que lui, il n'a pas envie de partir, il sait qu'il est en danger,

01:04et eux, ils savent qu'ils sont en grand danger,

01:09parce que si on va devant le peuple, c'est terminé, la plaisanterie.

01:12Et donc, en fait, quel est le ciment ?

01:15Le ciment, c'est la peur.

01:17La peur de l'élection.

01:19La peur de la censure.

01:21La peur du retour au peuple.

01:24La peur des urnes.

01:28C'est-à-dire que nos élus ont peur de l'élection.

01:32Est-ce que vous vous rendez compte de ce que je suis en train de vous dire ?

01:35C'est inouï.

01:39Ensuite, qu'est-ce qui fait leur lien autour de la table ?

01:43Parce qu'ils ne se sont pas parlé, mais ils s'entendent les uns les autres.

01:48Parce que ça fait 40 ans, 50 ans, 60 ans,

01:52qu'ils détruisent la France à petit feu, c'est toute la classe dirigeante.

01:56En fait, je pensais à ça tout à l'heure, je me disais,

01:59au fond, ces gens-là, moi, quand j'étais à l'Assemblée, je me souviens,

02:01je les voyais, ils votaient ensemble.

02:04En fait, ils ont voté ensemble pendant 60 ans, ils ont tout voté.

02:08Ils ont voté, oui, à Maastricht.

02:12Ils ont voté, oui, au référendum de 2005.

02:16Ils ont voté, ils ont voté Schengen.

02:21Ils ont voté le traité de Amsterdam.

02:23Ils ont voté le traité de Lisbonne.

02:25C'est-à-dire qu'ils ont voté tout ce qui nous a dépouillés

02:28et qui nous met dans la situation où nous sommes aujourd'hui

02:30avec 3 000 milliards de dettes.

02:31Ils ont tout voté.

02:34Ils ont voté l'avortement constitutionnel.

02:35Ils s'apprêtent à voter l'euthanasie.

02:37En fait, c'est le progressisme.

02:41C'est-à-dire le fameux socle commun, c'est le progressisme.

02:46Sauf qu'il y a des nuances entre eux.

02:49Il y a ceux qui veulent aller trop vite,

02:51ceux qui veulent aller moins vite,

02:52ceux qui veulent aller lentement.

02:55Ce sont des nuances, c'est tout.

02:57Mais ils vont dans la même direction.

02:58la même direction, c'est-à-dire en fait,

03:01ils ont trois phobies.

03:04Le peuple, ils en ont peur.

03:09La France.

03:10Et ensuite, ils ont peur de leur propre honneur perdu.

03:22Ils ont peur qu'on le voit.

03:24Ils ont peur qu'on le découvre.

03:25Or, tous ces gens se déshonorent.

03:31Ils nous déshonorent.

03:32Ils nous font honte.

03:36Et en fait,

03:38je pensais à une chose en les regardant tout à l'heure.

03:43Ils ont deux sujets sur la table aujourd'hui.

03:46Un qui est prêt,

03:47c'est l'euthanasie.

03:49Ça va commencer au Sénat, là, dans quelques jours.

03:51Et un autre qui veut le rediscuter,

03:54c'est la retraite.

03:56Et en fait, si vous prenez de la hauteur,

03:57je vous invite à faire comme moi,

03:59vous vous dites,

04:00quand même, drôle de société politique,

04:03qu'est-ce qu'elle propose aujourd'hui ?

04:06La retraite plutôt que le travail.

04:09La retraite, c'est le sujet principal.

04:11Comment on va partir en retraite ?

04:13Et ensuite, la mort administrée.

04:16Donc, la retraite plutôt que le travail,

04:18la mort administrée plutôt que la vie.

04:20Mais un pays qui fait cela,

04:24il se suicide.

04:26Et ça rejoint.

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