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  • il y a 2 heures
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-francois-rollin

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😹
Amusant
Transcription
00:00Avant d'évoquer Marcel et M. Pagnol, je vous présente celui qui normalement chaque semaine nous désingue,
00:04dressant un bilan toujours savoureux de nos émissions de la semaine.
00:07Mais aujourd'hui, il n'a pas le cœur à ça, car il est tout excité d'être à Marseille.
00:10On accueille François Rollin.
00:14Eh bien, en préambule, mon beau Mathieu, jouons cartes sur table et disons les choses comme elles sont,
00:21vous êtes ravis d'être à Marseille un petit peu parce que vous aimez Marseille, ouais,
00:25mais surtout parce que vous savez que cette escapade vous permet d'échapper aux affres de mon implacable bilan hebdomadaire.
00:33En effet, nous nous garderons bien d'importer nos querelles de Parigot dans la cité phocéenne.
00:39Nous sommes ici pour jouir, alors comme disait Lamartine au bord du lac,
00:43aimons donc, aimons donc, de leur fugitive, attendons-nous, jouissons.
00:48Marseille nous dit la vox populi, on l'aime ou on la déteste.
00:52Et la vox, toujours populi, ajoute qu'il y a 100 façons de l'aimer et 100 façons de la détester.
00:58Avec votre permission, nous passerons sous silence les façons de la détester,
01:02non par peur des représailles, puisque notre producteur Cyril Lacarrière a bien pris soin de nous entourer d'un service de sécurité
01:09constitué de 80 gorilles, aussi costauds que remontés et alcoolisés,
01:14mais bien plutôt dans un esprit de paix et d'harmonie.
01:17Un peu de douceur dans un monde de brut, c'est une opportunité qui ne se refuse pas.
01:22Sans façon d'aimer Marseille, plutôt.
01:24Il y en a qu'il aime surtout pour la bonne mère, qui la surplombe.
01:28D'autres surtout pour l'OM, son équipe de football, qui parfois la plombe.
01:32D'autres encore pour le vieux port, P-O-R-T, n'est-ce pas Nicolas ?
01:36D'autres pour le pastis, il est affranchi de sa sampiternelle recommandation de modération.
01:41D'autres encore pour les places d'Andoum.
01:43Moi, mon Marseille à moi, c'est la bouillabaisse.
01:47Non pas celle qu'on trouve dans quelques pièges atouristes du vieux Marseille.
01:51Celle-là n'est pas la vraie, car il n'est pas physiquement possible de proposer une authentique bouillabaisse à 18 ou 20 euros.
01:58Une bouillabaisse à moins de 40 euros, quoi qu'on veuille, ce n'est pas une bouillabaisse.
02:03Comme du caviar à 120 euros le kilo, ce n'est pas du caviar.
02:06On voudrait bien, mais il n'y a pas moyen.
02:09Je vous parle donc de la vraie bouillabaisse, celle qu'on prépare à la commande.
02:13Comme dans ce restaurant marseillais spécialiste historique de la bouillabaisse,
02:17dont je ne donnerai pas le nom de peur qu'ils se sentent obligés de m'inviter ce soir
02:20et me fassent ipso facto sombrer dans le conflit d'intérêts,
02:24mais que les aficionados se reconnaîtront.
02:26Cette bouillabaisse-là, je tuerai père et mère pour en manger.
02:30Pas père, en réalité, parce que c'est mon père qui m'a transmis l'amour de la bouillabaisse.
02:35Il en faisait 4 chaque année pour notre famille de 6 et toujours dans les règles de l'art.
02:40Il achetait ses poissons au marché de Versailles.
02:43Tiens, un bon sujet pour un prochain zoom zoom zen, le marché de Versailles.
02:48Il sélectionnait les vrais poissons de bouillabaisse,
02:50la vive, la rascasse, le congre et le Saint-Pierre,
02:53qui à l'époque affichaient des prises abordables.
02:55Tiens, un bon sujet pour un prochain zoom zoom zen,
02:58l'augmentation en un demi-siècle du prix du Saint-Pierre.
03:02Mon père ne lésinait pas sur le safran.
03:05Tiens, un bon sujet pour un prochain zoom zoom zen, le safran, l'or jaune.
03:09Il préparait deux rouilles, l'une douce pour les enfants,
03:13l'autre très pimentée pour les parents.
03:15Tiens, un bon sujet pour un prochain zoom zoom zen, l'échelle de Scoville.
03:19Il choisissait les pommes de terre les mieux adaptées, des binges,
03:23tout en étant conscient que ni les binges, ni les charlottes,
03:26ni même les rats du Touquet, ne seraient jamais un bon sujet pour une émission de zoom zoom zen.
03:32En conclusion, car l'heure tourne, une adaptation très libre.
03:36Tu me fais tourner la tête de poisson.
03:39Mon Marseille à moi, c'est ça.
03:41Je suis chaque jour à la fête.
03:44Quand il y a une vraie bouillabaisse au menu.
03:46Vous nous aviez caché cet organe, merci François Rollin.
03:51On vous retrouve donc ce soir dans ce restaurant de bouillabaisse,
03:53dont je mettrais quand même l'adresse tout à l'heure hors antenne.
03:56Et on vous retrouve la semaine prochaine dans Zoom Zoom,
03:57avec votre vrai visage cette fois, celui de la médisance et de la calomnie.
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