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  • il y a 3 heures
Marine Tondelier prend la parole en direct à l’issue de la réunion de crise avec Emmanuel Macron : «Nous sortons de cette réunion sidérés».

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Transcription
00:00On sort de cette réunion. Alors, on va se mettre au bon endroit.
00:03Là, c'est bon ?
00:04Déjà, merci d'avoir patienté.
00:10Vous savez dans quel esprit de responsabilité nous sommes venus discuter aujourd'hui.
00:15Vous savez que ce n'est pas forcément naturel pour des écologistes
00:19de venir discuter avec des macronistes, avec le parti Les Républicains.
00:23Si nous le faisons, c'est parce que nous tenons à ce pays
00:25et que nous sommes, comme beaucoup de Français, très inquiets de ce qui se passe en ce moment.
00:30Nous sortons de cette réunion sidérée.
00:33Sidérée parce que si, comme d'habitude, un tour de table a pu être fait
00:36pour que chacun pose un peu ses préoccupations,
00:40nous estimons que nous ressortons avec aucune réponse, sur rien,
00:45si ce n'est que le prochain Premier ministre qui devrait être nommé
00:49dans les heures qui viennent, nous dit Emmanuel Macron,
00:51ne sera pas dans notre camp politique, pour le dire clairement.
00:55Dans tous les sujets qui ont été posés, vous imaginez lesquels ils sont,
00:58les retraites, la justice fiscale, le pouvoir d'achat, la justice sociale,
01:03l'environnement que, je dois dire, nous avons été bien seuls avec Cyril Châtelan
01:06à poser sur la table ces près de 43 reculs environnementaux
01:09qui étaient enregistrés depuis le début de l'année,
01:11et c'est en 2025, alors que tout le monde s'est irresponsable.
01:17Nous avons posé tous ces sujets.
01:19Un seul a été traité, celui des retraites,
01:23non pas pour avancer sur une abrogation, vous l'imaginez,
01:28non pas même pour aborder une suspension,
01:31mais finalement, pour nous dire que peut-être,
01:35on pourrait décaler dans le temps,
01:38donc pas suspendre, mais décaler, étaler davantage dans le temps,
01:42seulement la mesure sur l'âge et non pas celle sur le nombre de trimestres.
01:47Vous comprenez bien que ça ne peut convaincre personne à gauche
01:51et chez les écologistes autour de la table.
01:54Vous comprenez bien que quand Emmanuel Macron, à la fin, termine,
01:57alors que nous avons assisté, comme vous y assistez tous les jours dans les médias,
02:01à l'explosion du socle commun,
02:03qui n'est plus un socle et qui n'a rien de commun,
02:06qu'on appelle plateforme de stabilité,
02:09mais enfin, de quelle stabilité parle-t-on ?
02:11De qui se moque-t-on ?
02:12Et quand M. Macron finit en disant
02:13« Bon, je compte, du coup, vous êtes autant de parlementaires,
02:16et vous, en comptant tout le socle commun, vous êtes autant,
02:18donc vous restez plus nombreux »,
02:20alors que ce à quoi j'ai assisté aujourd'hui,
02:22ainsi que tout le monde,
02:24c'est un socle commun qui n'est pas stable.
02:26Et ce n'est pas juste nous qui le disons
02:28ou qui l'avons constaté cet après-midi,
02:29c'est ce que nous avons vu trois fois de suite.
02:31Ce socle commun a été testé et désapprouvé trois fois.
02:35Et la dernière fois, il a implosé.
02:38Ce n'est même pas une censure de la gauche.
02:40Ce n'est pas que nous n'aurions pas donné notre confiance.
02:42C'est qu'ils se sont donnés en spectacle et ridiculisés.
02:45Ils ont prouvé qu'ils n'étaient pas capables de travailler ensemble.
02:48Et donc, quand j'entends Emmanuel Macron,
02:50de manière assez stupéfiante,
02:52faire sa conclusion en disant
02:53« Dans les quelques heures qui viennent,
02:54je nommerai du coup un Premier ministre
02:56qui correspond au calcul arithmétique
02:58que je viens de vous faire ».
02:59Enfin, excusez-moi, je suis sidérée.
03:02Je suis sidérée, mais je suis aussi extrêmement inquiète.
03:05Parce que nous, écologistes,
03:06ne prenons pas ça à la légère.
03:08On n'a pas de plaisir à faire tomber des gouvernements.
03:10On n'a pas de plaisir à voir que,
03:12y compris l'hypothèse d'une démission
03:14du Président de la République,
03:15avance très fortement dans l'opinion publique,
03:17dans les sondages,
03:18mais aussi dans son propre camp.
03:20On a quand même Édouard Philippe,
03:21qui est son premier ministre dans l'ordre chronologique,
03:24qui appelle au départ du Président.
03:26Comment voulez-vous que tout ça se termine bien ?
03:29Et comment interprétez-vous le fait
03:30que quand vous en êtes là,
03:32vous ne soyez même pas capable de faire demi-tour,
03:34de vous remettre en question
03:35et de voir comment vous pourriez faire différemment ?
03:37Ils sont incapables, en fait,
03:39de se remettre en question,
03:41incapables de faire quelque bougie que ce soit,
03:43alors que ça bouge ces jeux.
03:44Gabriel Attal, il a bougé,
03:46Agnès Pannier-Runacher a bougé,
03:47Éric Dupond-Moretti a bougé,
03:49Élisabeth Borne a bougé.
03:50On a l'impression que plus il est seul,
03:53plus il se rigidifie sur sa position initiale.
03:56Et si je vous dis que je suis très inquiète,
03:58c'est que j'estime que tout ça va très mal se terminer.
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