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  • il y a 14 heures
Baisse de la natalité en France : Mme Anne Cécile Violland, députée, et Mme Pascale Martin, ancienne députée, co-auteures du rapport sur la santé mentale des femmes

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Transcription
00:12:26Martin en visioconférence, anciennes députées, qui sont co-auteurs d'un rapport sur la santé mentale des femmes.
00:12:34Il nous semblait important de pouvoir vous auditionner dans le cadre de cette mission sur la natalité et en particulier sur l'analyse des causes de la baisse de la natalité
00:12:46pour voir avec vous un petit peu dans quelle mesure la question de la charge mentale des femmes pouvait avoir un impact significatif sur leur désir d'enfant d'une part,
00:12:58mais aussi sur la réalisation de ce désir d'enfant et commencer à explorer avec vous certains leviers et recommandations que vous auriez pu formuler dans le cadre de votre rapport
00:13:10et qui pourraient avoir un impact positif sur la natalité.
00:13:16Donc on pourra parler ensemble souffrance et troubles psychiques auxquels sont particulièrement exposés les jeunes filles et femmes,
00:13:26ainsi que les insuffisances de leur prise en charge, notamment.
00:13:30Je vous propose de vous laisser la parole pour une dizaine de minutes et puis ensuite on poursuivra par un échange de questions réponses avec la salle.
00:13:40Cette audition, je vous précise, est retransmise en direct sur le site de l'Assemblée nationale.
00:13:46L'enregistrement vidéo sera ensuite mis en ligne sur la page de la mission d'information.
00:13:53Et je ne sais pas à qui je cède la parole en premier.
00:13:57Madame Martin, peut-être vous souhaitez démarrer ?
00:13:59Oui, si vous le souhaitez, je suis prête.
00:14:05Eh bien, allez-y.
00:14:06Merci Madame la Présidente, merci Monsieur le rapporteur et Messieurs et Mesdames les députés.
00:14:14S'il y en a dans la salle, je n'en suis pas tout à fait sûre.
00:14:18En tout cas, je vous remercie pour cette invitation qui m'a permis de me replonger
00:14:24dans le travail que nous avons réalisé avec Madame Violant.
00:14:30Je voulais aborder cette question de la natalité, non pas comme un problème comptable,
00:14:36mais comme un symptôme politique et social.
00:14:39La baisse des naissances ne traduit pas à un défaut de volonté individuelle, me semble-t-il,
00:14:45mais à un épuisement collectif.
00:14:47Et la période que nous traversons, je pense, illustre encore plus cet épuisement collectif,
00:14:54celui d'une société qui ne donne plus envie de transmettre la vie.
00:14:58La baisse de la natalité est à voir comme un miroir d'un malaise social.
00:15:02Donc, je vais rappeler quelques chiffres, mais j'ai écouté un peu ce matin
00:15:06les interventions des personnes invitées et je pense qu'ils les ont déjà citées.
00:15:11Mais en France, on sait qu'en 2024, il y a 663 000 enfants qui sont nés
00:15:16et que c'est 21,5 % de moins qu'en 2010.
00:15:20Donc, évidemment, nous allons être d'accord sur le fait que cette baisse de la natalité,
00:15:24la natalité est réelle.
00:15:26L'indicateur de fécondité est donc tombé à 1,62 enfants par femme.
00:15:31C'est un pencher historique jamais atteint depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
00:15:36Mais réduire ce constat à un manque de patriotisme démographique
00:15:40serait une erreur de mon point de vue.
00:15:42Les Françaises ne font pas moins d'enfants parce qu'elles seraient égoïstes
00:15:46ou désengagées.
00:15:47C'est quelque chose que l'on peut entendre parfois dans la bouche de certains et certaines.
00:15:52Elles en font moins parce qu'elles sont inquiètes, épuisées, surchargées
00:15:57et de plus en plus seules à porter le poids du soin.
00:16:01On sait aussi, je sais qu'à l'Assemblée nationale, il y a des travaux dans ce sens
00:16:06que les familles monoparentales ont besoin d'être accompagnées
00:16:09puisque cet épuisement est encore plus accentué quand les femmes sont face à cette situation.
00:16:16La natalité chute parce que la société est malade, malade de son rythme,
00:16:20malade de son isolement, malade de sa précarité.
00:16:24Et dans ce malaise généralisé, la santé mentale devient un champ de bataille.
00:16:28Pour rester en bonne santé mentale, il faut faire des efforts aujourd'hui,
00:16:33peut-être beaucoup plus qu'il y a quelques années.
00:16:36Le lien entre santé mentale et désir d'enfant est politique.
00:16:40Les études de l'INED et de la Bresse montrent que près d'un quart des femmes
00:16:45en âge de procréer repoussent leur projet d'enfant par peur de ne pas tenir psychologiquement.
00:16:51Ce n'est pas une lubie individuelle, c'est un cri collectif.
00:16:55Les politiques néolibérales ont organisé la saturation mentale des femmes.
00:17:00Elles supportent la double journée, le travail sous pression,
00:17:03les tâches domestiques invisibles, les injonctions contradictoires à réussir et à materner parfaitement.
00:17:11Le résultat est là, les femmes sont épuisées avant même d'être mères,
00:17:15des mères isolées, culpabilisées, invisibilisées, des couples fragilisés par le stress et la précarité.
00:17:23Parce qu'il ne faut pas se tromper, cette crise, elle n'est pas que féminine.
00:17:27Les hommes aussi sont touchés par la dépression, l'anxiété, le sentiment d'impuissance face à un monde sans horizon.
00:17:34Mais les femmes en payent le prix le plus fort, parce que c'est sur elles que repose la reproduction sociale,
00:17:40celle des enfants, mais aussi celle des liens, celle du soin, de la vie quotidienne.
00:17:45Le capitalisme épuise les corps et la planète, et donc le désir d'enfant.
00:17:50Comment s'étonner que les jeunes générations hésitent à enfanter quand elles vivent dans un système qui détruit l'environnement ?
00:17:58Il y a de plus en plus de maladies du cancer.
00:18:00J'ai encore lu un article ce matin à ce sujet qui faisait le lien entre environnement et cancer.
00:18:07Donc, elles vivent dans un système qui détruit l'environnement, qui précarise le travail,
00:18:12qui privatise les services publics et qui transforme la maternité en performance sous contrôle social.
00:18:18Je veux souligner là aussi le problème des fermetures de maternité de proximité,
00:18:23qui fragilisent encore plus les femmes dans une période, nous l'avions démontré dans notre rapport,
00:18:30dans une période où les femmes sont en situation de plus grande fragilité.
00:18:35Donc, l'angoisse écologique, la peur de l'avenir, l'éco-anxiété ne sont pas des troubles individuels.
00:18:41Ce sont des réactions saines à un monde rendu invivable par les logiques productivistes.
00:18:48Une étude publiée en 2023 montre que près d'un tiers des jeunes européens et européennes
00:18:54évoquent l'éco-anxiété comme une raison de ne pas avoir d'enfant.
00:18:59Ce n'est pas un refus de la vie, c'est un refus du monde tel qu'il est organisé.
00:19:04Le déficit de natalité n'est pas une urgence biologique, mais une alerte politique.
00:19:09Je me méfie des discours alarmistes qui, sous couvert de redresser la natalité,
00:19:16préparent le retour du contrôle sur le corps des femmes.
00:19:20Je pense qu'il nous faut être très vigilants et vigilantes à ce sujet.
00:19:23L'histoire nous a appris ce que donnent les politiques natalistes autoritaires.
00:19:28Elles font peser sur les femmes la responsabilité du redressement national,
00:19:33tout en niant leurs droits reproductifs.
00:19:35La vraie urgence, ce n'est pas qu'il y ait trop peu d'enfants,
00:19:39c'est que tant de femmes et d'hommes ne se sentent plus en état d'en avoir.
00:19:43Le véritable enjeu est donc de rendre la vie vivable,
00:19:47pas d'imposer la reproduction à tout prix.
00:19:50Il est de la responsabilité des parlementaires de mettre en œuvre
00:19:54une politique de la natalité fondée sur le soin et l'émancipation.
00:19:58Si nous voulons redonner envie de faire des enfants,
00:20:02il faut changer les conditions d'existence.
00:20:05Alors, quelques pistes, mais qui ne sont sans doute pas très originales,
00:20:09parce que j'ai déjà entendu aussi que, lors de vos travaux,
00:20:12ces pistes ont été évoquées, notamment ce matin,
00:20:15par les représentants de l'OCDE.
00:20:17Un emploi stable et digne, des logements accessibles,
00:20:22des services publics de la petite enfance et de la santé mentale renforcés,
00:20:25renforcés, une égalité réelle dans le partage des tâches domestiques,
00:20:31une société du soin ou prendre soin de soi, des autres et du vivant
00:20:36n'est plus un luxe mais un droit.
00:20:39Et surtout, il faut arrêter de penser la natalité
00:20:41comme une variable d'ajustement économique.
00:20:44Ce n'est pas à la démographie de sauver la croissance.
00:20:52C'est à la politique de créer les conditions d'un monde
00:20:54où désirer un enfant ne soit plus un acte de résistance.
00:20:59Je conclurai par le fait que la baisse de la natalité est un miroir.
00:21:05Elle nous renvoie l'image d'une société à bout de souffle
00:21:08qui ne croit plus en elle.
00:21:10Répondre à ce défi, ce n'est pas inciter les femmes à procréer,
00:21:14c'est changer le système, rompre avec le patriarcat,
00:21:18avec la précarité, avec le culte du rendement.
00:21:21Parce qu'au fond, la natalité, ça ne se décrète pas.
00:21:25Elle se cultive dans la confiance, la solidarité et la dignité.
00:21:30Et tant qu'on n'aura pas remis ces trois mots au cœur du projet politique,
00:21:35aucun chèque, aucune prime, aucune campagne ne fera renaître le désir d'enfant.
00:21:41Je vous remercie pour votre attention.
00:21:42Merci beaucoup, Mme Martin.
00:21:46Je cède la parole à Mme Violon.
00:21:50Merci, Mme la Présidente, M. le rapporteur, chers collègues,
00:21:54chers Pascal, que je suis contente de retrouver
00:21:56après nos travaux communs sur cette mission d'information.
00:21:59Merci tout d'abord de nous avoir sollicité dans le cadre de votre commission d'enquête.
00:22:07Effectivement, nous avons abordé la question de la santé mentale des femmes
00:22:10dans le cadre de la délégation des droits aux femmes sur le mandat précédent.
00:22:15Et même si, effectivement, ce focus est extrêmement important,
00:22:19Mme Martin l'a dit et j'aurai l'occasion de le redire,
00:22:21ça s'inscrit évidemment,
00:22:23comment cette question de la natalité et même de la santé des femmes
00:22:27s'inscrit dans un contexte beaucoup plus large
00:22:29qu'uniquement la dimension sexuée.
00:22:34Il s'avère que les travaux que l'on a pu faire
00:22:38montrent effectivement une différence flagrante
00:22:43de prise en charge de la question de la santé des femmes en général
00:22:47et de la santé des femmes, de la santé mentale en particulier.
00:22:53Et notamment, mettent en avant dans l'une de ces dimensions
00:22:57les périodes de vulnérabilité pour les femmes
00:23:01et particulièrement la question de la natalité, de la périnatalité.
00:23:07Et en cela, nous avons pu effectivement mettre en avant
00:23:12quelques hypothèses, quelques pistes de travail
00:23:15pour pouvoir accompagner cette période qui, encore une fois,
00:23:19est une période extrêmement fragile pour les femmes.
00:23:24C'est dans ce contexte que l'on peut justement travailler
00:23:29sur la spécificité de la prise en charge de la santé mentale des femmes
00:23:35et comment ça s'inscrit dans un modèle beaucoup plus global.
00:23:39Je ferai un propos liminaire assez court pour justement pouvoir rentrer
00:23:42sur des propositions très concrètes.
00:23:43On parle évidemment de la spécificité.
00:23:47C'est quand même une des révélations majeures de ce rapport
00:23:51qui était de la non prise en compte de la spécificité
00:23:54de la dimension féminine, non seulement de la santé mentale,
00:23:58mais de la santé en général des femmes,
00:24:00pas que de la santé mentale.
00:24:02Et qu'à travers cette question croisée de la santé mentale des femmes
00:24:08et de la baisse de natalité, évidemment qu'il faut qu'on introduise
00:24:12les questions de maternité, de désir de maternité,
00:24:18de la question de la dépression du postpartum.
00:24:21Madame Martin l'a dit, on a une prédominance de troubles anxieux
00:24:27et dépressifs chez les femmes de manière générale,
00:24:31chez les jeunes femmes encore plus forts depuis la Covid.
00:24:35Il s'agit aussi de la manière dont on accompagne l'arrivée
00:24:40du premier enfant ou des enfants, ou dont on accompagne
00:24:44toute la période natale, périnatale, qui révèle là aussi des manques.
00:24:53Évidemment qu'il y a aussi la question professionnelle
00:24:55qui permet aussi de pouvoir déterminer d'autres pistes
00:24:59qui vont, je suis assez d'accord, au-delà de la question
00:25:02des soutiens financiers, mais encore une fois, je pense
00:25:04qu'on aura l'occasion de le développer.
00:25:08En fait, cette question, elle est véritablement à la croisée
00:25:11de nos politiques sociales, de nos politiques économiques,
00:25:17culturelles, sans doute environnementales aussi.
00:25:21Et je pense que c'est aussi le questionnement de la place
00:25:23de la femme, d'une manière générale, dans la société,
00:25:26dans les conditions de vie des familles, dans l'avenir démocratique
00:25:32et le modèle de développement que l'on veut choisir.
00:25:36Et c'est en cela où je pense qu'il faut qu'on puisse,
00:25:41encore une fois, et ça me semble vraiment essentiel,
00:25:43de porter un regard vraiment global.
00:25:46Les périodes clés que l'on peut déterminer dans ce rapport
00:25:53montrent à quel point il est important, il est essentiel
00:25:59de pouvoir accompagner ces femmes dans une dimension de soins
00:26:03qui va évidemment de la prévention, du dépistage et de la prise en soins.
00:26:10Et là, on a des éléments qui vont revenir de manière perpétuelle.
00:26:15C'est d'une part le manque de l'offre, évidemment,
00:26:19et une disparité territoriale dramatique,
00:26:23qui fait qu'évidemment, on ne peut pas accompagner
00:26:25toutes ces femmes de la même manière.
00:26:28Certaines ne le seront d'ailleurs pas, voire jamais.
00:26:32Donc c'est des facteurs forcément aggravants
00:26:35pour la santé des femmes, pour la santé mentale,
00:26:39mais évidemment pour les questions de natalité.
00:26:41Et c'est pour ça qu'on avait conclu aussi notre rapport en disant
00:26:44il en va de la nécessité de la prise en charge
00:26:48de la santé mentale des femmes, il en va de l'avenir de notre société.
00:26:52Une maman qui n'est pas en forme physiquement,
00:26:54qui n'est pas en forme mentalement,
00:26:57aura forcément des répercussions sur la manière d'élever,
00:27:00de prendre soin de son enfant.
00:27:01Et donc c'est aussi la manière dont on considère
00:27:07la prise en charge globale, je vais dire, de l'enfant,
00:27:12et qu'il nous semblait essentiel de pouvoir corréler
00:27:17justement cette question de santé mentale
00:27:19et d'avenir de la société.
00:27:21Et c'est bien de là, de ce dont il s'agit aujourd'hui,
00:27:23s'agissant de la perte de natalité en France.
00:27:26Je vous remercie.
00:27:27Merci, merci beaucoup pour ces propos liminaires à toutes les deux.
00:27:36Peut-être qu'on peut essayer de rentrer un peu plus dans le détail
00:27:38de certaines recommandations qui pourraient être les vôtres
00:27:43dans le cadre de ce rapport.
00:27:50Et notamment, ce que je trouverais intéressant à aller creuser aussi,
00:27:56c'est les leviers permettant de faciliter une natalité préservée
00:28:02avec le monde du travail.
00:28:06Je n'ai pas envie, volontairement, je n'ai pas envie de parler
00:28:08de travail des femmes.
00:28:11Je pense que c'est aussi l'amélioration des conditions de travail des hommes
00:28:15qui permettra aux femmes de pouvoir mieux gérer la répartition
00:28:21des charges domestiques et des charges de la parentalité.
00:28:24Est-ce que ça fait partie des choses que vous avez pu explorer
00:28:28et quelles pourraient être vos recommandations
00:28:29dans cette perspective-là ?
00:28:36Madame Martin, vous voulez démarrer ?
00:28:39Non, Madame Violon.
00:28:43Allez, j'y vais et puis je te laisserai compléter, Pascale.
00:28:49Oui, oui, je vous rejoins sur la question du travail en général.
00:28:53Et évidemment, je crois que c'est essentiel aussi dans les enjeux
00:28:59qu'on peut défendre dans le cadre de la délégation des droits aux femmes.
00:29:01Je ne cesserai de dire qu'on le fait.
00:29:04On envisage une égalité entre les hommes et les femmes avec les hommes
00:29:10et jamais contre, parce que c'est aussi comment va faire évoluer
00:29:15justement notre représentation, nos représentations de manière générale.
00:29:19Et je vais y venir tout de suite.
00:29:21Et je reprends ce que vous avez dit, Madame la Présidente,
00:29:24en introduction sur la question de la charge mentale.
00:29:26C'est un élément essentiel.
00:29:28Et je pense que c'est un élément essentiel
00:29:30dans cette question de la natalité aussi.
00:29:35Lorsqu'on définit les différents âges clés
00:29:40qui peuvent être des périodes de vulnérabilité pour les femmes
00:29:42lors de nos travaux,
00:29:46bien sûr qu'il y a la natalité, la grossesse, la maternité,
00:29:51on l'a dit, tout l'aspect périnatal.
00:29:53Il y a aussi, bien sûr, toute la question de la puberté
00:29:56et puis à l'autre bout de la vie, la question de la ménopause.
00:30:01Il y a un fil rouge dans la vie d'une femme
00:30:04qui est effectivement la charge mentale.
00:30:07Et ce serait beaucoup trop caricatural
00:30:10d'imaginer que c'est quelque chose qui est une vue de l'esprit.
00:30:14Tout cela est absolument objectivé, documenté.
00:30:17Et l'idée, c'est de ne pas dire que les femmes sont plus fragiles
00:30:24psychologiquement parce que ce seraient des petites choses fragiles.
00:30:28C'est que réellement, elles subissent une charge mentale
00:30:30beaucoup plus importante.
00:30:31Une charge beaucoup plus importante parce que, tout d'abord,
00:30:35une question de stéréotype.
00:30:38Et c'est donc, du coup, une des pistes de pouvoir travailler
00:30:41sur la déconstruction.
00:30:42Et comment on peut accompagner nos petites filles,
00:30:45nos jeunes filles, nos jeunes femmes
00:30:47à pouvoir envisager leur place dans la société différemment.
00:30:50C'est-à-dire que lorsqu'on est femme aujourd'hui,
00:30:53on est associé, par exemple,
00:30:56à la nécessité de prendre soin de l'autre, du care.
00:31:00Et c'est vrai que ça, en cela, c'est une charge mentale
00:31:02parce qu'aujourd'hui, la manière de prendre soin
00:31:05de ses enfants, de son compagnon, de sa compagne,
00:31:09de ses collègues de travail, parfois,
00:31:12est vraiment inhérente à cette identité sexuelle
00:31:15et qui a encore du mal, justement, à évoluer.
00:31:19Donc, ça veut dire déjà une charge mentale qui est importante.
00:31:23Vous allez ajouter à cela, effectivement,
00:31:26parfois une activité professionnelle
00:31:27qui peut être plus ou moins importante.
00:31:31Vous allez ajouter à cela un contexte,
00:31:33parce que les statistiques le montrent,
00:31:35de violences, de violences sexistes et sexuelles.
00:31:38Alors, ça peut être, évidemment, dans le cadre familial,
00:31:41intrafamilial ou beaucoup plus large.
00:31:44Ça peut être aussi du harcèlement professionnel,
00:31:48parce qu'encore une fois, les chiffres le montrent aussi.
00:31:52On va ajouter à cela aussi des éléments,
00:31:54on va dire, de précarité économique.
00:31:59On aura l'occasion peut-être de reparler
00:32:00des questions des familles monoparentales,
00:32:04puisque une famille sur quatre est monoparentale
00:32:06et 80 % de ces familles-là,
00:32:09en fait, le chef de famille est une femme.
00:32:11Donc, forcément, quand on a une famille à charge,
00:32:15peut-être un travail avec des revenus qui,
00:32:19encore une fois, les chiffres le montrent,
00:32:20sont beaucoup plus...
00:32:22sont moins importants chez les femmes,
00:32:25tout cela va concentrer une charge mentale importante,
00:32:30ainsi qu'une anxiété qui, nécessairement,
00:32:33ne va pas favoriser, justement, un espoir dans la vie en général
00:32:39et dans le désir d'enfant.
00:32:42Donc, ce que l'on préconisait par rapport à cela,
00:32:46c'était, d'une part, de pouvoir avoir une vraie vigilance
00:32:50de la part des médecins et qu'ils puissent y avoir
00:32:52une sensibilisation à ces questions-là,
00:32:55avec l'idée, finalement, de se dire que tous les professionnels
00:32:58qui approchent les femmes dans leur vie professionnelle,
00:33:01alors, ça va des médecins,
00:33:02on va dire du milieu paramédical,
00:33:06mais aussi par les frosses de l'ordre,
00:33:10les assistants sociaux,
00:33:12tous ceux qui, à un moment donné,
00:33:13sont confrontés à la vie d'une femme,
00:33:18c'est de se poser deux questions.
00:33:19On sait, compte tenu de la prévalence des troubles,
00:33:23est-ce que cette femme peut être en dépression ?
00:33:26Est-ce que cette femme peut être victime de violences ?
00:33:28Donc, il y a une volonté,
00:33:30à travers certaines recommandations,
00:33:32de vouloir généraliser ces préoccupations-là
00:33:36pour qu'on puisse, non seulement,
00:33:37pouvoir mieux diagnostiquer,
00:33:39pour, évidemment, mieux prendre en charge
00:33:41et mieux accompagner.
00:33:43En fait, nos recommandations,
00:33:45dans le cadre du rapport,
00:33:46se s'organisait autour de trois grands axes.
00:33:50Le premier, justement,
00:33:51c'était déconstruire les stéréotypes,
00:33:54lutter contre les inégalités,
00:33:55restaurer l'image de soi,
00:33:58alors, à travers des campagnes de sensibilisation,
00:34:00et notamment sur les spécificités
00:34:02de la santé mentale féminine,
00:34:04de l'intégration de l'égalité,
00:34:05de l'éducation à l'égalité de genre
00:34:07et à la santé mentale dès l'école,
00:34:10de former les professionnels
00:34:12et sensibiliser le public.
00:34:13Je vous l'ai dit,
00:34:13c'est vraiment renforcer la formation initiale
00:34:16qui est déjà, voilà, en base,
00:34:19mais qu'il doit être dans la formation continue
00:34:21des médecins, des infirmiers, des sages-femmes,
00:34:24de développer des outils de dépistage précoce,
00:34:27d'informer les femmes sur ce que sont aussi
00:34:29les signes de souffrance psychique.
00:34:32Et puis, le troisième axe,
00:34:34c'était prévenir, dépister,
00:34:35prendre en charge,
00:34:37donc améliorer l'accès aux soins,
00:34:39assurer une prise en charge post-natale,
00:34:42du deuil périnatal,
00:34:43et un soutien psychologique
00:34:45pour toutes les souffrances
00:34:46que ces femmes peuvent rencontrer dans leur vie.
00:34:49Et puis, on a fait aussi un focus sur les addictions
00:34:51parce qu'il y a aussi une prévalence
00:34:53sur certaines addictions
00:34:53chez les femmes en souffrance.
00:34:57Je redirais peut-être un mot sur le lien
00:34:58entre travail et les femmes.
00:35:01Peut-être, Pascale, tu veux compléter sur cet aspect ?
00:35:04Moi, de ce que tu viens de dire, Anne-Cécile,
00:35:08il y a vraiment quelque chose qui me semble important,
00:35:10c'est le fil rouge de la charge mentale
00:35:13tout au long de la vie des femmes.
00:35:15En fait, toutes les étapes que l'on a repérées
00:35:17nous montrent qu'il y a vraiment, pour les femmes,
00:35:21une particularité par rapport à cette charge mentale.
00:35:24et prévenir en expliquant...
00:35:29Alors, dès le plus jeune âge,
00:35:30on va être plutôt dans une déconstruction des stéréotypes
00:35:33pour que les enfants intègrent le fait
00:35:35qu'il y a une réelle égalité
00:35:37entre les filles et les garçons.
00:35:39Mais dès l'adolescence, il me semble,
00:35:42et là, c'est aussi les gens qui nous entourent
00:35:44qui nous permettent de valider nos propos,
00:35:48c'est dès l'adolescence,
00:35:50comment se considère une jeune fille
00:35:52et comment se considère un jeune garçon.
00:35:54Et on voit bien qu'il y a déjà tous les stéréotypes
00:35:56qui se mettent en place, malheureusement,
00:35:59malgré toutes les préventions qu'il peut y avoir
00:36:02à tous les niveaux, dans les familles, à l'école,
00:36:05dans les instances périscolaires.
00:36:07Tout le monde y travaille avec plus ou moins
00:36:10de professionnalisme, on va dire,
00:36:12puisqu'il n'y a pas toujours les outils
00:36:15qui leur sont donnés.
00:36:16Mais en tout cas, je crois qu'aujourd'hui,
00:36:18la société, elle valide quand même cette idée
00:36:21que la charge mentale repose sur les femmes
00:36:23et qu'on n'arrive pas encore à arriver à cette égalité.
00:36:29Alors, je n'ai pas envie de dire
00:36:30qu'il faudrait une égalité de partage
00:36:32de la charge mentale.
00:36:33Il faudrait que la charge mentale,
00:36:34elle soit allégée, en fait,
00:36:36et que la vie quotidienne soit facilitée,
00:36:41que l'on soit une femme ou un homme.
00:36:44Il faudrait que les choses soient plus fluides,
00:36:47en fait, et justement, l'arrivée du premier enfant.
00:36:51Tout à l'heure, il en est question.
00:36:52Je vais revenir au travail tout de suite après.
00:36:54Mais en fait, qu'est-ce qu'on constate aujourd'hui,
00:36:57là aussi, quand on écoute un peu ce qui se passe
00:36:59autour de soi, quand le désir d'enfant est là
00:37:03chez le couple, le premier enfant et que le projet se réalise,
00:37:08le premier enfant arrive, il focalise toute l'attention
00:37:11des coparents et après, le deuxième enfant.
00:37:16Ça paraît aujourd'hui extrêmement compliqué
00:37:19pour beaucoup de couples.
00:37:21Donc, pourquoi ils renoncent à ce deuxième enfant ?
00:37:25Et c'est là où on peut peut-être,
00:37:28ce que je disais en propos luminaire,
00:37:31c'est se poser la question de politique publique
00:37:34qui facilite justement l'organisation de la vie quotidienne
00:37:37autour d'un deuxième enfant, voire d'un troisième enfant.
00:37:40Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de familles
00:37:42qui renoncent au deuxième enfant parce que le premier,
00:37:46ça leur paraît déjà insurmontable, ça les épuise
00:37:49et en fait, ils n'y arrivent pas.
00:37:52Alors, pourquoi ça les épuise ?
00:37:53Ça me permet de faire le lien avec le travail.
00:37:56Il me semble qu'aujourd'hui encore, le monde du travail
00:38:00conserve dans beaucoup de secteurs beaucoup de pénibilité
00:38:04et souvent dans les secteurs où les femmes travaillent,
00:38:07malheureusement.
00:38:10Là, autour de moi, moi, je vis dans un département rural
00:38:13où il y a une population assez âgée.
00:38:16Donc, il y a beaucoup de femmes qui occupent des emplois
00:38:19d'aide à domicile et autour du soin.
00:38:23Et ces femmes qui occupent ces emplois-là,
00:38:26je me demande comment elles font
00:38:28pour assumer tout ce qu'elles ont à assumer justement
00:38:33parce que les horaires de travail, par exemple,
00:38:37ne sont absolument pas adaptés à ce qu'elles aient une vie
00:38:41à peu près sereine.
00:38:43Donc, elles courent de l'un à l'autre
00:38:46et ça s'accentue encore plus quand il y a une femme seule
00:38:50avec des enfants.
00:38:52Ces problèmes de gestion du temps, en fait,
00:38:54il y a une gestion du temps extrêmement compliquée.
00:38:57Et puis après, il y a la question du salaire, évidemment,
00:39:01puisque ce sont aussi des salaires qui sont assez faibles.
00:39:06Donc, ça amène ces femmes à se dire
00:39:11qu'avoir un autre enfant, ça ne va pas être possible
00:39:14parce qu'au travail, les choses ne sont pas adaptées.
00:39:16Et puis, si j'élargis à des emplois,
00:39:20à un monde du travail où les femmes occupent
00:39:22des postes d'encadrement ou de cadre,
00:39:24ou de cadre supérieur, alors là, c'est à la fois
00:39:28la même problématique, mais une autre,
00:39:30puisqu'elles privilégient parfois leur carrière professionnelle
00:39:34avant leur vie personnelle.
00:39:36Et d'ailleurs, on le sait, maintenant,
00:39:37les femmes ont un désir d'enfant
00:39:40beaucoup plus tard qu'il y a encore quelques années.
00:39:43Donc, quand l'enfant, elle le programme, en fait,
00:39:47c'est assez choquant.
00:39:52Et parfois, elle ne le programme pas du tout.
00:39:54Elles se disent, finalement, non, je renonce à avoir cet enfant
00:39:58parce que j'ai ma carrière professionnelle à accomplir.
00:40:01Et je voudrais dire encore une chose par rapport au travail.
00:40:04Je pense que si, dans le monde du travail,
00:40:06on commençait à faire, comme dans d'autres pays d'Europe,
00:40:09d'ailleurs, et en Europe du Nord en particulier,
00:40:12on commençait à faire en sorte d'organiser le travail
00:40:14de manière à ce que les femmes et les hommes
00:40:17puissent s'occuper de leurs enfants
00:40:19et ne n'aient pas des horaires de travail
00:40:21qui les fassent finir trop tard dans la journée,
00:40:24peut-être que, là aussi, ça permettrait d'envisager
00:40:28cette arrivée d'enfants de manière plus soirene,
00:40:31me semble-t-il.
00:40:33Je ne vais pas revenir sur ce que, Anne-Cécile,
00:40:35tu as dit sur les préconisations,
00:40:37puisque, évidemment, je dirais la même chose,
00:40:39donc ça n'a pas trop d'intérêt.
00:40:45Je vous en prie.
00:40:47Je voulais juste rajouter quelque chose
00:40:50dont on n'a pas parlé,
00:40:53qui est un élément important,
00:40:54c'est le taux de suicide chez les jeunes mamans,
00:40:59puisqu'on sait que c'est, en général,
00:41:02dans la première année qui suit la naissance,
00:41:05c'est la première cause de mortalité des jeunes mamans.
00:41:11Donc, ça montre à quel point
00:41:13l'arrivée de la maternité
00:41:15est un événement totalement bouleversant
00:41:19pour les femmes
00:41:20et que, peut-être, là aussi,
00:41:22il serait intéressant de pouvoir les accompagner
00:41:24et, évidemment, les accompagner,
00:41:27mais peut-être aussi de leur expliquer
00:41:28ce que ça peut provoquer aussi
00:41:30sur le plan purement psychologique
00:41:32et qu'ils puissent y avoir un vrai accompagnement.
00:41:34Alors, il y a des choses qui sont faites,
00:41:36comme notamment les consultations prénatales
00:41:39et postnatales,
00:41:40les accompagnements de la PMI,
00:41:42il y a des choses,
00:41:43les échelles d'évaluation
00:41:44de la dépression postpartum,
00:41:46mais ça montre à quel point
00:41:48c'est vraiment pour illustrer
00:41:50cette période très dangereuse,
00:41:54très dangereuse,
00:41:55avec des véritables psychoses,
00:41:56c'est-à-dire qu'on n'est plus
00:41:57dans l'anxiété postpartum,
00:41:59on est dans une véritable maladie psychiatrique
00:42:02dont il est parfois très, très difficile
00:42:05de sortir.
00:42:07Je reviens sur le travail.
00:42:10Effectivement, je pense qu'on a,
00:42:13et je vais compléter ce que Pascal a pu dire,
00:42:16on voit très bien qu'avant l'entrée
00:42:19véritable des femmes dans le marché du travail,
00:42:22entre les années 50 et les années 70,
00:42:24on était quand même sur un modèle du travail
00:42:25qui était basé sur un modèle masculin
00:42:28et qui n'était pas forcément adapté
00:42:30justement à des mères de famille,
00:42:33par exemple,
00:42:34puisqu'on avait assisté à ce moment-là
00:42:38à une baisse de natalité,
00:42:40puisque temps disponible réduit
00:42:42pour les grossesses,
00:42:43pour l'éducation des enfants,
00:42:45les doubles journées salariées
00:42:47et puis les charges domestiques,
00:42:50un modèle économique et social
00:42:52qui à l'époque était inadapté,
00:42:54peu de congés maternités,
00:42:55l'absence de crèche,
00:42:56ça c'est toujours vrai,
00:42:57inégalité salariale
00:42:58et professionnelle forte.
00:43:01On a fait beaucoup de progrès là-dessus,
00:43:03notamment en termes d'égalité,
00:43:06même si ce n'est pas parfait,
00:43:07ce n'est pas encore l'égalité,
00:43:08notamment l'égalité salariale,
00:43:09il faut quand même le dire,
00:43:10d'où par exemple des recommandations
00:43:12sur l'évaluation et le renforcement
00:43:14par exemple de l'index Pénico
00:43:16dans les entreprises,
00:43:17je pense qu'on peut aller encore plus loin,
00:43:20mais encore une fois,
00:43:21je pense que ça s'inscrit aussi
00:43:22dans un vrai nouveau contrat social,
00:43:25puisque l'on peut voir
00:43:27que le lien entre le travail des femmes
00:43:32et la fécondité a évolué
00:43:33et il n'y a pas de fatalité
00:43:35à opposer le travail et la natalité.
00:43:38Les pays scandinaves,
00:43:41notamment Suède et Norvège,
00:43:44montrent des niveaux de fécondité très élevés,
00:43:47avec un fort taux d'emploi féminin,
00:43:50et à l'inverse,
00:43:51des pays comme l'Italie, l'Espagne
00:43:53ou la Corée du Sud
00:43:54montrent une très baisse natalité,
00:43:55alors même qu'on a une faible
00:43:57égalité professionnelle.
00:43:58Donc, ce n'est pas le travail des femmes
00:44:01qui va freiner la natalité,
00:44:03mais certainement le manque de politique,
00:44:07on va dire, de conciliation efficace.
00:44:09Et c'est peut-être là
00:44:10où on peut avoir des leviers intéressants
00:44:12en matière de garde d'enfants,
00:44:16favoriser davantage l'accessibilité,
00:44:19évidemment, aux crèches,
00:44:22que les coûts puissent être adaptés.
00:44:24Là, on arrive aussi
00:44:25sur une couverture géographique
00:44:27qui peut être intéressante
00:44:28parce que des disparités sont énormes.
00:44:30C'est sans doute un levier fondamental.
00:44:33La répartition équitable
00:44:34des congés parentaux.
00:44:36Il y a un vrai sujet
00:44:38de ne faire peser que sur la mère
00:44:41la préoccupation maternelle infantile,
00:44:44qui est un concept psychologique,
00:44:45certes juste,
00:44:47mais qui peut être partagé.
00:44:49Et nos politiques publiques
00:44:50peuvent accompagner
00:44:51ce partage équitable.
00:44:53Et d'ailleurs, des pairs
00:44:54ne demandent que ça.
00:44:55Donc, comment on peut repenser
00:44:56nos politiques publiques
00:44:57dans ce sens ?
00:44:59C'est la fin de la femme
00:45:02qui interrompt sa carrière
00:45:04professionnelle
00:45:07pour pouvoir laisser la place à l'homme.
00:45:10Mais ça, c'est des choses
00:45:10que vous avez sans doute déjà abordées.
00:45:12abordées aussi la question
00:45:15de la souplesse,
00:45:16la qualité du travail.
00:45:18Donc là aussi,
00:45:18on a fait beaucoup d'efforts
00:45:19en termes d'adaptation,
00:45:20de souplesse des horaires,
00:45:22de télétravail parfois.
00:45:25Et de pouvoir aussi envisager
00:45:27du temps partiel
00:45:28sans pénaliser les carrières.
00:45:31Et puis peut-être une valorisation
00:45:33des compétences aussi
00:45:34en dehors d'un travail salarié.
00:45:36Je pense notamment
00:45:36à des investissements
00:45:38dans le bénévolat ou autre.
00:45:41Et puis, encore une fois,
00:45:43plus que jamais,
00:45:45il faut qu'on puisse avoir
00:45:46une égalité salariale.
00:45:48On sait aujourd'hui
00:45:49que les carrières professionnelles
00:45:51des femmes
00:45:52sont de moins bonne qualité
00:45:57à partir du moment
00:45:58où elles font des enfants.
00:46:00Donc c'est comment on concilie
00:46:01des vraies ambitions professionnelles
00:46:03assumées et une maternité
00:46:05et un désir d'enfant assumé.
00:46:07Merci.
00:46:07Merci beaucoup.
00:46:10Monsieur le rapporteur.
00:46:11Merci, Mme la Présidente.
00:46:12Merci à nos collègues
00:46:14pour la qualité de leurs travaux,
00:46:16la profondeur de votre rapport
00:46:17et puis la richesse
00:46:19des propositions que vous formulez.
00:46:20Alors vous l'avez dit,
00:46:21la santé mentale,
00:46:22c'est un impératif politique,
00:46:24social, sanitaire.
00:46:25C'est un enjeu large
00:46:26de nos politiques publiques.
00:46:27Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:46:28on s'y intéresse
00:46:29et on va s'y intéresser
00:46:30du point de vue de la natalité.
00:46:31Je veux le dire quand même
00:46:32parce que c'est important.
00:46:33L'idée n'est pas du tout
00:46:34de nier le caractère systémique
00:46:36de la question de la santé mentale
00:46:37des femmes
00:46:37et de la regarder aujourd'hui
00:46:38sur cette question de la natalité.
00:46:41Peut-être dire,
00:46:41pour être très clair,
00:46:43si ce n'était pas le cas,
00:46:44mais que le postulat de départ
00:46:46de cette mission d'information,
00:46:47ce n'est pas de reprendre
00:46:48le contrôle du corps des femmes
00:46:49ni de nier leurs droits reproductifs
00:46:51et encore moins
00:46:52de vouloir faire en sorte
00:46:53que toutes les femmes
00:46:54aient des enfants.
00:46:55Mais il y a un constat
00:46:56et vous l'avez évoqué,
00:46:57Mme Martin,
00:46:57qui est clair,
00:46:58c'est qu'aujourd'hui,
00:46:58il y a un décalage
00:46:59entre le désir de maternité,
00:47:00le désir d'enfant
00:47:01et l'indice de fécondité.
00:47:03Et donc,
00:47:03c'est bien aussi l'objet
00:47:04de cette mission,
00:47:04c'est de dire
00:47:05à partir du moment
00:47:06où la baisse de natalité
00:47:07est un enjeu quand même
00:47:08important pour le pays,
00:47:09mais qu'il est le fait
00:47:10en partie d'un décalage
00:47:11entre le désir d'enfant
00:47:12et l'indice de fécondité,
00:47:13c'est bien qu'il y a
00:47:14des réponses à apporter.
00:47:15Et puis,
00:47:15le deuxième élément
00:47:16qui doit nous réunir
00:47:17et qui impose aussi des mesures,
00:47:19c'est que les classes moyennes
00:47:20aujourd'hui
00:47:20sont celles qui décrochent
00:47:22le plus dans la baisse de natalité
00:47:29de la population,
00:47:30mais en particulier
00:47:31sur les classes moyennes.
00:47:34Donc,
00:47:34une fois qu'on a dit ça,
00:47:35l'idée de relancer la natalité
00:47:36ou d'avoir des politiques natalistes,
00:47:38c'est,
00:47:38quelles que soient
00:47:39nos opinions politiques
00:47:40sur l'importance de ce sujet,
00:47:41c'est déjà au moins
00:47:42de répondre à ces deux problématiques
00:47:44qui, je pense,
00:47:44nous réunissent tous ici,
00:47:45décalage entre le désir d'enfant
00:47:47et l'indice de fécondité
00:47:48et la question des classes moyennes.
00:47:49Alors,
00:47:49peut-être plusieurs questions,
00:47:50je vais essayer d'être succinct.
00:47:54Comment,
00:47:55pour vous,
00:47:56si on regarde toutes les recommandations
00:47:58et elles sont nombreuses
00:47:58et encore une fois,
00:47:59elles ne concernent pas,
00:48:00vous ne l'avez pas pensé,
00:48:01votre rapport
00:48:01sur les questions de natalité
00:48:03ou en tout cas,
00:48:03pas que comme ça,
00:48:04mais quand vous regardez
00:48:05l'ensemble de vos propositions,
00:48:06pour vous,
00:48:08est-ce que c'est évident
00:48:09et très clair
00:48:10qu'une meilleure prise en charge
00:48:11de la santé mentale des femmes
00:48:12aurait un impact
00:48:13sur la natalité
00:48:14ou est-ce que c'est un tout,
00:48:15ça participe
00:48:16d'une meilleure bien-être
00:48:17ou est-ce que vous pensez
00:48:18que ça a un impact direct
00:48:19sur la natalité
00:48:20et si oui,
00:48:21dans toutes vos recommandations,
00:48:22finalement,
00:48:23quelles sont celles
00:48:24qui auraient
00:48:26ou auront un impact
00:48:27direct sur la natalité ?
00:48:30La deuxième question,
00:48:31c'est qu'on essaye ici
00:48:31avec la présidente
00:48:33et les membres
00:48:33de cette mission d'information,
00:48:35d'identifier les freins
00:48:37qui s'est spécifique
00:48:38à la question du premier enfant
00:48:39et les freins
00:48:41au deuxième,
00:48:42au troisième enfant.
00:48:43Et là encore,
00:48:44si on prend la question
00:48:45de la santé mentale,
00:48:46finalement,
00:48:47quelle politique publique,
00:48:48quelle réponse
00:48:48on pourrait apporter
00:48:49pour que des femmes
00:48:49qui aujourd'hui
00:48:50n'ont pas d'enfants,
00:48:51et on parle de l'indice
00:48:52d'infécondité
00:48:53qui augmente dans le pays,
00:48:54on l'a vu ce matin encore
00:48:55avec les rapports
00:48:55qui nous ont été présentés,
00:48:56mais quelles sont pour vous
00:48:57finalement les réponses,
00:48:58là je parle de santé mentale,
00:48:59sur votre rapport
00:49:00qui pourrait concerner
00:49:01le premier enfant
00:49:02par rapport
00:49:03à l'enfant de plus,
00:49:05c'est-à-dire
00:49:05au deuxième
00:49:06et au troisième enfant ?
00:49:08Rapidement,
00:49:09sur la charge mentale,
00:49:10je voudrais avoir votre avis
00:49:11quand même
00:49:11sur la question
00:49:11du congé parental.
00:49:14Alors,
00:49:15avec une perspective
00:49:15de natalité,
00:49:16si vous faites cet effort
00:49:17d'essayer de le penser,
00:49:19pas simplement
00:49:19en termes d'accompagnement
00:49:20des familles
00:49:21et des mères,
00:49:21mais comme un congé parental
00:49:23qui pourrait avoir
00:49:23un effet sur la natalité,
00:49:24comment vous l'imagineriez ?
00:49:27Plus court,
00:49:28au niveau rémunéré,
00:49:29j'imagine,
00:49:30avec une obligation
00:49:31de partage
00:49:31entre l'homme et la femme
00:49:32ou au contraire
00:49:33une grande liberté
00:49:33et une grande souplesse ?
00:49:35Juste un élément,
00:49:36aujourd'hui,
00:49:37le congé parental
00:49:38en France,
00:49:38c'est deux ans
00:49:39et ça veut dire
00:49:40que les familles
00:49:40sont obligées
00:49:40pour la troisième année
00:49:41de trouver une solution
00:49:43de garde,
00:49:43donc on peut imaginer
00:49:44que du coup,
00:49:44ça n'a pas d'effet immédiat
00:49:45sur la natalité
00:49:46ou en tout cas
00:49:47que les familles
00:49:48qui utilisent
00:49:48ce congé parental
00:49:49ne le font pas
00:49:50dans cette perspective-là.
00:49:52Est-ce qu'on pourrait dire
00:49:53que,
00:49:54est-ce que vous pouvez dire
00:49:55après votre rapport
00:49:56et votre travail
00:49:56que finalement,
00:49:57la maternité
00:49:58et le postpartum
00:50:00est le moment
00:50:00où les femmes
00:50:01sont le moins accompagnées
00:50:02sur le plan
00:50:02de leur santé mentale
00:50:03ou en fait,
00:50:04c'est une faillite collective
00:50:05à tous les âges de la vie
00:50:07et un vrai enjeu
00:50:09ou est-ce que quand même
00:50:09au moment de la maternité
00:50:11et le postpartum,
00:50:11il y a vraiment
00:50:12des femmes qui sont délaissées
00:50:13pour le dire un peu fortement
00:50:15et je termine
00:50:16avec une question
00:50:16plus politique
00:50:17parce que vous êtes
00:50:17toutes les deux députés
00:50:18de bords différents
00:50:19mais c'est pour aussi
00:50:21j'allais dire
00:50:22traiter la question
00:50:23peut-être plus politique
00:50:26de cette baisse de la natalité
00:50:27qui n'a pas que
00:50:27des facteurs économiques.
00:50:30Est-ce que finalement
00:50:30le fait que l'État
00:50:32et plus largement
00:50:34les politiques
00:50:35au sens large
00:50:36ne se soit pas donné
00:50:37un objectif explicite
00:50:40de soutien à la natalité
00:50:41et est-ce que
00:50:42d'une certaine manière
00:50:43le fait que les familles
00:50:44aient complètement été
00:50:44invisibilisés
00:50:45et pour le dire
00:50:47plus simplement
00:50:48qu'on ne parle plus
00:50:48des mères
00:50:49mais des femmes
00:50:49et c'est vrai
00:50:50que le combat
00:50:51de l'égalité
00:50:51homme-femme
00:50:51a permis de parler
00:50:52beaucoup des femmes
00:50:53et votre rapport
00:50:53en est un exemple
00:50:55mais est-ce que finalement
00:50:56on n'a pas un peu
00:50:57invisibilisé les mères
00:50:58du débat politique
00:51:00et donc
00:51:00ça expliquerait aussi
00:51:02qu'on n'est pas
00:51:03de mesure
00:51:03d'accompagnement
00:51:04pas des femmes
00:51:06là je parle des mères
00:51:07enfin voilà
00:51:07il y a quand même
00:51:09une question
00:51:09qui moi me travaille
00:51:10de l'invisibilisation
00:51:12des familles
00:51:12et des mères
00:51:13je ne sais pas
00:51:14si ça a été remplacé
00:51:15mais en tout cas
00:51:15il y a un combat
00:51:16qui est tout à fait
00:51:17essentiel
00:51:17sur l'égalité
00:51:18homme-femme
00:51:18et qui est majeur
00:51:19mais voilà
00:51:19est-ce que
00:51:20dans vos travaux
00:51:21voilà
00:51:23femmes, mères
00:51:24vous voyez cette dialectique
00:51:24cette dichotomie
00:51:25je ne sais pas
00:51:26comment on peut
00:51:26on peut la résoudre
00:51:27en tout cas
00:51:28y répondre
00:51:28merci monsieur le rapporteur
00:51:32je vais laisser
00:51:32nos co-auteurs
00:51:34de rapports répondre
00:51:35et puis je donnerai
00:51:36ensuite la parole
00:51:36à nos collègues députés
00:51:38madame Martin
00:51:40vous voulez démarrer
00:51:41oui
00:51:46voilà
00:51:46je remette mon micro
00:51:48après avoir pris
00:51:49quelques notes
00:51:50vous avez dit
00:51:50beaucoup de choses
00:51:51monsieur le rapporteur
00:51:52moi
00:51:54j'ai
00:51:55alors je vais
00:51:55peut-être pas répondre
00:51:57à tout
00:51:57mais en tout cas
00:51:58vous avez parlé
00:51:58par exemple
00:51:59de la maternité
00:52:00qui est peut-être
00:52:01le moment
00:52:01le moins accompagné
00:52:03dans la vie
00:52:04d'une femme
00:52:05j'ai envie de dire
00:52:06que la maternité
00:52:07elle est très bien
00:52:07accompagnée
00:52:08sur le plan
00:52:09enfin très bien
00:52:09si on fait fi
00:52:11des problématiques
00:52:12que j'ai annoncées
00:52:13juste avant
00:52:14qui est de dire
00:52:15que quand même
00:52:16les maternités
00:52:17de proximité
00:52:17ferment
00:52:18et c'est le cas
00:52:19dans ma région
00:52:21la Nouvelle-Aquitaine
00:52:22où il y a beaucoup
00:52:22de maternités
00:52:23de proximité
00:52:24qui ont fermé
00:52:25et ça crée
00:52:26un facteur de stress
00:52:27supplémentaire
00:52:28pour les femmes
00:52:29quand elles savent
00:52:29qu'elles ne vont pas
00:52:31pouvoir accoucher
00:52:32dans la maternité
00:52:34la plus proche
00:52:35mais qu'elles vont
00:52:35devoir faire des kilomètres
00:52:36enfin c'est compliqué
00:52:37même si les ARS
00:52:39mettent en place
00:52:40des formules d'hôtellerie
00:52:41une chose comme ça
00:52:42enfin je trouve que
00:52:44par rapport à ce que
00:52:44j'ai pu vivre moi
00:52:45en tant que mère
00:52:46c'est quand même
00:52:47un facteur de stress
00:52:48supplémentaire
00:52:49donc la maternité
00:52:50de mon point de vue
00:52:51elle est relativement
00:52:52comme ça je vais modérer
00:52:54mon propos
00:52:54de très bien accompagnée
00:52:56elle est relativement
00:52:57bien accompagnée
00:52:57sur le plan physique
00:52:59on vérifie que tout va bien
00:53:01pour la mère
00:53:02et pour l'enfant
00:53:02en évaluant
00:53:04tout un tas
00:53:05de critères
00:53:06mais je trouve
00:53:07sur le plan psychologique
00:53:08encore aujourd'hui
00:53:09avec les témoignages
00:53:10de jeunes futures mamans
00:53:12ou de mamans
00:53:13avec des nouveaux-nés
00:53:15sur le plan psychologique
00:53:17comme l'a dit tout à l'heure
00:53:18ma collègue Anne-Cécile Violant
00:53:20on n'explique pas assez
00:53:22aux femmes
00:53:23ce qui se passe
00:53:23dans leur corps
00:53:24et dans leur tête
00:53:25quand elles sont en train
00:53:27de devenir mère
00:53:29en fait
00:53:29entre le moment
00:53:30où elles ont leur désir
00:53:31d'enfant
00:53:32et le moment
00:53:32où l'enfant arrive
00:53:33c'est un tel tsunami
00:53:35j'ai envie de dire
00:53:36pour la femme
00:53:37que de mon point de vue
00:53:38encore aujourd'hui
00:53:39malheureusement
00:53:40c'est insuffisamment
00:53:41accompagné
00:53:42donc ça
00:53:43ça pourrait être
00:53:43quelque chose
00:53:45de préconisation
00:53:47pour le futur
00:53:49se préoccuper
00:53:50quand même
00:53:51un peu plus
00:53:51de ce qui se passe
00:53:53pour la femme
00:53:54dans tous les aspects
00:53:55sur tous les aspects
00:53:56et là
00:53:57je me dois
00:54:00de souligner
00:54:01aussi
00:54:01bien sûr
00:54:03la qualité
00:54:04d'accompagnement
00:54:05des professionnels
00:54:06mais il y a
00:54:07un manque cruel
00:54:08vous le savez
00:54:09on est en ce moment
00:54:10dans cette situation
00:54:11dans notre pays
00:54:12de soignants
00:54:13et de soignantes
00:54:14et donc
00:54:15pour avoir été
00:54:16quand j'étais parlementaire
00:54:17visiter la maternité
00:54:20de l'hôpital public
00:54:21de Périgueux
00:54:21par exemple
00:54:22les sages-femmes
00:54:24font un travail extraordinaire
00:54:25mais elles sont
00:54:26trop peu nombreuses
00:54:27et les pédiatres
00:54:28à un moment donné
00:54:30la maternité
00:54:31a dû fermer
00:54:32quelques jours
00:54:33parce qu'il n'y avait
00:54:33pas de pédiatre
00:54:34enfin
00:54:34donc tout ça
00:54:35la répercussion
00:54:36non seulement
00:54:37pour les conditions
00:54:38de travail
00:54:38de ces soignants
00:54:39et soignantes
00:54:40mais pour les femmes
00:54:41qui ont besoin
00:54:42de cet accompagnement
00:54:43il y a une répercussion
00:54:44et du stress
00:54:45inutile
00:54:47en fait
00:54:47dans ce moment
00:54:48où comme l'a dit
00:54:50tout à l'heure
00:54:50Anne-Cécile
00:54:51c'est quand même
00:54:52des moments
00:54:52à haut risque
00:54:53pour les femmes
00:54:54qui peuvent les conduire
00:54:55à une sorte de désespoir
00:54:56voire elle l'a souligné
00:54:58jusqu'au suicide
00:54:59donc je trouve
00:55:00que ce moment
00:55:01de la maternité là
00:55:02il est plutôt bien
00:55:03accompagné
00:55:04sur le plan physique
00:55:05mais insuffisamment
00:55:06accompagné
00:55:07sur le plan psychologique
00:55:08et j'ai envie
00:55:09aussi
00:55:10de vous donner
00:55:11un des éléments
00:55:12de réponse
00:55:12qui me paraît
00:55:13aussi très important
00:55:14ça a été abordé
00:55:15mais j'insiste
00:55:16la formation
00:55:17des professionnels
00:55:18le questionnement
00:55:20quand un professionnel
00:55:21de santé
00:55:22quel qu'il soit
00:55:23reçoit une femme
00:55:24à quel âge
00:55:25de la vie que ce soit
00:55:26que les questions
00:55:27soient posées
00:55:28en fait
00:55:28qu'il n'y ait plus
00:55:29de tabou
00:55:30par rapport à ces questions
00:55:31par rapport à la question
00:55:32des violences conjugales
00:55:35des violences sexuelles
00:55:36et sexistes
00:55:37des violences
00:55:38de tous types
00:55:38en fait
00:55:39des violences
00:55:39intrafamiliales
00:55:41on a encore
00:55:42trop peu
00:55:42de professionnels
00:55:43qui se sentent
00:55:45en capacité
00:55:46d'accompagner
00:55:47des révélations
00:55:48et là
00:55:49je le dis aussi
00:55:50en tant que militante
00:55:51dans une association
00:55:52féministe
00:55:53j'ai encore
00:55:54accompagné
00:55:55des femmes
00:55:55cette semaine
00:55:56sur des problématiques
00:55:57de dépôt de plainte
00:55:59il y a vraiment
00:56:01les soignants
00:56:01et les soignantes
00:56:02ont peur
00:56:03de ces questions-là
00:56:04et donc je pense
00:56:04que c'est une question
00:56:05de formation
00:56:06s'ils étaient
00:56:07mieux formés
00:56:08à ces questions
00:56:09ils sauraient faire
00:56:11comme les militantes
00:56:12peuvent le faire
00:56:13ce chemin
00:56:14du questionnement
00:56:15et de l'accompagnement
00:56:16de la femme
00:56:16et au lieu de ça
00:56:17ils font un petit peu
00:56:18l'autruche parfois
00:56:19excusez-moi
00:56:20l'expression un peu triviale
00:56:22mais voilà
00:56:22mettre la tête dans le sable
00:56:23et puis ils se disent
00:56:24que la tempête
00:56:25va passer
00:56:26donc ça
00:56:27ça me paraît aussi
00:56:27un élément essentiel
00:56:29et enfin
00:56:31et après je laisserai
00:56:32la parole à ma collègue
00:56:33sur le congé parental égalitaire
00:56:35mais bien sûr
00:56:36qu'il faudrait arriver
00:56:37à un congé parental égalitaire
00:56:39sinon la charge
00:56:40la charge tout court
00:56:42et la charge mentale
00:56:43va continuer
00:56:44de peser sur les femmes
00:56:45si on n'arrive pas
00:56:47à faire en sorte
00:56:47que les deux coparents
00:56:49puissent avoir
00:56:50ensemble
00:56:51ensemble
00:56:52ou à leur choix
00:56:53peut-être qu'il faut
00:56:54là aussi
00:56:55laisser une certaine
00:56:56forme de liberté
00:56:56mais attention
00:56:58à cette forme
00:56:59de liberté
00:56:59puisque
00:57:00ça peut
00:57:01amener
00:57:03les personnes
00:57:03à choisir
00:57:04que ce soit
00:57:05la mère
00:57:05qui prenne
00:57:06le congé parental
00:57:06et que le père
00:57:08lui
00:57:08il continue
00:57:09sa vie professionnelle
00:57:10et là je parle
00:57:11d'une famille
00:57:12hétérosexuelle
00:57:13mais voilà
00:57:14il faut faire attention
00:57:16à tout ça
00:57:16me semble-t-il
00:57:17ce sont des éléments
00:57:18à prendre en compte
00:57:19si on veut vraiment
00:57:20que l'enfant
00:57:20y soit accompagné
00:57:22par les deux coparents
00:57:23merci beaucoup
00:57:28madame
00:57:28violent
00:57:29merci
00:57:31madame la présidente
00:57:32beaucoup de questions
00:57:33monsieur le rapporteur
00:57:34je vais essayer
00:57:35d'être synthétique
00:57:36vous
00:57:39réinterrogiez
00:57:41ce lien
00:57:41entre le désir
00:57:42d'enfant
00:57:43et l'indice
00:57:44de fécondité
00:57:45il y a des éléments
00:57:47qu'on n'a peut-être pas
00:57:48qu'on n'a pas repris
00:57:49de manière
00:57:50puis c'est pas dans le rapport
00:57:51d'ailleurs
00:57:51spécifiquement
00:57:53mais on a parlé
00:57:54des éléments
00:57:54effectivement liés
00:57:55à la santé mentale
00:57:56mais il y a quand même
00:57:57évidemment que c'est
00:57:59multifactoriel
00:58:00et je pense
00:58:01qu'il y a un élément
00:58:01qui revient régulièrement
00:58:02c'est la hausse
00:58:04du coût de la vie
00:58:04et notamment des logements
00:58:05et notamment
00:58:07pour le passage
00:58:07du premier au deuxième enfant
00:58:08c'est ce qui peut aussi
00:58:10montrer une difficulté
00:58:12à pouvoir se projeter
00:58:13avec une famille
00:58:14une famille
00:58:16plus importante
00:58:18évidemment
00:58:20toutes les questions
00:58:21de précarité
00:58:23on voit
00:58:24qu'il y a un décalage
00:58:25de l'âge
00:58:26du premier enfant
00:58:26aussi
00:58:27notamment
00:58:28chez les femmes
00:58:29et c'est vrai
00:58:30qu'on assiste
00:58:31là aujourd'hui
00:58:32à une vague
00:58:34je n'en avais pas
00:58:35conscience
00:58:36jusqu'à il y a
00:58:36très peu de temps
00:58:37de volonté
00:58:38de congélation
00:58:39des ovocytes
00:58:40chez les jeunes femmes
00:58:41avec
00:58:42pareil là
00:58:43une différence
00:58:44d'accès
00:58:45pourquoi
00:58:45beaucoup
00:58:46beaucoup
00:58:46vont en Espagne
00:58:47je pense qu'il faut
00:58:49venir interroger
00:58:49cela
00:58:49en tout cas
00:58:50ça vient dire
00:58:51quelque chose
00:58:52de comment je me projette
00:58:53pour plein de raisons
00:58:55différentes
00:58:55parfois professionnelles
00:58:57et parfois tout simplement
00:58:58parce qu'elles ne sont pas
00:58:59en condition
00:58:59de pouvoir accueillir
00:59:01un enfant
00:59:01mais il y a quand même
00:59:02là on pourrait presque
00:59:04y voir une petite pointe
00:59:04d'espoir
00:59:05parce que ça veut dire
00:59:06je veux un enfant
00:59:06je ne suis pas capable
00:59:07de le faire tout de suite
00:59:07mais je veux le faire
00:59:09on a vu
00:59:12ça en doute
00:59:13davantage
00:59:13renforcer nos politiques publiques
00:59:15en matière de garde d'enfants
00:59:17de soutien
00:59:18à la parentalité
00:59:19on l'a évoqué aussi
00:59:23évidemment
00:59:24la question
00:59:24de l'éco-anxiété
00:59:25et pareil
00:59:26on insiste
00:59:27chez nos jeunes filles
00:59:28et nos jeunes femmes
00:59:29une difficulté
00:59:31voire parfois
00:59:31une impossibilité
00:59:32à se projeter
00:59:33dans la création
00:59:35d'une vie
00:59:35dans ce monde là
00:59:36dans le contexte
00:59:38environnemental
00:59:39que l'on connaît
00:59:39donc je pense
00:59:40qu'il y a aussi
00:59:40quelque chose
00:59:41à travailler en cela
00:59:41sur votre question
00:59:43monsieur rapporteur
00:59:43sur est-ce que c'est
00:59:45la période
00:59:46où la femme
00:59:47serait la moins bien accompagnée
00:59:48je ne crois pas
00:59:49je crois que ça révèle
00:59:50un vrai déficit
00:59:51on l'a vu vraiment
00:59:52tout au long du rapport
00:59:53un véritable déficit
00:59:55de nos capacités
00:59:56de prévention
00:59:58de dépistage
01:00:00et de prise en soin
01:00:01j'insiste vraiment
01:00:02sur le tout
01:00:02parce que je pense
01:00:03que nos politiques publiques
01:00:05notamment en matière
01:00:06de santé publique
01:00:07en général
01:00:07ont pêché
01:00:08par des défauts
01:00:11de prévention
01:00:11et qu'on a été
01:00:13trop longtemps
01:00:14sur du court terme
01:00:15et que là
01:00:15il faut absolument
01:00:16qu'on ait une vision
01:00:17et la vision
01:00:17elle commence par
01:00:18pouvoir identifier
01:00:19les problématiques
01:00:21de santé mentale
01:00:22et à un moment donné
01:00:25on pourrait
01:00:26enfin on a pu l'évoquer
01:00:28la question
01:00:29dans les recommandations
01:00:30de la prise en charge
01:00:31justement de ces questions là
01:00:33et alors certes
01:00:34on est en déficit
01:00:35de médecins
01:00:36on est en déficit
01:00:37de médecins scolaires
01:00:38en déficit
01:00:38d'infirmières scolaires
01:00:39mais idéalement
01:00:41ce qui pourrait faire sens
01:00:42c'est qu'on ait
01:00:42ces professionnels
01:00:44de la maternelle
01:00:45pour qu'on puisse
01:00:45diagnostiquer au plus vite
01:00:47c'est aussi un parcours
01:00:49de vie
01:00:49que de se retrouver
01:00:51à un moment donné
01:00:52dans une dépression
01:00:53on l'a vu
01:00:53la maternité
01:00:54est un déclencheur
01:00:55très clairement
01:00:55mais parfois
01:00:56dans un contexte
01:00:57qui était déjà préexistant
01:00:58donc au plus tôt
01:00:59on peut prendre
01:01:00évidemment
01:01:01ces éléments là
01:01:02au plus tôt
01:01:03on pourra accompagner
01:01:04et peut-être
01:01:05encore une fois
01:01:06être dans la prévention
01:01:06un autre élément
01:01:10aussi
01:01:11qui fait
01:01:11qu'on n'est peut-être
01:01:12pas encore
01:01:13suffisamment bon
01:01:14c'est aussi
01:01:15que
01:01:16toujours lié
01:01:18à la manière
01:01:19dont une femme
01:01:19se construit
01:01:20ou une petite fille
01:01:20se construit
01:01:21est lié
01:01:23à
01:01:24on va dire
01:01:25à un caractère
01:01:26qui est plutôt orienté
01:01:27vers le soin
01:01:27de l'autre
01:01:27c'est qu'on se rend compte
01:01:29qu'une fois
01:01:30que la maman
01:01:31a pris soin
01:01:32de tous les membres
01:01:32de la famille
01:01:33et encore une fois
01:01:33potentiellement
01:01:34de l'entourage
01:01:35professionnel
01:01:36soit il lui reste
01:01:38plus d'énergie
01:01:38pour pouvoir
01:01:39elle
01:01:39aller consulter
01:01:40il y a aussi
01:01:42cette question là
01:01:42qui revient
01:01:43très régulièrement
01:01:43par pudeur
01:01:45par automatisme
01:01:46par oubli de soin
01:01:47donc plus forcément
01:01:50plus forcément
01:01:51cette énergie là
01:01:52et
01:01:54l'impossibilité
01:01:59effectivement
01:02:00à
01:02:00sans doute
01:02:03beaucoup de pudeur
01:02:03à pouvoir
01:02:04être dans quelque chose
01:02:06qui serait de l'ordre
01:02:07de la plainte
01:02:07ou en tout cas
01:02:07vécu comme tel
01:02:08alors que parfois
01:02:09ce n'est évidemment
01:02:10pas le cas
01:02:11sur
01:02:14la question
01:02:14du congé parental
01:02:15moi je crois
01:02:16qu'il faut
01:02:17qu'on arrive
01:02:18simplement
01:02:18à pouvoir
01:02:19accompagner
01:02:20une société
01:02:21où chacun
01:02:22puisse s'approprier
01:02:24sa part de maternité
01:02:25sa part de paternité
01:02:26là je
01:02:27je vais peut-être
01:02:27être un peu disruptive
01:02:28avec ma collègue
01:02:29mais je
01:02:30en fait je crois
01:02:32que
01:02:32et ça c'est mon expérience
01:02:33de psychologue
01:02:34qui montre que
01:02:34peut-être parfois
01:02:35on a été un petit peu
01:02:37trop loin
01:02:38dans une volonté
01:02:39d'égalité
01:02:39entre les hommes
01:02:40et les femmes
01:02:41l'égalité
01:02:43entre les hommes
01:02:44et les femmes
01:02:44ne veut pas le dire
01:02:45qu'il faut qu'on gomme
01:02:46les différences
01:02:46et qu'on soit
01:02:47deux mamans bis
01:02:48je pense que là
01:02:49quand on fait ça
01:02:50on se trompe
01:02:51et je l'ai vu
01:02:52dans mes consultations
01:02:53c'est à dire
01:02:54qu'on peut avoir
01:02:55des hommes
01:02:56qui ne se retrouvent
01:02:57plus dans leur rôle
01:02:57parce qu'ils essayent
01:02:58de faire comme
01:02:59sauf qu'ils ne sont pas
01:03:00faits pour faire comme
01:03:00un père
01:03:01a ses propres qualités
01:03:03je pense qu'il faut
01:03:05qu'on l'accompagne
01:03:05simplement à faire naître
01:03:06ce sentiment de paternité
01:03:07de manière plus juste
01:03:09pour lui
01:03:09et dans une manière
01:03:10beaucoup plus équilibrée
01:03:11justement
01:03:12si je caricature
01:03:14c'est un peu
01:03:14la maman a juste
01:03:16le papa a faux
01:03:16et il faut que
01:03:17le papa fasse comme la maman
01:03:18on sait très bien
01:03:20que c'est plus compliqué que ça
01:03:20et on sait très bien
01:03:22qu'il y a des pères
01:03:23qui savent aussi
01:03:23très très bien faire
01:03:24parfois même
01:03:25quand ils sont seuls
01:03:26donc fort heureusement
01:03:27je ne suis pas du tout
01:03:28pour une obligation
01:03:29du congé parental
01:03:30pour les deux
01:03:30et ça pourrait être dramatique
01:03:32de forcer quelqu'un
01:03:33à prendre son congé parental
01:03:35alors même qu'il n'est pas
01:03:35dans des compétences paternelles
01:03:37ou maternelles d'ailleurs
01:03:38qui seraient délétères
01:03:39pour l'enfant
01:03:40donc vraiment
01:03:40qu'on puisse accompagner cela
01:03:42que nos politiques publiques
01:03:43puissent accompagner cela
01:03:45oui
01:03:45mais en respect
01:03:48évidemment
01:03:48de la volonté de chacun
01:03:49enfin votre question
01:03:51extrêmement intéressante
01:03:52sur est-ce qu'on a
01:03:53invisibilisé les mères
01:03:54il y a sans doute
01:03:56quelque chose comme ça
01:03:57effectivement
01:03:58dans notre combat
01:03:59de vouloir
01:03:59une égalité
01:04:01entre les hommes
01:04:01et les femmes
01:04:02peut-être qu'on en a
01:04:03oublié cette dimension-là
01:04:05et qu'aujourd'hui
01:04:07peut-être d'une manière
01:04:10encore une fois
01:04:10peut-être plus générale
01:04:11c'est comment on replace
01:04:13la question de la maternité
01:04:14et de la paternité
01:04:15dans toutes les considérations
01:04:18et tous les enjeux
01:04:19d'égalité
01:04:19qu'on peut avoir
01:04:20je vous remercie
01:04:22merci beaucoup
01:04:24on va passer rapidement
01:04:25la parole à la salle
01:04:27je vous propose
01:04:28de prendre les trois interventions
01:04:29à la suite
01:04:30et de permettre
01:04:30la réponse
01:04:31des co-auteurs
01:04:33du rapport
01:04:33sur la santé mentale
01:04:34des femmes
01:04:35madame Thibault-Martinez
01:04:36je vous laisse poursuivre
01:04:37ensuite madame Demestre
01:04:38et enfin
01:04:40madame Marébeuil
01:04:41merci
01:04:41merci madame la présidente
01:04:44moi je m'interroge
01:04:47et je voudrais
01:04:47vous interroger
01:04:48sur les facteurs
01:04:51qui aggravent
01:04:52entretiennent
01:04:54nourrissent
01:04:55la charge mentale
01:04:56avec un de mes collègues
01:04:58on rend
01:04:59la semaine prochaine
01:05:00un rapport
01:05:01sur les congés parentaux
01:05:03alors je ne vais pas dévoiler
01:05:04ici ce que dit le rapport
01:05:05parce que ce n'est pas l'objet
01:05:06mais dans les auditions
01:05:08et dans ce qu'on a pu lire
01:05:10dans les personnes
01:05:12qu'on a pu entendre
01:05:13quand on regarde aussi
01:05:15les dispositifs
01:05:16qui existent aujourd'hui
01:05:17ce qui moi me frappe
01:05:20et qui est globalement
01:05:22assez peu dit
01:05:23et assez peu signifié
01:05:24quand on parle
01:05:25des congés parentaux
01:05:26c'est la différence
01:05:28qu'il existe fondamentalement
01:05:30entre les hommes
01:05:30et les femmes
01:05:31cette différence
01:05:32elle est posée
01:05:33par les politiques publiques
01:05:34c'est le caractère
01:05:35obligatoire
01:05:36ou facultatif
01:05:38de la garde des enfants
01:05:39une mère
01:05:41lorsqu'elle est enceinte
01:05:43et qu'elle est salariée
01:05:44elle va recourir
01:05:45à son congé maternité
01:05:47et là elle a une forme
01:05:47d'obligation
01:05:48à laquelle elle ne peut pas
01:05:49échapper
01:05:50et qu'un homme
01:05:50ne peut pas partager
01:05:51forcément
01:05:51mais dès lors
01:05:53que l'enfant
01:05:54est là
01:05:54il y a un certain nombre
01:05:56de dispositifs
01:05:57qui existent
01:05:59et ces dispositifs
01:06:00même s'ils sont présentés
01:06:01comme facultatifs
01:06:02très souvent
01:06:03ils deviennent
01:06:04obligatoires
01:06:05pour la mère
01:06:06ce qui n'est pas le cas
01:06:07pour le père
01:06:08vous disiez
01:06:09juste à l'instant
01:06:10heureusement
01:06:12qu'on n'impose pas
01:06:13les congés parentaux
01:06:14parce que ça pourrait
01:06:14avoir des conséquences
01:06:16terribles
01:06:17il se trouve
01:06:18que sur tous
01:06:19les congés parentaux
01:06:20qui sont pris
01:06:21aujourd'hui
01:06:21seulement un tiers
01:06:23ressortent
01:06:24d'un choix
01:06:25délibéré
01:06:25du parent
01:06:27qui le prend
01:06:27et 97-98%
01:06:30des congés parentaux
01:06:31sont pris
01:06:31par les mères
01:06:32pour toutes les raisons
01:06:33qu'on a évoquées
01:06:34précédemment
01:06:35la question de la rémunération
01:06:36du salaire
01:06:37de chacun des parents
01:06:38des arbitrages économiques
01:06:39et financiers
01:06:40etc etc
01:06:41mais
01:06:42tous ces éléments là
01:06:44mis bout à bout
01:06:45moi m'interpellent
01:06:47quand même
01:06:47fortement
01:06:48sur
01:06:49quelle place
01:06:50ça joue
01:06:51dans la charge mentale
01:06:52des mères
01:06:53c'est à dire que
01:06:53quand on a deux parents
01:06:55avec un finalement
01:06:56qui peut avoir
01:06:58des préoccupations
01:06:58professionnelles
01:06:59et faire le choix
01:07:00de son emploi
01:07:01parce qu'il est le père
01:07:02et parce que
01:07:03la pression morale
01:07:04la pression de la société
01:07:05est différente
01:07:06comment
01:07:08quand on est la mère
01:07:09et qu'on n'a pas du tout
01:07:10les mêmes injonctions
01:07:11qu'on n'a pas du tout
01:07:12la même pression
01:07:13comment ça vient
01:07:14influencer
01:07:15la charge mentale
01:07:16et tout ce que vous disiez
01:07:17au début
01:07:18sur le mal-être
01:07:20le risque suicidaire
01:07:21etc
01:07:22moi la question
01:07:24que je me pose
01:07:25aujourd'hui
01:07:25c'est
01:07:26si on rendait
01:07:27finalement
01:07:28obligatoire
01:07:29enfin en tout cas
01:07:30si on mettait
01:07:31au même niveau
01:07:32les congés
01:07:32pour les hommes
01:07:33et pour les femmes
01:07:34avec une conditionnalité
01:07:35c'est à dire que
01:07:36quand on donne
01:07:3715 jours
01:07:38quand la mère
01:07:38prend 15 jours
01:07:39l'autre conjoint
01:07:40ou le père
01:07:41devrait aussi
01:07:41prendre 15 jours
01:07:42est-ce que
01:07:43on pourrait imaginer
01:07:44que ça
01:07:45ça viendrait
01:07:46rééquilibrer
01:07:47la charge mentale
01:07:48en tout cas
01:07:49est-ce que ça viendrait
01:07:50peut-être
01:07:51revenir sur l'idée
01:07:53que
01:07:53on dispose
01:07:55de son corps
01:07:56on est libre
01:07:57de faire un enfant
01:07:58ou pas
01:07:58mais dans les faits
01:07:59la réalité
01:08:00c'est que quand l'enfant
01:08:00est là
01:08:01il y a une responsable
01:08:02c'est toujours
01:08:03et systématiquement
01:08:04la mère
01:08:04et nos politiques publiques
01:08:05entretiennent ça
01:08:06donc je ne sais pas
01:08:07si dans vos auditions
01:08:08vous avez abordé
01:08:09ce point là
01:08:10mais en tout cas
01:08:10si vous avez des éléments
01:08:12de réponse
01:08:12je suis preneuse
01:08:13merci beaucoup
01:08:15madame de maître
01:08:16moi je voulais
01:08:18simplement savoir
01:08:19en fait
01:08:19là vous avez vraiment
01:08:20fait un travail
01:08:21remarquable
01:08:22et je vous remercie
01:08:22de nous partager
01:08:23aujourd'hui
01:08:23votre travail
01:08:26développe
01:08:26beaucoup
01:08:26toutes les difficultés
01:08:27qu'ont les femmes
01:08:28en fait aujourd'hui
01:08:29à devenir mère
01:08:30je voulais savoir
01:08:31si dans votre travail
01:08:32vous aviez également
01:08:33eu des auditions
01:08:35de femmes
01:08:36qui partageaient
01:08:37leur joie
01:08:38d'être mère
01:08:38et pas uniquement
01:08:39les difficultés
01:08:40et qui développaient
01:08:41le fait
01:08:42que de devenir mère
01:08:43pouvait être
01:08:44un épanouissement personnel
01:08:45pouvait leur donner
01:08:47une fierté
01:08:48pouvait leur donner
01:08:49pour certains
01:08:49un statut social
01:08:50une continuité
01:08:52peut-être
01:08:53en fait une joie
01:08:55alors là je vois
01:08:56vous présenter
01:08:57beaucoup
01:08:57les difficultés
01:08:58qui existent
01:08:59est-ce que dans
01:08:59l'éducation aussi
01:09:00qu'on peut transmettre
01:09:02à l'école
01:09:04il y a cette idée
01:09:06là on est dans
01:09:07une mission d'information
01:09:08sur la chute
01:09:08de la natalité
01:09:09avec une réflexion
01:09:10pour savoir
01:09:10s'il faut avoir
01:09:11une politique
01:09:12pour relancer
01:09:12la natalité
01:09:13présenter
01:09:14peut-être
01:09:15uniquement
01:09:16les difficultés
01:09:16à être mère
01:09:17et qui sont réelles
01:09:18que j'entends bien
01:09:19et on a tous
01:09:22à coeur
01:09:22à travailler
01:09:23pour améliorer
01:09:24les conditions
01:09:25de maternité
01:09:26mais est-ce que aussi
01:09:27peut-être travailler
01:09:28sur l'aspect plus positif
01:09:30de la maternité
01:09:31ne serait pas
01:09:32une piste intéressante
01:09:33et c'est aussi
01:09:34à la psychologue
01:09:34que je pose la question
01:09:35merci
01:09:36merci madame
01:09:37marée
01:09:38oui merci beaucoup
01:09:40pour ce travail
01:09:41moi je voulais revenir
01:09:42sur le temps
01:09:43de la maternité
01:09:45de la grossesse
01:09:45et de l'accouchement
01:09:46au début des années 2010
01:09:48il y a eu un grand changement
01:09:49puisque la haute autorité
01:09:50de santé
01:09:51a décrété
01:09:52que pour un accouchement
01:09:53normal
01:09:54on passait de 5 jours
01:09:55à 3 jours
01:09:56et on sortait
01:09:57et pour une césarienne
01:09:58on passait de 10 jours
01:09:59à 4 jours
01:10:00ces jours
01:10:02que l'on utilisait
01:10:035 jours
01:10:0310 jours
01:10:04étaient là
01:10:05pour recréer du lien
01:10:06pour créer du lien
01:10:07avec le papa
01:10:07montrer
01:10:08et puis surtout
01:10:10à la mère
01:10:10de se reposer un petit peu
01:10:12avant le retour
01:10:13chez elle
01:10:14car quand elle rentre
01:10:15chez elle
01:10:15elle a tout le travail
01:10:16toute la charge
01:10:17qu'elle soit mentale
01:10:18mais physique aussi
01:10:19de prendre en charge
01:10:20la famille
01:10:21et quand en plus
01:10:22c'est le deuxième enfant
01:10:23ou le troisième
01:10:23on se retrouvait
01:10:24les autres enfants
01:10:25à s'occuper
01:10:25je pense qu'effectivement
01:10:27les baby blues
01:10:29sont beaucoup plus fréquents
01:10:31et le dépassement
01:10:33la fatigue
01:10:34se dire
01:10:35je n'y arriverai pas
01:10:37arrive très vite
01:10:38et donc
01:10:39je voulais savoir
01:10:40si vous aviez regardé
01:10:41ce changement
01:10:43alors
01:10:43c'est vrai
01:10:43on est
01:10:44au niveau hospitalier
01:10:46toujours
01:10:46entre le marteau
01:10:48et l'enclume
01:10:48il faut faire sortir
01:10:50plus vite
01:10:50il faut que le coût
01:10:51soit moins important
01:10:52malgré tout
01:10:53dans le retour
01:10:55prématuré
01:10:56d'une femme
01:10:56à la maison
01:10:57après son accouchement
01:10:58je pense que
01:10:59les répercussions
01:10:59sont importantes
01:11:00et facilement dépassées
01:11:03par tout ce qui l'attend
01:11:04chez elles
01:11:05d'autant qu'aujourd'hui
01:11:06souvent avant
01:11:08les grands-mères
01:11:09ne travaillaient pas
01:11:10pouvaient se retrouver
01:11:11à la maison pour aider
01:11:11aujourd'hui la plupart
01:11:12travaillent
01:11:13elles aussi
01:11:14et donc ne sont pas présentes
01:11:16pour venir aider la famille
01:11:17merci beaucoup
01:11:19moi j'aurais une dernière question
01:11:21et puis on vous laissera la parole
01:11:22vous n'avez pas forcément rebondi
01:11:25sur la question du rapporteur
01:11:26sur les classes moyennes
01:11:27le décrochage de la natalité
01:11:29dans les classes moyennes
01:11:30pour la reformuler
01:11:32est-ce que selon vous
01:11:34le décrochage
01:11:35est lié essentiellement
01:11:37à des questions économiques
01:11:38ça coûte trop cher
01:11:39d'avoir un enfant
01:11:39je n'ai pas la place
01:11:40d'avoir un enfant
01:11:41ou est-ce qu'on peut aussi imaginer
01:11:43que la charge mentale
01:11:45ne s'exprime pas
01:11:47de la même manière
01:11:48suivant la CSP
01:11:49à laquelle on appartient
01:11:50et que lorsqu'on est
01:11:52dans la classe moyenne
01:11:53on a moins les moyens
01:11:55aussi de se faire aider à côté
01:11:56donc on n'a pas forcément
01:11:57les mêmes relais
01:11:58en termes de charge mentale
01:11:59et que ce n'est pas juste
01:12:00une question purement financière
01:12:02et économique
01:12:03mais qu'on a aussi
01:12:04des ressorts psychologiques
01:12:05de ce type
01:12:05qui pourraient expliquer
01:12:06le décrochage de la natalité
01:12:07je vous laisse la parole
01:12:09en essayant d'être concise
01:12:11parce que je dois impérativement
01:12:12vous quitter dans 10 minutes
01:12:14merci
01:12:15allez j'y vais
01:12:21merci
01:12:22merci beaucoup pour vos questions
01:12:24j'entends
01:12:28j'entends
01:12:29effectivement
01:12:30vos questions
01:12:31sur le caractère
01:12:32obligatoire
01:12:33ou pas
01:12:33du congé parental
01:12:35on n'a évidemment
01:12:36pas fait
01:12:37d'audition spécifique
01:12:38sur ces questions là
01:12:40c'est intervenu
01:12:41à un moment donné
01:12:42et ça fait partie aussi
01:12:43évidemment
01:12:44de la volonté
01:12:45de vouloir
01:12:46abaisser
01:12:47cette charge mentale
01:12:48des femmes
01:12:49que de pouvoir avoir
01:12:49un congé parental
01:12:50qui puisse s'adresser
01:12:52aux hommes
01:12:53et qu'ils puissent
01:12:53s'en saisir
01:12:54j'ai bien entendu
01:12:57vos arguments
01:12:57moi je reste
01:13:00très sensible
01:13:01aux questions
01:13:03de maltraitance
01:13:04des enfants
01:13:05et la littérature
01:13:09malheureusement
01:13:09regorge aussi
01:13:10des paternités
01:13:12ou des maternités
01:13:13aussi imposées
01:13:14montrent
01:13:14que la personne
01:13:16n'est pas forcément
01:13:16en capacité
01:13:17de prendre soin
01:13:17de l'enfant
01:13:18bien au contraire
01:13:19donc c'est ça
01:13:20que je garde en tête
01:13:21je pense que
01:13:23l'imposer
01:13:24ne serait pas
01:13:25forcément
01:13:26une solution
01:13:27l'idéal
01:13:29l'idéal
01:13:30me semble-t-il
01:13:31ce serait peut-être
01:13:32qu'on ait
01:13:33une incitation forte
01:13:34à ce que les parents
01:13:35puissent
01:13:36faire leur congé parental
01:13:39ensemble
01:13:39là on est dans
01:13:40un monde idéal
01:13:41et sans doute
01:13:41que notre contrainte
01:13:43nos contraintes
01:13:44budgétaires
01:13:44ne le permettraient pas
01:13:45mais pourquoi je dis ça
01:13:46parce que
01:13:47en général
01:13:48en général
01:13:49le couple
01:13:50se construit
01:13:51en couple d'abord
01:13:52puis se construit
01:13:53ensuite
01:13:53en tant que parent
01:13:54et c'est vrai
01:13:54que cette période
01:13:55elle est absolument
01:13:56essentielle
01:13:56pour se construire
01:13:57en tant que père
01:13:58et en tant que mère
01:13:59et d'y trouver du plaisir
01:14:01évidemment
01:14:01donc je reste ouverte
01:14:06à vos arguments
01:14:07et je pense que ça mérite
01:14:08effectivement une réflexion
01:14:09en tout cas
01:14:10c'est vrai que le caractère
01:14:10obligatoire
01:14:11me dérange
01:14:12pour répondre
01:14:14à votre question
01:14:15sur le focus
01:14:17santé mentale
01:14:18et évidemment
01:14:20des difficultés
01:14:22qu'on peut rencontrer
01:14:23c'est vrai
01:14:23c'est vrai que c'était
01:14:23les questions
01:14:24c'est à dire
01:14:25en quoi
01:14:25la prévalence
01:14:28d'une
01:14:29véritable vulnérabilité
01:14:31psychique
01:14:32chez les femmes
01:14:33pouvait être un frein
01:14:34à la natalité
01:14:35on est rentré
01:14:36on est rentré là-dedans
01:14:36mais bien sûr
01:14:37et je pense qu'on est
01:14:39nombreuses à incarner
01:14:40aussi une maternité
01:14:40heureuse
01:14:41heureusement bien sûr
01:14:42que ça se passe
01:14:43et dans le cadre
01:14:43de nos auditions
01:14:44nous avons auditionné
01:14:45aussi des adossations
01:14:47je pense notamment
01:14:49aux Maman Blues
01:14:49ou à l'association
01:14:51Super Maman France
01:14:52qui justement montre
01:14:54à quel point aussi
01:14:55les questions de solidarité
01:14:56voire de sororité
01:14:57peuvent aider
01:14:58à traverser
01:15:00non seulement
01:15:00alors à dépasser
01:15:02ces problèmes
01:15:02psychiques
01:15:04que certaines
01:15:05peuvent rencontrer
01:15:06à un moment donné
01:15:06ou tout simplement
01:15:08aussi peuvent vivre
01:15:09une maternité
01:15:10sans vulnérabilité
01:15:11psychique
01:15:11en tout cas
01:15:12de moindre mesure
01:15:13je dirais plutôt
01:15:15comme ça
01:15:15donc oui
01:15:16bien sûr
01:15:17qu'on a des
01:15:18nombreux témoignages
01:15:19sur la maternité
01:15:21heureuse
01:15:22et c'est heureux
01:15:23et c'est heureux
01:15:24s'agissant
01:15:25de votre question
01:15:26sur le retour
01:15:27à la prématurée
01:15:28à la maison
01:15:29je pense que
01:15:31c'est alors
01:15:35sans doute
01:15:35une nécessité économique
01:15:37à un moment donné
01:15:37qui peut guider
01:15:38ce choix là
01:15:38mais c'est aussi
01:15:39une réalité
01:15:40que de pouvoir
01:15:42permettre
01:15:43aux couples
01:15:45ou aux parents
01:15:47de pouvoir investir
01:15:48son enfant aussi
01:15:48chez lui
01:15:50chez elle
01:15:50dans son intimité
01:15:52et pouvoir construire
01:15:53ce lien
01:15:53le plus rapidement possible
01:15:54on a aujourd'hui
01:15:56une mise en place
01:15:57de suivi PMI
01:15:58il y a des choses
01:15:58qui sont à la roquette
01:16:00avec des disparités
01:16:00territoriales
01:16:01on ne cessera de le dire
01:16:02évidemment
01:16:02donc sans doute
01:16:03renforcer ces éléments là
01:16:05mais je ne suis pas sûre
01:16:07que de rester plus longtemps
01:16:09à l'hôpital
01:16:09serait un facteur favorisant
01:16:11vous mettez le doigt
01:16:12sur quelque chose
01:16:13et ça me permet aussi
01:16:14de rebondir
01:16:15sur ce que vous disiez
01:16:15Madame la Présidente
01:16:16un facteur commun
01:16:18c'est
01:16:18une moindre présence
01:16:21des familles
01:16:21alors éloignement géographique
01:16:24éclatement des familles
01:16:25qui fait que
01:16:26des générations
01:16:27et des générations
01:16:28de femmes
01:16:29de mères
01:16:29ont élevé
01:16:30les enfants
01:16:31avec la famille
01:16:32autour
01:16:32aujourd'hui
01:16:33c'est un fait
01:16:33que c'est bien moins présent
01:16:35et je pense que c'est important
01:16:36parce que c'est vrai
01:16:37que c'était des vrais supports
01:16:38et des vrais relais
01:16:39alors on peut trouver
01:16:40des substituts
01:16:41dans notre entourage personnel
01:16:43mais il n'empêche
01:16:44qu'il y avait quelque chose
01:16:45de l'ordre de la transmission
01:16:46là je fais juste
01:16:47un tout petit focus là-dessus
01:16:49mais une des problématiques
01:16:51de notre société
01:16:52aujourd'hui
01:16:52c'est une perte
01:16:53de la transmission
01:16:54de ses valeurs
01:16:54et s'agissant
01:16:56de la natalité
01:16:57je pense que ça
01:16:58a sa place aussi
01:16:59de comment
01:17:01on essaye
01:17:02d'entretenir
01:17:02justement
01:17:03quelque chose
01:17:04de l'ordre
01:17:05de la valeur famille
01:17:05et comment
01:17:06on peut
01:17:07y compris
01:17:08dans des situations
01:17:09parfois douloureuses
01:17:10voire dramatiques
01:17:11continuer à
01:17:12faire famille
01:17:13alors peut-être
01:17:14avec des gens
01:17:14qui ne sont pas
01:17:15de notre sang
01:17:15mais en tout cas
01:17:16il y a une question
01:17:17autour de la perte
01:17:18de cet entourage familial
01:17:19qui est extrêmement important
01:17:20et madame la présidente
01:17:24sur effectivement
01:17:25ce décrochage
01:17:27par rapport
01:17:27aux classes moyennes
01:17:28il y a un enjeu
01:17:30économique majeur
01:17:31puisque
01:17:31en fait
01:17:33la charge mentale
01:17:34va être
01:17:34évidemment
01:17:35accrue
01:17:36va être
01:17:37profondément
01:17:39augmentée
01:17:42par
01:17:43cette
01:17:44préoccupation
01:17:45matérielle
01:17:45quotidienne
01:17:46cette précarité
01:17:47oui
01:17:50je pense qu'il faut
01:17:51qu'on regarde
01:17:51on doit avoir
01:17:52des choses
01:17:52plus précises
01:17:53je vais regarder
01:17:54mais
01:17:55dans la liste
01:17:58longue
01:17:59objective
01:18:00j'insiste
01:18:01documentée
01:18:01de la charge
01:18:02mentale
01:18:02des femmes
01:18:03il y a
01:18:04évidemment
01:18:04la précarité
01:18:05et donc
01:18:05ça veut dire
01:18:06que
01:18:06ça se rajoute
01:18:08en termes
01:18:08de préoccupation
01:18:09permanente
01:18:10sur tout simplement
01:18:11comment je fais
01:18:12pour vivre
01:18:12avec un enfant
01:18:14deux enfants
01:18:15et
01:18:17je
01:18:18je
01:18:18on
01:18:19cherchera
01:18:20effectivement
01:18:21ces données
01:18:22et
01:18:24vous l'avez
01:18:24dit vous-même
01:18:25c'est à dire
01:18:25que
01:18:25évidemment
01:18:27que la charge
01:18:27mentale
01:18:27ne va pas
01:18:28s'exprimer
01:18:28de la même
01:18:29manière
01:18:29selon le
01:18:30milieu
01:18:30dans lequel
01:18:30on vit
01:18:30et quand
01:18:31on est
01:18:31dans un
01:18:32milieu
01:18:32plus aisé
01:18:33financièrement
01:18:35et peut-être
01:18:36plus étayé
01:18:36socialement
01:18:37moi je
01:18:37mettrais
01:18:37les deux
01:18:38notions
01:18:39et
01:18:39l'étayage
01:18:41social
01:18:42et
01:18:43évidemment
01:18:43le support
01:18:44financier
01:18:44qui sont
01:18:45nécessairement
01:18:46des freins
01:18:47à pouvoir
01:18:48vivre une
01:18:48maternité
01:18:49sereine
01:18:50merci beaucoup
01:18:54madame
01:18:55martin
01:18:55est-ce que
01:18:55vous souhaitiez
01:18:56compléter
01:18:56oui je
01:18:59je le
01:19:00je l'avais
01:19:00indiqué
01:19:01dans le chat
01:19:01effectivement
01:19:02j'avais omis
01:19:02d'aborder
01:19:03cette question
01:19:04des classes
01:19:05moyennes
01:19:05question posée
01:19:06par monsieur
01:19:07le rapporteur
01:19:07je
01:19:09alors j'ai
01:19:10on n'a pas
01:19:10exploré
01:19:11ce champ-là
01:19:12dans notre
01:19:12rapport
01:19:13mais
01:19:13par ailleurs
01:19:15en tant que
01:19:16sociologue
01:19:17je me suis
01:19:18beaucoup
01:19:18intéressée
01:19:18à ces
01:19:19questions-là
01:19:19notamment
01:19:21la violence
01:19:22économique
01:19:22les violences
01:19:23économiques
01:19:24que subissent
01:19:24les femmes
01:19:25et dans
01:19:25les classes
01:19:26moyennes
01:19:27on retrouve
01:19:28plus ce
01:19:29facteur
01:19:29avant
01:19:30puisque
01:19:31les
01:19:32csp plus
01:19:33comme ça vient
01:19:33d'être dit
01:19:34ont parfois
01:19:35la possibilité
01:19:36de se faire aider
01:19:37bien plus
01:19:37que dans
01:19:38les classes
01:19:38moyennes
01:19:38donc ça peut
01:19:39être un des
01:19:40facteurs
01:19:40qui conduisent
01:19:41les familles
01:19:42a décidé
01:19:43de ne pas
01:19:43avoir d'enfant
01:19:44ou de n'en
01:19:45avoir qu'un
01:19:45et on sait bien
01:19:47qu'un seul enfant
01:19:48ça ne suffirait pas
01:19:49à rétablir
01:19:50cette
01:19:51natalité
01:19:52qui serait
01:19:54nécessaire
01:19:55voilà
01:19:56juste
01:19:57pour compléter
01:19:58par rapport
01:19:58à ça
01:19:59sur la question
01:20:00du congé parental
01:20:01je vais revenir
01:20:01là-dessus
01:20:02entre
01:20:02obligatoire
01:20:03facultatif
01:20:04en fait
01:20:04on sait aussi
01:20:06que les parcours
01:20:07professionnels
01:20:08ils sont
01:20:08parfois chaotiques
01:20:10il y a beaucoup
01:20:11de gens
01:20:12aujourd'hui
01:20:12qui ont
01:20:13des CDD
01:20:14donc ça peut
01:20:15être à un moment
01:20:16le père
01:20:16à un moment
01:20:17la mère
01:20:17voilà
01:20:18j'ai connu ça
01:20:19dans mon entourage
01:20:19proche
01:20:20et en fait
01:20:21il faudrait laisser
01:20:22cette possibilité
01:20:23encore une fois
01:20:24cette liberté
01:20:24de se dire
01:20:25un enfant arrive
01:20:27que ce soit
01:20:28le père
01:20:28la mère
01:20:29ou le coparent
01:20:30parce que
01:20:30il y a aussi
01:20:31les familles
01:20:31liées à l'homosexualité
01:20:37pardon
01:20:38je ne trouvais pas
01:20:40le terme
01:20:40donc
01:20:42il faut laisser
01:20:42une possibilité
01:20:43en fait
01:20:44il faut laisser
01:20:44une possibilité
01:20:45d'accompagner
01:20:46l'enfant
01:20:47par un adulte
01:20:48quel qu'il soit
01:20:48et d'ailleurs
01:20:49on l'avait évoqué
01:20:50à un moment donné
01:20:52de se dire aussi
01:20:53qu'en situation
01:20:54de monoparentalité
01:20:55il pourrait être intéressant
01:20:57qu'il y ait
01:20:57un congé parental
01:20:58pour un membre
01:20:59de la famille
01:21:00un oncle
01:21:01une tante
01:21:02un grand-père
01:21:02une grand-mère
01:21:03peu importe
01:21:03mais quelqu'un
01:21:04qui soit en capacité
01:21:05d'accompagner
01:21:06cette femme seule
01:21:07avec son enfant
01:21:08donc en fait
01:21:09il y a
01:21:09le champ des possibles
01:21:11est immense
01:21:12ce qui est important
01:21:13me semble-t-il
01:21:14c'est de bien accompagner
01:21:15cet enfant
01:21:16qui vient d'arriver
01:21:17au monde
01:21:17pour que justement
01:21:19son épanouissement
01:21:21soit le meilleur possible
01:21:23alors après
01:21:24sur la question
01:21:24de la joie
01:21:25d'être mère
01:21:25bien sûr
01:21:26qu'il y a
01:21:27heureusement
01:21:29des milliers
01:21:30et des millions
01:21:30de femmes
01:21:31qui sont
01:21:31contentes d'être mère
01:21:32mais ça ne veut pas dire
01:21:34et on l'avait vu
01:21:34dans notre rapport
01:21:35qu'à certains moments
01:21:36de cette vie
01:21:38de mère
01:21:38de cette nouvelle vie
01:21:40de mère
01:21:40qui est associée
01:21:42à plein d'autres choses
01:21:43la vie professionnelle
01:21:45la vie personnelle
01:21:46etc
01:21:46il y a des moments
01:21:48où la santé mentale
01:21:49peut être impactée
01:21:50et on peut à certains moments
01:21:52être heureuse
01:21:53d'être mère
01:21:54et à d'autres moments
01:21:54ne pas être heureuse
01:21:55de l'être
01:21:55parce que
01:21:56les difficultés
01:21:57s'amoncèlent
01:21:58et on peut
01:21:59même parfois
01:22:01de manière temporaire
01:22:02certes
01:22:03mais exprimer
01:22:04des regrets
01:22:04par rapport au fait
01:22:06d'avoir pris
01:22:06la responsabilité
01:22:07d'être mère
01:22:08donc je crois
01:22:09que c'est aussi
01:22:09aux politiques publiques
01:22:12d'essayer
01:22:12d'accompagner
01:22:13de prévenir
01:22:14au maximum
01:22:14ces moments
01:22:15où ça peut être difficile
01:22:17d'assumer
01:22:18son rôle de mère
01:22:19comme son rôle de père
01:22:21d'ailleurs
01:22:21puisqu'on parle évidemment
01:22:22beaucoup des mères
01:22:23et même si c'est nous
01:22:25qui mettons les enfants
01:22:26au monde encore
01:22:26les pères ont quand même
01:22:28un rôle extrêmement important
01:22:30et c'est peut-être
01:22:31de cela que nous discutons
01:22:33cet après-midi
01:22:34c'est comment faire en sorte
01:22:36que tout le monde
01:22:36trouve sa place
01:22:37et la place
01:22:38elle n'est pas
01:22:38elle n'est pas linéaire
01:22:41en fait
01:22:41il y a des moments
01:22:42où le père
01:22:43va être plus présent
01:22:44ou la mère
01:22:44va être plus présent
01:22:45peu importe
01:22:46l'essentiel
01:22:46c'est que l'enfant
01:22:47il soit bien accompagné
01:22:49en tout cas
01:22:49de mon point de vue
01:22:50et sur la brièveté
01:22:52des séjours
01:22:52en maternité
01:22:53j'ai envie de dire aussi
01:22:55qu'on pourrait aussi
01:22:57peut-être
01:22:57laisser le choix
01:22:58puisqu'il y a des femmes
01:22:59qui veulent sortir
01:23:00très vite de la maternité
01:23:02pour retrouver leur foyer
01:23:03et puis il y en a d'autres
01:23:04qui veulent rester
01:23:05parce que ça les rassure
01:23:06et parce qu'elles sont inquiètes
01:23:08donc pourquoi avoir
01:23:09normalisé
01:23:11ces séjours
01:23:12quand c'est un accouchement
01:23:14comme ça
01:23:14c'est temps de jour
01:23:15quand c'est une césarienne
01:23:16c'est temps de jour
01:23:17enfin je trouve ça
01:23:18un peu tupide
01:23:19parce que ça ne prend pas
01:23:20en compte
01:23:21l'élément humain
01:23:23et c'est bien dommage
01:23:24on aurait tout à y gagner
01:23:27et retrouver un peu
01:23:27d'humanité
01:23:28dans notre société
01:23:30ça sera mes mots
01:23:31de la fin
01:23:31puisque je crois
01:23:32que le temps
01:23:33nous est compté
01:23:34merci beaucoup
01:23:35madame Martin
01:23:36madame Violon
01:23:36vous souhaitiez ajouter
01:23:37un dernier mot
01:23:38oui
01:23:39j'aimerais juste
01:23:40faire un tout petit focus
01:23:41sur l'adoption
01:23:43on n'a pas du tout
01:23:43parlé de l'adoption
01:23:44pourquoi je fais un lien
01:23:45avec la santé mentale
01:23:46parce que
01:23:47l'adoption peut être
01:23:49aussi une alternative
01:23:50à la maternité
01:23:51et à la paternité
01:23:52quand on n'a
01:23:53pour différents moyens
01:23:54pas la possibilité
01:23:54d'avoir des enfants
01:23:55la question de la santé mentale
01:23:58est essentielle
01:23:59il peut y avoir
01:24:00des freins
01:24:01à l'adoption
01:24:02par rapport
01:24:06au vécu
01:24:06de l'enfant lui-même
01:24:07voilà
01:24:08avec des expériences
01:24:09qui parfois sont malheureuses
01:24:10selon le contexte
01:24:11parfois de violences
01:24:12qu'a pu subir l'enfant
01:24:13adopté
01:24:14et c'était juste
01:24:15un focus de plus
01:24:16pour dire
01:24:17cette question là
01:24:17elle est sûre importante
01:24:18j'imagine que vous allez la traiter
01:24:20et que
01:24:21on ne cessera de dire
01:24:23on ne cessera de dire
01:24:24qu'il faut absolument
01:24:25que nos politiques publiques
01:24:26travaillent davantage
01:24:26sur la prévention
01:24:27sur le dépistage
01:24:29et la prise en soin
01:24:30au-delà de toutes
01:24:31les disparités territoriales
01:24:33et je terminerai simplement
01:24:34vous remerciant
01:24:35très sincèrement
01:24:36Madame la Présidente
01:24:37et Monsieur le rapporteur
01:24:38de nous avoir permis
01:24:40Pascal et moi
01:24:41de faire part
01:24:42de nos travaux
01:24:43parce qu'effectivement
01:24:44je pense que ça a sa place
01:24:46dans les préoccupations
01:24:47de votre commission d'enquête
01:24:49mais ce n'était pas aussi
01:24:50évident d'emblée
01:24:51donc merci
01:24:52merci beaucoup
01:24:53pour votre intérêt
01:24:53et pour vos travaux
01:24:55surtout
01:24:55c'était avec grand plaisir
01:24:57je vous remercie
01:24:58d'avoir participé
01:24:59aux auditions
01:25:00de cet après-midi
01:25:01dans le cadre
01:25:01de cette mission
01:25:02d'information
01:25:02et pour le coup
01:25:04c'était important
01:25:04pour moi aussi
01:25:05qu'on crée des liens
01:25:07entre les différents
01:25:08travaux réalisés
01:25:10par les députés
01:25:11qu'on ne reste pas
01:25:12non plus nous
01:25:13à travailler en silo
01:25:14mais bien que les travaux
01:25:15des uns nourrissent
01:25:16les travaux des autres
01:25:17et qu'on garde
01:25:18de la cohérence
01:25:19dans la direction
01:25:20du travail législatif
01:25:21que nous souhaitons prendre
01:25:22donc merci beaucoup
01:25:24d'avoir accepté
01:25:25d'y participer
01:25:26bon après-midi
01:25:27à tous
01:25:28et à jeudi prochain
01:25:29nous l'espérons
01:25:30merci beaucoup
01:25:45merci beaucoup
01:25:46merci beaucoup
01:25:47merci beaucoup
01:25:48merci beaucoup
01:25:49merci beaucoup
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