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Dans son édito du 09/10/2025, Thomas Bonnet revient sur la crise politique et sur le refus d'une partie de la classe à repartir vers des élections.

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Transcription
00:00ne sont d'accord sur rien.
00:02Depuis plus d'un an, les députés s'écharpent à l'Assemblée.
00:04Michel Barnier est tombé, François Bayrou s'est sabordé,
00:08Sébastien Lecornu s'est auto-censuré.
00:11Mais malgré ça, notre Premier ministre démissionnaire l'assure sans scier,
00:15il existe un chemin.
00:17Oui, mais c'est un chemin miné, quitte que trace le soldat Lecornu.
00:22Un chemin déroutant, explosif.
00:25Après 26 jours pour nommer son gouvernement,
00:27après 48 heures pour consulter tous azimuts,
00:31Sébastien Lecornu ne trouve qu'un seul petit point commun.
00:36Socialiste, écologiste, macroniste, républicain,
00:39tous seraient unis sur une seule idée,
00:43il ne faut pas dissoudre.
00:45Autrement dit, ils seraient prêts à tout faire,
00:48à tout accepter, tout simplement pour empêcher les Français de revoter.
00:53Oui, comment vous l'interprétez Jacques ?
00:55C'est simple, nos politiques ont peur.
00:57Peur des électeurs.
00:58Et ça, Romain, ce n'est pas une interprétation,
01:00c'est un constat.
01:01Depuis la démission de Sébastien Lecornu lundi,
01:04une seule question revient sans cesse à l'Assemblée,
01:06dans les rangs de Renaissance, d'Horizon, du Modem,
01:08du PS des Républicains.
01:10Et si Macron annonçait la dissolution ?
01:13Une question qui révèle la panique.
01:16Hors micro, un poids lourd de Renaissance me confiait.
01:19Hier, s'il y a des législatives,
01:21nous, on perd très gros.
01:23Un ancien Premier ministre juge même en privé
01:26que faire revoter les Français tous les ans,
01:28c'est malsain, car je cite,
01:30« ce n'est pas aux Français de régler les problèmes ».
01:33Phrase stupéfiante, car,
01:34enfin, si ce n'est pas aux Français de trancher,
01:36alors c'est à qui ?
01:38La vérité, c'est que beaucoup craignent surtout
01:40de retourner en campagne et de perdre leur siège.
01:43L'opinion des électeurs,
01:44« Ce n'est pas le sujet »,
01:46me répond un parlementaire qui estime
01:48que les Français se sont déjà exprimés l'année dernière
01:50et que de nouvelles législatives amèneraient
01:52au même résultat,
01:54à la même tripartition de l'hémicycle,
01:56des arguments difficilement audibles,
01:58car, souvenons-nous justement de l'an dernier,
02:00de ces désistements d'entre-deux-tours,
02:02de ces alliances contre nature
02:03où les partis, voire les candidats eux-mêmes,
02:07décident à la place des électeurs.
02:09L'élection a eu lieu, oui,
02:10mais elle a été en partie biaisée.
02:12C'est du moins ce que partage une partie de l'opinion
02:15et nos politiques ne peuvent l'ignorer.
02:17Mais les Français, eux, ils veulent retourner aux urnes ?
02:20Oui, Romain, et le chiffre est sans appel.
02:22Selon un récent sondage de l'IFOP,
02:2466% des Français,
02:27soit 2 sur 3,
02:29réclament une dissolution.
02:31Les électeurs veulent revoter.
02:33Ça devrait ravir nos élus.
02:35Mais non, c'est tout l'inverse.
02:37Une partie de notre classe politique
02:38s'accorde sur un seul point,
02:40ne surtout pas redonner la parole aux Français.
02:43Bon, Jacques, ça peut tenir longtemps,
02:45ce refus collectif ?
02:47Non, ça ne tiendra pas.
02:49Un gouvernement ne peut pas vivre,
02:51ne peut pas avancer,
02:52avec pour seul, boussole,
02:54la peur des électeurs.
02:56Nous assistons simplement, aujourd'hui,
02:58à une réaction assez naturelle
03:00des partis politiques.
03:01La peur ne se contrôle pas,
03:03mais bien souvent,
03:04elle n'est que passagère,
03:06temporaire.
03:07et cette unique volonté
03:08d'éviter la dissolution
03:09ne sera jamais suffisante
03:11pour permettre à une véritable majorité
03:13de travailler de concert.
03:15Cette dissolution est inéluctable.
03:19La peur n'évite pas le danger.
03:20Sous-titrage Société Radio-Canada
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